Le Dilemme d’un Archidémon – Tome 1 – Chapitre 5 – Partie 2

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Chapitre 5 : Les actes d’un Archidémon sont censés être audacieux

Partie 2

« ... Je suis désolée de vous avoir montré un comportement aussi laid, » La Chevalière Angélique, qui s’était finalement arrêtée de pleurer, avait dit cela alors que son nez était encore rouge. En la regardant à nouveau, la jeune femme semblait avoir à peu près le même âge que Néphy.

Toutes les trois étaient entrées ensemble dans un bar, mais malheureusement l’atmosphère autour d’eux était plutôt gênante. Même si ce n’était pas un endroit très spacieux, les clients autour d’eux se déplaçaient tous vers des sièges plus près des murs.

Si possible, Néphy pensait aussi qu’elle aurait préféré les rejoindre et devenir un ornement sur le mur, mais elle était l’une des raisons pour lesquelles l’ambiance était devenue si lugubre.

Mis à part la Chevalière Angélique qui avait attaqué Zagan, Manuela s’y était impliquée en protégeant Néphy. Néphy n’avait pas perdu tout sentiment au point de pouvoir s’enfuir et l’abandonner.

Mais il était vrai qu’elle n’avait aucune idée du genre de visage qu’elle devrait faire, étant donné la situation.

C’est pourquoi la seule chose que Néphy pouvait faire était de rester sans expression et silencieuse.

Manuela avait ensuite fait de son mieux pour parler d’une voix joyeuse.

« Il y a beaucoup de visages amicaux ici, donc tu peux te détendre. Le deuxième étage est aussi une auberge, donc..., » à en juger par l’état dans lequel se trouvait Néphy et le fait que Zagan était introuvable, elle avait conclu que Néphy n’allait pas rentrer chez elle.

 

 

Après avoir été amenée au bar comme une véritable cliente, Néphy avait secoué la tête.

« Je n’ai pas... d’argent en ce moment. » Il semblerait vraiment qu’elle n’était sortie avec rien de plus que ses vêtements sur son dos. Tout ce qu’il y avait dans sa poche était un mémo pour la recette du dîner, rien de moins, rien de plus.

En regardant ce bout de papier, l’expression de Manuela s’était obscurcie.

« Ce soir, ce sera à mes frais, alors assieds-toi ! Tu n’as pas encore dîné, n’est-ce pas ? » Néphy n’avait pas l’intention de répondre, mais la Chevalière Angélique à côté d’elle avait fait entendre un grognement en provenance de son estomac, ce qui avait fait que Manuela la regarda froidement.

« ... »

« J-Je suis désolée pour ça. ! »

De toute façon, en tant que disciple d’un sorcier, Néphy, et cette fille qui était une Chevalière Angélique étaient des ennemis jurés... ou bien, elles étaient censées l’être. Cependant, pour quelque raison que ce soit, Néphy ne pouvait ressentir aucune inimitié venant de la jeune fille peu fiable.

Après que Manuela ait fait s’asseoir Néphy, elle avait commencé à commander une chose après l’autre... cependant, la plupart semblaient être de l’alcool.

Alors qu’elles attendaient leur nourriture, la Chevalière Angélique avait ouvert la bouche pour parler.

« Maintenant que j’y pense, je ne me suis pas encore présentée, n’est-ce pas ? Je m’appelle Chastille. Je suis sûre que vous devez déjà le savoir, mais je suis un Chevalier Angélique. »

« ... Chastille. Vous payez votre part, compris ? » demanda Manuela.

« Pourquoi êtes-vous si froide envers moi ? » demanda Chastille.

« Parce que je ne sais toujours pas si vous intimidiez vraiment Néphy ou non ? » Chastille s’était raidie en sursautant. Peut-être qu’elle avait fait ça parce qu’elle avait, en vérité, attaqué la maison de Néphy.

« Euh... C’est..., » balbutia Chastille.

« Vous voyez !? Comme je le pensais, vous avez vraiment fait quelque chose, » cria Manuela.

« M-Mais c’était ma mission, donc..., » commença à se défendre Chastille.

« Quoi ? Dites-vous que vous pouvez lui faire du mal si c’est votre mission ? » demanda Manuela.

Il semblait que les Chevaliers Angéliques n’avaient pas une bonne réputation parmi les habitants de la ville. Cela n’avait de sens que parce que Kianoides était considéré comme le domaine d’un sorcier, ce qui avait probablement affecté les opinions des résidents.

Et en réponse à Chastille, qui semblait susceptible à nouveau de pleurer, Néphy avait pris la parole. « Non, ce n’est pas grave. Même à l’époque, vous ne m’avez pas fait de mal. »

« Vraiment ? » demanda Manuela.

« Quelqu’un d’autre a blessé le Maître, et cette personne nous a déjà correctement indemnisés pour cela. » Peut-être après s’être rappelé le mysticisme de Néphy, le corps de Chastille s’était mis à trembler.

« Alooors, qu’est-ce que celle-ci a fait ? » demanda Manuela.

« Je ne sais pas vraiment. Mais elle nous a aidés à faire partir les intrus hors de notre maison, » répondit Néphy.

« Oh, donc, elle portait les bagages ? » demanda Manuela.

« Tout à fait, » répondit Néphy.

« Vous vous trompez ! » Chastille avait crié en faisant claquer les mains sur la table.

« Vous savez, je suis la Vierge à l’Épée Sacrée ? En d’autres termes, je suis parmi les douze Archanges ! Et pourtant, qu’est-ce que c’est que ces remarques à l’instant !? » s’écria Chastille.

« Quelque chose ne va pas avec la façon dont je l’ai décrit ? » demanda Néphy.

« C’est... Euh..., » Chastille marmonnait comme si elle essayait de la réfuter.

Est-elle juste timide... ? Se demanda Néphy.

Et pendant qu’elles parlaient de telles choses, peu de temps après ça, une grosse quantité de soupe avait été placée devant Néphy.

« Euh, je ne peux pas accepter ça, » déclara Néphy.

« Quoi, tu prévois de rester assise là sans rien manger ? Si tu fais ça, je ne pourrai pas du tout me soûler. Tu tuerais mon amusement là ! » s’écria Manuela.

« Ha..., » c’était une raison un peu inintelligible, mais dominée par la vigueur de Manuela, Néphy avait simplement fait un signe de tête.

Pourquoi... cette personne est-elle si gentille avec moi... ? Tandis qu’elle prenait une cuillère dans sa main, elle avait mis sur la table l’une des parties de son collier qu’elle avait soigneusement transporté tout ce temps.

« Ton collier s’est cassé ? » lui demanda Manuela.

« Non, Maître... l’a enlevé pour moi, » répondit Néphy.

Chastille regarda fixement le visage de Néphy.

« Malgré cela, vous n’avez pas l’air d’être heureuse — aïe, » s’écria Chastille.

« ... Hé, lisez un peu l’ambiance ici, » il semblerait que Manuela avait donné un coup de pied à Chastille sous la table. Sa jambe aurait dû être protégée par une Armure Sacrée, mais l’attaque était passée au travers des espaces présents dans la structure. Le coup infligé avait fait former des larmes dans les yeux de Chastille.

Troublée par la façon de répondre, Néphy avait serré plus fort sa cuillère.

« ... Merci pour le repas, » déclara Néphy.

« Hmm, » après avoir apporté la soupe à ses lèvres, un goût nostalgique lui était venu à l’esprit.

Non, ce n’était pas de la nostalgie ou quoi que ce soit. C’était le même goût que la soupe qu’elle avait préparée ce soir-là.

C’était du ragoût d’agneau.

Alors que des gouttes se formaient les unes après les autres, une sensation de chaleur traîna le long de sa joue.

« Euh... ? » Les larmes coulaient sur ses joues. Même si elle n’était pas censée ressentir le chagrin, une fois qu’elle avait goûté à la soupe chaude, les larmes avaient commencé à déborder sans montrer le moindre signe de vouloir s’arrêter.

Chastille haussa alors sa voix d’une voix complètement bouleversée.

« Est-ce que ça va ? Est-ce que... J’ai encore dit quelque chose de mal ? » demanda Chastille.

« Waaaah, waaaaaaaaaaaaaah ! » Incapable de l’endurer plus longtemps, Néphy s’était mise à pleurer à chaudes larmes.

Pourquoi, pourquoi, Maître..., se demanda-t-elle.

En réponse à Néphy qui s’était effondrée en larmes, Manuela avait déployé ses grandes ailes et l’avait enlacée comme pour partager sa douleur.

« Bon sang... Tu peux pleurer autant que tu le veux et t’accrocher à ta grande sœur, » déclara Manuela.

« M-Mais je ne pleure pas. » Le monde pouvait peut-être être bien plus gentil que ce que Néphy pensait.

Après avoir pleuré un moment, Néphy avait commencé petit à petit à parler de ce qui s’était passé au château. Manuela l’écouta en silence tout en tenant une chope de bière dans une main. Il était à noter qu’au moment où elle avait fini d’écouter, il y avait déjà cinq chopes vides alignées sur la table.

Chastille l’écoutait aussi avec son souffle retenu. Même si elle était une Chevalière Angélique, elle n’était pas une mauvaise personne.

Tandis que Néphy terminait son histoire, Manuela avait violemment fait claquer la chope sur la table alors qu’elle l’avait tenu avant ça contre son visage rougi.

« Alors, tu as été chassée sans raison. Est-ce bien ça ? » lui demanda Manuela.

Néphy avait répondu par un léger signe de tête.

« Est-ce que... j’ai fait une erreur ? » C’était beaucoup trop soudain, et elle ne pouvait pas dire ce qui était arrivé.

Cependant, Chastille acquiesça d’un signe de tête indigné.

« Et moi qui pensais que c’était un homme plein de promesses... Comment a-t-il pu faire quelque chose d’aussi cruel ? C’est presque comme s’il se servait de vous ! » déclara Chastille.

« Le maître n’est pas comme ça, » répondit Néphy sans un instant de retard. C’était ce qui avait fait chanceler Chastille.

« J-Je sais au moins ça, mais c’est exactement pour ça que je ne comprends pas pourquoi il vous a fait partir..., » déclara Chastille.

« Q-Que savez-vous de lui ? » lui demanda Néphy.

« Ehh, vous n’avez pas besoin d’être si en colère..., » demanda Chastille.

« Je ne suis pas en colère. » Après avoir pleuré sèchement, il semblait que Néphy était devenue encore plus inerte qu’à l’accoutumée, ce qui confondait Chastille.

Manuela s’interposa entre elles et pacifia la situation.

« Franchement..., bien sûr qu’elle se fâchera si vous calomniez son cher maître comme ça, » déclara Manuela.

« Ce n’est pas comme si je le calomniais ! » déclara Chastille.

Manuela regarda Néphy, qui les regardait se disputer.

« Alors Néphy, que comptes-tu faire à partir de maintenant ? » lui demanda Manuela.

« Que... devrais-je faire... ? » Parce qu’elle ne pouvait rien faire, elle était complètement à court d’idées.

Chastille s’éclaircit la gorge en effectuant une toux.

« Que diriez-vous d’entrer sous la protection des Chevaliers Angéliques ? Protéger les citoyens qui ont été blessés par des sorciers est l’un de nos devoirs, » déclara Chastille.

« Quoi ? Oh, franchement. Si elle vient avec vous, elle sera jugée par l’Église ! Comme je le pensais, vous ne faites qu’intimider Néphy ! » s’écria Manuela.

« Vous vous trompez ! Il est clair qu’elle n’est qu’une servante. Comme nous la traiterons comme une victime, même l’Église devrait être obligée de la protéger..., » déclara Chastille.

« S’il y a un procès, ils comprendront tout de suite que ce n’est pas vrai. On ne peut pas livrer Néphy à un endroit où elle sera en danger, » déclara Manuela.

« Alors que devrions-nous faire... ? » demanda Chastille.

Néphy secoua la tête en réponse à Chastille, qui affichait une expression maussade.

« Je vous suis reconnaissante de votre considération, mais cela ferait du Maître un méchant. Je ne peux pas... faire ça, » déclara Néphy.

Les épaules de Chastille s’affaissèrent en entendant cela. Et puis, elle avait ouvert la bouche comme s’il lui était difficile de le dire.

« Il y a quelque chose que j’aimerais vous demander. Pensez-vous que Zagan commande plusieurs sorciers ? Est-il le genre d’homme qui kidnappe des innocents pour alimenter des rituels sacrificiels ? » demanda Chastille.

« Je ne pense pas que ce soit le cas. » C’était probablement une sorte de préjugé contre les sorciers, mais Néphy avait immédiatement pu répondre.

Même si une telle personne se montrait favorable à Néphy et répétait les mêmes actions, elle ne croyait pas qu’il aspirerait à l’individualité de Néphy.

« Le maître est... celui qui ne se soucie nullement des faibles. Même lorsqu’il a sauvé un chariot qui était attaqué par des bandits, le Maître a dit qu’il ne l’avait fait que parce qu’il était dérangé par les bandits. » Elle pensait aussi que, peut-être, c’était pour montrer à Néphy qu’elle devait se sentir à l’aise face à eux.

Cette scène avait fait remonter le souvenir à Néphy de lorsque son village avait été attaqué — bien qu’elle avait eu peur au lieu de ressentir de la culpabilité. Et quand elle s’était fait rappeler cela, Néphy était devenue pâle, et ce moment coïncidait avec l’attaque des bandits par Zagan.

« Ces choses ne sont que des ordures. » C’est tout ce qu’il avait dit. Sans chercher de compensation auprès de qui que ce soit, et sans attendre d’éloges de la part de Néphy.

... En vérité, la personne en question voulait montrer ses bons points à Néphy, mais elle ne pouvait pas le savoir.

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4 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre !

  2. Merci pour le chapitre.

  3. Merci pour ce chap ^^

  4. Merci pour le chapitre

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