Kuma Kuma Kuma Bear – Tome 5 – Chapitre 117

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Chapitre 117 : L’ours se rend à la grande maison ours

Fina et Shuri savouraient la cuisine de Deigha. Lui et Anz les regardaient joyeusement.

« Yuna, c’est tellement bon ! »

« Mmhm ! Miam ! »

« Laissez-moi vous le dire, un cuisinier ne peut rêver entendre mieux que ça », dit Deigha, l’air satisfait.

« Maintenant, Mme Yuna, quels étaient les ingrédients que vous vouliez et que vous avez mentionnés plus tôt ? », dit Anz.

« Des pousses de bambou. »

« Des pousses de bambou ? »

« Du, euh… du bambou ? »

Deigha est intervenu, l’air intéressé.

« Oui, c’est ça. J’en ai vu quand je me suis baladée dans le port maritime la dernière fois, alors je suis venue en chercher. Comme je n’en ai pas vraiment vu dans les environs de Crimonia, j’espérais pouvoir manger des pousses de bambou fraîches. Comme j’ai aussi du riz, j’espérais vraiment faire du riz aux pousses de bambou », avais-je expliqué.

Anz inclina la tête d’un air perplexe.

« Mlle Yuna, par bambou, vous voulez bien de ces choses vertes et dures qui sont vides à l’intérieur ? »

« Oui, c’est ça. »

« Mangez-vous vraiment des choses aussi dures que ça ? »

Ohhh. Elle ne savait pas à quoi ressemblait le bambou avant qu’il ne sorte de terre. Apparemment, personne n’avait pris la peine de vérifier en les déterrant. Oui, je n’aurais pas essayé de déterrer les pousses non plus si je n’avais pas su qu’elles étaient comestibles.

« Non, pas le bambou. Je veux dire les pousses de bambou. Tu sais, avant qu’il ne soit complètement développé. »

« Pouvez-vous vraiment manger quelque chose comme ça ? »

« Oui. C’est bon. Tu peux le faire cuire avec du riz, le faire bouillir et le manger nature, ou le faire sauter avec d’autres choses. »

« Êtes-vous vraiment sûre que c’est bon ? »

« Sûre et certaine. C’est délicieux. »

« Très bien, c’est réglé. Je viens avec vous ! », lâcha Deigha

« Papa ?! »

« Un cuisinier comme moi n’a aucune idée de l’existence d’un ingrédient aussi savoureux, et si proche ! Qu’est-ce que je suis censé faire à part le ramasser ? Si je l’avais su quand toute cette histoire de kraken a commencé, on aurait pu l’utiliser pour faire de la nourriture. »

Oh, wow. Ouais, ils auraient pu s’en sortir un peu mieux sur le plan alimentaire si les pousses de bambou étaient connues de tous.

« Dans ce cas, j’aimerais aussi vous accompagner pour ramasser des pousses de bambou. », dit Anz

« Tu ne peux pas. C’est moi qui y vait. En tant que cuisinier, je ne peux pas me pardonner le fait qu’un ingrédient aussi délicieux se trouvait juste sous nos pieds. J’y vais seul cette fois, et je ne laisserai pas passer cette opportunité, même pas à ma propre fille. Cela vous convient-il, Mlle ? »

J’avais alors haussé les épaules : « Bien sûr, mais ne vous disputez pas pour ça. »

Je n’avais vraiment pas envie de provoquer une querelle familiale pour des pousses de bambou.

« Mais papa, qu’est-ce qu’on va faire pour les repas de l’auberge ? »

« Tu essaies aussi de devenir cuisinière, non ? Tu devrais être capable d’assurer la permanence même si je suis absent pour une journée. »

C’était un bon point. Anz n’avait pas de réplique, et ce fut ainsi que cela se conclut… mais ce n’était pas comme s’il fallait une journée entière pour déterrer des pousses de bambou.

Je m’étais souvenue d’une émission de télévision que j’avais vue et qui présentait des pousses de bambou. Ils disaient que c’était mieux de déterrer les pousses le matin, elles avaient un goût délicieux et une odeur merveilleuse. Lorsque le soleil les frappait, cela faisait ressortir leur amertume. Il fallait donc essayer d’éviter la chaleur de l’après-midi lorsque vous les déterriez. Vous deviez le faire avant midi.

« On va y aller le matin au lever du soleil pour ramasser les pousses, ça ne prendra pas toute la journée. », dis-je.

« Vous y allez vraiment si tôt le matin ? », s’étonna Deigha.

« Si vous voulez que les pousses soient savoureuses, oui. »

« Dans ce cas, Anz, je vais t’aider à préparer la matinée pour que tu puisses essayer de servir le petit-déjeuner par toi-même. Après tout, tu vas ouvrir un magasin chez elle. »

« Ugh, papa, ce n’est pas juste. Je ne peux pas dire non quand tu le dis comme ça. Mlle Yuna, s’il vous plaît, prenez-moi avec vous la prochaine fois. », gémit Anz

J’avais fait cette promesse sans aucun problème.

« Très bien, avons-nous besoin de quelque chose pour obtenir ces pousses de bambou ? », dit Deigha tout en faisant des flexions distraites.

« Comme nous devons les arracher du sol, une houe serait parfaite. Mais si tu veux juste regarder, je peux les arracher avec de la magie. »

« Non, non ! Comme je l’ai dit à Anz, c’est pour l’expérience. Je vais essayer de les déterrer moi-même. »

Pendant que je discutais avec Deigha et Anz, les locataires qui avaient fini leur travail étaient revenus. Ils eurent l’air surpris en voyant comment j’étais habillée, et comme je n’étais pas d’humeur à m’occuper de ça, nous étions retournés à la maison ours.

J’avais donné rendez-vous à Deigha demain au lever du soleil à l’entrée du village, nous étions ensuite partis tous les trois.

Nous étions revenus à la maison d’ours où nous étions logés, les enfants l’avaient donc mieux vu maintenant.

« Yuna, il est si gros », dit Fina.

« Un gros ours ! »

Ce furent les premières choses qui sortirent de la bouche de Fina et Shuri à la vue d’une maison ours à quatre étages.

« Mais pourquoi est-elle si grande ? », demanda Fina.

« Je veux amener les orphelins voir l’océan un jour, j’avais donc besoin que les pièces soient grandes. »

« Tu es si gentille, Yuna. Je me sens un peu coupable… tu nous as emmenées ici alors que les orphelins sont ceux qui font vraiment le travail, mais tu pensais vraiment à tout le monde. »

« Mon raisonnement n’était pas si noble. Tout le monde travaille dur, c’est donc vraiment plus comme… une sortie d’entreprise — non, un voyage d’appréciation des employés. », avais-je dit.

« Un voyage d’appréciation des employés ? »

« Ouais, c’est un voyage que j’offre pour remercier tout le monde de leur travail. »

« Mais pourquoi essayes-tu de nous remercier, Yuna ? », demanda Fina, l’air perplexe.

« Tout le monde s’est occupé des oiseaux, et ils ont travaillé dans ma boutique, non ? »

Fina secoua alors la tête : « Non, c’est grâce à toi que nous avons du travail. Nous pouvons aussi manger des repas complets, et avoir un endroit chaud pour dormir. S’ils ne pouvaient pas travailler là-bas, ils n’auraient ni nourriture ni endroit pour dormir. Moi, ma mère et tous les orphelins sommes reconnaissants que tu nous laisses travailler. »

Hmm, je ne pouvais pas expliquer pourquoi je la remerciais. Peut-être était-ce une différence culturelle ? C’était difficile à expliquer. En ce qui concernait Fina, elle ne pensait pas qu’ils avaient besoin d’être remerciés après avoir déjà reçu un travail, de l’argent, de la nourriture et un endroit pour dormir.

Je suppose que c’était une question de perspectives différentes entre quelques-uns qui avait grandi au Japon et Fina, qui avait grandi dans ce monde fantaisiste.

« C’est gentil de dire ça, mais je veux te remercier et je vais le faire. »

J’avais alors donné une tape sur la tête de Fina.

« Très bien, que diriez-vous d’entrer rapidement ? On dirait que Shuri en a vraiment envie. »

Elle était déjà en train de courir devant la maison d’ours.

Avec Shuri qui courait à côté de nous, l’air de rien, nous étions entrés. J’avais donné une explication des pièces du premier étage.

« Si vous avez besoin d’utiliser la salle de bain ou un point d’eau, ils sont au premier étage, utilisez-les donc quand vous voulez. »

Fina et Shuri semblaient apprécier le fait de regarder ce qui se trouvait dans les pièces.

« C’est tellement grand ! »

Eh bien, le premier étage était suffisamment grand pour que tous les orphelins puissent manger ensemble… bien que le réfrigérateur soit encore totalement vide. Je les avais ensuite dirigées vers leur chambre.

« Yuna, qu’y a-t-il au deuxième étage ? », demanda Fina

« Juste des grandes chambres. On ne les utilisera pas cette fois-ci, alors ne t’inquiète pas. »

Nous étions passés devant les chambres du deuxième étage et je leur ai montré ma chambre et les chambres d’amis au troisième étage.

« Vous deux, utilisez cette chambre. »

« Elle est si grande ! », dit Shuri en roucoulant.

(J’ai fait en sorte que chacune des chambres du troisième étage soit grande.)

« On va dormir ici ? », demanda Fina.

Comme nous étions les seuls ici, j’avais choisi celle-ci pour elles.

« Où vas-tu dormir, Yuna ? »

« Je serai à côté. »

Je m’étais alors déplacée vers ma chambre. Elle avait un grand lit, une table et une chaise. J’avais emporté les affaires que j’avais achetées à Crimonia via ma porte de transport il y a peu de temps. De plus, la porte de transport ours était reliée à une porte interne menant à la chambre adjacente. Je n’avais pas l’intention de laisser la porte à la vue de tous.

« Très bien », avais-je dit en tapant dans mes mains, « demain est une journée matinale, alors prenons des bains et dormons tôt ».

« On dort déjà ? »

« Vous devez être fatiguées toutes les deux, non ? En plus, demain est vraiment une journée matinale. Si vous faites la grasse matinée, je vous laisse derrière. »

Nous avions fini par nous diriger vers la salle de bain du quatrième étage. La salle de bain était divisée en deux parties, l’une pour les garçons et l’autre pour les filles — j’avais même écrit « Hommes » et « Femmes » sur chacun des rideaux de porte en tissu, que j’avais fait à Crimonia. J’avais écarté le rideau qui disait « Femmes » en me dirigeant vers le vestiaire.

« C’est ici que nous enlevons nos vêtements. Le bain est à l’arrière. »

Elles mirent toutes les deux leurs vêtements dans les bacs à vêtements qui étaient installés et s’étaient dirigées vers le bain. J’avais aussi enlevé mes vêtements d’ours et je les avais suivis.

Shuri arriva en sautillant.

« Whoa ! C’est grand. Je peux aussi voir dehors. Mais… Yuna, il n’y a pas d’eau chaude dans la baignoire. »

Oh, c’est vrai. Oups. Mais bon, personne ne l’utilisait et je venais juste de revenir. Je m’étais donc dirigée vers les statues d’ours où l’eau chaude jaillissait et j’avais fait tourner la gemme de mana sur laquelle l’ours avait posé sa patte. L’eau avait jailli alors de la gueule de l’ours, et j’avais fait de même avec l’ours de l’autre côté.

Combien de temps cela prendrait-il pour que le bain se remplisse ? Ce n’était pas comme si je pouvais rester nue tout le temps, j’avais donc décidé que nous pourrions nous laver d’abord.

« Assurez-vous de vous laver vous et vos cheveux avant d’entrer. »

Avec un peu de chance, la baignoire sera remplie avant qu’on ait fini de se rincer.

« Shuri, ne regarde pas seulement dehors. Tu dois te laver. », dit Fina.

Cette dernière tira Shuri, qui fixait la fenêtre, par la main et l’amena vers la zone de lavage.

J’avais réglé la température de l’eau qui sortait de la bouche de l’ours, puis je m’étais également dirigée vers elle. Pendant que je me frottais, Fina et Shuri étaient arrivées.

« Un souci ? »

« Tes cheveux sont si longs et jolis, Yuna. »

«  Tu es jolie, Yuna ! »

Elles touchèrent toutes les deux mes cheveux.

« Ils sont juste longs ici. Ce n’est pas grave. »

« Je vais te laver les cheveux. »

« Moi aussi ! »

« C’est bon. Je peux le faire moi-même. »

J’avais tissé un lien fort avec mes cheveux pendant des années, je pouvais les laver toute seule.

« Oui, mais tu t’occupes toujours de nous. Il n’y a pas grand-chose que je puisse faire pour toi, alors je veux le faire. Dis-moi juste si je me mets en travers de ton chemin. »

Argh, Fina me regardait avec des yeux si innocents. Ils nettoyaient mon cœur embrouillé. Je ne pensais pas que quelqu’un puisse dire non à des yeux comme ceux-là.

« Très bien, je peux vous confier mes cheveux ? »

« Oui ! »

« Uh-huh ! »

Elles s’étaient toutes deux assises l’une à côté de l’autre derrière moi et avaient lavé mes cheveux avec un soin scrupuleux.

« Combien de temps faut-il pour que les cheveux poussent aussi long ? », demanda Fina.

C’était une bonne question, mais je n’avais pas de réponse, car j’y pensais rarement. En fait, comme je ne me souciais pas de leur apparence, ils continuaient à pousser.

Fina toucha ses propres cheveux.

« Peut-être que je vais faire pousser mes cheveux aussi longs que les tiens. »

« Je veux aussi faire pousser les miens ! »

Shuri leva alors les mains et le proclama.

« Si vous voulez, mais il est pénible de s’en occuper. »

Tout en parlant, nous avions fini de nous laver et nous nous étions dirigés vers le bain.

« Yuna, c’est seulement à moitié plein. »

Et même un peu moins, maintenant que je l’avais regardé. Mais vu la taille de la baignoire, je suppose qu’on pourrait s’en sortir en s’étirant dedans ? Fina et Shuri s’étaient allongées dedans et s’étaient enfoncées assez loin dans l’eau. Je pensais que ça ne marcherait pas pour moi, car j’étais plus grande qu’elles, mais il y avait aussi assez d’eau pour me couvrir quand j’étais allongée.

J’avais étiré mes jambes et m’étais laissée couler jusqu’à ce que mes épaules soient submergées. Se dégourdir les jambes dans le bain… ça, c’est le pied ! Fina et Shuri semblaient aussi apprécier le bain. Les bains étaient vraiment le summum de la culture humaine, non ?

Shuri regardait dehors et jouait avec la statue de l’ours, en mettant sa main dans sa bouche lorsque l’eau sortait. Moi, je me prélassais dans l’eau, sans penser à rien, jusqu’à ce que Shuri m’annonce qu’elle allait en sortir.

« Sœur, c’est chaud. »

Le visage de Shuri était rouge vif.

« Yuna, c’est bon si on sort en premier ? »

« Je suis d’accord. J’ai laissé le sèche-cheveux à proximité, alors assurez-vous de bien sécher vos cheveux. »

« OK. »

Fina tira Shuri par la main et sortit de la salle de bain. Après avoir trempé dans le bain un peu plus longtemps, j’étais également sortie. Au moment j’étais arrivée dans le vestiaire, Fina était en train de sécher les cheveux de Shuri. Shuri semblait à peine réveillée.

« OK, c’est bon », dit Fina.

Shuri se frotta les yeux. Elle avait vraiment sommeil.

« Merci, sœurette. »

À côté d’elle, Fina commença à sécher ses propres cheveux.

Je m’étais séchée, j’avais enfilé mes vêtements d’ours blanc et, au moment où je séchais mes cheveux, qui étaient plus longs que mes hanches, Fina s’était approchée de moi.

« Yuna, on peut retourner dans la chambre avant toi ? »

Shuri était sur le point de s’assoupir derrière Fina. Elle était pleine d’énergie, il y a encore peu de temps, mais maintenant elle avait l’air épuisée.

« Bien sûr. Assure-toi de rester au chaud quand tu dors. On se réveille tôt. »

« Oui. Bonne nuit. »

« Bonne nuit, Yuna. »

« Bonne nuit. »

Fina prit Shuri par la main et la tira hors du vestiaire. J’avais séché mes cheveux seule puis j’étais retournée dans ma chambre.

Un magnifique ciel nocturne m’accueillit à travers la vitre de la fenêtre. C’était merveilleux et quelque peu inattendu, comme l’étaient toujours ces choses. J’étais reconnaissante d’être venue dans cet autre monde. Sinon, je parie que j’aurais été un ermite dans mon monde d’origine.

Je n’avais pas beaucoup regardé par la fenêtre à l’époque.

Le vent de la nuit refroidissant les quelques gouttelettes du bain sur moi, je décidai de convoquer mes ours pour m’aider à dormir. Après tout, nous partions tôt. Je m’étais glissée dans mon lit, j’avais chuchoté un « bonne nuit » que les deux personnes dans l’autre pièce ne pouvaient pas entendre, j’avais fait un câlin à mes ours et je m’étais endormie sous ce firmament d’opportunités.

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3 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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