Kuma Kuma Kuma Bear – Tome 5 – Chapitre 116

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Chapitre 116 : L’ours obtient plus d’employés

À la sortie du tunnel, nous avions trouvé l’endroit dégagé des arbres : au loin, nous pouvions voir l’océan, azuré, qui étincelait devant nous. Le sol était plat, les arbres avaient disparu, et l’océan s’étendait devant nous.

« Est-ce l’océan ? », haleta Fina.

« Le oh-séan ? »

Elles étaient toutes les deux descendues de Kumayuru et avaient regardé la mer bleue au loin. Le temps était beau et sans nuage, et l’horizon était dégagé.

Heureusement qu’il y avait du soleil. La première fois que j’avais vu l’océan, le ciel était sombre et gris, la pluie tombait, le vent hurlait et les vagues s’écrasaient, ce qui aurait pu être une expérience traumatisante pour moi.

Mais alors que nous regardions la magnifique étendue d’eau, quelqu’un nous avait appelés.

« Est-ce vous, petite ourse ? »

Hein ? C’était juste… un gars, qui marchait depuis une sorte de hutte.

« Umm. »

Je ne l’avais pas reconnu.

« Je suis de Mileela. Vous m’avez fait peur, en sortant du tunnel comme ça, de nulle part. »

« C’est bon de vous revoir… à nouveau ? », dis-je en inclinant la tête.

« Je vous connais, mais vous ne me connaissez pas, alors ne vous inquiétez pas pour ça. Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Je suis venue montrer l’océan à ces enfants. »

J’avais alors placé mes mains d’ours sur les têtes de Fina et Shuri.

« Vous vouliez leur montrer l’océan ? », répéta le gars.

« Est-ce que regarder le bon vieil océan est vraiment si amusant ? Je sais que le seigneur de Crimonia a dit ça, mais je ne comprends pas pourquoi vous avez fait tout ce chemin jusqu’ici juste pour ça. »

« C’est parce que vous le voyez tous les jours. C’est très émouvant pour les gens qui le voient pour la première fois. »

« Vraiment ? »

L’homme ne semblait pas convaincu. Je suppose que n’importe qui pourrait en avoir marre de voir un si beau paysage quotidiennement.

« Que pensez-vous de l’océan ? »

« C’est très grand ! », dit Shuri.

« C’est joli », dit Fina.

« Vraiment ? »

L’homme hocha alors la tête pensivement.

« Si vous le dites comme ça, c’est comme si vous faisiez un compliment à tout le monde à Mileela. Merci. »

Nous nous étions séparés du type peu de temps après et avions pris notre temps pour admirer le paysage sur le chemin du port maritime. Fina et Shuri passèrent tout le temps à contempler l’océan du haut de Kumayuru.

« Et si on faisait un arrêt rapide ? », avais-je suggéré.

J’avais demandé à mes ours de se diriger vers un endroit sur la plage. Elles sautèrent alors de Kumayuru et s’étaient dirigées vers le rivage, où les vagues s’écrasaient.

« C’est grand », dit Fina.

« Est-ce que c’est de l’eau ? »

« C’est de l’eau salée. »

« C’est salée ?! »

Le duo s’approcha alors lentement de l’océan.

« Assurez-vous de ne pas vous mouiller », leur avais-je dit.

Les petites vagues s’étaient écrasées à leurs pieds. Elles avaient touché le rivage avec leurs mains, avaient senti les vagues déferler.

« C’est froid », dit Shuri.

Elles léchèrent l’eau salée sur leurs mains.

« C’est vraiment salé. »

« Sœur, c’est salé ! »

Et alors qu’elles tiraient la langue en revenant vers moi, j’avais sorti de l’eau douce de la réserve d’ours afin qu’elles se rincent la bouche. Après avoir bu l’eau, elles étaient retournées directement vers l’océan.

Comme le soleil allait bientôt se coucher, je les avais rappelées.

« Très bien, allons au port maritime avant qu’il ne soit tard. »

Elles avaient accepté et étaient revenues vers moi. Nous avions grimpé sur les ours afin de nous diriger vers le port maritime.

Tout comme à Crimonia, le développement du tunnel du côté de Mileela avançait. Les arbres jusqu’au port maritime furent défrichés et le sol nivelé. Des piles de bois étaient disposées ici et là — allaient-ils les utiliser pour construire des bâtiments ?

Assez rapidement, j’avais aperçu un mur familier. Les deux enfants avaient immédiatement vu ce qu’il contenait. Fina regarda fixement.

« Yuna… »

« C’est un ours », dit Shuri qui se réveilla à la vue du visage de l’ours derrière le mur.

« Est-ce ta maison, Yuna ? »

« Comment as-tu deviné ? », avais-je dit.

Fina me jeta alors un regard de reproche pour ça. Quoi ? C’était un compliment.

« Yuna, on va rester dans la maison de l’ours ? », dit Fina

« On pourrait faire ça, mais je connais une auberge qui nous servira de la bonne nourriture. J’ai pensé que nous pourrions y rester ce soir. »

Comme on était déjà là, je voulais leur faire goûter la cuisine de Deigha. Si on allait chez moi, on finirait par manger les plats habituels.

Nous étions allés immédiatement à Mileela. J’avais rappelé les ours et m’étais dirigée vers les gardiens de la porte. Ceux-ci eurent l’air surpris pendant un moment, mais nous laissèrent entrer. Et pendant que nous marchions dans le port maritime, les gens nous saluaient.

« Yuna, tu es si populaire », dit Fina.

« Yuna, tu es cool ! », dit Shuri en hochant la tête.

Comme ça devenait gênant, j’avais essayé de me rendre rapidement à l’auberge de Deigha. Quand nous y étions arrivés, l’auberge était aussi vide que d’habitude. Depuis que la route maritime avait été dégagée, je pensais qu’il y aurait plus de monde.

« Bienvenue. Vous cherchez une chambre, ou… attendez, Mlle Yuna ? », dit Anz.

« Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu. »

Anz était en train de nettoyer, et elle semblait encore un peu surprise.

« Mlle Yuna, que s’est-il passé ? »

« Je voulais montrer l’océan à ces deux-là et obtenir quelques ingrédients », avais-je dit tout en présentant les deux personnes derrière moi.

« Je suis Fina. »

« Je suis Shuri. »

Les deux hochèrent la tête avec modestie.

« Oh mon Dieu, qu’elles sont mignonnes ! »

« Ouais. On est venu s’incruster. Est-ce d’accord ? »

« Hmm », dit Anz.

Ce n’était pas un bon « hmm ».

« Je pense que vous êtes au courant, mais nous avons beaucoup d’aides qui arrivent de Crimonia pour aider avec le tunnel, donc notre auberge est à pleine capacité. »

« On ne peut donc pas rester ici ? »

Et moi qui pensais que l’auberge était vide alors que tout le monde était en train de travailler.

« Je suis désolé. Vous nous avez tellement aidés, et j’aimerais pouvoir faire quelque chose. Mais, Mlle Yuna, vous pouvez rester à la maison d’ours quand bien même vous ne pouvez pas rester ici, non ? »

C’est vrai, je me doutais bien qu’elle était au courant pour la maison ours.

« J’espérais laisser ces deux-là manger votre délicieuse cuisine et celle de Deigha. »

« Oh, ce ne sera pas un problème. Je vais apporter quelque chose de succulent. »

« Vous êtes sûre ? »

« C’est le moins que je puisse faire pour vous remercier. Père ! Peux-tu servir quelque chose tout de suite ? », dit-elle, tout en se tournant vers l’arrière.

« Je suis toujours en train de préparer ! »

« Mais Mlle Yuna est là. »

J’avais entendu le bruit des pas de Deigha qui arrivait par l’arrière.

« Mademoiselle, vous êtes passée ? »

« Je suis passée. Ravie de vous voir, Deigha. »

« Ravie que vous soyez venue. Ces deux filles sont vos sœurs ? » avait-il lâché alors qu’on ne se ressemblait pas du tout.

« Non, c’est Fina, à qui je dois la vie, et sa petite sœur Shuri. »

Fina alors fit la moue et s’emporta.

« Yuna ! Il me semblait t’avoir demandé de ne plus me présenter comme ça. »

« Désolée, désolée, mais c’est vrai, non ? »

« Mais Yuna, tu es celle qui m’a sauvée. »

« Ehh. Bref, les enfants, présentez-vous. », dis-je en haussant les épaules.

« Je m’appelle Fina. Yuna s’est occupée de moi. »

« Je suis la sœur de Fina, Shuri. »

Elles avaient toutes deux incliné la tête.

« Je m’appelle Deigha. Je possède cette auberge, et voici ma fille Anz. »

« Je m’appelle Anz. Fina, Shuri, ravie de vous rencontrer. »

« Maintenant que tout le monde se connaît, on peut leur faire goûter votre cuisine, Deigha ? »

« Bien sûr qu’on peut ! Dépêchez-vous de vous asseoir, vous trois. Je vais vous préparer le repas le plus délicieux que nous puissions offrir. »

Deigha fléchit alors son bras et fit un sourire carnassier sans raison.

« Papa… », dit Anz.

Ses yeux en avaient assez des pitreries de papa, mais elle souriait.

« Très bien, je vais maintenant aider là-haut. »

Deigha hocha alors la tête.

« Il y a quelque chose que tu dois demander, non ? Assure-toi de lui demander toi-même, d’accord ? »

Deigha laissa Anz derrière lui et se dirigea vers la cuisine. Je m’étais demandé ce qu’elle attendait de moi. Elle n’allait tout de même pas refuser de venir à Crimonia ?

« Alors, Mlle Yuna… », commença-t-elle.

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« À propos de la boutique dont vous avez parlé précédemment… »

« Vous ne m’apportez pas de mauvaises nouvelles, hein ? »

« Non, ce n’est pas ça… »

Ouf. On dirait que j’avais mal deviné, mais Anz avait encore l’air un peu indécise au moment où elle baissa les yeux. Elle me dit alors :

« J’ai une faveur à demander… »

« Hum, c’est quoi ? »

« Vous vous souvenez des femmes que les bandits avaient capturées ? »

Bien sûr. Leurs familles avaient été tuées, leurs proches leur avaient été enlevés, et elles avaient subi encore pire. Après avoir sauvé ces femmes, je ne savais même pas quoi leur dire… alors je n’avais pas vraiment dit quoi que ce soit.

« Pourriez-vous leur permettre de travailler aussi au magasin ? J’aurais trop de travail à faire seule. Comme elles ont grandi ici, elles savent comment traiter et préparer les fruits de mer. De plus, je serais très heureuse de voyager avec des gens que je connais, plutôt que d’y aller seule… »

Sa voix était de plus en plus faible.

Peut-être pensait-elle qu’elle en demandait trop ? Plus d’employés signifiaient plus de coûts de main-d’œuvre, et elle le savait probablement puisque ses parents tenaient une auberge. Mais je ne me souciais pas de ce genre de choses. En fait, j’étais heureuse d’avoir des gens qui savaient préparer la nourriture.

« Vous savez, elles ont toutes perdu leur famille. Vivre ici ne fait que leur rappeler ça. Mais même si elles voulaient partir, elles ne connaissent personne en dehors de cette ville, elles n’ont ni argent ni travail. Mais quand elles ont appris que j’allais à Crimonia, elles m’ont demandé de… vous le demander ? Et je le fais. Maintenant. », continua Anz.

Eh bien, je n’avais aucune raison de dire non.

« Très bien. Combien de personnes ? »

« C’est bon, je… »

Elle fit alors une pause, puis cligna des yeux.

« … Attendez, vous êtes sûre ?! »

« Ouais. J’avais évidemment déjà prévu de vous trouver de l’aide, mais comme les gens de Crimonia ne connaîtraient pas la moindre chose sur les fruits de mer, j’avais peur qu’ils soient un fardeau. Ce serait super utile si vous ameniez des gens qui savent préparer le poisson. »

« Merci beaucoup. Il y a quatre femmes. »

« Quatre, hein ? »

« C’est trop ? »

« Non, c’est bien. C’est juste que je pourrais aussi leur demander de faire d’autres travaux. »

« D’autres travaux ? »

« En gros, comme je veux que tu sois responsable de la nourriture, j’aimerais que d’autres personnes gèrent des choses comme l’argent et l’acquisition des ingrédients. C’est trop de travail pour une seule personne, non ? »

« Oui, je suppose. L’argent et les fournitures et tout ça… mon père s’occupe toujours de l’argent, et mon frère pêche les poissons que nous cuisinons, mais je suppose que je vais devoir m’occuper de ces choses-là aussi à partir de maintenant. »

« Nan, il y a d’autres personnes à Crimonia qui s’y connaissent en légumes et en viande, alors tout ira bien. Mais ils ne savent pas de quels ingrédients tu as besoin, c’est pourquoi je pense que ce serait mieux de partager le travail. Si elles finissent par t’imposer plus de travail parce qu’elles se relâchent, je les chasserai. Je me soucie de ton bien-être ici, d’accord ? »

« Mme Yuna… merci beaucoup, mais je ne pense pas que vous deviez vous inquiéter pour ça. Ce sont tous des gens bien. Donc… si tout est ok, je vais aller aider mon père maintenant. », dit-elle avec un sourire.

Anz me remercia une fois de plus avant de sauter pratiquement dans la cuisine.

Après avoir attendu un moment, un délicieux arôme s’était répandu dans la cuisine. Deigha apporta les plats.

« Désolé pour l’attente. Anz m’a tout raconté. Vous garderez un œil sur Anz et les autres, d’accord ? »

Je fis mon plus grand sourire de super-méchant : « Ta fille m’appartient, vieil homme ! »

« S’il vous plaît, prenez-la ! Et si vous pouviez aussi me trouver un gendre qui sait cuisiner, ce serait génial. », dit-il en riant.

« P-Papa ! »

Anz était devenue toute rouge en frappant Deigha. Oh, elle n’avait pas de petit ami au port ? Ça aurait été une déception pour le gars si elle avait dû partir, mais on dirait qu’elle était célibataire. Une fille comme elle, super mignonne et douée en cuisine… c’est drôle de penser que personne ne la fréquentait.

Peut-être que ça avait quelque chose à voir avec la masse de muscle qui se tenait à côté d’elle.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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