Kimi to Boku no Saigo no Senjo – Tome 7 – Chapitre 3 – Partie 2

Bannière de Kimi to Boku no Saigo no Senjo ***

Chapitre 3 : La nuit de la chasse aux sorcières, Troisième partie

Partie 2

Il s’agissait des poupées de neige qui avaient survécu aux flammes — mais le problème était leur nombre. On aurait dit qu’une armée entière marchait vers eux.

« … Je dois le reconnaître. La vieille dame est tenace. On dirait qu’elle essaie de faire croître son nombre autant qu’elle le peut. »

Les balles ne fonctionneraient pas contre les poupées de neige. Mobilisées par le pouvoir astral, leur force physique dépassait de loin celle des humains. Si l’une d’entre elles clouait Jhin au sol, il ne serait pas en mesure de s’en défaire.

« Oh ? Vous vous cachez dans une pièce ? »

Ils pouvaient entendre le ricanement de la vieille femme de l’autre côté de la porte qui les séparait. On aurait dit une sorcière de conte de fées. Sa voix rauque faisait froid dans le dos.

« La neige n’est pas la même chose que la terre. Aviez-vous cru que vous pouviez faire fondre un golem de neige ? Ne savez-vous pas que les pouvoirs astraux de la terre ne peuvent être activés que là où il y a de la terre ? C’est la différence avec mes pouvoirs. Je peux faire tomber la neige n’importe où. »

Crunch, crunch… Poupées à la main, la vieille femme avançait lentement sur le sol enneigé.

« C’est un monde de neige. Jetez un coup d’œil. Je vous félicite d’avoir traversé cette scène, mais je peux voir exactement où vous êtes allé grâce à vos empreintes de pas. »

« — ! »

« — Ferme-la. » Jhin avait serré la bouche de Sisbell alors qu’elle commençait presque à émettre un son.

Les traces de pas continuaient tout le long du couloir. Ils pouvaient l’imaginer au fond d’eux-mêmes — Grugell, la sorcière montrant du doigt les empreintes qui s’arrêtaient à la porte en souriant, les yeux plissés.

« Vous vous êtes enfermés dans cette pièce, en essayant de trouver un moyen de sauter du troisième étage à l’extérieur dans le jardin avant que votre poursuivant ne vous atteigne ? Eh bien, je suppose que c’est tout ce que vous pouvez faire, mais je ne vous laisserai pas le temps de le faire. C’est à ça que servent ces poupées. »

Sa présence était presque volatile.

« Enfoncez cette porte ! »

Les troupes des neiges s’étaient ruées sur la porte. Après que des dizaines d’entre elles aient chargé, des parties de la porte avaient explosé. Les poupées s’étaient glissées par le trou dans la pièce, dégringolant comme une avalanche.

« Écrasez ces soldats impériaux. Ne laissez que Mlle Sisbell — Mlle… Hein… ? »

Ils n’étaient pas là. Pas une seule personne n’était dans le coin salon de la chambre. Même la salle de bain et les toilettes étaient vides.

« Ils n’auraient pas pu ! Ils n’auraient pas pu bondir dehors à ce moment précis… »

« Nous sommes derrière vous, grand-mère. »

« … Non ! » Tout le corps de la vieille femme frissonna lorsqu’elle entendit les pas des soldats impériaux derrière elle.

Pourquoi ? Pourquoi les soldats impériaux, qui auraient dû se cacher dans la pièce du fond, étaient-ils derrière elle ? Grugell ne pouvait même pas se retourner pour faire face à cette incroyable réalité.

« Nous n’étions pas cachés dans la pièce du fond. On était deux portes avant ça. »

« Qu’est-ce que vous avez dit… ? »

« Vous avez sous-estimé ce qu’un commandant impérial peut faire. Notre chef est une fainéante et une tête de linotte, mais elle n’est pas idiote. »

C’est ce que Mismis avait dit.

+

« Jhin, par ici ! Il n’y a personne dans cette pièce au fond ! »

+

Elle leur avait dit de se cacher dans la pièce du fond, en criant, en fait, pour s’assurer que la sorcière entende le cri exprès.

« M-Mais les empreintes de pas ! »

« Nous sommes revenus sur nos pas. Nous avons laissé des traces de pas dans la neige jusqu’à la dernière salle, puis nous avons marché dans les mêmes pas pour retourner d’où nous venions. »

« Impossible ! »

C’était une méthode d’évasion utilisée dans le règne animal. Les lièvres de la toundra le faisaient par instinct pour échapper aux renards. La sagesse des humbles qui essaient de survivre avait eu raison de la sorcière.

« Ne sous-estimez pas les soldats impériaux, grand-mère. »

« — Espèce d’ordure ! »

« Extinction des feux. » Jhin la frappa à l’arrière de la tête avec la bouche de son arme de poing. Il ne l’avait pas laissée utiliser son pouvoir astral, assommant la sorcière. Elle s’était effondrée sur le tapis de neige.

« … Est-ce qu’on va s’en sortir ? » Sisbell avait jeté un coup d’œil à la chambre, regardant la vieille femme inconsciente avant de soupirer de soulagement. « Ce n’est pas le moment d’être soulagée », se dit-elle. « Nous n’avons pas dû voir d’autres assassins parce qu’ils se sont retirés pour ne pas être pris par le pouvoir astral de Grugell. Il faut fuir pendant qu’ils se font discrets… mais je m’inquiète de la laisser ici. »

« Nous devons la laisser ainsi. » Mismis avait baissé les yeux sur la femme effondrée et avait secoué la tête sans hésiter. « Nous avons déjà décidé de nous échapper de cet endroit. J’aimerais l’utiliser comme otage, mais nous ne sommes pas dans un état tel que l’un de nous puisse la porter sur son dos et s’enfuir. »

« Je — Je comprends. Dans ce cas, allons en bas. Nous pourrons peut-être faire un saut à l’extérieur depuis une chambre de domestique ! » Sisbell avait désigné les escaliers.

À cet instant… le canon ultime avait rugi.

Le rire d’une sorcière avait résonné, venant de nulle part. Personne ne comprenait ce que c’était.

+

Le premier étage du vieux château avait été soufflé.

+

Sisbell, les trois membres de l’Unité 907, et même les soldats armés qui attaquaient la villa, ils avaient été tous assommés par la force de l’impact.

C’était deux secondes ? Ou plus de dix ?

Ils ne pouvaient pas dire combien de temps s’était écoulé.

Le vieux château penché sans rez-de-chaussée. Lorsque Mismis avait ouvert les yeux, pas tout à fait consciente, l’endroit entier était sombre.

« … Hein ? » Elle était sur le côté, effondrée.

Le passage avait fait une embardée.

Il semblerait que les lignes électriques aient été coupées. Toutes les lumières étaient éteintes. Elle pouvait voir à la lumière de la lune à travers les fenêtres que des carreaux étaient tombés du plafond et que les vases et les portraits suspendus aux murs avaient dégringolé sur le tapis.

« Qu… que… que s’est-il passé… ? » Elle s’était levée du sol incliné, prudente. « Jh-Jhin ? Néné ? Où êtes-vous ? »

Elle avait senti un mouvement.

C’était Jhin, le sniper aux cheveux argentés, qui marchait vers elle en se tenant le côté. Derrière lui, Néné était apparue dans l’obscurité. Il semblerait qu’elle se soit ouvert la lèvre quand elle avait pris le coup.

« Hé, patron. J’ai dit qu’on descendait au deuxième étage, pas qu’on allait faire sauter le château. »

« Ce n’était pas moi ! »

« Je sais. C’est forcément l’Hydra, mais… qu’est-ce qui se passe ici ? Ce n’était pas des coups de feu tirés par un simple soldat. Ont-ils prévu de raser l’endroit ? » Jhin avait scruté l’obscurité plusieurs fois. « Où est la fille que nous gardions ? »

« Huh !? Oh, c-c’est vrai… Où est Sisbell !? » s’écria Mismis.

Ils ne l’avaient vue nulle part. Bien qu’elle soit une sorcière, elle était plus menue que les autres. Elle avait dû être emportée par l’impact.

+

« Je t’ai trouvé. »

+

Le rire séduisant d’une sorcière avait traversé le passage éclairé. Des flammes violettes avaient jailli.

La lumière astrale avait frémi comme un feu follet et illumina ce qui semble être un véritable monstre.

« Je t’ai trouvé, petite Sisbell. Oh, on ne bouge pas, n’est-ce pas ? Je vois. Tu t’es évanouie. Quel soulagement ! J’avais tellement peur d’en avoir trop fait. »

Le monstre avait ramassé la fille inconsciente et l’avait hissée sur son épaule.

La sorcière en violet. Vichyssoise — c’était indubitablement elle.

Ses cheveux étaient d’un rouge flamboyant et ils étaient solidifiés comme une pierre précieuse. Tous ses muscles s’étaient transformés en quelque chose qui ressemblait à du verre. Ils pouvaient voir les fenêtres et le plafond derrière son corps, transparent comme une méduse.

Pourquoi le monstre qu’Iska avait combattu était-il ici ?

« Pourquoi… !? »

« Hmm ? Oh, donc il y avait encore des sujets impériaux dans le coin. Ce qui signifie que Tante Grugell a dû perdre. Pas que je m’en soucie. » La sorcière portant Sisbell s’était tournée vers eux.

Elle avait enfin remarqué l’Unité 907. Enfin, c’est ce qu’on aurait dit.

« Vous pensez vraiment que je peux être confinée ? Aucune chance. Les menottes pour contenir le pouvoir astral sont en acier. Pour me contenir, il faut trouver le vrai matériau forgé par les Astraux. »

C’était comme si un cauchemar avait refait surface.

Même Grugell, la sorcière du Soleil de Minuit, contre laquelle ils s’étaient désespérément battus jusqu’à présent, était dépassée par cette vraie sorcière.

C’était ainsi parce qu’elle était un monstre inhumain.

« J’ai Sisbell sous ma surveillance. Je me demande ce que je vais faire de vous. Je vais peut-être vous faire rôtir avec cette villa. »

« Alors, venez nous voir. Rendez-nous Sisbell ! »

« Eh bien, c’est ce que j’avais pensé, mais je suis d’excellente humeur en ce moment. Je viens de prendre ma revanche, après tout. Ce serait une perte de temps de me battre contre vous, alors je suppose que je pourrais vous laisser tranquille. »

« … “Revanche” ? » répéta Jhin. « Vous ne voulez pas dire… »

« L’ancien Saint Disciple Iska, c’est ça ? Je l’ai fait exploser tout à l’heure, ainsi que tout le premier étage. » Elle avait pointé son pouce vers le sol. « Le sol du troisième étage commence même à se pencher. Cet endroit devrait s’effondrer dans, disons, oh, quelques minutes ou plus. »

« Non ! » hurla Néné, les épaules tremblantes.

« Iska n’aurait jamais — ! » Le cri de Néné résonna dans le couloir faiblement éclairé.

« Lady Sisbell !? »

Plusieurs bruits de pas résonnaient dans le couloir. Trois jeunes filles qui s’étaient cachées à l’arrière semblaient avoir entendu le bruit, chacune portant un uniforme de serviteur.

« Ah oui, les servantes de cet endroit. »

« Eek !? »

Dès qu’elles avaient vu le monstre en face d’elles, elles avaient glapi. La peur, cependant, n’avait duré qu’un instant. Elles avaient vu Sisbell sur l’épaule de Vichyssoise. La colère avait brillé dans leurs yeux et elles avaient serré les dents en réponse.

« Lady Sisbell ! »

« Fripouille ! Elle est l’une des personnes les plus importantes de la Souveraineté. Lâchez-la ! »

« Ça n’arrivera pas. » La sorcière ricana. « Elle ne reviendra pas vers vous, jamais. »

« Silence ! » Une des filles, indignée, avait sorti un couteau d’autodéfense. « Lâchez Lady Sisbell, monstre ! »

« Stop ! Ne soyez pas stupide ! » Jhin ne l’avait pas retenue assez vite.

Aucun des serviteurs de la villa n’avait de pouvoirs astraux pouvant être utilisés pour le combat. Il n’y avait aucun moyen pour eux de se battre contre une sorcière.

Surtout pas avec un seul couteau.

« Aïe. Je plaisante. »

La lame sortait du flanc de la sorcière, mais elle n’avait fait qu’ouvrir un petit trou dans sa chair semi-transparente. Pas une seule goutte de sang n’avait coulé de la blessure.

« Vous ne pouvez pas me battre avec ça. »

« Êtes-vous un monstre ? »

« Si vous êtes violent, vous allez vous-même vous faire malmener — et ça va faire mal. Comme ça. »

« Euh… gah ! »

Le couteau dépassant toujours de son côté, la sorcière attrapa le cou de la jeune fille et la serra lentement, fixant les yeux de la servante. « Joli visage. Assez mignon pour qu’on t’ait choisi pour travailler pour les Lou. Tu n’as probablement pas eu un seul souci en tête depuis le jour de ta naissance. »

« Ah… »

« Je vais peut-être brûler ton joli petit visage au point qu’il ne retrouvera jamais son état d’origine. Tu ne seras plus jamais capable de te regarder dans un miroir. »

« Uhhh !? St… stop… »

« Nuh-uh. Je ne serai pas plus gentil avec toi… »

+

« Vichyssoise. »

+

Le sourire de la sorcière s’était figé.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire