Chapitre 1 : Le Garçon et la Sorcière
Partie 1
Une prison sombre et froide.
Sans aucune fenêtre, il n’y avait absolument aucun rayon de soleil qui rentrait dans la pièce.
La seule source d’éclairage se trouvait être la maigre lumière émise par des bougies. Un espace malicieux où la puanteur du fer rouillé et de la poussière stagnait indéfiniment dans l’air... il s’agissait de la prison où était confinée une jeune fille.
*Tap*, *Tap*. Ainsi étaient venus les échos de pas.
« Qui est là ? » demanda la fille.
Par réflexe, la fille avait sauté hors de son lit se trouvant dans sa cellule.
Il n’y avait aucune chance qu’elle puisse entendre des pas dans un tel endroit. Car après tout, il n’y avait pas de geôliers dans cette prison.
Une prison sans personnel... bien sûr, il y avait une raison derrière tout cela.
Tout d’abord, grâce à un système triple de surveillance à distance, la surveillance de l’intérieur de la prison était parfaite. Et deuxièmement, chaque détenu dans cette prison, y compris cette fille, était des existences taboues appelées « sorcières » et « sorciers ».
─ Même lorsqu’ils étaient en cage, le degré de dangerosité qu’ils représentaient était trop élevé.
─ S’ils avaient mis en place des geôliers, il n’y avait aucun moyen de garantir la sécurité de ces geôliers. Ainsi, cette prison était une prison sans personnel.
Et pourtant, à qui appartenaient ces pas ? Qui était-ce ? Et quelle intention avait-il en se rapprochant d’ici ?
« ... »
Par réflexe, la jeune fille s’était mise sur ses gardes. Elle était une humaine née avec l’énergie non analysable des étoiles, « l’Esprit des Étoiles », et elle était dénigrée et crainte en tant que sorcière. Il n’y avait aucune chance que quelqu’un qui se rapprochait d’elle soit là pour lui apporter de bonnes nouvelles.
Était-ce pour satisfaire une revanche personnelle ? Ou peut-être un avis d’exécution ? Une moitié de la fille était effrayée, et l’autre moitié cachait une forte résolution alors qu’elle entendait les pas qui s’approchaient d’elle...
« Chut ! Restez silencieuse ! » Déclara la voix d’un homme.
« Hein !? » s’exclama-t-elle.
Sans même rencontrer ses yeux, « cela » avait simplement déclaré cette phrase courte, laissant la fille pantoise, avec ses yeux grands ouverts en raison de sa surprise.
« Parce que je vais vous laisser sortir de là, » continua-t-il.
Ce qui était alors apparu fut un jeune homme. Un garçon avec des cheveux brun-noirâtre coupés de manière désordonnée et se trouvant quelque part dans l’adolescence. Il était habillé avec les vêtements de combat d’un soldat impérial, et il portait des épées qui pendaient à sa ceinture... Deux épées enveloppées dans des fourreaux d’acier noir et blanc.
... Mais allait-il vraiment la libérer ?
Puisque la fille se trouvait être le seul être présent dans cette cellule, elle ne pouvait pas rapidement comprendre ce qu’il lui disait.
« Ne bougez pas. Ce sera dangereux si vous vous approchez des barreaux à ce moment-là, » déclara le jeune homme.
Une frappe. Une lumière fut présente pendant un seul instant. Il s’agissait d’un spectacle que les yeux de la fille ne pouvaient en aucun cas capturer. Les barreaux de la prison avaient été découpés par ce seul acte.
Et c’était seulement à ce moment-là qu’elle réalisa ce qui s’était réellement produit. Et ce moment fut l’instant où elle entendit le bruit des fragments de métal qui entraient en collision avec le sol du couloir et qu’elle les voyait également à l’aide de ses propres yeux.
« ... Est-ce une plaisanterie ? » s’interrogea-t-elle.
Elle disait ça, car il s’agissait d’un acier synthétisé qui ne pouvait même pas être égratigné en utilisant les Sortilèges d’Étoile d’une sorcière. Les barreaux d’acier qui ne pouvaient pas être coupés même avec de la machinerie lourde spécialisée pour la découpe de métal, avaient été tranchés si facilement devant les yeux par ce garçon. Pour couronner le tout, cela avait été fait avec une simple épée. Cependant, ce qui avait surpris la fille plus que cet exploit était le fait que les barreaux qui la scellaient avaient maintenant disparu.
« ... Pourquoi ? » demanda-t-elle.
« Même si vous me demandez pourquoi... He bien ! Si je n’avais pas découpé les barreaux, alors vous ne pourriez pas vous évader d’ici, » répondit-il.
« ... Vous êtes... en train de me laisser m’échapper... ? » demanda la jeune fille.
En regardant fixement le trou ayant la taille d’un humain qui se trouvait dans les barreaux, les yeux de la jeune fille brillèrent.
« N’êtes-vous pas un épéiste de l’Empire ? De plus, vous portez le brassard des Saints-Apôtres sur votre bras gauche... Qu’est-ce qu’un membre de la plus importante force de l’Empire fait ici ? » demanda-t-elle.
« Je suis surpris que vous le sachiez, » déclara-t-il.
Tout en rengainant son épée, le garçon fit un signe de tête qui pouvait être qualifié d’insouciant alors qu’il parlait une fois de plus.
« Les Mages des Étoiles de Nébulis connaissent-ils même les rangs de l’Empire ? » demanda-t-il.
« ... Je veux dire..., » répondit-elle.
La fille jeta un coup d’œil vers le sol. Il s’agissait d’un regard mêlé d’anxiété et de perplexité.
« Vous et moi sommes supposés être des ennemis. Il est évident que nous connaissons l’Empire... Et pourtant, pourquoi me laissez-vous m’échapper ? » demanda-t-elle.
Et alors que la fille demanda cela avec les yeux levés vers lui, la réponse du garçon fut...
« Vous avez encore treize ou quatorze ans, n’est-ce pas ? Ou peut-être plus jeune ? » demanda-t-il.
« ... Hein !? » s’exclama-t-elle.
« Si vous avez douze ans, alors cela fera que vous avez trois ans de moins que moi. Ah, ça va presque faire quatre ans plus jeune que moi, » déclara-t-il.
Les pays du garçon et de la fille étaient dans un état de guerre continu depuis plus de cent ans. L’Empire n’avait montré aucune compassion pour les sorciers en prison et cela indépendamment de l’âge ou du sexe.
C’était ainsi que cela devait être, cependant...
« De temps en temps, je vous vois là, retenue dans cette cellule, et je suis devenu curieux, » expliqua-t-il.
« ... ? » la fille resta sans voix.
« Je pense juste que c’est mal d’emprisonner inconditionnellement une enfant telle que vous juste parce que vous êtes une Mage des Étoiles, et encore vu que la réponse à l’Esprit des Étoiles est faible en vous, » déclara-t-il.
« ... N’est-ce pas la façon de faire de l’Empire ? » demanda-t-elle.
« Exact. Voilà pourquoi, la seule chose que je peux faire est de vous laisser vous évader d’ici. C’est la première fois que je fais ça, mais si cela se déroule bien, je pensais également laisser les autres enfants s’échapper hors d’ici, » déclara-t-il.
Et il lui avait alors fait signe vers l’extérieur de sa cellule.
« Dépêchez-vous. Le système de surveillance a été arrêté, mais il sera probablement restauré dans peu de temps, » dit-il.
« Ah..., » alors qu’il lui attrapait la main, la jeune fille laissa échapper un petit cri. N’avait-il pas peur de toucher celle qui était abhorrée et appelée une sorcière ? Et même s’il n’y avait pas de peur, ne se sentait-il pas dégoûté ?
« Plus vite. Nous allons courir pendant tout le trajet jusqu’au prochain passage, » déclara-t-il.
Tout en saisissant sa main, le garçon avait couru dans le couloir sans personnel. Alors qu’elle progressait dans le couloir tout en étant guidée par le garçon, la fille arriva finalement à la sortie de secours de la prison.
« Une fois que vous aurez passé par ici, vous atteindrez la périphérie de la Capitale Impériale, » déclara-t-il. « Après cela, allez selon le flux des habitants et vous finirez dans le quartier commercial. Il suffit de se déplacer en suivant les panneaux électriques qui vous guideront afin de vous permettre de trouver votre chemin. Je pense que ça ira si vous vous dirigez vers le bus qui va jusqu’à une ville neutre. Prenez ça. Ce n’est vraiment pas grand-chose... »
Le garçon avait alors remis une galette qui servait de rations d’urgence militaires et des pièces d’argent impériales. Après qu’il les ait placées de force dans sa main, elle ne pouvait même pas le remercier. Tout semblait trop beau pour être vrai, et cela lui faisait croire que tout cela n’était finalement qu’un piège. Elle n’avait jamais entendu parler d’un soldat impérial qui faisait sortir d’une prison un prisonnier impérial, et encore moins leur fournissant de la nourriture et de l’argent.
« Franchement. Allez-y, » ordonna-t-il.
« ... »
Même si elle était anxieuse, ses sentiments qui lui criaient de « s’enfuir » l’incitaient à se mettre à courir. En passant par la sortie de secours, elle avait émergé à l’extérieur de la prison.
À la porte de la capitale, elle alla dans un bus qui quittait le territoire de l’Empire. Et de là, elle se dirigea vers la base se trouvant un peu plus loin où ses camarades étaient présents. Après ça, elle retourna dans sa ville natale dans la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis. Alors qu’elle sentait l’air familier à son propre pays...
« ... C’était donc vraiment la vérité, » déclara-t-elle.
La fille réalisa désormais que le discours et la conduite de ce jeune homme n’étaient pas un piège. Cependant, le lendemain, un scandale sans précédent dans l’Empire s’était même étendu jusqu’à la Théocratie de la Maison Impériale Nébulis. « Le plus jeune Saint-Apôtre de l'histoire, Iska, a été arrêté pour le crime de trahison envers la nation alors qu'il a été découvert en train de préparé l'évasion d'une sorcière. Un jugement d'emprisonnement à perpétuité a été rendu sans perdre de temps. »
« Est-ce une plaisanterie... ? » Se demanda-t-elle.
Tenant dans ses mains un magazine d’informations, la fille tremblait légèrement. Pourquoi ? Pourquoi avait-il fait ça pour elle alors qu’elle était censée être son ennemie ? Qu’est-ce qui l’avait secoué jusqu’à ce point ? Ne sachant pas la raison derrière tout cela, la fille restait immobile là où elle se tenait complètement stupéfaite.
... Tout cela s’était déroulé à peu près un an avant l’histoire présente.
Cela faisait un an que le scandale sans précédent de l’évasion d’une sorcière s’était produit.
Et une fois de plus, le monde se souviendra du nom de ce jeune homme. Et tout ceci fut déclenché par la rencontre fortuite entre le Successeur de l’Acier Noir, Iska et la Sorcière de la Glace de la Calamité, Alice...
Merci pour le chapitre.
P.S : Abruti ! Fallait porter un masque (bon s’il avait des cameras, je crois qu’on l’aurait reconnu lorsqu’il a coupé les barreaux) et faire évader tout les enfants (ou le maximum) en une fois (bon peut-être que 1 c’était le max…)