Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 3 – Chapitre 2 – Partie 3

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Chapitre 2 : Les dépouilles du raid

Partie 3

L’Albatros s’était rapproché d’une autre ville portuaire, dans l’intention d’en vider ses magasins.

« Allez ! Balayez ces insectes, et prenez tout le trésor ! »

Les pirates d’Isabelle débarquèrent du navire et ramèrent jusqu’au rivage sur de petites embarcations. Quatre Essaims Éventreurs apparurent, mais, étant en infériorité numérique, ils furent contraints de battre précipitamment en retraite. Les Essaims Travailleurs avaient déjà évacué.

La ville portuaire était complètement déserte et rien ne pouvait entraver la charge des pirates. Dans le passé, les soldats de Schtraut se seraient précipités pour les arrêter, mais le duché de Schtraut avait été détruit. Les seuls qui restaient dans cette ville étaient les monstres étranges et instables. Peut-être que les insectes avaient appris à craindre les gens puisqu’ils fuyaient maintenant les pirates.

« Hah ! Les insectes ont peur de nous ! »

« Fuyez et ne montrez plus jamais vos hideuses tronches ! »

Après s’être moqués des monstres en fuite, les pirates ouvrirent la porte d’un des entrepôts. Ils firent irruption à l’intérieur, en espérant le vider. Un homme arracha le couvercle de la caisse, regardant à l’intérieur pour voir son contenu…

« Hein !? »

Cela n’avait pris qu’un seul instant. Quelque chose sauta de l’intérieur de la caisse, plongea dans la bouche du malheureux pirate et s’accrocha à sa gorge.

« Hé, il s’est passé quelque chose ? », demanda un de ses camarades, en courant pour le regarder.

« Rien… ne s’est passé », répondit le pirate d’un ton maladroit et instable. D’un geste brusque, il referma le couvercle de la caisse.

« Très bien, alors reprenons tout ça. Je suis sûr qu’Isabelle va sauter de joie quand elle verra combien nous avons pris. J’espère juste que ces connards n’en reprendront pas la moitié cette fois-ci… »

« Oui. Tu as… raison. »

Le deuxième pirate regarda son ami avec suspicion quand il prit la caisse et la ramena à leur bateau. Le butin allait alors être transporté vers le bateau pirate, qui avait déjà fait des préparatifs pour le départ.

Tout comme l’Arachnée, les pirates accordaient de l’importance à la vitesse. Ils volaient toujours à leurs ennemis et battaient rapidement en retraite avant qu’une marine ne se présente pour les appréhender.

Le deuxième pirate chargea la caisse en bois sur le bateau et s’éloigna, laissant derrière lui l’entrepôt dépouillé.

Aucun des autres pirates n’avait remarqué qu’il y avait plus de 50 Essaims Éventreurs à l’affût dans cette ville. Que les Globe Oculaires étaient là, mais que, pour une raison quelconque, ils ne les attaquaient pas. Mais parmi ça, un homme suspect semblait regarder un peu trop souvent autour de lui.

Ils avaient été complètement et totalement pris au piège.

☆☆☆**

« Très bien, je connais leur position. Ils devraient être à peu près ici », avais-je dit en jetant un coup d’œil sur les cartes marines de Schtraut. En ce moment, je parlais avec Roland dans la propriété de feu le duc à Doris.

J’avais tracé la route du bateau pirate sur les documents. Les pirates se déplaçaient toujours pour s’échapper rapidement après un raid, mais grâce aux Essaims parasites, j’avais pu les suivre tout ce temps. J’avais caché les Essaims parasites dans des caisses dans les entrepôts, car je savais que les pirates les ouvriraient pour confirmer le butin de leurs raids. Maintenant que les Essaims parasites avaient infecté plusieurs pirates, ils nous mettaient constamment au courant de leur localisation par le biais de la conscience collective.

« Sommes-nous prêts à attaquer ? »

« Oui, Votre Majesté », dit Roland.

C’était le commandant de notre petite marine.

« Ils ont un navire, alors que nous en avons trois. Notre victoire est assurée. »

« Ne soyez pas trop hâtifs et ne coulez pas accidentellement le navire. Et ne tuez pas l’équipage non plus. Notre but ici n’est pas de les vaincre — nous devons trouver leur cachette et les inciter à négocier avec nous. », l’avais-je prévenu.

« Compris, Votre Majesté. »

Peu importe nos efforts, le plus que nous puissions accomplir est de couler un seul bateau pirate. Aussi optimiste que j’aie pu être, je doutais sérieusement que les pirates n’aient qu’un seul navire. De plus, la marine de Frantz était toujours une menace imminente.

« Je compte sur toi, Roland. »

Si Roland part tout de suite, il devrait pouvoir rattraper l’ennemi avant qu’ils ne dépassent complètement Doris. Notre plus gros navire était peut-être un peu trop lent pour y arriver, mais les navires de taille moyenne devraient faire l’affaire. Il pouvait encercler le bateau pirate avec ces deux-là dans une manœuvre de tenaille, puis l’éperonner avec notre plus grand.

Certes, je n’avais jamais été très doué pour le combat naval dans le jeu, car je n’avais que rarement à m’en occuper. Néanmoins, je crois que les choses se dérouleront comme prévu.

« Hmm… »

Pendant que je réfléchissais à l’opération, Sérignan ronchonnait en elle-même avec une expression amère sur le visage.

« Quoi de neuf, ma chère ? Pourquoi cette tête ? »

« Ce n’est rien, vraiment… Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à mon inutilité dans cette bataille. Normalement, je chargerais le bateau pirate à côté de Roland et l’aiderais à soumettre l’ennemi. »

« Dans ce cas, veux-tu bien te dépêcher de le rejoindre sur le champ ? »

Quelle femme responsable ! Moi, par contre, je suis ravie d’avoir un peu moins de travail à faire.

« Puis-je ? »

« Fais-toi plaisir. Garde juste à l’esprit que je ne t’ai pas mise sur cette mission parce que tu ne sais pas nager. Penses-tu que tu pourras t’en sortir ? »

« Tout ira bien, Votre Majesté ! », gazouilla-t-elle, les yeux pétillants.

« Eh bien, d’accord. Je vais donner l’ordre à Roland, alors va le rejoindre. »

J’avais contacté Roland par la conscience collective. Heureusement, lui et sa flotte n’étaient pas encore partis. Je me sentais déjà confiante dans notre opération avec seulement Roland et les Essaims Éventreurs impliqués, mais avec Sérignan se joignant à la mêlée, notre victoire était gravée dans le marbre. Il n’y avait absolument aucune raison de s’inquiéter !

Cependant, j’espérais secrètement que Sérignan ne finirait pas par glisser du pont et qu’elle se noie.

☆☆☆**

« Sœur ! On a deux bateaux qui arrivent en force ! Deux… Non, trois ! », s’écria un membre de l’équipage de l’Albatros.

« Quoi ? Je croyais que la marine de Schtraut avait disparu ! »

Isabelle s’empressa d’arracher les jumelles des mains du guetteur.

En effet, deux voiliers de taille moyenne suivaient l’Albatros, suivis d’un troisième navire, plus grand. À bord de tous ces navires se trouvaient d’innombrables insectes géants.

« Eh bien, merde. Ces insectes peuvent réquisitionner les navires ? »

Isabelle avait pensé que les insectes étaient des monstres sans cervelle, elle n’avait jamais imaginé qu’ils pouvaient faire quelque chose d’aussi avancé que de manœuvrer un navire. Mais si ces créatures étaient responsables de la destruction du Duché, c’était sûrement à cause de leur nombre.

Malgré le fait que le duché de Schtraut était censé être déserté, ces trois navires poursuivaient l’albatros juste au large des côtes de Doris. L’un d’entre eux avançait même pour leur barrer la route.

« Ces navires sont-ils vraiment contrôlés par des insectes ? Comment ont-ils su que nous étions ici ? ! », cria l’un des pirates.

« Comme si je le savais. Mais je peux vous dire une chose. Si nous ne nous défendons pas, ils prendront le butin que nous avons volé, et nous serons tués, comme tout le monde à Schtraut. », dit Isabelle avec amertume.

C’était une situation critique. Si ces navires étaient vraiment dirigés par les monstres insectes, cela signifiait que cette marine arrivant ici n’était pas composée de soldats, mais des créatures qui avaient massacré les habitants de Schtraut.

Les pirates les avaient à peine repoussés lors de leurs rencontres dans les villes portuaires, et Isabelle ne savait pas comment les choses allaient se terminer s’ils devaient les combattre sur le pont. Les batailles navales dans ce monde étaient basées sur qui embarque sur quel navire. Les troupes quittaient leur propre navire pour prendre le contrôle d’un navire ennemi. Les canons n’avaient pas encore été inventés, l’abordage était donc la seule façon appropriée de combattre… et l’image de ces insectes qui abordaient son navire était cauchemardesque.

« Pour l’instant, concentrez-vous afin de les larguer. Si ça échoue, eh bien, préparez-vous à les combattre à bord. »

« Aye aye, madame ! »

L’Albatros étendit ses voiles et prit de la vitesse, essayant de mettre de la distance avec les navires derrière lui. Cependant, il semblerait que la direction du vent ne soit pas en faveur des pirates. Les navires de Schtraut se rapprochaient de plus en plus. Ce n’était qu’une question de temps avant que l’Albatros ne soit à la portée de l’ennemi.

Et bientôt, les navires du duché le rattraperaient.

« Ils vont nous enfoncer ! »

« Tout le monde sur le pont ! Préparez-vous à l’abordage de l’ennemi ! Assurez-vous d’avoir des arbalètes ! », cria Isabelle.

Les pirates saisirent leurs armes, certains prenant des coutelas et d’autres des marteaux et des arbalètes.

« Les voilà ! »

« Préparez-vous à l’abordage ! »

Alors que les navires ennemis naviguaient juste à côté d’eux, des Essaims Éventreurs sautèrent vers eux et atterrirent sur le pont de l’Albatros.

« Battez-vous ! Repoussez-les ! », ordonna Isabelle.

Répondant à l’appel de leur capitaine, les pirates s’étaient précipités pour engager les Essaims Éventreur. Les coutelas ne firent pas de dégâts, et l’ondulation constante du navire fit que beaucoup de leurs coups ratèrent la cible. Même ceux qui brandissaient des arbalètes n’avaient pas réussi à toucher leurs adversaires agiles et durent perdre du temps pour recharger.

« Whoa ! »

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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