Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 2 – Chapitre 4 – Partie 2

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Chapitre 4 : Conseil international

Partie 2

« Il semble que les restes de Maluk ne veulent ni notre aide ni celle de l’alliance », murmura l’ambassadeur de Nyrnal, l’air un peu déconcerté.

« Êtes-vous sûre de cela, votre Altesse ? », demanda l’ambassadeur de Frantz.

« J’en suis sûre. »

« Mais les monstres sont toujours en liberté. S’ils envahissent un autre pays, ce sera une catastrophe », déclara un autre membre du Conseil d’une voix tremblante.

« Que sont ces monstres ? », s’était interrogé un autre.

« Selon les rapports de la Guilde des Aventuriers, ces monstres n’ont jamais été vus auparavant sur le continent. Ils ressemblent beaucoup à des insectes, mais ils sont aussi grands qu’un être humain. Ces bêtes ont été vues se nourrissant de cadavres humains, nous pouvons donc conclure qu’elles sont aussi des mangeurs d’hommes. Veuillez regarder ceci comme étant une approximation de leur apparence générale. », déclara le maître de cérémonie.

Il se dirigea vers une grande planche sur laquelle était gravé le croquis d’un monstre dessiné par l’un des aventuriers envoyés en éclaireur à Maluk.

C’était le dessin d’un Essaim Éventreur. Il avait des faux géants, des crocs aiguisés, un dard venimeux et des membres élancés. Les ambassadeurs avalèrent nerveusement, gênés par la vue.

Aucun d’entre eux n’avait jamais rien vu de semblable à ces créatures auparavant. Même les aventuriers les avaient probablement croisés pour la première fois. Personne ne savait quelles armes étaient efficaces contre eux ni comment les monstres se comportaient, et encore moins comment aborder les questions de leur progression ou de leur défaite. Au lieu de cela, les hommes dans la pièce ne pouvaient que gémir devant ce grotesque croquis, tout en se creusant la tête pour trouver une solution. Dans le pire des cas, ces créatures pourraient être les prochaines à marcher sur leurs propres terres.

« Combien de ces monstres y a-t-il ? », demanda quelqu’un après un certain temps.

« Selon l’enquête de la guilde, il y en a plus de deux cent mille. Ils semblent se présenter sous différentes formes et variétés, mais ce sont nos meilleures estimations de leur nombre global, » répondit le maître de cérémonie.

« Deux cent mille ? Incroyable… Quel cauchemar ! »

« Où diable se sont-ils cachés pendant tout ce temps ? Avec un tel nombre, il aurait dû y avoir plus de témoignages. »

L’immense nombre laissa les conseillers municipaux stupéfaits.

« Où ont-ils été vus à l’origine ? »

« Nous ne le savons pas. Il n’y avait pas de survivants à Maluk… »

Le maître de cérémonie s’arrêta et regarda Elizabeta.

« Peut-être le savez-vous, Votre Altesse ? »

« Princesse Elizabeta, savez-vous d’où venaient les monstres ? »

« Nous ne savons pas non plus. Ils sont apparus soudainement du sud avant de détruire chaque village et ville afin de prendre tout le pays. », dit la princesse.

L’Essaim était en fait apparu de l’est, mais Elizabeta avait dit au Conseil International qu’ils venaient du sud.

« Le sud ? Se pourrait-il que l’Empire de Nyrnal ait produit ces créatures ? »

« C’est extrêmement suspect. L’Empire de Nyrnal a des sorciers habiles… Peut-être leur ont-ils demandé de créer un nouveau type de chimère ! »

Les mots d’Elizabeta avaient exacerbé la discorde et la méfiance entre les ambassadeurs, qui s’étaient immédiatement tournés vers le représentant de l’Empire pour l’interroger.

« C’est absurde ! Vous manquez tous de sens commun. Pensez-vous vraiment que nous allons créer une armée de monstres assez forte pour menacer le continent et ensuite les lâcher sur Maluk sans contrôle ? Souvenez-vous, la grande rivière Themel se trouve entre nous et le Royaume ! », cria-t-il, furieux.

« Vous auriez pu charger les œufs des monstres sur un bateau et les envoyer de l’autre côté. »

« C’est vrai. Et les monstres pourraient aussi être capables de traverser l’eau. »

Les voix qui doutaient de Nyrnal ne s’arrêtaient pas. L’Empire avait été si dominateur qu’il était universellement détesté par les autres nations. Il y avait bien sûr des préjugés sur le comportement des ambassadeurs, mais on ne pouvait nier que l’Empire de Nyrnal ne recevait que ce qu’il méritait.

« Votre Empire a les moyens de produire des wyvernes. Si vous pouvez créer des wyvernes, qui nous dit que vous ne pouvez pas créer d’autres monstres ? »

« C’est vrai. Les wyvernes de l’Empire de Nyrnal sont à tous les coups étranges. Quelle magie utilisent-ils pour créer des créatures qui n’existent pas dans le monde naturel ? »

« S’ils peuvent créer des wyvernes, je suis sûr qu’il est parfaitement possible de créer des monstres comme celui-ci. Tant que l’Empire ne peut pas prouver son innocence, nous ne pouvons pas lui faire confiance et nous ne le ferons pas. Ces monstres sont une menace très réelle pour notre pays. »

Les wyvernes étaient des bêtes volantes que seul l’Empire de Nyrnal pouvait employer. C’est cette menace aérienne qui avait valu à l’Empire de nombreuses victoires au combat. Il existait un certain nombre de théories quant à l’origine de ces créatures. Certains disaient que Nyrnal avait conclu un pacte avec le diable, qui avait produit les wyvernes, tandis que d’autres insistaient sur le fait qu’il s’agissait de chimères que l’Empire avait développées de son propre chef.

Aucune de ces théories n’avait de preuves solides, mais elles étaient plus que suffisantes pour éveiller la peur et la suspicion des autres nations. L’Empire avait foulé aux pieds beaucoup trop de personnes pour gagner la confiance de qui que ce soit.

« Sans déconner !! C’est quoi cette mascarade ? L’Empire refuse de prendre part à cette farce plus longtemps ! »

L’ambassadeur de Nyrnal avait finalement perdu son sang-froid.

« Si vous voulez être capturé et tué par ces monstres, faites-le vous-même ! Nous nous occuperons d’eux nous-mêmes ! Et nous ne participerons pas non plus à votre alliance, bande d’idiots pleins de préjugés ! »

Sur ce, il sortit de la pièce.

L’ambassadeur du Royaume Papal soupira d’un air las.

« Maintenant que tout est réglé… Je propose que nous autres, nous formions une alliance pour combattre cette menace. Qu’en dites-vous ? »

« Je suis d’accord. Et par Dieu, j’en ai assez de l’oppression de l’Empire. »

« Tant que l’Empire ne fait pas partie de cette alliance, nous sommes prêts à la rejoindre. »

Le représentant de Nyrnal étant parti, le reste de la réunion s’était bien passé. Le Conseil international décida que chaque pays de l’alliance enverrait autant de soldats que possible, le Royaume Papal se portant volontaire pour prendre en charge une grande partie des fonds de guerre. Le duché de Schtraut devait autoriser le passage des militaires lorsque cela était possible. Maintenant que l’Empire de Nyrnal était hors jeu, la seule question qui restait était de savoir si le duché autoriserait le passage des forces alliées à travers ses frontières.

« À l’heure actuelle, Schtraut devra refuser tout passage de forces militaires sur notre territoire », déclara l’ambassadeur du duché.

« Alors quand l’autoriserez-vous ? », demanda l’ambassadeur de Frantz.

« Quand la menace sera en vue et que nous jugerons que la crise est inévitable. Notre pays n’est pas seulement une route vers Maluk. »

Laisser une armée étrangère entrer sur son territoire était un risque. On ne savait pas quand l’armée de libération allait devenir traître et envahir le duché. Il fallait qu’ils se méfient.

« Mais si les monstres de Maluk devaient montrer ses crocs vers un autre pays, vous seriez les premiers sur la liste. Avez-vous toujours l’intention d’attendre que la menace fasse surface ? Il se pourrait qu’il soit trop tard. », avait souligné l’ambassadeur de Frantz.

« Nous avons notre propre armée. Si nécessaire, nous pourrions gagner du temps jusqu’à ce que l’aide arrive. »

« Je pense toujours que vous devriez rejoindre l’alliance. Si vous ne le faites pas, le duché pourrait être détruit. Ne pouvez-vous pas revenir sur votre décision ? »

« J’ai bien peur de devoir refuser. Le duché est un pays indépendant qui est parfaitement capable de se défendre. Si les monstres attaquent, nous les repousserons jusqu’à votre arrivée. Ce n’est pas sans raison que nous sommes considérés comme une grande puissance sur ce continent. »

« Ma parole. Ce groupe ne peut tout simplement pas prendre de décisions, n’est-ce pas ? Nous manquons cruellement de coopération. Le continent tout entier est en danger, mais chaque pays est trop préoccupé par sa propre défense. »

« L’empire de Nyrnal s’est retiré, et le duché de Schtraut décline notre offre. À ce rythme, il faudra des siècles avant que le royaume de Maluk ne soit libéré. »

En fin de compte, le résultat du Conseil international était le suivant : toutes les nations du Conseil, à l’exception de l’Empire et du Duché, formèrent une alliance militaire, et cette alliance fournira de l’aide au Duché si le besoin s’en fait sentir. En d’autres termes, très peu de choses avaient été réellement déterminées ou réalisées.

« Êtes-vous sûr que c’était sage ? »

Lorsque l’ambassadeur de Nyrnal quitta la salle de conférence, son assistant n’avait pas pu s’empêcher d’exprimer son inquiétude.

« C’est bon. L’Empereur lui-même l’a ordonné. »

« Sa Majesté Impériale vous a ordonné de quitter le Conseil avant sa conclusion… ? »

« Oui. Il m’a ordonné de manipuler le déroulement de la discussion et rien d’autre. Nous n’avons jamais eu vraiment l’intention de nous joindre à une alliance, j’ai donc dû faire ces demandes absurdes. Si nous voulions vraiment rejoindre l’alliance, nous aurions utilisé des moyens bien plus astucieux. Mais Sa Majesté Impériale ne veut que des résultats directs. »

L’Empire de Nyrnal n’avait donc jamais eu l’intention de se joindre à l’alliance menée par le Royaume Papal — telle était la volonté de Maximillian. Dans ce cas, qu’est-ce que l’Empereur avait l’intention de faire ? S’il ne croyait pas que le Conseil serait efficace, comment entendait-il s’opposer à l’Arachnée ?

« Je dois donner mon rapport à Sa Majesté Impériale. Mais rappelez-vous : il pense toujours à l’avenir, et quoi qu’il arrive, il ne souhaite pas voir le continent envahi par des monstres. », déclara l’ambassadeur.

« Oui, monsieur. Compris. »

« Au nom de l’Empire. Que nous soyons victorieux. »

« Au nom de l’Empire. Que nous soyons victorieux. »

Les deux diplomates de Nyrnal montèrent dans une voiture qui les emmena de Saania à Vejya, la capitale de l’Empire. Pendant ce temps, l’Arachnée se préparait dans l’ombre, et les autres nations du continent commencèrent à travailler ensemble pour manœuvrer contre cet ennemi commun.

N’ayant pris parti ni pour le duché de Frantz ni pour l’empire de Nyrnal, le duché de Schtraut fut immédiatement menacé. Malgré ces circonstances, Schtraut continua à se consacrer tranquillement au commerce. Normalement, le duché aurait pu jouer la carte des sanctions économiques pour forcer les autres pays à céder à ses caprices… mais il avait choisi de ne pas le faire.

Pourquoi le duché était-il si complaisant ? Son dirigeant avait-il un autre objectif à l’esprit ? Maintenant que le Conseil international était arrivé à son terme, ces questions — et d’autres préoccupations — étaient restées très présentes dans l’esprit de ses participants.

Quels seront les prochains mouvements de l’Empire et du Duché, les deux principales puissances du continent ?

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3 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. amateur_d_aeroplanes

    Merci pour le chapitre.

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