Joou Heika no Isekai Senryaku – Tome 2 – Chapitre 4

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Chapitre 4 : Conseil international

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Chapitre 4 : Conseil international

Partie 1

Un mois après la rencontre entre Grevillea et César de Sharon, le Conseil international s’était tenu dans la capitale de Frantz, Saania. Le sort du continent sera décidé au cours de cette importante réunion.

Les ambassadeurs de chaque pays s’étaient réunis dans la salle de réunion de Saania. L’ambassadeur de l’empire Nyrnal se distinguait des autres, mais tout le monde était bien habillé et la salle bourdonnait d’activité.

«Nous allons maintenant présenter les représentants de chaque pays.»

Après que le pape de Frantz, Benoît III, eut terminé son discours d’ouverture, le maître de cérémonie du concile se leva et commença à lire les noms des participants. Ils avaient été appelés un par un. Le représentant du Royaume Papal de Frantz, le représentant du Duché de Schtraut, le représentant de l’Empire de Nyrnal, et ainsi de suite, jusqu’à ce que finalement…

«Du royaume de Maluk, nous avons… Son Altesse, la princesse Elizabeta.»

«Le royaume de Maluk? Est-ce une blague?», murmura quelqu’un.

«D’après ce que j’entends, il a été détruit», murmura un autre.

Les participants s’étaient immédiatement méfiés.

«Une bonne journée à vous, messieurs. Je suis la deuxième princesse du royaume de Maluk, Elizabeta», dit-elle en se levant.

C’était bien Elizabeta. Ce que le Conseil ne savait pas, c’est qu’elle était contrôlée par un Essaim Parasite.

«C’est sans aucun doute la princesse Elizabeta en chair et en os. Je ne peux pas croire qu’elle ait survécu…»

«Mais où était-elle tout ce temps?»

Les personnes présentes avaient confirmé que c’était elle, mais elles avaient encore des doutes.

«Le duché de Schtraut peut garantir qu’elle a été sous notre protection. Nous l’avons sauvée et avons confirmé son bien-être et son identité. Je jure sur le nom du duché qu’il s’agit bien de la princesse Elizabeta, et non d’un imposteur portant son nom.», déclara l’ambassadeur de Schtraut.

«Nous n’avons rien suspecté de tel, mais…»

Les autres conseillers échangèrent des regards d’incrédulité. La princesse Elizabeta était sans aucun doute assise devant eux. Elle était vêtue d’une robe magnifique, et ses gestes — quoiqu’un peu raide — lui conféraient une dignité de princesse.

Mais comment la princesse aurait-elle pu fuir si son pays avait été détruit? La royauté avait-elle abandonné son peuple, le laissant mourir?

«Je comprends votre appréhension, messieurs, mais la princesse Elizabeta était dans les territoires de Maluk jusqu’à tout récemment. Je vous assure qu’elle n’a pas fui vers le duché pour se sauver pendant le conflit. Au contraire, elle s’est battue en mettant sa vie en jeu dans sa patrie infestée de monstres tout ce temps.»

«C’est ce que vous dites, mais y a-t-il une preuve de cela?», demanda le maître de cérémonie.

«Nous n’avons que notre témoignage.»

Les autres ambassadeurs eurent du mal à le croire, tous leurs regards s’étaient fixés sur Elizabeta.

«Ahem.»

Le présentateur s’éclaircit la gorge.

«Le sujet du moment est comment exterminer les monstres qui occupent le Royaume. Nous croyons que notre voisin et non moins ami, le Royaume de Maluk, doit être libéré.»

«Le Royaume Papal de Frantz cherche à former une armée unifiée et alliée. Cela nécessiterait que les nations du continent se donnent la main et forment une alliance. Nous devons nous unir. L’ennemi est une horde de monstres qui a rasé le royaume de Maluk en quelques mois seulement.», déclara le représentant du Royaume Papal.

Il scruta le conseil, rencontrant les yeux de chacun dans la salle.

«Ils sont plus redoutables que n’importe quelle bête. Nous devons renforcer nos résolutions et riposter. Telle est la volonté du Dieu de la Lumière.»

«Notre nation ne s’oppose pas à cette proposition. Mais qui supportera le lourd fardeau des dépenses de guerre?», répondit l’ambassadeur de Nyrnal.

«Naturellement, chaque pays devrait financer sa propre part de l’effort de guerre. Cette opération ne sera possible que si nous unissons nos forces. Il ne devrait y avoir aucune question sur qui devrait assumer quel fardeau.», rétorqua l’ambassadeur du Royaume Papal.

«Épargnez-moi vos discours sur l’alliance. Cela obligerait l’Empire de Nyrnal à consacrer de nombreux hommes et ressources, alors que les autres pays n’enverraient que peu de troupes. Ce n’est pas un effort égal. Si nous unissons vraiment nos forces ici, toutes les nations devraient faire de même.», se moqua l’ambassadeur de Nyrnal.

«Alors que proposez-vous?»

«Eh bien, nous devrions tous déployer le même nombre de troupes. Sinon, tout pays qui ne peut pas envoyer autant d’hommes devra alors compenser avec des fonds adéquats. Bien sûr, nous pouvons prêter des soldats à tout pays qui ne peut pas se permettre ces dépenses. Nous sommes prêts à accorder tout notre soutien à n’importe quel pays du continent… même le plus pauvre des pays.»

L’ambassadeur de Nyrnal regarda autour de lui toutes les personnes présentes. Le seul pays capable d’envoyer une force qui pourrait égaler celle de l’Empire était le Royaume Papal de Frantz, et aucun des plus petits pays ne pouvait se permettre les fonds de guerre.

Cela dit, recevoir un prêt de Nyrnal maintenant ferait de tout pays qui l’accepterait l’esclave financier de l’Empire. La nation emprunteuse serait conquise financièrement et politiquement. Après tout, l’Empire de Nyrnal avait consolidé les pays du Sud sous son règne avec bien plus de mots que d’armes.

Il était clair que l’Empire ne se souciait pas du royaume de Maluk et qu’il espérait seulement conquérir les quelques pays libres qui restaient dans le sud, d’où le mépris de tous les autres.

«C’est de l’oppression! Nous refusons de faire partie d’une alliance avec l’Empire.»

«Notre pays est également opposé à une telle alliance.»

Le but de la réunion du Conseil était de trouver un moyen de gérer la monstrueuse menace qui mettait le continent en danger, mais maintenant la plus grande menace semblait être devenue l’Empire de Nyrnal.

«Messieurs, messieurs s’il vous plaît, calmez-vous. Rappelez-vous, la proposition de l’Empire de Nyrnal n’a pas été acceptée. Si nous choisissons de la rejeter, elle ne sera pas pertinente.», déclara l’ambassadeur de Frantz.

«Dans ce cas, l’Empire ne participera pas à l’alliance. Nous nous réjouirons de vous voir vous débattre sans notre soutien», dit le représentant de Nyrnal en reniflant.

«L’Empire est trop autoritaire. Il y a une grande menace commune devant nous, et nous devons nous unir pour la vaincre», déclara l’envoyé d’un petit pays.

«Qui a prétendu que cette menace nous affecte tous de la même façon? Le Duc? Le Pape? Notre pays ne reconnaît pas ces soi-disant monstres comme une menace. Nous sommes prêts à les combattre par nous-mêmes, si nécessaire. Avec les bons préparatifs, nous libérerons le Royaume sans avoir besoin d’alliés.»

«Des préparatifs?», demanda quelqu’un.

«C’est-à-dire, le duché de Schtraut doit nous permettre de mettre notre armée en garnison dans leur pays. Actuellement, la rivière Themel et la forêt des elfes font obstacle à notre marche. Dans ce cas, si le duché de Schtraut acceptait, nous pourrions rapidement traverser sa frontière avec le royaume et commencer les opérations militaires de l’intérieur.»

Il est vrai que le chemin de l’Empire vers le Royaume était fermé par la rivière Themel et la forêt des elfes. S’ils devaient envahir Maluk, ils devraient passer par le duché.

«Que pense le duché de cette proposition?», demanda l’ambassadeur de Nyrnal tout en caressant sa barbe.

«Notre pays n’est pas prêt à accepter d’être occupé par les militaires de Nyrnal. Le duché devra faire de nombreux préparatifs si vous deviez mettre des troupes en garnison sur nos terres. Au-delà de cela, nous n’avons jamais accueilli une force aussi importante auparavant.», répondit l’ambassadeur de Schtraut, en secouant la tête.

«Moi aussi, je suis contre», ajouta Elizabeta.

«Mon… Quel argument pourrait pousser la princesse d’un pays en ruine s’y opposer?»

«L’Empire de Nyrnal a l’intention d’envahir mon pays sous prétexte de le libérer», dit Elizabeta sans ambages, les yeux vides d’émotion.

«L’Empire s’intéresse à notre terre depuis un certain temps déjà. Si votre pays est autorisé à passer librement, je ne doute pas que vous tenterez de dévorer avidement nos territoires. Je ne peux donc absolument pas y consentir.»

«Insinuez-vous que mon pays essaie de tirer profit de cette crise?», demanda l’ambassadeur de Nyrnal, son irritation étant évidente.

«Précisément. Vous avez l’intention d’utiliser la libération de mon pays comme un tremplin pour le conquérir. Ne pouvons-nous pas établir des similitudes entre cette “proposition” et la façon dont vous avez conquis les pays du Sud? Nous ne sommes pas fous au point de nous fier à vos paroles.»

«C’est inacceptable! Nous sommes venus ici par sens du devoir pour sauver le royaume de Maluk de sa détresse, et vous choisissez de nous calomnier en tant qu’envahisseurs! Même si vous formez une alliance, nous refusons d’y prendre part!»

«Nous sommes tous bien conscients que le Royaume est en crise et qu’il doit être sauvé. Ces monstres ont écrasé Maluk et pourraient ensuite marcher sur n’importe lequel de nos propres pays. Nous sommes tous aussi vulnérables.», interféra l’ambassadeur de Frantz tout en se tournant vers Elizabeta.

«Je suis opposée à la participation de l’Empire de Nyrnal à la guerre», déclara la princesse avec fermeté.

«Mais sans leur force, nous…»

«Maluk a un mouvement de résistance comptant vingt mille hommes. Si ce mouvement pouvait se lever pour agir, nous serions en mesure de libérer le Royaume sans aide. Pour ceux d’entre vous qui craignent que les monstres ne vous attaquent ensuite, je vous suggère de renforcer vos défenses.», avait déclaré Elizabeta avant de pouvoir lui laisser le temps de terminer.

Le ton toujours plat et robotique d’Elizabeta et son expression neutre rendaient sa déclaration plutôt inquiétante à observer.

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Partie 2

« Il semble que les restes de Maluk ne veulent ni notre aide ni celle de l’alliance », murmura l’ambassadeur de Nyrnal, l’air un peu déconcerté.

« Êtes-vous sûre de cela, votre Altesse ? », demanda l’ambassadeur de Frantz.

« J’en suis sûre. »

« Mais les monstres sont toujours en liberté. S’ils envahissent un autre pays, ce sera une catastrophe », déclara un autre membre du Conseil d’une voix tremblante.

« Que sont ces monstres ? », s’était interrogé un autre.

« Selon les rapports de la Guilde des Aventuriers, ces monstres n’ont jamais été vus auparavant sur le continent. Ils ressemblent beaucoup à des insectes, mais ils sont aussi grands qu’un être humain. Ces bêtes ont été vues se nourrissant de cadavres humains, nous pouvons donc conclure qu’elles sont aussi des mangeurs d’hommes. Veuillez regarder ceci comme étant une approximation de leur apparence générale. », déclara le maître de cérémonie.

Il se dirigea vers une grande planche sur laquelle était gravé le croquis d’un monstre dessiné par l’un des aventuriers envoyés en éclaireur à Maluk.

C’était le dessin d’un Essaim Éventreur. Il avait des faux géants, des crocs aiguisés, un dard venimeux et des membres élancés. Les ambassadeurs avalèrent nerveusement, gênés par la vue.

Aucun d’entre eux n’avait jamais rien vu de semblable à ces créatures auparavant. Même les aventuriers les avaient probablement croisés pour la première fois. Personne ne savait quelles armes étaient efficaces contre eux ni comment les monstres se comportaient, et encore moins comment aborder les questions de leur progression ou de leur défaite. Au lieu de cela, les hommes dans la pièce ne pouvaient que gémir devant ce grotesque croquis, tout en se creusant la tête pour trouver une solution. Dans le pire des cas, ces créatures pourraient être les prochaines à marcher sur leurs propres terres.

« Combien de ces monstres y a-t-il ? », demanda quelqu’un après un certain temps.

« Selon l’enquête de la guilde, il y en a plus de deux cent mille. Ils semblent se présenter sous différentes formes et variétés, mais ce sont nos meilleures estimations de leur nombre global, » répondit le maître de cérémonie.

« Deux cent mille ? Incroyable… Quel cauchemar ! »

« Où diable se sont-ils cachés pendant tout ce temps ? Avec un tel nombre, il aurait dû y avoir plus de témoignages. »

L’immense nombre laissa les conseillers municipaux stupéfaits.

« Où ont-ils été vus à l’origine ? »

« Nous ne le savons pas. Il n’y avait pas de survivants à Maluk… »

Le maître de cérémonie s’arrêta et regarda Elizabeta.

« Peut-être le savez-vous, Votre Altesse ? »

« Princesse Elizabeta, savez-vous d’où venaient les monstres ? »

« Nous ne savons pas non plus. Ils sont apparus soudainement du sud avant de détruire chaque village et ville afin de prendre tout le pays. », dit la princesse.

L’Essaim était en fait apparu de l’est, mais Elizabeta avait dit au Conseil International qu’ils venaient du sud.

« Le sud ? Se pourrait-il que l’Empire de Nyrnal ait produit ces créatures ? »

« C’est extrêmement suspect. L’Empire de Nyrnal a des sorciers habiles… Peut-être leur ont-ils demandé de créer un nouveau type de chimère ! »

Les mots d’Elizabeta avaient exacerbé la discorde et la méfiance entre les ambassadeurs, qui s’étaient immédiatement tournés vers le représentant de l’Empire pour l’interroger.

« C’est absurde ! Vous manquez tous de sens commun. Pensez-vous vraiment que nous allons créer une armée de monstres assez forte pour menacer le continent et ensuite les lâcher sur Maluk sans contrôle ? Souvenez-vous, la grande rivière Themel se trouve entre nous et le Royaume ! », cria-t-il, furieux.

« Vous auriez pu charger les œufs des monstres sur un bateau et les envoyer de l’autre côté. »

« C’est vrai. Et les monstres pourraient aussi être capables de traverser l’eau. »

Les voix qui doutaient de Nyrnal ne s’arrêtaient pas. L’Empire avait été si dominateur qu’il était universellement détesté par les autres nations. Il y avait bien sûr des préjugés sur le comportement des ambassadeurs, mais on ne pouvait nier que l’Empire de Nyrnal ne recevait que ce qu’il méritait.

« Votre Empire a les moyens de produire des wyvernes. Si vous pouvez créer des wyvernes, qui nous dit que vous ne pouvez pas créer d’autres monstres ? »

« C’est vrai. Les wyvernes de l’Empire de Nyrnal sont à tous les coups étranges. Quelle magie utilisent-ils pour créer des créatures qui n’existent pas dans le monde naturel ? »

« S’ils peuvent créer des wyvernes, je suis sûr qu’il est parfaitement possible de créer des monstres comme celui-ci. Tant que l’Empire ne peut pas prouver son innocence, nous ne pouvons pas lui faire confiance et nous ne le ferons pas. Ces monstres sont une menace très réelle pour notre pays. »

Les wyvernes étaient des bêtes volantes que seul l’Empire de Nyrnal pouvait employer. C’est cette menace aérienne qui avait valu à l’Empire de nombreuses victoires au combat. Il existait un certain nombre de théories quant à l’origine de ces créatures. Certains disaient que Nyrnal avait conclu un pacte avec le diable, qui avait produit les wyvernes, tandis que d’autres insistaient sur le fait qu’il s’agissait de chimères que l’Empire avait développées de son propre chef.

Aucune de ces théories n’avait de preuves solides, mais elles étaient plus que suffisantes pour éveiller la peur et la suspicion des autres nations. L’Empire avait foulé aux pieds beaucoup trop de personnes pour gagner la confiance de qui que ce soit.

« Sans déconner !! C’est quoi cette mascarade ? L’Empire refuse de prendre part à cette farce plus longtemps ! »

L’ambassadeur de Nyrnal avait finalement perdu son sang-froid.

« Si vous voulez être capturé et tué par ces monstres, faites-le vous-même ! Nous nous occuperons d’eux nous-mêmes ! Et nous ne participerons pas non plus à votre alliance, bande d’idiots pleins de préjugés ! »

Sur ce, il sortit de la pièce.

L’ambassadeur du Royaume Papal soupira d’un air las.

« Maintenant que tout est réglé… Je propose que nous autres, nous formions une alliance pour combattre cette menace. Qu’en dites-vous ? »

« Je suis d’accord. Et par Dieu, j’en ai assez de l’oppression de l’Empire. »

« Tant que l’Empire ne fait pas partie de cette alliance, nous sommes prêts à la rejoindre. »

Le représentant de Nyrnal étant parti, le reste de la réunion s’était bien passé. Le Conseil international décida que chaque pays de l’alliance enverrait autant de soldats que possible, le Royaume Papal se portant volontaire pour prendre en charge une grande partie des fonds de guerre. Le duché de Schtraut devait autoriser le passage des militaires lorsque cela était possible. Maintenant que l’Empire de Nyrnal était hors jeu, la seule question qui restait était de savoir si le duché autoriserait le passage des forces alliées à travers ses frontières.

« À l’heure actuelle, Schtraut devra refuser tout passage de forces militaires sur notre territoire », déclara l’ambassadeur du duché.

« Alors quand l’autoriserez-vous ? », demanda l’ambassadeur de Frantz.

« Quand la menace sera en vue et que nous jugerons que la crise est inévitable. Notre pays n’est pas seulement une route vers Maluk. »

Laisser une armée étrangère entrer sur son territoire était un risque. On ne savait pas quand l’armée de libération allait devenir traître et envahir le duché. Il fallait qu’ils se méfient.

« Mais si les monstres de Maluk devaient montrer ses crocs vers un autre pays, vous seriez les premiers sur la liste. Avez-vous toujours l’intention d’attendre que la menace fasse surface ? Il se pourrait qu’il soit trop tard. », avait souligné l’ambassadeur de Frantz.

« Nous avons notre propre armée. Si nécessaire, nous pourrions gagner du temps jusqu’à ce que l’aide arrive. »

« Je pense toujours que vous devriez rejoindre l’alliance. Si vous ne le faites pas, le duché pourrait être détruit. Ne pouvez-vous pas revenir sur votre décision ? »

« J’ai bien peur de devoir refuser. Le duché est un pays indépendant qui est parfaitement capable de se défendre. Si les monstres attaquent, nous les repousserons jusqu’à votre arrivée. Ce n’est pas sans raison que nous sommes considérés comme une grande puissance sur ce continent. »

« Ma parole. Ce groupe ne peut tout simplement pas prendre de décisions, n’est-ce pas ? Nous manquons cruellement de coopération. Le continent tout entier est en danger, mais chaque pays est trop préoccupé par sa propre défense. »

« L’empire de Nyrnal s’est retiré, et le duché de Schtraut décline notre offre. À ce rythme, il faudra des siècles avant que le royaume de Maluk ne soit libéré. »

En fin de compte, le résultat du Conseil international était le suivant : toutes les nations du Conseil, à l’exception de l’Empire et du Duché, formèrent une alliance militaire, et cette alliance fournira de l’aide au Duché si le besoin s’en fait sentir. En d’autres termes, très peu de choses avaient été réellement déterminées ou réalisées.

« Êtes-vous sûr que c’était sage ? »

Lorsque l’ambassadeur de Nyrnal quitta la salle de conférence, son assistant n’avait pas pu s’empêcher d’exprimer son inquiétude.

« C’est bon. L’Empereur lui-même l’a ordonné. »

« Sa Majesté Impériale vous a ordonné de quitter le Conseil avant sa conclusion… ? »

« Oui. Il m’a ordonné de manipuler le déroulement de la discussion et rien d’autre. Nous n’avons jamais eu vraiment l’intention de nous joindre à une alliance, j’ai donc dû faire ces demandes absurdes. Si nous voulions vraiment rejoindre l’alliance, nous aurions utilisé des moyens bien plus astucieux. Mais Sa Majesté Impériale ne veut que des résultats directs. »

L’Empire de Nyrnal n’avait donc jamais eu l’intention de se joindre à l’alliance menée par le Royaume Papal — telle était la volonté de Maximillian. Dans ce cas, qu’est-ce que l’Empereur avait l’intention de faire ? S’il ne croyait pas que le Conseil serait efficace, comment entendait-il s’opposer à l’Arachnée ?

« Je dois donner mon rapport à Sa Majesté Impériale. Mais rappelez-vous : il pense toujours à l’avenir, et quoi qu’il arrive, il ne souhaite pas voir le continent envahi par des monstres. », déclara l’ambassadeur.

« Oui, monsieur. Compris. »

« Au nom de l’Empire. Que nous soyons victorieux. »

« Au nom de l’Empire. Que nous soyons victorieux. »

Les deux diplomates de Nyrnal montèrent dans une voiture qui les emmena de Saania à Vejya, la capitale de l’Empire. Pendant ce temps, l’Arachnée se préparait dans l’ombre, et les autres nations du continent commencèrent à travailler ensemble pour manœuvrer contre cet ennemi commun.

N’ayant pris parti ni pour le duché de Frantz ni pour l’empire de Nyrnal, le duché de Schtraut fut immédiatement menacé. Malgré ces circonstances, Schtraut continua à se consacrer tranquillement au commerce. Normalement, le duché aurait pu jouer la carte des sanctions économiques pour forcer les autres pays à céder à ses caprices… mais il avait choisi de ne pas le faire.

Pourquoi le duché était-il si complaisant ? Son dirigeant avait-il un autre objectif à l’esprit ? Maintenant que le Conseil international était arrivé à son terme, ces questions — et d’autres préoccupations — étaient restées très présentes dans l’esprit de ses participants.

Quels seront les prochains mouvements de l’Empire et du Duché, les deux principales puissances du continent ?

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