Je déteste être marié dans un monde imaginaire ! – Tome 3 – Chapitre 2

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Chapitre 2 : Comment nouer des contacts avec les elfes

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Chapitre 2 : Comment nouer des contacts avec les elfes

Partie 1

Il y avait beaucoup de différences entre un jeu et la vie réelle, même si vous viviez cette vie réelle dans un monde imaginaire. Dans un jeu, la pluie était surtout ennuyeuse, limitant votre champ de vision. Mais d’un autre côté, cela pouvait rendre un monde de jeu plus crédible et plus beau.

Dans la vraie vie, on se mouillait. Même après avoir utilisé des manteaux huilés avec des capuchons, vous vous mouillerez si vous ne faites pas attention. Vos vêtements frotteront contre votre peau, vous aurez froid tout le temps, votre nez commencera à couler, et vous vous sentirez mal.

Au fait, j’étais à moitié nu.

Pourquoi ? Parce que Kyou-san n’avait pas de manteau pour le temps pluvieux.

Elle m’avait donc demandé de lui remettre le mien, mais j’avais refusé. Puis elle avait eu Rine de son côté, qui m’avait encore regardé avec des yeux larmoyants, me forçant à donner mon manteau à Kyou-san. À la fin, je l’avais fait. Au moins, ça valait bien un PMA.

Comme les vêtements mouillés n’étaient pas très confortables et qu’ils seraient trempés en un rien de temps par cette forte pluie, j’avais enlevé mon armure et la plupart de mes vêtements, les avais mis dans le sac à dos et j’avais continué. Le froid épuisait continuellement mes PE, mais au moins Kyou-san me jetait son sort d’Endurance de temps en temps. Mais savez-vous ce qui serait mieux ? Un manteau de pluie !

Il faisait froid et humide et c’était empli de solitude.

Nous avions quitté les montagnes et le terrain était plutôt à flanc de colline. Il y avait peu de végétation, mais vous pourriez tomber sur quelque chose qui se cachait derrière une crevasse.

« Ouf..., » j’avais désactivé la compétence de Pistage. Je m’en étais déjà servi pour analyser les monstres d’ici, mais les traces avaient été emportées. Et il était très improbable que des monstres attaquent par ce temps.

... Je retire ce que j’ai dit, je viens d’entendre des grognements. J’avais utilisé la compétence de Concentration de mes sens sur la zone devant nous. On dirait qu’ils attaquaient quelqu’un. J’entendais du bois se briser, le cri d’un homme et d’autres signes d’une attaque.

Ce n’était pas vraiment mon problème.

« Tu l’as entendue ? » Franchement, Rine. Il pleut et tu n’as pas la capacité de Perception, donc tu ne devrais rien entendre du tout !

« Non ? » Je jetais un coup d’œil sur Kyou-san. « Ne la laisse pas faire ça. »

« Compris. Rine-chan, j’en suis sûre que tu l’as mal entendu, » déclara Kyou-san.

« Es-tu sûre de toi ? On dirait que quelqu’un a des ennuis. » Elle me regarda, comme si elle voulait vérifier cela ensemble.

Non. Bien sûr que non. « Rine, c’est peut-être un monstre qui influence ton esprit. Alors ne fait pas ce qu’il veut ! » déclarai-je.

« Si c’est un monstre, je dois le tuer ! » Ah, je n’avais pas pris en considération ses impulsions héroïques. La seule réponse que je pouvais trouver était une main sur le visage.

« Idiot, » Kyou-san soupira.

Rine avait chargé et je l’avais suivie, récupérant ma lance dans le sac à dos.

C’était juste derrière la colline.

Devant nous, rendu difficile à voir à cause de la pluie, se trouvait un chariot couvert sur une route boueuse, attaqué par cinq monstres. Les monstres avaient la forme de scarabées, mais ils avaient les écailles d’un poisson, une paire de bras musclés et le visage d’un requin. Comment s’appellent ces monstres ? Des coléoptères requins ? Au moins, ils étaient aussi gros que les gros chiens.

Entouré par eux, il y avait une ombre humanoïde. C’était le type qui criait avant. L’homme portait également une cape à capuche et maniait un sabre. Il n’était pas mauvais quand il s’agissait de se battre. Il dansait entre les coléoptères requins, attaquant toujours ceux qui voulaient prendre une bouchée du chariot déjà endommagé.

Je n’avais pas besoin d’entrer dans les détails ici. Le riz arrive, la mort fleurit et j’avais un peu aidé, à commencer par une Poussée Rapide en plein dans un adversaire. Au final, il n’y avait que cinq monstres. Il n’y avait pas de quoi avoir peur.

Mais Rine était complètement trempée de sang et d’eau, car il était presque impossible de se battre en gardant le manteau fermé.

Il en allait de même pour l’homme, qui avait les cheveux longs, noirs et une barbe. Cheveux noirs ? Mais il n’était clairement pas asiatique. Il y avait donc des gens comme ça, hein ? À Feuerberg, la plupart des gens avaient les cheveux clairs, comme blond, blond foncé, brun clair, ou roux. Je supposais donc qu’il venait d’un autre pays.

« Merci, je pensais que nous serions condamnés. Je suis un marchand. Je m’appelle Correo. » Ça avait l’air italien selon moi. Oui, je suppose que le teint serait aussi similaire. « Et comment est ton nom, brave barbare ? »

C’est à moi qu’il parle ? « Barbare ? C’est très impoli. »

« Je m’excuse, j’ai tiré des conclusions hâtives après avoir vu votre tenue vestimentaire et vos talents martiaux, » déclara Correo.

Ah. Je suppose qu’être à moitié nu fait automatiquement de moi un barbare. Je ferais mieux de vérifier, si j’avais l’option de choisir la classe Barbare... Comme je m’y attendais, ce n’est pas si simple.

Je suis sarcastique, tu sais ?

« Je m’appelle Kenta, » j’avais omis mon nom de famille. Je préférerais utiliser un faux nom, mais Rine ne sera jamais capable de garder une identité secrète, que ce soit la sienne ou la mienne : « C’est Rine. Et il devrait y en avoir une autre quelque part, Kyou. » Kyou-san ne nous avait pas suivis au combat, elle était peut-être encore à quelques mètres, cachée par la pluie battante.

« Mais étrange, Kenta. Un nom inhabituel, cette tenue vestimentaire et une réelle capacité, tout indiquerait qu’il s’agit d’un barbare. Ou un héros. Ah, je vois. » A-t-il vu à travers moi, même si j’ai un visage impassible ? Ou bien a-t-il percé celui de Rine ?

« Ken, ça aiderait si tu cachais ton inimitié. Salutations, je suis Kyou, » Kyou se tenait à côté de moi et avait sourit à ce Correo d’une manière simple et amicale.

« Eh bien, à sa place, je ferais aussi attention, donc ça ne me dérange pas. Et cela doit être le destin de vous rencontrer, puisque je suis un marchand spécial, vous savez. Mais s’il vous plaît, laissez-moi d’abord confirmer si ma fille va bien, » déclara Correo.

« Bien sûr..., » déclara Kyou-san.

Correo avait regardé dans le chariot couvert. « Ogra, tu vas bien ? »

La voix d’une jeune fille avait répondu, elle devait être à âge d’aller à l’école primaire. « Je vais bien, papa. »

« Ah, grâce aux dieux. S’il te plaît, supporte ça encore un peu, je dois parler à nos sauveurs, » déclara Correo.

« Papa, tes yeux brillent. Ce sont des clients ? » demanda Ogra.

« Peut-être, ma chérie. Peut-être, » déclara Correo.

Ah, donc c’est un marchand avide. Je suis d’accord avec ça.

En regardant les visages de Kyou-san et de Rine, toutes deux ne pouvaient pas suivre la conversation. Je suppose que Rine n’était à l’écoute que lorsqu’il s’agissait de détecter les monstres à tuer et les gens à sauver. Eh bien, il y avait eu des dégâts, faisons avec pour l’instant.

« Cher client... je veux dire, nos sauveurs. Un peu plus loin sur la route se trouve une auberge, laissez-nous voyager en groupe et je vous achèterai un repas. » Ah, il voulait vraiment nous appeler « clients ».

« Nous en discuterons. » Je fis un signe à mes compagnons que je voulais leur parler en privé et elles me suivirent de quelques mètres. « Quelque chose ne va pas. Il est seul avec sa fille, même s’il semble capable de se défendre, pourquoi devrait-il être ici ? »

Kyou parla ouvertement. « C’est un marchand. Je suis sûre qu’il a réduit les coûts des gardes du corps. Et un seul chariot, il est peut-être pauvre. »

Rine était encore plus simple. « Nous lui avons sauvé la vie, alors il est simplement reconnaissant. »

« Moins reconnaissant qu’opportuniste, Rine. Il nous voit déjà comme des clients. Je n’aime pas ça, » déclarai-je.

« Ken, il essaie juste de faire des bénéfices. Ça le rend prévisible, » déclara Kyou-san.

« Et les marchands dans les Terres sauvages sont souvent mal protégés, Kenta, puisqu’il n’y a que quelques bandits ici. Les coccinelles ne sont que très actives sous la pluie, sinon, elles ne s’approcheraient pas d’une route commerciale, » déclara Rine.

« On les appelle donc des coccinelles ? Et qu’en est-il des autres bandits, comme les humains ? Sont-ils si rares ? » demandai-je.

« Si tu campes à l’extérieur des routes commerciales, c’est trop dangereux, alors seul quelques-uns osent le faire, » déclara Rine.

« Pfff. » Je me méfie de ce type, Correo, mais les autres veulent accepter son offre. Nous étions revenus et j’avais dit : « Rajoutez un manteau et ça ira. »

« Chacun de vous, allez dans le chariot. Je vous donnerai le mien après notre arrivée à l’auberge, mais pour l’instant, j’en ai besoin pour conduire, » déclara Correo.

C’est vraiment un piège ! J’avais utilisé à peu près toutes les compétences en perception, mais je ne pouvais rien détecter, ce qui ne faisait que confirmer ma théorie.

Rine était rentrée. « Bonjour, je suis Rine. »

« Hello. Je m’appelle Ogra. »

Merde, Rine !

Kyou-san était également entrée dans le chariot. « Je m’appelle Kyou. Enchanté de te rencontrer. »

Je les avais suivies en étant irrité. L’intérieur était à l’étroit avec des caisses et entre elles se trouve une petite fille toute seule. Elle avait les cheveux noirs comme son père et les yeux noirs. Elle avait peut-être une dizaine d’années. Ses cheveux étaient attachés en queues jumelles, une coiffure plutôt enfantine.

Elle me regardait avec les yeux innocents d’une enfant : « Et qui êtes-vous, monsieur ? »

« Kenta. Dégage, va-t’en. » Elle me rappelait les petites filles qui me calomniaient. Je déteste les enfants !

Kyou-san avait levé les yeux, Rine inclinait la tête, mais Ogra avait souri innocemment. « Ne vous inquiétez pas, monsieur. On ne se perdra pas. »

« Ah, c’est de ça qu’il parlait. » Rine, tu es au même niveau que cette grincheuse.

« Pfff. » J’avais abandonné et j’étais resté en alerte, au cas où ce Correo nous trahirait.

« Qu’est-ce que c’était, monsieur ? » Ignorons là. « Êtes-vous fatigué ? Ne vous sentez-vous pas bien ? Pourquoi n’avez-vous pas de vêtements ? » Ignorez-la, c’est tout. Ça s’arrêtera, si elle est fatiguée.

Ou si quelqu’un comme Kyou-san commençait une conversation avec cette idiote. « Ogra-chan, puis-je te poser quelques questions ? »

« Bien sûr, » déclara Ogra.

« Quel genre de marchand est ton père ? » demanda Kyou-san.

« Un marchand, qui traite avec des héros, » déclara Ogra.

... Quoi !?

Quel genre de commerçant se spécialiserait dans le commerce avec les héros ? Sont-ils si nombreux ? Correo n’avait qu’un chariot et sa fille l’aidait. Mais c’était une trop grande coïncidence.

« Alors, un marchand pour héros, c’est ça ? Qu’est-ce que tu fais ici ? » Kyou-san posait les bonnes questions, utilisant un enfant pour découvrir les affaires de ses parents. Maléfique. J’aime ça !

« Papa et moi étions à Feuerberg, car il devait y avoir de nouveaux héros, mais quand nous sommes arrivés à Esse, aucun d’eux n’était plus là, » déclara Ogra.

Cela semble presque crédible, mais pourquoi n’était-il pas allé à la frontière de Daemonicus, le royaume des démons ? Kyou-san avait aperçu mon regard et y répondit. « Alors pourquoi ne les a-t-il pas suivis ? »

« Personne ne voulait qu’on sache où étaient les héros. Nous savions seulement qu’ils avaient reçu l’ordre de remplir une mission spéciale. » Était-ce pour attraper Rine ?

« Quel genre de mission ça pourrait être ? » La fille en question était nulle pour lire entre les lignes.

« On ne sait pas, mais papa a décidé de rentrer. Il espère trouver d’autres indices à Aroahenn, » déclara Ogra.

« Les elfes ? » Rine semblait s’émerveiller.

« Aroahenn ? Qu’est-ce que c’est ? » Je devais le demander, pour obtenir des informations.

Même si cela voulait dire demander à cette morveuse. « La ville forestière des elfes. Ils savent tout sur les héros. »

« Vraiment ? » demandai-je.

« Oui, mais il n’y en a pas beaucoup de personnes qui peuvent entrer. Les elfes sont dangereux et ont des arcs magiques. Mais peut-être que papa, qui connaît aussi beaucoup de héros, pourrait entrer dans leur forêt ! » déclara Ogra.

Cette fille n’avait pas l’air de savoir grand-chose. Il fallait donc demander à Correo tout de suite après. Mais il y avait d’autres choses à apprendre. « Rine, Grincheuse, que sais-tu des elfes ? » Ils pouvaient différer de ceux des jeux, donc je devais être ouvert d’esprit ici.

« Monsieur, vous venez de m’appeler Grincheuse ? Je m’appelle Ogra, » déclara Ogra.

« Tais-toi, c’est tout. Attends, ne me dis rien. Maintenant ! Toi aussi, Rine ! » déclarai-je.

« « Tu es méchant ! » » Elles boudaient toutes les deux.

« Rine, dis-moi. » Mais j’avais déjà un peu éduqué la princesse.

« Euh... Les elfes sont jeunes, » déclara Rine.

« Jeune ? Ne sont-ils pas immortels ? » N’appelleriez-vous pas une race immortelle les « vieux », d’habitude ?

« C’est possible. Il n’y a pas de vieux elfes, pour autant que ma famille le sache, » déclara Rine.

Alors ils arrêtent de vieillir ? C’était toujours en harmonie avec mes connaissances de base. Comme ils avaient tous l’air jeunes, on les appelait les « jeunes », hein ? « Autre chose d’autre ? Sont-ils liés à la nature ? »

« Je pense que oui ? Désolée, nous ne savons pas grand-chose sur eux, » déclara Rine.

Une princesse inutile ! Peut-être une question qu’elle préférerait savoir. « Bon en magie ? » Pour le potentiel militaire.

« C’est sûr. Les elfes sont très habiles, chacun d’entre eux est censé être capable d’utiliser la magie. Ils connaissent des sorts qu’on ne peut même pas imaginer, » déclara Rine.

Kyou-san s’en était mêlée : « Connaissent-ils donc aussi les malédictions ? »

... est-ce possible ? Le drapeau d’une autre route ?

« Je pense que oui. Les elfes en savent beaucoup et sont capables de faire de puissantes magies. Pourquoi cette question ? » demanda Rine.

J’avais mis ma main sur mon visage. Rine avait vraiment oublié qu’on était maudits ! Ma fille, s’il te plaît ! Reste concentrée !

Donc cela nécessiterait vraiment à une discussion avec Correo. S’il ne nous poignardait pas dans le dos, il pourrait être une très bonne source d’information.

Poussons notre chance jusqu’au bout.

***

Partie 2

Nous étions dans une auberge délabrée. Il y en avait plusieurs sur les routes commerciales des Terres sauvages, elles étaient grandes, mal entretenues et la qualité de la nourriture et des boissons était quelque chose que je n’arrive pas à exprimer en mots. Kyou-san cuisinait beaucoup mieux, mais ce n’était pas moi qui avais payé ces repas trop chers.

Même si c’est à l’extérieur de Feuerberg, on ne voyait que des humains. Mais selon Rine, il y avait peu d’autres races que les humains, qui essaieraient même de faire marcher quelque chose dans les Terres sauvages, surtout si près de Feuerberg. Je suppose que les humains étaient en fait assez solides, comparés à d’autres. 

Mais franchement, la plupart des gens ici n’avaient pas l’air mieux que des bandits. Il y avait des marchands à l’allure rude, des gardes furieux, des vagabonds à l’air pauvre, à peu près tous les clichés des mauvaises personnes étaient là-dedans. Heureusement qu’on gardait notre argent dans les sacs à dos et ils n’étaient utilisables que par nous.

Et au milieu de tout cela, nous étions nous, cinq humains, qui étions visés par les regards. Eh bien, Kyou-san et Rine surtout. Mais certains me regardaient, se demandant si je viens du sud, il en va de même pour Kyou-san. Mais personne ne nous dérangeait à ce point en nous posant cette question directement, ils se le demandaient simplement, alors que j’entendais chaque mot via ma compétence de Concentration.

Je ferais mieux de tourner mon attention vers les gens devant moi.

Correo et Grincheuse étaient assis en face de nous. La fille en était déjà à sa troisième portion, tandis que son père buvait du vin avec un repas léger. Le plat du jour, c’était le coulis. Ou quelque chose qui avait été réduit en purée.

J’avais remué mon coulis sans relâche, tout en échangeant des regards avec Kyou-san. Comme sa Persuasion était bien plus élevée que la mienne, elle devrait mener la conversation, mais elle était réticente. Sérieusement, allait-elle le faire, ou je dois le faire ? Souviens-toi du « rak » !

« Ne me le rappelle pas. » À la fin, elle céda. « Alors, Correo. Vous vouliez nous parler. »

« C’est vrai, c’est vrai. Vous devez savoir qu’il y a pas mal de héros dans ce monde, » déclara Correo.

« Combien ? Et comment savez-vous qu’on vient d’un autre monde ? » demanda Kyou-san.

« Je ne connais pas le nombre exact, mais il y en a des centaines dans toutes les races. » Des centaines ? Être un héros n’était pas aussi spécial que je le pensais. Eh bien ! Si nous comptons tous les héros de n’importe quelle race, ce nombre ne devrait pas être aussi choquant, Feuerberg en avait convoqué 30 avec nous. Mais Correo avait ajouté autre chose : « Et chaque héros vient d’un autre monde. »

Attends, c’est une nouvelle information. Si c’était vrai, alors il devait y avoir plus de mondes que les deux que nous connaissons, puisque le patriarche contre lequel je m’étais battu était aussi un héros. Était-ce la raison pour laquelle il semblait si différent ? Dans quel monde vivait-il ?

Quelques théories me viennent à l’esprit, mais la conversation continua. Kyou-san ne faisait que parler de choses communes.

« Je vois. Ogra-chan nous a dit que vous êtes un marchand, spécialisé dans les héros ? » demanda Kyou-san.

« Ah, ma fille..., » Correo se gratta la barbe, comme s’il venait d’être attrapé. « Eh bien, elle a dit vrai, mais elle n’a pas raison non plus. Je suis un marchand de reliques. »

« Relique ? » Kyou-san m’avait posé la question.

« Connaissez-vous déjà les objets magiques ? » Comme l’épée de Rine ou la bague maudite. « Vous savez, il y en a qui ne peuvent être utilisé que par les héros ou seulement par certains, pour certaines raisons. Un simple serait ceci, » il avait pris un monocle dans sa poche de poitrine et l’avait mis. « Alors vous êtes un Éclaireur. Vous êtes un Cuisinier. Et qu’avons-nous là ?? Princesse Chevalière ? Jamais entendu parler de cette classe. »

Ce monocle était capable de voir quelles classes nous avions actuellement sélectionnées. « Puis-je l’avoir ? » Je voulais me retenir, mais c’est trop intéressant !

« Pour 2 millions de pièces d’or, c’est très précieux, donc je ne le prêterai pas, » pingre. Même si je pensais le voler un instant. Ou deux.

Kyou-san enfonça ses doigts dans mon torse sous la table, et continua à parler sans le laisser paraître : « Les reliques sont-elles toutes si chères ? »

« La plupart. Mais les héros ont tendance à être riches et ceux qui les combattent aussi. L’une des principales raisons de ces prix est le fait que les reliques ne peuvent pas être reproduites, même par les meilleurs artisans. Ce sont des cadeaux des dieux. »

« Et qu’est-ce qui serait bon marché ? » demanda Kyou-san.

« Cet anneau, qui devient chaud, si un héros en rencontre un autre d’un niveau supérieur, » il semblait savoir des choses sur le système du héros. Eh bien, il prétend être un marchand, qui échange avec des héros.

« S’il vous plaît, pas de bagues, » Kyou-san avait rejeté l’offre, avant même que le prix n’augmente. Même s’il s’agissait effectivement d’un objet utile, je ressentais la même chose.

« N’êtes-vous donc pas des clients potentiels ? » L’ardeur de Correo s’écoula dans les égouts. « C’est... malheureux. » Tu veux dire qu’on est pauvres sans comparaison et que tu regrettes de nous avoir acheté un repas. On t’a sauvé la vie, sale voleur d’argent !

« Papa, les pauvres veulent en savoir plus sur les elfes, » désolé, vous avez des prix bien trop chers !

« Ah, je vois, je vois. Vous savez, je commerce aussi des informations. À propos des elfes... dix mille, » déclara Correo.

Kyou-san garda son sourire. « Trois. Nous en savons déjà beaucoup sur eux, donc vos informations sont moins précieuses pour nous. »

« Trois mille ? Comment puis-je nourrir ma petite fille comme ça ? Vous voyez bien comme elle mange ! » C’est ainsi que commença le marchandage.

Finalement, nous avions payé 6 159 pièces d’or, la plupart en objets de valeur.

« Les elfes. Les elfes sont aussi appelés les “jeunes personnes”, car jusqu’à présent aucun humain n’a vu un vieil elfe, » expliqua Correo. « Certaines personnes les considèrent comme immortelles, mais au moins on sait que les elfes peuvent vivre des centaines d’années et peuvent être tués par la violence. Ils évitent tout contact avec les humains et les quelques rencontres entre humains et elfes n’ont pas été très favorables pour nous. Il est courant que les elfes soient de mauvais présages, qui ne devraient jamais être fâchés. Si un humain pense en jours et en années, un elfe pense en décennies et en siècles. Les Elfes ont beaucoup de rancunes pour des actions oubliées depuis longtemps sur les descendants de ceux qui l’ont incité. »

Semblable aux elfes dans les jeux jusqu’à présent.

« Le village d’elfes le plus proche se trouve à Aroahenn, au nord-ouest d’ici. Je peux vous montrer une carte... La voilà. Il est là. Et nous sommes ici. C’est donc assez loin des routes commerciales, j’ai aussi pensé à leur rendre visite, mais pour cela, je dois d’abord engager des gardes du corps. La raison de leur visite est... les elfes d’Aroahenn sont une mine d’informations pour les marchands de reliques, puisqu’ils enquêtent sur des héros et ont des reliques vraiment puissantes et rares, » continua-t-il.

« Quel genre ? » demanda Kyou-san.

« L’un d’entre eux est celui qui peut vous permettre de désélectionner une classe, » répondit Correo.

« ! » Kyou-san sembla surprise et même moi, j’étais très intéressé. Non pas que j’ai besoin de supprimer l’une de mes classes, mais s’il y a un objet comme ça, je pouvais être plus ouvert à essayer de nouvelles classes.

Pour Kyou-san, elle était sûrement impatiente de sortir de son rôle de soutien seulement. Ensuite, elle pouvait choisir une classe réellement utile pour le combat et si la malédiction était brisée sur le chemin, elle pouvait rejoindre ses amis sans s’inquiéter. Ce qui serait une bonne chose pour moi aussi.

Correo continua. « Mais Aroahenn est assez bien gardée par des objets magiques, donc y entrer est presque impossible. Il faut être invité par les elfes et les gardes elfes autour de la ville forestière ne sont pas du genre accueillant. »

« Et les capacités des elfes ? » J’avais pris le relais, Kyou-san semblait être euphorique en raison des nouvelles. Elle gloussait même si doucement que j’étais le seul à l’entendre.

« De bons sens, des maîtres archers, une puissante magie, » répondit-il.

« Connaîtraient-ils les malédictions ? » demandai-je.

« Si ce n’est pas eux alors qui d’autre le pourrait ? » demanda-t-il.

Puis Correo commença à parler de l’histoire et d’autre chose, mais elles n’étaient pas essentielles pour l’instant. Nous avions reçu la carte en cadeau, même si c’était plutôt comme un croquis, ce qui n’était pas très précis.

« Je vois. Merci pour l’information. Excusez-nous un moment, il faut qu’on parle de ce qu’on a appris. Si nous avons d’autres questions, nous vous le ferons savoir, » déclarai-je.

Nous nous étions déplacés dans l’une des deux pièces que Correo nous avait payées. C’était censé être utilisé par les filles, puisque nous ne pouvions pas déclarer avec quel lien de parenté nous étions exactement.

« Alors les elfes, » je me grattais le menton. « Ça a l’air d’être mieux que rien. »

Kyou-san n’essayait même pas de cacher son excitation. « Je pense que visiter les elfes est une idée merveilleuse. Je peux me débarrasser de la classe de Guérisseur et il y a une chance de briser cette malédiction ! »

Et pour une raison ou une autre, Rine était la plus prudente. « Les elfes sont dangereux. Mais je pense qu’on peut y faire face ensemble. »

Eh bien, nous avions un consentement. « Personne ne s’y oppose. Puis la question suivante : Qui est d’accord de prendre de l’avance, avant que ce mec Correo ne fasse quelque chose ? »

« Moi, » Kyou-san leva la main.

« Mn ? Qu’est-ce qu’il a avec Correo ? » Rine se cogna la tête.

« Je ne l’aime pas, Rine. Ça devrait suffire, » déclarai-je.

« OK, » déclara Rine.

« Donc personne ne s’y oppose non plus. On a son manteau, sa carte, on descend par la fenêtre et on court sous la pluie ! » déclarai-je.

***

Partie 3

Correo était assis dans sa chambre et utilisait une lorgnette. Cette lorgnette lui permettait d’observer les gens même à travers les murs, à condition qu’il connaisse le visage et que la cible soit dans un rayon de cent mètres.

« Ils sont partis, » il l’avait dit à la fille, qui s’appelait Ogra.

« Maître, je n’aime pas ce type. Il me regarde d’un air suspicieux et m’a traité de “grincheuse” ! » Elle boudait comme la petite fille qu’elle semblait être.

« Ça veut juste dire que notre déguisement a marché. Sois fier de ma couverture, esclave, » déclara Correo.

Oui, au lieu d’être père et fille, leur vraie relation était celle entre maître et esclave. Elle était liée à lui par magie, incapable de refuser ses ordres. C’était sa garde du corps, sa servante et sa prétendue fille en même temps.

« Mais tu as raison, ces trois-là sont différents de ceux qu’on a rencontrés avant. L’homme est méfiant, la fille aux cheveux noirs calcule et la blonde semble être d’un autre monde que les deux autres. Mais son art de l’épée est assez bon, » déclara Correo.

« Assez bon ? Sérieusement, Maître, ce serait problématique, si je devais te protéger tout en combattant celui-là. Elle n’est peut-être pas l’arme la plus tranchante existante, mais son instinct de combat est vif. Au moment où j’ai dirigé la moindre intention meurtrière, sa main était déjà sur son épée. Je la maîtriserais probablement, mais si je devais te défendre en même temps... krrrrrrk ! » La fille appelée Ogra avait fait des mouvements avec un doigt sur la gorge. Elle avait un sourire de folie sur son visage. Peut-être qu’elle aimerait vraiment combattre la blonde.

« Ta langue glisse à nouveau, » déclara Correo.

« ! Désolé, Maître ! »

Correo était un homme qui n’aimait pas les choses vulgaires. C’était aussi quelqu’un qui travaillait pour ceux qui lui profitaient le plus. Actuellement, il était au service de quelqu’un qui s’intéressait vivement aux nouveaux héros et qui voulait obtenir les reliques des elfes.

Donc le fait d’utiliser les héros pour infiltrer la ville d’Aroahenn semblait être viable. Ils pouvaient montrer leur force, tout en étant en conflit avec les elfes. Et dès qu’ils entreraient dans la ville, le plan se réalisera.

 

― ○●○ ―

 

Quand on était dans un monde imaginaire, on ne pouvait pas réduire le temps de voyage. Donc, si vous aviez besoin de cinq jours pour vous rendre à un endroit, vous deviez être prêt à marcher cinq jours, à dormir dehors cinq jours, à tuer des monstres qui vous attaquent pendant cinq jours, etc.

Heureusement pour vous, c’est moi qui devais l’endurer. Pour vous, c’est simplement : « Cinq jours plus tard ». Enfoiré !

« Voici donc la forêt d’Aroahenn. » J’avais déjà froissé la carte que Correo nous avait donnée et je l’avais brûlée. Pourquoi ? Parce que je déteste ce type ! Et ce n’était pas non plus si précis. J’avais donc besoin de faire quelque chose pour me débarrasser de cette irritation.

« Ken, maintenant qu’on est là, il faut qu’on parle, » déclara Kyou-san.

« Parler de quoi ? » demandai-je.

« Ton visage, » déclara Kyou-san.

« Tu insinues que je suis moche ? » demandai-je.

« En fait, tu l’es. Alors, couvrons-le, à moins qu’on ne veuille se faire tirer dessus par des flèches, » déclara Kyou-san.

« Sal —, » déclarai-je.

*frappe*

...

...

Est-ce que Rine vient de mettre sa main sur ma bouche ? Pourquoi ? C’est Rine !

Attends, c’est bien Rine. Elle n’aimerait pas que je traite Kyou-san de salope. La blonde me regardait avec des yeux plein d’excuses, mais c’était comme si elle n’y pouvait rien. Eh bien, cela n’avait pas fait mal, elle avait été si rapide pour me faire taire.

... Pourquoi Kyou-san lui montre-t-elle son pouce ? Quand est-ce que c’est arrivé !? Kyou-san manipule Rine derrière mon dos ! Et je l’ai laissé faire, même si c’était tellement prévisible ! Quand !? Comment !?

« Ken, laisse-moi finir. Te souviens-tu des hommes-lézards ? » demanda Kyou-san.

Lentement, Rine retira sa main. « Le ss’rak ? Bien sûr que oui. »

« Te souviens-tu comment tous ceux qui t’ont vu ont essayé de te frapper ou de te tuer ? » demanda Kyou-san.

« Oui ? » répondis-je.

« Comme je ne veux rien risquer, je me sentirais beaucoup plus en sécurité, si tu te couvrais le visage et ne dis rien, comme jamais auparavant. Mais quelques jours seraient suffisants pour l’instant, » déclara Kyou-san.

« Tu plaisantes... Non, tu ne plaisantes pas, » peut-être qu’il y avait des problèmes dans le passé, mais ce n’était pas comme si je voulais que ces choses s’aggravent. Je suis presque innocent !

Maintenant, Rine s’en mêla : « Kyou, Kenta n’est pas moche. Il n’est peut-être pas beau comparé à d’autres hommes que je connais, mais il n’est pas aussi moche que les autres. »

« Son visage peut avoir une note de passage, mais seulement si pour changer, il sourit. Et je parle d’un sourire sincère et non d’un de ses sourires habituels, » déclara Kyou-san.

« C’est injuste, Kyou. Sourire n’est pas son point fort, » déclara Rine.

Rine, arrête, s’il te plaît. C’est une démonstration trop pitoyable de défense.

Je m’étais frotté les tempes. « Kyou-san, je te laisse parler, mais je ne veux pas me couvrir le visage. Nous n’avons pas de masque et je ne veux pas diminuer du tout ma perception. Même la pilosité faciale est censée t’aider à percevoir ton environnement, en sentant les courants d’air. »

« Ça a l’air stupide, mais tant que tu es silencieux, c’est suffisant, » déclara Kyou-san.

Nous avions marché vers les arbres, et j’avais une longueur d’avance sur les autres. « Attendez. Il y a quelque chose. L’air... clignote un peu, » on dirait un téléviseur qui essayait d’afficher une définition avec laquelle il n’était pas compatible. On voit les choses telles qu’elles étaient, mais c’était un peu flou.

Sans Focalisation et Vision de Loin, j’aurais pu la rater.

J’avais pris un caillou et je l’avais jeté. Il avait disparu sous cette barrière magique évidente. J’avais cherché d’autres cailloux et j’avais répété le processus. « On a frappé à la porte. Attendons un peu. »

Et il ne fallut pas longtemps avant que la barrière n’ouvre un trou, et c’était assez grand pour qu’on puisse y entrer.

Cela semble louche, mais avons-nous le choix ?

Alors nous étions entrés et derrière nous, la barrière se referma. Puis soudain, je vis plusieurs créatures autour de nous, pointant leurs flèches vers nous. Des elfes, huit individus.

Ou bien le sont-ils ?

Les elfes que j’avais vus dans les jeux et les films étaient de beaux humanoïdes. Ils avaient des oreilles pointues, mais autrement, ils ressemblent à des humains plutôt minces. Mais comment puis-je le dire... qu’ils avaient l’air étranges ?

Oreilles pointues, c’est bon. Magnifiques... leurs yeux étaient larges et leurs iris étaient bicolores, un anneau intérieur et un anneau extérieurs. Le vert et le jaune étaient les combinaisons les plus courantes, mais l’une était rouge et verte et l’autre bleue et grise. Les pupilles étaient longues, un peu comme un chat.

Leurs os nasaux étaient également longs, leurs pommettes sur le côté haut et leur tête était assez grande par rapport au reste de leur corps. Ceux-ci étaient plutôt petits, et au lieu d’être mince, ils étaient plus maigres. Même si certains d’entre eux avaient l’air d’être des filles, elles n’avaient pas de seins. Même pas un petit peu.

Leurs cheveux étaient brillants, et la plupart d’entre eux avaient une couleur vert clair, mais il y en avait aussi un avec des cheveux cuivrés. Quelqu’un avait des cheveux verts bleutés, et je pouvais même en voir deux, dont les cheveux étaient jaunes. Pas blond. Jaune.

Attends un peu, y a-t-il un peu de vert dans la couleur de leur peau ?

Non, les elfes n’étaient pas beaux. Ils étaient étranges. Différent. Plus je les regardais et plus je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il s’agissait d’une espèce complètement différente. Toutes ces différences étaient de nature subtile, mais elles se résumaient ça à quelque chose d’inhumain. C’était peut-être pour cela qu’au Japon, les étrangers étaient considérés comme des monstres il y a des siècles.

Donc, à moins que ce ne soient les monstres, j’avais supposé qu’il n’y avait pas de jolies filles elfes attrayantes dans ce monde fantastique. Encore une fois, cela me prouvait que ce n’était pas un jeu.

Et tout se résumait à leur choix de vêtements, dont le style était vraiment étrange. Et aucun d’entre eux ne portait de chaussures si vous ne comptiez pas les lacets de coton et de cuir sans semelle comme en étant.

Les elfes étaient calmes. L’un d’eux abaissa lentement l’arc. Ses yeux avaient une combinaison de jaune vert, et c’était un peu plus tape-à-l’œil que le reste. « Les mains en l’air. » On avait fait ce qu’il avait dit. « Avant de commencer la procédure standard, il y a une question que nous devons vous poser. »

Kyou-san resta calme et répondit : « Demandez. »

« C’est pour l’homme, » déclara l’elfe.

Hé, on vient d’en parler ! Je pensais rester à côté de Kyou-san et ne rien faire. La même Kyou-san était certainement mécontente, mais elle m’avait fait un signe de tête.

Aucune chance, hein ? « Qu’est-ce que c’est ? »

« Laquelle de ces deux-là te prend, porc ? » demanda l’elfe.

...

...

...

... Quoi !?

J’avais regardé Kyou-san, qui était aussi muette que moi, et Rine, qui baissait la tête, sans comprendre ce qu’on venait de lui demander.

« Pouvez-vous répéter la question ? » J’ai dû mal comprendre.

« Laquelle de ces deux femelles faites-vous saigner ? Ou baiser. Forniquer ? Tu sais, des actions nocturnes, » déclara l’elfe.

...

Est-il sérieux ?

« Réponds-moi, ou on va te transformer en pelote d’épingles ! » Il avait levé l’arc et m’avait visé. Les autres elfes visaient aussi directement vers moi, au lieu de notre direction générale.

Il... Il est sérieux !?

« Kenta fait des actions nocturnes avec Kyou, puisqu’ils ne me laissent pas les rejoindre, » déclara Rine.

... RINE !!

J’étais tombé à genoux, incapable de supporter mon poids avec mes jambes affaiblies. Kyou-san était sur le point de s’évanouir, roulant les yeux à ce point, qu’il n’y avait pas d’iris à voir.

Les elfes avaient ri : « Oh, nous avons un play-boy ici. Ce n’est pas notre problème, mais c’est donc celle aux cheveux noirs, hein ? Je viens de perdre un couteau à découper, bâtard ! Tu avais l’air d’aimer les blondes. »

Pourquoi y a-t-il un bruit étrange ? Ah, je me cognais le front à plusieurs reprises avec mes deux paumes de mains. S’il vous plaît, arrêtez ! Je ne sais même pas à qui je m’adresse, mais s’il vous plaît, arrêtez !

« Après avoir obtenu la réponse à ces questions importantes, commençons l’interrogatoire. Qui êtes-vous et que voulez-vous ici ? » demanda l’elfe.

Je voulais répondre, mais j’étais occupé à me faire du mal. Kyou-san était aussi en train de mettre son visage dans ses mains dans la consternation. Il ne nous restait donc plus qu’un seul membre du groupe qui pourrait répondre.

« Je m’appelle Katarine von Stolzherz, voici Katsuragi Kenta, c’est Momokawa Kyou et nous sommes des héros. Nous sommes ici pour rendre visite aux elfes, » déclara Rine.

Soudain, l’air s’était gelé. Les elfes, bien qu’ils ne changeaient pas leurs expressions faciales, nous regardaient avec hostilité et la plupart d’entre eux avaient bandé leur arc. « Comment nous avez-vous appelés ? » Le chef était visiblement énervé. Au moins, d’après sa voix, je ne pouvais pas le dire d’après son langage corporel.

« Des elfes ? » Rine inclina la tête.

« Aera’jos ! Ne pas —, » avant que le chef des elfes n’intervienne, une flèche avait été tirée sur Rine, mais sans transpirer, elle dégaina son épée et la dévia d’un geste rapide.

Rine, tu es trop puissante pour être vaincue par ça ! Même la plupart des bouches des elfes étaient grandes ouvertes ! Ce n’était pas si important que ça, mais peut-être que les elfes n’avaient pas beaucoup d’expression faciale en général, non ?

« S’il vous plaît, Monsieur l’Elfe. Je suis désolée si je vous ai offensé, » elle avait fait une révérence et s’excusa. Même si l’hostilité était restée, cela s’était un peu calmé.

Le chef répondit, encore un peu choqué par la démonstration de surpuissance de Rine « Katarine, je suis désolé pour ce qu’a fait Aera’jos. Mais il faut savoir qu’“elfe” est un mot utilisé par les humains, ce qui est comme une insulte pour nous. Si nous appelions constamment les humains “dumans”, vous vous sentiriez aussi insultés. »

« Je vois... Comment vous appelez-vous ? » demanda Rine.

« Alfar. Et au singulier alfr, » déclara l’elfe.

« Désolée, Monsieur l’Alfr, » déclara Rine.

« Nous sommes les Ljos, ce qui signifie “Ceux qui vivent dans la lumière” en langue commune. Si vous nous qualifiez de “hauts Egos” ou de “hommes-lumière”, nous vous tuerons, » déclara l’elfe.

« OK, » déclara Rine.

Rine n’est-elle pas capable de reprendre les négociations ? Elle commençait déjà à se lier d’amitié avec eux ! Sa valeur de statistique était élevée, après tout.

« Je m’appelle Oro’hekk, au fait. Je suis le chef des gardes. Katarine, il y a une autre question importante que je dois te poser, » déclara Oro’hekk.

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda Rine.

« C’est quoi ces trucs sur cette poitrine ? Cela a l’air d’être rebondissant et inutile, » déclara Oro’hekk.

« Sur la poitrine de Kyou ? Ah, ses seins ? Les femmes humaines en ont, » déclara Rine.

« As-tu aussi ces “seins” ? » demanda l’elfe.

« Oui. Tu ne peux pas voir les miens puisque je porte une armure, » déclara Rine.

« Ah, alors qu’est-ce que tu fais avec ça ? » demanda l’elfe.

« ... » Elle avait la bougeotte. « Des trucs d’adultes. »

« « « Wo-Ho-Ho-Ho-Ho-Hooooooooo ! » » » Tous les alfar célébrèrent cette nouvelle en cœur. Mais au moins, ils avaient baissé leurs arcs, pour lever leur poing serré en l’air.

Quelle bande de gosses pubères ! Chacun d’entre eux avait l’air d’avoir à peu près notre âge, même s’ils étaient étranges, alors oui, vous n’avez peut-être qu’une seule chose en tête à cet âge. Mais franchement !

Oro’hekk avait continué : « Eh bien, si on considère tout, je pense que vous pourriez réussir après le dernier test. On doit voir si votre histoire de héros est vraie. Y a-t-il des preuves ? »

Rine me regarda. Kyou-san se tortillait toujours, incapable de répondre. Je crois que j’entends un mélange calme de gémissements, de malédictions et de bruits étranges de sa part.

Je m’étais levé et j’avais vu comment une fille Alfr se frottait la taille. Ce n’était pas du tout sexy, mais très ennuyeux. « Vous connaissez le Changement de Classe ? »

« Oui. » Oro’hekk était totalement détendu, mais ses oreilles faisaient comme de petits mouvements. Qu’est-ce que ça veut dire ?

Ce n’est pas la peine. « Alors, regardez, » j’avais choisi la classe Lancier et mes muscles avaient augmenté. « Un. » Puis j’avais sélectionné la classe Étudiant, et ma masse musculaire avait diminué et mon ventre avait grandi. « Deux. » Puis j’avais pris Éclaireur à nouveau. « Trois. »

Oro’hekk avait mis son arc dans le carquois à sa taille. « C’est un sacré spectacle. Même si je ne sais pas quelle classe fait gonfler ton ventre. » Je veux le frapper ! « Aera’jos », Oro’hekk se tourna vers celui qui venait de tirer sur Rine : « Comme punition, tu iras de l’avant et tu informeras Ara’ainn que des héros arrivent. Elle sera ravie. »

Aera’jos s’était alors plaint d’avoir été rétrogradé en messager, mais Oro’hekk avait seulement insisté et Aera’jos s’était conformé. Oro’hekk se disait le chef des gardes, bien sûr, il était plus gradé que cet Aera’jos.

Nous étions allés plus profondément dans la forêt et nous avions suivi Oro’hekk et le reste des alfar à un rythme plus lent.

***

Partie 4

Après les barrières magiques vint un labyrinthe d’arbres et de buissons. Était-ce moi ou nous avions croisé les mêmes arbres plusieurs fois ? Même si la façon dont les branches poussaient différait, le motif de l’écorce semblait être le même. De plus, je me sentais observé et c’était par quelque chose d’hostile.

« Nous sommes arrivés, » Oro’hekk le déclara en nous montrant un panorama parfait du milieu de nulle part. Pour le dire franchement, il n’y avait que des arbres, des broussailles et rien d’autre.

Comme je m’y attendais. « Alors c’est là que vous essayez de nous tuer ? »

Oro’hekk avait cligné des yeux avec incrédulité : « Qu’est-ce que tu racontes ? »

« Tu nous as emmenés au plus profond de la forêt, seulement..., » déclarai-je.

« Ken, » déclara Kyou-san.

« ... seulement pour qu’il n’y ait aucune chance..., » continuai-je.

« Ken, » cria Kyou-san. 

« ... ait une chance que nous..., » continuai-je.

« Ken ! » cria Kyou-san.

« Arrête de m’interrompre ! » déclarai-je.

« Arrête d’être un crétin et lève les yeux, » Kyou-san avait pointé du doigt la cime des arbres. Et il y a quelque chose d’étrange. Les branches de plusieurs arbres formaient quelque chose comme un panier, fusionnant plusieurs structures en quelque chose qui ressemble à un dôme. Entre les branches se trouvaient parfois de grands trous, qui étaient recouverts de feuilles.

Est-ce un bâtiment ? Et cela, est-ce des portes et fenêtres ?

« Ferme la bouche, les insectes s’envolent, » Kyou-san avait fait une remarque sarcastique.

Oro’hekk se contenta de ricaner et de demander : « D’autres questions ? »

« ... » C’est une honte. « Oui, comment sommes-nous censés entrer ? »

« Ah, les humains. J’ai failli oublier, » Oro’hekk s’avança. Puis, s’adressant à l’arbre, il lui parla. « Nous aimerions entrer en vous, seriez-vous assez gentils pour nous aider ? »

Et l’arbre abaissa une énorme branche, qui avait agi comme un petit pont vers le trou couvert de feuilles, qui était censé être une porte.

Déplacer des arbres. C’est... c’est plutôt fantastique. Mais je n’aime pas ça. J’avais l’impression que chaque arbre dans cette forêt pourrait devenir mon ennemi.

« Kenta, regarde ! Cela bouge quand on le lui demande, c’est incroyable ! » Les yeux de Rine brillaient. Elle est si simple.

Kyou-san avait plissé les yeux. Peut-être qu’elle pensait la même chose que moi. Puis elle chuchota en secouant la tête. « N’y pense même pas. »

Nous avions traversé le pont et étions entrés dans le bâtiment. C’était... un tel désordre.

Des livres, des papiers et des rouleaux étaient éparpillés dans toute la pièce et sur tous les meubles, la plupart d’entre eux semblaient contenir d’innombrables listes de nombres et plusieurs d’entre eux étaient couverts de poussière.

La pièce en général, était poussiéreuse et mal entretenue. Je pouvais sentir de vieux restes qui me rappelaient ma propre chambre au Japon après un marathon de jeu.

Un peu d’espace avait été fait, et cela avait évidemment été fait tout à l’heure, puisque je pouvais encore voir les choses qui avaient été mises de côté pour libérer de l’espace pour s’asseoir. Sur l’un de ces sièges se trouvait le type qui avait été envoyé ici par Oro’hekk.

J’avais déjà oublié son nom.

Espérons que cela ne sera pas important.

« Où est Ara’ainn ? » Oro’hekk demanda à l’alfr.

« De retour dans ce qui reste de la cuisine. Après une dure négociation, elle prépare quelque chose à boire, » déclara Oro’hekk.

« ... »

Hé, pourquoi te tais-tu ?

Et pourquoi ai-je entendu des bruits étranges d’une pièce plus loin dans ce bâtiment en bois ?

Des pas s’approchaient, accompagnés de cliquetis. Je pensais que quelqu’un transportait de la vaisselle. Et finalement avec un bruit sourd que quelqu’un était tombé à terre, la vaisselle tomba à terre et se brisa.

Franchement, qu’est-ce qui se passe !?

« ... Ah, » j’avais entendu la voix d’une fille qui se demandait ce qui vient de se passer. « Je me suis endormie. »

J’avais jeté un coup d’œil à Kyou-san, qui n’avait pas la compétence Focus et ne pouvait donc entendre que des sons faibles et étranges sans savoir ce qui se passait. C’était pareil pour Rine, dont la tête était inclinée.

Puis j’avais redirigé le regard vers Oro’hekk, qui l’expliqua avec un haussement d’épaules : « Elle dort rarement, alors parfois elle s’endort debout. Ou en marchant, ou encore en mangeant, ou pendant toute autre forme d’activité. » Pourquoi es-tu si calme ?

Qui est-elle, et pourquoi devons-nous la rencontrer !?

« Aera’jos, aide-la, s’il te plaît, » déclara Oro’hekk.

« Pourquoi dois-je le faire ? » demanda Aera’jos.

« Parce que je mettrai des puces dans ton lit, si tu ne le fais pas, » déclara Oro’hekk.

« Je te déteste ! » cria Aera’jos.

Mais cet Aera’jos avait fait ce que l’autre lui avait demandé de faire. En fait, il avait même l’air un peu impatient. Étrange.

Nous nous étions assis et après environ deux minutes, nous avions enfin pu voir cette fille nommée Ara’ainn.

Son allure... était à peu près la même selon moi que l’autre alfr. Des pommettes hautes, oreilles longues et pointues, des yeux larges vert foncé et bleu foncé, des cheveux blancs comme neige. J’avais pensé qu’elle ressemblait à une fille de mon âge, mais c’était dur de l’appeler jolie, du moins, du point de vue humain.

Mais même si elle était censée être si fatiguée qu’elle s’endormait même en marchant, elle n’avait pas de poches sous les yeux. Mais je pense que la pointe de ses oreilles est un peu baissée.

« Bienvenue dans mon centre de recherche, c’est moi la responsable, Ara’ainn, » déclara-t-elle.

Kyou-san et moi avions regardé Rine, pour qu’elle puisse reprendre la conversation. Mais elle me regardait, pour une raison ou une autre, alors j’avais essayé de faire porter le fardeau à Kyou-san, qui soupira et avait fait ce qu’elle était censée faire à l’origine. « Je suis Momokawa Kyou, c’est Katsuragi Kenta et enfin, voici Rine-chan. »

« Au moins, vos noms ressemblent à des héros. Êtes-vous tous des humains ? » demanda Ara’ainn-san.

« Oui, » répondit Kyou-san.

« Et vous êtes tous des héros ? » demanda Ara’ainn-san.

« Oui, » répondit Kyou-san.

« Alors..., » sans aucun signe, le haut du corps d’Ara’ainn-san avait perdu toute sa tension. Avant qu’elle ne tombe, je l’avais attrapée par les épaules. J’avais été le premier à le remarquer, comme j’avais acquis la compétence Focus.

Ara’ainn-san avait cligné plusieurs fois des yeux, tandis que les alfar dégainèrent leurs armes, alors qu’Aera’jos avait déjà une flèche prête sur sa corde. Je viens de l’aider !

Un peu de vie était revenue dans la fille que je venais d’attraper. « Oro’hekk et tous les autres, il m’a surprise alors que je me suis endormie. » La fille soupira et me regarda dans les yeux. « Hm... tu es un sacré spécimen. M’as-tu attrapée, pour gagner un peu de ma faveur ? »

J’avais détourné les yeux... Elle m’a eu. C’est exactement ce que je faisais, et pourquoi je le faisais.

Même quelqu’un comme moi voulait se lier d’amitié avec le plus grand nombre possible d’alfar, après n’avoir vu que la pointe de l’iceberg de leurs mécanismes de défense.

Oro’hekk avait fait un geste, et les gardes baissèrent leurs armes. « Désolé, Ara’ainn, on pensait qu’il allait te violer. »

... Quoi !? Hé, le faire avec un alfr, c’est sûrement de la bestialité ! C’est une espèce complètement différente ! Est-ce que quelqu’un le fait avec des singes ?

« Désolé, Kenta-kun, » expliqua Ara’ainn-san. « Dans la littérature alfr, il y a un certain nombre de documents sur les humains qui violent les femmes alfar. »

...

...

... Nous en avons aussi dans mon monde. Je me sens un peu coupable.

Et certains humains avaient après tout été dans la bestialité.

« J’ai une question. » C’est très important pour moi. « Pourquoi tu me “-kun” ? » demandai-je.

« ... » Elle dormait à nouveau.

Je l’avais laissée tomber par terre.

Oro’hekk avait été le premier à agir cette fois : « Tout le monde, lâchez vos armes sauf s’il baisse son pantalon ! »

C’est... le pire.

Au bout d’une heure, Ara’ainn-san se réveilla et ses oreilles étaient un peu plus hautes maintenant. Elle renvoya les autres Alfar dehors, sûre de pouvoir se protéger.

« J’ai dormi une heure, quelle honte ! » Ara’ainn-san avait l’air mal à l’aise. « Avant de commencer, je suis désolée pour eux, » elle voulait parler des autres Alfar, qui prenaient leur travail de garde au sérieux.

Ils avaient l’air jeunes, mais... « Quel âge ont-ils ? »

« Oro’hekk vient d’avoir 648 ans. Les autres ont environ trois cents ans. J’ai 144 ans, au fait. Ah, pas surpris. Connaissez-vous la durée de notre vie grâce aux histoires de ce monde ou du vôtre ? » demanda Ara’ainn-san.

« Vous savez donc que nous venons d’un autre monde... On nous a dit qu’Aroahenn connaît bien les héros, » déclarai-je.

« C’est moi, ça. C’est moi qui ai tout rassemblé. Moi, Ara’ainn, le héros-sage, » déclara Ara’ainn-san.

« Jamais entendu parler de vous, » déclarai-je.

« ... ignorant, » déclara-t-elle.

« Vous..., » déclarai-je.

« Ken, tais-toi ! Et Ara’ainn-san, ne le provoquez pas. Il est mal éduqué et il a une personnalité cassée, » déclara Kyou-san.

La colère montait en moi, mais je m’étais. « Salope. » Enfin, presque.

Gifle.

Rine m’avait encore giflé !

« Bien jouer, Rine. » Et Kyou-san l’avait encouragée !

« Désolé, Kenta, mais Kyou m’a dit de faire ça si tu nous insultais, » déclara Rine.

J’étais sur le point de lancer une autre insulte, mais qui savait ce que Rine allait faire, si je continuais à faire ça ?

Putain de merde ! Je suis opprimé par mes femmes !

Oh merde, j’ai des femmes !

« On dirait que Kenta-kun souffre, » Ara’ainn-san s’approcha de moi et jeta un regard fixe sur mon visage. « Dans le cœur, bien sûr. »

« Ignorez-le, » déclara Kyou-san.

« Je ne peux pas parce que c’est drôle, » déclara Ara’ainn.

Je veux frapper quelqu’un. Chacune de ces filles s’en sortirait bien ! Sauf Rine, elle pouvait se défendre. Et Kyou-san, elle avait Rine de son côté. Et Ara’ainn, puisqu’il y a plusieurs de ses compagnons à l’extérieur et qu’en faire mon ennemie serait très probablement mortel.

Je n’ai plus de filles à frapper ! Je déteste ça !

« Kenta-kun, » Ara’ainn me regarda avant de s’excuser. « Je suis désolée, je me suis laissée emporter. Tout a un certain ordre. Permettez-moi donc de me présenter à nouveau : Ara’ainn, le héros-sage d’Aroahenn. Le héros flamboyant de la connaissance. »

... Ara’ainn-san, vous êtes donc aussi un héros ? Ou est-ce juste un titre ? Venez-vous donc d’un autre monde, vous aussi ? » Si c’est une héroïne, il le fallait.

« Oui, je viens d’un endroit appelé Ljos sur la planète Alfarheim, » répondit-elle.

Rine était excitée : « Vous venez vous aussi d’un autre monde ? Tout comme Kenta et Kyou ! »

Ara’ainn-san changea d’apparence. C’était faible, mais un petit sourire se forma sur son visage. Mais d’une certaine façon, j’avais ressenti de mauvaises vibrations.

« Rine ! » J’avais posé ma main sur sa tête, la forçant à se mettre en face de moi. « Sais-tu ce que tu viens d’insinuer ? »

« Ne vous hâtez pas, Kenta-kun. Laissez-moi juste parler à Rine-san et tout ira bien. » Les yeux d’Ara’ainn-san brillaient, mais c’était différent des étincelles d’excitation de Rine. C’étaient les étincelles d’un vautour qui venait de trouver sa proie.

Kyou-san soupira. « Franchement, baisse le ton. » Elle était comme la voix de la raison. Une voix de raison très ennuyée qui portait une menace non dite dans son ton. « Ara’ainn-san, vous aussi. » Même le ton de Kyou-san était déconcertant. « Puisqu’on en est là, permettez-moi de mettre les points sur les i... »

Ara’ainn-san se pencha en arrière. « Faites-le. »

« Vous êtes Ara’ainn-san, le héros-sage et un héros, et en plus, le chef de ce centre de recherche, non ? » demanda Kyou-san.

« C’est vrai, » répondit Ara’ainn-san.

« Et vous faites des recherches sur les héros, n’est-ce pas ? » demanda Kyou-san.

« C’est vrai, » répondit Ara’ainn-san.

« Nous avons quelques questions à ce sujet et nous aimons bien connaître l’el —, » se corrige-t-elle, après un regard d’avertissement d’Ara’ainn-san. « — Alfr spécialisé sur les malédictions. Nous pouvons vous payer. »

« Je ne veux pas d’argent. Je veux tout savoir sur les héros ! » Ara’ainn-san présentait une étrange vibration autour d’elle. Mais d’une façon ou d’une autre, je pouvais compatir avec elle.

Elle détestait être dans ce monde. J’en suis certain. Et elle veut y échapper. Elle est comme moi.

« Pfff. Pourquoi étudiez-vous les héros ? N’y a-t-il pas d’autres moyens de rentrer chez soi ? » demandai-je.

Ara’ainn-san sembla surprise que j’aie pu savoir ce qu’elle pensait, mais elle resta calme. « Parce que je n’arrive pas à les comprendre. Il y a des guerres, il y a des dieux qui s’en mêlent, pour l’instant c’est assez étrange, mais un peu raisonnable. Mais pourquoi des héros d’autres mondes ? S’il existe un système pour avoir des êtres exceptionnels, pourquoi les dieux n’impliquent-ils pas le système aux habitants de ce monde ? Les héros doivent être la clé de ces mystères. Et le résoudre dissipera probablement aussi mon dilemme. »

Kyou-san et moi avions échangé des regards.

J’avais déjà mes doutes, mais je les avais mis de côté pour l’instant, afin de poursuivre la puissance nécessaire pour prendre mes propres décisions.

Kyou-san s’était posé ces questions quand elle avait été abandonnée à Esse, alors qu’elle traversait ses propres souffrances. Elle n’était pas arrivée à une conclusion.

Rine n’était même pas capable à l’origine de devenir un héros, mais maintenant elle l’était à cause de la malédiction. Si elle le pouvait, alors pourquoi pas les autres ?

Il devait y avoir des raisons logiques à cela, mais nous en savions trop peu.

Ara’ainn-san avait fait des recherches sur les héros et en avait appris beaucoup sur eux. C’était assez pour l’appeler le héros-sage. Tant que ce n’était pas un titre autoproclamé.

Kyou-san m’avait fait signe qu’elle savait quoi faire. « Ara’ainn-san, nous avons plusieurs secrets, mais nous ne pouvons pas vous les donner sans rien en retour. Ce que nous voulons, ce n’est que deux choses : La chose la plus importante serait des connaissances sur les malédictions que possèdent les alfar. L’objectif secondaire serait l’utilisation de la relique, qui peut supprimer une classe. »

« La première est facile, mais la relique... Même si vous voulez juste l’utiliser, c’est un peu compliqué. Alors, qu’est-ce que j’obtiens en échange ? » demanda Ara’ainn-san.

« Celui-ci, » déclara Kyou-san.

...

...

Kyou-san, pourquoi me montres-tu du doigt ?

« ... À garder ? » Ara’ainn-san demanda ça d’un ton que je n’aimais pas.

« Pour l’instant, c’est seulement un prêt. Mais après avoir obtenu les informations sur les malédictions, vous pouvez le garder, » déclara Kyou-san.

Elle est sérieuse, non ? « Mon opinion n’a pas d’importance !? »

« Marché conclu, » déclara Ara’ainn-san.

« Vendu, » déclara Kyou-san.

Ce n’est pas le cas.

« Kenta, je crois que tu viens d’être vendu, » déclara Rine.

« Rine, je le sais, » déclarai-je.

« Vendre Ken pour quelque chose d’utile est une bonne affaire, » déclara Kyou-san.

« Tu ne peux pas vendre Kenta ! » déclara Rine.

Ah, Rine. Tu es comme une lueur d’espoir qui soulage la douleur de mon âme.

Kyou-san regarda Rine comme si elle venait de déclarer que tu avais mis des ordures sur un autel pour l’adorer.

« Kyou, me regardes-tu, comme si j’avais placé des déchets sur un sanctuaire avant de prier ? » demanda Rine.

« Désolée, Rine-chan, je n’ai jamais pensé que quelqu’un bougerait vraiment pour protéger cette chose si on lui donnait le choix, » déclara Kyou-san.

« Rine-san, Kyou-san, puis-je considérer Kenta-kun comme un spécimen vilain de votre race ? » demanda Ara’ainn-san.

« Oui/Non, » répondirent les deux filles en même temps. Bien sûr, c’était Rine qui avait nié le fait que j’étais laid.

« Hm..., » Ara’ainn-san me regarda en face. « Peut-être qu’il est mignon ? Difficile à dire... On peut donc le considérer comme “pas beau” ? »

« Peut-être, » Rine, s’il te plaît ! Ne chancelle pas !

« Et vous, Kenta-kun ? Vous considérez-vous comme un bel homme, » Ara’ainn-san me regarda dans les yeux. Elle ne voulait pas me taquiner, elle était juste très curieuse.

J’avais détourné les yeux. « ... Non, » et j’avais dit la vérité. « Je ne suis pas moche, mais..., » je suis un peu rond, mon visage n’est pas si joli et mes yeux sont peut-être un peu méchants. Mais admettre ouvertement que ça me fait mal !

« Ne vous inquiétez pas, Kenta-kun. Pour moi, vous êtes bien ainsi, » déclara Ara’ainn-san.

J’avais entendu des nuances dans sa voix qui indiquait une soif profonde de connaissances et qui impliquait : Je suis d’accord de vous avoir pour la recherche en tant que rat de laboratoire, et c’est quand même plus de soutien que ce que j’ai reçu des membres de mon propre groupe.

« Hm ! » Avec un visage boudant, Rine avait mis ses bras autour de mon cou. « J’aime Kenta tel qu’il est. »

Vous gagnez 2 PMA.
Même face au désespoir, une seule déclaration d’amour peut éclairer votre cœur et rendre le monde plus lumineux. Ajoutez-y un câlin, et le bonheur est parfait.

Ce pop-up... Je l’avais fermé sans hésitation.

Ara’ainn-san nous surveillait en trouvant quelque chose de suspect. Pourquoi ? Est-elle au courant ?

Non, bien sûr que non.

Mais l’alfr avait probablement du bon sens. Il semblerait qu’elle avait peut-être vu, que nous réagissions tous en même temps à quelque chose. Elle avait donc décidé de ne pas nous poser de questions à ce sujet.

Attends, ce n’est pas ça ! Son corps se balançait. J’étais sûr qu’elle était sur le point de s’endormir. Peut-être qu’elle nous regardait comme ça, parce que sa vision s’estompait, pendant qu’elle luttait contre le sommeil.

« Ara’ainn-san, puis-je faire une suggestion ? » Je peux m’en servir pour conclure un marché. « Nous échangeons des informations. Sur nous et le système de héros et vous nous laisserez voir les écrits sur les malédictions de votre peuple. Et tout le reste sera négocié après qu’un côté sera à sec. »

C’était raisonnable et comme elle avait sommeil, elle ne se rendra peut-être pas compte que cela ferait de nous des égaux, au lieu de mendiants.

« Vous essayez de me manipuler, n’est-ce pas ? » Ah, elle est enthousiaste à l’idée de l’adopter. « Mais je m’en fiche. Soyez mes invités. Puisque nous sommes toujours à l’extérieur du village, je peux faire ce que je veux. Restez quelques jours et dites-moi tout sur vous. »

« Êtes-vous toutes d’accord avec ça ? » Contrairement à une certaine autre personne, je demande aux personnes concernées ce qu’elles en pensent !

« Cela semble acceptable, » déclara Kyou-san.

« Ce n’est pas grave, » déclara Rine.

C’est ainsi que nous étions devenus les invités d’Ara’ainn-san.

Ara’ainn (chapitre 2-2)

***

Partie 5

Kyou-san s’était réveillée à mes côtés, alors j’avais décidé de faire de même. Je m’étais réveillé de mon état de Dormurnal et tout ce que je perçus pendant ce temps me martelait. J’avais eu la chance de penser rationnellement à une scène qui s’était alors produite. Pour une raison inconnue, Rine avait décidé de marcher jusqu’à nous et après une dizaine de minutes, elle s’était rendormie.

Effrayant.

« Tu es réveillé ? » me demande Kyou-san en bâillant.

« Évidemment, » répondis-je.

Actuellement, nous étions dans une chambre d’amis, qui servait de débarras. Il y a beaucoup de choses inutiles ici, surtout des papiers, qui étaient faits de feuilles mortes. Les Alfar et les arbres avaient une étrange relation entre eux. Du moins, c’était ce que je croyais.

Tout ce bâtiment avait été conçu pour Ara’ainn-san et ses recherches, elle vivait et dormait ici aussi, à deux chambres d’intervalle. Il y avait une grande salle d’expérimentation, trois bureaux, une cuisine, une salle de séjour, une salle de bain, une salle d’eau, une toilette (ce qui signifie que vous faisiez tout dans un trou sur un siège et tout tombait sur les racines de l’arbre) et plusieurs réserves.

Et comme Ara’ainn-san n’arrêtait pas de tout accumuler, presque tout l’espace avait été utilisé, ou plutôt mal utilisé.

Notre chambre avait trois lits, faits de feuilles et de branches, comme presque tout ici. Et tout était vivant et pouvait bouger si Ara’ainn-san le demandait. Si elle voulait notre mort, elle pouvait demander à nos lits de nous écraser pendant qu’on dormait.

C’est pourquoi j’avais utilisé Dormurnal pour cette toute première nuit. Eh bien, il y avait peu de raisons de ne pas l’utiliser. Il avait simplement l’inconvénient de ne pas se sentir bien pendant le sommeil et surtout quand on quittait cet état onirique. Mais tant que ça me maintenait en vie, j’étais d’accord avec ça.

Kyou-san avait fait sa routine matinale, s’était lavé le visage, avait vérifié ses vêtements, et elle m’avait jeté hors de la pièce pour se changer. C’était comme ça tous les jours.

Et j’étais sûr que quand elle me rappellera, elle retrouvera sa beauté habituelle. Mais pour l’instant, je me tenais devant la « porte ».

« Bonjour, » déclara une voix féminine.

Ma tête tourna rapidement vers la direction de la voix. C’était Ara’ainn-san. Pourquoi ne l’ai-je pas entendue ? « Avez-vous la capacité Furtivité ? »

« Non, » elle avait légèrement souri, mais son sourire était différent de celui de Rine ou de Kyou-san. C’était un sourire de quelqu’un qui savait ce que l’on ne savait pas. C’était un peu arrogant. Cela n’atteignait même pas ses joues, et ses sourcils ne bougeaient pas du tout. « Vous avez donc la Perception, sinon ça ne vous irriterait pas tant que ça. »

« Pfff. Au moins, vous jouez le rôle du héros de la sagesse, » répliquai-je.

« Je l’ai fait presque toute ma vie. Pourquoi attendez-vous à l’extérieur de la pièce ? » demanda-t-elle.

« Pour que les filles se changent, » déclarai-je.

« Et je pensais que vous étiez fiancée avec une relation sérieuse, » déclara-t-elle.

Je m’étais cogné le front avec mes deux paumes de mains, ressentant un mélange d’embarras et de frustration : « Pourquoi est-ce que les alfar sont comme ça !? »

« Je ne sais pas pour les autres, mais pour moi, les humains sont une espèce qui pense toujours aux rapports sexuels, » répondit-elle.

« Comment en arrivez-vous à cette conclusion ? » demandai-je.

« Elles sont en chaleur toute l’année, peuvent être fécondées à l’âge de 13 ans seulement, ont des intérêts étranges comme le sexe avec les animaux, les jouets et d’autres choses. Je ne peux même pas en parler sans rougir, et si elles ne trouvent personne pour s’accoupler, elles le font par elles-mêmes. C’est étrange, c’est vraiment étrange, » déclara-t-elle.

Je ferais mieux de ne pas demander comment fonctionne la biologie sexuelle des Alfar. « La façon dont vous en parlez me fait vraiment douter qu’il y ait quoi que ce soit qui puisse vous faire rougir. »

« Oh, il y a pas mal de choses. Mais à cause de ces faits, il y a souvent un préjugé contre les humains quant au fait qu’ils ne pensent qu’au sexe, » déclara-t-elle.

« Alors vos amis voulaient seulement se moquer de nous, hein ? » demandai-je.

« Très probablement, » un petit sourire était apparu.

« Permettez-moi donc d’être clair : il n’y a pas de relation de ce type entre nous, » déclarai-je.

« Alors, préférez-vous les animaux ? » demanda-t-elle.

« # ?+ ! » Faisant un son qui ne s’exprimait pas par des lettres, je lui avais saisi les épaules.

Ara’ainn-san avait calmement regardé mes mains et mon visage. Puis elle inspira profondément pour faire ça : « À L’AIDE, IL VA S’EN PRENDRE À MOI ! »

Les feuilles, qui agissaient comme une porte, avaient poussé sur le côté et soudain, les doigts s’emparèrent de mes orbites par-derrière. Avec un choc violent, ma tête avait été tirée vers l’arrière et j’avais regardé le visage en colère de Kyou-san. Rine, encore endormie, était juste derrière elle.

Kyou-san tourna la tête vers la blonde. « Rine-chan ? »

« Oui ? » demanda Rine.

« Frappe-le, » ordonna Kyou-san.

« *Bâillement* OK, » Rine était encore plus facile à manipuler quand elle avait encore sommeil.

Un coup de poing et quelques explications plus tard, ce malentendu avait pu être dissipé.

J’avais en quelque sorte comme l’idée derrière le fait pourquoi alfar s’appelle les « jeunes personnes ». Ils étaient coincés à jamais dans la puberté ! Franchement, Ara’ainn-san était censée avoir 144 ans et trouvait toujours du plaisir à agir comme ça ! C’était pareil pour Oro’hekk.

Au fait, Kyou-san ne s’était pas excusée d’avoir tiré des conclusions hâtives. Tu ne peux pas être si dure, ma fille !?

Après cette matinée, d’une manière négative et excitante, nous voulions prendre le petit-déjeuner. Mais nous ne pouvions pas. Rine et moi étions sans voix à la vue de ce qui se trouvait après être entré dans la cuisine.

« Ara’ainn-san ? » Le visage de Kyou-san était déformé dans un mélange entre un sourire amical et une grimace furieuse. « Pourquoi ces écureuils vivent-ils dans votre cuisine ? » Oui, il y avait des animaux ici, qui ressemblaient à des écureuils. Ils pouvaient être vus comme des pandas, sinon des écureuils presque parfaits.

« Appelez-moi “Ara”, » déclara Ara’ainn-san.

« Ara-san ? Pourquoi y a-t-il des écureuils dans ta cuisine ? » Sans même hésiter, Kyou-san avait adapté sa question.

Ara’ainn-san croisa les bras et ferma les yeux. « Parce que j’ai chassé les corbeaux. »

« Et qu’est-ce qu’il y avait avant ça ? Des rats ? » demanda Kyou-san.

« Kyou-san, as-tu la capacité de Divination ? » demanda Ara’ainn-san.

« Ara-san, quand as-tu nettoyé ta cuisine pour la dernière fois ? » demanda Kyou-san.

« Personnellement ? Je ne l’ai jamais fait, » répondit Ara’ainn-san.

« Depuis combien d’années vis-tu ici ? » demanda Kyou-san.

« J’ai emménagé il y a une centaine d’années. Parfois, je me déplace pour obtenir de nouvelles informations, de sorte que le nombre réel d’années que j’ai vécu ici est moindre, » répondit Ara’ainn-san.

« Quelqu’un d’autre a nettoyé cet endroit pour toi ? » demanda Kyou-san.

« Oui, parfois une âme charitable nettoie ici, » répondit Ara’ainn-san.

« Tu es la pire..., » déclara Kyou-san.

J’étais d’accord avec elle. Après avoir vu un tel spectacle, je ne pouvais que ressentir de la sympathie pour celui qui avait nettoyé cet endroit.

Le qualifier de sale était un trop grand compliment. D’une manière ou d’une autre, cela donnait l’impression qu’il n’avait jamais été propre au départ, donc il n’y avait pas de mal à le salir.

Les murs en bois, faits à partir des arbres, étaient recouverts d’une épaisse couche de saleté, de graisse et d’autres choses, que je ne pouvais reconnaître que comme des restes. Il y avait même des cadavres d’araignées, d’insectes et de lézards qui n’avaient pas pu échapper à la surface collante et étaient morts de faim après une longue agonie. 

Je ne voyais même pas d’indice qu’il y avait un sol. Et pour ce qui se trouvait là, c’était mort écrasé par des sauts de choses que je ne pouvais même pas décrire. Une partie semblait être des restes et de la vaisselle, mais la vaisselle, faite de bois, avait commencé à germer, avec des branches et des feuilles en pleine croissance. Le bois d’un plat ne devrait-il pas être mort !? J’espère que c’est quelque chose d’étrange, car c’est assez troublant de voir quelque chose comme ça parce qu’on n’a pas fait le ménage.

Dans ces tas vivaient une dizaine de familles d’écureuils panda, qui nous regardaient comme si nous avions menacé leur territoire. Et ils étaient assez intimidants.

« Attention tout le monde, » nous avait avertis Ara’ainn-san. « Je n’ai pas pu reconquérir la cuisine, donc si nous voulons faire quelque chose ici, nous devons négocier avec les écureuils. »

Je n’avais pas pu me retenir : « Ara’ainn-san, quel niveau avez-vous ? »

« Je m’occupe surtout d’études, donc mon niveau ne représente pas mon expérience. Je suis au niveau 50, » répondit-elle.

C’était juste en dessus du mien. « Alors vous, en tant que héros de niveau 50, vous n’arrivez pas à récupérer votre cuisine ? Qu’est-ce que c’est ? Des écureuilgaroux ? »

« Des écureuils avec un caractère inhabituel et un peu d’histoire. Ils sont aussi l’incarnation même du mal, » répondit-elle.

« ... Qu’est-ce qu’ils ont fait ? » demandai-je.

« Après les avoir chassés la première fois, ils m’ont attaqué dans mon sommeil et..., » Ara’ainn-san avait frissonné. « ... aucun de nous ne pourrait être à la hauteur. »

Je veux savoir, mais je ne vais pas le faire.

« Ouf..., » nous devions donc négocier avec les écureuils ! « Rine ? »

« Oui ? » demanda Rine.

« Parle-leur, s’il te plaît. » Rine avait la capacité et la compétence Interagir avec des Animaux. Grâce à cela, elle était capable de converser avec des animaux normaux avec des mots et des gestes et de comprendre les réponses. Ce n’était pas vraiment parler, mais similaire.

« Et que devrais-je dire ? » demanda Rine.

« Qu’ils nous rendent la cuisine ou qu’on les y oblige. » Je ne me rendrai jamais face aux écureuils ! Ma fierté était peut-être régulièrement anéantie, mais je ne reculerai pas ici !

« Je me sentirais mal si on devait les tuer. Ils sont mignons, » déclara Rine.

« Rine, la beauté est une stratégie de survie de certains animaux. Alors, ne te laisse pas berner par eux ! Chaque animal qui est mignon utilise sa beauté pour survivre, pas pour te plaire. C’est une tactique de lâche ! » Je l’utiliserais aussi si j’étais mignon.

Mais je ne le suis pas.

Rine avait serré le poing. « Je vois. Je ferai de mon mieux ! »

Les oreilles d’Ara’ainn-san se redressèrent et Kyou-san roulait des yeux. Comme c’était stupide, si vous vouliez prendre quelque chose, préparez-vous à utiliser la force pour cela ! Et il n’y avait que peu de forces plus grandes que Rine !

Elle était entrée dans la pièce et avait engagé la conversation avec les écureuils : « Euh, bonjour, les écureuils. C’est la cuisine d’Ara’ainn, voulez-vous bien partir ? » Elle souriait aux écureuils, ce qui faisait d’elle comme une princesse fantastique. Je crois que j’avais vu un anime où des princesses ont pu parler à des créatures de la forêt. « Si vous ne le faites pas, ça pourrait devenir moche. S’il vous plaît ? » Rine se cogna la tête et je sentis une vague de persuasion venant d’elle.

Les écureuils la regardèrent, les yeux grands ouverts. Et sans avertissement, ils avaient attaqué, sautant vers Rine en meute. Ou du moins, certains d’entre eux le firent.

Parce que Rine avait dégainé sa lame plus vite que prévu et avait tué trois écureuils d’un seul coup, avant même qu’ils puissent sauter. Puis elle avait esquivé le premier groupe en bondissant d’un saut rapide. Elle avait les coudes vers l’avant, les faisant se disperser comme des quilles de bowling, tandis que son épée se déplaçait vers un troisième paquet, qui avait maintenant été transformé en viande hachée. Ce faisant, elle avait reculé et elle écrasa avec ses pieds la meute qu’elle avait évitée.

Les écureuils qui étaient sur le point d’attaquer comme deuxième vague, avaient les yeux rouges, ne pouvant pas comprendre comment tant d’entre eux avaient été tués en quelques secondes.

Même Ara’ainn était visiblement impressionnée et confuse, ses oreilles tremblaient et ses yeux étaient grands ouverts. Kyou-san regardait le spectacle comme si elle regardait la télévision. Eh bien, ça m’étonnait aussi.

Après ce moment de choc, les écureuils restants s’enfuirent dans une ruée folle. Oui, c’est la réaction appropriée, bande d’écureuils !

Pour une raison inconnue, Rine avait pris quelque chose comme une fourchette dans l’un des tas, avait attaché un mouchoir autour de sa poignée et l’avait placé au centre : « Cette cuisine est revendiquée au nom de Kenta. »

Vous gagnez 1 PMA.

N’est-elle pas adorable ?

PMA, laissez-moi vous poser une question : Avez-vous vu la situation juste avant ce geste ? C’est difficile d’appeler quelque chose d’adorable dans ce contexte !

Ara’ainn-san avait secoué la tête comme si elle ne savait pas quoi en faire.

Kyou-san, par contre, riait légèrement. Ça l’amuse vraiment ou elle se moque de l’air ridicule de Rine ? « Rine-chan, avant de pouvoir réclamer cette cuisine, il faut qu’on range. Ara-san, toi aussi. Et Ken, tiens juste un sac. »

Le reste de la matinée avait donc été consacré à rendre la cuisine utilisable.

***

Partie 6

À midi. Après un petit-déjeuner tardif, Ara’ainn-san s’était arrangée pour que les textes concernant les malédictions soient apportés chez elle afin que Kyou-san et Rine puissent les lire. Il n’y a pas de spécialiste pour les malédictions à Aroa’henn, mais c’était un endroit où la connaissance des alfar avait été rassemblée, donc il pouvait y avoir quelques indices.

Les raisons pour lesquelles je ne les aiderai pas étaient au nombre de deux. D’abord, je ne savais toujours pas lire l’alphabet de ce monde. Quelqu’un devait encore me l’apprendre. Deuxièmement, Ara’ainn-san avait déclaré que l’un d’entre nous serait interviewé chaque après-midi à partir d’aujourd’hui, et comme nous ne pouvions pas envoyer Rine pour des raisons de sécurité, c’était moi ou Kyou-san. Et cette fille m’avait rapidement proposé.

Aujourd’hui, Ara’ainn-san et moi étions assis dans l’un de ses bureaux et après avoir libéré une chaise d’un nombre incalculable de livres, nous étions sur le point de commencer.

« Alors, Kenta-kun, y a-t-il des questions avant de commencer ? » demanda-t-elle.

« Pourquoi me rajoutez-vous un “-kun” ? » demandai-je.

« Ça me semble familier, » déclara-t-elle.

« La dernière fois que j’ai demandé, vous vous êtes endormie, » déclarai-je.

« Je vois. D’autres questions ? » demanda-t-elle.

« Répondez à la première, bon sang ! » déclarai-je.

« Kenta-kun, dès que je répondrai à cette question, je vais devoir expliquer deux heures d’explications en Langue Alfr, donc je ne veux pas perdre beaucoup de temps. Disons que c’est le résultat du fait que nous parlions tous les deux des langues différentes et maintenant tu comprends le terme le plus approprié, même si ce n’est pas une traduction littérale, » déclara-t-elle.

« Ah !? » m’exclamai-je.

« Votre monde a-t-il des langues différentes ? » demanda-t-elle.

« Oui ? » répondis-je.

« Essayez ensuite de traduire une phrase dans une langue étrangère, puis traduisez-la dans votre langue maternelle et vous aurez peut-être une idée, » déclara-t-elle.

« Ah. » C’est compréhensible. « Ne pouvez-vous pas m’appeler autrement ? »

« Bien sûr, Kenta-tan, » répondit-elle.

« Tan !? » m’exclamai-je.

« Eh bien, vous êtes plus jeune, alors je dois utiliser soit le terme de quelqu’un de plus jeune, mais adulte, soit celui d’un enfant qui grandit encore, » expliqua-t-elle.

La différence entre les Langues était-elle si grande qu’elle se retranscrivait dans ces extrêmes ?

« Y a-t-il un moyen de ne pas utiliser un -suffixe ? » demandai-je.

Ara’ainn-san fronça les sourcils comme si elle n’entendait pas bien. « ... franchement, ces phrases étranges ne peuvent arriver que lorsqu’on parle de langues. Je reste simple : Arrête de demander ou je vais choisir un surnom embarrassant pour toi ! »

« ... S’il vous plaît, non, » déclarai-je.

« Au fait, tu peux m’appeler Ara. Pas besoin d’utiliser d’honorifique comme nous sommes tous les deux des héros, » déclara-t-elle.

« En quoi vous appeler par votre nom est-il un honorifique ? » Je veux dire, elle s’appelle Ara’ainn, c’est son nom.

« Arrête de poser ces questions, ça me donne des maux de tête. Fais-le ou je t’appelle Kennickle ! » déclara-t-elle.

... Comment !? Comment as-tu pu trouver un surnom aussi étrange ? « Ara-san ! » Gardez juste un niveau de base et n’y pensez pas.

« Quel dommage, j’aimais bien Kennickle. Mais restons civilisés. Kenta-kun, si jamais tu demandes quoi que ce soit au sujet des langues sans que j’engage cette conversation, je t’appelle Kennickle-tan ! » déclara-t-elle.

« ... J’ai l’impression que tu le ferais vraiment. Ouf, bon d’accord, » déclarai-je.

« Ouf ? Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-elle.

« Ne le montre pas du doigt ! » déclarai-je.

Ara’ainn — ... Ara-san s’était frotté l’oreille et parla d’une voix calme. « D’accord. Nous allons commencer, » elle avait pris une plume d’oie et un papier sur le bureau et s’apprêtait à écrire. « Nom, espèce, âge et classes dans l’ordre, s’il te plaît. »

« Katsuragi Kenta, humain, 16 ans, Étudiant, Éclaireur et Lancier, » répondis-je.

« Ensuite, ta patrie, ta langue maternelle, la date du transfert dans ce monde, l’endroit où tu as été transféré et qui sont ceux qui t’ont invoqué ici ? »... est-ce qu’elle a déjà fini d’écrire ? Elle n’a même pas eu besoin d’une petite pause, avant de me poser ses prochaines questions ! Sa plume se déplaçait à une vitesse incroyable.

« Japon, japonnais, date de transfert... je ne sais plus, il y a environ trois mois. Alors ? » demandai-je.

Les oreilles d’Ara-san se déplacèrent avec impatience. « Lieu où tu as été transféré et qui t’a convoqué. »

« Esse à Feuerberg. Tu veux dire le clergé ou quel dieu ? » demandai-je.

« Clergé... Je vois. Raison ? » demanda-t-elle.

« Pour vaincre le Roi-Démon, » répondis-je.

« Est-ce en accord avec la raison pour laquelle le dieu t’a demandé de venir ? » demanda-t-elle.

« Oui, » répondis-je.

« Et la récompense est un vœu parfait ? » demanda-t-elle.

« Oui, » répondis-je.

« Je vois, je vois, » Ara-san avait acquiescé d’un signe de tête.

« Et toi, qu’en penses-tu ? » demandai-je.

« Hein ? » s’exclama-t-elle.

« N’est-ce pas un peu unilatéral de ne demander qu’à moi ? » demandai-je.

« Pourquoi voudrais-tu savoir des choses à mon sujet ? » demanda-t-elle.

« Parce que je n’aime pas le fait que tu en apprennes autant sur moi alors que je ne sais rien sur toi, » déclarai-je.

« Ah, je vois. Ara’ainn, Ljos alfr, 144 ans, Comptable, Druide, Écrivain et Acrobate. J’ai vécu à Ivaslarihenn, la Langue Alfar est ma langue maternelle et j’ai été convoqué sur le 4e Firemount en 1681, Alfarmeet, à Aroahenn. J’ai été convoqué par l’ancien Ohul'asar pour pouvoir voler les connaissances du dieu Datien. Si je le fais, j’aurai peut-être un seul vœu parfait. »

« Les héros peuvent donc avoir des quêtes différentes ? » demandai-je.

« Oui. Mais avant d’entrer dans les détails, j’aimerais avoir une vue d’ensemble de toi, pour pouvoir le parcourir et me souvenir de tout quand je le relirais plus tard, sans passer en revue l’ensemble du texte. Restons-en donc aux questions rapides pour l’instant, » déclara-t-elle.

« ... OK. » Eh bien, elle est efficace. En fait, ça me plaît.

« Question suivante, connais-tu l’identité du dieu qui t’a fait venir dans ce monde ? » demanda-t-elle.

« Non. Et toi ? » demandai-je.

« Pour moi, c’est Elmli, déesse de la connaissance et de l’éducation. Jamais entendu parler d’elle avant d’être transférée, mais elle était déjà établie à Aroahenn. Suivant : As-tu déjà rencontré d’autres dieux ? » demanda-t-elle.

« ... Oui, » répondis-je.

Avec un mouvement soudain, Ara-san se pencha vers moi. Si elle avait des seins, ils seraient sûrement secoués par ce mouvement brusque. Mais ce n’était pas le cas et son apparence n’était pas du tout attrayante, alors cette pose ne fonctionnera pas. « Quel est son nom ? Apparence ? Raconte-moi tout ! »

Je suppose qu’elle n’avait jamais trouvé un héros qui avait rencontré un dieu. « Muaotef, avec un tas de titres. »

« Muaotef ? Des îles du Nord ? Le Porteur de Désolation, Flamme de la Terre, parfois appelée le Grand ? » demanda-t-elle.

« Je ne savais pas pour les îles, mais ces titres me semblent familiers, » répondis-je.

« De quoi avait-il l’air ? » demanda-t-elle.

J’avais essayé d’imaginer Muaotef dans mon esprit, son grand corps, les écailles rouges et dorées, le... mon corps tremblait. Ne bouge pas !

« Oh... OHH !! » Les yeux d’Ara-san avaient de nouvelles soifs de connaissance. « Rencontrer un dieu en personne peut avoir de tels effets. » Elle semblait regretter ce qu’elle avait dit : « Nous allons changer de sujet pour l’instant. Raconte-moi ton histoire, depuis le début. » Oui, elle est efficace.

« Et la tienne ? » demandai-je.

« On va faire un échange. Pour chaque instant de ta vie, je vais te raconter un moment intéressant de moi, » déclara-t-elle.

Cela semblait devenir une longue session.

 

― ○●○ ―

 

Nous étions la nuit. J’avais omis des détails importants, mais maintenant Ara-san avait une idée approximative de ce que j’avais vécu. J’avais omis des détails importants, comme les détails nuptiaux de la malédiction, et j’avais menti sur l’origine de Rine, mais plus j’en disais à Ara-san, plus elle me parlait d’elle-même.

Elle était comptable dans son monde et était l’une des cent alfar choisies au hasard sur toute la planète, contrairement à mon cas et à celui de Kyou-san. Ces héros invoqués avaient des âges différents, des occupations différentes, des continents différents, il n’y avait pas de trait commun, bien qu’ils soient des alfar d’Alfarheim.

Comme nos professeurs et certains de nos élèves, elle avait décidé de se rendre utile au lieu de se battre. Et sa façon d’être utile était d’analyser le système de héros. Pour l’instant, c’était encore principalement dans la phase de collecte d’informations, elle avait les statistiques de tous les héros Altar qui étaient à Aroa’henn à plusieurs moments dans le temps, leurs compétences et tout ce qu’ils pouvaient lui fournir. Ses données sur les héros étaient critiques, mais elle avait fait de son mieux pour les dissimuler le mieux possible.

Elle avait également recueilli et évalué les mythes de ce monde concernant les héros et demandait à tous de l’aider dans cette tâche. Et il semblerait qu’il y en avait beaucoup. En comparant les mythes, avec les données réelles, elle avait fait tout cela et plu encore.

Elle était comme moi quand je faisais des recherches sur les personnages construits sur Internet, en utilisant plusieurs pages wiki et mon propre cerveau pour faire le personnage le plus amusant.

« Ken, pourquoi souris-tu ? » Kyou-san était en pyjama et se brossait les cheveux.

« Est-ce ce que je fais ? » En vérité, je le faisais.

« Arrête, ça me fait peur et je veux dormir, » Kyou-san était de mauvaise humeur, car elle n’avait rien trouvé d’utile dans les recueils d’écrits que les Alfar avaient apportés jusqu’ici. Mais ce n’était que le premier jour de recherche.

Rine, qui l’avait aidée, était toujours de bonne humeur. Puisqu’elles utilisaient tous les deux la Magie divine, c’était elles qui étaient les plus à même de trouver comment briser la malédiction. On dirait que c’était une tâche pour les prêtres.

« Kenta, j’aime ton sourire. Cela peut paraître un peu sournois, sinistre et peu digne de confiance, mais je peux encore ressentir la joie que tu ressens, » si elle n’avait pas son sourire pur en le disant, je serais sûr qu’elle essaie de m’insulter. « Puis-je dormir à côté de toi aujourd’hui ? »

« Non, » répondis-je.

Peut-être qu’elle était plus intrigante que je ne le pensais. Elle essayait de me mettre de bonne humeur pour obtenir ce qu’elle voulait. Mais franchement, c’était du niveau préscolaire.

Alors, nous nous étions tous endormis. Juste pour être sûr, j’avais toujours utilisé Dormurnal. 

...

...

Se dandiner. Plusieurs. Étrange.

J’avais décidé de me réveiller et de n’ouvrir que légèrement les yeux, en m’appuyant sur ma Vision dans le Noir.

Des écureuils panda ! Ils étaient entrés dans la pièce par les branches et les feuilles, qui devraient servir de portes et de fenêtres, comme si cet endroit leur appartenait.

L’air était rempli d’une soif sanguinaire. Ils étaient une cinquantaine. Et tous entourent le lit de Rine. L’un d’eux allait lancer l’attaque...

Je m’étais tourné vers Kyou-san et j’avais fermé les yeux. J’essayais d’estomper les bruits du massacre qui se déroulait actuellement.

On n’attaque pas Rine pendant qu’elle dort.

***

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