Chapitre 1 : Comment former un groupe ?
Table des matières
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Chapitre 1 : Comment former un groupe ?
Partie 1
C’était la pire matinée de ma vie !
Un cauchemar presque humide, le fait d’avoir presque été tranché, et enfin un genou dans les bijoux de famille. Par la suite, j’avais été grondé par Kyou-san, qui avait profité du fait que je ne pouvais pas argumenter, alors que Rine, dont c’était vraiment la faute, n’avait même pas eu droit à un grand avertissement.
Oui, c’est la faute de Rine. Quand Kyou-san et moi dormions, elle s’était glissée dans notre literie.
Pourquoi ma compétence ne fonctionnait-elle pas ? Elle devrait me permettre d’entendre encore clairement les sons pendant mon sommeil et de me réveiller. Donc ça aurait dû marcher.
Oui, quand j’y pense, je pouvais pratiquement entendre les sons dans mes rêves, mais je les avais mal interprétés. C’était peut-être la raison pour laquelle mon rêve était si vivant. Et quand j’avais voulu me réveiller, je l’avais fait, tout comme fonctionnait le Dormurnal.
Bon sang, si j’avais bien géré, ça ne serait pas allé jusque là. Je devais faire plus attention !
Après avoir fini de pisser, j’avais inspecté mes couilles. Elles étaient encore rouges et quand j’avais fait certains mouvements, elles me faisaient mal, mais je suppose qu’elles allaient s’en sortir.
J’étais retourné vers les autres.
« Sont-elles tombées ? » Kyou-san me salua avec un sourire charmant. Pour une raison ou une autre, elle se considérait comme la victime de tout cela.
« Presque. As-tu une ceinture noire en broyage de boules ? » demandai-je.
« Crois-le ou non, mais tu n’es que le deuxième garçon à qui j’ai fait ça, » déclara Kyou-san.
« Qui était le premier, Kyou ? » Rine s’en mêlait, comme si elle n’était pas du tout fautive.
« Un garçon à l’école primaire. J’ai refusé ses aveux et quand j’étais sur le point de partir, il m’avait saisi l’épaule, » déclara Kyou-san.
Et puis elle lui avait donné un coup de pied entre les jambes !? Il me faisait pitié. Franchement, si jamais on se rencontre, buvons du thé ensemble.
« Mais c’est étrange. Je croyais que la Vitalité réduisait les dégâts, Kenta. Et Kyou n’est pas si forte, alors comment ça pourrait faire mal ? » Alors, lui expliquer son nouveau statut d’héroïne avait vraiment fonctionné.
« C’est un point vital, alors cela fait toujours un mal de chien quand elles sont touchées. Je peux être reconnaissant que ce n’est pas toi, » si Rine m’avait donné un coup de pied dans les couilles, elles auraient pu vraiment s’écraser.
« ? » Rine inclina la tête.
« Ce n’est pas la peine, » j’avais sorti un miroir en acier et un rasoir de mon sac à dos et j’avais mis de la lotion sur mon visage. Puis je m’étais lentement rasé.
Rine me regardait avec impatience. Depuis l’accident d’avant-hier, il lui était interdit de bouger ou de parler quand j’utilisais un rasoir. Elle m’avait giflé dans le dos, ce qui m’avait fait me couper. Cette fille était dangereusement inconsciente des risques de sécurité.
Les lames sont censées couper, garder tes membres de ton côté quand tu dors, et n’oublies pas d’attendre que je parte avant de te changer, ma fille ! Ne me montres pas tes fruits du pêcher, ils sont venimeux !
J’avais vérifié mon menton et j’avais remis mes ustensiles de rasage après les avoir nettoyés. « Tu peux bouger. »
Comme un chien, Rine s’approcha de moi, comme si elle voulait qu’on la caresse. « Qu’est-ce que tu veux pour le petit-déjeuner, chéri ? »
« C’est à qui ce “chéri” dont tu parles ? » demandai-je.
« Je parlais de toi, Kenta, » elle avait même un peu rougi.
« Quel genre d’hypnose as-tu utilisé sur elle, Ken ? » Kyou-san me regardait, comme si j’avais mis un costume d’ours pour étreindre sensuellement les petits enfants.
« Elle utilise juste l’autohypnose, » répondis-je.
« Kenta, je ne peux pas utiliser ça, » déclara Rine.
« Alors pourquoi m’appelles-tu “chéri” environ trois fois par jour ? » demandai-je.
« Parce qu’on est mariés, » déclara Rine.
« Nous sommes maudits, » répliquai-je.
« Ah, si romantique. Le fait d’être lié par une malédiction, avec l’homme de mes rêves, » Rine dérivait dans son propre monde.
Kyou-san posa sa main sur l’épaule de Rine et la regarda avec empathie. « Rine-chan, on doit vraiment faire quelque chose pour tes cauchemars. »
Ne me rappelle pas mes cauchemars. Pourquoi ai-je fait un tel rêve ? Ça doit être tout ce stress que je subis en ce moment, d’être coincée avec deux filles physiquement attirantes de mon âge. Même si je profite de chaque occasion pour me soulager, ce n’était toujours pas suffisant.
J’espérais juste que mon corps ait appris sa leçon après avoir été discipliné. Au moins jusqu’à ce que je sois libéré de ces deux-là.
Changeons de sujet. « Kyou-san, et le petit-déjeuner ? »
« Rine-chan et moi le mangerons, » répliqua Kyou-san.
« Ça veut dire que je ne le ferai pas ? » demandai-je
« Crois-tu que tu le mérites après hier soir ? » demanda Kyou-san.
« J’ai tout expliqué ! Ce n’est pas ma faute. Je t’ai même sauvée ! » déclarai-je.
« Alors essayes de penser à comment c’était pour moi. D’abord, je me suis réveillée parce que quelqu’un m’a frappé avec un coude sur la poitrine. Soudain, je me suis retroussée toute ballottée. Et quand j’ai ouvert les yeux, je t’ai vu, Ken, qui me poussait sur le sol, respirer fort, transpirer et me repousser. Si c’est ton idée de me sauver, je devrais peut-être demander à Rine-chan de te sauver aussi, » déclara Kyou-san.
« … Euh, l’imaginer me donne envie de vomir, » déclarai-je.
« Et pendant que ta douleur s’apaise, ma vie ne suffirait pas à l’oublier, » déclara-t-elle.
« ... mais le petit-déjeuner ! » m’exclamai-je.
« Je ne suis pas un diable. Si tu t’agenouilles, que tu t’excuses, que tu me jures fidélité et qu’à la fin tu te suicides, je te pardonnerai peut-être, » déclara Kyou-san.
« Comment ça, n’est-ce pas être un diable ? » demandai-je.
Kyou-san plissa les sourcils. « ... Rine-chan ? »
Rine, qui rêvassait encore, se tourne vers Kyou. « Oui ? »
« Je pense que Kenta a besoin d’un câlin, mais il est trop timide pour le demander, » déclara Kyou-san.
« Oh, je n’avais pas remarqué. Je suis désolée, mon chéri, j’ai échoué. Mais pour me rattraper, je t’enlacerais plus fort que jamais ! » déclara Rine.
« *Argh* » quand Kyou-san m’avait parlé du câlin, j’essayais déjà de m’enfuir, mais Rine me rattrapa facilement et m’enlaça ou alors, elle avait essayé d’extraire mon sang. C’est difficile à dire. Il y avait des milliers de pensées dans mon cerveau, mais l’une d’elles est importante : maudit sois-tu, Momokawa Kyou-san !
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Partie 2
Nous trois, Rine, Kyou-san et moi étions actuellement dans quelque chose que l’on pourrait appeler un « camp d’entraînement ». Après le désastre de la semaine dernière, Kyou-san et moi avions dû renoncer à lever notre malédiction pour l’instant, jusqu’à ce que nous trouvions un autre endroit, qui serait capable de le faire.
Depuis que nous avions « kidnappé » Rine et « piégé » les autres héros, nous étions très probablement considérés comme des traîtres maintenant à Feuerberg. Et même si nous pouvions l’expliquer, cela ne changeait rien au fait que nous avions impliqué la princesse héritière dans une malédiction de mariage, ce qui risquerait d’entraîner l’extinction de tous les humains dans ce monde fantastique de merde. J’étais sérieux, c’était ce qui pourrait arriver.
En pensant à la façon dont le royaume nous avait réellement traités, nous qui avions été convoqués, ou mieux kidnappés, par eux jusqu’à présent, il n’était pas exagéré de penser qu’ils allaient faire quelque chose que nous n’aimerions pas.
Il n’y avait donc aucune chance de revenir là-bas, d’autant plus que Rine n’en avait pas envie et qu’elle était plus que capable de nous battre, Kyou-san et moi, afin de nous mettre en soumission. Et le tout, sans même transpirer.
Pour l’instant, Kyou-san et moi devions accepter que la malédiction soit quelque chose qui resterait pour un certain temps. Comme nous ne pouvions plus nous tourner vers Feuerberg, nous devions trouver un autre casseur de malédictions puissant.
Et pour ce faire, nous devions faire en sorte que ce groupe fonctionne.
Il y avait plusieurs failles dans notre travail d’équipe en ce moment.
Premièrement, Kyou-san ne voulait pas combattre de monstres, donc si nous rencontrions des monstres, non seulement nous avions un membre du groupe de moins au front, mais nous devions aussi la protéger. Au moins, elle nous guérissait.
Deuxièmement, Rine n’avait pas l’habitude de travailler avec les autres, et cela rendait très problématique le fait de se battre à ses côtés, car la moitié du temps, elle bloquait la vue ou le chemin et l’autre moitié, elle ne couvrait pas les points faibles de son partenaire. Au moins, elle tuait tout.
Troisièmement, les deux filles étaient folles. Des horreurs sans espoir. Kyou-san était calme, mais avait une mauvaise personnalité et Rine était naïve et trop réactive. Et je n’étais pas très doué avec les gens. La communication ne fonctionnait donc pas bien.
C’était vraiment les problèmes les plus importants, mais il y avait d’autres petits détails qui nous avaient fait penser qu’il vaudrait mieux améliorer notre travail d’équipe. C’est ainsi que nous avions commencé un camp de formation.
« Alors Rine, aujourd’hui, je vais t’apprendre à propos des Classes, » déclarai-je.
« OK. »
Rine était encore nouvelle dans le fait d’être une héroïne et comme elle avait commencé avec encore moins de connaissances sur les JDR que Kyou-san, je devais lui apprendre tout ça depuis le début.
« Chacun d’entre nous commence avec une classe. Kyou-san et moi avons commencé comme Étudiants et ta classe de départ est Princesse Chevalière, qui est vraiment surpuissant, soit dit en passant, » déclarai-je.
« Qu’est-ce qu’on entend par “surpuissante” ? » demanda Rine.
« Ça veut dire que tu triches ! » déclarai-je.
« Est-ce ce que je fais ? » demanda Rine.
« Ken, reste concentré, » Kyou-san préparait le petit-déjeuner, le menu d’aujourd’hui était des oursons grillés. C’était les restes du dîner d’hier.
« Phew. Si un héros remplit certaines conditions, il peut prendre une autre classe. Si tu cuisines régulièrement, tu peux obtenir la classe de Cuisinier, comme Kyou-san. Si tu utilises une lance pour le combat, tu peux prendre la classe de Lancier. As-tu compris jusqu’à maintenant ? » demandai-je.
« Oui. »
« Tu peux passer d’une classe à l’autre, mais une fois que tu as pris une classe, elle sera fixée. Si tu as quatre classes définies, tu ne peux pas en choisir une autre. Tu as donc Princesse Chevalière et trois autres vides au total, » déclarai-je.
« Ah, » je voyais comment Rine naviguait à travers son statut, elle se servait toujours de ses mains pour ça. C’était un peu maladroit, mais ça l’aide peut-être à se concentrer. « Je peux actuellement sélectionner Combattant, Soldat et Prêtre. Trois classes, le bon montant..., » déclara Rine.
« « STOP !! » » Kyou-san et moi avions crié en même temps. Rine essayait sérieusement de sélectionner toutes ces classes.
La fille en question pencha la tête, ne sachant pas ce qu’elle devait faire.
« Rine-chan, une fois que tu as décidé de tes classes, tu ne peux plus les changer. » Il n’était pas étonnant que Kyou-san s’inquiète à ce sujet, puisqu’elle était tombée dans un piège similaire. Elle avait choisi toutes les classes délibérément, mais avait fait quelques erreurs sur le chemin et était maintenant coincée avec quatre classes qui ne peuvent pas lui permettre de se battre.
« Et ta Princesse Chevalière a tout ce que ces classes peuvent t’offrir. Tu devrais choisir des classes qui t’aideront à long terme. Par exemple, j’ai choisi Éclaireur pour me faufiler et pour le scoutisme et Lancier pour ses prouesses au combat. Je n’ai toujours pas choisi une quatrième classe, car je veux apprendre la magie, » déclarai-je.
« Mais je veux aussi changer de classe. C’est trop cool quand tu le fais, Kenta, » déclara Rine. « Et soudain, tu deviens tout câlin, mince et fort et tu fais des choses dont je ne savais même pas qu’elles étaient possibles. »
Même si c’était Rine, cela me fait du bien d’être félicité. C’est comme sur les forums, si quelqu’un disait que la configuration que tu avais conçue était géniale, cela te rendait vraiment heureux. Et ça ne faisait pas de mal que Rine soit jolie.
« Eh bien, je suppose que j’ai bien réussi. Mais si tu attends un peu, tu pourras choisir des classes qui te rendront aussi géniale, » déclarai-je.
Kyou-san roula des yeux. « Arrête de sourire comme un idiot. »
D’un autre côté, Rine semblait déprimée. « Combien de temps ? »
« Ça dépend. Mais tu sais quoi, si tu as une nouvelle classe, je te dirais si tu dois l’utiliser, » déclarai-je.
D’une façon ou d’une autre, ça semble lui remonter le moral. « OK. »
Franchement, qu’est-ce que je dois faire pour cette fille ? Soit elle m’écrasait émotionnellement, soit elle me faisait chanter.
« Voilà ton petit-déjeuner, Rine-chan. Allons manger, » déclara Kyou-san.
Kyou-san ne m’avait vraiment pas fait une portion. Tu viens de gâcher un PMA ! On dirait que je dois faire quelque chose moi-même.
« Partageons, Kenta, » déclara Rine.
Rine m’avait offert la moitié de sa part. Normalement, je refuserais, mais il y a deux raisons de ne pas le faire. D’abord, j’obtenais 1 PMA par jour, si je mangeais la nourriture de Kyou. Deuxièmement, c’était délicieux. Plus le niveau de Kyou-san augmentait, et mieux elle pouvait cuisiner. C’était le mystère de la classe de Cuisiner. De plus, le temps de préparation était beaucoup plus court. Je n’avais aucune idée de comment ça marche, mais je m’en fichais.
Alors j’avais pris mes couverts et j’avais mangé dans le même bol en bois que Rine.
Vous gagnez 1 PMA.
Manger les repas faits maison de votre femme est une bénédiction du mariage.
Vous gagnez 1 PMA.
Même si vous vous battez avec une femme, l’autre peut encore vous consoler. Si vous travaillez tous les trois ensemble, il n’y aura pas de quoi vous briser le cœur.
Deux personnes avaient en même temps fait un « Ouf. » Ignorons-le, c’est tout.
J’avais observé attentivement Rine, qui avait aussi reçu des messages similaires. Elle rougissait un peu et riait, mais elle n’allait pas me sauter dessus.
Kyou-san roulait encore des yeux.
D’une façon ou d’une autre, nous nous y habituons. Chaque PMA devrait être une bonne chose, même si c’était mentalement épuisant !
Nous accumulions aussi des PMA tous les jours. Je faisais des oreillers de genoux et nous nous tenions la main tous les trois. Pendant que je dors, j’étais à côté de Kyou-san. Je mangeais aussi sa cuisine, et je laissais Rine s’asseoir sur mes genoux. Cela faisait 11 PMA par jour.
Avec les irréguliers, j’espérais acquérir « Augmentation du Gain d’Expérience », bientôt. Actuellement, tout le monde n’obtenait qu’un tiers des PX que chacun d’entre nous aurait acquis. C’était bien pour la non-combattante Kyou-san, mais je montais beaucoup plus lentement qu’avant.
Après une semaine de « camp d’entraînement », je n’étais encore qu’au niveau 42. Rine était 34 et Kyou-san 28. Ce n’était pas tant que ça, vu la concentration de morts qu’on avait faits. Non pas que ce soit un bon point de victoire, les monstres n’étaient pas difficiles en soi, mais sur le terrain, ils devenaient beaucoup plus difficiles à gérer qu’ils ne le valaient en point. Mais nous ne le faisons pas pour les PX, mais pour le travail d’équipe et à cet égard, ces montagnes servaient bien.
Le petit-déjeuner avait été terminé. Maintenant, nous allions continuer la suite, l’enfer des seins.
Qu’est-ce que c’est ? Rine m’apprenait le tir à l’arc.
J’avais encore quelques vieilles connaissances et quelques flèches, mais j’étais toujours nul au tir. Je ne savais pas avant que chaque mouvement influençait la flèche. Et même si j’avais maintenant officiellement activé la capacité d’Arc avec ma classe Éclaireur, je n’avais toujours pas les Compétences et la bonne posture.
Rine avait appris les bases de toutes les armes, y compris l’arc. Après le petit-déjeuner, elle m’apprenait. Et aujourd’hui, c’était comme d’habitude.
D’abord, je me positionnais latéralement par rapport à la cible, j’inclinais la main droite. Puis je plaçais une flèche entre mon avant-doigt gauche et mon majeur gauche, je levais l’arc, je tirais la ficelle. J’avais besoin de ce style de préparation, puisque l’arc était très rigide. C’était pour les experts.
La prochaine fois que je rencontrerai le Sombre de l’équipe d’Inoue, je lui donnerai un coup de pied, parce que je n’utilisais pas de matériel adapté aux débutants !
« Kenta, vise plus loin. Je sais que ce n’est pas ton côté dominant, mais continue, » déclara Rine.
Pourquoi est-ce que je tire à gauche comme un droitier ? Parce que mon œil dominant est le gauche, selon Rine. Quand je n’étais pas en classe Éclaireur, j’avais besoin de lunettes et mon œil droit avait une vue un peu plus faible, alors c’était peut-être lié.
Mais ce n’est pas seulement que j’avais besoin d’utiliser ma main la plus faible pour tirer l’arc, l’arme elle-même était pour des droitiers. Néanmoins, Rine m’avait demandé d’apprendre l’arc de la main gauche, donc je n’aurai pas besoin de le réapprendre plus tard.
Alors j’étais nul au tir à l’arc, parce que le matériel n’était pas fait pour moi ! Après tout, j’aurais peut-être dû en acheter un dans un magasin.
Mais il restait une question sans réponse : Comment va cet enfer de seins ?
Ça, c’était quand cela prenait trop longtemps. Rine s’approchait de moi, posait ses mains sur les miennes, tout en pressant ses seins sur mon dos. Elle ne portait pas son armure en ce moment, alors je les sentais vraiment ! « Hm. Pourquoi recules-tu ? Redresse ton dos. »
La seule chose qui était sur le point d’aller tout droit, c’était la bête en bas, mais elle était toujours blessée, ce qui me faisait trembler. « Qu’est-ce que j’ai dit à propos de presser ton corps sur moi ? »
« Que tu n’aimes pas ça, alors je n’aie pas le droit de le faire, » déclara Rine.
« Alors tu t’en souviens ? Alors pourquoi recommences-tu ? » demandai-je.
« Parce que j’en ai envie ! » Elle boudait, mais continuait avec ses instructions. « Les yeux vers la cible ! Soulève un peu l’arc, la flèche va descendre en volant. Arrête de gigoter. » Plus Rine corrigeait ma posture, plus elle se rapprochait. Et comme nous avons à peu près la même taille, sa bouche était près de mon oreille, soufflant doucement dedans.
Heureusement que Kyou-san faisait actuellement des cataplasmes, car elle serait amusée par cette vue. Et cela serait trop gênant de montrer la bosse dans mon pantalon, qui était encore sensible d’avoir été blessé auparavant, me demandant de prendre l’air.
Je relâche. La flèche, bien sûr.
Elle ne vola que sur quelques mètres avant de s’écraser au sol.
Rine y était allée à pied et avait inspecté la flèche et moi. « C’est une ligne droite, cette fois. Bon travail, Kenta ! » Elle me souriait, comme si j’avais réussi un test. Non, mes parents n’ont jamais été aussi fiers de mes notes, alors c’est quelque chose d’entièrement nouveau.
En fait, c’était triste et insultant d’être si fier de moi alors que je n’avais pu tirer qu’en ligne droite, Rine. On fait ça depuis une semaine déjà !
Il ne restait plus que quelques flèches, donc pour l’instant, je tirais une fois par jour, pour obtenir la bonne répétition, au lieu d’avoir des compétences réelles. Au moins, j’avais un Point de Compétence. Peut-être que je pourrai utiliser les compétences d’Arc avant même d’être capable de tirer correctement.
Après le premier essai, je répétais plusieurs fois le processus de tir, mais sans flèche, tandis que Rine me montrait les choses sans me toucher. Je devais obtenir cette forme droite, tandis que le souvenir de tirer une flèche était encore vif.
Une fois ceci terminé, nous passions au point suivant de l’ordre du jour. La chasse.
Rine et moi avions marché dans le périmètre, pendant que j’utilisais la capacité Traque pour trouver les monstres nocturnes qui étaient passés devant notre camp. Nous l’avions construit à l’intérieur d’une grotte et nous avions piégé l’entrée, de sorte qu’il était suffisamment caché et sécurisé pour que les monstres ne le trouvent pas facilement.
En général, le nombre de pistes que nous trouvions diminuait, car chaque fois que nous tuions des monstres, ils restaient morts. Ce n’était pas comme s’ils se reproduisaient ou quelque chose comme ça. Je venais de croiser un cadavre d’il y a trois jours et ça pue la merde acide, à moitié mangée par des charognards.
Ce n’était pas un jeu. Donc, à un moment donné, les monstres éviteraient très probablement cette zone, mais pour l’instant, c’était encore suffisant. Au moins, j’avais trouvé des traces ici.
C’était probablement des Kobolds. Plus qu’un monstre, c’était une vraie race, tout comme les humains ou les ss’raks, mais pendant que les bandits humains s’enfuyaient après une seule rencontre avec nous, les kobolds n’apprendraient pas que nous étions ici.
Pour une raison ou une autre, nous avions aussi des PX quand nous tuions l’une des races. J’aurais pitié de ces kobolds, s’ils ne marchaient pas sur des sacs à PX.
« Kobolds, je crois, 23. Seulement des adultes, donc peut-être un autre groupe de voleurs. Chassons-les d’abord, j’aime avoir leur butin. » J’adore les voleurs, car ils transportaient toujours des objets de valeur.
En plus d’améliorer le travail d’équipe, l’un de nos objectifs secondaires était d’obtenir du matériel décent. Je portais toujours une armure en peau bon marché et une lance de chasse simple comme arme principale. Puis j’avais eu un couteau en acier comme arme de poing et un Arc en bois massif, ce qui ne me convenait pas.
***
Partie 3
Kyou-san utilisait une simple armure en tissu et un couteau de ss’rak, qui ressemblait plus à un poignard ou à une épée courte pour elle. Le couteau était une arme décente et puissante, tant que la cible ne bougeait pas, mais une arme à distance serait la bienvenue, afin que Kyou-san puisse se mettre dans des conditions pour nous aider dans le combat.
Mais franchement, pourquoi était-elle la seule arme dont elle disposait et à laquelle elle était liée ? Bien sûr, elle ne s’en servait pas assez comme arme pour acquérir des compétences et elle choisissait normalement le Prêtre comme sa classe au combat, mais cela ne suffira pas.
L’équipement de Rine était surpuissant, donc elle n’avait besoin de rien. Son armure en cuir était de haute qualité et son épée était un trésor royal, ce qui était plus comme un équipement de fin de partie. Elle n’avait pas d’arme de jet, mais elle n’en avait pas besoin non plus et même si elle n’avait pas d’attaque à distance, elle pouvait utiliser l’arc que j’utilisais actuellement dès que j’en aurais un pour la main gauche.
Pour le dire franchement, c’était moi qui avais le plus besoin d’un nouvel équipement. Alors que j’avais fait du solo avant d’être maudit, j’avais surtout tué en masse comme un fou et n’avais acheté des consommables que si je me trouvais dans une situation difficile et pour allonger mon cycle de Pexage. Je voulais économiser de l’argent, afin de pouvoir acheter du matériel de haut niveau, avant de prendre de vrais risques.
Mais après l’avoir dépensée en grande partie pour une tentative de dissipation de malédiction ratée et avoir comparé ma performance à celle de Rine, je n’avais pas d’autre choix que d’obtenir au moins du matériel de niveau intermédiaire.
La puissance d’abord. Avec assez de puissance, vous pouviez tout faire.
Et un autre pas vers cet objectif était de trouver et d’abattre quelques kobolds.
Alors, revenons sur Kyou-san. Même si nous étions tous les deux plus que suffisants pour nous occuper d’eux. Non, pour le dire franchement, Rine pourrait le faire toute seule. Il s’agissait de « renforcer notre travail d’équipe » dans ce « camp de formation ». Et je détesterais que Kyou-san, qui ne se bat pas du tout si elle pouvait l’éviter, ignore ce petit plaisir.
Franchement, je devrais laisser passer certains de ces kobolds pour que Kyou-san puisse participer à de vrais combats. Eh bien, voici le travail d’équipe. J’étais après tout le seul membre décent de ce groupe.
Après l’avoir récupéré, nous avions tous les trois retrouvé les kobolds. OK, j’avais fait le pistage, tandis que Rine cherchait les dangers aériens et Kyou-san avait l’air mécontente.
« Rine, cette fois, on essaie le combat d’équipe. Quand je dis “changement”, recule derrière moi et couvre-moi le dos. Cela signifie que tu resteras là et que tu ne chargeras pas juste parce que tu vois une ouverture. Je répète, “se couvrir le dos” ne veut pas dire le laisser à découvert pendant que tu tues des monstres, » déclarai-je.
Je devais m’en assurer, Rine avait l’habitude de m’abandonner, ou de balancer son épée en grands arcs de cercle tout en combattant côte à côte avec moi. Ou alors, elle me regardait me battre, quand je m’attaquais à ses adversaires, au lieu de changer de cible. D’une façon ou d’une autre, cette idée d’équipe semblait beaucoup plus dangereuse maintenant.
« OK. Et si je te mettais mon épée sous l’épaule pour attaquer quelqu’un qui vient d’en dessous de toi ? » demanda Rine.
« Ne demande pas une chose aussi folle d’une voix calme. Nous sommes des héros, donc un ou deux coups ne devraient pas être dangereux, du moins d’après les ennemis que je connais. Une épée venant de derrière serait beaucoup plus fatale. Reste juste à un mètre ou deux de moi, à moins que quelqu’un n’essaie de m’attaquer par-derrière ! » déclarai-je,
« Qu’en est-il de leur soutien à distance ? » demanda Rine.
« Je m’en occuperai cette fois. Tu dois donc t’entraîner à nouveau au soutien d’abord. Essaye de ne laisser personne passer proche de Kyou-san tant que je n’ai pas donné l’ordre de changement. Des questions ? » demandai-je.
« Puis-je utiliser mes Compétences ? » demanda Rine.
Rine connaissait une seule compétence pour l’instant, le Démembre. Elle avait un peu de PC dans la capacité d’Épée, mais une seule compétence. Mais c’est une irrégulière, une héroïne qui ne devrait pas être ainsi. Qui sait comment ça marche pour elle.
Après lui avoir expliqué comment les compétences fonctionnaient, elle voulait l’essayer immédiatement, mais jusqu’à présent je ne l’avais pas laissée faire. Je voulais qu’elle apprenne les bases du travail d’équipe avant de s’emporter avec les Compétences.
Mais j’étais faible contre ses yeux pétillants. Je devais juste accepter ce fait. Je suppose que même Kyou-san était faible face à eux. Elle permettait à Rine de l’aider à cuisiner, à nettoyer le camp, à aller chercher de l’eau... attendez, Kyou-san manipule Rine habilement pour lui faire demander, si elle peut faire les corvées.
Effrayante, Kyou-san !
Le faible, moi, d’un autre côté, devais m’incliner devant ses yeux. « Si tout se passe bien, tu peux l’utiliser sur le dernier kobold debout. »
« Oui ! Je vais bla-blaurg ! » Le son venant du visage de Rine frappant ma paume, après qu’elle ait essayé de me serrer dans ses bras. Prends ça : Barrière de paume !
« *Soupir* arrêtez, tous les deux. Vous me rendez malade, » c’était Kyou-san, toujours plus que prête à exprimer son mécontentement.
« Et si on s’en prenait à des kobolds ? » demandai-je.
« Non, merci. J’ai relâché beaucoup de vapeur hier soir. » Elle sourit ! Elle sourit ! Elle sourit vraiment !
« Bluargh, Kenta ! Laisse-moi — ! » Et Rine essayait toujours de me serrer dans ses bras.
« Pfff, » même en considérant tout ce que j’avais fait, je n’arrivais toujours pas à trouver une raison pour laquelle je mérite d’être avec ces deux-là. D’une manière négative. « Continuons comme ça. »
C’était sûrement un paysage approprié pour des kobolds. La sensibilité à la lumière vive rendait difficile le repos d’une espèce nocturne, mais ces montagnes regorgeaient de grottes pour s’y cacher.
Et il y avait aussi un héros dans ces montagnes, qui avait du mal à les suivre.
On se tenait devant la grotte, ils n’avaient utilisé que quelques buissons comme camouflage. « Préparez-vous, tout le monde. »
« Mon cœur bat la chamade ! » déclara Rine.
« Ne puis-je pas rester dehors ? » demanda Kyou-san.
« Pour être kidnappée à nouveau ? Kyou-san, c’est une question de travail d’équipe, » déclarai-je.
« Oui, laissez-nous nous occuper des kobolds. Je ne laisserai personne t’atteindre ! » déclara Rine.
« Tu sais, je ne me battrai pas si ce n’est pas nécessaire, » déclara Kyou-san.
« Non pas que tu serais d’une grande aide, » une autre pensée avait surgi. « Mais sérieusement, ne vaudrait-il pas mieux acquérir plus d’expérience dans le combat en mêlée, alors que les ennemis sont encore faibles ? Tu devrais pouvoir t’en charger. Les choses que tu apprends en te battant t’aideront à rester en vie à long terme. »
« Je suis d’accord. L’instructeur a dit que l’apprentissage avec ton corps est nécessaire pour sentir le flux de la bataille, » Bon travail, Rine.
« Bon sang, tous les deux, » Kyou-san jouait avec la bague à son doigt. C’était sous un gant en ce moment, mais quand elle était en colère, ses doigts iront toujours à cet endroit.
Mais on pouvait peut-être la persuader à ce rythme. « Tu as déjà vaincu quelques monstres avant. Tu m’as même sauvé la vie. »
« Ne me le rappelle pas. Parfois, je le regrette, » déclara Kyou-san.
Aïe ! Rine, à ton tour !
« S’il te plaît, Kyou ! Je veux me battre à tes côtés ! » Elle est bonne, celle-là !
« Rine-chan, guérir, c’est aussi se battre, » déclara Kyou-san.
« Ah, je vois. » Merde ! Rine, ne la laisse pas te tromper !
« Rine, n’écoute pas ses excuses. Kyou-san, nous avons commencé ce “camp de formation” pour renforcer notre travail d’équipe, non ? » demandai-je.
« ... c’est vrai. Parce que nous devons trouver un nouveau moyen de briser la malédiction, » déclara Kyou-san.
« Exactement. Puisque nous avons vu comment l’équipe d’Inoue s’en était pris plus ou moins bien contre l’araignée-singe, malgré leur médiocrité, nous avons décidé que ce qui nous manquait aujourd’hui, c’était le travail d’équipe, » déclarai-je.
« Mais ils s’entendent bien, » répliqua Kyou-san.
« Tu n’as pas besoin de t’entendre pour former un groupe fort ! C’est plutôt que les gens qui traînent perturbent l’efficacité du groupe, alors ne pas s’entendre est la clé ! » déclarai-je.
« Je te suis, mais qu’est-ce que ça a à voir avec le fait de m’envoyer combattre Kobolds ? » demanda-t-elle.
« Eh bien, nous avons établi le fait que nous ne nous entendons pas tous les deux. Donc si tu ne veux pas participer, je te serrerai dans mes bras, » déclarai-je.
« ... Tu n’oseras pas ! » déclara Kyou-san.
« Rine, tiens-la. C’est l’heure d’un gros câlin, » ordonnai-je.
Avant même que je puisse terminer cette phrase, Kyou-san s’était déjà enfuie. Mais Rine n’avait aucune pitié, elle rattrape Kyou-san et la tient par les épaules. Kyou-san avait failli perdre l’équilibre à la suite d’un arrêt aussi brusque. « Lâche-moi, Rine-chan ! »
« Je ne peux pas Kyou ! C’est pour le travail d’équipe ! Pour l’amitié ! » déclara Rine.
« C’est vrai ! » J’avais dit les mots magiques. Rine resserrait son emprise et retourna Kyou-san vers moi.
« Non, vous ne pouvez pas ! Laissez-moi partir, je…, » avec chacune de ses paroles, je me rapprochais et le dégoût de Kyou-san grandissait visiblement. Maintenant, décide-toi, ce qui est pire : Lutter contre les kobolds ou être étreinte par moi ! « Je vais le faire ! Je vais me battre ! Laissez-moi partir ! Ne laisse pas cette ordure m’enlacer ! »
...
C’est moi qui l’avais initié et j’avais obtenu la réponse que je voulais, mais cela faisait toujours mal. « Laisse-la partir, Rine. »
La fille avait fait ce que je lui demandais et me regardait avec inquiétude. « As-tu besoin d’un câlin, Kenta ? »
« S’il te plaît, ne fais pas ça. Pas de câlins. » Je m’étais ressaisi et j’avais continué. Mes mots et mes pensées étaient dirigés vers la tâche à venir : « Quand je sors pour m’occuper des ennemis à distance, Kyou-san couvrira le dos de Rine. Puis je change avec Rine, qui me soutiendrait, pendant que Kyou-san recule. Si vous pensez pouvoir continuer, dites-le, Kyou-san. Compris ? »
« Oui ! » Une réponse énergique de Rine.
« Ouais ouais. » Une réponse moins contente de Kyou-san. Mais elle avait sorti son couteau en forme de dague pour montrer qu’elle était prête.
J’avais pris la classe de Lancier. Rine et Kyou-san utilisèrent le sort de Torche.
Que le massacre commence !
J’étais entré dans la grotte et j’avais vu les kobolds, qui montaient la garde. C’étaient des créatures canines, mais on ne pouvait pas dire qu’elles étaient mignonnes.
« Poussée Rapide ! » L’un d’eux avait été tué d’un seul coup et le son alarma le reste de la meute. J’avais ignoré ce qui se trouvait derrière moi, puisque Rine et Kyou-san étaient juste derrière moi.
Au lieu de cela, j’avais brisé leurs rangs pour m’occuper de ceux qui étaient à l’intérieur. La plupart d’entre eux ne faisaient que se réveiller et la seule source de lumière était les Torches qui approchaient, mais je pouvais encore voir l’un d’eux tenir une fronde. « Poussée Rapide ! » Heureusement qu’il n’y avait rien pu faire
Je suppose que Rine a tué le reste du groupe à l’avant, puisqu’elle est maintenant à mes côtés. Ah, Kyou-san se battait contre le dernier du groupe et elle semblait un peu trop hésitante pour vraiment le poignarder. Si tu veux tuer, fais-le bien !
J’avais hoché la tête à Rine, qui hochait la tête en réponse et se jeta dans la masse. Elle était comme un tourbillon de mort — avec chaque frappe, elle coupait des parties du corps. Et elle évitait toutes les attaques, maîtrisant totalement les kobolds, qui essaient de gagner de l’espace.
Quand je voyais un kobold avec une lance courte à lancer ou une fronde, je le tuais rapidement. Même si Rine était capable d’y échapper, c’était plus une question de tactique. « Rine, changement ! »
Rine recula et j’avais pris le relais. « Tourbillon ! » J’avais repoussé plusieurs kobolds. « Perçage d’Armure ! » C’était ma nouvelle compétence de Lance qui n’était pas si forte en puissance, mais elle ignorait la moitié de la Défense de l’ennemi. Les kobolds ne portaient que des haillons, mais je n’étais pas encore familier avec cette technique, alors je l’essayais contre différents ennemis pour me faire une idée.
J’avais été frappé par des éclaboussures de sang, car Rine venait de trancher un kobold qui avait essayé de se mettre derrière moi. Gentille fille.
Au fait, Kyou-san essayait toujours d’avoir ce kobold. Elle devrait être beaucoup plus forte que ça, mais il semblait que nous avions raison. Elle n’était pas du tout habituée au combat en mêlée ce qui rendait plus difficile le fait d’utiliser ses capacités. Elle avait complètement perdu la sensation de se battre toute seule maintenant.
« Changement, » déclarai-je.
Rine avança et je reculais. Les ordres fonctionnaient.
Oh, Kyou-san vient d’être touchée. Et sa barre PV diminue un peu. Elle avait été frappée pendant qu’elle essayait de se guérir. Dois-je aider ? Non, ce n’est toujours pas nécessaire.
Pourquoi était-elle prêtresse en premier lieu, alors qu’elle était capable de le faire ? Faire un Changement de Classe au combat prend un peu de temps, alors elle pourrait vouloir jouer la sécurité ici, non pas qu’elle puisse utiliser des sorts en ce moment.
Alors que j’étais à moitié en train d’observer Kyou-san, Rine avait déjà terminé tous les kobolds sauf un, qui était coincé, incapable de s’enfuir. « Kenta, je peux ? »
Je lui avais déjà dit, elle pouvait. « Oui. »
« Alors, laisse-moi voir... Démembrement, » l’épée de Rine s’enflamma. Puis elle frappa une fois, un bras s’envole. Deux, une jambe. Trois, la tête. Quatre, le deuxième bras. Cinq, la poitrine. Six, la dernière jambe. Sept, la queue. Il ne lui restait plus rien, mais elle utilisa encore deux frappes.
C’était sanglant. Son épée cessa de briller et dès qu’elle le fit, le sang avait jailli de toutes les parties qu’elle venait de couper. Et en même temps !
Je crois que je tombe malade, l’odeur du sang est plus forte que d’habitude.
« ... Je l’ai fait ! » C’était Kyou-san, pas Rine.
Rine regarda son travail et déclara. « Cool ! C’est fort ! »
« C’est par-dessus tout “comme un bazooka contre les parasites !” Je limite l’utilisation de cette compétence. Tu es totalement sans défense pendant ce temps, alors ne l’utilise que contre un seul ennemi. Pourquoi ne l’as-tu pas utilisé contre le boss-araignée ? » demandai-je.
« Je ne savais pas que je l’avais, » déclara Rine.
« Franchement, » j’avais marché jusqu’à Kyou-san, qui avait mauvaise mine. « Si tu veux vomir, fais-le dehors. »
Kyou-san me regarda comme si je lui disais que je collectionnais du pain moisi. « Comment peux-tu te battre, si c’est aussi dégoûtant ? »
« Je dois le faire. Je veux rentrer chez moi, » déclarai-je.
« Tu y penses encore ? » demanda-t-elle.
« N’est-ce pas le cas ? » demandai-je.
« ... je ne sais pas. Récemment, je ne pense qu’à la survie, » déclara Kyou-san.
« Je comprends. » Vraiment, je le veux. « Mais si je ne pense pas à revenir, je pense que je vais devenir un bon à rien, » déclarai-je.
« Tu l’es déjà, » répliqua Kyou-san.
« Tais-toi, c’est tout ! » Et dire que j’étais sur le point de la réconforter. Attends, pourquoi allais-je la réconforter ? S’agit-il de l’amélioration du travail d’équipe que nous visions ?
« Kyou, Kenta ! Il y a des trésors ! » déclara Rine.
Allons piller ces salauds.
***
Partie 4
« Voyons voir. » Kyou-san et moi étions actuellement en classe Étudiant. Nous identifions tous les deux les objets et calculons leur valeur.
« Ce collier vaut 4 pièces d’or. »
« Des trucs pas chers. Mais bon, alors 1233 pièces d’or, » la compétence Calculatrice était très utile pour déterminer le butin.
« Les poignards ne valent vraiment rien. »
« Donne-m’en un. Non, déséquilibré, pas du tout adapté au lancer. » Comme les petites lances.
« Pourquoi ne pas utiliser des frondes ? » demanda Kyou-san.
« Tu peux le faire ? » demandai-je.
« Non, » répliqua Kyou-san.
« On demandera à Rine plus tard. » La princesse surveillait actuellement l’entrée, s’assurant que Kyou-san et moi ne serions pas dérangés. « Elle pourrait t’apprendre. »
« Non, merci. C’est aussi assez petit, » déclara Kyou-san.
« Je suppose que oui. Pourrais-tu mettre cette bague à ton doigt, Kyou-san ? » demandai-je.
« Ce n’est pas possible. J’en ai marre des bagues, » répliqua Kyou-san.
Ah, la même chose que moi. « Je demanderai à Rine plus tard. »
« Je ne comprends pas comment elle peut agir comme ça. En fait, elle est heureuse de ce désastre, » déclara Kyou-san.
« Je ne peux pas non plus. Je ne comprends même pas comment fonctionne la malédiction. En quoi cela l’a-t-elle aussi impliquée ? » demandai-je.
« Elle était aussi pendue à une falaise ? » demanda-t-elle.
« Non, elle a été blessée, » déclarai-je.
« ... Tu te moques de moi. Cette Rine-chan a été blessée ? » demanda Kyou-san.
« Kyou-san, les personnes peuvent être vaincues. Les os se cassent si on les frappe assez fort. Même les héros bien que nous ayons plus de marge de manœuvre peuvent subir ça. Mais à part les héros, les gens normaux ne peuvent pas se déplacer aussi bien avec des os cassés. Donc elle était sur le point de mourir, » déclarai-je.
« Est-ce donc lié au fait d’être à la limite de la mort ? » demanda Kyou-san.
« C’est possible. Ou quelque chose qu’on a dit à ce moment-là l’a peut-être déclenchée. Mais franchement, je ne m’en souviens pas très bien. J’étais un peu paniqué. Mais je pense que la situation était un peu semblable à la nôtre à l’époque, » déclarai-je.
« Alors je sais un bon moyen pour que tu n’impliques personne d’autre, » Kyou-san avait souri d’une manière amicale. Je suis sûr qu’elle va me mordre.
« Et ce serait quoi ? » demandai-je.
« Ne parle plus jamais. Je pense que ce serait également merveilleux pour notre travail d’équipe ! » Je le savais ! Je le savais ! Et elle garde ce sourire !
« ... Tais-toi et identifie les objets, » déclarai-je.
Je calculais les valeurs. En incluant le butin que nous avions déjà, nous avions un montant qui serait en fait suffisant pour du matériel décent. « Je pense que l’un de nos objectifs est atteint. Au moins si on le change en pièces de monnaie. »
« Alors, quittons cet endroit, » déclara Kyou-san.
« Qu’en est-il de nos autres objectifs ? Combattre à la chaîne et augmenter nos statistiques ? Et tu sais... le travail d’équipe, les cours de Rine et... » Je n’étais pas là à la fin, puisqu’il s’agissait de passer du temps avec elles.
« Ken, soyons honnête. Nous sommes plus prêts que jamais. Mais pour moi, j’en ai marre de ne pas pouvoir prendre un bain ou une douche pendant des jours, d’être entourée de monstres, d’être forcée à être avec toi ! Plus nous restons longtemps ainsi, plus notre travail d’équipe sera mauvais ! Toi et Rine avez eu raison sur la partie combat, mais entre vous, ça tourne lentement au désordre, » déclara Kyou-san.
Ah, elle râle. Peut-être que ça l’énerve, même si je pense personnellement que le gouffre était pire. Et elle a aussi survécu grâce à ça.
« Pfff. » Mais elle avait peut-être raison. Rester ici trop longtemps pourrait en fait être à notre désavantage. À un moment donné, Inoue et ses amis pourraient revenir ou nous pourrions rencontrer d’autres héros. Ou alors, le roi enverra d’autres poursuivants. « Allons chercher Rine et interrogeons-la à ce sujet. » Mais ce n’était pas comme si j’allais simplement me conformer aux exigences de Kyou-san. C’était une question de principe.
Finalement, nous étions retournés au camp pour en discuter en détail. Personnellement, je pensais que Rine et moi allions assez bien pour construire un front commun, et au moins elle était sur le point de mettre en place les bases du système du héros. Donc pour elle, il n’y avait aucune raison de rester.
Kyou-san et moi étions bons tant que nous nous en tenions à nos tâches prédéterminées, mais elle n’était pas prête à s’entraîner sur le terrain, et je ne pouvais pas la forcer à le faire. Dès que quelque chose allait mal, j’allais regretter qu’elle ne pratique pas d’autres rôles, mais cela signifiait seulement que je devais m’assurer que tout allait bien en premier lieu.
Et pour moi, je pense que nous pouvions reprendre l’entraînement à l’arc en voyage. Nous avions eu du butin, alors nous pouvions améliorer notre équipement. Je préférerais faire d’autres augmentations de niveau, mais je suppose qu’on ne pouvait rien y faire si Kyou-san en avait déjà marre.
Franchement, comment avais-tu prévu de rattraper le temps perdu avant qu’on se revoie ? Je sais, c’est un mauvais endroit pour monter de niveau, mais avec si peu d’endurance tu n’arriveras à rien !
« Pfff. C’est donc décidé : Nous quitterons les montagnes. La prochaine question est de savoir où aller. Je pense aux Terres sauvages, » déclarai-je.
« Qu’est-ce que c’est ? » Kyou-san ne le savait même pas.
« Une région derrière la frontière occidentale du royaume de Feuerberg. » Comme prévu, en tant que princesse, Rine connaît bien la carte. « C’est une terre non revendiquée. Il n’y a que des caravanes, des colonies et quelques cités-États qui fonctionnent comme des comptoirs commerciaux. Kenta, pourquoi les Terres sauvages ? »
Rine doutait de cette décision. Eh bien, il y a une raison pour laquelle aucun pays n’avait de revendications là-bas : Il n’y a rien d’autre que des paysages souvent changeants, allant des grandes montagnes, aux grandes forêts, ainsi que de grands lacs et de vastes prairies, en passant par des monstres dangereux au moment où vous quittiez les routes commerciales. Les ressources naturelles étaient rares, la terre n’était pas bien adaptée à l’agriculture et ses routes commerciales n’avaient été établies que parce que c’était une sorte de zone franche. Vous pouvez parcourir beaucoup de distance sans avoir à payer de péages et de taxes, ce qui était très attrayant pour certains marchands...
« Je n’ai pas l’intention d’y rester longtemps. Mais comme nous voulons visiter une colonie, nous devons quitter le pays pour être du bon côté. » Feuerberg craint. Nous étions probablement des gens recherchés, il y avait une guerre avec la race des démons et il y a un putain de dragon qui nous connaissait directement. « Et à partir d’ici, nous n’avons que les Terres sauvages et Daemonicus comme options. À moins que nous ne voulions traverser le royaume. » Daemonicus était le royaume de la race des démons et comme eux et le royaume Feuerberg étaient en guerre, nous ne devrions même pas penser à le visiter. Au moins pour l’instant...
« Dès le départ, il n’y avait donc pas le choix, » Kyou-san roula des yeux.
« Tout n’est pas si mal. Comme les Terres sauvages sont dépendantes des caravanes, nous pourrions entendre ce qui se passe à Feuerberg et dans d’autres pays. Nous devons trouver quelqu’un d’assez puissant pour briser la malédiction qui n’est pas impliquée avec Feuerberg. Les seules choses que je sais des autres pays sont des choses que mon mentor Meldorn m’a enseignées. Mais cela n’incluait pas les briseurs de malédiction, » déclara Rine.
Rine se cogna la tête. « Je suis sûre d’avoir entendu parler des prouesses magiques de chaque pays, mais je n’y ai pas prêté beaucoup d’attentions. »
Kyou-san soupira. « Donc on n’a pas vraiment le choix. Autre chose avant qu’on commence à faire nos valises ? »
« Je dois parler à Rine de ses connaissances géographiques, pour que nous trouvions réellement une route commerciale au lieu d’être coincés dans des sentiers inaccessibles, » déclarai-je.
Sur ce, nous avions enfin décidé de poursuivre le voyage. Ou plutôt, en commencer un nouveau, avec des buts à moitié nuls et une motivation minimale de ma part.
Mais je commence à m’habituer à ne pas avoir ce que je veux.
***
« Allons nous reposer. » Moi, Momokawa Kyou, j’exprimais mes désirs.
« Encore !? Franchement, c’est toi qui voulais le plus quitter cette chaîne de montagnes ! » Ken se plaignait bien sûr.
« Tu es doué pour l’escalade. Ce n’est pas mon cas, » répondis-je.
« Et Rine ? Elle ne l’a pas aussi, » déclara Ken.
« Vérifie son statut, elle ne le laisse pas apparaître, » en fait, même moi, je doutais que Rine-chan soit aussi fatiguée que ses PE le suggèrent.
« Je vais bien. Je vais bien, » la personne en question le niait aussi.
« Ah, fais ce que tu veux ! » Ken était irrité, mais n’aimait pas se disputer. C’est son côté asocial. « Quel gâchis ! »
« Alors, va chercher de l’eau. On en aura ainsi assez quand on campera, » déclarai-je.
« Et comment saurais-je où est l’eau ici ? » demanda Ken.
« N’es-tu pas l’Éclaireur ? » demandai-je.
Il me regarde, mais il soupira. « Ouf, d’accord. Je te donne une demi-heure, utilise-la aussi pour les autres trucs. »
Quel choix de mots ! Mais il s’en était allé loin. C’était enfin ce que je voulais, du temps seule avec Rine-chan.
« Rine-chan, asseyons-nous. On va attendre un peu et ensuite on pourra commencer la réunion, » déclarai-je.
« Super, la deuxième conf —, » commença-t-elle.
« Stop ! » J’avais mis ma main sur sa bouche en murmurant ces mots. « N’oublie pas à quel point son ouïe est bonne. »
Elle acquiesça d’un signe de tête en guise de réponse et nous avions attendu peut-être deux minutes.
« Ça devrait suffire, » déclarai-je.
« Super ! La deuxième conférence des femmes ! *Pachipachipachipachi* » elle n’applaudissait pas seulement, mais elle parlait aussi fort. Que veux-tu dire par « conférence des femmes » de toute façon ?
C’était le sommet Anti-Katsuragi-Kenta !
« Rine-chan, ça va ? Pas d’inconfort ? » Rine-chan était différente de Ken et moi, car elle n’était pas d’un autre monde et était devenue un héros de façon irrégulière. Je veux m’assurer qu’elle va bien.
« Je vais bien. Pour être honnête, je pensais qu’il serait plus difficile d’escalader ces montagnes. » Je l’avais regardée. « Pourquoi me regardes-tu comme si j’avais mangé ton goûter et essayé de te le cacher ? »
Mes amis m’avaient toujours dit que mon apparence était très expressive. « Tu caches ton épuisement, n’est-ce pas ? Rine-chan, qu’est-ce que j’ai dit à propos d’être honnête avec moi ? »
« Que nous sommes meilleures amies et que les meilleures amies ne se cachent rien, » déclara Rine.
Oui, Rine-chan était techniquement ma meilleure amie en ce moment. Comme l’amitié avec Eri-chan et Teru-chan était actuellement plus que tendue, le reste de mes camarades de classe étaient aussi éloignés, et je n’avais pas d’autres amies dans ce monde, c’était actuellement Rine-chan.
Ce n’est pas comme si je n’aimais pas cette fille, elle était juste épuisante parfois. Peut-être que nous pourrions devenir de vraies amies un jour, mais pour l’instant, j’avais besoin d’avoir un peu de contrôle sur elle et elle était facilement influencée par certains mots. L’amitié, par exemple.
Sans moi, elle échouera dans ce monde. Elle était trop naïve. Et quelqu’un devait la protéger de Ken. Je ne pense pas qu’il ait le cran de la draguer, mais si elle continuait d’être agressive, il le pourrait.
Et Rine-chan méritait plus que lui. C’était en vérité une fille gentille et optimiste, donc j’avais l’impression que je devais m’assurer qu’elle perde son amour imaginaire pour lui.
« Désolée, Kyou. Tu as raison, je suis un peu fatiguée, » déclara Rine.
« Gentille fille. » J’avais souri. Elle est mignonne quand elle est si douce. « Ne bouge pas. Endurance. »
« Je te remercie, » elle avait souri en réponse. En fait, elle n’avait pas besoin de ce sort, parce qu’un peu de repos ferait la même chose et plus encore. Mais je n’avais pas besoin de lui dire ça. Les petits gestes étaient la clé d’une amitié saine.
« Tu en fais toujours trop. Tu peux te détendre quand on est seules, » déclarai-je.
« Mais je me sentirais mal. Je suis un héros maintenant, tu sais ? » déclara Rine.
« Ne me le rappelle pas. » Je ne peux pas faire paraître mon désaccord dans mes mots. « Ce serait mieux si tu ne l’étais pas. » À bien des égards. Si elle n’était pas une héroïne, Ken et moi l’aurions peut-être déjà ramenée chez son père et aurions utilisé la récompense pour commencer une nouvelle tentative de purification de la malédiction.
Le bon côté, c’est que je n’étais plus seule avec Ken : Ce type est juste troublant. Avoir de la compagnie, c’est un changement agréable.
« Mais je suis contente. Pas seulement des amies, mais j’ai aussi une mission : Pour vaincre le mal ! » déclara Rine.
« Et à propos de chez toi ? » demandai-je.
« Ah... euh, je suppose que mon frère va s’en occuper. Ou l’une de mes sœurs. Ils me manquent, mais j’ai quitté la maison pour une raison. » Elle était vraiment déterminée. « Parce que c’est ennuyeux de devenir chef ! » Elle avait ri d’un ton coupable, mais elle était vraiment honnête à ce sujet.
« C’est vrai. Mais passons au vrai sujet : Il y a quelque chose entre Ken et toi ? » Je savais qu’il n’y en avait pas, car j’obtiendrais certainement un pop-up ennuyeux, s’il y en avait un. Si l’un d’entre nous gagne un PMA, nous recevions tous un message.
Mais gênée par mes paroles, Rine-chan avait rougi. C’était une vraie nuance de rouge, mais je suppose que c’était dû à son teint européen. « Non, non, non, non ! Toujours rien ! »
« Je vois. Es-tu sûre que Ken est digne de toi ? » demandai-je.
« ... Je me demande si je suis digne de lui, » déclara Rine.
« Rine-chan, crois-moi. Je le connais depuis plus longtemps que toi et même un oursin serait trop bon pour lui ! » Nous étions dans la même classe et c’était déjà clair comme de l’eau de roche à l’époque : Il mourra probablement vierge. Certaines personnes ne sont pas faites pour être avec d’autres.
Plus que son apparence, c’était son comportement quotidien. Il méprisait les autres, ne se souciait de personne d’autre que lui-même et n’avait pas un iota de compétences sociales.
Alors qui voudrait sortir ou épouser quelqu’un comme lui ?
... Déprimant. J’étais soi-disant « mariée » avec lui et une gentille fille comme Rine-chan s’était convaincue qu’il était fait pour elle. Je l’avais déjà confirmé à la dernière réunion.
Au moins, Ken était aussi malheureux. Même s’il avait de la chance d’avoir un lien avec deux belles filles, il était toujours malheureux. D’un autre côté, ça n’empire pas les choses ? J’étais liée à lui et il était toujours malheureux !? Comment ose-t-il !
Détendes-toi. « Rine-chan, n’essaye pas trop fort. »
« Ne t’inquiète pas. Même si ça fait de nous des hérétiques, on est toutes les deux ses femmes. Je ne l’accaparerai pas, » déclara Rine.
Euh, la revoilà. Ma bouche devient aigre, mon estomac me fit mal. L’idée que je serais jalouse à cause de Ken me rendait malade.
Franchement, je m’entendais peut-être mieux avec lui maintenant, mais imaginer une relation romantique entre nous deux était toujours impossible.
Même s’il avait l’air bien s’il était dans sa classe Éclaireur, mince, mais fort, sa nouvelle coupe de cheveux lui allait bien avec ses yeux méchants. Cependant, il n’était toujours pas beau, mais — comme je l’avais dit — décent.
Il était parfois fiable, mais les moments où il allumait le feu l’emportaient sur ces rares occasions. En plus, il était méchant et plein d’entrain méchant. Eh bien, je pouvais l’être aussi.
Mais il était aussi intelligent dans certains cas. Il avait tendance à bien réfléchir, même s’il supervisait souvent ce qui était évident. Néanmoins, pour l’organisation et la planification, c’était quelqu’un sur qui vous pouviez compter.
En ce moment, je dirais que je n’aimais pas trop Ken. Attendez, ai-je dit que c’était une « légère » aversion ?
J’avais mis mon visage dans mes mains, puisque ma tête semblait soudainement si lourde. Légèrement antipathique... Comment cela a-t-il pu arriver !?
« Kyou, tout va bien ? » demanda Rine.
« Non, » si je soupesais les impressions positives et négatives de Ken, je voyais une forte disparité. Parce que toutes les impressions étaient fortes.
Le Ken qui m’avait engueulée quand il ramassait des papiers à l’école.
Le Ken qui était venu me voir, quand on m’avait laissée seule à Esse.
Le Ken qui avait attaqué l’homme lézard dans Heissquellen, nous condamnant au gouffre.
Le Ken qui ne voulait pas me laisser tomber quand j’allais tomber de cette falaise.
Le Ken qui avait frappé la voix de Muaotef au visage, nous tuant presque.
Le Ken qui s’était courageusement battu dans l’arène contre le patriarche.
Le Ken qui allait abandonner Masahiko-kun et les autres.
Le Ken qui était revenu pour m’aider à les sauver.
Le Ken qui avait tiré dans le dos de Masahiko-kun.
... Comment ? Comment mes sentiments pourraient-ils changer de cette façon ?
Je sentais la chaleur d’une autre personne. Rine-chan me serrait dans ses bras. « Je ne peux pas faire grand-chose, mais je peux remonter le moral. »
Réfléchissons-y une autre fois. « Je vais bien, Rine-chan. Mais il faut qu’on parle d’autre chose avant le retour de Ken. »
« Des pauses toilettes ? » demanda Rine.
... Parfois, cette fille était encore plus vulgaire que Ken.