Je déteste être marié dans un monde imaginaire ! – Tome 1 – Chapitre 4

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Chapitre 4 : Lève-toi, Héros !

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Chapitre 4 : Lève-toi, Héros !

Partie 1

Nous étions au dernier jour du délai de Muaotef ainsi que le jour pour le duel entre moi et le patriarche des Ss’raks. Si je gagnais, je vivrais et j’aurais l’eau du sanctuaire de Heissquellen, puis je retournerais à Esse et je me débarrasserais de l’anneau maudit. Si je perdais, alors je serais mort, mais je serais mort de toute façon si je décevais Muaotef. Donc rien ne changerait à ma situation.

Même si je ne pouvais pas être sûr que le dragon ne me tuerait pas après que j’aurais tué le patriarche, c’était ma seule chance.

Cette fois, je n’hésiterai pas à prendre la vie de quelqu’un même si cette pensée était censée me rendre malade. Quand je fermais les yeux, je voyais encore celui que Kyou-san avait tué. Peut-être que cette image était beaucoup plus présente que mes propres meurtres, puisque cela s’était fait d’une manière vraiment brutale et effroyable.

Kyou-san semblait être bien avec cela, mais peut-être qu’elle était tourmentée à l’intérieur. Ce n’était pas comme si je devrais me préoccuper de ses soucis, j’en avais assez quant à moi-même.

Pour l’instant, ce serait le duel à venir. Mais j’avais plusieurs avantages.

J’aurai mon sac à dos, ce qui me donnait accès à une variété de consommables et à mes armes, donc mon équipement devrait être supérieur. Mes sens de combat s’étaient aiguisés en raison du temps passé dans le gouffre, alors que mon adversaire ne semblait plus beaucoup se battre. Et enfin, j’avais les pouvoirs des héros, donc j’étais particulièrement puissant pour un humain en raison du système de classes.

Mon adversaire pourrait être d’une race physiquement supérieure. C’était peut-être de celle qui avait des écailles comme armure et des griffes en plus de leur queue comme armes, mais en fin de compte, c’est toujours un vieux lézard. Son expérience pouvait être un problème, mais à la fin je devrais gagner le combat, tant que le terrain de combat ne serait pas trop désavantageux.

Il s’agissait de quelque chose dans l’arène, mais comme le patriarche avait choisi sa grande épée, ce n’était probablement pas un défi avec de l’escalade. Peut-être juste une simple plate-forme dégagée comme dans le Colisée.

J’étais prêt à partir. J’étais passé avec la Classe de Lancier.

Kyou-san et moi avions déjà rassemblé tous les PMA que nous pouvions, mais il nous en manquait encore quelques-uns pour obtenir l’un des bonus bon marché. Je voudrais agrandir la zone pour le bonus aux stats que nous gagnions en étant près l’un de l’autre, mais ce ne serait toujours que cinq mètres avec le moins cher.

Nous avions tous les deux été amenés sur le ring de l’arène et la foule de Ss’raks qui hurlait et acclamait nous avait accueillis. J’avais été déshabillé afin de me retrouver dans mes sous-vêtements avant le combat. L’arène elle-même n’était qu’une simple plate-forme dégagée, de sorte que tout le monde pouvait regarder le combat depuis les gradins.

Kyou-san avait été envoyée sur la touche. Je pourrais m’approcher d’elle pendant le combat, si je le voulais, même si aucun d’entre nous n’était censé franchir la ligne qui était tracée là. À l’autre bout du champ de bataille se trouvait un Ss’rak, probablement la femme du patriarche.

Le patriarche lui-même s’était agenouillé dans le cercle intérieur après s’être tourné vers le centre du ring. Au centre du cercle se trouvait maintenant la matriarche. Je les avais rejoints et je m’étais agenouillé de la même manière que le patriarche.

Puis la cérémonie commença.

La matriarche parla d’une voix forte et claire avec une prononciation étrange de la part d’un Ss’rak, mais j’étais concentré sur le patriarche, qui semblait être aussi tendu que moi.

C’est une bonne chose.

J’essayais de m’imaginer en train de le tuer, de me préparer à commettre cet acte. J’étais toujours calme, et un peu d’excitation s’accumulait, mais mon esprit restait clair.

La matriarche avait terminé son discours et elle avait donné à chacun d’entre nous un objet : Le patriarche avait reçu son épée noire et moi le sac à dos.

« Commencez ! »

Je m’étais repoussé avec mes bras pour sauter en arrière afin d’arriver sur mes pieds et je pouvais voir que le patriarche se levait lentement de son côté. Je ferais mieux d’y mettre fin rapidement ! Il me suffisait d’ouvrir mon sac à dos, de sortir ma lance et d’utiliser la Poussée Rapide une ou deux fois pour prendre le dessus dans ce duel le plus tôt possible.

Alors j’avais ouvert mon sac à dos et... c’était un sac à dos vide. Il n’y avait pas d’écran d’inventaire. Qu’est-ce qui se passe ? J’avais équipé le sac à dos en ressentant une mauvaise sensation et j’avais vérifié son état.

 

[Sac à dos de héros]

Description : Il s’agit d’un sac à dos d’un héros, un cadeau des dieux qui permet aux héros d’accéder à une dimension miniature appelée Inventaire, pour stocker et récupérer de grandes quantités d’objets. Chacun de ces sacs à dos est associé à un héros spécifique.

Statut : Donne la compétence Inventaire seulement à Momokawa Kyou.

Valeur : 0 pièce d’or

 

...

« Ce n’est pas le bon ! » murmurai-je.

« Bien sûr, kekekeke. » Le patriarche se tenait maintenant debout et il avait levé paresseusement son épée, tout en sifflant ses paroles, qui avaient failli être englouties par la foule rugissante. « Parce que je les ai échangés. Pour un héros, le fait d’utiliser l’inventaire pour ce genre de duel est sans vergogne. Alors, c’est un duel avec un sac à dos, comme tu le voulais. »

Merde ! Je déteste ça ! Meurs dans un caniveau, vieux schnock !

Le patriarche connaissait les héros et j’étais pratiquement désarmé maintenant. Mais au moins, il ne pouvait pas utiliser l’épée aussi bien avec son vieux corps, alors j’avais juste besoin de rester mobile et d’essayer de penser à une autre action.

Le patriarche avait levé la main gauche. « Sphère flamboyante ! »

Une boule de feu avait volé vers moi, et j’avais paniqué. J’avais à peine esquivé celui-là. Alors c’est un mage ? Je vois, l’épée est pour me prendre au dépourvu, c’est une stratégie. Ou peut-être qu’il a appris quelques sorts, après avoir été trop vieux pour manier efficacement son arme.

Mais son sort ne semble pas être si puissant. Les gens normaux ont-ils des PM ? Je peux le laisser les utiliser tous et ensuite attaquer ?

Non, je dois faire vite. J’avais changé de classe pour prendre celle d’Éclaireur afin de profiter au maximum de ma mobilité. J’avais ensuite sprinté vers le patriarche.

« Idiot. » Il avait balancé son épée, mais j’avais pu facilement l’esquiver tout en me mettant à bout portant. Je vais le frapper pour de bon !

Soudain, quelque chose m’avait repoussé en arrière et mes oreilles sonnaient. Qu’est-ce que c’était ? Ah, bien sûr, c’est comme le rugissement de l’ours. Je ne savais pas que le Ss’rak peut utiliser ça aussi.

Je pouvais à peine me tenir debout, puisque mon sens de l’équilibre avait été rompu. Cependant, j’étais toujours capable d’esquiver une autre de ces Sphères flamboyantes. J’avais bloqué ma vision sur le patriarche, en tant qu’Éclaireur, et j’avais la compétence Focus, ce qui rendrait beaucoup plus facile le fait d’esquiver les projectiles, magiques ou non.

Mais au lieu d’utiliser la magie du feu, le patriarche devient... plus large. Chacun de ses membres devient deux fois plus épais et le torse semblait prêt à exploser en raison de la puissance. C’était comme un certain ermite pervers dans un manga bien connu.

« Tourbillon de lames ! »

Le patriarche avait levé son épée et un tourbillon commença à l’entourer. La pression de l’air me repoussait à nouveau. Cette fois, j’avais obtenu des coupures sur tout le corps.

Est-il possible que je sois en fait très désavantagé ?

Le patriarche utilisait le feu, le rugissement, les tourbillons et les muscles s’étaient développés. Avant même que je finisse de voler, le patriarche se précipita déjà vers moi à une vitesse étonnante, prêt à me frapper. Je n’avais pas le temps de penser à quoi que ce soit ou de réagir !

... Attends ! Distraction !

Une seconde avait suffi pour bloquer sa visée, et son épée m’avait manqué d’une épaisseur de cheveux. J’avais même senti le métal noir froid frotter ma peau. Qui a dit que cette compétence était inutile, hein ?

L’impact dû à mon atterrissage m’avait fait rouler sur le sol et je m’étais senti un peu étourdi. C’était proche et je ne savais pas si je pourrai me sauver la prochaine fois.

Ce n’est pas bon.

 

☆☆☆

 

Je m’appelle Momokawa Kyou.

Je me tenais à l’écart d’une arène et je regardais un duel qui déterminerait mon avenir. Mais celui à qui je devais confier cet avenir était en train de perdre. Méchamment.

Son nom est Katsuragi Kenta et je l’avais méprisé une fois, car c’était un garçon dégoûtant et corpulent qui regardait constamment les autres de haut, même s’il n’avait aucune raison de le faire.

Mais après être venu dans ce monde, tout avait changé. Soudain, nous avons dû accepter une demande déraisonnable ou nous ne pourrions pas revenir plus tard chez nous. Ken avait disparu après quelques jours. Nous ne nous en étions rendu compte qu’après avoir voulu former des groupes permanents, et les chiffres ne correspondaient pas. Mais personne ne se souciait vraiment de lui. Il n’avait pas d’amis en classe ou à l’école. Je pensais même qu’il n’en avait pas du tout en règle générale.

J’avais commencé mon groupe avec Masahiko-kun et les autres. Nous avions décidé que chacun d’entre nous devrait se spécialiser sur un aspect, car il était logique d’être le meilleur dans ce que vous faites. Je voulais être une personne de soutien, puisque personne ne me forçait à être trop active sur le champ de bataille.

Nous avions découvert que l’on pouvait apprendre des Classes, si l’on était avec quelqu’un qui était dans le métier. J’avais donc commencé à l’église, les prêtres utilisaient des herbes et de la magie pour guérir les nécessiteux. Et j’avais eu accès à la classe de Guérisseur et je l’avais choisie sans hésitation.

C’était ma première erreur, la classe de Guérisseur n’utilisait que des herbes et aucune magie.

Puis j’avais appris la classe Prêtre et j’avais été capable d’utiliser la magie. C’était génial, je pouvais refermer n’importe quelle blessure par magie, même si l’effet différait entre héros et non-héros. Les héros étaient capables de se battre à nouveau, tant que leurs PV et PE étaient remontés. De l’autre côté, un non-héros récupérerait plus vite, mais ce n’était pas comme si vous pouviez simplement rejoindre une bataille en cours.

Finalement, j’avais pu jouer le rôle que j’avais imaginé, mais Masahiko-kun avait eu l’idée que chacun d’entre nous devrait apporter ses compétences au groupe afin que chacun de nous soit utile lors des périodes de camps extérieurs. J’avais donc appris la classe de Cuisinier, et c’était ma deuxième erreur.

Tous mes emplacements de Classe avaient été utilisés et je n’avais plus aucun potentiel offensif. Aucune de mes classes ne m’accordait un bonus significatif et je n’avais pas de sorts offensifs. Et dans ce monde, il fallait tuer, pour devenir plus fort. Et je l’avais réalisé trop tard.

Même si j’étais parfois capable de tuer un monstre, Masahiko-kun et les autres s’étaient toujours impatientés en raison du temps que je mettais à en tuer un seul. Nous nous étions battus et quand les héros étaient sur le point d’aller à la frontière pour monter plus vite, j’avais été abandonnée. J’étais en colère. En colère contre Masahiko-kun et les autres depuis qu’ils m’avaient jetée comme un déchet, et cela même s’ils disaient qu’ils faisaient ça, car ils se souciaient de mon bien-être. Mais j’étais aussi en colère contre moi-même, puisque je n’y avais pas réfléchi, avant d’avoir épuisé tous mes emplacements de mes Classes. Cela avait été ma troisième erreur de ne pas bien m’adapter avec eux.

J’avais la possibilité d’aller voir les enseignants et de faire partie du groupe des non-combattants, mais je détestais cette idée. Je voulais montrer à tout le monde ce dont j’étais capable. J’étais la présidente de la classe après tout et je voulais être avec mes amis et au lieu d’être la honte comme je me sentais à ce moment-là. Alors j’avais chassé des monstres tous les jours.

Mais c’était difficile de le faire seul, même si je pouvais moi-même me guérir, les groupes de monstres étaient trop grands ou trop forts. Ainsi, j’avais pratiquement fait que marcher toute la journée en ne pouvant faire qu’un ou deux morts par jour. Et la colère devint du désespoir.

J’avais dû aller aider l’église plusieurs fois pour gagner ma vie. Si je ne faisais pas ça, alors un héros inutile comme moi serait vu comme un fardeau. Je me sentais comme un travailleur à temps partiel qui avait du mal à joindre les deux bouts, même si j’avais de l’argent, tout mon style de vie ne tenait qu’à un fil.

Après ça, le chancelier m’avait dit qu’ils ne me soutiendraient plus longtemps, si je n’obtenais pas de résultats, alors j’avais été outrée et effrayée. Même si je pouvais encore dormir dans le temple, je devais payer la nourriture et les autres dépenses de la vie. Même si j’avais économisé de l’argent, ce ne serait pas suffisant à long terme, si je continuais à chasser les monstres comme avant.

Et puis Ken était revenu. Il était le même garçon qu’avant, mais bien que je ne puisse pas m’adapter à ce monde, il l’avait facilement fait. Même si ce monde n’avait pas été tendre avec lui aussi, il était encore en vie. Il avait été maudit et avait besoin d’aide et avait suggéré de faire équipe pour que nous puissions nous entraider. Le désespoir et la frustration que j’avais jusqu’à présent avaient été les raisons pour lesquelles j’avais consenti à sa proposition. Cela avait été ma quatrième erreur.

Bien que tout avait bien commencé, à la fin il m’avait mise face à des dangers les uns après les autres et sa propre malédiction avait même été appliquée sur moi. Mais d’une façon ou d’une autre, j’avais cédé face à tout cela. Peut-être parce que j’en avais tellement marre de tout, que je m’en fichais totalement.

Je n’aimais toujours pas Ken, il ne m’aimait pas non plus. Mais d’une façon ou d’une autre, c’était devenu mieux qu’à l’école. Peut-être parce qu’il avait grandi. Je ne parlais pas physiquement, même si son corps changeait lorsqu’il passerait d’une Classe à l’autre, mais je pensais qu’il était devenu un peu plus mature.

Ce partenariat de convenance n’était pas si mal en fin de compte même si ça apportait des ennuis. J’avais même dû tuer quelqu’un, mais le voir mourir serait pire. Plutôt tuer un étranger que de perdre quelqu’un à qui on tient.

Est-ce que cela vous intéresse ?

Étrange ! Peut-être qu’il y avait plus entre nous que ce que je pensais. Peut-être qu’il y avait quelque chose comme un véritable sentiment de partenariat. Mais si c’était le cas, c’était faible.

Ça devait être la raison pour laquelle j’étais si énervée en ce moment. Parce que je le voyais se faire botter le cul, encore une fois, et je savais que cela conduirait inévitablement à sa mort. Et il n’y avait rien que je puisse faire pour le moment.

Même Ken semblait être à court d’idées, il avait de peu esquivé cette dernière attaque en utilisant son étrange compétence de Distraction. Pourquoi n’utilise-t-il pas le sac à dos ? C’est cassé ?

Attends, n’est-ce pas le mien ? Cette broderie sur le devant a été réalisée par Teru-chan ! Mais on lui a vraiment remis son propre sac à dos, alors... quelqu’un les a remplacés ! Est-ce le patriarche ou la matriarche ? J’allais m’y opposer, mais les règles... la tricherie était autorisée, à condition que l’objet entre dans le combat. Nous voulions utiliser cela à notre avantage et maintenant cela avait été fait contre nous.

Ken, espèce d’idiot, tu aurais dû t’en rendre compte plus tôt !

J’avais vérifié son menu d’état. Ses PV étaient à 62 %, ses PE à 48 %. La Distraction coûtait un peu de PE, mais je supposais que l’autre attaque consommait beaucoup plus. Chaque mouvement d’esquive utilise son PE et cela avait fait que c’était une situation désespérée.

Dois-je lancer la magie ? Non, au moins le patriarche connaît la magie et on remarquera si les blessures ont disparu sur le corps à moitié nu de Ken sans qu’il fasse quelque chose. Je ne peux pas tricher comme ça, sans nous faire tuer tous les deux.

Le patriarche changea de nouveau son corps volumineux en un corps maigre et il attaqua de loin avec magie, mais cette fois il ne visait pas Ken, mais vers lui-même.

« Pilier de feu ! Pilier de feu ! Pilier de feu ! »

Chaque frappe de feu avait fait une colonne de feu, qui produisait du feu et de la chaleur dans l’environnement. Les PE de Ken commençaient à chuter continuellement, c’était la même chose que le gouffre.

Attends... il n’utilise la magie que lorsqu’il a la forme maigre... peut-être qu’il l’est... Non, ça doit l’être !

« KEN ! » Je n’aimais pas crier, mais comme les spectateurs étaient trop bruyants avec leurs acclamations et leurs huées, j’avais dû le faire : « IL DOIT ÊTRE UN HÉROS ! »

Ken avait l’air choqué, mais il avait tourné la tête vers le patriarche et j’avais vu le patriarche bouger ses lèvres de lézard. Et je savais ce qu’il avait dit : « Elle a raison. »

Ce n’est pas bon. Je ne savais même pas qu’il y a des héros non humains. Vient-il aussi d’un autre monde ?

Mais il n’y avait pas d’instant de répit pour Ken, puisque le patriarche changea à nouveau de Classe et il devint un guerrier, puis il attaqua avec sa grande épée. Puisque le patriarche était lui-même un héros, il savait sûrement comment en vaincre un.

Il y avait à peine une chance de gagner ce combat. J’avais regardé le menu de statut de Ken encore et encore, mais il n’y avait rien qui puisse l’aider.

Les PE de Ken chutaient rapidement. Est-ce ce que le patriarche veut ? Pour fatiguer Ken et le tuer ensuite ?

Et j’avais réalisé qu’il y a deux choses qui pourraient augmenter les chances. L’un d’eux serait le bonus aux attributs que nous obtenions, si nous étions à côté l’un de l’autre. « KEN, VIENS ICI ! » Et l’autre serait... C’était dans les règles, mais je détestais encore plus Ken pour ce que j’allais devoir le faire !

Mais ma propre vie en dépendait également.

***

Partie 2

Je ne savais pas pourquoi Kyou-san voulait que je vienne la voir, mais il semblerait que je doive me déplacer lors de ce duel pour pouvoir le faire. Eh bien, c’était plus simple que cela en avait l’air, je devais juste décider dans quelle direction je serais repoussé par mon adversaire.

Ou alors, je serais simplement frappé dans cette direction, en crachant du sang, en voyant rouge et en étant incapable de me lever, comme ce qui arrivait en ce moment. Le coup de poing avait frappé directement en plein dans mon visage, juste après que le patriarche ait changé sa classe pour celle de Guerrier. D’une manière ou d’une autre, j’avais le sentiment d’être victime de mon karma.

Mais au moins, j’étais plus près de ma destination. J’avais rapidement rampé sur le reste de la distance et maintenant, devant Kyou-san, la douleur s’atténuait. Ah, les bonus d’attributs. Ma Vitalité accrue me permettait d’ignorer plus facilement les dommages. J’avais aussi changé de classe pour celle de Lancier afin d’améliorer encore plus ma Vitalité, puisque se déplacer n’était pas possible dans cet état.

Avec des mouvements tremblants, je m’étais levé et j’avais affronté le patriarche, qui s’approchait lentement et prudemment de moi. Peut-être qu’il pensait que quelque chose n’allait pas bien. Il était prudent, puisque Kyou-san m’avait appelé, mais il n’y avait pas vraiment besoin d’agir ainsi. Je venais d’avoir un petit bonus, mais cela ne durerait qu’aussi longtemps que je serais à un mètre de Kyou-san.

« Non, Ken, fais-moi face, espèce d’imbécile ! » cria Kyou-san.

« Qui appelles-tu un — Hmph !! » J’avais tourné la tête et on m’avait fait taire de force d’une certaine manière que je n’aurais jamais pensé possible.

 

Vous gagnez 50 PMA !

Qui aurait cru, qu’aucun d’entre vous n’ait déjà embrassé avant ! C’est romantique ! C’est impensable ! Je n’y ai jamais prévu, alors j’ai tout simplement inventé cette entrée dans la liste et comme elle ne reviendra plus jamais, n’essayez même pas de l’exploiter ! Mais vous pouvez toujours obtenir 1 PMA par jour en vous embrassant ou 5 PMA en n’embrassant qu’une fois par semaine, ce qui est un peu plus romantique, mais moins efficace que de confirmer chaque jour les sentiments de l’autre.

 

Les lèvres d’une fille sont... chaudes et douces, et humides. Est-ce moi ? Ou bien elles sont un peu boursouflées ? C’est peut-être en raison de notre temps dans le gouffre... Attends, à quoi je pense !?

Et pourquoi tous les ss’raks nous acclament-ils avec assez de force pour me rendre sourd ? Est-ce qu’ils pensent que c’est un feuilleton bon marché ? Ce n’est pas comme si on avait des sentiments l’un pour l’autre. D’un autre côté, c’est mon premier baiser, donc l’avoir avec quelqu’un dont je ne me soucie pas, c’est un peu décevant.

Attends... le pop-up dit, qu’aucun d’entre nous n’avait embrassé avant, donc... Kyou-san n’a aussi jamais embrassé avant !? Mais elle... mais c’est une salope ! Ou alors, elle ne l’est pas !?

Sans hésitation, Kyou-san s’était séparée de moi et avait essuyé ses lèvres avec l’une de ses manches souillées de sang, tout en marmonnant. « J’étais certaine d’obtenir les 5 PMA, mais... »

Mais c’est beaucoup mieux ! Même si en vérité, obtenir des PMA pour avoir eu son premier baiser est peu dérangeant.

Mais avec 50 PMA de plus, on pourrait... Inventaire partagé ! Je ne pourrai pas l’acheter, puisque je suis en plein duel et que je ne peux pas faire fonctionner l’écran d’état...

Attends. Pourquoi le patriarche attendait-il patiemment avec un sourire sur son visage ? Pourquoi ne m’a-t-il pas coupé en deux pendant que Kyou-san m’embrassait ? Et pourquoi sourit-il ainsi ? Est-ce qu’il aime aussi ce genre de feuilleton bon marché ? Putain de merde ! Je vais le faire payer pour ça !

J’avais ouvert le menu d’état, puis j’avais sélectionné le magasin à PMA et j’avais acheté l’Inventaire partagé. J’avais confirmé le message et c’était écrit : « Je dois attendre que ma conjointe le confirme aussi. »

Kyou-san avait confirmé et j’avais essayé de sortir quelque chose du sac à dos. Le menu de l’Inventaire était apparu et j’avais tous les articles que j’avais dans mon sac à dos avec en plus ceux qui appartenaient évidemment à Kyou-san. J’avais récupéré une potion et ma lance.

J’ai enfin récupéré mon arme. Avec cela, le gouffre n’aurait pas été aussi difficile, puisque la gestion des armes à usage unique craint vraiment !

Le fait de récupérer des objets du sac à dos avait laissé la plupart des ss’raks choqués, mais j’avais bu le contenu d’une potion d’Endurance, juste avant que le patriarche ne me frappe. « Comment as-tu pu faire ça ? C’est impossible, humain ! » Sa confiance avait diminué au moment où j’avais pu utiliser mon équipement et la rage avait déformé ses traits de lézard. D’après ce que je voyais, il avait perdu son sang-froid depuis que j’avais déjoué son plan.

J’avais bloqué son attaque avec ma lance, mais j’avais l’impression qu’elle était sur le point de se briser : « Les conjoints partagent tout, non ? Ça, c’est pour avoir souri parce que j’ai été embrassé ! Replie-toi, Kyou-san ! Tourbillon ! »

Cette compétence était en vérité une attaque de mêlée de zone, mais elle pouvait repousser des ennemis uniques aussi facilement que des ennemis multiples. Alors que le patriarche serait encore en déséquilibre, j’allais avoir l’occasion de lui faire du mal. « Poussée Rapide ! »

Mais ma compétence avait été bloquée : « Défense de fer ! » La pointe de ma lance avait frappé et le son du métal sur les écailles métalliques avait été entendu dans la zone. La force de l’impact m’avait presque fait lâcher mon arme. Il se servait de son épaule pour me repousser, et il avait manifestement bien plus de Force que moi.

J’avais alors utilisé une potion de Vie. La matriarche ne disait toujours rien sur le fait que j’utilisais des objets. Donc puisque c’était dans la bataille et que Kyou-san n’avait pas triché d’une manière évidente, c’était toujours légal. J’étais inquiet parce qu’un baiser était évident, mais ce n’était pas vu ainsi et le fait que je retire des objets de mon sac à dos était évidemment lié.

Le vrai combat pouvait enfin commencer ! Et j’étais toujours désavantagé, puisque le niveau du patriarche était probablement plus élevé que le mien.

C’était déjà clair comme le jour, vu l’âge qu’il avait. Il pourrait même avoir perdu une partie de ses Attributs, puisqu’il avait vieilli, mais il restait fort. Mais même si sa magie n’était pas si impressionnante jusqu’à présent, ses compétences en tant que guerrier étaient bien au-dessus des miennes.

Il pourrait probablement me tuer avec une seule compétence si je baissais la garde. À partir de maintenant, il serait peut-être mieux de tout donner dans ce combat. J’avais encore des objets consommables, donc j’espérais qu’ils dureraient plus longtemps que lui. Pensez-y comme à un combat de boss dans un raid. Ils étaient tout simplement trop difficiles à vaincre sans cervelle, sans endurance et sans gestion des ressources.

Oui, si je changeais mon état d’esprit comme ça, en vérité, ma situation n’était pas si mauvaise.

Nous nous étions tous les deux fixés du regard. Il attendait probablement une opportunité, pendant que j’essayais d’échafauder un plan. Avec mon Inventaire, j’avais de multiples stratégies possibles et mon but était d’épuiser les PE du patriarche, comme il l’avait fait avec les miens.

C’était une bataille d’attrition, et donc, je devais faire pression sur lui, tout en évitant ses frappes mortelles.

Ma main erra vers le sac à dos, mais avant que je puisse saisir un objet, le patriarche se précipitait déjà vers moi, sa lourde lame venant vers moi en grand arc de cercle : « Pleine Lune ! »

Avant son attaque, j’avais déjà reculé, mais j’avais quand même été touché ! Et pas seulement une fois, car plusieurs coupures mineures étaient apparues partout sur mon corps. Et même le sol avait été touché. Compétence de merde !

Je saignais alors que j’étais à moitié nu et avant toute chose, j’avais pris une potion de vie et je l’avais bue. J’avais ainsi retrouvé mes PV. Les coupures sur mon corps s’étaient refermées, mais j’avais quand même perdu du sang, mon Maximum de PE avait été réduit en conséquence.

C’était donc ça son objectif. Il savait exactement comment fonctionnait le système du héros, et donc il pouvait exploiter ses points faibles.

Mais en plus de la potion, j’avais un autre objet. J’avais ainsi lancé sur le sol ma bombe fumigène.

La fumée remplissait l’arène alors que j’étais passé à ma classe d’Éclaireur. Mes sens avaient ainsi été améliorés, donc j’avais l’avantage ici et avec ma compétence Furtivité, j’étais capable de bouger presque sans bruit. Il était temps de sortir d’autres objets.

C’est du moins ce que je pensais. « Rafale ! » La fumée s’était dispersée et un patriarche maigre m’avait souri.

...

Je déteste les héros.

Cette fois, j’avais essayé mes bombes puantes. Je les avais récupérées, pensant qu’il serait génial de les faire atterrir dans un angle mort, tout en étant caché dans la fumée, mais maintenant c’était tout simplement l’objet que j’avais sous la main.

J’avais lancé deux de ces petites sphères, mais le patriarche n’avait fait que me montrer un sourire sans lèvres. « Rafale. »

Les bombes avaient ainsi été déviées dans ma direction. La puanteur me déchirait les yeux, mais comme ce n’était pas un coup direct, cela ne m’avait pas fait grand-chose à part le fait de diminuer mes PE, que je ferais mieux de récupérer, quand j’aurai le temps.

C’était vraiment inutile. Si j’essayais d’être rusé, il utilisait sa magie pour me contrer. Si j’essayais d’être courageux, il me dominait avec ses talents de guerrier.

Mais tant que je resterai à distance et que j’utiliserai des astuces, le patriarche resterait dans sa classe d’utilisateur de magie, ce qui n’était pas son point fort. J’espérais que j’avais assez d’objets consommables pour ce combat. Ma quantité de bombes n’était pas si grande, puisque j’essayai de ne pas compter sur elles. Après tout, elles étaient très chères !

Pendant que je réfléchissais à mes options, le patriarche n’hésita pas. « Sphère flamboyante ! » En tant qu’Éclaireur, c’était facile d’esquiver avec mon Focus activé sur le patriarche. « Pilier de feu ! Pilier de feu ! » Ah, il utilisait à nouveau ce sort.

Cela créait une colonne de feu qui brûlait pendant environ 30 secondes. Ils obstruaient clairement mon passage, et le fait d’être proche d’elles était mauvais pour mes PE, car elles étaient chaudes, et les toucher me ferait certainement mal. Mais il avait juste essayé à nouveau de réduire mes PE, mais ce n’était pas un problème, si je... « Flèches de Braises ! »

Je pouvais prévoir l’effet de ce sort avec mon Focus. Chaque mouvement me l’indiquait clairement. C’était une volée de petits projectiles de feu, qui couvrait une zone très dense. Mais la zone d’effet en elle-même n’était pas si grande, alors... Merde !

Les Piliers du feu bloquent mon esquive !

J’avais essayé d’éviter les Flèches de Braises aussi bien que possible. Sans Focus, j’encaisserais sûrement bien plus de trois frappes en plein dans mon corps ainsi que plusieurs égratignures, mais cette série d’attaques n’était pas terminée. Le patriarche changea de classe puis il se précipita avec l’épée dirigée vers moi : « Épée Rapide !! »

Sans l’agilité de l’Éclaireur, j’aurais été poignardé. Mais même ainsi, j’avais eu une vilaine coupure sur l’un de mes côtés. Pendant que le patriarche reprenait sa position, j’avais bu une autre potion de PV. Ma barre de PV avait failli disparaître totalement pendant un moment !

Est-ce ça la différence entre l’expérience de base et celle d’un véritable combattant ? Chasser des monstres n’a rien à voir avec ça ! Je devrais largement le surpasser avec mon Inventaire, mais finalement, je me sentais impuissant. J’avais encaissé plus de dégâts que je ne pouvais récupérer dans ce même laps de temps !

En tant qu’Éclaireur, je ne pouvais pas me battre directement et efficacement. Mais j’avais la compétence Distraction que j’avais encore oubliée. Elle pourrait peut-être avoir seulement le pouvoir de détourner suffisamment l’attention afin de l’empêcher d’obtenir une bonne frappe, mais c’était toujours vital pour ma survie.

J’avais ainsi lancé une autre bombe fumigène, cumulé avec une bombe puante. Ça ne durerait pas longtemps, mais j’avais besoin que d’une courte période de temps. Je devais pouvoir faire quelque chose avec ça. J’avais regardé la lance que j’avais dans ma main, qui ne me permettait rien actuellement. Ainsi, j’étais redevenu un Lancier.

Le patriarche était sur le point d’utiliser une autre Rafale, j’en étais sûr. Il ne me restait plus qu’à utiliser la Poussée Rapide, pendant qu’il jetait le sort.

Et le voilà qui arrivait : « Raf »

« Poussée Rapide ! »

« fale ! » Bon sang, c’est directement sur moi !

Donc la Rafale avait été assez forte pour m’assommer, pendant que j’utilisais mes compétences. Même si le brouillard ne faisait que se retirer sur mon chemin, c’était une autre stratégie qui avait échoué.

Les bombes fumigènes ne m’avaient pas permis d’obtenir du temps.

Les bombes puantes étaient inutiles.

Les bombes à feu ne pouvaient pas lui causer de dommage, car avec la Rafale, il serait également capable de les dévier. Ce sort est ennuyeux ! Donc, les bombes en général ne sont pas si efficaces.

J’avais encore une réserve de potions de récupération, donc si je pouvais survivre assez longtemps, je devrais pouvoir gagner, comme avec ma stratégie originalement proposée. Mais je ne savais pas combien de temps il pourrait encore durer et combien de surprise ce lézard me réserverait encore. C’était risqué et il n’y avait pas de place pour l’erreur.

Et comme je dois gagner du temps et que j’ai constamment besoin de récupérer mes PV, mes PE sont en danger. Que dois-je faire ? Et pourquoi Kyou-san ne triche-t-elle pas ?

OK, elle cherche probablement un moyen, mais n’en voit pas. Elle est piégée dans une ville pleine de ss’raks, donc elle ne fera aucun mouvement qui pourrait retourner toute la ville contre elle.

...

J’ai une idée !

Sautant dans le nuage de fumée restant, j’étais à nouveau passé sur ma classe d’Éclaireur.

Le patriarche avait utilisé une autre Rafale pour retirer ce qui me masquait, mais j’avais déjà activé mon Camouflage. Mais avec seulement un léger retard, le patriarche changea à nouveau pour une attaque sérieuse avec son épée. « Épée Rapide !! »

Puisque j’avais utilisé mon Camouflage dans la fumée, tout mon corps était maintenant avec les couleurs de la fumée. Après la dispersion de la fumée, il était évident que je me tenais debout, devant lui. Vous pourriez penser qu’il s’agit là d’une erreur fatale.

Mais alors que le patriarche se précipitait vers moi avec une vitesse sans précédent, il avait trébuché juste devant moi et était tombé au sol. À ce moment-là, j’étais passé avec la classe de Lancier et j’avais utilisé un nouvel objet : La lance de fortune, composée d’un manche à balai et d’un couteau ss’rak et avec une Poussée Rapide ! je l’avais poignardé.

J’avais un autre talent depuis le début, la Pose de Piège, qui me permettait d’installer rapidement un piège que j’avais et d’en améliorer les effets. Comme ce piège à cloche-pied, utilisé pour chasser des proies plus grosses. Cela convenait aussi pour les Ss’raks. Avec cette compétence, j’avais pu l’installer en deux secondes, mais il n’était pas caché. J’avais donc utilisé le Camouflage tout en tenant le piège dans mes mains, de sorte qu’il était lui aussi devenu enfumé, et je l’avais posé devant moi.

Comme il me voyait clairement devant lui, il n’avait pas remarqué le piège, qui fonctionnait sur le même principe. Il était donc trop enthousiaste à l’idée de profiter de mon « erreur », ce qu’il avait fait qu’il n’avait pas bien regardé devant lui. Et maintenant, j’avais poignardé la lance de fortune dans son torse, ce qui avait fait beaucoup de dégâts sur une cible immobile. L’impact de la chute due à l’élan de sa propre compétence l’avait rendu paralysé pendant un court moment, remplissant cette exigence.

C’est un coup net !

Mais mon talent était trop fort pour cette arme que j’avais moi-même fabriquée. Le manche à balai s’était brisé en deux, alors que le couteau était encore planté dans le torse du patriarche. Au moins, j’avais encore ma vraie lance et sans pitié, j’avais poignardé à plusieurs reprises le Ss’rak couché.

Finalement, le patriarche avait reçu le premier sang. Mais après mon troisième coup de lance, il avait de nouveau utilisé sa Défense de Fer et ses écailles étaient devenues aussi dures que du métal, comme une véritable armure, ce qui avait réduit les dégâts. Il s’était relevé et pour moi, il était temps de battre en retraite pour l’instant.

Avant qu’il puisse s’échapper du piège, je devrais pouvoir boire des potions et récupérer mes PV et PE. C’était du moins ce que je pensais.

À la place, le patriarche n’avait même pas essayé de s’échapper. Il avait à nouveau changé de classe et il m’avait jeté l’une après l’autre des Sphères flamboyantes. J’avais pu les éviter, mais c’était difficile de boire une potion en même temps.

... Délais d’attente. L’une de ses compétences ne pouvait plus être utilisée de façon répétée, alors il essayait de surmonter ce délai avec des attaques du genre. Certaines compétences de Boss étaient comme ça. C’était ce que mes tripes me disaient, mon instinct de joueur. Et une seule compétence semblait convenir à ça : sa Défense de fer.

Il s’agissait très probablement d’un bonus de défense, qui était très puissant, mais de courte durée avec un très long temps entre deux utilisations. Ce serait la raison pour laquelle il ne s’y fiait pas beaucoup et cela expliquait toute sa tactique de combat.

« Pfff... » j’avais expiré. J’avais besoin d’être courageux maintenant. Ce n’est pas un jeu, mais maintenant, la prochaine attaque devait marquer le coup. Je n’avais qu’une seule compétence de type Lance, qui pourrait porter un coup fatal, la Poussée Rapide. Mais pour l’utiliser, j’avais besoin d’espace pour prendre de l’élan. Et le mouvement devait être fait en une ligne droite.

Je serai donc certainement touché et j’allais perdre des PV. De plus, je sentirai la douleur et je pourrais même mourir. Ce n’était pas du tout un jeu.

Mais j’étais un lâche. Au fond de moi, j’avais peur de continuer la bataille plus longtemps. Même s’il était effrayant de tout mettre dans un assaut final, ce serait bientôt fini. C’était plus effrayant d’imaginer de continuer à se battre, alors je m’étais accroché à cet espoir.

J’allais donc vraiment le faire.

Je suis un idiot.

Je l’avais visé. « Poussée Rapide ! »

« Pilier de feu ! » alors qu’il devinait ma prochaine action en raison de ma position juste avant ça, le patriarche utilisa son Pilier de feu pour couper mon chemin. J’avais encore le temps d’annuler ma compétence.

Mais j’avais continué.

Les flammes avaient brûlé mon corps à moitié nu. Cela faisait vraiment mal partout et mes PV baissaient à une vitesse dangereuse, mais je savais déjà ce que je voulais frapper : Le couteau ss’rak planté dans le corps du patriarche.

La pointe de la lance poignardée avec le reste du manche à balai avait été atteinte et avec un son assez horrible, le couteau perça profondément le corps du patriarche. Il y avait eu un trou présent maintenant dans son torse ! Il avait craché du sang, alors que je me sentais étourdi, puisque j’avais encaissé d’un coup une grande quantité de dommages.

J’avais ensuite pris ma lance à deux mains et, en utilisant le côté émoussé, j’avais assommé le patriarche. Avec un mouvement fluide, je l’avais à nouveau poignardé. Et encore une fois, mes émotions étaient actuellement dans un tourbillon de douleur, de colère et de panique. Reste à terre ! C’était la seule pensée que j’étais actuellement capable d’avoir.

J’étais épuisé. Je l’avais poignardé de nombreuses fois. Il devait désormais être mort.

Mais il ne l’était pas. Il était blessé un peu partout sur son corps âgé, mais il se retourna pour pouvoir s’allonger sur le dos. Il était très proche de la mort.

Il ne me regardait même pas. Il regardait sa femme et lui disait adieu d’un simple coup d’œil.

Puis il ferma les yeux, acceptant sa mort. Je devais vraiment le faire. « Désolé... » C’était le seul moyen. J’y croyais vraiment.

« Ne le soyez pas. »

Un dernier coup de couteau se planta dans son cœur. Mes mains tremblaient et je ressentais un étrange sentiment de culpabilité et en même temps de soulagement. Je pouvais pratiquement sentir la manière dont la vie devant moi s’éteignait.

Je pense que je peux maintenant tuer des personnes. C’était ce que je croyais vraiment.

***

Partie 3

Je ne savais pas vraiment ce qui s’était passé après le combat, car je m’étais effondré d’un coup après que l’adrénaline du combat se soit calmée. Quand je m’étais réveillé, Kyou-san et moi étions déjà à l’extérieur de la ville des Ss’raks. Nous avions vraisemblablement été portés avec les yeux bandés par deux des lézards sur l’ordre de la matriarche. Cela avait été fait très probablement ainsi pour que nous ne sachions pas l’emplacement exact de leur ville.

Kyou-san me regardait sans détour alors qu’elle avait sans doute besoin de repos pour soulager l’épuisement mental encouru à la suite des deniers événements. Elle ne disait pas un mot, pas de gestes, juste un regard acéré sur moi. Elle agissait ainsi alors que normalement, les contacts visuels étaient si rares entre nous.

Que pourrait-elle penser ? Pourquoi ne dit-elle rien ? Peut-être qu’elle a atteint un nouveau niveau de dégoût pour moi, qui semble n’avoir plus aucun scrupule à tuer quelqu’un.

C’est vrai, je pouvais désormais accepter les morts que j’ai provoquées. C’est peut-être parce que ce sont des ss’raks, qui sont encore très différents des humains. Ou peut-être que je suis encore sous le choc. Mais le sentiment de terreur que j’avais ressenti lorsque j’avais tué les gardes de Ss’rak, sous l’impulsion de la présence de Muaotef, avait disparu.

Je pensais toujours que c’était une honte, mais je suppose que je pouvais facilement vivre avec. Quelque chose avait changé en moi quand j’avais tué le patriarche, dont je ne connaissais même pas le nom. Et cela ne m’importait pas du tout de savoir son nom, car il était mort.

J’avais tué le patriarche et ils m’avaient laissé partir, comme si tout était bon. Il n’y avait pas eu de représailles, pas de blâme. C’était clairement leur étrange sens de l’honneur. C’était totalement contre nature, mais j’aimais bien comme ça. L’ennui, rien de mieux ! Même si la race humaine avait perdu ça depuis qu’elle était une forme de vie sensible, c’était bien qu’eux l’aient.

« Tout va bien maintenant. Allez, on y va. » Le Ss’rak qui nous portait nous avait expliqué le chemin jusqu’au sanctuaire de Heissquellen. Ce n’était pas si loin. Environ deux heures de la ville jusqu’à cet endroit et nous devrions prendre encore une autre heure au sanctuaire, ce qui fait 3 heures entre la ville et le sanctuaire. Quant au déplacement avec les ss’raks, j’avais senti le fait qu’ils avaient grimpé quelques falaises en nous portant.

Après ça, nous avions marché sur le chemin et Kyou-san ne disait toujours rien. C’était un peu comme avant, quand on se rendait à ce sanctuaire pour la première fois. C’était presque comme si le temps dans le gouffre ne s’était jamais produit.

Dire qu’on s’est rapproché. Mais là, ce n’est qu’un retour à la normale.

Une heure plus tard sans parler.

Nous étions arrivés au sanctuaire Heissquellen. Il était temps de mettre fin à ce pèlerinage stupide ! Nous n’avions besoin que de l’eau et nous pourrions retourner à la capitale. Nous devrions probablement parler au roi à propos de cette ville de Ss’rak et de Muaotef ou plutôt Kyou-san devrait le faire. Je pouvais parfaitement la soutenir sur ce point, si elle me le demandait gentiment.

Quoi qu’il en soit, il était temps d’aller chercher de l’eau. Le sanctuaire était toujours en ruines, mais cette fois, nous ne serions pas dérangés et capturés par les ss’raks.

« Attends, » Kyou-san déclara enfin quelque chose, mais sa voix semblait suspecte. « Quelque chose ne va pas. »

« D’accord, laisse-moi vérifier, » j’avais utilisé mes sens améliorés et j’avais activé toutes les compétences de perception que je connaissais, mais il n’y avait rien de suspect ici. « Tu l’imagines, c’est tout. »

« Non, » déclara Kyou-san.

« ... » Je déteste cette obstination. « Pourquoi ? »

« Intuition féminine, » déclara-t-elle.

« Écoute, il n’y a rien. Tu es peut-être tendue, mais tant que je suis ici, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. » Alors que je me retournais, Kyou-san avait saisi mon poignet.

« Ne pars pas, » demanda-t-elle.

« Pff... Oublions tout ça, d’accord ? Si cela tu fais te sentir mieux, j’utiliserai tout mon répertoire de compétences de Furtivité, de sorte que cela te rassure. Je reviendrai vite. » J’étais parti et j’avais utilisé Furtivité et Neutralisation des Odeurs.

C’était tellement stupide ! J’étais complètement rétabli, j’avais récupéré tout mon équipement et j’étais un personnage de haut niveau. Tant qu’il n’y avait pas de Muaotef, rien ne pouvait être dangereux pour moi ici.

Je m’étais faufilé dans le sanctuaire et maintenant je me tenais devant le bassin de la source. Maintenant, je n’avais plus qu’à aller chercher de l’eau avec une fiole et nous en aurions fini ici.

Soudain, un son perçant traversa mon corps et ma vision s’estompa. La douleur me fendait la tête ! J’avais trébuché et étais tombé, incapable de maintenir mon équilibre. Je pensais même qu’il y avait du sang qui sortait de mes oreilles.

Les dommages à mes PV et aux PE n’étaient pas très importants, mais il y avait des états inquiétants. Sourd, Étourdi et Assommé. Il s’agit de malus lié au son.

Mes visions s’éclaircissaient un peu et j’avais alors vu plusieurs ss’raks devant moi. De plus, l’un d’eux avait plus de deux mètres de haut. Il s’agissait de la Voix de Muaotef. Merde, cela m’était complètement sorti de la tête. Il menait un groupe de cinq, les quatre autres étaient très larges et musclés et semblaient très habiles à utiliser les masses qu’ils tenaient.

Je ne pouvais pas entendre ce que la Voix me disait, mais ce n’était probablement qu’un discours sur la vengeance, sa grandeur et la manière qu’il avait utilisées pour m’attaquer sans que je m’en aperçoive. Seule la dernière partie serait intéressante.

Mais pour l’instant, je devrais me concentrer sur le fait de rester en vie. Les quatre guerriers m’entouraient et manipulaient leurs armes dans une intention évidente.

 

☆☆☆

 

Moi, Momokawa Kyou, je n’arrêtais pas de soupirer. Il y avait tellement de choses que je devais dire, mais en regardant Ken, je ne disais rien du tout. C’était comme si mon désir de lui dire tout ça avait disparu.

Et même si je lui disais quelque chose, il ne m’écouterait certainement pas. J’avais vraiment un mauvais pressentiment quant à ce sanctuaire. Cette fois, c’était différent de la première fois, où les signes étaient évidents. Cette fois-ci, c’était plus comme s’il y avait quelque chose dans l’air, un sentiment malicieux qui était dirigé vers nous.

Mais après tout, il y était allé. Il était trop têtu et obstiné. Il faisait toujours ce qu’il voulait, au lieu de considérer les opinions des autres.

Je ne voulais pas me mettre dans un autre danger, alors j’avais tout simplement attendu. Mais le moins que je peux faire pour confirmer mes soupçons était de garder mes yeux fixés sur son statut. Même s’il s’agissait d’une malédiction, cet effet pouvait s’avérer utile. Mais quand je pensais au reste, c’était pour la plupart un cauchemar.

Je l’avais appelé quand j’avais vu son statut changé.

Il venait d’encaisser de dégâts, et trois effets négatifs s’étaient appliqués sur lui.

Ken était dans le bâtiment de la source, donc je ne pouvais pas le voir depuis où j’étais en ce moment. Mais dans tous les cas, je devrais normalement entendre quelque chose à cette distance. Donc cela voulait dire qu’il s’agissait cette fois-ci d’un danger silencieux.

Je devrais peut-être m’enfuir. La malédiction était peut-être horrible, mais elle m’avait permis d’acquérir un certain nombre de niveaux. Je devrais maintenant être capable d’affronter la plupart des monstres par moi-même, quand je retournerai à Esse. Je pourrais rejoindre Masahiko-kun et mes autres amis, car mon niveau devrait maintenant suffire.

Il n’y avait aucun gain pour moi à aller aider Ken. C’était après tout seulement un risque inutile. Il n’y aurait probablement pas de compensation, seulement plus de ses pleurnicheries constantes de sa part.

Mais il y avait toujours la malédiction, et je ne savais comment ça marcherait s’il venait à mourir.

Mais il y avait autre chose qui était présent et c’était le sens des responsabilités.

Ken et moi étions des partenaires dans cette expédition et, en fin de compte, la plupart des choses que j’avais faites dans le groupe jusqu’à présent avaient été la guérison et la cuisine. Eh bien, j’avais tué ce Ss’rak dans le temple, mais c’était un coup de tête et je n’avais vraiment pas envie de le répéter une nouvelle fois.

Et du côté de Ken ? Il m’avait constamment protégée, il m’avait donné des conseils vraiment utiles et quand j’en avais marre de tout et que je voulais abandonner, il avait pris les choses en main et nous avait permis de traverser les dangers du gouffre. Même si la protection et les conseils faisaient partie de l’accord, il s’était chargé de la plupart des fardeaux de lui-même sans rien demander.

Il... est quand même avec moi.

Mais ne soyons pas fous. Je le surveillais et s’il n’y avait aucune raison de s’impliquer, je ne le serais pas. Si c’était trop dangereux, je pouvais toujours m’enfuir.

Lentement, j’étais entrée sur la pointe des pieds dans le bâtiment. Dans des moments comme ça, j’aimerais avoir la capacité de Furtivité.

Je n’entendais toujours pas de bruit. Il était fort probable que je n’avais qu’à traverser le bâtiment pour arriver à la source.

Je m’étais glissée après ça par une porte ouverte et soudain, comme un interrupteur de télévision qui venait d’être enclenché, des voix pouvaient être entendues : « magie, meztener zol ! »

Je connais cette voix. C’était celle de la Voix de Muaotef, ou plutôt le lézard qui s’appelait comme ça. Ken n’aurait pas dû le frapper. Une autre de ses actions illogiques et extrêmes. Il avait probablement craqué pour une raison idiote.

J’avais donc observé attentivement dans la zone ce qu’il y avait. Il y avait l’arrivée de la source, qui était entourée par le sanctuaire.

C’était là que se trouvait Ken, qui était par terre et manifestement incapable de bouger. Quatre hommes-lézards l’entouraient, tous armés d’une arme contondante.

Je crois qu’on les appelait des masses. Mais le nom n’avait pas d’importance surtout qu’elles étaient sûrement capables de casser des os avec facilité.

Je ne savais pas comment fonctionnait le système du héros avec des os cassés. Est-ce qu’il considérerait les os brisés comme étant simplement des dommages causés aux PV ou cela ajouterait-il un état « Membre Brisé » ? Si c’était ce dernier cas, je ne pourrais pas le soigner à l’heure actuelle. Elle n’avait pas de sort pour ça.

La Voix avait probablement utilisé un peu de magie pour rendre une certaine zone insonorisée et comme Ken comptait trop sur ses compétences, il était tombé dans leur piège. C’était seulement sa faute vu qu’il n’avait pas tenu compte de mes avertissements, donc je n’avais aucune raison de l’aider.

S’il mourait, cette malédiction présente sur moi pourrait être annulée.

...

J’avais alors plissé mes yeux puis j’avais regardé dans mon sac à dos. Nous avions tous les deux un Inventaire partagé, donc il y avait peut-être un de ses articles qui s’avérerait utile.

Il y avait encore ces bombes que Ken avait utilisées contre le patriarche. J’en avais mis dans mes poches. Elles devraient s’avérer utiles.

J’étais sur le point de faire quelque chose de vraiment stupide, n’est-ce pas ? Passons à autre chose.

J’avais chargé, ne regardant que ma cible. Puis je lui avais donné un coup de pied, directement dans l’estomac. Cela avait suffi à le laisser voler sur une courte distance, directement dans la source d’eau. Est-ce que c’était ma plus grande Force qui avait fait ça ? Ou bien, était-ce parce que j’étais plutôt bonne dans ça ?

En passant, ma cible était Ken.

 

Vous gagnez 3 PMA.

Même si vous avez sauvé le bien-être de votre mari, votre méthode est tout à fait discutable.

 

La ferme !

Pendant que les hommes-lézards se demandaient encore ce qui se passait, j’avais jeté une bombe en plein sur le visage de la Voix. Quelle mauvaise odeur ! Même à cette distance, cela me donnait mal à la tête !

Du côté de la Voix, par contre, il toussait et gémissait.

J’avais esquivé une masse qui voulait me frapper, puis avais dégainé mon poignard et je l’avais poussé vers le bras de l’homme-lézard qui m’attaquait. Cela l’avait coupé, mais c’était trop superficiel. Comme je le pensais, avec mes Classes, il n’y avait aucune chance que je puisse les blesser sérieusement avec une telle attaque.

Mais ça se passait toujours mieux que je ne le pensais. Donc c’était cela qui se produisait quand vous gagniez des niveaux. J’étais déjà une personne assez athlétique, mais mon corps était si léger et bougeait si bien que j’avais l’impression de marcher dans les airs.

C’est donc à ça que ressemble un héros.

J’avais lancé une bombe fumigène, je voulais ainsi obtenir un peu de dissimulation, pour que les gardes ne puissent pas m’attaquer en équipe. Les hommes de main n’étaient pas importants, seule la Voix l’était. Comment Ken l’avait-il déjà appelé... Un Boss ? Il était important de s’en débarrasser le plus rapidement.

La Voix était encore abasourdie par la bombe puante et d’un geste rapide, je m’étais placée devant lui. Puis je l’avais poignardé avec mon couteau. Une coupure profonde avait été faite juste dans son estomac. Ah, ces couteaux étaient plutôt bons quand on attaquait des ennemis immobiles.

Il n’était pas content : « Toooiii meurttt ! » Et il avait inhalé.

« Poussée Rapide ! » La région des poumons de la Voix avait alors été percée d’une lance. « Plus de magie sonore, » Ken, mouillé par l’eau de la source, se tenait juste à côté de moi. Le choix parfait du bon moment pour son intervention semblait annuler mon dégoût habituel. Ainsi, il peut paraître bien, quand il travaille dur.

 

Vous gagnez 2 PMA.

Avec un minutage parfait, votre chevalier blanc sur son cheval arrive et écrase le monstre. Vous avez de la chance d’avoir un mari si fiable.

 

Il n’était pas vraiment quelque chose proche du chevalier, mais au moins, il était moins Ken que d’habitude. Peut-être qu’il pourrait donner une impression positive, s’il avait vraiment dit quelque chose de cool. Comme « Vous ne ferez pas de mal à mon compagnon » ou « C’est malhonnête de faire du mal à une fille ». Non, avec ce dernier, mon niveau de dégoût envers lui franchirait le plafond.

« Tu es en retard, » déclarai-je. C’est irritant que je ressente un sentiment de soulagement que maintenant que Ken était à mes côtés. Il était empli de défaut et ne faisait sentir personne en sécurité, mais d’une manière ou d’une autre, il était devenu vraiment fiable. Du moins, ce n’était pas vraiment énorme et c’était le cas seulement jusqu’à ce qu’il fasse quelque chose de stupide, ce qui arrivait bien trop fréquemment à mon goût.

« J’ai failli me noyer. » Il avait alors donné un coup de pied à la Voix empalée par son arme, le lézard respirait durement sur le sol, hors du combat. « Mais, merci. »

J’avais donné un coup de pied à Ken pour le faire tomber dans la source, puisque l’eau avait des propriétés curatives et aussi pour plusieurs autres raisons. La première était que j’avais beaucoup de stress, et j’avais donc besoin d’un exutoire et Ken était parfait pour ça vu qu’il était responsable de tout cela.

Peut-être que l’effet de guérison était la chose qui lui avait permis de se rétablir ou peut-être que ses conditions s’étaient juste dissipées avec le temps. Mais finalement, il était arrivé à temps. Disons que c’était intentionnel. Oui, absolument, il n’y avait aucun doute à ce sujet.

De dedans la fumée, les quatre gardes s’approchèrent de nous, mais Ken les avait alors assommés avec un Tourbillon et avait suivi ça avec une Poussée Rapide pour empaler l’un des combattants ennemis, le rendant incapable de se battre. Deux de moins, il en restait trois.

Si fort.

Mais cela suffisait. Si Ken en neutralisait un autre, il serait difficile pour eux de battre en retraite, puisqu’ils ne pourraient pas porter les blessés. « Ken, attends. »

Il m’avait regardée d’un air déconcerté. « Pourquoi ? »

« Si nous tuons ses serviteurs, Muaotef pourrait être mécontent. Laissez-les partir. » Un frisson traversa mon corps quand j’avais mentionné le nom du dragon. Muaotef était comme une force primitive, nous rappelant qu’il y avait des choses hors de notre contrôle.

Ken avait également frissonné, mais il avait serré sa lance, comme s’il voulait affirmer qu’il était toujours au pouvoir. « Mais ils pourraient revenir ! » Il ne pensait pas d’une manière aussi lucide que d’habitude.

« Écoute-moi maintenant, c’est moi qui commande, » c’est trop stupide d’essayer de discuter avec cet idiot.

« Depuis quand ? » demanda-t-il.

« Depuis le début. » Il était bien trop têtu. En l’ignorant, j’avais parlé aux lézards, qui nous observaient avec une expression inquiète. « Écoutez-moi. On ne veut pas vous tuer, alors vous pouvez partir avec les blessés. Après ça, nous ne nous reverrons plus jamais. Votre chef a besoin de soins médicaux, alors vous devriez décider rapidement quoi faire. »

Quelque chose avait changé dans l’attitude du peuple lézard. C’était étrange. L’hostilité s’était estompée et les trois valides s’étaient fait un signe de la tête. « Je suis d’accord. » J’avais déjà vu quelque chose comme ça quand j’avais demandé aux autres gardes lézards s’ils ne tenaient pas compte de ce que disait Ken et qu’il voulait nous tuer au lieu de nous amener à la Voix.

Il y avait quelque chose qui les faisait agir comme ça. J’avais vraiment besoin de savoir ce que c’était. Cela faisait peut-être partie du système du héros et cela pouvait peut-être être utilisé à volonté.

Mais les lézards ne s’en tenaient pas là : « Voouzzz avez tué Hérozzz de l’unique. Iz honorable combat, mais ss’rak n’oublieront pazzz ! Vouzzz dangereux ! » Le visage de Ken indiquait qu’il était choqué.

Le patriarche était le héros de Muaotef ? Ça n’avait aucun sens. Pourquoi nous racontaient-ils des mensonges si évidents ?

Je surveillais en ce moment Ken, pour pouvoir l’arrêter avant qu’il ne fasse quelque chose de stupide. Encore une fois...

Les trois hommes-lézards valides avaient porté les deux autres et ils avaient grimpé sur une falaise d’où provenait la source. Ken les regarda avec hostilité, mais ne les attaqua pas. « Ça ne me semble pas bien de faire ça. »

« Tu ne peux pas éliminer tous tes problèmes ainsi. C’était juste une vengeance quant à tes actions précédentes, » avais-je dit.

« Pff... » Il avait évité après ça tout contact visuel. Donc il pourrait quand même se sentir un peu coupable.

J’avais à ce moment-là aussi soupiré, alors que je me sentais vraiment soulagée. J’espérais que je ne reverrais plus jamais ces monstres reptiliens, qu’il s’agisse de lézards ou de dragons.

***

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