Il ne voulait pas être le Centre de l’Attention (LN) – Tome 2 – Chapitre 2 – Partie 7

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Chapitre 2 : La Caverne de Glace et le Secret de la Bête

Partie 7

6 — La véritable identité du renard de glace et ses nouveaux camarades

Le groupe d’Aileen allait bientôt ramener le renard bestialisé — le renard de glace. Il serait probablement sous sa forme d’homme bête, mais je ne pouvais pas être trop sûr avant de l’avoir vu de mes propres yeux.

En tout cas, je pensais qu’il fallait que j’accueille correctement ce Renard de glace dans mon bar, parce qu’il aurait pu devenir méfiant envers les humains à cause de l’acte de Galumdoor. Je voulais qu’il pense que, contrairement à Galumdoor, nous n’étions pas en mauvais termes avec les hommes bêtes — au fond, nous voulions juste construire une relation amicale.

Je ne savais pas si ça allait bien se passer. De plus, ce n’était pas non plus comme si j’avais chaque fois fait des recherches sur mes clients avant même qu’ils ne visitent mon bar afin de les accueillir amicalement.

Même sans savoir si cela allait réussir, j’avais épuisé toutes les options possibles. C’était mon seul travail pendant que j’attendais au bar, après avoir confié tout le reste au groupe d’Aileen.

Un renard, hein… Ce serait bien si je pouvais trouver quelque chose qui lui plaise.

J’étais entré dans une épicerie pas trop populaire, mais réputée, qui était située dans un endroit bien discret appelé « Épicerie Cardilla » sur la 10e rue. Je pensais que le magasin qui avait fait le tour d’Albein pour rassembler divers ingrédients aurait la chose que je cherchais.

Environ une heure avant l’ouverture du service de nuit du bar, le groupe d’Aileen était revenu avec le Renard de Glace — avec Zect Crucifer.

« Grand Frère, nous sommes revenus ! Aileen-san l’a fait ! »

« On est là, Queue. Je l’ai en quelque sorte ramenée. J’ai aussi enlevé son collier, » déclara Aileen.

« Ouais, bon travail… Donc cette fille est le Renard de Glace… n’est-ce pas ? » demandai-je.

Zect portait une jeune fille qui avait une queue. Elle était couverte par, ce qui semblait être le pardessus de Zect. Elle ronflait tout en étant portée sans même se réveiller. Mais ses longs cils tremblaient, ce qui signifiait qu’elle avait commencé à reprendre connaissance avant de venir ici.

Zect venait seulement de me voir, moi qui buvais avec lui l’autre jour, comme étant le maître de la guilde, et il avait légèrement ouvert les yeux plus grands. Bien que ce ne fût que pour un moment, il avait retrouvé son visage habituel sans expression après.

« Donc vous étiez… le Maître de la Guilde ? Je croyais que vous n’étiez qu’un client ici. On dirait que j’ai des trous pour les yeux, » déclara Zect.

« Non, pas de soucis, je suis aussi désolé de ne pas m’être présenté correctement la dernière fois, » répondis-je.

« Non. Je suis celui qui devrait être désolé de vous avoir menacé. Sans l’aide de cette guilde, j’aurais probablement fait quelque chose d’irréversible. S’il vous plaît, pardonnez-moi pour toutes les actions grossières que j’ai faites, » déclara Zect.

Zect s’inclina profondément en portant la jeune fille. J’avais amplement pu voir que Zect et la jeune fille étaient en bons termes l’un avec l’autre.

« Ne t’inquiète pas pour ça, Zect. Grâce à toi, nous pouvons maintenant prouver les méfaits de la société Galumdoor. Je n’ai pas l’intention de les laisser partir sans payer. »

« … Voulez-vous dire que vous avez des preuves qu’ils capturent des hommes bêtes et les vendent comme animaux ? » demanda Zect.

Verlaine avait répondu à la question de Zect à ma place. Elle était en tenue de bonne, et aujourd’hui elle portait des lunettes — j’avais discuté avec elle du fait que Mylarka les portait quand j’étais allé à l’Académie de Magie, il semble donc qu’elle se soit intéressée à elles.

« Sur la base des résultats des enquêtes de notre guilde, nous avons constaté que les animaux rares vendus par la compagnie Galumdoor sont, en fait, des hommes bêtes. Une enquête sur l’entreprise devrait avoir lieu dès que nous les signalons aux responsables, » déclara Verlaine.

« Je vois. Donc Galumdoor ne vendait pas les hommes bêtes sans savoir qu’ils étaient des bêtes humaines, mais ils ont eux-mêmes capturé les hommes bêtes… Ils sont assez proches de ma guilde, donc je n’ai pas pu les interroger. Si vous avez trouvé des preuves, cela signifie qu’ils ne pourront pas éviter le problème, » déclara Zect.

« Qu’est-ce que tu veux dire ? Quels sont les liens entre Galumdoor et ta guilde ? » demandai-je.

Zect baissa les yeux, semblant être dans ses pensées. Je pouvais comprendre qu’il soit difficile de révéler des informations sur sa propre guilde, mais je ne pouvais pas laisser passer cela.

— Au moment où je me demandais si le silence allait continuer. Une voix claire avait déchiré le silence.

« Frère, s’il te plaît, ne cache plus rien. Cet homme est la raison pour laquelle je suis toujours en vie. »

Est-ce la façon unique de parler des Foxries ? Le modèle de discours de la fille était unique en son genre [1]. Elle était descendue des bras de Zect alors qu’elle portait encore le manteau.

La fille était assez petite pour que je doive la regarder en bas pour la voir — bien qu’elle soit pieds nus, cela ne la dérangeait pas, et elle me regardait avec ses yeux ronds. Elle avait baissé le capuchon du manteau, et deux oreilles de renard avaient semblé poussées sur sa tête.

« Frère… ? Zect ressemble à un humain, mais si c’est ton frère…, » déclarai-je.

« Ravie de vous rencontrer, je m’appelle Mizuha. Il est mon demi-frère d’une autre mère, » répondit-elle.

Elle était polie, s’inclinant non seulement devant moi, mais aussi devant les autres personnes présentes. Zect était toujours sans expression — en fait, on aurait dit qu’il s’occupait de sa sœur, qui se prosternait, comme d’un frère. Quoi qu’il en soit, j’avais été surpris au moment où elle avait déclaré qu’ils étaient frère et sœur, car le fait de les regarder ne montrait aucun semblant de cela du tout.

« … Mon père est un Foxries. Et ma mère est une humaine. Et à cause de cela, il était incertain que je naisse en tant qu’humain, homme bête ou moitié d’humain. Mais je suis né comme le premier, et j’ai pris ma couleur de cheveux du côté de mon père, » déclara Zect.

« C’est pour ça que ça avait l’air un peu noir bleuté…, » déclarai-je.

Bien que le fait d’avoir des cheveux noirs bleutés soit unique, il n’était pas possible de le désigner comme un homme-bête à partir de ce seul fait.

Verlaine ne s’en était pas non plus rendu compte, il était donc probablement impossible de discerner de son apparence que du sang d’homme bête coulait dans les veines de Zect.

« Cependant, jeune fille… Mizuha, tu ne sembles pas avoir les caractéristiques de ton frère ? » demandai-je.

« C’est parce que ma mère est aussi une Foxries. Chez les Foxries, il y a de rares cas où les traits d’un ancêtre apparaîtront… et ils auront le pouvoir de se transformer en bête. Aileen-san, je suis désolée pour les ennuis que j’ai causés il y a un moment, » déclara Mizuha.

« Ça ne me dérange pas, alors ne t’inquiète pas, vraiment. Plus important, t’es-tu blessée, Mizuha-chan ? C’était la première fois que je me battais contre quelqu’un d’aussi fort depuis longtemps, alors j’ai un peu exagéré…, » déclara Aileen.

« Pas du tout. Je pouvais sentir qu’Aileen-san se retenait même sous ma forme de bête. Quand vous avez coupé le collier qui était sur moi, je me suis sentie mieux et je suis revenue à l’ancien moi. Avant qu’Aileen-san et son groupe ne viennent, j’étais inquiète de savoir si je pouvais revenir à mon ancien moi ou non, et j’ai lentement perdu le contrôle de mon propre corps…, » déclara Mizuha.

Elle avait traversé beaucoup de choses, alors que ses yeux se mettaient à pleurer. Aileen s’était mise à genoux et l’avait serrée dans ses bras, puis elle lui avait frotté la tête tout en lui tapotant légèrement le dos.

« Notre village natal est situé au cœur d’une montagne enneigée. Parce que ma petite sœur est née avec cette apparence et à cause de sa capacité spéciale, elle n’avait pas du tout été autorisée à quitter le village. Malgré tout, elle voulait quitter le village au moins une fois, et le chef de notre tribu l’a écoutée… mais au lieu d’aller à la capitale immédiatement, elle aurait dû reconsidérer ses options. Cela ne serait jamais arrivé si elle avait plutôt visité une ville à la campagne…, » déclara Zect.

« Non, Zect-san, toi et ta sœur n’avez rien fait de mal. Je ne veux pas que vous regrettiez d’être venus à la capitale. Pouvez-vous passer un peu de temps ici jusqu’à ce que vous ayez une idée claire de ce qu’il faut faire ? » demandai-je.

Rester dans la capitale après avoir vécu une telle expérience serait probablement un choix difficile pour lui. Cependant, je ne pouvais pas laisser Mizuha, qui souhaitait aller vers le monde extérieur, revenir au village alors qu’elle était déçue.

« Mon frère ne veut pas décevoir sa guilde, à qui nous sommes redevables pour nous avoir donné des repas et du logement. Mais je ne peux pas rester silencieuse… Celui qui m’a attrapé et qui a prévu de me donner à la compagnie Galumdoor était du Sagittaire d’Azur… »

« … Tu veux dire que quelqu’un au Sagittaire d’Azur a vu ta forme bestialisée ? » demandai-je.

« O-Oui… Si la pleine lune est en cours, mon corps va se bestialiser tout seul… et quand cela est arrivé…, » expliqua-t-elle.

Zect avait écouté les paroles de Mizuha et avait fermé les yeux.

Il ne l’avait jamais su — il avait travaillé au Sagittaire d’Azur parce qu’il avait confiance en eux. C’est pourquoi, après avoir écouté l’histoire de sa petite sœur et appris que sa guilde l’avait trahi, il était maintenant rempli de rage.

« Il semble que nous allons devoir faire une autre punition, ouais ? On pourrait même perdre une de nos guildes rivales après la punition, » déclarai-je.

« … Je n’ai pas l’intention de déranger cette guilde plus que je ne l’ai fait. Je vais demander au maître de la guilde du Sagittaire d’Azur de me dire la vérité, » déclara Zect.

« Donc tu prévois de t’en occuper toi-même ? Je pense cependant personnellement que tu devrais les laisser être jugés par les fonctionnaires, » déclarai-je.

« Vous comptez m’arrêter ? » demanda Zect.

« Non. Nous ne pouvons pas intervenir, quoi qu’il leur arrive avant que leurs crimes ne soient révélés, » répondis-je.

Un conflit entre guildes n’était pas sans précédent. Il s’agissait surtout de conflits entre individus, mais il y avait aussi des conflits entre guildes.

S’il s’avérait que ma guilde est en conflit avec le Sagittaire d’Azur, cela limiterait les actions que les deux guildes pourraient entreprendre. Parce qu’un conflit entre les guildes était considéré comme un événement qui pouvait mettre la capitale en désordre.

— Bien que néanmoins, je ne pouvais pas ne rien faire.

« Mais maintenant que je connais la situation, j’aimerais que toi et ta sœur restiez en sécurité. Pendant que vous faites ça, quelqu’un de ma guilde leur rendra visite. Laissez-moi au moins prendre mes responsabilités de cette façon, » déclarai-je.

« … Responsabilité, vous dites ? J’avais été unilatéralement impoli envers vous tous. Et même si je me suis excusé et que nous avons mis tout ça derrière nous, il n’y a rien dont cette guilde aurait besoin de prendre la responsabilité…, » déclara Zect.

« Au départ, nous avions aussi l’intention de capturer le Renard de Glace en raison de la demande qui nous est parvenue de la société Galumdoor sans connaître leurs arrière-pensées. Maintenant que la demande a été effectivement annulée, alors nous, qui avons amené le renard de glace ici, je crois que nous devrions assumer la responsabilité de son avancement. C’est ce que nous, de cette guilde, croyons être notre responsabilité, et c’est aussi la volonté du Maître de la Guilde, » déclara Verlaine.

Zect fixa Verlaine avec un regard d’incrédulité. C’était tout à fait naturel, même moi je sentais que je disais des choses qui me faisaient passer pour une personne trop gentille.

« Laisse-moi mettre ça au clair. Je veux quelqu’un de capable comme toi. Je veux aussi créer un environnement où les hommes bêtes ne se sentiront pas discriminés. Je crois que c’est possible même sans avoir recours à la politique publique. La capitale deviendra un lieu de bons souvenirs pour ta sœur. Peux-tu me laisser faire ça ? » demandai-je.

« … Ukh, Grand Frère, vous êtes un tel... »

« Même si je pensais que vous buviez tout le temps… vous avez pensé à quelque chose d’aussi gros que ça…, » déclara Zect.

« Comme on s’y attend de la part du frère aîné de Timis-sama… Je ressens une dette incommensurable et un sentiment d’admiration envers vous. »

Je voulais dire à Rigel et aux deux autres de ne pas me mettre sur un piédestal aussi haut, mais je ne pouvais pas balancer le sujet comme une blague comme ça.

J’avais tendu ma main droite à Zect. Il était resté silencieux — mais après un petit moment, Mizuha avait tiré sur la main de son frère, et avait fait en sorte que sa main serre la mienne.

« Je suis Mizuha Crucifer. Si vous voulez bien nous pardonner, mon frère et moi, laissez-nous travailler chez vous, » déclara-t-elle.

« … Mizuha, tu te comportes comme une enfant gâtée. Si on pense à ce que cette guilde a fait pour nous jusqu’à présent, tout ce qu’on pourrait faire de plus serait…, » déclara Zect.

« Si tu veux, je veux que tu travailles au Verseau d’Argent pendant que tu restes dans la capitale. Je peux te promettre un meilleur salaire qui convient à tes capacités par rapport à la guilde dans laquelle tu es en ce moment. Je vais aussi préparer une chambre où tu pourras vivre en toute sécurité avec ta sœur. De plus, je ne dirige pas une œuvre de charité ici, donc tu n’as pas besoin de te sentir modeste, » répondis-je.

Tout le monde dans la salle retenait son souffle, anxieux de savoir si les négociations allaient aboutir.

En moins de temps que je l’avais prévu, Zect avait saisi ma main. Les gantelets qu’il avait équipés, utilisés depuis longtemps, témoignaient de sa riche expérience de combat.

« Je commencerai à travailler dans cette guilde quand les choses se seront calmées. S’il vous plaît, traitez-nous bien, Maître de Guilde, » déclara Zect.

Zect ne souriait pas, mais ses paroles étaient aussi honnêtes qu’elles pouvaient l’être. Sa petite sœur, Mizuha, le regarda et lui fit un sourire heureux.

Avec une seule erreur, Zect aurait pu blesser sa propre sœur sans connaître le moyen de la sauver. Il faudrait que je prenne les mesures qui s’imposent pour punir les gens qui leur avaient fait subir cela.

Notes

  • 1 Elle se fait appeler Uchi et appelle Zect Ani-ue, ce qui est une façon d’appeler son grand frère avec respect. Elle parle aussi en léger dialecte du Kansai.

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre.

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