Il ne voulait pas être le Centre de l’Attention (LN) – Tome 2 – Chapitre 2

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Chapitre 2 : La Caverne de Glace et le Secret de la Bête

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Chapitre 2 : La Caverne de Glace et le Secret de la Bête

Partie 1

1 — Renard des glaces et la Rabirim

J’avais appelé Rieza, un membre des services de renseignements. Elle s’était mêlée aux clients et je lui avais demandé des renseignements sur le négociant en animaux qui avait déposé la demande.

Rieza m’avait donné l’information de façon à ce que les autres clients ne la remarquent pas afin de respecter ma politique.

« J’ai une histoire intéressante. Mais peut-être que tu peux d’abord desserrer mes lèvres en m’offrant un verre ou deux. Qu’en dis-tu, Onii-san ? » demanda Rieza.

« Quoi, es-tu déjà saoule ? Si quelque chose est arrivé, alors je t’écouterai au moins, » répondis-je.

« Bien, s’il te plaît, écoute. On dirait qu’aucun autre gars à part Onii-san ne veut écouter mon histoire… Haaah, je me demande un truc. Quand aurai-je moi-même une rencontre fatidique ? » demanda-t-elle.

Il semblait que Rieza ne savait pas qu’elle avait gagné en popularité parmi les membres masculins de la guilde. Ce qui était étrange, c’est qu’il n’y avait pas vraiment beaucoup de garçons la plupart du temps autour d’elle, donc elle était probablement encore célibataire.

Cody avait cédé son siège à Rieza avec prévenance et s’était installée à côté d’elle.

« Cet autre Onii-san est si cool que tu es difficile à approcher. Comment dire, tu me sembles trop éblouissante d’élégance par rapport à une roturière comme moi, » déclara Rieza.

« Ce n’est pas vrai. Je me sens bien et je me saoule avec de l’alcool normal, comme ce monsieur là, » répondit Cody.

« Les autres ont dit que la bière de ce bar est particulièrement bonne, mais j’aime davantage la liqueur de ce bar qui ressemble à du jus. Je ne pouvais pas m’arrêter de le boire après l’avoir goûté une fois, » déclara Rieza.

Eh bien, si c’est le cas. J’avais donné ma commande à Verlaine. Rieza était un peu faible quant à l’alcool, alors je lui avais donné un mélange de liqueur d’un fruit appelé Gemme Violette et beaucoup de petit-lait. Le petit lait se gâtait assez rapidement quand il n’était pas réfrigéré, alors c’était l’un des menus uniques de mon bar.

« Wôw… C’est joli. Tu sais vraiment beaucoup de choses qui rendent les femmes heureuses, n’est-ce pas ? » déclara Rieza.

« Pas seulement les femmes, » je voulais lui faire réviser ce qu’elle disait, mais je ne pouvais pas le dire pour le moment car je faisais semblant d’être un simple client. Elle avait dit ça pour plaisanter parce qu’elle savait que c’était moi qui l’avais commandé pour elle.

Mais elle semblait vraiment aimer le goût, elle amena le verre à ses lèvres et l’engloutit de manière audible avec sa gorge blanche, et posa la paume de sa main sur sa joue en pure extase.

« Haaah, c’est génial… C’est pour ça que je ne peux pas m’empêcher de venir dans ce bar ! » déclara Rieza.

« Cela aide aussi quand on se saoule pour ne pas tituber sur le chemin du retour. Maître du bar, apporte-moi de la limonade rafraîchissante, » déclarai-je.

C’était une boisson faite de jus pressé mélangé à de l’eau de source, elle avait pour effet de rendre plus rapidement sobre celui qui la buvait.

Il était également faible en sucre, de sorte que de nombreux clients avaient commandé cette boisson pour clore leur nuit. Il s’agissait d’une boisson conçue pour que les clients puissent s’occuper de leur travail le lendemain sans problèmes liés à une gueule de bois, et qui les rendait également plus susceptibles de se rendre à nouveau au bar. En raison de cela, je l’avais fait payer huit pièces de cuivre, à peine assez pour couvrir le coût.

Cody l’avait regardée, et avait commandé le même verre. Puis elle m’avait regardé avec un sourire ironique.

« Je pourrais te déranger si je buvais jusqu’à ce que je sois ivre, après tout. Hnm… délicieux. Wôw, je n’aurais jamais pensé qu’il y aurait de l’alcool avec un arrière-goût aussi doux, » déclara Cody.

« Monsieur beauté, est-ce la première fois que tu bois ça ? » demanda Rieza.

« Haha… Répondre à cela me ferait paraître arrogant. De toute façon, tu me laisseras écouter ton histoire intéressante, n’est-ce pas ? » demanda Cody.

Cody avait agi comme représentant aujourd’hui. Je commençais à être à court de choses à faire autres que de me saouler, mais je supposais que c’était bien tant que cela signifiait qu’il n’y avait pas de difficultés.

Je ne me sentirais pas si gêné si Cody était un garçon, mais le fait d’avoir une fille qui m’aide autant m’avait fait voir les choses d’un point de vue différent et m’avait fait m’excuser de l’avoir tant accablée. Afin de me concentrer, j’avais légèrement giflé mes joues là où Cody ne pouvait pas voir.

« Donc vous voyez, c’est à propos des animaux. Il faut acheter un animal à un marchand d’animaux si on veut en garder un dans la capitale. Il y a beaucoup de problèmes comme les maladies contagieuses si vous voulez garder un animal non enregistré, donc les seuls animaux autorisés dans la capitale sont ceux qui ont été inspectés, » déclara Rieza.

L’oiseau féérique que Mylarka avait reçu du roi n’avait pas posé de problème, car il avait été inspecté lorsque le roi le lui avait donné. Les dragons de feu sur lesquels Mylarka et moi avions été étaient également bien parce que l’aînée Shura du pâturage avait enquêté sur les maladies propres aux dragons et il s’était assuré au préalable qu’ils étaient complètement sains.

« De plus, l’élevage d’animaux dans la capitale est également assez coûteux. La raison pour laquelle l’élevage d’animaux de compagnie est populaire dans la capitale est que les nobles voulaient des animaux dont ils pouvaient s’occuper. Mais pour ça, ils auraient pu prendre un chien, un loup bien que ce soit assez rare, ou un chaton… Les animaux de compagnie ordinaires comme ceux-là ne sont pas très populaires. Dans cette optique, il va de soi que les commerçants d’animaux voudraient capturer les animaux les plus rares, » déclara Rieza.

« C’est… plus comme vendre des trésors rares plutôt que des animaux de compagnie, » déclara Cody.

« Je sais. Ils ont donc commencé à se faire concurrence pour les animaux rares, et même à se quereller entre eux. La société de commerce d’animaux appelée Galumdoor est célèbre, mais j’ai entendu dire qu’elle se concentrait uniquement sur la manipulation d’animaux rares, et qu’elle en a beaucoup profité. Mais il y a cette mauvaise rumeur qui circule à leur sujet, vous voyez…, » déclara Rieza.

Même moi, j’en savais beaucoup grâce à mes précédentes enquêtes.

La compagnie Weltem qui fréquentait mon bar avait aussi des animaux comme marchandise. Je lui avais donc demandé qui fournissait ces animaux rares à la société Galumdoor, car mes recherches avaient été vaines lorsque j’avais cherché leur fournisseur.

Les informations que j’avais jusqu’à présent n’indiquaient pas que la société Galumdoor avait commis des méfaits.

Cependant, Zect était fixé sur l’animal que la société Galumdoor avait laissé en liberté. Est-ce parce que c’était un animal rare ? — Non, j’avais senti qu’il y avait autre chose, une raison plus concrète.

« Rieza-sama, quelle est cette “mauvaise rumeur” dont vous parlez… ? »

Verlaine l’avait exhortée à continuer. Rieza avait continué après avoir mouillé sa gorge.

« C’est quelque chose que j’ai entendu aujourd’hui. Donc il y a quelque temps, Galumdoor a reçu une cargaison d’un Renard de Glace, et ils prévoient de le vendre à un certain noble. Mais personne n’a jamais vu un animal comme ça, c’est quelque chose comme une bête fantomatique. Et la fourrure de ce renard est apparemment similaire à la fourrure d’une certaine race d’homme bête. »

La conversation était devenue un peu spécifique, mais les autres clients ne nous écoutaient pas, alors tout allait bien. Rieza avait probablement pensé que la gravité de la situation ne serait pas correctement transmise si elle continuait avec des expressions détournées.

« Une certaine race… voulez-vous dire les Foxries, les Renards Bleus ? Je crois que d’après son nom, Renard de Glace, sa couleur de fourrure serait proche de la couleur bleue…, » demanda Verlaine.

« Mlle la Barmaid, en savez-vous beaucoup sur eux ? C’est ce que j’ai entendu, mais je ne suis pas sûre…, » déclara Rieza.

La Race des Renards Bleus. Rien qu’en entendant leur nom, on pourrait supposer qu’ils possèdent des traits de renard et une fourrure de couleur bleuâtre.

« Haah, c’est tout pour mon histoire intéressante. Désolée que ça ait traîné en longueur, » déclara Rieza.

« Pas du tout, c’était une conversation très stimulante. Rieza-sama, je vous donnerai une récompense “en remerciement pour votre histoire intéressante” par la suite, » déclara Verlaine

« Vraiment ? Merci beaucoup ♪. Je vous recontacterai quand j’aurai d’autres histoires intéressantes ! » déclara Rieza.

« Oui, n’hésitez pas à me parler même si votre histoire intéressante concerne la recherche d’un partenaire masculin, » déclara Verlaine.

Verlaine aimait inopinément ce genre de commérages, elle en savait bien plus que moi sur les relations amoureuses des membres de la guilde. J’avais entendu dire qu’une fois que les femmes membres de la guilde se réunissaient ici, elles parleraient certainement de romance et d’autres choses du genre. Même si j’invitais McKinley et Rigel à prendre un verre, je me contenterais probablement d’écouter les difficultés qu’ils avaient subies dans leurs récents emplois, leurs récentes activités, et de les féliciter pour leur bon travail.

Peut-être que je devrais organiser une soirée un jour, avais-je pensé. Rigel, qui m’appelait toujours son Grand Frère, pouvait probablement arranger cela gentiment, mais les autres ne viendraient probablement pas à moins que je ne les invite moi-même, alors je m’étais senti malheureux.

Je n’avais pas prévu de brancher Rieza avec quelqu’un ou quoi que ce soit. Je n’étais pas en position de me mêler des affaires d’amour de quelqu’un d’autre — je croyais qu’il fallait laisser le destin décider de son partenaire, bien que cette pensée puisse changer une fois que je me serais marié. Bien que je sois conscient que je n’étais pas en position de dire quelque chose de bête comme ça.

« Alors… Queue, que penses-tu de l’histoire de Rieza-san ? » demanda Cody dans un murmure. J’étais en train de penser à autre chose, mais j’avais certainement écouté l’histoire de Rieza, et j’avais aussi un plan en tête.

« C’était une histoire assez intéressante. Il y a vraiment une grande différence entre savoir et ne pas savoir. Je ne peux pas m’arrêter de boire après avoir écouté ce genre d’histoire, » déclarai-je.

« Tu n’es même pas saoul. Tes yeux ont toujours été plus ouverts dans ce bar que ceux de n’importe qui d’autre, tu sais, » déclara Cody.

« Fufu… Bien que tu aies l’air tout le temps somnolent. Te voir les yeux grands ouverts serait un spectacle à contempler. Puisque ça fait longtemps que je n’ai pas vu ça arriver, » déclara Verlaine.

« Ai-je vraiment l’air si endormi… ? C’est comme ça que mes yeux sont normalement, bien que…, » déclarai-je.

J’avais ouvert les yeux un peu plus grands, mais les deux autres s’étaient seulement regardés et avaient ri.

 

***

Cody était rentrée chez elle, j’avais demandé à Rieza d’inviter une certaine personne à la guilde après les heures de fermeture.

C’était la fille qui séjournait normalement au service de renseignement du septième district, le superviseur de Rieza et les autres membres du service de renseignement. Je lui faisais confiance au point qu’elle pouvait être considérée comme le bras droit de ma guilde.

J’avais attendu dans la ruelle derrière le bar alors que le hurlement d’un loup résonnait quelque part au loin. Ce loup est-il aussi un animal gardé après avoir reçu la permission de la capitale ? — Dans des circonstances normales, je n’aurais jamais de telles pensées.

Après un certain temps d’attente, la présence de quelqu’un pouvait être ressentie sans aucun bruit de pas. Les nuages couvraient la lune, et dans les quelques moments d’obscurité qu’elle provoquait, elle apparaissait soudainement. Elle avait un genou au sol et sa tête était basse.

« … Excusez-moi pour l’attente, Maître. Moi, Sakuya Uzuki, je suis maintenant arrivée, » déclara-t-elle.

« Oui, désolé de t’avoir appelée si tard dans la nuit. Merci d’être venue, Sakuya-san, » déclarai-je.

Cheveux et peau blancs, avec des oreilles de lapin, c’était une Rabirim. Elle avait un grain de beauté près de son œil gauche, une beauté froide.

Les Rabirims pouvaient effacer leur présence et entendre des sons qu’un humain ordinaire ne pouvait pas entendre, c’est pourquoi ils étaient une race aux caractéristiques extrêmement appropriées pour les opérations secrètes. Ils avaient également un pouvoir magique élevé compatible avec la magie de l’eau.

De plus, ils avaient normalement des corps très exposés. Les Rabirims portaient une armure avec moins de tissu et montraient moins de timidité par rapport à l’exposition de la peau que les humains.

En plus d’être une beauté irréfutable, on pourrait dire que son manque de timidité était une arme mortelle pour les hommes — si quelqu’un essayait de poser ses mains sur elle en plaisantant, ce ne serait pas bizarre que ce soit sa fin, car elle possédait la puissance d’un rang S.

« Il y a quelque chose que j’aimerais que tu fasses immédiatement. Je veux que tu enquêtes sur un certain endroit, » déclarai-je.

« D’ici ce soir, je suppose. Compris. Avez-vous reçu l’autorisation pour l’enquête ? Ou cette enquête est-elle censée déterrer quelque chose qui servira de preuve ? » demanda-t-elle.

« Désolé, cette affaire tombe dans le dernier cas. Désolé de t’avoir fait faire quelque chose d’illégal comme ça, » déclarai-je.

« Pas besoin. Il n’y a eu aucun cas où les ordres du Maître aient été une erreur. Je vais enquêter sur le lieu suspect, tel est mon devoir, » déclara-t-elle.

Je n’avais pas de raison concrète, c’était pour l’instant une simple supposition.

Pourtant, j’étais confiant — il y avait quelque chose dans la société Galumdoor. Quelque chose qui reliera les Foxries et le Renard de Glace.

« Cette affaire concerne les hommes bêtes. Cela pourrait te mettre un peu mal à l’aise, » déclarai-je.

« Il n’y a aucune raison pour le Maître de se sentir désolé. Vous ne discriminez jamais les hommes bêtes. Cela signifie-t-il que la cible de l’enquête sera la preuve de la discrimination contre les hommes bêtes ? » demanda-t-elle.

« Oui, cependant, je fais des suppositions là. Si nous obtenons des preuves, cela nous aidera à persuader une certaine personne, » déclarai-je.

« Compris. Alors, l’emplacement… est écrit sur ce papier, je vois, » déclara-t-elle.

Sakuya avait activé la dissimulation et avait effacé sa présence. Sa destination étant la société Galumdoor.

Une enquête sous couverture était une méthode assez lourde, mais je n’avais pas d’autre choix que cela. Si tout se passe comme je l’avais prédit, Galumdoor devrait avoir un outil magique pour gérer des hommes bêtes.

« Maître… Est-ce bien ce que je pense ? »

J’étais retourné dans le bar et j’avais rencontré un Verlaine qui m’attendait. Je lui avais dit de se reposer, mais il semblait qu’elle était inquiète et ne s’était pas endormie.

« Donc tu es arrivée à la même conclusion que moi. Parmi les hommes-bêtes, il y a ceux qui peuvent se transformer de leur propre gré en une forme “bestialisée”. Si ces hommes bêtes et ces êtres bestialisés étaient coincés sous cette forme en utilisant un outil magique… »

« La bestialisation bloquée… Je n’ai pas pensé si loin. Je vois, un outil magique… Je pensais simplement qu’ils avaient utilisé une certaine magie pour rendre les hommes bêtes incapables de revenir de la bestialisation. »

Une certaine race d’hommes bêtes — les renards, avec leur fourrure semblable à celle d’un renard des glaces. Le renard des glaces pourrait-il être une bestialisation des renards ? J’avais déduit ceci.

S’il s’agissait à l’origine d’un homme bête, il pouvait être lié à Zect, quelqu’un qu’il connaissait amicalement. C’était quelqu’un avec qui Zect voulait traiter seul sans que les autres guildes s’en mêlent. C’était une raison possible.

« Être capable de fabriquer cet outil magique signifie probablement qu’ils ne sont pas des gens ordinaires. Le fait que Galumdoor mette la main sur cet outil magique ne doit pas non plus être une coïncidence…, » déclara Verlaine.

Au moment où elle avait évoqué cette possibilité, je m’étais souvenu de la figure d’une certaine personne.

Celle qui m’avait appris à fabriquer des outils magiques — mon plus important bienfaiteur.

Si c’était elle, elle pourrait probablement. Cependant, je ne voulais pas que ce soit vrai. Parce que cela voudrait dire qu’elle piétinait le libre arbitre des hommes bêtes en les forçant à rester sous forme de bête.

Néanmoins, je ne pouvais pas rester vague plus longtemps. Avec l’indice de Sélène, je le savais déjà.

« Ce que Sélène a apporté était probablement quelque chose que le Renard des Glaces avait sur son corps. D’après sa forme, c’est une ceinture… un collier, probablement mis sur l’un de ses membres. La magie jetée sur elle était Domination… et une autre. Un peu de magie d’amélioration. »

« Donc tu as trouvé autant de choses à partir d’un pouvoir magique si faible… Maître, où as-tu appris à faire ça… ? » demanda Verlaine.

« … On m’a appris ça il y a longtemps. C’est tout pour l’instant, ne m’en demande pas plus, » déclarai-je.

« Est-ce que c’est si… Je comprends. Je suppose que le Maître a saisi toute l’ampleur de l’affaire, » déclara Verlaine.

J’avais seulement deviné en triant les informations importantes. Je n’avais pas saisi l’ensemble du tableau. Je me sentais encore en conflit avec la véritable identité du créateur de l’outil magique.

D’abord, je devais attendre que Sakuya-san me fasse part de ses conclusions. Si ses conclusions appuyaient mes affirmations, cela voudrait dire que la société Galumdoor, bien qu’elle soit la cliente, avait commis un crime. Ça voudrait dire que je ne devrais pas leur rendre le Renard des glaces, même si je le capturais.

Puis il y avait Zect. Il y avait une bonne chance que le groupe de Raia soit détruit par lui s’ils étaient les seuls à aller à la Caverne de glace. J’avais besoin d’éviter ce résultat à tout prix.

En réalité, je devrais envoyer quelqu’un pour les protéger. Quelqu’un qui pourrait rivaliser avec Zect, alors même si ceux sur lesquels je pouvais compter étaient limités.

***

Partie 2

2 — L’exploratrice élégante et la vérité sur la société

Sakuya se dirigea vers le siège de la compagnie Galumdoor sur la 10e rue sous les ordres de son maître de guilde, Queue.

Son travail était celui d’Explorateur. Ce n’était pas un emploi spécialisé dans les opérations secrètes, mais c’était la meilleure pour enquêter afin d’obtenir des renseignements en secrets, et même les emplois spécialisés dans la collecte de renseignements ne pouvaient pas l’égaler. La Verseau d’Argent n’était pas une guilde spécialisée dans la collecte de renseignements, mais en tant que membre du service de renseignements, elle mettait de l’ordre dans les informations qui arrivaient à la guilde et parfois menait elle-même des enquêtes.

Les Rabirims avaient une durée de vie plus longue que les humains, mais son âge réel n’était pas trop détaché de son apparence. Son âge était inconnu, elle avait cessé de compter son âge en grandissant.

Elle avait rencontré Queue il y a quatre ans à travers un certain événement, et s’était mise au travail dans sa guilde. Sakuya ne s’était jamais intéressée aux rangs jusqu’alors, mais elle avait découvert le système de la force d’aventurier lors de son inscription dans la guilde. Les techniques d’autodéfense qu’elle avait apprises correspondaient déjà à une valeur d’à peu près 10 000, si l’on additionne ses capacités uniques de Rabirim et celles qu’elle avait acquises dans son travail : explorateur, sa valeur totale était de 32 384, et on lui avait attribué le rang d’aventurier de S.

Le nombre de personnes dans la capitale ayant ce genre de force n’atteignait même pas un millier, les rangs SS étaient encore moins nombreux, et les rangs SSS s’apparentaient à des dieux. Sakuya en était consciente, mais les gens ne voyaient pas les choses de la même façon parce que l’équipe de soumission du Seigneur-Démon, et Verlaine, n’avaient pas abusé de leurs pouvoirs.

Bien que cela puisse être le cas, il n’est pas non plus permis de tout laisser à cette personne.

Sakuya avait effacé le bruit de ses pas et sa présence, puis avait placé sur son corps un pardessus gris pour cacher ses vêtements révélateurs. Elle ne laissa pas la vivacité de la nuit du bar interrompre ses pensées, et se dirigea vers sa destination. Personne ne l’avait perçue.

Elle avait bientôt quitté le bar animé et était entrée dans un quartier de la rue où se trouvent des magasins. La Compagnie Galumdoor possédait un quart des magasins de ce quartier.

Il y avait un manoir de deux étages avec un jardin entouré d’une haute clôture pas très loin. Sakuya avait examiné les documents qu’elle avait sous la main, et avait scruté à travers les entrées pour découvrir que l’entreprise avait récemment connu une croissance rapide en raison de la vente d’animaux rares.

Il semble que la supposition du Maître soit exacte. Je peux sentir l’odeur unique des hommes bêtes depuis ce manoir, bien que faible.

Après avoir confirmé que personne ne pouvait la voir, Sakuya avait donné un coup de pied au sol et avait sauté d’un coup. Elle avait franchi la clôture qui faisait deux fois sa hauteur avec un saut périlleux inversé.

Après avoir atterri dans le jardin, Sakuya avait remarqué qu’il y avait des chiens près du manoir.

Les chiens étaient l’ennemi naturel des lapins, mais les Rabirims n’avaient pas peur d’eux. Sakuya courut, tendit une main vers les chiens et murmura une courte incantation.

« Illusion. »

Cette magie, la magie de base de l’illusion, avait montré son effet — les chiens qui couraient férocement vers elle avaient arrêté leur course, s’étaient couchés et avaient montré leur ventre.

Sakuya regarda les chiens d’apparence heureuse et afficha un sourire aimable. Elle trouvait instinctivement les chiens peu intéressants, mais elle les trouvait assez mignons tant qu’ils n’attaquaient pas.

Après avoir neutralisé les chiens, elle se tourna vers l’arrière du manoir. Elle avait alors pointé son regard sur un arbre près du manoir, avait couru en silence sur son tronc et avait sauté facilement sur le toit du manoir.

De l’extérieur, elle avait compris que le manoir possédait un grenier. Sakuya s’était approchée de la fenêtre du grenier, puis avait remarqué quelque chose d’inhabituel.

Il y avait des traces de quelqu’un d’autre ayant infiltré l’endroit. Il y avait des traces qui montraient que quelqu’un avait arraché de force les chaînes qui scellaient la fenêtre de l’extérieur.

Celui qui pouvait faire un tel tour de force était un homme bête — ce n’était pas impossible pour les humains, mais il était peu probable qu’un humain puisse arracher des chaînes d’acier à mains nues sans la magie de renforcement de Queue.

Il y a une chance que l’intrus soit toujours dans cette résidence.

Sakuya avait senti le risque, et s’était suffisamment préparée pour aller au combat. Elle avait lancé la magie de renforcement de l’attaque physique, Oboro-Kasumi. Ce nétait pas la magie d’un explorateur, mais une magie unique des Rabirims.

Elle avait ouvert la fenêtre et avait atterri à l’intérieur sans un bruit. Les yeux rouges de Sakuya pouvaient même voir dans un état d’obscurité quasi totale, et elle pouvait saisir pleinement l’état d’une pièce à partir de l’écho des sons grâce à son ouïe aiguisée.

La race de Sakuya avait été ridiculisée auparavant comme ayant été faite pour être des voleurs. Mais Queue avait loué ses capacités comme étant utiles pour explorer les sombres donjons et les ruines.

— Et maintenant, sa capacité avait prouvé son utilité en détectant un homme bête qui effaçait sa présence juste à côté d’elle.

« … Remarqué, hein. Mais peu importe, ne pas attaquer instantanément signifie que nos objectifs sont les mêmes d’une manière ou d’une autre, » déclara l’autre.

Celui qui se faufilait dans l’obscurité était un homme bête — un homme-loup. Il n’était pas jeune, ni assez âgé pour être appelé vieux.

Il avait l’air d’un voleur, mais Sakuya avait jugé que ce n’était pas son travail principal. Les voleurs combattaient généralement à l’aide de poignards, mais l’homme-loup semblait bien versé dans les arts martiaux, comme en témoigne sa posture debout.

« Je ne m’attendais pas à ce que quelqu’un s’infiltre avant moi. Vous ne semblez pas non plus être un voleur, » déclara-t-elle.

« Non, j’ai fini ma recherche. Il suffit de savoir que ce que j’ai cherché “était ici”… Tu devrais y retourner. Je vais massacrer tout le monde dans ce manoir, » déclara l’autre.

Qu’est-ce que l’homme cherchait ? — Sakuya avait tourné son regard autour de la pièce, puis avait rassemblé les indices pour le deviner.

Il y avait plusieurs objets ressemblant à des couvertures éparpillés dans le grenier.

Ce qui s’était passé était évident. Plusieurs hommes bêtes avaient été confinés ici.

« Puis-je vous demander de nous laisser du temps pour parler ? Je suis venue ici avec un but en tête. Ainsi, je ne peux pas simplement faire ce que vous dites, » déclara-t-elle.

« Tu as l’air intelligente, donc tu as déjà une bonne idée, n’est-ce pas ? La marchandise de cette compagnie est de l’homme bête. Ce que je cherchais… ma fille, était aussi ici. Soit elle a été vendue, soit ils avaient peur que quelqu’un les traque. Dans tous les cas, je devrai rembourser Galumdoor, » déclara l’homme-loup.

« La société Galumdoor devrait vendre des “animaux rares”. Ils ne vendent pas d’esclaves… Pas officiellement, du moins, » déclara-t-elle.

« Ouais, pas officiellement. Ils vendent des esclaves hommes-bêtes aux aventuriers et aux bandits qui les veulent. C’est la vérité, » déclara l’autre.

Sakuya avait tiré une certaine conclusion de la supposition de Queue et de la vérité.

Mais pour le prouver, elle avait besoin d’une certaine preuve.

« La sécurité de votre fille ne sera-t-elle pas en danger si vous tuez tout le monde dans ce manoir ? » demanda Sakuya.

« Me dis-tu de rester calme ? Ils ont déjà fait l’acte, et maintenant j’ai une raison de me venger d’eux. Quand ma fille s’est intéressée aux villes humaines, cette société l’a piégée et kidnappée, » déclara l’homme-loup.

« Ils… La société Galumdoor recevra une punition appropriée. Cependant, leur ôter la vie ici serait leur donner la voie de sortie facile. Il existe vraiment un enfer vivant dans ce monde, vous voyez, » déclara Sakuya.

L’homme-loup avait ouvert les yeux en grand. En raison des paroles inattendues de la fille, il pensait être un pacifiste avec son ton et son physique doux.

Ses mots avaient une haine bien plus profonde pour les humains que les siens. L’homme ne pouvait pas ignorer cette haine.

« … Si je t’écoute, ma fille aura-t-elle plus de chances de rentrer à la maison saine et sauve ? » demanda-t-il.

« Oui. Par rapport à la situation actuelle, où ils sont plus vigilants, il est préférable de les laisser courir librement pour l’instant. Nous avons besoin de preuves pour que Galumdoor soit jugée correctement, » déclara Sakuya.

« Les preuves… Si tu parles de traces de vente d’hommes bêtes, alors il y en a beaucoup dans cet endroit, » déclara-t-il.

« Pas tout à fait, ce dont ils s’occupent, ce sont simplement des “animaux rares”… Ils devraient avoir un outil qui le ferait paraître ainsi. Votre fille n’a pas la capacité de bestialisation, non ? » demanda Sakuya.

Certains des hommes bêtes qui pouvaient être bestialisés avaient tendance à cacher ce fait.

Les hommes bêtes qui pouvaient être bestialisés ressemblaient à leurs ancêtres, qui étaient d’origine « pur-sang ». Ils étaient une cible de culte, mais en même temps, ils étaient considérés comme une cible de lutte par ceux qui, dans le même village, voulaient prendre leur sang pour eux.

« Dis-tu que les humains ont remarqué la valeur des bêtes de sang pur ? » demanda-t-il.

« Les hommes bêtes qui peuvent être bestialisés sont traités comme “un animal rare” pour eux. Avec ce train de pensée, leur valeur monterait en flèche, » déclara Sakuya.

« Ma fille peut revenir à sa forme originale à tout moment après avoir été bestialisée. Il n’y a aucun moyen de la vendre comme un animal comme ça. Même s’ils le faisaient, le fait qu’elle soit un homme bête serait bientôt…, » déclara l’homme-loup.

L’homme s’était arrêté au milieu de la phrase comme s’il avait réalisé quelque chose.

« Oui, ils auraient dû le remarquer immédiatement, mais ils ne l’ont pas fait. C’est pourquoi leur réputation de commerçant d’animaux n’est toujours pas ternie. L’outil qui rend cela possible est sûrement caché quelque part ici, » Sakuya l’avait affirmé.

L’homme était resté silencieux, et avait ramassé un des objets ressemblant à une couverture sur le sol. Ce devrait être celui que sa fille avait utilisé. Il l’avait laissée aller et avait ensuite placé son poing sur sa tête, apparemment en prière.

« … Je m’appelle Gustave. Gustave Wolfgang, un homme-loup. »

« Je suis… Sakuya Uzuki. »

Sakuya n’avait toujours pas donné le nom de sa race. Les Rabirims étaient censés avoir disparu. Bien que Gustave n’ait pas eu l’intention de faire du mal, elle ne pouvait pas révéler son identité aussi facilement.

« Sakuya, eh… Un nom qui sonne bizarrement. Notre rencontre ici est aussi une sacrée coïncidence, je sais maintenant que nos objectifs s’alignent. Je vais t’écouter pour le moment, » déclara Gustave.

« Oui. Nous devons enquêter sur cet endroit discrètement, avez-vous des capacités de furtivité ? » demanda Sakuya.

« Je suis peut-être plus mal en point que toi, mais les humains ordinaires ne me remarqueront pas. Bien que je ressemble probablement juste à un vieux type, » déclara Gustave.

Gustave avait une force proportionnelle à un Rang A. Sakuya jugea ses capacités de furtivité suffisantes et divisa l’enquête sur le manoir entre lui et elle-même.

 

***

 

Les gardes engagés par la Compagnie Galumdoor ne pouvaient pas voir à travers la cachette de Sakuya, et cela lui avait permis d’agir librement.

— Puis Sakuya avait découvert un mécanisme dans la chambre du chef d’entreprise, et avait trouvé une pièce cachée.

… C’est… là qu’ils gardent les dossiers de leurs transactions illégales, une pièce cachée… et il y a aussi des actifs cachés.

Il s’agissait probablement de l’argent qu’il avait gagné en vendant des hommes bêtes comme animaux rares. Tandis que Sakuya pensait suggérer de se servir de cet argent comme argent de secours pour les hommes bêtes capturés, elle avait ouvert un document de transaction, dans l’intention de vérifier s’il y avait des informations notables — et puis.

Ceci est… un document de la livraison du « Outil magique ». L’autre partie n’est pas spécifiée… Selon le document, l’un d’entre eux devrait encore être inutilisé.

Sakuya avait découvert un coffre-fort verrouillé. Avec l’ouïe fine d’un Rabirim et ses mains habiles, ainsi que l’outil appelé crochet de serrure, elle pouvait défaire la serrure.

Avec soin, mais le plus rapidement possible. Sakuya avait commencé à déverrouiller le coffre-fort — elle pouvait la sentir, une lie telle une malice stagnante, quelque chose qui lui donnait mal au ventre.

***

Partie 3

3 — La fille ogre et le collier de la bête (1)

La caverne de glace était un système de grottes composé de trois niveaux. Dans les profondeurs du troisième niveau, il y avait un lac habité par un élémentaire de glace, un type d’esprit de l’eau.

Le lac avait gelé sous l’influence de l’esprit et on peut y récolter des blocs de glace éternelle d’une grande clarté. Parce qu’il avait été gelé par le pouvoir d’un élémentaire de glace, il y avait une période où l’on pouvait facilement collecter ces blocs de glace.

Dans la chaleur du huitième mois, où la puissance de l’élémentaire de glace était affaiblie, ce qui faisait fondre la glace, on pourrait placer plusieurs boîtes de glace sur un chariot, le couvrir de pailles ou de bois haché et les ramener avec seulement environ dix pour cent de la glace qui auront fondu.

Si le Renard des glaces se dissimulait dans la grotte, cela signifiait que mon bar — le Verseau d’Argent — ne pourrait pas obtenir sa réserve de glace pour maintenir sa salle de refroidissement. Mais ce n’était qu’un petit problème, cette affaire avait continué à être encore plus profonde et plus importante que prévu.

Je ne savais pas si Verlaine pensait aussi loin, mais cette affaire trouvait son origine dans le racisme de la société Galumdoor envers les hommes bêtes — qui vendait comme des animaux rares des êtres qui pouvaient parler.

« Antagonisme contre une race, hein. L’armée berbécoise était aussi comme ça, mais je me demande pourquoi les gens regardent de haut les hommes bêtes. Peut-être parce qu’ils ont un pouvoir que les humains n’ont pas, donc en réalité, ces gens ont pu se sentir inférieurs, » déclarai-je.

« Il y a ceux qui éprouvent de la joie à rendre les gens plus forts qu’ils ne se sont soumis. Les nobles ont tendance à ressentir cela… Même dans mon royaume, il y a des gens qui ont soif de domination. Bien que pendant mon règne, je n’ai pas laissé les actes de subordination des autres rester impunis, » déclara Verlaine.

Ils avaient fait disparaître leur humanité et les avaient traités comme des animaux rares. En faisant cela, leur besoin de supériorité se sentirait satisfait — c’était méprisable, mais j’en étais suffisamment conscient grâce à mon « Réseau d’information ». Il y avait encore des personnes malfaisantes qui apportaient une requête à ma guilde même après que je les avais fait passer par une personne de contact — plus je découvrais leurs pensées, plus je me sentais obligé de déterrer des requêtes cachées dans l’obscurité, et d’aider autant de personnes que possible injustement persécutées.

Même l’aventurier de Rang SS, Zect, était un pas derrière nous dans cette affaire. Ce qui signifie qu’il y avait une chance que quelqu’un qui pouvait même jouer avec un aventurier de Rang SS aidait Galumdoor à sortir de l’ombre.

Mais ma guilde pourrait s’en occuper. Parce que ma guilde avait eu la libre coopération d’un aventurier de Rang SSS.

« En parlant de ça, Maître, que veux-tu me demander… ? » demanda Verlaine.

« Ouais, attends un peu. Je dois d’abord faire une note d’instruction pour le groupe qui va à la caverne de glace. »

Je m’étais dirigé vers le bureau, j’avais étalé la carte de la caverne de glace, et j’avais pensé à la façon dont le groupe de Raia allait se déplacer. Verlaine plaça devant moi une tasse remplie de tisane et regarda la carte en se tenant à côté de moi.

Elle était toujours en uniforme de bonne, mais elle avait enlevé sa coiffe et avait repris sa forme d’elfe noire. Elle était donc très à l’aise dans cette forme, mais elle me l’avait rarement montrée, donc ça lui donnait une sensation de fraîcheur.

« La carte est assez bien faite. Est-ce le Maître qui a fait ça ? » demanda Verlaine.

« J’ai eu la chance de descendre dans les grottes une fois parce que j’avais besoin des blocs de glace pour faire la chambre froide. La grotte de glace n’était pas si dangereuse que ça. Les monstres qui surgissent de temps en temps peuvent être vaincus par les rangs B, » répondis-je.

« Comment les autres voient-ils l’étendue de la force du renard des glaces ? » demanda Verlaine.

« Équivalent au rang B. C’était écrit dans le formulaire de demande, bien que cela mérite probablement un certain doute, » répondis-je.

« Si l’on prend en considération l’homme du Sagittaire d’Azur… si Zect prend la demande, le Renard de Glace pourrait très bien lui être égal, avec une puissance de Rang S, ou peut-être de Rang SS, » déclara Verlaine.

« C’est une possibilité. Je n’ai pas d’autre choix que de demander à quelqu’un qui peut garantir la sécurité de Zect et du Renard de Glace, » répondis-je.

« Hm… la fille-démone, hein ? J’ai d’abord pensé au Héros à l’épée sacrée, mais Aileen serait en effet plus habituée à traiter avec des bêtes magiques. Ses mouvements sauvages sont étonnants, » déclara Verlaine.

« Exactement. On dirait que tu peux maintenant lire dans la plupart de mes pensées, Verlaine, » répondis-je.

« Je suis toujours en train d’observer le Maître et de me forcer les méninges pour proposer un plan. Bien qu’un résultat louable n’ait pas encore été obtenu, » déclara Verlaine.

Alors qu’elle disait cela, elle amena sa tasse à ses lèvres, et recroisa ses jambes. Était-ce fait exprès ? Ou pas ? — Parce qu’elle était une bête rampante pendant la période dite nocturne. Des pensées qu’elle n’aurait jamais pendant la journée s’étaient mises à errer dans sa tête.

« Gr… Je sens que quelque chose de maléfique pourrait arriver si je laisse le Maître partir maintenant… Car si l’on ne tient pas compte de la situation tendue de l’affaire, cela devrait normalement faire éclater la relation entre un homme et une femme, » déclara Verlaine.

« Je n’ai rien trouvé de bizarre pendant que je donnais sa tâche à Sakuya-san, non ? » demandai-je.

« Malgré ce que tu dis, tes yeux se sont instantanément concentrés au moment où j’ai croisé les jambes, » déclara Verlaine.

« Kh… C’est parce que tu les as croisées de façon si flamboyante. Je vais devoir envisager de rendre la jupe plus longue, » déclarai-je.

« Si c’est au goût du Maître, alors je suis toujours prête à faire le changement. Fufu… J’ai enfin l’impression de te taquiner comme la femme plus âgée que je suis, » déclara Verlaine.

Faire plaisir à Verlaine était un peu problématique. Il semblait que les choses allaient déraper si je continuais à la laisser me taquiner, alors j’avais commencé à m’inquiéter de ce qui allait m’arriver.

 

***

 

La maison d’Aileen était tout près de ma guilde, elle vivait dans le complexe d’habitation de la plus haute classe sur la 12e rue.

Bien que ce soit peut-être le cas, les personnes de la classe la plus élevée qui vivaient sur la 12e rue étaient de la famille d’un dirigeant d’un magasin d’information et des personnes qui offraient aux couples frustrés une nuit de plaisir. Pouvoir interagir avec eux en tant que voisins réguliers était l’un des points forts d’Aileen.

Le complexe d’habitation dans lequel elle vivait avait été construit en fusionnant plusieurs maisons à deux étages, la maison au plus profond portait la plaque « Shuperia ».

Elle n’avait pas écrit « Aileen » parce qu’elle avait peur que sa maison devienne une attraction publique si elle le faisait. Elle s’était présentée comme « Eily » à ses voisins, et avait réussi d’une manière ou d’une autre à cacher sa véritable identité.

La sonnette placée devant l’entrée de sa maison dérangeait les voisins, alors j’avais frappé à la porte. J’avais frappé dans un rythme de « 2, 1, 3 », lui signalant que c’était moi. Prendre des précautions pour ce genre de choses me donnait même l’impression que mon habitude devenait incontrôlable.

J’avais l’intention de le répéter encore une fois parce qu’il n’y avait pas de réponse, mais la serrure s’était ouverte avant que je ne frappe à nouveau.

« Tu peux venir, » déclara Aileen.

« Oui, désolé d’être venu si tard. En fait, il y a quelque chose que j’aimerais demander… WAAH ! »

J’avais ouvert la porte et j’étais entré, et Aileen se tenait là dans un état auquel je ne m’attendais pas du tout — en fait, j’avais senti quelque chose qui sentait le savon dès que j’avais ouvert la porte, mais je n’aurais jamais pensé qu’elle m’accueillerait à la sortie du bain alors qu’elle ne portait qu’une simple serviette de bain.

« Ne t’inquiète pas, je savais que c’était toi dès le moment où on a frappé à la porte. Je n’accueillerais pas n’importe qui en portant ça, tu sais, » déclara Aileen.

« M-Même si c’est moi qui suis en visite, ça devrait être inquiétant…, » déclarai-je.

« Bref, tu es venu ici parce que tu veux que je fasse quelque chose, non ? Un travail rapide ? » demanda Aileen.

Ses cheveux libérés qui étaient habituellement attachés, ainsi que sa peau saine et bien tonique m’avaient terriblement effrayé, mais elle-même n’était pas du tout effrayante.

Est-ce que c’est ce qu’on appelle une relation établie entre un homme et une femme ? Ou peut-être qu’elle ne me voit pas comme un homme ? Non, cela n’a pas d’importance, espérer trop fait perdre de vue ce qui est important. Un souci complètement improductif pour moi.

« Arrête de me harceler à ce sujet et entre juste. Je dois sécher mes cheveux maintenant, alors attend une seconde. Ah ! Queue, peux-tu sécher mes cheveux pour moi en utilisant la magie ? » demanda Aileen.

« B-Bien sûr… Ça ne me dérange pas. Mais avant ça, prends des vêtements…, » déclarai-je.

« Je vais transpirer des seaux si je porte des vêtements par cette chaleur. Alors je devrais prendre un autre bain ! » déclara Aileen.

Aussi grande que soit cette serviette, la zone qu’elle pouvait couvrir serait suffisamment basse, elle ne couvrait pas entièrement ses régions basses. Si elle se retournait dans cet état, ce serait un désastre.

« Alors, peux-tu le faire pour moi là-bas ? Ce serait super d’avoir Queue pour me sécher ~, les autres ont aussi dit que ce serait bien d’en avoir un à chacun de leurs domiciles, » déclara Aileen.

Aileen avait tourné et s’était mise à marcher. Ses fesses, ou devrais-je dire, l’arrière de ses cuisses, étaient visibles, mon arbre qui était mon sens de la raison était puissamment coupé avec la force d’une hache — avec ses proportions, il ne serait pas loin de la vérité d’appeler son corps en entier une arme mortelle. Sous ses fesses bien formées se trouvaient des cuisses fermes. Même si c’était le cas, ses muscles n’étaient pas du tout bombés — elle conservait le moelleux des cuisses d’une femme, et c’était vraiment, une œuvre d’art.

« … À l’instant, as-tu vu mes fesses ? Tu ne l’as pas fait, n’est-ce pas ? » demanda Aileen.

« Euh… Non, je n’ai pas fait ça. Peut-être juste un aperçu, mais…, » répondis-je.

Aileen, qui était entrée dans ce que je croyais être un salon, pencha sa tête pour me regarder. Si elle penchait le haut de son corps plus que cela, je pourrais voir les renflements de sa poitrine, peu importe sa serviette.

« O-Oh, bien… Queue, tu n’es pas si intéressé par la peau nue d’une fille bien que tu semblais intéressé par celle de Cody, » déclara Aileen.

Aileen avait reculé la tête, apparemment soulagée. Cody était aussi une fille, et donc bien sûr je serais intéressé par la sienne, bien que j’aie décidé de laisser ce malentendu de côté pour le mieux.

***

Partie 4

3 — La fille ogre et le collier de la bête (2)

La méthode que j’avais utilisée pour sécher les cheveux : recouvrir un peigne de pouvoir magique, y jeter de la magie curative pour guérir les zones endommagées et débarrasser les cheveux de l’excès d’eau.

Pendant le voyage de subjugation, les cheveux d’Aileen, presque couleur pêche, avaient été très abîmés par l’environnement difficile dans lequel elle vivait auparavant, mais il semblait que ses cheveux que je peignais étaient beaucoup plus lisses, alors elle aimait beaucoup cela. Cela faisait cinq ans depuis lors.

« Queue, ça suffit. Merci de m’avoir séché les cheveux, » déclara Aileen.

« Peux-tu me laisser faire une chose “juste au cas où” ? » demandai-je.

« Mhm, vas-y… ah… un peu chaud. Me faire masser juste après avoir séché mes cheveux, c’est incroyable… c’est comme si j’allais m’endormir, » déclara Aileen.

Comme elle allait se rendre à la caverne de glace après cela, j’avais lancé sur elle une magie d’amélioration adaptée à la situation comme un atout, tout comme à l’époque de l’équipe de subjugation.

Comme assurance, j’avais fait un double renforcement. Quelle que soit sa force, il y avait une chance qu’elle soit prise dans quelque chose d’inattendu. Si ce sort avait fait son effet, alors tout irait bien.

En supposant les nombreuses choses qui pourraient lui arriver… Je n’aurai jamais fini de lui jeter de la magie si je m’assure de toutes les possibilités, hein. On dirait que je suis moi-même un peu inquiet.

« … D’une certaine façon, les mains de Queue sont douces… Chaque fois que tu me touches, je me sens un peu…, » déclara Aileen.

« Juste un peu plus longtemps et c’est fini. Chère cliente, il semble que tes épaules soient assez raides, » déclarai-je.

« Mhm, je suppose. Même en faisant des choses normalement, ça rend tout raide. Mais maintenant, c’est tout beau. Tu devrais faire ça à Verlaine-san ou à Mylarka un jour, » déclara Aileen.

Les noms de ces deux personnes étaient apparus, ce qui signifiait que le sujet des épaules raides avait été abordé entre les personnes ayant de gros seins — le simple fait d’imaginer cela m’avait fait sentir la tête un peu plus chaude.

« Cette journée est spéciale. Si je massais tout le monde à tort et à travers, alors je serais considéré comme quelqu’un qui veut juste toucher quelqu’un d’autre, » déclarai-je.

« Je… je vois… Mmm, je sais que tu ne voulais rien dire avec ce “spécial”. Mais ça fait du bien, donc ça va être génial de te voir faire ça tous les jours. Il suffit de sécher mes cheveux tous les jours, » déclara Aileen.

« Chaque jour… ? Une fois par mois ou quelque chose comme ça, » proposai-je.

« D’accord. Ahaha, j’ai l’impression d’être redevenue une enfant. J’avais demandé à ma mère de me sécher les cheveux à l’époque, » déclara Aileen.

Je me souvenais d’avoir eu mes sœurs aînées qui s’occupaient de moi quand j’étais enfant. Mes parents étaient rarement à la maison, alors mes deux sœurs aînées étaient comme mes mères, bien que ce soit une histoire très ancienne pour moi.

Je m’étais parfois demandé si ma famille à la maison se portait bien, mais je n’avais jamais eu envie de rentrer à la maison. Ma famille était un groupe de personnes indépendantes, la maison de nos parents n’était qu’une de nos multiples bases. On me demandait parfois si je me sentais seul ou non, mais j’avais l’impression que chaque famille avait ses propres problèmes.

« Mais oui, je ne peux probablement pas te demander de me sécher les cheveux chaque fois même si je vivais avec toi, Queue. Verlaine-san a-t-elle de façon inattendue un côté réservé ? » demanda Aileen.

« J’imagine déjà Verlaine se faire des idées si tu lui parles de ça, Aileen. Eh bien, ça ne me dérange pas tant que ce n’est pas tous les jours. Plus important encore, Aileen. Désolé de te l’avoir dit juste après que tu aies fini un travail, mais j’ai quelque chose à te demander pour bientôt, » déclarai-je.

« Hm, bien sûr. Par bientôt, veux-tu dire demain ? » demanda Aileen.

« Oui. J’ai demandé au groupe de Raia de le faire, mais une autre guilde est en compétition avec nous pour cette demande, et ils ont envoyé un aventurier de Rang SS pour interférer. Le gars s’appelle Zect, je veux que tu t’y prennes sans te prendre la tête avec lui si possible, » déclarai-je.

Je lui avais montré les documents relatifs à la demande comme explication. Aileen avait dit, « Mmhm » deux fois en balayant ses yeux sur le contenu.

« Oui, j’ai compris. Ne pas tuer le Renard de Glace, mais le capturer vivant, ouais ? Est-ce que ce Zect va nous attaquer s’il nous rencontre avant le Renard de Glace ? » demanda Aileen.

« C’est possible… Mais probablement pas si notre côté n’attaque pas en premier. On dirait que ça ne le dérangera pas tant qu’il trouve le Renard de Glace en premier, » déclarai-je.

J’avais expliqué à Aileen que le renard de glace pouvait être une bestialisation d’un homme-renard et que Zect semblait y être lié.

« Vendre des hommes bêtes bestialisés comme des animaux rares ? Queue, ne vas-tu pas donner une leçon à la société Galumdoor ? Je ne peux pas les laisser faire quelque chose d’aussi horrible et s’en tirer comme ça, tu sais, » déclara Aileen.

« J’ai demandé à Sakuya-san d’enquêter. Elle devrait bientôt revenir, » répondis-je.

« Oh, OK. Sakuya-san est aussi un homme bête, alors elle devrait être en colère. Peut-être qu’elle en fera de la viande hachée, » déclara Aileen.

« Je ne l’exclurai pas, mais elle devrait comprendre. On peut punir Galumdoor quand on veut, mais il y a une bonne façon de faire les choses, » répondis-je.

« Mhm, tant qu’ils sont punis à la fin, c’est bon. Je ne vais pas changer d’avis sur ça, » déclara Aileen.

Aileen avait serré les poings. Elle portait une serviette tout ce temps. Avait-elle encore chaud en sortant du bain ?

« Aileen, tu devrais probablement prendre des vêtements…, » déclarai-je.

« Oh, c’est vrai. Désolée, je vais me changer…, » répondit Aileen.

Que ce soit une artiste martiale invaincue ou une aventurière de rang SSS, ces accidents inévitables se produisent toujours, hein ? J’avais pensé ça au moment où Aileen s’était levée, alors que sa serviette tombait sur le sol.

Les filles avec de gros seins, comme elle et le Seigneur-Démon, devraient faire attention quand elles se déplacent verticalement — bien qu’il soit trop tard pour le dire maintenant.

« Ah… »

Aileen avait été choquée. Je ne pouvais ni bouger ni parler, mon esprit s’éteignit lorsque les membres souples d’Aileen, au tempérament imperturbable, apparurent.

Bien que j’aie entendu dire que l’exercice réduisait la taille des seins, c’était peut-être à cause de son sang de démon, ou peut-être que c’était une caractéristique spéciale de sa poitrine, mais je ne voyais aucun signe que l’exercice réduisait la croissance de ses seins. Même si elle devrait être lourde puisqu’elle est si grande, ses deux beaux et amples objets en forme de bol étaient fermement collés sur son corps.

Normalement, elle l’aurait caché dans la panique. Mais s’était peut-être parce que ses longs cheveux cachaient sa poitrine, ou peut-être, qu’elle les montrait délibérément — les bras d’Aileen ne couvraient que légèrement sa poitrine, sa tentative de se couvrir était si peu judicieuse, même pour elle.

« … Queue… »

Elle m’avait appelé de cette façon plusieurs fois, mais cette fois-ci, elle avait une voix différente.

Elle m’avait accueilli si tard dans la nuit. Elle m’avait laissé la voir alors qu’elle portait une seule serviette et m’avait dit que c’était correct parce que c’est moi, et maintenant elle était d’un calme douteux en ce moment.

Il semblait que les mêmes choses lui passaient par la tête.

La situation se terminerait une fois que quelqu’un aurait dit quelque chose.

Pendant que je réfléchissais à quoi dire, Aileen m’avait pris la main.

« … Queue, je… Toujours, toujours…, » balbutia Aileen.

Les mains d’Aileen avaient bougé. Ma main toucherait son corps à ce rythme, mais juste avant que ça n’arrive.

 

 

« … Maître, êtes-vous en train de faire quelque chose ? »

« Hyaaaa ! Qu-Quoi ? Sakuya-san ? Quand as-tu… ? » m’écriai-je.

Aileen avait lâché ma main dans la panique. Quant à moi, mes pensées étaient figées — dans ma confusion, Sakuya-san parlait d’une voix calme, mais avec des joues rougies.

« Je devrais probablement revenir à un autre moment… Veuillez excuser mon intrusion. Je reviendrai plus tard, » déclara Sakuya.

« N-Non, tu n’as pas besoin de faire ça. Je t’attendais de toute façon, » déclarai-je.

« … Vous dites que vous le faites dans cette situation ? » demanda Sakuya.

« A-Ahaha... Uuum, c’est un accident, donc… Désolée ! » s’écria Aileen.

Aileen s’était précipitée dans sa loge pour s’habiller. Elle n’avait pas remis sa serviette, alors son derrière… Non, je n’ai rien vu. Restons-en là.

« … Ahem. J’ai été perturbé par cette situation inattendue, mais je vais considérer l’affaire comme un accident, » déclara Sakuya.

« D-D’accored… Fais ça. Donc Sakuya-san, pour aller droit au but…, » déclarai-je.

« Oui. Je vous donnerai les détails plus tard à la guilde, mais d’abord, regardez ça…, » déclara Sakuya.

Sakuya-san avait sorti de son manteau un objet ressemblant à une ceinture, fait de cuir. Il y avait une rune sculptée dessus, décorée de quelque chose qui semblait être une pierre magique.

Ce n’était pas quelque chose à mettre sur les humains. C’était un collier fait pour les animaux.

« Alors c’est l’indice que tu as trouvé à Galumdoor, hein ? » demandai-je.

« Correct. J’en ai heureusement trouvé un qui était intact dans une pièce cachée, » déclara Sakuya.

« Bon travail. Laisse-moi faire le reste, » déclarai-je.

« … Cet outil magique, c’est… un outil fait comme prévu pour garder les humains bêtes bestialisés…, » déclara Sakuya.

Le même que le morceau de cuir que Sélène avait apporté — le sort placé sur ce collier en était un pour mettre quelqu’un d’autre sous le contrôle de l’utilisateur.

Le Renard de Glace qui s’était échappé de Galumdoor l’avait probablement fait parce qu’il avait gardé sa liberté, même s’il ne pouvait pas revenir à sa vraie forme à cause du collier, parce que la magie affaiblirait l’autre proportionnellement à la puissance de la cible.

Le Renard de glace s’était échappé en suivant son instinct. De plus, la plupart des animaux rares que Galumdoor vendait étaient des hommes bêtes bestialisés selon Sakuya-san.

La dernière question qui restait était la relation entre Zect et le renard de glace. Mais, quelle que soit leur relation, ce que je devais faire était décidé.

« Sakuya-san, merci. Cet outil magique devrait devenir un indice important, » déclarai-je.

« Oui… C’est un honneur de vous être utile, » déclara Sakuya.

L’expression de Sakuya-san était raide, mais elle avait fait un sourire soulagé face à mes remerciements.

« On a l’impression que le Maître a tout saisi depuis le début. Il n’y a pas eu de cas où rien de notable ne s’est produit quand j’ai agi selon vos ordres, » déclara Sakuya.

« J’agis juste en fonction de mon intuition. Ce n’est pas si incroyable, » répondis-je.

« Pourtant, cela me fait sentir une fois de plus que je veux continuer à vous suivre à partir de maintenant, » déclara Sakuya.

Sakuya-san était sincèrement ravie, car les choses avançaient bien pour sauver l’homme bête.

Je ne savais presque rien de son passé. Les Rabirims avaient disparu, elle était la seule survivante. De plus, elle détestait les humains — c’était tout ce que je savais à ce moment-là.

C’est pourquoi, j’y avais repensé. Le temps est venu de mettre fin aux conflits continus entre les humains et les hommes bêtes.

***

Partie 5

4 — La caverne de glace et les négociations avec le chasseur d’ombres

Raia, McKinley, Rigel, tous les trois avaient répondu à l’appel de Queue, et s’étaient dirigés vers la caverne de glace située au nord de la capitale avec Aileen.

Après environ une heure à cheval, ils s’étaient approchés de leur emplacement prévu. En buvant une boisson faite de blocs de glace éternelle fondus, ils possédaient une résistance accrue contre le froid, ce qui empêchait de les déranger la baisse de température qui se produisait à l’approche de la caverne de glace.

Cependant, à partir du deuxième niveau, l’eau ne pouvait plus rester sous forme liquide. Ayant entendu parler de cela auparavant, les quatre individus portaient un manteau épais comme contre-mesure contre la zone froide.

« Tout le monde, assurez-vous de les porter correctement afin de ne pas attraper un rhume, » déclara Aileen.

« Oui, Lady Aileen. Bien que je sois naturellement résistante au froid, » déclara Raia. 

« Hm, je vois, je vois. Au fait, mademoiselle Raia, as-tu entendu ça de Queue ? Je parle de ce qui s’est passé dans le village des Hommes-Tigres, » demanda Aileen.

« Oui, j’ai été informée de ça. Ce village est mon lieu de naissance. Je dois encore une grande faveur au seigneur Queue, » déclara Raia.

Raia souriait maintenant tellement qu’elle était incomparable à la première visite de la guilde de Queue avec Timis. Elle respectait Aileen en tant que camarade de combat, et pour Rigel et McKinley, elles ressemblaient toutes les deux à une enseignante avec son élève.

« Grande sœur, nous voulons aussi montrer au grand frère nos bons points ! J’ai hâte de travailler avec vous ! »

« Ce type ne connaît vraiment pas la peur… Rigel, je t’ai dit d’arrêter de l’appeler Grande Soeur, n’est-ce pas ? »

« Ahaha... Queue est son Grand Frère, et je suis sa grande sœur, donc c’est bon. Si j’étais la seule à être appelé comme ça, ça serait bizarre. »

Ce n’était pas la première fois qu’Aileen faisait équipe avec des aventuriers du Verseau d’Argent.

L’équipe de soumission au Seigneur-Démon n’avait pas vécu cela parce qu’ils étaient tous forts, mais Queue, se servant de son expérience passée, avait jumelé des aventuriers de haut rang avec des aventuriers de bas rang pour augmenter leur taux de croissance.

Pourtant, un aventurier gagnant cinq points de force d’aventurier après plusieurs jours d’aventures était déjà une bénédiction, il n’était pas facile pour les aventuriers de devenir plus forts. Rigel et les autres avaient compris combien ils étaient bénis de recevoir cette chance de partir à l’aventure avec Aileen.

« Il va faire froid au-delà de ce point, alors attachons les chevaux par là, » déclara Aileen.

« Compris, je vais brûler de l’encens pour tenir les autres bêtes à distance. Vous deux, attendez ici. »

Raia était un peu anxieuse à l’idée de laisser son cheval préféré au milieu de la forêt, mais l’Encens de Protection que Queue leur avait préparé s’était révélé très efficace. L’odeur des chevaux était neutralisée, donc les bêtes ne s’approchaient pas d’eux.

« Grand Frère est vraiment étonnant d’avoir autant de choses, hein ? Il a dit qu’il avait aussi fait ce truc. Quand est-ce qu’il dort ? »

« Le seigneur Queue est incroyable, mais son ami, Lord Duke, est encore plus incroyable. Il sait tant de choses, et a après tout même capturé un dragon sans verser une goutte de sueur. »

« Le seigneur Duke… On m’a dit que je pourrais le rencontrer une fois que j’aurais accumulé assez de résultats. Cependant, nous manquons toujours de formation… Néanmoins, nous allons polir nos forces, et un jour lui demander de nous guider directement. »

La cible de leur admiration — le visage de Queue était apparu dans l’esprit d’Aileen, et elle avait inconsciemment laissé échapper un rire. Et en même temps, elle rougissait en se souvenant qu’elle lui avait montré sa peau nue.

« Grande sœur, as-tu chaud ? C’est incroyable. Je tremble ici, même avec tous ces vêtements, » déclara Rigel.

« O-Ouais, en quelque sorte. Je n’aime pas porter des vêtements épais. C’est bon, l’intérieur de la grotte n’est pas trop…, » déclara Aileen.

Aileen avait remarqué quelque chose au milieu de sa phrase. S’ils continuaient sur la route à l’intérieur de la forêt, ils trouveraient la caverne de glace — cependant, elle avait entendu des bruits de gens qui se battaient en route vers la caverne.

— Des bruits de métal, des bruits de quelque chose qui coupe le vent, puis le cri d’un homme. Plusieurs personnes étaient en train de se battre, les trois autres avaient remarqué la situation, et les quatre aventuriers s’étaient salués en silence.

Les quatre aventuriers, ayant caché leurs présences et tout en se dissimulant, avancèrent le plus vite possible. Aileen avait pris les devants, mais elle n’avait pas réussi à arriver avant la fin de la bataille. Sur la paroi de roche blanche, un large trou était ouvert. C’était l’entrée de la grotte de glace.

Dans le champ dégagé devant elle, plusieurs aventuriers armés étaient effondrés. Une seule personne était debout — Aileen avait jugé que c’était lui qui avait fait ça.

Il avait des cheveux noirs bleutés et portait une armure de cuir durcie. L’arme qu’il avait dans ses mains était un objet en métal arrondi avec des lames dessus, une arme de jet — un Trancheur.

Cependant, il ne les avait pas vaincus avec son arme, car aucun d’entre eux, à l’exception de quelques aventuriers, n’avait été blessé. Cela signifie que l’homme n’avait pas montré à ses adversaires leur différence de force insurmontable, et au lieu de cela, il les avait vaincus en utilisant le moins de force possible.

« Tu t’appelles Zect, n’est-ce pas ? Tu es venu visiter notre guilde, n’est-ce pas ? » demanda Aileen.

« Le Verseau d’Argent… ? Ou une autre guilde ? Quoi qu’il en soit, vous n’écoutez pas du tout, bande d’idiots. N’avez-vous pas d’oreilles ? » s’écria Zect.

Il avait l’air énervé, mais il ne l’avait pas laissé paraître dans sa voix. Aileen pensait que c’était mieux que de les attaquer sans rien dire.

Queue lui avait conseillé de ne pas entrer en conflit avec Zect. Cependant, ayant rencontré un partenaire de Rang SS pour une fois depuis longtemps, ses poings lui faisaient mal.

« On dirait que vous allez vous battre. J’ai entendu dire que les démons aiment se battre, et il semble que vous ne soyez pas une exception, » déclara Zect.

« Pas du tout, il y a des tonnes de démons qui ne sont pas des combattants. Peu importe, tu vas aller dans la caverne de glace ? On a aussi quelque chose à faire là-dedans, » déclara Aileen.

« … Vous n’avez aucun lien de parenté. Si vous ne voulez pas finir comme ces gars, ne faites rien d’inutile, » déclara Zect.

« Nous ne… J’allais le dire, mais puis-je demander quelque chose ? Qu’est-ce que tu vas faire une fois que tu auras trouvé le renard de glace ? » demanda Aileen.

Zect allait entrer dans la grotte en ignorant Aileen, mais il s’était arrêté. Puis il s’était retourné.

Il se battra contre le renard de glace en utilisant cette arme dans ses mains — et pourrait même le tuer. Aileen pensait qu’il avait implicitement montré cela.

« Alors, c’est un peu un problème. La demande de Galumdoor est de le capturer vivant, après tout, » déclara Aileen

« Les nobles n’ont rien à voir avec ça. Je ne connais pas d’autre moyen de la faire revenir à la normale, » déclara Zect.

Il l’a dit… !

Face aux paroles de Zect, Aileen avait immédiatement réagi.

D’après ses propos, Zect savait que le renard de glace était en fait un homme-bête bêtifié. En bref, le renard de glace était probablement l’une de ses connaissances.

Elle avait aussi compris à partir de ses mots, « faire revenir à la normale » qu’il voulait le sauver. Cependant, il y avait quelque chose de déplacé dans la méthode de Zect pour « vaincre le renard des glaces ».

Utiliser ma tête comme ça, c’est dur. Je veux juste laisser ce genre de choses à Queue, comme d’habitude…

Comment Queue réagirait-il ? Aileen avait tiré ses prochains mots de cette pensée qui était la sienne.

« … Je peux sauver le renard de glace sans le blesser parce que je sais comment le faire revenir de la bestialisation, » déclara Aileen.

« … Où avez-vous… ? Avez-vous enquêté au cours de ce court laps de temps… ? » demanda Zect.

« Yep. On va s’approcher du renard de glace et lui enlever son collier. Si tu peux faire ça, alors on va juste regarder. Mais si tu penses à le tuer, alors je vais te causer des problèmes, » déclara Aileen.

Aileen avait dit ça, et avait ouvertement montré son intention meurtrière. Il était impossible qu’une personne du calibre de Zect ne puisse pas sentir la différence entre leur force.

Elle s’était aussi préparée au cas où il prendrait ça comme une provocation. Aileen avait mis son bras droit et son pied droit devant, la position de base des arts martiaux de style Shuperia.

La force était entrée dans le bras de Zect qui tenait le Trancheur. Mais il ne l’a pas jeté, il avait plutôt rétracté sa lame, et l’avait remis à sa taille, soi-disant son étui.

« … Collier, hein ? C’est pourquoi elle a perdu le sens de la raison… Puis-je vous faire confiance ? » demanda Zect.

Il ne savait pas pourquoi le renard de glace ne pouvait pas se détourner de la bestialisation. Aileen fut soulagée, et répondit frénétiquement à ce que Queue lui disait. « Nous ne savons pas si le fait d’enlever le collier le fera revenir en arrière, mais nous sommes sûrs que c’est le collier qui en est la cause. Si tu te demandes pourquoi nous le savons, même si nous ne l’avons pas vu directement, c’est parce que nous l’avons examiné au préalable. Le service d’information de notre guilde est excellent. »

« … Vous avez raison. Elle portait en effet un collier, la dernière fois que je l’ai vu. Cette société a mis la main sur un outil magique… Je n’ai jamais pensé à ça, j’ai juste pensé à l’affaiblir et à le traîner hors de la grotte. C’est la seule chose que j’ai pu trouver, même si c’est stupide, » dit Zect en se dépréciant, et il avait perdu sa volonté de vaincre Aileen.

La concurrence était désormais devenue un allié. Zect ne leur posant aucun problème, ils pourraient juste trouver comment capturer le renard de glace sans problème.

« Il n’est pas nécessaire de le tuer ou de l’affaiblir. Il est important que tu ne choisisses cela qu’après y avoir suffisamment réfléchi, car tu ne savais pas qu’il en était autrement, bien qu’en vérité, je ne connaisse pas moi-même vraiment les détails sur le renard de glace, » déclara Aileen.

« Elle a couru ici après avoir été traitée comme une bête magique. Au lieu d’attendre qu’elle soit exterminée par un type quelconque, je devrais juste faire l’acte de mes propres mains… c’est ce que je pensais. Mais il semble que ma résolution soit à côté de la plaque, » déclara Zect.

« Non, personne ne peut obtenir une réponse correcte comme ça. Tant que tu es sur la bonne voie à la fin, alors je pense que c’est bon, » répondit Aileen.

Pendant qu’Aileen parlait, Rigel et les autres s’étaient montrés. Zect les avait regardés — comme s’il mesurait leurs forces.

« Je ne suis pas en mesure de le dire, mais vous ne devriez pas être en première ligne quand on rencontre le renard de glace. Sa forme bestialisée est bien trop forte à gérer pour vous, les gars, » déclara Zect.

« Quoi, sérieusement… ? Alors, Grande Soeur, y a-t-il autre chose que nous puissions faire ? »

« Allez vous occuper des autres bêtes magiques parce que je vais me concentrer pour capturer le renard de glace, » déclara Aileen.

« Je vois… Nous pourrons vous aider si c’est juste ça. J’ai compris. »

« Lady Aileen, j’ai apporté des somnifères et des paralysants ce qui, je pense, aidera à la capturer, donc…, » proposa McKinley.

« Mhm, McKinley, si tu peux tirer l’un de ces… projectiles paralysants pour commencer. Assure-toi de ne pas toucher ses yeux, d’accord ? » ordonna Aileen.

« Je vais viser les parties faciles à atteindre. Mes doigts ne sont pas du tout gelés à cause de la boisson que j’ai bue hier au bar, » déclara McKinley.

Hier soir, Rigel était allée au bar de Queue avec Raia et McKinley et ils avaient bu le « lait » de combat que Queue avait préparé, en plus de l’alcool qui aiderait à améliorer leurs spécialités.

McKinley avait avalé l’alcool de feu nain, qu’il avait apporté dans une petite bouteille avant d’embarquer, juste avant d’entrer dans la caverne pour l’aider contre le froid.

« Boire avant d’aller plonger dans un donjon… Quelle étrange guilde ! » déclara Zect.

« L’alcool est bon pour le corps tant que vous ne buvez pas au point de vous enivrer. Du moins, c’est ce que mon maître de guilde a dit. Vous devriez venir boire un verre une fois le travail terminé. »

« … Je ne sais pas quelle tête faire quand je le rencontrerai. J’aimerais me rattraper pour mon impolitesse de l’autre jour s’il me pardonne, » déclara Aileen.

Aileen pensait que le but de Queue, de voir Zect, n’était pas si improbable après tout.

Si un Rang SS comme Zect rejoignait la guilde, la gamme des emplois que la guilde pourrait prendre serait élargie, et cela soulagerait également Queue. Même si Queue était une personne calculatrice, il travaillait toujours trop dur sans même s’en rendre compte, ce qui inquiétait Aileen.

Aileen le respectait pour ne pas avoir traité cela comme un fardeau, mais elle ne pouvait pas laisser cela continuer. Elle voulait qu’il vienne au moins chez elle pour jouer de temps en temps, il avait besoin d’au moins un peu de temps libre.

Plus précisément, elle aimerait qu’il lui sèche les cheveux tous les jours. Une fois par mois, c’était trop peu.

C’est bien de demander ça comme récompense, non ? Tu ferais mieux de te préparer, Queue.

« Allons à la conquête des grottes. Tout le monde, vous avez fait vos préparatifs ? » demanda Aileen.

« « « Prêt ! » » »

Rigel, Raia, McKinley répondirent de bonne humeur. Le groupe de cinq personnes était alors entré dans la caverne où se dégageait un air froid, et avait fait son chemin alors qu’une bande de gobelins de glace les saluait.

***

Partie 6

5 — Renard fantôme du blizzard et l’essence d’une déesse des arts martiaux

Il existe deux types de cavernes au sein du royaume d’Albein. La première est une grotte construite naturellement, qui n’a pas de niveaux.

L’autre est un qui avait plus de deux niveaux, et est appelé un « Donjon ». Les donjons sont fabriqués artificiellement, par des humains et des bêtes magiques, et il y a aussi des esprits qui possèdent leur propre volonté et qui créent des donjons.

La caverne de glace est un donjon souterrain fait par des bêtes magiques, mais après avoir perdu son dirigeant, un esprit de l’eau s’est installé et a restructuré l’endroit à son goût.

Comme la grotte est remplie du mana de l’esprit, des créatures adaptées à l’environnement se sont rassemblées. Ceux qui ont perdu son environnement ont désespérément cherché un nouvel endroit pour s’adapter et vivre.

Il y a eu aussi ceux qui se sont adaptés à l’environnement. Un exemple de cela serait les Gobelins.

Les gobelins sont capables de s’adapter à l’environnement en se transformant en gobelins de glace ou en gobelins de feu et autres. Il y a ceux qui n’ont pas pu s’adapter et qui sont morts, mais ils étaient nombreux, les gobelins restants se reproduisaient simplement jusqu’à ce qu’ils atteignent une certaine quantité.

Au premier étage de la caverne de glace, les gobelins vivaient en nombreuses hordes. Ils attaquaient audacieusement les aventuriers, mais même les aventuriers de rang C peuvent les combattre, ce qui fait qu’ils ne représentent pas une menace pour les rangs B et supérieurs. Bien qu’ils puissent utiliser des Attaques spéciales telles que les Attaques vénéneuses, ce n’était pas le cas pour la caverne de glace, parce que l’environnement de la grotte de glace ne permettait pas de recueillir le poison. Dans le cas où les gobelins sortaient et infligeaient des dommages, la guilde des aventuriers ferait une demande de subjugation de Rang C contre eux.

Les autres créatures vivant au premier étage n’attaquent pas spontanément les humains, et sont la plupart du temps laissées tranquilles. On voit parfois des slimes de glace, mais ils sont fréquemment observés à l’est de la caverne de glace, sur le bord des lacs, et sont approuvés comme mets délicat par les villages voisins. De plus, ils sont difficiles à préparer, c’est pourquoi il est déconseillé aux amateurs de les manger.

Ils peuvent être vendus, mais si l’on voulait les capturer, il faudrait une force égale à celle d’un Rang B, sinon on serait blessé, mais on ne mourrait pas.

Les slimes de glace, tout comme les slimes ordinaires, mangent l’équipement des aventuriers qu’ils capturent. Ils ne s’attaquent pas à d’autres êtres vivants, mais consomment des choses inorganiques, ce qui fait que les aventuriers se retrouveraient dans une situation difficile s’ils étaient capturés par l’un d’entre eux. Si cela se produisait, d’autres devraient saupoudrer du sel sur le slime pour aider les capturés, qu’ils soient un homme ou une femme. Parce que les slimes de glace détestent le sel et s’enfuient si on en saupoudre.

Une fois que l’on descendait au deuxième niveau, on rencontrait fréquemment des Loups des Neiges. Comme ce sont des loups qui peuvent cracher de la glace, les aventuriers de Rang C risquent d’être anéantis. Ils attaquent toujours par paquets de dix ou plus, donc ils feraient beaucoup de dégâts si tous crachaient leur souffle en même temps. On devrait les faire tomber un par un pour réduire la puissance destructrice de leur souffle. Au moins, un groupe des Rang B et plus est nécessaire pour assurer sa propre sécurité.

Les Loups des Glaces n’attaqueraient pas des cibles qu’ils ont déjà manqué d’attaquer. De ce fait, les Loups des Glaces chassaient parfois d’autres monstres à la place. Dans un tel cas, il est conseillé à un aventurier de Rang B de ne pas les chasser.

Pour les soumettre, il faudrait une puissance de combat égale à un Rang A avant même d’envisager de le faire. Parce que c’est une cause fréquente de décès, la guilde des aventuriers met des notes telles que « Niveau de danger potentiel : Rang A et plus » pour les demandes au deuxième étage et en dessous dans la caverne de glace.

Le Verseau d’Argent effectue des contrôles réguliers de l’environnement de la caverne de glace pour réduire de tels accidents, mais cela ne garantit pas qu’ils ne se produiraient plus.

Un sur dix mille signifiait qu’il arriverait à un groupe sur dix mille, il faut prendre garde.

— Extrait du premier chapitre du document sur les conquêtes du donjon du Verseau d’Argent, section pour la caverne de glace —

Ils avaient rencontré des bêtes magiques mentionnées dans le document de Duke Solver, telles que les gobelins et les slimes de glace, mais ils avaient réussi à repousser ces monstres sans trop de problèmes.

Aileen et les autres avaient ainsi continué à descendre au deuxième niveau avec une grande prudence. Selon les documents, des monstres appelés Loup des Glaces étaient très susceptibles d’apparaître dans la région.

… Sérieusement, c’est effrayant comme tout se passe exactement comme Queue l’a dit. Il est comme un chercheur ou quelque chose comme ça, qui fait des recherches sur ces écologies monstrueuses.

Dès qu’ils étaient entrés dans le deuxième niveau, de l’air froid intense avait soufflé depuis devant eux. Les choses blanches et froides qui avaient été soufflées par le vent avaient frappé les peaux du groupe et avaient fondu.

« C’est… de la neige… ? »

« Donc, il est resté au deuxième niveau… Vous quatre, faites attention. Le plus probable, c’est que…, » déclara Aileen.

« Oi oi… ne devait-il pas y en avoir qu’un seul ? Qu’est-ce que c’est que cette taille… ! »

Sur la pente qui descendait au deuxième étage, dans le grand espace devant eux, une meute d’animaux blancs était apparue.

— Les Loups des Neiges. Ils avaient fait un cercle autour de quelque chose — c’était comme s’ils l’adoraient.

« Alors c’est le Renard de glace… il a une meute de Loups des Glaces à ses côtés, hein. »

« On dirait qu’il est devenu le boss de ce donjon. J’avais le sentiment que c’était le cas. Maintenant qu’on en est là, vous trois, vous devez travailler dur, » déclara Aileen.

« J’ai compris ! La Grande Sœur devrait se concentrer sur le Renard de Glace ! On s’occupera de tous les Loups des Neiges qui viendront ! »

« Ce sera difficile s’ils s’approchent trop… Je compte sur vous deux. »

« Je sais. Se faire frapper par leur souffle peut causer des gelures, alors faites attention. »

Raia et Rigel avaient préparé leurs armes. Derrière eux, McKinley avait chargé des munitions à flamme.

« Trois, deux, un… Allez ! »

Aileen s’était précipitée, et Zect l’avait suivie juste derrière elle. Il avait activé la compétence signature de Chasseur d’Ombre juste avant de rencontrer les Loups des Glaces — il avait activé son Entrave d’Ombre, qui avait arrêté le mouvement de ses ennemis en utilisant sa propre ombre.

« — Ceux qui sont connectés à mon ombre sont bloqués ! » déclara Zect.

« Wôw, ils ont complètement arrêté de bouger… Tu n’es pas si mal que ça ! » déclara Aileen.

Aileen n’avait pas changé son expression en le louant. Zect avait ensuite lancé son Trancheur pour faucher le troupeau — cependant, au moment où ses pieds avaient quitté le sol sur lequel il courait, quelques-uns des Loups des Glaces qui l’avaient dépassé s’étaient précipités sur Rigel et Raia, qu’ils considéraient comme des proies.

« Ils sont rapides… ! Mais ! » déclara Rigel.

Rigel avait dégainé sa lame et avait abattu un loup des glaces. Puis McKinley avait tiré avec ses munitions à flamme, tandis que Raia s’avançait vers les Loups des Glaces qui avaient été frappées par son tir à flamme et elle en avait tranché deux à la fois.

Aileen s’était assurée qu’ils se battaient en ayant l’avantage, puis elle avait fait un grand saut vers l’endroit où se trouvait le Renard de Glace.

Zect pensait que le saut d’Aileen était trop haut — mais il comprit alors que son saut était destiné à atteindre le plafond.

Le Renard de Glace avait vu Aileen en plein vol et avait tiré une lumière argentée. Le champ de vision d’Aileen avait été limité par le blizzard de glace qui en résultait — mais à ce moment-là, elle s’était couverte de mana rougeâtre, avait donné un coup de pied au plafond et avait attaqué le Renard de Glace d’un coup de pied.

« La technique secrète des arts martiaux de style Shuperia… Tenhou Hazan-Kyaku ! » déclara Aileen.

Son saut fit apparaître une fissure au plafond — Elle se servit de Shinrai et dirigea toute cette puissance pour se propulser vers le Renard de Glace.

« — Une enfant forte. Cependant, cela ne suffit pas. »

Gh… !?

Aileen avait senti quelque chose qui lui donnait la chair de poule.

Elle avait l’impression d’entendre la voix de quelqu’un. Son coup de pied, qu’elle pensait réussir à tous les coups, avait raclé le sol de la grotte et s’était enfoncé avec Aileen au centre.

Était-ce la voix du Renard de Glace… ? Non, ce n’est pas le cas. Il y a quelqu’un derrière le Renard de Glace… Quelqu’un renforce le Renard de Glace… Tout comme Queue nous fait ça.

« — Ne baissez pas votre garde ! » cria Aileen.

L’instant d’après, le Trancheur de Zect était passé dans le champ de vision d’Aileen dans le blizzard.

« GROOOOH ! »

Clang, le Trancheur avait été repoussé. Le renard de glace qui s’était mêlé au blizzard s’était révélé pendant un moment, puis avait disparu comme de la neige fondante une fois de plus.

« Il n’y a pas d’autre choix que de se fier à tout sauf à ses yeux pour trouver où il se trouve dans ce blizzard ! » déclara Zect.

« Bien… ! » déclara Aileen.

Comme Zect connaissait le Renard de Glace avant cela, il avait l’habitude de cacher sa présence. Cependant, même lui ne pouvait pas s’approcher du Renard de Glace. Son Entrave d’Ombre n’était pas une méthode valable pour arrêter le Renard de Glace dans ce blizzard.

« Le Renard de Glace est renforcé grâce à la magie d’amélioration ! Il est deux fois plus fort que le Renard de Glace que tu connais… ! » déclara Aileen.

« Kh ! Derrière vous ! Esquivez ! » s’écria Zect.

« Argh… ! » s’écria Aileen.

Aileen avait essayé de s’esquiver, mais le souffle de glace avait fait qu’une partie de son corps s’était retrouvée ensevelie sous la glace.

La glace avait atteint ses genoux, elle avait perdu son jeu de jambes, la partie la plus importante pour un artiste martial.

« Je t’ai eu. Maintenant que tes jambes sont neutralisées, on ne s’embêtera plus longtemps. »

« Encore une fois… Argh, n’interromps pas notre combat ! C’est entre moi et le Renard de Glace… ! » cria Aileen.

« — GRRRROOOH ! »

Le Renard de Glace s’était mis à attaquer Aileen alors qu’elle criait. Il avait remué la queue et avait gelé la neige dans le blizzard en formant de multiples lances, et les avait tirées vers elle.

Même si elle essayait de se défendre contre ça en se couvrant de mana, ils la transperceraient de part en part. Les lances créées par le Renard de Glace étaient aussi puissantes — assez puissantes pour percer les défenses d’un aventurier de Rang SSS.

Aileen avait reconnu sa naïveté, et s’était préparée à recevoir des dommages, tout en se résolvant à capturer le Renard de Glace quoiqu’il arrive. Elle avait gardé les yeux ouverts alors qu’elle était sur le point d’accueillir la douleur qui arrivait — et à ce moment-là.

Elle se souvenait de la sensation de Queue touchant ses cheveux. Aileen n’avait pas remarqué le pouvoir magique que Queue lui avait transféré à ce moment-là — pourtant, il était là, et il l’avait protégée.

Chaud… C’est son… La magie de Queue… !

— Protection contre la chaleur —

Aileen avait déjà vu ce sort. C’était un sort que Queue utilisait pour se défendre lorsque les Esprits de glace lui lançaient des sorts — il devint un bouclier et protégea complètement Aileen des lances à neige du Renard de glace. Les lances avaient fondu à cause de la chaleur et avaient disparu les unes après les autres.

« Qu… La magie… ? N’êtes-vous pas une artiste martiale spécialisée dans la mêlée… ! ? » s’écria Zect.

Zect avait laissé sortir une voix de surprise. Dans cette caverne qui débordait d’énergie de l’Esprit de Glace, l’énergie de l’Esprit de Feu couvrait tout le corps d’Aileen et faisait monter la température dans une certaine zone autour de son corps. La neige blanche qui recouvrait les pieds d’Aileen et les lances à glace avaient complètement fondu.

« Je n’ai jamais pensé qu’il me protégerait comme ça… Comme je le pensais, j’ai besoin de ce type à mes côtés…, » déclara Aileen.

Aileen avait souri. Face à son sourire qui respirait la combativité plus que jamais dans ce combat, le Renard de Glace ne pouvait pas donner suite, et avait arrêté son mouvement.

« Tu n’as pas besoin d’aider. Je t’ai dit de me laisser faire, n’est-ce pas ? » déclara Aileen.

Zect avait arrêté sa main qui était sur le point de provoquer le Renard de Glace. L’essence du pouvoir magique qui débordait du corps d’Aileen avait clairement changé après s’être défendue contre l’attaque du Renard de Glace.

— Lentement, le pouvoir magique qui couvrait le corps d’Aileen avait pris du volume.

Ses cheveux, proches de la couleur pêche, avaient lentement pris une teinte cramoisie profonde. De ses yeux qui brillaient d’une lueur rouge, Zect avait ressenti quelque chose qu’il n’avait pas ressenti depuis son enfance.

La terreur.

Il ne pouvait absolument pas rentrer entrer en contact avec elle. Zect fixa le pouvoir magique débordant d’Aileen, qui était monstrueusement puissant, tout en restant immobile comme un rocher.

« … L’Envoûtante Déesse Démoniaque… Aileen Shuperia… !? »

La glace et la neige près des pieds d’Aileen avaient fondu. Puis, comme pour dire qu’elle n’en avait plus besoin, elle avait jeté son manteau, révélant son uniforme d’arts martiaux.

« … Tu peut peut-être m’atteindre ? Ou peut-être que c’est trop dur… ? » demanda Aileen.

Le renard de glace avait observé Aileen une fois de plus, et avait reculé légèrement pour la première fois.

La densité de la puissance magique rayonnant de son corps était bien trop élevée. La foudre rouge jaillissait de sa corne, et la neige dans les environs fondait sans laisser de trace.

« Ça aurait été bien que Queue me dise dès le début que je pourrais tout simplement faire fondre la glace, » déclara Aileen.

Aileen affichait un sourire calme qui ne convenait pas à son apparence effrayante.

On lui avait donné un ennemi si puissant, qui était « derrière » le Renard de Glace. Aileen se sentait reconnaissante envers eux et envers le Renard de glace.

« Notre Queue est le meilleur au monde. Donc je ne vais pas perdre, quel que soit le type de magie d’amélioration que tu utilises… ! » déclara Aileen.

Et puis, le temps que Zect cligne des yeux une fois, Aileen avait disparu et s’était déplacée à un autre endroit.

Le renard des glaces fut pris par surprise, puis hurla avec un son aigu et lança une lame de glace d’un coup de queue — cependant, Aileen l’arrêta à mains nues et l’écrasa en morceaux.

Les seuls qui pourraient l’attaquer seraient des SSS, tout comme elle.

Le renard de glace avait tenté un dernier combat — en exhortant les bêtes sauvages encore en vie à protéger son nid jusqu’à la fin.

Cependant, il n’y avait plus besoin de cela. Aileen avait détruit le collier attaché au cou du renard de glace avec une frappe de la main.

« — McKinley ! » cria Aileen.

« Gh… Frappe ! »

Alors que Rigel et Raia repoussaient les loups des glaces, McKinley venait de charger un projectile paralysant. Il avait tiré le coup paralysant pour répondre à l’appel d’Aileen — lorsque le Renard de Glace avait tenté de s’échapper, il avait remarqué que ses pattes étaient collées au sol.

L’Entrave d’Ombre. Zect avait superposé son ombre à celle du Renard de Glace pendant qu’il était préoccupé par l’attaque d’Aileen, et il avait lié ses jambes au sol.

« — Je vais me retirer pour l’instant. Mais je te donne simplement du temps supplémentaire. »

« Quel mauvais perdant ! Ça ne marchera pas sur moi, » Aileen avait répondu avec un sourire intrépide à la voix venant d’un endroit inconnu.

Le tir paralysant avait touché le Renard de Glace. Et après un court moment, il ferma les yeux pleins d’animosité envers les intrus, et cessa ses mouvements.

Son corps était assez petit pour qu’Aileen puisse le bercer dans ses deux bras. Elle fit un sourire de douleur au petit animal qui avait causé un blizzard si violent.

« Ce mignon renard a fait courir des frissons sur mon corps… J’ai encore un long chemin à parcourir, n’est-ce pas ? » déclara Aileen.

Aileen était déjà revenue à la normale. Personne d’autre que Zect n’avait vu comment elle était il y a quelques instants — parce que le blizzard couvrait la région.

Elle avait regardé le collier cassé. L’une de ses extrémités avait été légèrement ébréchée — le renard de glace avait essayé d’enlever son collier avant d’être contrôlé. La poitrine d’Aileen avait eu mal quand elle avait imaginé ça dans son esprit.

« … Relâche ton Entrave d’Ombre. On n’y a plus besoin de ça maintenant, » déclara Aileen.

Zect avait libéré son sort, et le Renard de Glace s’était couché sur place. En la regardant, Aileen avait vu qu’il s’était transformé — en un humain.

Même pendant son sommeil, son visage était clairement bien mis en valeur, sa peau était blanche comme de la neige accumulée, son apparence dégageait une sensation de jeunesse, Aileen la voyait comme ayant un an de plus que Yuma.

— Commençons par le commencement. Aileen mit le manteau qu’elle avait jeté, et demanda à Zect avec un clin d’œil.

« … Uum… C’est une fille ? » demanda Aileen.

« Trouvez-vous qu’elle ressemble à un garçon ? » répondit Zect sans faire attention. Et il couvrit la jeune fille avec son propre pardessus. Aileen regardait toujours la jeune fille endormie avec un étonnement muet, car son esprit ne l’avait pas encore rattrapé.

Rigel, Raia et McKinley s’approchèrent d’eux par la suite, et élevèrent une voix de surprise sur la véritable forme de la bête, puis Aileen se reprit pour accepter la réalité devant elle.

***

Partie 7

6 — La véritable identité du renard de glace et ses nouveaux camarades

Le groupe d’Aileen allait bientôt ramener le renard bestialisé — le renard de glace. Il serait probablement sous sa forme d’homme bête, mais je ne pouvais pas être trop sûr avant de l’avoir vu de mes propres yeux.

En tout cas, je pensais qu’il fallait que j’accueille correctement ce Renard de glace dans mon bar, parce qu’il aurait pu devenir méfiant envers les humains à cause de l’acte de Galumdoor. Je voulais qu’il pense que, contrairement à Galumdoor, nous n’étions pas en mauvais termes avec les hommes bêtes — au fond, nous voulions juste construire une relation amicale.

Je ne savais pas si ça allait bien se passer. De plus, ce n’était pas non plus comme si j’avais chaque fois fait des recherches sur mes clients avant même qu’ils ne visitent mon bar afin de les accueillir amicalement.

Même sans savoir si cela allait réussir, j’avais épuisé toutes les options possibles. C’était mon seul travail pendant que j’attendais au bar, après avoir confié tout le reste au groupe d’Aileen.

Un renard, hein… Ce serait bien si je pouvais trouver quelque chose qui lui plaise.

J’étais entré dans une épicerie pas trop populaire, mais réputée, qui était située dans un endroit bien discret appelé « Épicerie Cardilla » sur la 10e rue. Je pensais que le magasin qui avait fait le tour d’Albein pour rassembler divers ingrédients aurait la chose que je cherchais.

Environ une heure avant l’ouverture du service de nuit du bar, le groupe d’Aileen était revenu avec le Renard de Glace — avec Zect Crucifer.

« Grand Frère, nous sommes revenus ! Aileen-san l’a fait ! »

« On est là, Queue. Je l’ai en quelque sorte ramenée. J’ai aussi enlevé son collier, » déclara Aileen.

« Ouais, bon travail… Donc cette fille est le Renard de Glace… n’est-ce pas ? » demandai-je.

Zect portait une jeune fille qui avait une queue. Elle était couverte par, ce qui semblait être le pardessus de Zect. Elle ronflait tout en étant portée sans même se réveiller. Mais ses longs cils tremblaient, ce qui signifiait qu’elle avait commencé à reprendre connaissance avant de venir ici.

Zect venait seulement de me voir, moi qui buvais avec lui l’autre jour, comme étant le maître de la guilde, et il avait légèrement ouvert les yeux plus grands. Bien que ce ne fût que pour un moment, il avait retrouvé son visage habituel sans expression après.

« Donc vous étiez… le Maître de la Guilde ? Je croyais que vous n’étiez qu’un client ici. On dirait que j’ai des trous pour les yeux, » déclara Zect.

« Non, pas de soucis, je suis aussi désolé de ne pas m’être présenté correctement la dernière fois, » répondis-je.

« Non. Je suis celui qui devrait être désolé de vous avoir menacé. Sans l’aide de cette guilde, j’aurais probablement fait quelque chose d’irréversible. S’il vous plaît, pardonnez-moi pour toutes les actions grossières que j’ai faites, » déclara Zect.

Zect s’inclina profondément en portant la jeune fille. J’avais amplement pu voir que Zect et la jeune fille étaient en bons termes l’un avec l’autre.

« Ne t’inquiète pas pour ça, Zect. Grâce à toi, nous pouvons maintenant prouver les méfaits de la société Galumdoor. Je n’ai pas l’intention de les laisser partir sans payer. »

« … Voulez-vous dire que vous avez des preuves qu’ils capturent des hommes bêtes et les vendent comme animaux ? » demanda Zect.

Verlaine avait répondu à la question de Zect à ma place. Elle était en tenue de bonne, et aujourd’hui elle portait des lunettes — j’avais discuté avec elle du fait que Mylarka les portait quand j’étais allé à l’Académie de Magie, il semble donc qu’elle se soit intéressée à elles.

« Sur la base des résultats des enquêtes de notre guilde, nous avons constaté que les animaux rares vendus par la compagnie Galumdoor sont, en fait, des hommes bêtes. Une enquête sur l’entreprise devrait avoir lieu dès que nous les signalons aux responsables, » déclara Verlaine.

« Je vois. Donc Galumdoor ne vendait pas les hommes bêtes sans savoir qu’ils étaient des bêtes humaines, mais ils ont eux-mêmes capturé les hommes bêtes… Ils sont assez proches de ma guilde, donc je n’ai pas pu les interroger. Si vous avez trouvé des preuves, cela signifie qu’ils ne pourront pas éviter le problème, » déclara Zect.

« Qu’est-ce que tu veux dire ? Quels sont les liens entre Galumdoor et ta guilde ? » demandai-je.

Zect baissa les yeux, semblant être dans ses pensées. Je pouvais comprendre qu’il soit difficile de révéler des informations sur sa propre guilde, mais je ne pouvais pas laisser passer cela.

— Au moment où je me demandais si le silence allait continuer. Une voix claire avait déchiré le silence.

« Frère, s’il te plaît, ne cache plus rien. Cet homme est la raison pour laquelle je suis toujours en vie. »

Est-ce la façon unique de parler des Foxries ? Le modèle de discours de la fille était unique en son genre [1]. Elle était descendue des bras de Zect alors qu’elle portait encore le manteau.

La fille était assez petite pour que je doive la regarder en bas pour la voir — bien qu’elle soit pieds nus, cela ne la dérangeait pas, et elle me regardait avec ses yeux ronds. Elle avait baissé le capuchon du manteau, et deux oreilles de renard avaient semblé poussées sur sa tête.

« Frère… ? Zect ressemble à un humain, mais si c’est ton frère…, » déclarai-je.

« Ravie de vous rencontrer, je m’appelle Mizuha. Il est mon demi-frère d’une autre mère, » répondit-elle.

Elle était polie, s’inclinant non seulement devant moi, mais aussi devant les autres personnes présentes. Zect était toujours sans expression — en fait, on aurait dit qu’il s’occupait de sa sœur, qui se prosternait, comme d’un frère. Quoi qu’il en soit, j’avais été surpris au moment où elle avait déclaré qu’ils étaient frère et sœur, car le fait de les regarder ne montrait aucun semblant de cela du tout.

« … Mon père est un Foxries. Et ma mère est une humaine. Et à cause de cela, il était incertain que je naisse en tant qu’humain, homme bête ou moitié d’humain. Mais je suis né comme le premier, et j’ai pris ma couleur de cheveux du côté de mon père, » déclara Zect.

« C’est pour ça que ça avait l’air un peu noir bleuté…, » déclarai-je.

Bien que le fait d’avoir des cheveux noirs bleutés soit unique, il n’était pas possible de le désigner comme un homme-bête à partir de ce seul fait.

Verlaine ne s’en était pas non plus rendu compte, il était donc probablement impossible de discerner de son apparence que du sang d’homme bête coulait dans les veines de Zect.

« Cependant, jeune fille… Mizuha, tu ne sembles pas avoir les caractéristiques de ton frère ? » demandai-je.

« C’est parce que ma mère est aussi une Foxries. Chez les Foxries, il y a de rares cas où les traits d’un ancêtre apparaîtront… et ils auront le pouvoir de se transformer en bête. Aileen-san, je suis désolée pour les ennuis que j’ai causés il y a un moment, » déclara Mizuha.

« Ça ne me dérange pas, alors ne t’inquiète pas, vraiment. Plus important, t’es-tu blessée, Mizuha-chan ? C’était la première fois que je me battais contre quelqu’un d’aussi fort depuis longtemps, alors j’ai un peu exagéré…, » déclara Aileen.

« Pas du tout. Je pouvais sentir qu’Aileen-san se retenait même sous ma forme de bête. Quand vous avez coupé le collier qui était sur moi, je me suis sentie mieux et je suis revenue à l’ancien moi. Avant qu’Aileen-san et son groupe ne viennent, j’étais inquiète de savoir si je pouvais revenir à mon ancien moi ou non, et j’ai lentement perdu le contrôle de mon propre corps…, » déclara Mizuha.

Elle avait traversé beaucoup de choses, alors que ses yeux se mettaient à pleurer. Aileen s’était mise à genoux et l’avait serrée dans ses bras, puis elle lui avait frotté la tête tout en lui tapotant légèrement le dos.

« Notre village natal est situé au cœur d’une montagne enneigée. Parce que ma petite sœur est née avec cette apparence et à cause de sa capacité spéciale, elle n’avait pas du tout été autorisée à quitter le village. Malgré tout, elle voulait quitter le village au moins une fois, et le chef de notre tribu l’a écoutée… mais au lieu d’aller à la capitale immédiatement, elle aurait dû reconsidérer ses options. Cela ne serait jamais arrivé si elle avait plutôt visité une ville à la campagne…, » déclara Zect.

« Non, Zect-san, toi et ta sœur n’avez rien fait de mal. Je ne veux pas que vous regrettiez d’être venus à la capitale. Pouvez-vous passer un peu de temps ici jusqu’à ce que vous ayez une idée claire de ce qu’il faut faire ? » demandai-je.

Rester dans la capitale après avoir vécu une telle expérience serait probablement un choix difficile pour lui. Cependant, je ne pouvais pas laisser Mizuha, qui souhaitait aller vers le monde extérieur, revenir au village alors qu’elle était déçue.

« Mon frère ne veut pas décevoir sa guilde, à qui nous sommes redevables pour nous avoir donné des repas et du logement. Mais je ne peux pas rester silencieuse… Celui qui m’a attrapé et qui a prévu de me donner à la compagnie Galumdoor était du Sagittaire d’Azur… »

« … Tu veux dire que quelqu’un au Sagittaire d’Azur a vu ta forme bestialisée ? » demandai-je.

« O-Oui… Si la pleine lune est en cours, mon corps va se bestialiser tout seul… et quand cela est arrivé…, » expliqua-t-elle.

Zect avait écouté les paroles de Mizuha et avait fermé les yeux.

Il ne l’avait jamais su — il avait travaillé au Sagittaire d’Azur parce qu’il avait confiance en eux. C’est pourquoi, après avoir écouté l’histoire de sa petite sœur et appris que sa guilde l’avait trahi, il était maintenant rempli de rage.

« Il semble que nous allons devoir faire une autre punition, ouais ? On pourrait même perdre une de nos guildes rivales après la punition, » déclarai-je.

« … Je n’ai pas l’intention de déranger cette guilde plus que je ne l’ai fait. Je vais demander au maître de la guilde du Sagittaire d’Azur de me dire la vérité, » déclara Zect.

« Donc tu prévois de t’en occuper toi-même ? Je pense cependant personnellement que tu devrais les laisser être jugés par les fonctionnaires, » déclarai-je.

« Vous comptez m’arrêter ? » demanda Zect.

« Non. Nous ne pouvons pas intervenir, quoi qu’il leur arrive avant que leurs crimes ne soient révélés, » répondis-je.

Un conflit entre guildes n’était pas sans précédent. Il s’agissait surtout de conflits entre individus, mais il y avait aussi des conflits entre guildes.

S’il s’avérait que ma guilde est en conflit avec le Sagittaire d’Azur, cela limiterait les actions que les deux guildes pourraient entreprendre. Parce qu’un conflit entre les guildes était considéré comme un événement qui pouvait mettre la capitale en désordre.

— Bien que néanmoins, je ne pouvais pas ne rien faire.

« Mais maintenant que je connais la situation, j’aimerais que toi et ta sœur restiez en sécurité. Pendant que vous faites ça, quelqu’un de ma guilde leur rendra visite. Laissez-moi au moins prendre mes responsabilités de cette façon, » déclarai-je.

« … Responsabilité, vous dites ? J’avais été unilatéralement impoli envers vous tous. Et même si je me suis excusé et que nous avons mis tout ça derrière nous, il n’y a rien dont cette guilde aurait besoin de prendre la responsabilité…, » déclara Zect.

« Au départ, nous avions aussi l’intention de capturer le Renard de Glace en raison de la demande qui nous est parvenue de la société Galumdoor sans connaître leurs arrière-pensées. Maintenant que la demande a été effectivement annulée, alors nous, qui avons amené le renard de glace ici, je crois que nous devrions assumer la responsabilité de son avancement. C’est ce que nous, de cette guilde, croyons être notre responsabilité, et c’est aussi la volonté du Maître de la Guilde, » déclara Verlaine.

Zect fixa Verlaine avec un regard d’incrédulité. C’était tout à fait naturel, même moi je sentais que je disais des choses qui me faisaient passer pour une personne trop gentille.

« Laisse-moi mettre ça au clair. Je veux quelqu’un de capable comme toi. Je veux aussi créer un environnement où les hommes bêtes ne se sentiront pas discriminés. Je crois que c’est possible même sans avoir recours à la politique publique. La capitale deviendra un lieu de bons souvenirs pour ta sœur. Peux-tu me laisser faire ça ? » demandai-je.

« … Ukh, Grand Frère, vous êtes un tel... »

« Même si je pensais que vous buviez tout le temps… vous avez pensé à quelque chose d’aussi gros que ça…, » déclara Zect.

« Comme on s’y attend de la part du frère aîné de Timis-sama… Je ressens une dette incommensurable et un sentiment d’admiration envers vous. »

Je voulais dire à Rigel et aux deux autres de ne pas me mettre sur un piédestal aussi haut, mais je ne pouvais pas balancer le sujet comme une blague comme ça.

J’avais tendu ma main droite à Zect. Il était resté silencieux — mais après un petit moment, Mizuha avait tiré sur la main de son frère, et avait fait en sorte que sa main serre la mienne.

« Je suis Mizuha Crucifer. Si vous voulez bien nous pardonner, mon frère et moi, laissez-nous travailler chez vous, » déclara-t-elle.

« … Mizuha, tu te comportes comme une enfant gâtée. Si on pense à ce que cette guilde a fait pour nous jusqu’à présent, tout ce qu’on pourrait faire de plus serait…, » déclara Zect.

« Si tu veux, je veux que tu travailles au Verseau d’Argent pendant que tu restes dans la capitale. Je peux te promettre un meilleur salaire qui convient à tes capacités par rapport à la guilde dans laquelle tu es en ce moment. Je vais aussi préparer une chambre où tu pourras vivre en toute sécurité avec ta sœur. De plus, je ne dirige pas une œuvre de charité ici, donc tu n’as pas besoin de te sentir modeste, » répondis-je.

Tout le monde dans la salle retenait son souffle, anxieux de savoir si les négociations allaient aboutir.

En moins de temps que je l’avais prévu, Zect avait saisi ma main. Les gantelets qu’il avait équipés, utilisés depuis longtemps, témoignaient de sa riche expérience de combat.

« Je commencerai à travailler dans cette guilde quand les choses se seront calmées. S’il vous plaît, traitez-nous bien, Maître de Guilde, » déclara Zect.

Zect ne souriait pas, mais ses paroles étaient aussi honnêtes qu’elles pouvaient l’être. Sa petite sœur, Mizuha, le regarda et lui fit un sourire heureux.

Avec une seule erreur, Zect aurait pu blesser sa propre sœur sans connaître le moyen de la sauver. Il faudrait que je prenne les mesures qui s’imposent pour punir les gens qui leur avaient fait subir cela.

Notes

  • 1 Elle se fait appeler Uchi et appelle Zect Ani-ue, ce qui est une façon d’appeler son grand frère avec respect. Elle parle aussi en léger dialecte du Kansai.

***

Partie 8

7 — Les fruits de chez les renards

Le Sagittaire d’Azur avait soutenu la vente de l’homme bête de la société Galumdoor.

Mizuha, une vraie victime, avait témoigné, et j’avais décidé de la croire. Je n’avais toujours rien qui puisse prouver le lien entre les deux, tout ce que j’avais, c’était des preuves circonstancielles. Même si je dénonçais Galumdoor, je ne pourrais pas mener une enquête plus détaillée contre le Sagittaire d’Azur.

Il me fallait donc des preuves. Alors que je ruminais, Sakuya-san était entrée dans le bar par la porte de derrière. Il semblait qu’elle surveillait nos échanges.

« Maître, il y a des preuves que Galumdoor a transporté les hommes bêtes capturé depuis leur grenier, et j’ai localisé la destination de leur transport, » déclara Sakuya-san.

« Bon travail, comme d’habitude, Sakuya-san. Alors, où est-il ? » demandai-je.

« Veuillez examiner cette carte. C’est dans cette auberge, sur la onzième rue. Il semble que ce soit une auberge bon marché ordinaire, mais il y a eu un témoignage d’un membre de Galumdoor qui y a apporté de gros bagages. Je crains qu’ils aient une cave ou une sorte de pièce cachée, » déclara-t-elle.

Ayant entendu parler de la possibilité de confinement des hommes bêtes, les expressions de Zect et de Mizuha s’étaient troublées. Il fallait s’y attendre, mais même Mizuha était clairement en colère.

Cette fille n’avait pas du tout peur, elle avait prévu de se battre. Elle avait donné à Aileen un combat décent, ce qui signifie qu’une force considérable se trouvait dans sa petite carrure.

« S’il vous plaît, laissez-moi faire quelque chose. Je n’ai pas seulement l’intention de me venger. Je veux aussi sauver les personnes capturées. »

« … Mettez-moi aussi au travail. Je ne les tuerai pas tant que nous serons dans la capitale. Je promets de ne rien faire qui puisse nuire à la réputation de cette guilde. »

Mizuha et Zect. La jeune fille qui était un bon adversaire pour Aileen, et un aventurier de Rang SS. Ces deux-là auraient probablement suffi à la mission, mais j’aimerais qu’une personne de plus les accompagne.

« Je vais les guider… Est-ce bon ? » demanda Sakuya-san.

« Oui, s’il te plaît. Désolé de te donner encore plus de travail, » déclarai-je.

« Pas de problème. C’est ce que je souhaite faire moi-même, après tout. »

Le désir de Sakuya-san de sauver les êtres hommes bêtes avait été correctement transmis. Après tout, elle avait continué son enquête jusqu’à ce qu’elle trouve l’emplacement de leur transport, elle aurait même pu penser à les sauver toute seule.

« Raia, McKinley, Rigel. Votre travail est fait, bon travail. Allez vous reposer, » déclarai-je.

« J’ai compris ! Nous aimerions tous vous accompagner, mais trop de personnes qui iraient là-bas se distingueront probablement. »

« N’oubliez pas de nous dire si vous avez besoin de plus de mains. »

Rigel et McKinley avaient répondu, et étaient retournés aux dortoirs de la guilde.

« … Maître de guilde, si possible, laissez-moi assister Sakuya-san… J’aimerais sauver les prisonniers en tant que compagnon homme-bête, » déclara Raia.

« Es-tu sûre ? Tu reviens de la mission, alors n’es-tu pas fatiguée ? Cependant, ce problème peut être résolu en utilisant la magie de guérison, » déclarai-je.

« Ah… M-Merci beaucoup. Cependant, il n’est pas nécessaire de vous inquiéter. J’ai confiance en mon endurance, » déclara Raia.

Bien qu’elle ait dit tout cela, j’avais jeté la Lumière de guérison pour restaurer l’endurance de Raia. J’avais profité de l’occasion pour le faire sur tout le monde — quatre personnes n’étaient pas un trop grand fardeau pour mon pouvoir magique.

« Je ne pensais même pas que vous me guéririez… Votre aimable considération m’honore. »

« Même les vrais prêtres hésitent à utiliser la magie de guérison en raison de son coût élevé… Votre cœur empli de compassion m’émeut chaque jour, Maître de Guilde, » déclara Raia.

« … Maître de Guilde, quelle est votre classe ? » demanda Zect.

« Non non, Frère, bien sûr le classe de Maître de Guilde est d’être Maître de Guilde. N’est-ce pas ? » déclara Mizuha.

« Malheureusement, je n’ai pas mon badge de guilde sous la main. Je pense que cela devrait être écrit là, » répondis-je.

J’avais essayé de faire dévier la conversation. En me souvenant de ce qui était écrit sur mon badge de guilde, je ne pouvais absolument pas le leur montrer.

C’était la classe de celui qui avait été admis comme aventurier de Rang SSS et qui avait vaincu le Seigneur-Démon.

S’ils le découvraient, cela annulerait tous mes efforts pour ne pas me distinguer pendant tout ce temps.

— Mais ce que j’avais remarqué récemment, c’est que je me mettais trop en avant, même si mon plan était depuis l’ombre d’être vu comme inférieur face à la scène principale.

Je vais devoir retourner à mes racines — comme je le pensais, Aileen avait regardé Mizuha et semblait avoir trouvé quelque chose.

« Oh, c’est vrai. Mizuha-chan, si tu sors avec juste ça, cela va probablement être froid. Veux-tu te changer avant de sortir ? Ma maison est tout près, alors je peux t’apporter des vêtements, » déclara Mizuha.

« Il y a des uniformes d’employés de petite taille, comme mes vêtements de bonne au deuxième étage aussi… lequel préféreriez-vous ? » demanda Verlaine.

« Je peux ? Alors… umm, je me demande…, » répondit Mizuha.

Les vêtements d’Aileen, qui était une robe d’une seule pièce avec une longue fente, ou les vêtements de bonne. Les deux semblaient être un bon choix aux yeux de Mizuha.

« Si je vais travailler ici, je porterai ces vêtements de bonne tout le temps. Alors Aileen-san, puis-je vous emprunter les vôtres ? » demanda Mizuha.

« Hm, j’ai compris. Alors, donne-m’en un peu de temps, d’accord ? Je les amènerai en un clin d’œil… Oh, j’ai oublié quelque chose. Queue, peux-tu venir une seconde ? » demanda Aileen.

Alors qu’Aileen était sur le point de sortir par la porte de derrière pour aller chez elle, elle m’avait appelé. Il semblerait qu’elle veut parler de quelque chose en privé.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » demandai-je.

« Uhh… à propos de Mizuha-chan, tu vois. Ça vient de moi, donc tu ne me croiras pas si je ne suis pas sérieuse, donc…, » commença Aileen.

« … On dirait que c’est quelque chose que même toi, tu ne peux pas dire à la légère. Ne t’inquiète pas et dis-le, » déclarai-je.

Bien que j’aie dit cela, Aileen avait été en conflit pendant un certain temps — était-ce vraiment quelque chose d’aussi sérieux ?

« Tu vois… Je l’ai remarqué quand je me suis battue contre Mizuha-chan. J’aurais probablement été dans une situation vraiment problématique si je n’avais pas eu ta magie d’amélioration, Queue. L’ennemi utilisait également la magie d’amélioration, » déclara Aileen.

« La magie d’amélioration… Qu’est-ce que cela a fait ? » demandai-je.

« J’ai eu l’impression que quelqu’un d’autre me regardait. Je ressens la même chose que lorsque tu me lances la magie d’amélioration… C’était probablement juste mon imagination, non ? » répondit Aileen.

L’ennemi avait utilisé la magie d’amélioration, tout comme moi.

Je n’étais pas le seul au monde à me spécialiser dans l’amélioration. Mais quand même, Aileen avait dit qu’elle était dans le pétrin, ce qui signifiait que l’ennemi était aussi bon que moi à la magie d’amélioration, ou proche de ce niveau.

« Oh… Désolée, de dire des choses inquiétantes comme ça. C’est bon, j’ai gagné grâce à toi, Queue. J’ai prouvé que L’Oublié est l’utilisateur de magie d’amélioration le plus fort du royaume ! »

« C’est surtout grâce à ton propre pouvoir, Aileen. Quand même, merci, » répondis-je.

« Eh… ? N-Non, il n’y a aucune raison de me remercier. Cependant, je veux que tu fasses quelque chose pour moi comme récompense pour ce travail… Maintenant, je vais prendre les vêtements ! » déclara Aileen, et elle courut vers sa maison. Elle reviendrait très vite à ce rythme.

J’étais retourné dans le bar, et j’avais rencontré une Verlaine qui attendait, avec une expression compliquée.

« Cela aurait été une source de joie pour Mizuha-san d’être prête à porter des vêtements de bonne 24 heures sur 24, car elle va travailler ici… C’est un peu frustrant, j’ai l’impression d’avoir perdu contre Aileen-sama, » déclara Verlaine.

« Je n’ai toujours pas décidé si elle va travailler dans le bar ou pas. Je vais devoir décider de ça bientôt, cependant. Veux-tu être avec Zect-san, Mizuha ? » demandai-je.

« Maître de Guilde, vous n’avez pas besoin d’utiliser des honorifiques pour moi. Je suis votre subordonné, donc il n’y a pas besoin de tout ça. Bien que je ne sois pas celui qui devrait dire ça puisque vous êtes mon employeur, » déclara Zect.

« J’ai compris. Zect, alors, » répondis-je.

« Désolée, comme vous pouvez le voir, mon frère est un peu raide, » déclara Mizuha.

« … Je suppose que c’est ma faute, » dit Zect, mécontent, bien qu’il n’ait pas semblé être en colère. Mizuha avait dit cela parce qu’elle savait que son frère ne s’en offusquait pas.

« Alors, veux-tu prendre un bain avant de te changer ? Ou bien veux-tu te baigner après avoir terminé l’affaire en cours ? » demandai-je.

« Oh… Désolée. Je ne me suis pas lavé depuis un moment, donc je vous dérange probablement… avec mon odeur ou quelque chose comme ça…, » déclara Mizuha.

« Ce n’est pas du tout ça. Mon manteau ne sent pas du tout mauvais, après tout, » déclara Zect.

« Ce n’est pas parce que mon frère est mon parent de sang… Je me suis forcée à porter ce manteau puant. Combien de jours n’as-tu pas lavé tes vêtements ? » s’écria Mizuha.

Les aventuriers avaient tendance à camper beaucoup, de sorte qu’ils s’habituaient tôt ou tard à leur propre odeur, mais c’est dans des moments comme celui-ci que l’on se rappelait l’importance d’une bonne habitude de bain.

Il fut un temps où je me précipitais à travers les montagnes et ne me baignais pas pendant qui sait combien de jours. La plupart du temps, mes sœurs m’avaient attrapé et m’avaient fait prendre un bain, mais maintenant je comprends ce qu’elles avaient dû ressentir. Le bain est une bonne chose, tout le monde devrait toujours en prendre un tous les jours, mais se baigner dans l’eau chaude était un luxe.

« Alors Verlaine, peux-tu lui donner un bain rapide ? Un bain pourrait être une bonne idée vu qu’elle utilisera les vêtements d’Aileen, » déclarai-je.

« Puis-je ? Je peux enfin prendre un bain, après si longtemps… Cette guilde est vraiment sympa. Tu ne crois pas, mon frère ? » déclara Mizuha.

« C’est bien que tu sois tout arrogante, mais ne sois pas trop bruyante. Même moi, je me sens gêné, » déclara Zect.

« Comme c’est une sœur si adorable, alors, laissez-la être un peu garçon manqué. Voulez-vous bien le faire ? » demanda Verlaine.

« Verlaine-san est si gentille… Je vous aime, Onee-san. Puis-je être la seule à pouvoir vivre ici ? Mon frère peut aller vivre dehors. Je viendrai jouer avec toi dehors de temps en temps pour que tu ailles bien, » déclara Mizuha.

« Pourquoi diable voudrais-je... Peu importe. Fais ce que tu veux…, » déclara Zect.

Zect était déconcerté quand sa sœur le taquinait. Le regarder ainsi me fit oublier qu’il était en fait un aventurier de Rang SS, mais ses réalisations dans le Sagittaire d’Azur que j’avais entendues par le biais de mon réseau d’information disaient des merveilles de sa véritable compétence.

Avec sa capacité, faire sortir des bêtes de leur confinement ne serait pas un problème du tout. Et comme Sakuya-san l’accompagnerait également, j’avais juste besoin de m’asseoir et de boire au bar comme d’habitude.

« … Maître, as-tu l’intention d’engager Mizuha-san comme mascotte pour le bar ? Je crois cependant qu’elle a un certain potentiel pour devenir membre du département d’information, » déclara Sakuya-san.

« Ooh, même toi tu as les yeux sur elle, Sakuya-san. On dirait que Mizuha est une excellente fille, » déclarai-je.

« Oui, elle l’est. Pour commencer, devrions-nous prendre sa mesure de sa Force d’Aventurier ? » demanda Sakuya-san.

La puissance de Mizuha pourrait égaler, voire dépasser celle de Sakuya-san. Comme elle était plus forte dans sa forme bestialisée, sa force actuelle dans sa forme d’homme bête correspondrait probablement à un rang A ou S.

Comme j’ai cassé le seul appareil de mesure que nous avions, nous aurions dû en acheter un nouveau pour le savoir. Je pourrais peut-être même les amener chez un spécialiste des mesures et y mesurer sa force.

Comme Sakuya-san l’avait prévu, sous l’auberge qui retenait les hommes bêtes captives se trouvait une prison souterraine cachée. Il y avait deux gardes du Sagittaire d’Azur stationnés là, mais ils étaient tous les deux de Rang B et C, alors Zect et les autres membres de son groupte les avaient assommés avant même qu’ils ne remarquent ce qui se passait et les avaient retenus.

Les prisonniers étaient une fille-louve et un homme raton laveur. Ils possédaient tous deux la capacité de se bestialiser, et étaient équipés d’un collier pour les faire rester dans leur forme de bête, car ils étaient confinés dans des cellules séparées.

Le fait d’être équipé du collier provoquerait un retour instinctif à sa nature sauvage. Une fois que cela s’est produit, l’animal muni d’un collier s’attaquerait probablement à des animaux de différentes espèces, ce qui l’amènerait à être abandonné sans être correctement élevé.

Zect et son groupe avaient entendu cela et s’étaient mis en colère, mais ils n’avaient puni ni le propriétaire de l’auberge ni les gardes du Sagittaire d’Azur.

Ils avaient les deux preuves nécessaires pour exposer les méfaits de leur groupe de soutien. Ainsi, Zect et Mizuha n’avaient pas besoin de se salir les mains directement.

Zect était revenu avec les deux hommes bêtes capturés sur ses épaules, et j’avais fait dormir les deux hommes bêtes pour la nuit après avoir demandé à un médecin non agréé de les soigner. Sakuya-san avait déjà rencontré le père de la fille-louve, elle avait donc dit au médecin de rendre la fille à l’homme.

— Après, mon échoppe était devenue animée comme d’habitude.

Mylarka et Yuma m’avaient rendu visite, et aujourd’hui je buvais avec Aileen dans une salle privée. Le groupe de Rigel discutait avec Raia, qui était revenue de la mission, de leurs aventures d’aujourd’hui. Raia n’avait jamais été du genre bavard, alors elle répondait par des interjections pour leur montrer qu’elle écoutait, et leur donnait parfois des paroles tranchantes comme pour les avertir.

D’un côté des sièges au comptoir, il y avait Mizuha qui portait des vêtements semblables à ceux d’Aileen et cachait ses oreilles de renard avec un chapeau, Zect, et enfin, Sakuya-san. Sakuya-san était rarement venue boire ici, mais aujourd’hui, elle semblait être d’humeur, car elle avait parlé avec Verlaine en buvant de la liqueur de carotte mélangée à du jus d’agrumes.

« Merci pour votre excellent travail comme d’habitude, Sakuya-sama. Il semble que vous soyez de bonne humeur aujourd’hui, » déclara Verlaine.

« Oui. Le travail que j’ai fait m’a toujours semblé gratifiant, mais celui d’aujourd’hui l’était particulièrement…, » déclara Sakuya.

J’étais intéressé par la conversation entre deux femmes adultes, mais je n’avais pas écouté trop longtemps, car j’avais besoin de diriger mon attention vers Mizuha, qui était assise à côté de moi, et Zect, qui était sur le siège à côté du sien.

« Je ne sais pas si ça vous convient à tous les deux, mais j’ai préparé ces boissons pour vous deux. Buvez-les si vous voulez, » déclarai-je.

Devant moi, il y avait la boisson alcoolisée que j’avais fait faire à Verlaine selon mes ordres et une boisson non alcoolisée.

« Hm… Cette odeur est…, » déclara Mizuha.

J’avais mis les deux verres sur le dessous de verre, et je l’avais fait glisser devant eux sur le comptoir.

« … Des fruits de Coconobi mélangés à du lait de chèvre… Pourquoi serait-ce ici… ? » demanda Mizuha.

Les chèvres étaient le bétail dominant dans les districts du nord. De plus, j’avais découvert que beaucoup d’hommes bêtes élevaient des chèvres. À partir de là, j’avais supposé qu’une boisson au lait de chèvre aurait un sentiment de familiarité pour Zect et Mizuha.

Peler la peau du fruit du Coconobi, retirer la viande blanche du fruit à l’intérieur, la filtrer, et utiliser des épices et du miel pour ajouter du goût, puis la mélanger avec du lait de chèvre froid à l’aide d’un shaker. Cela produirait le Coconobi Shake présenté à Mizuha.

Quant à Zect, c’est de l’essence de Coconobi qui avait été mélangée au rhum pour lui donner du goût. Je ne savais pas quelle quantité de jus je pouvais extraire du fruit en une journée, mais j’en avais eu pas mal à la fin.

Les Coconobi étaient des fruits à la peau bleue, ce qui n’était pas une couleur appétissante, mais l’intérieur de sa peau était un fruit blanc. En les mélangeant, j’avais découvert que le fait de le mélanger avec du rhum lui ferait changer lentement de couleur pour devenir jaune.

« Allez-y, buvez. Je pense que le goût vous conviendra, étant un Foxries et tout, » déclarai-je.

« Quand les avez-vous faites ? Les avez-vous préparés pour nous… ? » demanda Mizuha.

Je n’avais pas répondu. Ce n’est pas comme si je m’attendais à ce que tout se passe comme prévu, car je ne savais pas si le goût leur conviendrait ou non.

« … Merci pour le verre. Hm… dégluti… dégluti…, » répondit Mizuha.

Mizuha avait tenu le verre dans ses deux mains, et l’avait bu lentement au début. Puis elle avait commencé à le boire avec tant de vigueur que ça m’avait secoué.

« … C’est comme maman. Comme celui qui… Maman en faisait au village… et ce n’est pas tout… pour que les Coconobis deviennent quelque chose de si délicieux…, » déclara Mizuha.

Mizuha avait recommencé à boire. Il est possible qu’elle n’ait jamais eu un repas décent dans la caverne de glace.

Zect avait aussi porté à sa bouche le rhum contenu dans le verre. Ses yeux s’écarquillent, puis il jeta un regard de côté à sa sœur avant de boire une seconde fois dans le verre.

« … Une fois, j’ai bu de l’alcool quand la neige tombait pour me réchauffer le corps. Mais l’alcool mélangé avec ce Coconobi est… Où avez-vous trouvé comment faire cela… ? » demanda Zect.

« C’est un bar. Je ne ménage pas mes efforts pour que d’autres personnes profitent de mes boissons. Si vous aimez ça, alors c’est super, » déclarai-je.

Tant que je pouvais m’assurer d’un bon approvisionnement en ingrédients, ces deux boissons recevraient certainement des éloges favorables. D’autre part, Coconobi avait eu l’effet secondaire de restaurer le pouvoir magique.

« … Un maître de guilde est un travail vraiment respectable, n’est-ce pas ? Puisque vous rendez si heureux des gens que vous avez à peine rencontrés tout comme nous…, » déclara Mizuha.

Des larmes avaient coulé sur le visage souriant de Mizuha quand elle avait dit cela. Peut-être qu’elle se souvenait de son village natal.

Verlaine lui avait donné un mouchoir. Puis Zect avait apporté son verre en quittant son siège et s’était approché de moi, tout en regardant sa sœur en pleurs.

« … Ce goût me ramène en arrière. Maître de Guilde, c’est peut-être un peu tard, mais puis-je vous demander de m’honorer avec ça ? » demanda Zect.

J’avais compris ce qu’il voulait dire. Mizuha avait aussi apporté son verre et l’avait tendu vers moi.

Après avoir cogné ma chope en bois avec le verre de Zect puis de Mizuha, je les avais rappelés au cas où.

« Traitez-moi comme un simple ivrogne quand je bois dans le bar. Il est interdit de m’appeler “Maître de Guilde” ici, » déclarai-je.

Les deux s’étaient regardés. Verlaine regardait par ici en affichant un sourire — bien qu’elle semblait étonnée, comme si je disais quelque chose de peu important, mais ma règle de fer ne devait pas fléchir.

Puis, après avoir entendu mes paroles, les frères et sœurs Foxries s’étaient mis à rire. 

C’était la première fois que je découvrais que quelqu’un comme Zect pouvait rire. Je pense que c’était probablement son vrai visage, un visage qu’il ne montrait normalement qu’à sa petite sœur.

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