Épilogue 1 : La Famille
Partie 1
— Un peu plus de midi, 21e jour, 12e mois, 1547e année, Calendrier continental —
« Wôw… Nous avons finalement réussi à revenir, » avais-je dit en étant soulagé.
« Quand vous voyez le château, l’épuisement disparaît, n’est-ce pas ? » Naden était d’accord, tournant les bras en rond après être revenue sous sa forme humaine.
« C’est vrai, quand on voit le château, on a vraiment l’impression qu’on est rentrés à la maison, » déclara Aisha.
« Hee hee ! Le château est vraiment devenu notre maison maintenant, n’est-ce pas ? » Juna sourit.
Oui, elles avaient raison. Nous avions finalement réussi à rentrer à la maison.
Après être retournés à Parnam avec les renforts que nous avions envoyés à l’Union des nations de l’Est, nous étions montés dans la gondole de Naden et nous étions retournés au château de Parnam avant les autres.
Ce n’était pas une guerre, donc il n’y aurait pas de défilé de retours triomphants, et la force principale serait probablement dissoute à l’extérieur des murs du château. Ce travail était laissé à Kaede, en tant que commandante en second de Ludwin.
Hakuya et Roroa étaient sortis du château pour nous accueillir.
« Votre Majesté, dépêchez-vous aux côtés de la Princesse Liscia, » déclara Hakuya sans préambule.
« Tu ferais mieux d’y aller vite ! » ajouta Roroa.
Il s’agissait des premières choses qu’ils avaient sorties de leur bouche. Ils semblaient pressés.
« Hein !? Est-il arrivé quelque chose à Liscia ? » avais-je crié.
Hakuya hocha la tête gravement. « J’ai appris qu’elle avait commencé le travail ce matin. »
Travail… ? Elle accouche !?
Roroa m’avait frappé à la poitrine. « Les médecins, Hilde et Brad, sont déjà avec la Grande Soeur Cia. On ira là-bas aussi, une fois notre travail fini, alors bouge-toi, chéri ! »
« Est-ce que cela va ? » Je m’étais inquiété. « Le roi devrait-il vraiment s’y rendre dès son retour ? »
Entre le travail administratif qui s’était accumulé pendant mon absence et les conséquences de l’envoi de troupes, il y avait sûrement une montagne de travail à faire. Les bureaucrates devaient vouloir que je reprenne mes fonctions immédiatement.
Mais Hakuya haussa les épaules. « De toute façon, vous ne pourrez pas vous concentrer sur vos tâches comme ça. Si votre manque de concentration vous amène à commettre une série d’erreurs, cela ne fait qu’augmenter le travail à la fin. S’il vous plaît, laissez-nous nous occuper de ça. »
« … Désolé. Merci, » déclarai-je.
Je m’étais retourné et j’avais parlé à mes fiancées et à ma petite sœur. « Vous l’avez entendu. Naden et moi allons voir Liscia. Aisha, Juna, désolé, mais pourriez-vous trier les bagages dans la gondole ? Je veux que vous veniez plus tard. »
« O-Oui, sire, » répondit Aisha.
« Compris. » Juna hocha la tête.
« Roroa, je veux que tu viennes aussi quand ton travail sera fini. Tomoe, emmène Ichiha et Yuriga chez Hakuya. Si vous voulez venir aussi, vous pouvez vous joindre à nous plus tard, » continuai-je.
« Je t’ai compris, » dit Roroa. « Je compte sur toi pour prendre soin de la Grande Soeur Cia. »
« D’accord, Grand Frère, » déclara Tomoe docilement.
J’avais chevauché le dos de Naden sous sa forme de ryuuu. « D’accord, Naden ! Fais aussi vite que possible, s’il te plaît. »
« Bien reçu ! Ne t’évanouis pas, d’accord ? » déclara Naden.
Après quoi, Naden avait dansé dans les airs.
Le sol s’était éloigné de nous encore plus rapidement que d’habitude. Normalement, cela m’aurait vraiment effrayé, mais dans ma hâte d’arriver là où nous allions, je n’avais plus la présence d’esprit pour avoir peur.
Liscia… Liscia…
Comme je répétais son prénom dans ma tête, Naden et moi nous nous étions dirigés directement vers le domaine de l’ancien roi Sire Albert, où se trouvait Liscia.
Après avoir volé à travers le ciel, Naden et moi nous avions atterri devant le manoir de Sire Albert.
Alors que nous l’avions fait, j’avais vu le docteur Brad assis à l’une des tables de la véranda que l’on pouvait voir de la porte. Il portait une sorte de ficelle en diagonale par-dessus ses vêtements blancs.
Je m’approchai de lui, l’appelant par son nom. « Brad ? »
Brad m’avait remarqué. « Oh, c’est le roi. C’est une tenue intéressante que vous portez aujourd’hui. »
J’avais réalisé que j’étais toujours en uniforme militaire. Nous venions ici juste après notre retour de l’Union des nations de l’ouest, après tout. On n’avait pas eu le temps de se changer.
« J’étais pressé… et, je veux dire, ne portez-vous pas aussi quelque chose de bizarre ? » demandai-je.
« Quel choix ai-je, vu comment les choses sont ici ? » demanda Brad.
Brad s’était retourné pour me montrer son dos, et il y avait un bébé de moins d’un an attaché derrière lui. Il s’était avéré que la ficelle en diagonale sur le devant de sa poitrine était pour une écharpe porte-bébé.
Quand je m’étais approché et que j’avais regardé de plus près le bébé, il semblait dormir. Les cheveux bruns qui poussaient sur la tête du bébé correspondaient aux cheveux blancs de Brad, mais sur son front se trouvait le petit troisième œil en forme de bijou qui était caractéristique de la race des trois yeux. Ses joues gonflées étaient adorables.
« Mignon, » dis-je avec admiration. « J’ai entendu dire que vous aviez un enfant. C’est votre fils, Brad ? »
« Ma fille. Elle s’appelle Ludia, » répondit Brad.
« Ludia, hein. Vous avez pris les sons L et D de la fin du nom d’Hilde, hein… Attendez, je sais que Ludia est mignonne et tout, mais ce n’est pas le moment pour ça ! » déclarai-je.
L’adorable bébé m’avait momentanément distrait de mon objectif initial.
« Je suis venue en vol quand j’avais appris que Liscia avait commencé le travail, alors que faites-vous assis ici à vous détendre !? » demandai-je.
« Fwah... Wahhhhhhhhhhhhh ! » À cause de mon cri, Ludia s’était réveillée et avait éclaté en sanglots.
« Ah, désolé ! Ne pleure pas, » dis-je avec anxiété.
« Là, là, là… Pourriez-vous ne pas crier si fort devant Ludia ? » Brad m’avait grondé en essayant d’apaiser sa fille sur son dos. « Le simple fait d’avoir un adulte qu’ils ne connaissent pas dans les environs est déjà assez effrayant pour les enfants. »
J’avais l’impression qu’il avait été plus piquant il y a longtemps, mais maintenant il était totalement en mode papa.
Nous avions tous les trois travaillé ensemble pour que Ludia s’installe avant que je pose la même question à Brad.
« Je suis désolé d’avoir crié. Mais comme il s’agit de jumeaux, n’aviez-vous pas dit que vous devriez sûrement faire une césarienne ? Si je vous trouve, vous, le médecin-chef, ici, je vais m’inquiéter, » déclarai-je.
« Donc, à propos de ça… on a fini par ne pas en faire une, » répondit Brad.
« Huh !? Pourquoi — Mmph ! » demandai-je.
« Souma ! Silence ! » Naden m’avait couvert la bouche et m’avait dit ça d’une voix feutrée. « Tu vas encore faire pleurer le bébé, tu sais ? »
Tous les trois, nous avions regardé le visage de Ludia… Oui, on aurait dit qu’elle dormait.
J’avais déplacé la main de Naden sur le côté et j’avais pris des respirations haletantes.
« … Désolé. Mais pourquoi ? » demandai-je.
« À la demande de la mère, » répondit Brad.
« De Liscia ? » demandai-je.
« Quand je lui ai expliqué la procédure, elle a refusé. Elle a dit qu’elle ne voulait pas se faire couper l’estomac, » répondit Brad.
Selon Brad, elle n’avait pas voulu que son abdomen… ou plutôt ses muscles abdominaux… soient coupés pendant la césarienne.
Pour Liscia, qui avait pratiqué les arts martiaux, se faire couper les muscles signifiait qu’elle ne pourrait peut-être plus se tenir sur le champ de bataille de la même façon qu’avant. C’est apparemment pour cela qu’elle avait demandé un accouchement naturel à la place.
« Heureusement, les bébés ne sont pas dans une mauvaise position, » dit Brad. « Selon Hilde, une naissance naturelle devrait être possible. »
« Vraiment ? » demandai-je.
« Ouais. Mais elle souffrira deux fois plus longtemps qu’une grossesse ordinaire. Il y en a deux, après tout. Eh bien, même avec cette explication, la mère a demandé un accouchement naturel, alors c’est comme ça… cependant, pour être honnête, je ne comprends pas vraiment ce qu’elle pense, » déclara Brad en se grattant la tête.
J’étais d’accord, mais Naden avait dit. « J’ai l’impression de comprendre, » ce qui montrait un certain degré de compréhension. C’était peut-être une sorte de fierté maternelle que les hommes ne comprenaient pas.
« Hilde s’occupe d’elle de près maintenant, » dit Brad. « Évidemment, si nous déterminons qu’elle est en danger, nous sommes prêts à passer à la césarienne. Vous êtes d’accord avec ça aussi, Sire ? »
« Si c’est ce que Liscia a décidé, » répondis-je.
Elle avait choisi de ne pas se faire couper les muscles, même si cela signifiait souffrir deux fois plus longtemps.
Liscia était-elle si impatiente de se tenir sur le champ de bataille ?
Brad m’avait dit que je pouvais lui parler des détails en personne, alors nous étions entrés dans la bâtisse.
Les servantes se déplaçaient frénétiquement. La scène m’avait rappelé le palais juste après qu’on m’ait confié le trône.
J’avais repéré une bonne familière et je l’avais appelée. « Carla ! »
« Wah !? ... Oh, c’est vous, Maître. Vous êtes de retour au pays, » s’écria Carla.
La servante dragonewt, Carla, s’était retournée. Elle portait une robe de bonne avec une jupe assez courte pour ne pas être mal à l’aise dans un café, mais au lieu d’un plateau d’argent, elle tenait un bassin en métal que même un homme adulte aurait eu du mal à porter.
« Nous venons de rentrer, » avais-je répondu. « À quoi sert le bassin ? »
« Pour contenir de l’eau chaude pour le premier bain des bébés. On m’a dit que plus c’était gros, mieux c’était, alors je me suis envolée et j’ai trouvé le plus gros dans ce domaine. »
« Non, n’est-ce pas un peu trop grand ? C’est la taille d’une de ces petites piscines en vinyle pour enfants, tu vois ? » demandai-je.
C’était assez grand pour que vous ayez à vous inquiéter de la noyade des bébés. Quelqu’un allait les tenir dans ses bras pendant ce temps-là, alors c’était probablement bien…
« Attends, avant ça, montre-moi où est Liscia, veux-tu ? » demandai-je.
« Compris. Elle est dans la grande chambre à l’étage, » déclara Carla.
Naden et moi avions suivi Carla en haut. Il y avait une porte dans le couloir du deuxième étage qui avait été laissée grande ouverte. Nous pouvions voir des femmes de ménage entrer et sortir constamment de la pièce. Ça devait être là où était Liscia.
En approchant de la pièce, j’avais entendu ce qui ressemblait au gémissement d’une femme.
Je m’étais précipité vers l’avant. « Lisci — . »
« Restez en dehors de la pièce ! » cria quelqu’un.
Je m’étais arrêté.
Le docteur à trois yeux Hilde était sorti. Hilde avait un regard irrité sur son visage alors qu’elle posait une main sur sa hanche et me regardait fixement.
« J’en ai entendu parler, et en regardant ce que vous portez, je peux le dire. Vous étiez en train de combattre des monstres dans l’Union des Nations de l’Est, c’est ça ? Et vous êtes venu directement ici dès votre retour. Ai-je tort ? » demanda Hilde.
« O-Oui…, » répondis-je.
« En d’autres termes, vous êtes venu sans nettoyer la saleté de votre voyage. N’amenez pas ce corps sale dans la même pièce qu’une femme enceinte et ses bébés ! N’étiez-vous pas censé comprendre l’hygiène ? » demanda Hilde.
« Argkh... Désolé. » Hilde avait tout à fait raison dans ce qu’elle disait, alors je lui ai présenté des excuses honnêtes.
Mdr, Moyen-âge et hygiène, ça fait rire.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre!
Merci pour le chapitre !
En tout cas, ça sera la seule bonne nouvelle à son retour dans le royaume avec tous les problèmes environnants.
Le plus intriguant étant celle de la fille Carmine. Est -elle arriver la bas en étant une forme d’otage qui a l’air de s’adapter vu qu’elle était libre et doit surement avoir un poste important. Elle va peut etre détester Souma pour la « mort présumé » de son père et se battre contre lui pour au final trouver que son père est vivant. Ou bien un scénario totalement différent, j’ai hâte.