Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 7 – Chapitre 6

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Chapitre 6 : Un atout pour les négociations

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Chapitre 6 : Un atout pour les négociations

Partie 1

Après avoir remis la gestion du donjon aux militaires de la république, nous nous étions précipités vers la ville de Noblebeppu, où Roroa et Tomoe nous attendaient. C’est là que nous attendaient les pourparlers avec le père de Kuu, le chef de la République de Turgis.

Il avait été convenu que les discussions auraient lieu dans une salle de l’auberge où nous étions logés, avec un nombre très limité de personnes présentes. Il s’agissait du résultat de la prise en compte de la situation turgienne, dans laquelle une réunion plus large exigerait de prendre en considération le temps de passer par un processus avec le Conseil des Chefs.

Nous avions pu rentrer à Noblebeppu à midi le jour des pourparlers. Nous étions restés dans le village de montagne près du donjon une nuit après l’extermination des ogres, puis nous étions partis juste avant l’aube, mais il nous avait fallu tout ce temps pour arriver.

Bien que la situation ait été expliquée à l’autre partie, nous avions dû les faire attendre pendant un certain temps.

Quand j’étais descendu du chariot devant l’auberge, Roroa et Tomoe étaient sorties de l’auberge pour nous accueillir.

« Bon retour, chéri ! » Roroa m’avait appelé. « Tu m’as fait peur. »

« Bon retour parmi nous, » déclara Tomoe. « Je suis contente que tu ailles bien, Grand Frère. »

« Je suis de retour, Roroa, Tomoe, » répondis-je.

Quand je les avais tapotées sur la tête, elles avaient tressailli et souri. En les voyant ainsi, j’étais soulagé d’avoir pu revenir sain et sauf.

Avec l’aide de Dece, Juno et d’autres, on pourrait croire qu’il n’y avait finalement pas eu beaucoup de danger. Mais le fait de voir ces ogres macabres qui semblaient sortir de l’enfer, se régaler de ce qui semblait être de la viande humaine m’avait peut-être fait me sentir un peu faible. Après tout, c’était un spectacle traumatisant.

« Ouf, on est là. » En descendant du chariot, Kuu tourna les bras en rond. « Il est déjà midi, ton roi et mon père ont-ils déjà commencé les pourparlers ? »

Nous, les habitants du royaume, l’avions regardé d’un air vide, mais...

Oh, c’est vrai, tout le monde s’en était vite rendu compte. Les seuls ici qui ne le savaient pas étaient Kuu et Leporina.

J’avais fait un sourire tendu et j’avais dit à Kuu : « Non, pas encore. Après tout, l’un des leaders vient juste d’arriver. »

« Hein ? Qu’est-ce que c’est censé... ? » commença Kuu.

Quand Kuu était sur le point de demander, un groupe d’environ cinq personnes s’était dirigé vers nous depuis l’autre côté du chemin. Celui qui les menait était un singe des neiges corpulent, au visage sévère.

Il s’agissait d’une montagne de muscles. Ses pattes et sa barbe avaient fusionné en une sorte de crinière de lion blanc.

Si Kuu était Sun Wukong, cet homme pouvait s’appeler le Roi Singe. Sa robe blanche et sa cape blanche avec des épaulettes lui donnaient l’air d’être la personne de haut rang qu’il était.

Avec des soldats derrière lui, le grand homme se tenait devant nous.

« Hm ? Tiens, tiens, c’est mon père, » déclara Kuu au singe des neiges. « Qu’est-il arrivé aux pourparlers ? »

Oui, comme je l’avais supposé, ce grand singe des neiges était le père de Kuu, et aussi le chef de la République de Turgis.

L’homme avait ignoré Kuu et s’était tenu devant moi. « Ravi de vous rencontrer, roi de Friedonia. Bienvenue en République de Turgis. Je suis le chef de l’État, Gouran Taisei. »

Sire Gouran avait souri. Puis il avait tendu sa main droite. Il avait un visage sévère, mais avec un sourire courtois.

J’avais pris sa main droite. « Je suis aussi ravi de vous rencontrer, Sire Gouran. Je suis le roi Souma Kazuya du Royaume-Uni d’Elfrieden et d’Amidonia. »

Nous avions rassemblé nos mains gauches et nos mains droites jointes pour une poignée de main à deux mains.

En nous regardant agir ainsi, la bouche de Kuu s’était ouverte comme s’il ne comprenait pas ce qui se passait. Finalement, il avait dû s’en rendre compte dans sa tête, parce que les yeux de Kuu s’étaient écarquillé.

« Quoiiii !? Kazuma est roi !? » s’écria Kuu.

« Actuellement, Kuu, tu es impoli avec Sire Souma, » réprimanda son père.

« Non, c’est de ma faute de n’avoir rien dit, » déclarai-je. « Désolé de ne pas vous l’avoir dit, Kuu. Mon vrai nom est Souma Kazuya. J’ai au moins informé votre chef d’État à ce sujet. »

Une fois que je m’étais excusé d’avoir gardé le secret, Kuu avait poussé un soupir. « Quand je pense que... le type que j’ai croisé dans l’atelier de Taru était le roi d’un pays voisin... »

« Je pourrais dire la même chose, » déclarai-je. « Qui aurait cru que le fils du chef de l’État de ce pays viendrait sur un numoth pendant que je parlais affaires avec Taru ? »

Tu parles d’un heureux hasard. Tout ce qu’on pouvait faire, c’était d’en rire avec ironie.

Sire Gouran, qui nous observait, s’était bien amusé. « Si l’on compte les points, je suis le plus confus de tous. Qui aurait cru que mon propre fils collaborait avec un roi étranger ? De plus, il semble que vous nous ayez aidés à subjuguer les monstres qui se sont échappés d’un donjon. Je vous remercie chaleureusement au nom de mon peuple. »

Gouran inclina la tête. Je sentais qu’il était lié à Kuu en raison de sa posture franche.

« S’il vous plaît, levez la tête, » déclarai-je. « Les monstres dans les donjons sont une menace pour l’humanité entière. C’est comme s’il s’agissait d’une catastrophe naturelle, il est donc tout naturel que j’offre mon aide, que ce soit dans le royaume ou dans la république. »

« Eh bien, je suis reconnaissant de vous entendre dire cela..., » Sire Gouran remarqua Roroa, qui se tenait à côté de moi, et cligna des yeux. « Pardonnez-moi. Ne seriez-vous pas la princesse Roroa d’Amidonia ? »

« Oui, Seigneur Gouran. Je suis Roroa Amidonia, » Roroa souleva l’ourlet de son manteau et fit une révérence.

Pendant un moment, ce geste avait été fait avec tant de raffinement que j’avais dû me demander si elle était vraiment Roroa. Avait-elle fait disparaître son argot marchand habituel et avait-elle répondu poliment parce qu’il était le représentant d’une nation ?

Pour nous, qui connaissions la Roroa habituelle, elle ressemblait à un petit tanuki jouant les innocents...

« Savez-vous qui je suis, Seigneur Gouran ? » avait-elle demandé.

« Nous ne nous connaissons pas directement, mais vous m’avez rappelé votre mère, » déclara-t-il.

« Ma mère ? » Roroa inclina la tête sur le côté.

Si je me souviens bien, la mère de Roroa était décédée quand elle était petite, n’est-ce pas ? Je m’en étais souvenu parce que lorsque nous avions organisé des funérailles pour Gaius, il avait été enterré dans la tombe de la famille princière, où sa femme avait déjà été enterrée.

Avec un rire chaleureux, Gouran continua. « Quand j’étais jeune, il n’y avait que des escarmouches mineures, mais j’ai croisé ma lame avec l’armée amidonienne à plusieurs reprises. Dans ce processus, j’ai recueilli des informations sur Amidonia. Vous savez, Sire Gaius était un adversaire redoutable. Rien n’aurait pu être plus gênant. »

« Je... Je vois..., » Roroa avait eu du mal à donner une réponse adéquate.

Il y avait eu un désaccord entre elle et son père. Quand quelqu’un riait et lui racontait des choses à son sujet qui pouvaient être des compliments ou des insultes, elle ne devait pas savoir comment réagir.

Sire Gouran avait continué malgré la réaction de Roroa. « J’ai entendu dire que votre mère était une personne si joyeuse qu’elle pouvait rire du visage sévère de Sire Gaius. J’ai aussi entendu parler de la façon dont vous vous êtes mariées, vous et votre pays avec vous, au roi Souma. Vous avez dû hériter de son audace. »

« Je-Je vous remercie..., » Roroa répondit, en me lançant un regard qui criait, chéri, aide-moi !

Elle semblait troublée par le fait qu’il soulevait des sujets gênants auxquels il lui était difficile de répondre et qu’en vérité, il le faisait apparemment sans mauvaise intention.

Contrairement à Roroa, j’avais été impressionné par Sire Gouran. Même s’il vivait dans ce pays fermé, il n’avait pas été laxiste dans la collecte d’informations sur le monde extérieur.

Eh bien ! À part ça, Roroa était proche des larmes, alors j’avais décidé d’aider à ce moment-là.

« Sire Gouran, devrions-nous commencer les pourparlers maintenant ? » demandai-je.

« Oh, désolé, j’ai été impoli, » déclara Sire Gouran avec une expression extrêmement sérieuse. « Je sais que les pourparlers étaient prévus pour aujourd’hui, mais entre l’asservissement des ogres et le voyage, vous devez être fatigué. S’il vous plaît, détendez-vous pour aujourd’hui, et nous tiendrons les pourparlers demain. »

« ... Eh bien, d’accord, » avais-je dit. « Je vous serais reconnaissant si nous pouvions le faire de cette façon. »

Je ne voulais pas précipiter les négociations, je voulais qu’on prenne notre temps. Et c’était vrai que j’étais fatigué. J’avais donc décidé d’accepter l’offre de Sire Gouran.

Nous restions dans l’auberge, et Sire Gouran et son entourage restaient dans la villa où Kuu avait séjourné près d’ici.

Alors, demain, nous réserverions toute l’auberge pour la réunion.

C’est ici que tout serait décidé.

 

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Cette nuit-là, j’avais utilisé le joyau que j’avais apporté en secret pour contacter Hakuya se trouvant dans la capitale de Parnam. Quand j’avais expliqué la situation à Turgis...

« Franchement... à quoi pensiez-vous ? » demanda-t-il, exaspéré. « Il devrait être impensable pour le roi d’une nation d’aller tuer des ogres. »

C’était la première chose qui était sortie de la bouche de Hakuya.

« Eh bien, je pensais que je devais..., » commençai-je.

« Il semblerait qu’une réprimande de Lady Liscia soit inévitable à ce stade, » poursuit-il.

« Argh... Liscia est-elle là aussi ? » avais-je demandé avec hésitation, mais Hakuya secoua la tête.

« Non. Lady Liscia est déjà allée se reposer dans le domaine du Seigneur Albert, » répondit Hakuya.

« Dieu merci... Je ne voudrais pas l’inquiéter maintenant, » déclarai-je.

Elle portait notre enfant. Je ne pouvais pas me permettre de l’inquiéter indûment.

Mais c’était vraiment dommage de ne pas voir le visage de Liscia et de ne pas entendre sa voix. Je voulais la remercier directement d’avoir eu notre enfant. J’avais l’impression d’être un père qui vit loin de sa famille à cause des affaires.

Hakuya avait l’air exaspéré. « Si vous le savez, je veux que vous soyez prudent. Vous serez bientôt père, Votre Majesté. »

« Je vais prendre ça à cœur..., » déclarai-je.

Il n’y avait rien d’autre que je pouvais dire en réponse. Je devais être honnête avec moi-même et y réfléchir. Cela dit, si je rencontrais une situation identique à l’avenir, je ne savais pas vraiment si je pouvais être prudent ou non.

« Alors, comment se passe le plan de votre côté ? » lui avais-je demandé.

« J’ai déjà reçu l’assentiment de l’autre partie. Les préparatifs sont terminés, mais... Que pensez-vous de Sire Gouran, Sire ? » demanda-t-il.

« Qu’est-ce que vous voulez dire exactement ? » demandai-je.

« Pensez-vous que les pourparlers seront un succès ou non ? » demanda-t-il.

J’y avais un peu réfléchi. Je m’étais souvenu de ce que j’avais vu de Sire Gouran aujourd’hui.

« Il a l’air rude, mais je pourrais aussi voir un côté plus sensible chez lui. Il a l’air d’un guerrier, mais ce n’est pas tout. Si on le sous-estime, il en profitera. Ce n’est pas pour rien le chef d’une nation, » déclarai-je.

« Sire... pour que les négociations se déroulent sans heurts, vous vouliez démontrer la puissance de notre nation, n’est-ce pas ? » demanda-t-il.

« Pour nouer des relations amicales, je veux leur montrer les mérites d’une alliance avec nous, et les démérites de faire de nous un ennemi. Mais à première vue, il ne va pas se laisser intimider par n’importe quoi. Raison de plus pour que le tour que vous avez mis en place soit utile, » répondis-je.

J’avais souri.

« S’il vous plaît, n’y allez pas demain avec ce regard sur votre visage. » Hakuya soupira d’exaspération.

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Partie 2

Pendant ce temps, le chef de la République Gouran et son fils Kuu étaient dans le salon de leur villa à Noblebeppu, parlant de Souma et ses compagnons autour d’un verre.

« Quand tu étais avec ce roi, quelle était ton opinion sur lui ? » demanda Gouran en penchant une coupe de lait fermenté.

« C’est un drôle de type, » gloussa Kuu. « Il a l’air faible, mais je suppose qu’on peut dire qu’il y a quelque chose en lui qu’on n’arrive pas à comprendre ? »

Gouran inclina la tête sur le côté en écoutant les paroles de son fils. « Alors... qui est-il, à la fin ? »

« Comme je l’ai dit, je ne sais pas. C’est probablement un roi qui règne par la plume, et non pas par l’épée. Kazuma... non, Souma a l’air faible, et il n’est vraiment pas fort, mais il a une bonne collection de subordonnés autour de lui. Surtout, cette elfe sombre. Elle est dans une classe à part. Et même si Souma a l’air complètement vulnérable, si tu fais l’erreur d’essayer de poser la main sur lui, ses subordonnés laisseront traîner des tas de corps. »

« Hm..., » avait réfléchi Gouran. « Alors, il s’agit d’un roi qui est aimé et protégé par ses vassaux ? »

« Oook... J’ai l’impression que c’est bien plus que ça. C’est un malin, donc il ne sera pas imprudent, mais ce n’est pas comme s’il n’avait aucun courage. Peu importe à quel point il faisait confiance à ses subordonnés, un faible ne déciderait pas si facilement de m’accompagner dans une tâche aussi dangereuse que de soumettre ces ogres, non ? S’il peut mettre sa propre vie sur la balance, c’est la preuve qu’il a réussi grâce à sa propre part d’épreuves. »

« Après tout, on dit qu’il a vaincu un militaire comme Gaius VIII, » Gouran hocha la tête.

L’ascension de Souma au trône avait déclenché une guerre entre le royaume des Elfrieden et la Principauté d’Amidonia. D’après les histoires qu’ils avaient entendues, la guerre avait été une victoire écrasante pour le royaume, mais Gaius VIII avait montré sa fierté en tant que guerrier jusqu’à la fin.

Même si la guerre avait été décidée, et que ses troupes s’étaient brisées et dispersées, le prince héritier Julius s’était échappé, tandis que Gaius lui-même était parti avec ses serviteurs personnels et avait chargé une grande armée, s’approchant à quelques pas du cou de Souma.

Même dans la défaite, Gaius avait conservé sa fierté de guerrier.

Ceux qui avaient perdu une guerre avaient toujours été au début vilipendés. Les vainqueurs répandaient ces histoires pour démontrer la justice de leurs propres actions.

Cependant, dans le cas de Gaius, parce que sa fille Roroa allait épouser Souma et qu’ils avaient tenté d’unifier les deux pays, Souma n’avait jamais mal parlé de lui et il n’avait pas une réputation imméritée.

La réputation de guerrier de Gaius était défendue par une fille qui ne s’entendait pas avec lui et par son fiancé qui l’avait combattu en tant qu’un ennemi sans tenir compte de l’opinion des gens sur sa performance en tant que prince souverain. C’était donc à l’individu de décider s’il s’agit d’une bonne manigance de l’histoire ou d’une ironie.

Voilà ce que Gouran pensait.

Peut-être qu’en affrontant Gaius, Souma avait gagné un courage qui ne correspondait pas à son propre corps faible.

Si c’est ça... Gaius a laissé un souvenir incroyable.

Que Gouran l’ait souhaité lui-même ou non, les fils du destin avaient continué à s’enrouler autour de lui. Tout en sentant l’écoulement du temps, il se tourna vers Kuu, qui buvait du lait fermenté devant lui.

Est-ce que le fait de s’impliquer avec Souma va changer quelque chose chez mon idiot de fils ? Cela peut s’avérer avoir un grand sens pour la république...

Gouran avait fini le reste de son lait fermenté et avait pris sa décision.

 

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La nuit s’était levée, et il s’agissait maintenant du jour de la réunion.

Nous avions réservé la grande salle de l’auberge où nous étions logés, et Gouran et moi étions assis en face l’un de l’autre. Il s’agissait de l’endroit que nous avions utilisé pour la fête avant, donc il n’y avait ni tables ni chaises. Nous étions assis avec les jambes croisées sur des coussins aux couleurs brillantes disposés sur le tapis.

De part et d’autre de moi se trouvaient Juna et Roroa, qui n’avaient plus besoin de cacher leurs positions, et Kuu était assis à côté de Gouran.

Derrière nous se trouvaient Aisha et le reste des membres de notre groupe, à l’exception de Tomoe, et derrière Sire Gouran et Kuu, il y avait un groupe de soldats de ce pays dirigé par Leporina.

Chacun de ces groupes s’était tenu au garde-à-vous et avait protégé leurs dirigeants respectifs.

Je m’inclinai légèrement, puis je regardai Sire Gouran droit dans les yeux. « Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier d’avoir organisé cette rencontre. »

« Ne vous en faites pas, » déclara-t-il. « Ce n’est pas souvent qu’on a la chance de parler avec le roi d’un pays voisin. J’aimerais profiter de cette rare occasion pour parler ouvertement de choses qui seront bénéfiques pour nos deux pays. »

Sire Gouran me rendit mon léger salut et me regarda droit dans les yeux.

Nous étions tous les deux les dirigeants de nos pays respectifs, de sorte que ni l’un ni l’autre ne pouvaient s’incliner profondément d’une manière qui impliquait que l’un était plus haut ou plus bas que l’autre.

Gouran se retourna pour regarder sur le côté. « Toutefois... Je suis surpris. Dire que vous auriez apporté une telle chose ici... »

Il regardait le Joyau de Diffusion de la Voix. Le cristal massif que j’avais aussi utilisé pour communiquer avec Hakuya hier occupait un coin de la pièce.

Sire Gouran avait plissé son front. « C’est un Joyau de Diffusion de la Voix, n’est-ce pas ? Est-ce diffusé quelque part ? »

« Non, il s’agit d’un uniquement utilisé à des fins de communication, » répondis-je. « Il ne le diffuse pas à mon peuple. »

« ... Je vois, » répondis-je.

« En avez-vous aussi des joyaux dans ce pays ? » lui avais-je demandé.

« Juste un seul. J’aimerais en avoir plus, mais ils sont faits de noyaux de donjon. Malheureusement, nous n’avons vaincu qu’un seul donjon dans ce pays, » répondit-il.

« Je vois..., » dis-je.

C’était vraiment gênant qu’il n’y ait qu’un seul noyau de donjon.

Le pays possédait une assez grande superficie de terrain, alors je voudrais au moins qu’il y en ait un pour la radiodiffusion et un pour les communications.

Si nous en avions eu d’autres, j’aurais été prêt à les vendre ou à les échanger, mais sur les cinq noyaux de donjon que nous avions actuellement, un était utilisé pour les émissions à partir du château, un pour communiquer avec l’Empire et trois pour les programmes diffusés. Malheureusement, je n’avais aucun moyen d’aider.

Et bien, avec ces plaisanteries de côté, j’avais plongé dans l’affaire qui nous occupe. « Maintenant, Sire Gouran, j’ai une proposition à vous faire... »

« L’“alliance médicale”... n’est-ce pas, » avant que j’aie pu le dire, Sire Gouran avait croisé les bras et maugrée. « Des traitements qui ne reposent pas sur la magie blanche... C’est vraiment fascinant. Des médecins, n’est-ce pas ? Pour ce pays, où il est difficile de se déplacer à l’extérieur en hiver, il serait très important de pouvoir stationner en permanence une personne qui pourrait effectuer les traitements dans chaque village. En plus, vous dites qu’ils peuvent traiter des maladies que la magie blanche ne peut pas traiter. J’aimerais beaucoup avoir ça. »

Sire Gouran avait l’air impressionné. J’avais l’impression que nous n’avions pas pris un mauvais départ.

Mais l’expression de Sire Gouran devint sévère.

« Cependant, il y a des choses que je ne comprends pas ici. Pourquoi nous apporter ça ? L’étude de ce seul sujet ne permettrait-elle pas à votre pays de devenir plus puissant ? » demanda-t-il.

Il avait des yeux soupçonneux. Il essayait de savoir si j’avais des arrière-pensées.

Quand il m’avait demandé cela, j’avais pensé un instant à la réponse de l’impératrice de l’Empire du Gran Chaos. Elle pourrait dire : « La médecine ne connaît pas de frontières. »

Cette personne, qui n’était pas une sainte autoproclamée, mais qui avait été proclamée sainte par d’autres, était du genre à penser à ce qui était le mieux pour le monde entier, et donc ce genre de paroles lui convenait.

Pour moi, par contre, ce genre d’idéalisme ne me convenait pas. J’avais toujours pensé d’abord au bénéfice de mon propre pays. Je ne pensais pas que c’était une mauvaise chose, mais si quelqu’un comme moi disait : « La médecine ne connaît pas de frontières », les mots pourraient sembler creux.

J’avais donc regardé Sire Gouran dans les yeux en répondant : « C’est... pour des raisons pratiques. »

« Des raisons pratiques ? » demanda Sire Gouran.

« Tout à fait. C’est vrai qu’il vaudrait mieux l’étudier dans mon seul pays. Cependant, cela prendrait trop de temps et d’argent. La médecine n’est pas un sujet qu’un pays peut étudier entièrement seul. Si j’essayais de tout faire avec un seul pays, je n’aurais pas assez de temps, de personnel ou de financement, » répondis-je.

Ce qu’il me fallait démontrer, c’était l’avantage réaliste de diviser la recherche. Si je pouvais prouver que ce serait bénéfique à la fois au royaume et à la république, je pourrais faire bouger les choses.

« C’est pourquoi, comme je l’ai proposé à Kuu, je veux que la république produise du matériel médical et nous l’exporte. Nous enverrons les médecins qui peuvent utiliser cet équipement. Si cela peut être réalisé, le domaine de la médecine devrait progresser considérablement dans nos deux pays, » déclarai-je.

« C’est vrai. Il semble bien que les deux pays en tirent profit, » Gouran avait fait un grand signe de tête.

Est-ce que ça... allait marcher ?

« Eh bien, alors..., » commençai-je.

« Cependant, » on aurait dit que les choses s’arrangeaient, mais Sire Gouran m’avait fait un regard sévère. « Peut-on vraiment appeler cela un échange équitable ? »

« ... Qu’est-ce que vous voulez dire ? » demandai-je.

« En entendant votre proposition d’alliance médicale, j’y ai beaucoup réfléchi pour ma part. Cela peut paraître avancé, mais, pour faire court, je pense que c’est juste une évolution dans la façon dont les médecins traitent leurs patients, hommes et femmes, » déclara Sire Gouran.

« ... Vous avez raison, » avais-je admis.

Il ne s’était pas trompé. Nous avions réussi à interrompre une grande partie du processus en raison de l’existence de la race aux trois yeux qui pouvaient voir des micro-organismes, mais les médecins n’étaient qu’un perfectionnement de l’homme ou de la femme qui fabriquait des infusions médicinales.

« Dans ce cas, c’est quelque chose que nous pouvons aussi comprendre, » déclara Sire Gouran. « Fondamentalement, le royaume forme des “guérisseurs et des guérisseuses incroyables”, et on s’attend à ce que notre pays crée les “outils incroyables” qu’ils utilisent, n’est-ce pas ? Si c’était tout ce que nous avions à faire, je suis sûr que vous pourriez dire que c’est juste, mais il y a un autre élément : les infusions médicinales qu’utilisent les hommes et les femmes médecins. »

« Infusions médicales... Voulez-vous parler des médicaments ? » demandai-je.

« Nous avons chacun une carte, le “docteur” et le “matériel médical”. Cependant, la carte “médicaments” flotte dans les airs. Nous ne pouvons pas encore prendre la carte “médicament” pour nous. Si le royaume prend cette carte, l’équilibre du pouvoir changera largement en votre faveur, » déclara-t-il.

Les médicaments, hein.

Il était vrai que, dans le royaume, la race des trois yeux avait développé un antibiotique. La gélatine des trois yeux avait été extraite d’une sous-espèce de geline qui pourrait même vivre dans des marécages toxiques.

Ce pays était très froid et les gelines liquides gelaient et ne vivaient pas ici. Il ne leur serait pas possible de le développer par leurs propres moyens.

Naturellement, ils seraient dépendants des importations. Si le royaume avait le contrôle de ces importations, il serait facile pour plus de financement d’entrer dans le royaume.

... Pour être honnête, je n’y avais pas pensé avant qu’on me le fasse remarquer.

Évidemment, j’avais considéré l’élément médicament, mais je ne m’attendais pas à ce que la république ait des soupçons à son sujet.

Pourtant, maintenant que j’y avais pensé, c’était tout à fait naturel qu’ils le soient. Ils abordaient ces pourparlers avec beaucoup de détermination. Ils pensaient désespérément à ce qui pourrait être désavantageux pour leur pays et essayaient de l’éliminer.

Parce qu’il pensait si fort à leur propre pays, Sire Gouran avait pointé du doigt sur cet élément que représentaient les médicaments.

Ce doit être un bon dirigeant... Dans ce cas, ses craintes sont injustifiées.

J’avais haussé mentalement les épaules. Ce n’était pas comme si j’évitais délibérément le sujet des médicaments dans le but de faire du profit. J’avais tourné mes deux paumes vers Sire Gouran.

« Il n’y a pas de raison de s’inquiéter. Cette carte n’est plus entre les mains du royaume, voyez-vous, » déclarai-je.

« Hm ? Qu’est-ce que vous voulez dire ? » demanda-t-il.

« Juna. Sortez l’objet, » déclarai-je.

« Oui, Sire, » Juna avait sorti un objet en forme de planche qui pouvait tenir dans ses bras, et l’avait placé devant le joyau pour que tout le monde puisse le voir.

C’était un simple récepteur lié à un Joyau de Diffusion de la Voix. Et projetée sur ce simple récepteur était une belle femme.

Quand ils avaient vu cette femme, Sire Gouran et Kuu avaient écarquillé les yeux.

« P-Père ! » s’écria Kuu.

« Ouais..., » déclara Sire Gouran.

« Heehee, je suis désolée de vous avoir surpris, » la femme à l’écran avait souri, puis s’inclina légèrement devant Sire Gouran et les autres personnes présentes dans la pièce.

« C’est un plaisir de vous rencontrer, chef de la République de Turgis, Sire Gouran Taisei. Je suis l’impératrice Maria Euphoria de l’Empire du Gran Chaos. »

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