Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 7 – Chapitre 5

Bannière de Genjitsushugisha no Oukokukaizouki ☆☆☆

Chapitre 5 : Combattre ensemble

☆☆☆

Chapitre 5 : Combattre ensemble

Partie 1

Il restait encore quelques jours avant ma rencontre avec le chef de l’État de Turgis, alors Kuu nous avait fait visiter les villes voisines.

Le fait d’aller dans des endroits inconnus, de voir comment vivaient les habitants du pays et identifier les similitudes et les différences entre eux et les nôtres était amusant. Chaque fois que nous avions trouvé quelque chose de nouveau, nous avions accueilli ces découvertes avec enthousiasme.

« Oh, qu’est-ce que c’est ? » avais-je demandé. « Je n’ai jamais vu ce genre de fruit avant. »

« Grand Frère, ils vendent des animaux bizarres par ici ! » Tomoe m’avait appelé. « Ils sont petits et mignons. »

« Voyons voir... Attends, Tomoe, ça ne dit pas qu’ils sont là pour être mangé ? » demandai-je.

« Les gens les mangent !? » s’écria Tomoe.

Tomoe et moi avions regardé autour de nous avec beaucoup d’enthousiasme, tandis que Juna et Roroa souriaient.

Ces jours de détente s’étaient poursuivis, mais aujourd’hui c’était différent.

Aujourd’hui, il restait deux jours avant la rencontre avec le chef de la république.

Il était encore tôt le matin, mais Kuu s’était précipité dans la chambre où nous étions. Il était essoufflé et avait l’air pressé. Derrière lui se trouvait Leporina, tout aussi essoufflée.

« Haaa... Haaaa... Ka-Kazuma…, » il haletait.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » lui avais-je demandé. « Vous êtes à bout de souffle. »

Quand je les avais invités à rentrer dans la pièce et que j’avais demandé à Aisha d’aller chercher de l’eau, Kuu avait levé la main pour m’arrêter et avait essayé de maîtriser sa respiration en disant : « C’est bon... Je n’ai pas besoin d’eau. Avant ça, j’ai une faveur à te demander. »

« Une faveur ? » demandai-je.

« Pour l’instant, peux-tu réunir tous tes hommes dans cette pièce ? » demanda Kuu.

En voyant une expression sérieuse sur Kuu comme je ne l’en avais jamais vu faire auparavant, j’avais rassemblé mes compagnons de voyage, malgré quelques réticences.

Nous étions neufs dans la chambre de quatre personnes : moi, Aisha, Juna, Roroa, Tomoe, Hal et Kaede, ainsi que Kuu et Leporina. Le fait d’avoir neuf personnes l’avait rendue terriblement à l’étroit, mais il avait dit « tout le monde », donc on n’avait pas pu faire autrement.

« Alors, Kuuie. Qu’est-ce que tu as en tête en nous rassemblant tous ici ? » demanda Roroa avec méfiance.

Il s’agissait du fils de leur chef d’État, alors j’avais pensé que c’était un peu exagéré de l’appeler Kuuie, mais... vu la situation tendue, j’avais décidé de faire comme si je ne l’avais pas entendu.

Kuu s’était levé et avait baissé la tête devant nous tous. Alors que nous étions encore tous surpris par la soudaineté de la situation, Kuu avait dit d’une manière emplie de désespoir. « Je vais être bref ! S’il te plaît ! Prête-moi tes gardes du corps ! »

« S’il vous plaît, faites-le. » Leporina se leva précipitamment et inclina la tête comme Kuu.

« Je suis désolé de mêler des étrangers à tout ça ! Mais quand même ! » cria-t-il.

« Calme-toi, Kuu, » déclarai-je. « Que s’est-il passé ? »

« Ah... ! C-C’est vrai, » déclara Kuu.

Kuu s’était finalement calmé. Avec une grande et profonde respiration, il s’était giflé les joues, peut-être pour se remonter le moral.

« Le fait est qu’un donjon jusque-là inconnu a été retrouvé près d’un village de montagne qui se trouve à environ deux heures de route au nord d’ici. Il semble que c’était une montagne, et quand il y a eu un glissement de terrain, l’entrée du donjon est apparue. »

Un donjon.

J’avais l’habitude qu’ils soient une chose dans les JDR, mais dans ce monde, un donjon était compris comme un lieu labyrinthique avec sa propre écologie. C’était aussi le seul endroit en dehors du Domaine du Seigneur Démon où l’on pouvait trouver des monstres. Mais les monstres trouvés dans de tels endroits avaient tous une intelligence au niveau des bêtes sauvages, et ils n’avaient rien à voir avec les démons sensibles trouvés dans le Domaine du Seigneur Démon. Il y avait un bon nombre de ces donjons sur ce continent.

C’est ce que je savais des donjons jusqu’à présent :

 

Ils existaient avec une grande variété de types et étaient habités par des monstres à faible intelligence.

La zone la plus profonde contenait ce qu’on appelait un noyau de donjon.

Tant que le noyau existerait, les monstres continueraient à apparaître, quel que soit le nombre de monstres vaincus.

Si le noyau était détruit, les monstres allaient cesser d’apparaître... et ainsi de suite.

 

Le lien entre les monstres et les noyaux de donjons était encore inconnu.

Cependant, les noyaux de donjon détruits pourraient être utilisés comme joyaux pour un Joyau de Diffusion de la Voix.

En plus des noyaux, il y a aussi eu des cas où d’autres artefacts et d’autres objets hors d’usage avaient pu être découverts.

Il y avait même des groupes qui avaient fait de l’étude des artefacts l’œuvre de leur vie. La maison Maxwell, à laquelle appartenait Genia la « Surscientifique », était l’une d’elles.

L’existence de tels artefacts avait causé une quantité folle de progrès dans la technologie de ce monde.

En outre, il y avait des aventuriers comme Dece et Juno qui gagnaient leur vie en explorant les donjons, et les villes voisines qui profitaient du rassemblement de ces aventuriers. Les différentes demandes se chevauchant, les donjons étaient considérés comme dangereux, mais aussi potentiellement rentables.

Kuu nous avait dit, alors que son visage indiquait comme s’il avait mordu dans quelque chose de désagréable, que l’un de ces donjons avait été découvert à deux jours d’ici en voiture depuis la capitale.

« Eh bien, je suis sûr qu’il y a des choses à gagner d’un donjon, » déclara-t-il. « Cependant, c’est quelque chose dont nous ne pourrons discuter qu’une fois que la sécurité des personnes dans les villages près de l’entrée est assurée. Après tout, on ne sait jamais ce qu’il y a dans un donjon nouvellement découvert. »

« Alors, quelque chose est sorti ? » lui avais-je demandé.

« Ouais. J’ai entendu dire que dix ogres, ou une autre créature du genre sont sortis de là, » déclara Kuu.

Des ogres ou une créature du genre, hein...

Les ogres étaient des Onis. Dans la mythologie japonaise, les Onis étaient une représentation symbolique de ceux qui ne se conformaient pas au système, et étaient dépeints comme puissants et terrifiants, mais d’une certaine manière tragiques. Cependant, dans la mythologie occidentale, il s’agissait de monstres humanoïdes mangeurs d’hommes, souvent des barbares ou des demi-hommes. D’après ce que j’entendais, ces ogres ressemblaient à ces derniers.

« À peu près au même moment où les habitants du village qui l’ont trouvé se sont précipités vers la capitale pour rendre compte de leur découverte, un peu plus de dix créatures semblables à des ogres sont sorties de là et ont attaqué le village, » déclara Kuu. « D’après ce que les gars qui se sont enfuis ont dit... ils les ont vus manger des personnes sans discernement. »

« Manger des personnes..., » avais-je murmuré.

Si les ogres attaquaient les gens sans discernement et les mangeaient, ce n’était pas différent d’une attaque par des bêtes dangereuses. Contrairement à une guerre menée dans un but précis, il n’y avait pas de place pour la négociation, et nous ne pouvions que les exterminer comme nous le ferions pour les animaux.

« Naturellement, nous mettons en place une force pour les abattre nous-mêmes, et nous avons demandé à la guilde de demander aux aventuriers de tuer les monstres qui sont sortis du donjon, mais... le temps est compté, » déclara Kuu. « Une fois qu’une bête a goûté à de la chair humaine, elle est sûre d’attaquer à nouveau les personnes. Ces choses vont être dans le même cas. On ne sait pas quand ils attaqueront un autre village. Je ne sais pas si ce sont des ogres, ou ce qu’ils sont, mais je ne les laisserais plus faire ce qu’ils veulent. »

Kuu avait l’air plus sérieux et héroïque que je ne l’avais jamais vu auparavant. Il était complètement différent du Kuu qui était toujours distant et qui riait. C’était sa colère en raison de l’attaque contre les habitants de son pays. Kuu avait agi comme si le fait d’être le fils de leur chef d’État ne signifiait rien pour lui, mais dans cette colère, j’avais l’impression de voir la fierté de celui qui se tient au-dessus des autres.

« Je vois, » déclarai-je, hochant la tête. « Vous devez éviter d’autres pertes. »

« Ouais. C’est ça, Kazuma. Je veux que tu m’aides ! » Kuu dit et inclina la tête une fois de plus. « Nous pouvons nous rendre rapidement au village d’ici. Je sais aussi que tu as des gardes du corps compétents sous la main. Surtout la jeune elfe sombre, et le type roux. S’ils étaient avec moi, ce serait rassurant. Penses-tu que tu pourrais leur demander de le faire ? »

Émotionnellement, je voulais l’aider, mais... Je risquerais la sécurité de ma famille, donc je ne pourrais pas dire oui si facilement. Je voulais un peu plus d’informations.

« Aisha ? » lui avais-je demandé. « Quelle est la force des ogres ? »

« Eh bien, ils ont la force d’écraser des rochers à mains nues, mais même des soldats ordinaires pourraient en vaincre un s’ils l’entouraient de dix hommes. Je pouvais le faire seule, » ajouta Aisha avec un rire confiant.

« On dirait qu’il y en a plus de dix, » déclarai-je. « Pouvons-nous combattre cela avec la force que nous avons sous la main ? »

« S’ils sont environ une dizaine, je ne nous vois pas échouer. Madame Juna, Sire Halbert et Madame Kaede sont tous de superbes combattants, et Sire Kuu est lui-même très habile, » déclara Aisha.

« Je vois..., » dis-je.

Dans ce cas, si nous pouvions confirmer la situation sur le terrain, nous pourrions aider.

« Compris, » avais-je dit. « Laissez-nous vous aider. »

« Le penses-tu vraiment !? » s’écria Kuu.

« C’est un problème qui peut survenir dans n’importe quel pays. Il s’agit pratiquement d’une catastrophe naturelle. Ce n’est pas le moment de s’inquiéter de savoir si c’est Friedonia ou Turgis, » déclarai-je.

« Merci ! Je t’en dois une ! » Kuu semblait soulagé d’avoir notre aide.

J’avais ajouté. « Cependant, je veux que tu m’amènes aussi. »

« Chéri !? » s’écria Juna.

« Mon chéri !? » s’écria Roroa.

Avant qu’elles ne puissent en dire plus, j’avais levé la main pour les arrêter. « Je ne peux pas me battre, mais ma magie est adaptée pour jouer le rôle d’éclaireur. Alors, laissez-moi vous aider. »

« Si c’est ce que tu veux... D’accord, » déclara Kuu. « Je compte sur vous tous. »

« Ouais. Nous allons nous préparer à partir immédiatement, alors attendez-nous dehors, » déclarai-je.

Kuu déclara. « Faites vite » et il quitta la pièce avec Leporina derrière lui. Une fois que nous avions entendu le bruit de leurs pas au loin, Roroa m’avait fait face.

« Attends, chéri ! As-tu perdu la tête en voulant aller dans un endroit dangereux comme ça !? » s’écria Roroa.

« Je m’y oppose également, » Juna s’était également opposée à ma décision. « S’il t’arrivait quelque chose, Sire, je... »

Le fait qu’elle me qualifiait de « Sire » et non de « chéri », je pouvais voir qu’elle était très inquiète.

Roroa continua. « Tu n’es pas aussi fort que la Grande Sœur Ai, n’est-ce pas ? Pourquoi ne peux-tu pas attendre ici ? »

« Je sais bien que je ne suis pas fort, mais je veux que vous me laissiez y aller, » j’avais posé ma main sur la tête de Roroa. « Je ne pense pas que Kuu mentait, mais pour me préparer à l’éventualité d’un piège ou de tout autre événement imprévu, il serait pratique pour moi d’être à côté de notre plus grand atout au combat. Si je dois prêter ma famille et mes vassaux, je dois m’assurer qu’ils me soient rendus. »

« Eh bien, peut-être, mais..., » commença Roroa.

« En plus... Je pense que c’est une bonne occasion pour moi d’apprendre un peu plus sur ce que sont les monstres, » déclarai-je.

« En savoir plus sur les monstres ? » demanda Roroa.

« Tout à fait. Depuis que je suis venu au monde, j’ai vu des créatures vicieuses à travers les yeux d’un Petit Musashibo que je faisais travailler en tant qu’aventurier, mais quand il s’agit de monstres, je n’ai que des connaissances de seconde main. En pensant à l’avenir, j’aimerais vraiment les voir et mesurer la menace qu’ils représentent par moi-même, » déclarai-je.

Il se pouvait qu’un jour ou l’autre, je doive affronter des démons du Domaine du Seigneur Démon. Si cela arrivait, je risquais de trébucher si je m’approchais d’eux avec la naïveté de penser que tout irait bien parce qu’ils étaient intelligents. Après tout, en plus des démons, il y avait apparemment des tas de monstres dans le Domaine du Seigneur Démon. C’est pour ça que je voulais saisir cette chance d’en apprendre plus sur les monstres.

« Bien sûr, je vais assurer ma propre sécurité autant que possible... Inugami, » déclarai-je.

« Je suis ici. » Inugami était soudainement apparu de l’ombre de la porte que Kuu et Leporina avaient laissée passer.

Il y avait toujours plus de dix membres des Chats Noirs postés à proximité, veillant sur nous en restant inaperçus. Il en était ainsi depuis notre départ pour la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon.

Je lui avais remis quelque chose et je lui avais donné un ordre. « Vous nous écoutiez, n’est-ce pas ? Je veux que vous envoyiez des Chats Noirs pour explorer le site dès maintenant, et confirmer que la situation et le nombre de monstres correspondent à ce que Kuu nous a dit. Je vous laisse le choix des membres. S’il y en a plus qu’il n’en faut avec notre nombre, faites-moi un rapport avec cette souris en bois. Si c’est le cas, je me sentirai mal pour Kuu, mais nous devrons reculer. »

« Il en sera fait selon votre volonté, » déclara Inugami.

Inugami avait pris la souris en bois possédée par mes Poltergeists Vivants, puis il avait disparu aussi soudainement qu’il était apparu. Il devenait de plus en plus comme un ninja, n’est-ce pas ?

« Hrm... Si tu restes en sécurité, je suppose que c’est bon... » murmura Roroa.

« Nous devrons l’accepter, » Juna était aussi d’accord.

J’avais souri. Mes mesures de sécurité avaient fait que Roroa et Juna acceptaient à contrecœur que j’y aille.

« Ne vous inquiétez pas ! » déclara Aisha. « Nous allons rapidement anéantir ces monstres. Nous ne les laisserons pas lever le petit doigt sur Sa Majesté. N’est-ce pas, Sire Halbert, Madame Kaede ? »

« Bien sûr que oui ! » Hal était d’accord. « Je pensais justement que je voulais moi aussi tester ma nouvelle arme ! »

« Bon sang, Hal... » murmura Kaede. « Mais si c’est un ordre royal, nous le suivrons, tu sais. »

Aisha se frappa fièrement la poitrine et Hal et Kaede hochèrent la tête. Quelle fiancée fiable et quels camarades j’avais !

Maintenant que notre cap avait été décidé, j’avais donné à chacun d’eux leurs ordres individuels. « Roroa et Tomoe resteront dans cette ville. Nous laisserons des membres des Chats Noirs pour les protéger. »

« Et bien, même si nous y allions, nous ne serions qu’un obstacle, » déclara Roroa.

« Sois prudent, Grand Frère, » ajouta Tomoe.

« Bien sûr. Je ne ferai rien de dangereux, alors faites-moi confiance et attendez ici, » j’avais posé une main sur chacune de leurs têtes emplies d’inquiétudes, et je les avais caressés avec douceur. « Le reste du groupe ira avec Kuu pour abattre les monstres. Je resterai en contact avec les Chats Noirs, et j’irai en éclaireur depuis l’arrière. Je vais demander à Juna d’être ma garde du corps. »

« Laisse-moi me charger de ça, » déclara Juna.

« Aisha, Hal et Kaede, vous abattrez les monstres avec Kuu. Mais ne vous poussez pas trop. Si vous pensez que c’est dangereux, reculez immédiatement. C’est valable si je détecte plus d’ennemis que prévu pendant mon observation et aussi si je donne l’ordre de battre en retraite. Je ne tolérerai pas qu’on perde une seule personne ici, dans un autre pays ! »

« Oui, Sire ! » s’exclama Aisha.

« Compris ! » déclara Hal.

« Vous pouvez nous les laisser, vous savez, » Kaede l’avait confirmé.

En entendant les réponses de tout le monde, j’avais donné l’ordre.

« Maintenant, tout le monde... Allons-y ! » déclarai-je.

« « « « Oui, Sire ! » » » »

☆☆☆

Partie 2

Alors que je me trouvais en route dans la calèche, j’avais expliqué ma magie à Kuu et Leporina.

Évidemment, si je leur parlais en détail des limites ou de la zone d’effet, cela prendrait beaucoup de temps, alors je leur avais seulement dit ce qu’ils avaient besoin de savoir.

« Ma magie transfère ma propre conscience dans des objets modelés comme des créatures vivantes, comme des mannequins, et me permet de les contrôler librement. Par exemple, si je transfère ma conscience dans cette souris en bois, j’obtiens une vue aérienne de... eh bien, supposons que je puisse voir ce que la souris voit. »

« Wôw, c’est un sacré pouvoir ! » déclara Kuu, impressionné de voir la souris en bois bouger sur ma main presque comme si c’était la vraie créature. « Oookyakya, si j’avais un tel pouvoir, je pourrais jeter un coup d’œil dans le bain des femmes tant que je le veux ! »

« Il fallait que tu y ailles tout de suite sur un tel sujet !? » m’étais-je exclamé.

« Jeune maître, tu m’embarrasses en tant que ta subordonnée, alors s’il te plaît, montre un peu de sang-froid, » protesta Leporina avec les larmes aux yeux.

Contrairement au regard pensif qu’il avait à l’entrée de l’auberge, Kuu était déjà redevenu lui-même.

Je les avais ignorés et j’avais continué. « C’est pourquoi, si j’envoie cette souris en bois en reconnaissance, je peux me faire une idée précise de la situation sans que l’autre partie le sache. Le problème, c’est que si je ne sais pas dans quelle direction se trouve l’ennemi, alors je ne peux l’envoyer que pour patrouiller dans la zone qui nous entoure. »

Peut-être qu’Aisha pourrait, mais je ne pouvais pas faire quelque chose comme sentir la présence de l’ennemi. Si je savais dans quelle direction se dirigeait l’ennemi, je pourrais en envoyer un immédiatement, mais d’ici là. Il faudrait qu’ils se dispersent dans la zone autour de nous pour patrouiller.

Cela dit, une fois que j’aurais vu les Chats Noirs que nous avions envoyés, je saurais immédiatement la bonne direction. Cependant, je ne pouvais pas informer Kuu et Leporina de l’existence de l’unité clandestine opérant sous mes ordres.

« Dans ce cas, on peut avoir les sens de Leporina, » déclara Kuu comme si ce n’était pas grand-chose. « Leporina et ses camarades les lapins blancs ont de bonnes oreilles. Même dans les forêts où la visibilité est faible, elle peut détecter dans quelle direction les choses se déplacent par les sons qu’elles émettent. »

« Je ne connais que la direction du son, et s’il s’agit d’une source unique ou de plusieurs, » ajouta Leporina.

Oh, ça va bien avec mon pouvoir. Leporina pouvait déterminer la direction générale, et puis je pouvais envoyer la souris.

Puis j’avais reçu un message.

« Inugami, au rapport. Cible en vue. »

Le rapport d’Inugami et de ses hommes m’était venu à l’esprit par une partie séparée de ma conscience.

« Nous avons la confirmation visuelle de cinq individus ici. Les cibles sont des ogres. Cependant, Votre Majesté... leur forme est quelque peu déformée. »

Déformé ? Je pouvais contrôler les poupées en utilisant une vue aérienne, mais cela signifiait aussi que je ne pouvais voir que la zone qui les entourait. Comme les Chats Noirs surveillaient les cibles à distance, je ne pouvais pas moi-même les voir, alors je ne pouvais que l’imaginer à partir du rapport.

« Leurs visages et leur taille correspondent à ceux des ogres, mais leurs bras sont massifs et touchent le sol, ce qui les fait marcher à quatre pattes, » dit Inugami. « J’ai entendu dire que beaucoup de monstres sont bizarres par rapport à ceux dont on parle dans les légendes. Très probablement, c’est l’une de ces sous-races. »

Une sous-race d’ogres... hein. J’avais fait trembler la souris qu’il portait pour indiquer que je comprenais.

L’arrangement était que pour le moment, Inugami et son équipe surveilleraient le donjon où les ogres étaient apparus. C’était pour se préparer à une situation où plus de monstres sortaient hors de là, et parce que je ne pouvais pas avoir une unité d’espions faisant quelque chose qui se démarquait trop.

Mais même ainsi... cela avait attiré mon attention sur le fait que beaucoup des monstres qui résidaient dans des donjons avaient des formes bizarres.

Un grand nombre de monstres et de démons était apparu après l’apparition du Domaine du Seigneur Démon. Ils se distinguaient des nombreux monstres aux formes étranges qui habitaient les donjons de ce continent. Quelle était la différence entre eux ? Y en avait-il eu un pour commencer ?

Pour avoir une vue d’ensemble de ce monde, il se peut que je doive tourner mon regard vers cela.

C’était un vague sentiment, mais c’était ce que j’avais ressenti.

Pendant que je pensais à cela, nous avions atteint le village de montagne qui aurait été attaqué par les monstres.

Il s’agissait d’un hameau d’une dizaine de bâtiments seulement, mais il semblait avoir été frappé par un typhon. Aucun des bâtiments n’avait été brûlé, mais presque tous s’étaient effondrés ou avaient des trous dans les murs. S’il y avait une différence avec un typhon, c’était les éclaboussures de sang qu’on pouvait voir ici et là.

Les lignes de sang qui semblaient avoir été traînées étaient particulièrement troublantes.

« Putain... D’abord, cherchons pour voir s’il y a quelqu’un ici ! » déclara Kuu en grinçant des dents.

Nous avions tous regardé autour de nous pour voir s’il y avait des survivants. Cependant, nous n’avions même pas pu trouver les corps.

Ceux qui avaient pu s’échapper s’étaient enfuis, et ceux qui n’avaient pas pu s’enfuir avaient dû être dévorés ou entraînés.

Après avoir confirmé qu’il n’y avait plus personne dans ce village, nous nous étions rassemblés de nouveau et avions commencé nos recherches.

« Leporina, » dis-je. « Pouvez-vous dire dans quelle direction sont les monstres ? »

« Je vais essayer, » Leporina redressa les oreilles de lapin, et les secoua. Quelques secondes plus tard, elle ajouta : « Il y en a cinq à deux heures, sept à trois heures, et des bruits indiquant la présence de plusieurs autres. »

« J’entends des ogres se déplacer en groupe, » expliqua Aisha. « Les groupes de cinq et sept sont probablement des ogres. »

Les autres étaient probablement les membres des Chats Noirs postés dans toute la forêt.

J’avais envoyé les souris en bois dans les directions indiquées par Leporina. Puis, quand elles étaient parties à environ huit cents mètres du village, j’avais confirmé qu’il y avait cinq ogres, et un autre kilomètre plus loin, il y en avait sept.

Comme dans le rapport que j’avais reçu des Chats Noirs, les ogres avaient effectivement une forme bizarre. Leurs bras étaient bizarrement gros et longs, ce qui rendait leur corps extrêmement déséquilibré.

D’après les mangas et les jeux, j’avais une image d’ogres comme de grosses créatures massives avec des cornes, portant un pagne et des massues qu’ils balançaient. Mais, alors que ces ogres avaient vraiment des têtes d’ogres, ils ne portaient pas de vêtements, ils n’avaient aucune arme, et leurs corps étaient couverts de poils longs. Ils étaient comme ce que vous obtiendriez si vous croisiez un Oni avec un gorille, et ressemblaient à l’ijuu que j’avais vu dans l’encyclopédie youkai que j’avais lue quand j’étais enfant.

Les souris de bois s’étaient rapprochées et avaient confirmé que les deux groupes étaient assis en cercle et se régalaient de quelque chose. J’avais un mauvais pressentiment, alors j’avais décidé de ne pas regarder, mais j’avais aperçu l’un des villageois... Non, mieux vaut ne pas y penser.

Les ogres du genre gorilles aux yeux injectés de sang dévoraient leur nourriture avec une insouciance énorme. La seule chose dont ils donnaient l’impression, c’était qu’ils avaient très faim.

Heureusement qu’on n’a pas amené Tomoe..., pensai-je.

Si seulement j’avais considéré mon objectif d’apprendre à connaître les monstres, la capacité de Tomoe m’aurait été utile. Mais je l’avais vu rien qu’en regardant. Il y avait quelque chose de différent chez ces types. Ils ne pensaient qu’à manger.

Quand il s’agissait des humains et des animaux, une fois que leur estomac était plein de nourriture, ils se calmaient. Cependant, ces ogres mangeaient, mais ils ne montraient aucun signe de satisfaction. Ils étaient comme des goules affamés de l’enfer. Si Tomoe comprenait ce qu’ils avaient dit, elle s’évanouirait en état de choc. C’était un spectacle assez dur.

En réfrénant ma nausée, j’avais informé tout le monde de ce que je venais de voir.

En entendant mon rapport, Kuu avait enfoncé son poing dans le sol comme pour se débarrasser de ses frustrations. « Ces salauds ! Je ne leur pardonnerai jamais ! »

Hal croisa les bras. Puis il déclara. « Y a-t-il une distance entre les deux groupes ? Ce serait pénible s’ils s’engageaient en même temps. »

« La défaite d’une force divisée est une stratégie de base, vous savez, » Kaede, qui était l’officière d’état-major de Ludwin dans la Force de Défense Nationale, avait déclaré ça. « Si possible, j’aimerais me débarrasser rapidement du petit groupe. »

Kaede posa cinq et sept pierres sur le sol, puis creusa une tranchée entre elles avec un bâton.

« J’aimerais tendre un piège entre ces deux groupes. Il nous en faudrait un qui nous permettrait de retarder les sept s’ils remarquent que quelque chose ne va pas avec les cinq autres. S’ils se précipitent à leur aide, il faudrait que cela les blesse si nous sommes chanceux, » déclara Kaede.

« A-t-on le temps de poser des pièges ? » lui avais-je demandé.

« Dans tous les cas, je peux facilement utiliser ma magie pour faire des pièges, vous savez. C’est pourquoi j’aimerais ne pas me battre avec les cinq et me concentrer sur leur séparation. Si possible, j’aimerais avoir un archer qui pourrait chercher à les blesser et les affaiblir..., » déclara Kaede.

« Alors Leporina peut venir avec toi, » déclara Kuu. « Elle agit comme une idiote, mais c’est une archère capable. »

« Tu n’avais pas besoin de me traiter d’idiote, » protesta Leporina, mais elle avait quand même suivi l’ordre.

Cela nous avait plus ou moins donné notre plan de bataille. Tandis que Kaede et Leporina retardaient l’arrivée des sept ogres, Aisha, Hal et Kuu anéantiront les cinq avec leur plein potentiel de combat. Moi-même, je ne ferais que les gêner, alors je les soutiendrais à distance en utilisant le Petit Musashibo (Petit) avec la sarbacane que j’avais apportée.

Juna devait être ma garde du corps et mon commando d’assaut.

Quand l’opération avait débuté, Kuu avait donné un ordre. « Je suis désolé de vous mêler aux problèmes de mon pays. Mais pour l’instant, s’il vous plaît, donnez-nous votre force ! Mettons en marche cette force combinée impromptue ! »

« « « « D’accord ! » » » »

Bien que nous soyons une petite équipe réunie à la hâte, la première bataille commune entre le Royaume de Friedonia et la République de Turgis avait commencé.

Afin de les vaincre tous avant que les sept ogres ne viennent ici, nous avions décidé de les attaquer d’abord avec une attaque-surprise utilisant la plus grande puissance possible. L’objectif était de s’assurer qu’au moins l’un d’entre eux soit à terre lors de la frappe initiale.

☆☆☆

Partie 3

Et parmi nous, celle qui avait le plus de puissance était... Aisha.

« Hahhhhhhhhhh ! » Avec un cri de guerre, Aisha avait balancé sa grande épée.

Alors qu’ils étaient pris au dépourvu par l’assaut, l’un des ogres avait été coupé en deux sans qu’il puisse faire la moindre chose. Les quatre autres avaient paniqué quand ils avaient vu que l’un d’eux était tombé si facilement.

Puis Aisha, Hal et Kuu avaient surgi sur eux.

« Je suis sûr que tu le sais, rouquin, mais nous n’avons pas beaucoup de temps ! » cria Kuu.

« Je sais, tête blanche ! » riposta Hal.

 

 

Attends, Hal ! C’est le fils de leur chef d’État, d’accord ?

Kuu tenait le bâton de combat décoré d’un mille-pattes doré que nous avions vu dans l’atelier de Taru. Hal tenait deux courtes lances, mais le bas de leurs tiges était lié par une fine chaîne. C’était la nouvelle arme qu’il avait achetée chez Taru ? Je crois qu’on l’appelait la Lance du Serpent Jumeau.

« Vous allez payer pour ce que vous avez fait à notre peuple ! » Kuu fit tourner son bâton comme un moulin à vent, puis il se faufila avec agilité à travers les bras de son adversaire pour frapper avec précision le front de l’ogre, le plexus solaire et d’autres points essentiels. « Trop lent ! Tiens, tu peux manger ça aussi ! »

Très probablement, ce bâton avait été renforcé par un enchantement. Chaque fois que le bâton frappait la chair, il y avait un bruit sourd. L’ogre tenait l’endroit où il avait été frappé et grimaçait de douleur.

Comparé au style de combat à bout portant de Kuu, Hal agissait à moyenne distance.

Il brandissait sa lance en flammes de la main droite et la lança sur l’ogre. Quand l’ogre l’avait évitée, la lance s’était retrouvée coincée dans l’arbre derrière lui. À ce moment-là, les flammes s’étaient répandues. Il y avait eu un grand rugissement et l’arbre explosa en morceaux.

L’ogre s’avança vers Hal, pas le moindrement intimider, et il leva ses bras énormes.

« Oh, merde ! » cria Hal.

Avant qu’il ne puisse basculer vers le bas, Hal avait tiré sur sa lance restante.

Au moment où il avait tiré sur la chaîne reliant les lances à leur base, l’autre lance était retournée facilement dans sa main. Puis Hal croisa les deux lances et bloqua la frappe de l’ogre.

« Argh... Ouais, cela ne va pas si mal, vu que je l’emmène au combat sans m’être entraîné, » gémit-il.

Tandis qu’il faisait glisser ses lances croisées et redirigeait les bras de l’ogre vers la droite, Hal fit tourner le corps de l’ogre et lui donna un coup de pied circulaire enflammé en réponse sur le flanc de l’ogre. Le corps de l’ogre, qui mesurait facilement plus de deux mètres de haut, avait été rejeté sur environ cinq mètres en arrière.

Hal avait incliné son cou puis il avait regardé l’ogre. « Bon sang... Je vais devoir m’entraîner pour pouvoir l’utiliser rapidement. »

Hal avait souri, puis il lança cette fois sa lance gauche sur l’ogre.

L’ogre essaya de l’esquiver à nouveau, mais Hal utilisa la lance et la chaîne restantes pour changer son cap. L’ogre n’avait pas pu l’éviter, et elle avait heurté son épaule droite.

« Explose ! » cria Hal.

La lance entourée par les flammes avait emporté le bras droit de l’ogre.

Tandis que Kuu et Hal semblaient avoir l’avantage dans leurs batailles, Aisha combattait seule deux ogres. Malgré cela, il n’y avait aucun signe qu’Aisha avait des ennuis.

Elle avait repoussé tous les coups puissants des ogres avec sa grande épée et les avait tailladés par la suite. Au fil du temps, le nombre d’entailles gravées dans le corps des deux ogres avait augmenté.

« Ils sont tellement inexpérimentés. Ce n’est même pas un échauffement, » déclara Aisha en coupant le gros bras d’un ogre au niveau de l’épaule.

Tous les trois faisaient un travail incroyable en se battant.

Au fait... pour ma part, je les regardais de loin.

C’était pour que je puisse surveiller les sept ogres qui avaient été retardés, ainsi que tout signe d’activité ennemie dans les environs.

Chaque fois que je voyais une ouverture, je faisais tirer mon Petit Musashibo (petit) avec son arme à distance, mais les muscles épais des ogres n’arrêtaient pas de se mettre en travers de mon chemin, alors mon feu de soutien ne faisait rien de plus que de les harceler.

« Tout le monde est si fort, » m’étais-je murmuré à moi-même.

« Bien sûr, » déclara Juna. Elle se tenait à côté de moi comme garde du corps. « Aisha et Sire Halbert sont parmi les meilleurs guerriers de notre pays. D’ailleurs, Sire Kuu est également fort. Je ne suis pas sûr de pouvoir le battre. »

« Oh, ouais. Maintenant que tu le dis, tu étais l’un d’eux, hein..., » dis-je.

La commandante des marines de l’ancienne force marine. C’était quelqu’un qui avait une force qu’elle pouvait comparer aux autres.

« Je sais que je peux compter sur toi, » avais-je ajouté.

« Heehee. » Elle avait l’air contente. « Mais... ne baisse pas ta garde, d’accord ? »

Juna avait soudainement sorti un certain nombre de couteaux et les jeta vers devant nous.

Les couteaux recouverts d’eau avaient laissé des traces pendant qu’ils avançaient, puis ils s’étaient plantés dans un gros rocher qui avait volé vers nous à un moment donné, et à l’instant suivant, le rocher avait été pulvérisé. Il semblait que l’un des ogres d’Aisha s’était pris au piège et avait commencé à jeter tout ce qui lui tombait sous la main en désespoir de cause. L’une de ces choses aurait fini par arriver jusqu’à nous.

« Parce que la chose dont il faut vraiment avoir peur dans un moment comme celui-ci, c’est la flèche perdue qui vient vers vous sans intention de tuer, » avait-elle terminé.

« Oh ! D’accord..., » déclarai-je.

Alors qu’elle se recoiffait les cheveux vers l’arrière et disait cela, je m’étais senti tomber amoureux de Juna une fois de plus.

Quand il ne restait plus qu’un ogre, nous avions vu qu’il y avait eu du mouvement du côté des sept autres.

« Ah ! Les sept arrivent par ici ! Kaede et Leporina viennent aussi ici ! » je l’avais ainsi annoncé aux autres, puis je m’étais à nouveau préparé à me battre.

Leporina et Kaede s’étaient précipitées de l’autre zone. Elles se déplaçaient comme prévu, mais pour une raison ou une autre, Leporina avait l’air agitée. Elle s’était précipitée vers moi.

« Qu-Que se passe-t-il ? » lui avais-je demandé.

« Haaa, haaa... K-Kazuma ! En plus des sept, un autre groupe qui arrive de huit heures ! Ils sont cinq ! » déclara Leporina.

Un groupe !? Des renforts, maintenant !?

Mais je n’avais reçu aucun rapport des Chats Noirs. Quoi qu’il en soit, j’avais envoyé une souris en bois dans la direction indiquée par Leporina. Puis, quand j’avais trouvé le groupe... J’étais sous le choc.

Hein !? Qu’est-ce qu’ils font ici !? Me demandai-je.

J’étais si surpris que j’étais à court de mots. Quand j’avais repris mes esprits, j’avais caché ma poupée Petit Musashibo dans les buissons. Ce serait mal si ces types le voyaient.

« Qu’est-ce que c’est !? Est-ce quelque chose de mauvais ? » demanda Leporina.

Leporina avait l’air inquiète, alors j’ai secoué la tête.

« Oh... C’est bon. Ce ne sont pas nos ennemis, » répondis-je.

Et puis ils étaient sortis de l’autre côté des buissons.

On pouvait dire d’un coup d’œil qu’il s’agissait de cinq aventuriers. Le bel épéiste, la voleuse aux cheveux verts, l’artiste martial musclé, le prêtre aux manières douces et au visage doux, et la beauté tranquille qui était un mage. Je... connaissais bien ces personnes.

« Nous sommes venus vous soutenir en réponse à une demande de la Guilde des Aventuriers ! » cria le bel épéiste connu sous le nom de Dece. « Y a-t-il un responsable ici ? »

Chaque fois que je faisais sortir Petit Musashibo pour jouer à l’aventurier, c’était le groupe auquel il faisait souvent équipe.

L’épéiste s’appelait Dece.

La voleuse était Juno.

Le type bien élevé en uniforme de prêtre était Febral.

La femme magicienne s’appelait Julia.

L’homme musclé s’appelait... Qui était-il déjà ? Il n’était pas là la première fois que je faisais équipe avec le groupe... Oh ! Augus. C’était Augus.

« Hm ? »

Puis Juno était venue me voir et...

« Hey, toi. Ne s’est-on pas déjà rencontrés ? » demanda-t-elle en me regardant en face.

 

☆☆☆

 

Ce n’était qu’un rappel, mais les aventuriers étaient des individus qui gagnaient leur vie en parcourant les donjons qui existaient sur tout le continent, en tuant les créatures dangereuses qui s’en échappaient parfois, et en s’occupant de tâches comme de la défense des marchands et en tuant les brigands.

Le but d’un groupe d’aventuriers était de nettoyer un donjon et de gagner de la richesse et de la gloire en détruisant et en ramenant son noyau de donjon.

Entre eux, ils avaient des noms de postes basés sur les rôles qu’ils exerçaient.

S’ils se spécialisaient dans le combat au corps à corps, il s’agissait d’un « épéiste » ou un « bagarreur ». S’ils se spécialisaient dans le combat à longue portée, ils étaient un « archer ». Et s’ils se concentraient sur la magie, il s’agissait d’un « magicien ». De plus, il y avait le rôle de scout et de commando joué par le « voleur » et le rôle de guérisseur joué par le « prêtre », mais il ne s’agissait que de titres professionnels, et cela ne signifiait pas qu’il s’agissait de véritables voleurs ou prêtres.

Ils étaient des touches à tout de tous les métiers dont leur corps était leur principal atout, ce qui signifiait que leur position dans la société n’était pas particulièrement élevée, mais s’ils réussissaient à récupérer quelque chose d’utile dans un donjon, ils pourraient peut-être devenir riche, donc c’était un métier raisonnablement populaire et romancé.

De plus, en raison de la nature de leur métier, ils travaillaient souvent au-delà des frontières, ce qui leur permettait de s’inscrire auprès de la Guilde des Aventuriers et de bénéficier de contrôles simplifiés à l’entrée ou à la sortie d’un pays.

Vous pourriez penser que cela les rendrait faciles à utiliser comme espions, mais cela signifiait aussi qu’il était facile pour eux d’attirer l’attention. Si un aventurier s’approchait imprudemment de secrets importants, ils seraient sûrement démasqués sans poser de question.

Il n’en reste pas moins que c’était un moyen pratique de faire entrer quelqu’un dans un autre pays sous couverture, et c’est pourquoi la petite sœur générale de l’Empire du Gran Chaos, Jeanne, l’avait utilisée pour entrer en contact avec Souma dans le passé.

Maintenant, revenons à l’histoire. Nous revenons à environ une demi-journée plus tôt.

 

☆☆☆

 

Ce jour-là, l’épéiste Dece, la voleuse Juno, le prêtre Febral, la magicienne Julia et l’artiste martial Augus avaient quitté leur zone habituelle d’opérations à Friedonia afin de visiter la République de Turgis.

Ils étaient ici pour acheter de l’équipement. Ils avaient besoin de se procurer de nouvelles armes et armures pour remplacer celles qu’ils avaient utilisées dans leur activité d’aventuriers, et ils avaient tous convenu que, s’ils devaient de toute façon les acheter, ils devaient se procurer du matériel turgien, qui était réputé pour sa grande qualité.

Le fait d’être des entrepreneurs qui prenaient des emplois venant d’autres était non seulement importants sur le plan fonctionnel, mais aussi sur le plan esthétique.

Comme les importations étaient relativement chères, ils avaient décidé d’aller à l’endroit où elles étaient fabriquées afin d’économiser de l’argent.

Dece et les autres étaient tous souriants après avoir acheté leur nouvel équipement, mais la Guilde des Aventuriers avait alors lancé une quête d’urgence.

Apparemment, un donjon avait été découvert près d’un village de montagne, et des ogres en étaient sortis pour attaquer ce petit village. La quête était de « coopérer à l’asservissement des ogres ».

Ces sortes de quêtes d’urgence étaient émises au nom de la guilde et du pays, et les aventuriers de la région touchée étaient à moitié forcés de les accepter. Ils pourraient refuser, mais dans l’éventualité où ils le feraient, ils seraient confrontés à des mesures sévères, comme la perte de leur statut d’aventurier.

« Eh bien, s’il s’agit d’une quête d’urgence, nous ne pouvons pas vraiment refuser, » commenta Dece. « Tout le monde, allons-y. »

« Urgh... Je viens juste d’avoir ce nouvel équipement, et je dois déjà le salir ? » Juno s’était plainte.

Leurs épaules s’étaient affaissées lorsqu’ils s’étaient rendu compte qu’ils étaient entraînés dans de véritables problèmes.

Malgré tout, ils ne pouvaient pas ignorer une quête d’urgence.

Comme ils ne pouvaient rien faire d’autre, Dece et les autres s’étaient précipités dans les montagnes pour rejoindre le groupe qui était déjà sur place et s’occupait du problème.

☆☆☆

Partie 4

« ... Hé, toi, » déclara Juno. « Ne s’est-on pas déjà rencontrés ? »

La voleuse aux cheveux verts tape-à-l’œil avait dix-sept ans, peut-être dix-huit. Ses yeux provocateurs semblaient mal adaptés à son visage enfantin qui me regardait fixement.

Au sein de son groupe, elle s’était spécialisée dans le repérage et l’embuscade, alors elle s’était toujours habillée légèrement, avec des pantalons chauds et un débardeur avec une cuirasse par-dessus. Mais à cause du climat froid de ce pays, elle portait maintenant une cape par-dessus.

« Ton visage..., » continua-t-elle. « J’ai l’impression de l’avoir déjà vu quelque part ? »

« Euh..., » avais-je dit.

Je ne savais pas exactement de quel visage elle parlait. Était-ce mon visage sur le Joyau de Diffusion de la Voix en tant que roi de Friedonia, ou mon visage quand nous nous étions rencontrés dans les anciens bidonvilles, ou le visage de la personne dans l’aventurier Petit Musashibo... ? Oh, attends, je contrôlais ce Petit Musashibo à distance. Eh bien, peu importe laquelle de mes identités alternatives c’était, ce serait difficile à expliquer.

À en juger par les rides sur le front de Juno, il semblait que Juno elle-même ne pouvait pas se rappeler d’où elle m’avait vu. Dans ce cas, ma solution avait été décidée.

J’avais offert ma main droite à Juno. « Enchanté de vous rencontrer. Est-ce que vous seriez les aventuriers qui viendraient nous soutenir ? »

« Hein ? Euh... Oui, mais..., » commença Juno.

« Waouh, c’est une bonne chose que vous soyez là. » J’avais pris la main droite de Juno et je l’avais serrée avec force.

Mon plan était de faire avancer les choses avant qu’elle ne comprenne quoi que ce soit. Alors que je tenais encore la main droite de Juno, j’avais montré le dernier des cinq ogres que les autres continuaient à combattre.

« Nous sommes également venus ici pour tuer des ogres et répondre à la demande d’aide de Sire Kuu, » déclarai-je.

« V-Vous l’avez fait ? » Juno m’avait regardé d’un air vide.

Wôw... J’avais l’air d’avoir assez bien joué mon rôle.

« ... Chéri ? » Juna, qui se tenait à côté de moi, me regardait avec un sourire.

Même si elle n’avait pas dit un mot, je pouvais dire à quoi elle pensait...

« Oh, mon Dieu, combien de temps comptes-tu lui tenir la main ? »

« Quel genre de relation entretiens-tu avec elle... ? »

J’avais l’impression d’être interrogé. J’étais comme une grenouille, paralysée par les regards d’un serpent. Non, pas n’importe quel serpent, mais un serpent de mer géant. C’était dans ces moments-là que je sentais vraiment que Juna était la petite-fille d’Excel, le Serpent de Mer.

J’avais lâché la main de Juno, puis j’avais placé la conversation vers le chef de leur groupe, Dece, qui avait l’air de se demander de quoi nous parlions.

« Nous avons fini de tuer ces cinq-là, mais sept autres ogres arrivent par ici, » avais-je dit. « J’aimerais que vous nous aidiez à les vaincre. »

« Bien sûr, » déclara-t-il. « Compris. Tout le monde, allons-y ! »

« Ouais ! » déclara Augus.

« « D’accord ! » » crièrent Febral et Julia.

Juno avait continué à me fixer, mais grâce à Juna qui s’était subtilement insérée entre nous, nous avions pu briser sa ligne de vue.

Juno avait pris un air irrité en voyant quelqu’un se mettre entre nous.

Juna ne fit pas disparaître son sourire alors que l’autre femme la regardait d’un air empli de doute.

Des étincelles volaient entre elles.

... Pourquoi était-ce ainsi ? J’avais ressenti une douleur à l’estomac.

Eh bien, à part ça...

Peu de temps après ça, les sept ogres étaient apparus, mais notre groupe initial de sept avait été renforcé par les cinq aventuriers, alors nous étions maintenant douze.

Même en m’excluant, parce que je ne pouvais pas utiliser ma poupée Petit Musashibo devant Juno et son groupe, ce qui signifiait que j’avais été réduit à un rôle de scout avec Juna pour me surveiller, nous avions encore assez de monde pour les vaincre.

Tandis que Dece et Juno étaient bien en dessous d’Aisha ou de Hal au niveau des capacités, Dece et Augus gardaient les ogres sous contrôle sur la ligne de front, Febral guérissait leurs blessures, Juno perturbait les ogres et les coupait avec deux épées empoisonnées, et Julia les achevait avec sa magie.

Ils avaient utilisé ce genre de travail d’équipe pour éliminer deux ogres. Ils avaient ainsi vaincu des ennemis qu’ils ne pouvaient vaincre seuls avec la puissance du travail d’équipe.

C’était un style qui différait des soldats sur le champ de bataille et qui leur convenait en tant qu’aventuriers.

Petit Musashibo en fait partie..., pensai-je.

Le Petit Musashibo que je faisais agir comme un aventurier avait souvent formé un groupe temporaire avec eux. Son rôle était de mener le genre de combat de première ligne que Dece et Augus menaient. Même si c’était temporaire, il s’était joint à eux à plusieurs reprises, alors j’étais sûr qu’il pouvait travailler de concert avec eux.

On lui avait aussi demandé de se joindre officiellement au groupe, mais je ne pouvais pas me permettre de laisser l’une de mes consciences se consacrer constamment à l’aventure, alors j’avais poliment refusé.

Quand je pense que je les rencontrerais dans ce pays..., avais-je réfléchi. Est-ce méchant d’être... ?

« La destiné est une maîtresse inconstante, et la misère fait la connaissance d’un homme avec d’étranges amants..., » avais-je murmuré.

« Hm ? As-tu dit quelque chose ? » demanda Juna.

« Non, rien du tout, » avais-je secoué la tête.

Celui qui, à un moment donné, était devenu le dernier ogre avait encaissé la lance flamboyante de Hal dans son flanc, ce qui avait créé un gros trou quand cela avait explosé.

Nous avions ainsi exterminé tous ceux qui étaient dans cette zone.

Il n’y avait pas eu d’autres ennemis d’après les Chats Noirs qui surveillaient l’entrée du donjon, donc la mission était accomplie.

« Vous vous en êtes tous très bien sortis, » déclara Kuu. « Kazuma et compagnie, et vous aussi, les aventuriers. Je vous remercie au nom du peuple de ce pays. »

Kuu et Leporina inclinèrent la tête. Il s’exprimait formellement, sans doute parce qu’il était le créateur de la quête.

Puis Kuu avait levé la tête et avait souri à Dece et aux autres en riant. « Vous nous avez vraiment sauvés. Nous dirons à la guilde que la quête est terminée. Et aussi à propos de votre rôle dans tout ça, bien sûr. Allez les voir pour votre récompense. »

« D-D’accord, » déclara Dece. « Compris. Alors, on va y aller. »

Dece et les autres s’inclinèrent et rebroussèrent chemin.

Quand ils étaient presque hors de vue, Juno semblait paniquer à propos de quelque chose et avait couru jusqu’à revenir ici de son propre chef.

Oh, merde ! Avait-elle trouvé quelque chose ?

Elle s’était tenue devant moi, et avait poussé un doigt dans ma direction. « Je me souviens maintenant ! Tu — tu es le gars dans le camp des réfugiés de Parnam ! »

Oh, c’est donc de cette identité qu’elle se souvient, hein..., pensai-je.

Il semblerait qu’elle ne me reconnaissait pas comme le roi, ou comme celui à l’intérieur de Petit Musashibo, mais comme l’homme qu’elle avait rencontré dans le camp des réfugiés. Je me demandais comment j’allais esquiver la question, mais j’avais l’impression qu’essayer de mentir alors qu’elle me regardait avec une telle intensité se retournerait contre moi.

J’avais posé ma main sur le dessus de ma tête et je m’étais légèrement incliné. « Ohh... Merci pour cette époque... »

« Je le savais ! Je voulais te demander quelque chose depuis tout ce temps ! À l’époque, je n’ai jamais donné mon nom, mais tu m’as appelé Juno ! Comment connaissais-tu mon nom ? »

« C’est..., » commençai-je.

Quelle était la meilleure façon de répondre à cela ? Je ne pouvais pas dire que c’était parce que j’étais le Petit Musashibo et que j’avais souvent travaillé avec son équipe... non ?

Mais, hein ? Était-ce nécessaire de garder le secret ? Ce serait problématique s’ils apprenaient que j’étais le roi en ce moment, mais s’ils découvraient que j’étais lié au Petit Musashibo... ce ne serait pas vraiment un problème, non ?

« Eh bien... La vérité, c’est que —, » commençai-je.

« Hé, Juno ! Nous te laissons derrière ! ! » Dece l’avait appelée de loin.

Juno avait serré ses dents arrière, puis elle avait poussé son index vers moi. « La prochaine fois qu’on se rencontrera, j’obtiendrai des réponses de ta part ! »

Puis, laissant ces mots derrière elle, Juno s’était précipitée vers le reste de son groupe.

« La prochaine fois qu’on se rencontrera... hein, » murmurai-je.

Après tout, j’étais d’accord pour le lui dire, mais j’avais fini par garder le secret.

Pour être honnête, j’étais toujours dans le centre de Parnam, et je ne sortais pas souvent dans la ville du château. Alors est-ce que j’allais encore rencontrer Juno en chair et en os ?

Pendant que je me demandais ça, Kuu avait applaudi. « Maintenant... Leporina, Kazuma, il n’y a plus d’ogres en dehors du donjon, non ? »

« C’est vrai, » déclara Leporina. « Je n’entends plus aucun groupe bouger. »

J’étais d’accord avec ça. « J’ai envoyé mes souris en bois après les sources sonores individuelles, et je peux confirmer qu’il n’y a plus d’ogres près d’ici. »

Kuu hocha la tête. « Dans ce cas, ça devrait aller maintenant. L’armée devrait arriver d’un moment à l’autre, pour qu’on puisse leur laisser la garde du donjon. Surveilles-tu l’entrée, au cas où ? »

« Tout à fait, » lui avais-je répondu. « On dirait qu’il n’y a pas eu de mouvement là-bas. »

Mais pour être tout à fait exact, il s’agissait des Chats Noirs qui la surveillait. Il n’y avait pas eu d’autres rapports, alors c’était probablement le cas.

Kuu avait réfléchi pendant un moment.

« Alors, peux-tu surveiller jusqu’à l’arrivée de l’armée ? » demanda-t-il finalement. « Si d’autres monstres sortent, il faudra s’occuper d’eux. »

Il s’était plutôt bien exprimé, en tant qu’individu au-dessus des autres, alors que sa position était que toutes les précautions devaient être prises jusqu’à ce que les choses soient entièrement sécurisées. Naturellement, j’avais accepté de tout cœur de le faire.

« Bien reçu, » répondis-je. « Je monte la garde jusqu’à l’arrivée de l’armée. »

« Je compte sur toi. OK, alors, y retourne-t-on aussi ? Franchement, je suis désolé. Te laisser se charger de nos problèmes comme ça, » déclara Kuu en souriant. « Je suis vraiment reconnaissant, tu sais ? Laisse-moi te payer la même récompense que nous paierons aux aventuriers. »

Mais j’avais secoué la tête. « Non, c’était dans le domaine de la coopération internationale. Je n’ai pas besoin de compensation. »

« Hein ? Je ne me sens pas à l’aise de le laisser comme ça..., » déclara Kuu.

« Tu ne le sens pas ? Hm... Si tu insistes, pourrais-tu demander à ton père d’être prêt à faire toutes sortes de concessions à mon pays dans les prochaines négociations ? » lui avais-je demandé en plaisantant.

Kuu avait ri et avait placé son bras autour de l’épaule. « Oookyakya, ça n’arrivera pas ! Lorsqu’il s’agit de négociations avec d’autres pays les moyens de subsistance de mon peuple sont en jeu. Je suis peut-être reconnaissant, mais nous ne pouvons pas faire de concessions. »

« Hahahaha, vraiment ? Alors, c’est dommage, » déclarai-je.

« Ce n’est pas ce que tu veux dire, » sourit Kuu. « Si c’est le cas, essaye d’avoir l’air un peu plus déçu. »

Nous nous étions regardés et avions ri.

Aisha et Juna nous regardaient en souriant.

« Je ne sais pas comment le dire, mais ils sont si jeunes quand on les regarde comme ça, » déclara Aisha.

« Heehee, » ricana Juna. « D’une certaine façon, c’est relaxant. »

Je me sentais un peu gêné.

☆☆☆

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Laisser un commentaire