Chapitre 2 : De nouvelles urgentes et une réunion
Partie 4
Je l’avais poliment saluée, puis je m’étais présenté. « Je suis venu ici avec la lettre de recommandation d’une dame de Noblebeppu. Je m’appelle Kazuma Souya. »
Naturellement, j’avais utilisé un faux nom. Parce que si mon nom était utilisé là, sans parler de tous les autres membres de notre groupe, cela ne pouvait que se transformer en tracas.
J’avais ensuite présenté le reste du petit groupe. « Voici ma femme, Juna, ma sœur cadette, Tomoe, et mon employée, Roroa. »
« Je suis Juna. C’est un plaisir de vous rencontrer, » déclara Juna.
« Je-Je-Je m’appelle Tomoe. »
« Roroa. Enchantée de vous rencontrer. »
« Taru Ozumi. Ravie de vous rencontrer. »
J’avais eu l’impression que Taru avait relâché sa garde un peu après que les filles se soient présentées. Eh bien, entendre la présentation bégayante de Tomoe réchaufferait le cœur de n’importe qui.
Quand Taru avait enlevé son bandana et s’était présentée, j’avais remarqué deux oreilles d’ours sur sa tête. Était-ce une homme-bête de type ours ? J’avais deviné qu’elle ferait partie de la race des ours des neiges, l’une des Cinq Races de la Plaine Enneigée. L’atmosphère s’était un peu détendue, alors j’en étais allé immédiatement au but de notre visite.
« J’ai vu les accessoires fabriqués par les artisans de ce pays à Noblebeppu, et j’ai été impressionné. En regardant l’ornementation détaillée et fine sur eux, je pourrais dire que vous devez tous être très habiles avec vos mains. Cela m’a fait penser que, si nous utilisions les artisans de ce pays, nous pourrions peut-être faire une certaine chose que j’avais l’intention de faire. J’ai demandé s’il y avait de bons artisans, et la dame à qui je parlais m’a présenté cet endroit. Êtes-vous prête à écouter le reste de ce que j’ai à dire ? »
« Entrez..., » Taru nous avait fait signe d’entrer dans l’atelier.
Je me disais : Ouf... J’ai réussi à parler avec aisance, comme le jeune fils d’un homme d’affaires, mais...
« Tu devrais parler normalement. Je suis sûre que tu es plus vieux que moi. En plus, je doute que tu aies l’habitude de parler comme ça, » déclara Taru.
On aurait dit que Taru m’avait complètement percé à jour.
En me voyant me gratter maladroitement l’arrière de la tête, Roroa avait commencé à rire.
Hé, pas de rire ! Je suis gêné là ! pensai-je.
Lorsque nous étions entrés dans l’atelier, la flamme rugissante du four rendait l’endroit assez chaud. Ce n’était pas étonnant que Taru s’habille si légèrement. Nous avions aussi enlevé nos manteaux, mais quand Tomoe avait enlevé son capuchon de mage blanc fait main, les yeux de Taru s’étaient plissés.
« Tu es un chien... Non. Un homme-loup ? » demanda Taru.
« Oh, oui ! » Tomoe rayonnait. « De la race des loups mystique. »
Taru m’avait regardé comme si elle voulait me demander quelque chose. « N’était-elle pas censée être ta sœur ? »
Oh... C’est ce qui la tracassait, hein. C’était normal, puisque Tomoe et moi n’étions pas de la même race et que nos visages ne se ressemblaient pas du tout. Nous n’avions pas dû ressembler à des frères et sœurs.
« D’une autre mère, » déclarai-je. « C’est une affaire de famille, alors j’aimerais que vous ne fouiniez pas trop profondément. »
« Je vois..., » répondit Taru.
J’avais donné l’impression qu’il s’agissait d’une histoire difficile, et Taru n’avait pas posé d’autres questions. Quand il s’agissait de sujets comme celui-ci, même si elle était intéressée, après tout, il valait mieux les laisser de côté.
Sur ce, Taru avait ouvert la marche, et au moment où nous étions sur le point de nous asseoir à une table, j’avais remarqué quelque chose d’étrange qui s’appuyait contre le mur dans le coin de la pièce.
Il avait la forme d’un poteau, mais les deux extrémités étaient légèrement bombées. Si c’était un JDR, j’appellerais ça un gourdin. Il avait un dessin distinctif avec un long et épais mille-pattes enroulé autour de lui qui continuait jusqu’à l’endroit où le manieur devait le tenir. J’avais trouvé que ça avait l’air cool, mais je n’en étais pas si sûr comme arme.
Tandis que je le regardais d’un air dubitatif, Taru me demanda : « Est-ce que ça te plaît ? »
« Oh, je peux dire que cela a un design impressionnant, c’est sûr, mais... »
Je ne voulais rien dire de bizarre à propos de ses produits, alors j’avais évité de répondre à la question, mais Taru avait haussé les épaules comme pour dire, je sais ce que tu veux dire.
« C’est très bien. Ta vision des choses est parfaitement normale. Ce qui est anormal, c’est le goût de l’idiot qui l’a commandé, » déclara Taru.
« Idiot ? Vraiment ? C’est de votre client dont vous parlez, n’est-ce pas ? » demandai-je.
« Je le connais bien, et je l’appelle comme ça en face, » déclara Taru.
Quelqu’un qu’elle appellerait un « idiot sans goût » en face ? Qui était cette personne et quelle était sa relation avec Taru ?
Eh bien ! Mis à part l’étrange gourdin, il était temps de s’occuper de nos affaires. Taru avait attendu que tout le monde soit assis et demanda : « Alors, qu’est-ce que tu veux que je fasse ? »
« Pourriez-vous faire quelque chose comme ça, » j’avais utilisé une plume pour dessiner sur un bloc de papier que j’avais préparé pour expliquer exactement quel genre de chose je voulais.
Quand elle avait vu mon dessin, Taru avait incliné la tête sur le côté. « La forme elle-même est simple. Mais je pense que ce serait incroyablement difficile. »
« Je m’en doutais, » avais-je soupiré.
« Le fait que tu veux qu’il soit “le plus fin possible”, mais aussi “robuste”, est particulièrement difficile. Si c’était l’un ou l’autre, je pourrais y arriver, mais il est assez difficile d’équilibrer les deux. Et environ combien en veux-tu ? »
« Plus il y en a, mieux c’est. Je les veux par milliers ou par dizaines de milliers. Je ne dis pas que je veux tous les faire ici, bien sûr. J’aurai la même conversation avec d’autres artisans, » déclarai-je.
« Des dizaines de milliers ? » dit Taru, surprise, me regardant de près avec ses yeux de somnambule.
« Qu- Quoi ? » avais-je demandé. « Alors, pouvez-vous les faire ? »
« Avant de répondre, je veux que tu me dises une chose, » déclara Taru d’un ton sérieux. « Comment seront-ils utilisés exactement ? »
J’étais resté silencieux.
Comment seraient-ils utilisés, hein ? J’avais fait une demande étrange, il était donc naturel qu’elle soit curieuse.
Mais est-ce que j’avais le droit de dire pourquoi ici ? Ce serait une chose dans mon propre pays, mais c’était un pays étranger. C’était quelque chose dont j’avais besoin, mais honnêtement, je ne voulais pas révéler trop de choses sur les nouvelles informations révolutionnaires dont disposait mon pays.
« Dois-je vraiment le dire ? » lui avais-je demandé.
« C’est bien ce que tu dois faire. Ou je ne les ferai pas, et je ne t’enverrai pas ailleurs, » déclara-t-elle.
Elle était brusque à ce sujet, alors j’avais chuchoté à Roroa : « Qu’est-ce que tu en penses ? »
« Je sais que tu ne veux pas dire pourquoi, chéri, mais en regardant ce qu’elle a fait, je pense que cette fille peut faire ce que tu veux, » répondit Roroa.
« Alors, penses-tu que c’est acceptable de révéler comment ils seront utilisés ? » demandai-je.
« Je ne sais pas. Si nous devons nous en procurer tout un tas, c’est bien plus que ce que cet atelier ne pourra gérer seul, alors nous devons espérer que le responsable de ce pays n’est pas trop irréfléchi..., » déclara Roroa.
« Au bout du compte, tout repose là-dessus..., » avais-je murmuré.
Pendant que nous chuchotions, Taru retirait lentement une partie de son cou hors de son tablier, retirant quelque chose entre son tablier et sa chemise. Ce qu’elle nous avait tendu, c’était une pointe de flèche en obsidienne. On aurait dit qu’elle le portait comme un collier. La pointe de la flèche était polie et avait un éclat terne.
Tout en le tenant, Taru déclara : « Cette pointe de flèche était une leçon de mon grand-père, le forgeron. »
« Ça vient de votre grand-père ? » lui avais-je demandé.
« “Un arc et des flèches peuvent être utilisés pour chasser les animaux et remplir l’estomac des personnes, mais ils peuvent aussi être utilisés comme arme pour tuer des gens. La pointe de flèche fait partie de l’arc et de la flèche. Même s’il ne s’agit que d’une partie d’un produit que nous, les artisans, fabriquons, nous devons savoir comment les choses que nous fabriquons seront utilisées”. »
Taru m’avait regardé droit dans les yeux en parlant.
« Pour un artisan, il est de son devoir de savoir comment ce qu’il fait sera utilisé. Si quelque chose que j’ai fait était utilisé pour le mal, ça me rendrait très triste. C’est pour ça que je ne fais pas de choses quand je ne sais pas comment elles seront utilisées. Je ne peux pas. »
« Qu’est-il arrivé à votre grand-père ? » lui avais-je demandé.
« Il est décédé l’année dernière, » répondit Taru.
« Je vois..., » dis-je.
C’était une fille qui prenait à cœur les paroles de son grand-père alors qu’elle dirigeait son atelier. J’avais perdu mon propre grand-père l’année dernière (bien que cette année-là soit passée au calendrier de ce monde pour moi en cours de route), alors j’avais ressenti une étrange parenté avec elle. J’avais toujours eu un faible pour entendre des histoires comme celle-ci. La partie humaine en moi disait : « Ne peux-tu pas juste lui dire ? » alors que la partie de moi qui était un chef disait : « Sois prudents en toutes choses. »
Pendant que je me demandais sérieusement quoi faire, j’avais soudain senti quelque chose de froid dans ma main. Quand j’avais regardé, Juna, qui était assise à côté de moi, avait placé sa main gauche sur ma main droite. Je l’avais regardée avec surprise, mais Juna n’avait rien dit, elle avait juste souri avec douceur.
S’il te plaît, fais ce que tu veux.
J’avais l’impression qu’elle me disait ça. À cet instant, mon cœur s’était allégé au point que la main froide de Juna m’avait fait du bien.
Eh bien... d’accord dans ce cas. Taru semblait avoir bien réfléchi à la question, alors il était probablement prudent de lui dire.
Ayant décidé cela, j’avais posé une question à Taru.
« Puis-je être sûr que cela restera confidentiel ? »
« Est-ce dangereux ? » demanda-t-elle.
« Non, ce n’est pas ça. S’ils sont mal utilisés, ils pourraient l’être, mais on pourrait en dire autant d’un couteau, non ? C’est une partie d’un outil qui sauvera des vies, » répondis-je.
« Un outil qui sauvera des vies ? » Taru pencha la tête sur le côté et je répondis par un signe de tête ferme.
« Ce que je pense faire, c’est une aiguille hypodermique, » déclarai-je.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre. Il va commencer à faire des seringues et des vaccins à ce train là et faire de Friedonia, le pays le plus avancé dans la médecine!!!
Merci pour le chapitre et bonne continuation !