Chapitre 2 : De nouvelles urgentes et une réunion
Partie 1
La République de Turgis.
Il s’agissait d’un état se situant à l’extrémité Sud du continent Landia.
Sur ce continent, la température moyenne chutait à mesure que l’on s’éloignait vers le sud. La lisière sud du continent, où se trouvait la République de Turgis, était une terre de glace et de neige.
C’était un pays montagneux, mais comparé à la région d’Amidonia, il avait plus de plaines et une plus grande superficie de terres arables. Cependant, comme les hivers étaient longs et les étés courts, la période pendant laquelle la terre pouvait être travaillée était limitée et l’agriculture n’était pas très prospère.
La population de ce pays était soutenue par l’élevage. Les habitants vivaient d’animaux élevés en liberté qui pouvaient vivre dans des régions froides comme les yacks, les rhinocéros laineux et les mammouths.
Dans ce pays, la majorité de la population était composée d’hommes-bêtes appartenant à ce qu’on appelait les Cinq Races des Plaines enneigées. Les cinq races comprenaient le singe des neiges, le lapin blanc, l’aigle blanc, l’ours des neiges et le morse.
Dans ces cinq races, comme chez les autres hommes-bêtes, les femmes ressemblaient à des humains avec des oreilles, des ailes et des queues d’animaux, mais les hommes avaient des visages qui étaient assez proches des animaux réels. Le mariage interracial était autorisé, mais il semblerait que les enfants nés d’une telle union avaient toujours pris les traits d’un seul des parents, de sorte qu’il n’y avait pas de mélange de leurs caractéristiques uniques.
La race la plus commune était le lapin blanc, connu pour son taux de natalité élevé, la race la moins commune était le morse, connu pour avoir une taille moyenne de plus de deux mètres.
Ces races s’étaient mélangées pour former des tribus à l’intérieur du pays, mais leur répartition sur l’ensemble du territoire reflétait les différentes capacités que chaque race possédait.
Les morses et les ours des neiges, qui pouvaient plonger dans les eaux glacées pour attraper des poissons, représentaient un pourcentage élevé de la population le long de la côte. D’autre part, les tribus vivant dans les montagnes avaient un pourcentage plus élevé de membres des races de singes des neiges et d’aigles blancs, qui pouvaient facilement survivre sur ce genre de terrain. Enfin, beaucoup de ceux qui vivaient dans les plaines, travaillant dans les champs pendant la courte saison estivale, étaient membres de la race des lapins blancs.
Il y avait aussi des marchands humains et des membres d’autres races, mais les hivers rigoureux avaient rendu difficile la vie des autres races dans le pays. À l’exception des esclaves, ils avaient généralement quitté le pays avant que les routes ne soient fermées par la neige.
Presque comme Snu*kin.
En raison de la rigueur du climat, ce pays n’avait jamais été ravagé par un ennemi étranger.
Les vents dans le ciel étaient toujours violents, et les températures étaient fraîches même en été. Ces faits avaient empêché l’utilisation de la puissance aérienne, comme les wyvernes, et la mer glacée avait empêché l’utilisation de la puissance maritime.
De ce fait, la seule voie d’attaque était la voie terrestre, et si le pays mettait en place une défense forte et résistait pendant été, le Général Hiver venait couper les lignes d’approvisionnement des ennemis, les obligeant à battre en retraite.
De plus, il y avait aussi le fait qu’il y avait peu à gagner à s’emparer de ce pays.
On disait qu’à son apogée, l’Empire du Gran Chaos aurait pu s’opposer à la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon, mais même alors, l’Empire n’avait jamais considéré une invasion.
La République de Turgis était gouvernée par un système primitif de république.
Tout d’abord, les chefs, qui étaient les représentants de chaque tribu, s’étaient réunis en Conseil des Chefs. Après ça, le Conseil des Chefs allait voter pour choisir le représentant nominal du pays, leur chef d’État.
Les affaires intérieures étaient décidées par le chef de l’État et le Conseil des Chefs, mais les affaires étrangères (diplomatie, guerres, etc.) étaient contrôlées par le chef de l’État.
Ce chef d’État était généralement un poste qui durait une génération, mais avec l’approbation du Conseil des Chefs, le titre pouvait être hérité. L’actuel chef de l’État dans la 1.547e année du Calendrier Continental était apparemment de la deuxième génération.
Or, après avoir dit tout cela à propos de la République de Turgis, si l’on se souvenait de leurs relations avec le Royaume de Friedonia, on ne pouvait pas dire qu’elles soient vraiment cordiales.
À la recherche de terres non gelées et de ports d’eau chaude, la république cherchait toujours à s’étendre vers le nord. Même pendant la récente guerre entre le royaume d’Elfrieden et la principauté d’Amidonia, ils avaient déplacé leurs troupes près de la frontière sud du royaume à la recherche d’une ouverture pour intervenir.
J’avais déployé Excel et la marine près de la frontière, et cette intimidation avait été à peine suffisante pour les empêcher de nous envahir. Si la guerre avec la principauté s’était enlisée, ils auraient sûrement attaqué.
On ne pouvait pas se permettre de baisser nos gardes face à eux. Mais je ne voulais pas me disputer avec ce pays.
Si nous les attaquions, nous n’aurions rien à gagner. Même si nous occupions leur territoire, la façon de vivre des habitants dans le Royaume de Friedonia et la République de Turgis était trop différente. Le royaume était assez froid dans le sud, mais l’hiver de la république était encore plus froid. Le peuple de la république avait adapté son mode de vie à ce climat, et, peu importe la capacité d’un magistrat que j’enverrais, il ne serait pas capable de gouverner correctement un pays ayant une culture, des valeurs et un mode de vie différents. Et si nous essayions inutilement de forcer nos façons de faire sur eux, cela se terminerait par une rébellion.
Un pays par lequel nous ne voulions pas être attaqués, mais qui serait trop gênant pour nous d’attaquer nous-mêmes — c’était la République de Turgis.
C’était précisément la raison pour laquelle, en tant que roi de Friedonia, j’avais voulu construire des relations cordiales avec la République de Turgis. Heureusement, pendant la récente guerre, nos forces n’avaient pas affronté directement les leurs. Le sentiment de chacun de nos peuples envers l’autre ne devrait pas être particulièrement mauvais.
Maintenant, si je pouvais faire l’expérience de leur culture et de leur pensée, et trouver un moyen raisonnable de leur donner ce qu’ils voulaient, je soupçonnais que je pourrais établir des relations cordiales.
Je savais que c’était un espoir naïf, pourtant, une guerre inutile épuiserait le pays.
Des guerres comme celle que nous avions menée contre la Principauté ne devraient être qu’un dernier recours, et non quelque chose qui pourrait devenir la norme.
Cette chose cubique qui avait transcendé les normes humaines à la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon existait aussi comme un élément d’incertitude. Je n’avais jamais su ce qui pouvait arriver ni quand, alors je voulais éviter de dépenser inutilement la puissance de mon pays.
Nous venions en République de Turgis pour voir si ce souhait pouvait être exaucé.
Nous étions arrivés dans une ville de la partie orientale de la République de Turgis, Noblebeppu. Cet endroit, qui était proche de la frontière du Royaume de Friedonia, était une petite ville tranquille entourée de montagnes au nord et de la mer au sud.
Nous nous trouvions vers la fin du mois de mai, et la glace et la neige qui bloquait les routes avaient enfin fondu. Le froid s’était légèrement atténué, et c’était une période où il faisait bon vivre par rapport aux normes du pays. En raison de cela, il y avait beaucoup de marchands d’autres pays, et la ville était très animée.
On avait traversé cette ville à pied.
Notre groupe était composé d’Aisha, Juna, Roroa, Tomoe, Hal, Kaede, et moi, soit un total de sept personnes. Le garde du corps de Tomoe, Inugami, était aussi venu avec nous, mais il était en train de patrouiller et de nous surveiller depuis un autre endroit, avec le reste des Chats Noirs.
Pour être tout à fait honnête, j’avais voulu que Naden et Liscia viennent aussi, mais Naden, comme c’était typique des ryuus et des dragons, ne supportait pas le froid, et Liscia était tombée malade après son retour de la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon, alors elle était restée dans le royaume.
J’étais vraiment inquiet pour Liscia, mais elle m’avait dit elle-même : « Tout ira bien ! Alors, va voir le monde comme un roi devrait le faire. » Je n’aurais pas pu rester pour m’occuper d’elle après ça.
J’étais inquiet, mais je m’étais arrangé pour que les meilleurs médecins du pays, Hilde et Brad, s’occupent d’elle, alors elle irait probablement bien. Si quelque chose arrivait, Naden viendrait me prévenir. Et pour répondre aux sentiments de Liscia, j’avais dû faire un vrai voyage dans la république.
« J’avais entendu dire qu’il faisait froid, alors je ne m’attendais qu’à de la neige, mais ce n’est pas si mal, » commenta Roroa.
« Après tout, nous sommes à la fin du mois de mai, » déclara Juna. « Mais il fait encore très froid. »
Roroa et Juna étaient toutes deux habillées plus lourdement qu’elles ne l’avaient été dans le royaume.
Techniquement, pour ce voyage, je jouais le rôle du fils d’un jeune marchand à la recherche de marchandises à échanger. Tomoe était ma petite sœur et Aisha, Hal et Kaede étaient des aventuriers que nous avions engagés. Quant aux deux autres, Roroa était une employée qui travaillait pour le magasin de ma famille, et Juna était mon épouse.
Juna s’était penchée vers moi et m’avait posé une question. « Euh, est-ce que c’est acceptable de faire ainsi ? Je parle du fait de me faire jouer la femme au détriment des reines primaires... ? »
« C’est un choix fait en pensant à la sécurité, » répondis-je. « Tu es douée à la fois avec la plume et l’épée, Juna, alors je veux que tu gardes tes capacités martiales cachées au cas où quelque chose arriverait. »
Même si nous étions attaqués par des ruffians, ils auraient probablement les yeux rivés sur Aisha, Hal et Kaede, qui étaient habillés en aventuriers. Ils supposeraient que Juna n’était qu’une jolie fille. Puis Juna les attraperait par-derrière parce qu’ils laisseraient tomber leurs gardes face à elle.
C’était un peu tard pour le dire maintenant, mais mes fiancées étaient un peu trop aptes au combat. Maintenant que Naden les avait rejoints, leur niveau de puissance moyen avait aussi massivement augmenté.
« Et, eh bien, en gardant cela à l’esprit, il y avait un nombre limité de personnes que nous pourrions théoriquement emmener lors de notre voyage et qui n’avaient aucune capacité martiale, » avais-je dit. « Tu n’as pas l’air d’être quelqu’un que nous emploierions, Juna, et je ne suis pas sûr de vouloir te forcer à jouer le rôle de femme de chambre comme Carla. »
« Cela ne me dérangerait pas, » déclara-t-elle. « Maître, donnez-moi l’ordre que vous voulez et je l'exaucerais. »
Elle avait mis ses mains sur sa poitrine, avait souri et avait légèrement incliné sa tête, alors mon cœur avait sauté un battement en voyant ça.
« Depuis quand le café Lorelei est devenu un café pour soubrette !? » m’étais-je exclamé.
Elle allait me mettre de trop bonne humeur, alors j’aurais aimé qu’elle arrête un peu.
« Eh bien ! Juna, tu es aussi sa fiancée, alors je me dis que ce n’est pas grand-chose, » déclara Roroa.
« Est-ce vraiment correct ainsi ? » demanda Juna pour le confirmer.
« Bien sûr que oui. Et c’est toi qui joues la femme, alors pourquoi ne pas le laisser te gâter ? » Roroa s’était enroulée autour de mon bras.
« Et tu es l’employée, n’est-ce pas ? » répondit Juna. « Est-ce vraiment normal que tu étreignes le jeune maître comme ça ? »
« Bien sûr, » avait-elle déclaré. « Je suis une employée, bien sûr, mais je suis “l’employée qui vise à devenir la seconde épouse en soutenant le jeune maître, et peut-être même à mettre la première femme hors jeu si tout se passe bien”. »
« Ne change pas notre histoire ! » avais-je objecté. « Et franchement, c’est une histoire bizarrement désordonnée que tu nous sors là. »
« Donc Juna va m’appeler “toi la mégère”, » déclara Roroa.
« E-Est-ce le genre de rôle que je joue ? » demanda Juna.
« Ne la prends pas tant au sérieux, Juna, » déclarai-je. « D’ailleurs, dans son cas, Roroa devrait être à la place un tanuki... »
« Ponpokopon! »
« Ouais, ouais. Vraiment mignonne, » déclarai-je.
Quand j’avais caressé Roroa sur la tête, qui mimait en se tapant le ventre, elle avait souri. Est-ce que les tanukis dans ce monde frappaient leur ventre... ? Eh bien, ce n’était pas vraiment comme ceux de mon monde d’origine, car je ne savais pas s’ils l’auraient fait.
« Heehee ! Quand je vois Roroa, j’ai l’impression que c’est idiot de me retenir, » Juna plaça son bras autour de mon autre bras libre. « Nous n’en avons pas l’occasion assez souvent, alors gâte-moi aussi, chéri. »
« Euh... Bien sûr. Je ferai de mon mieux pour t’accompagner, » déclarai-je.
Merci pour le chapitre.
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