Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 5 – Prologue

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Prologue : Le Début de l’Illumination

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Prologue : Le Début de l’Illumination

Partie 1

— 1er jour, 1er mois de l’année 1547 du Calendrier Continental

Il s’agissait de la première fois que le Nouvel An était arrivé depuis que le Royaume d’Elfrieden avait absorbé la Principauté d’Amidonia et était devenu le Royaume-Uni d’Elfrieden et d’Amidonia, ou le Royaume de Friedonia.

Dans la capitale royale, Parnam, et l’ancienne capitale de la Principauté, Van, ainsi que toute autre ville qui avait un récepteur pour le Joyau de Diffusion de la Voix qui avait été installé dans leur place centrale, il y avait encore un grand nombre de personnes rassemblées. Après tout, aujourd’hui le jeune roi utiliserait le Joyau de Diffusion de la Voix pour adresser un salut au peuple. Les gens s’étaient rassemblés afin de l’entendre.

Ce n’était pas que Souma faisait quelque chose pour forcer les gens à écouter. Mais chaque fois qu’il utilisait le Joyau de Diffusion de la Voix, il avait lancé un événement pour rassembler du personnel, ou leur avait enseigné de nouveaux aliments pour contrer la crise alimentaire, ou lancé un programme de musique... Tout était tellement surprenant et différent, et les habitants souhaitaient donc voir s’il pourrait avoir quelque chose de divertissant à nouveau prévu. De plus, quand les personnes se rassemblaient comme ça, les stands des commerçants apparaissaient afin de faire un profit, et quand les étals étaient dehors, plus de personnes se rassemblaient pour voir ce que tout le monde faisait... Cette boucle de rétroaction avait commencé, et c’était la raison pour laquelle, même si Souma avait seulement annoncé qu’il allait faire une nouvelle allocution, il y avait tant de gens réunis.

Une mère et son enfant parlaient pendant qu’ils attendaient la diffusion.

« Sa Majesté va-t-elle faire quelque chose de nouveau ? » demanda l’enfant.

« Oui mon chou. Je me demande bien ce que cela sera, » répondit la mère.

Le récepteur monté sur la fontaine avait alors commencé à projeter l’image de Souma.

Derrière lui se trouvaient deux de ses fiancées, la Princesse Liscia et la Princesse Roroa. Cette dernière étant l’ancienne Princesse souveraine d’Amidonia, dont les fiançailles avec Souma avaient été annoncées en même temps que l’annexion de son pays.

Liscia et Roroa affichaient des sourires impeccables, agitant leurs mains afin de saluer le peuple. Les princesses de deux nations qui avaient été autrefois des ennemis étaient maintenant sur le même écran. Elles étaient toutes deux souriantes. Cela avait rassuré les habitants d’Elfrieden et d’Amidonia quant à la solidité de leur nouveau royaume uni.

Finalement, l’image de Souma avait commencé à parler. « À vous tous, mes bien-aimés citoyens des deux royaumes unis d’Elfrieden et d’Amidonia, je vous souhaite une bonne année. »

Souma, Liscia et Roroa avaient baissé la tête à l’unisson.

Il y avait eu quelques murmures sur la façon dont le roi venait de baisser la tête au début de la nouvelle année, mais quand son visage se leva une fois de plus, Souma arborait un sourire taquin.

Il se remit alors à parler. « Il s’agit là d’une salutation traditionnelle du Nouvel An dans le monde d’où je viens. “Vous avez beaucoup fait pour m’aider l’année dernière. J’espère pouvoir compter sur vous encore dans la prochaine.” C’est le genre de sentiment que cette tradition est censée exprimer. »

Alors que les gens du royaume étaient encore surpris, Souma était passé sur le sujet principal.

« Maintenant, j’ai entendu dire que dans la région d’Amidonia, il était de coutume que votre dirigeant annonce la politique nationale pour l’année à venir. Roroa a suggéré que je fasse la même chose, donc... Et puis zut ! Je vais essayer. Pour l’instant, l’objectif de la nation pour cette année sera... »

Dans la région d’Amidonia, une vague de tension avait traversé la foule en écoutant l’émission.

Les habitants de la Principauté d’Amidonia se souvenaient tous du visage de Gaius VIII quand il avait fait ses proclamations chaque nouvelle année. Avec une expression sévère, il jurait de se venger d’Elfrieden, puis fixait des objectifs comme la réclamation de leurs terres volées.

Pour les Amidoniens, l’annonce des politiques le premier jour de la nouvelle année avait toujours été faite afin d’augmenter leurs esprits combatifs. Ils pouvaient difficilement être blâmés pour la tension dans l’anticipation qu’il pourrait y avoir encore une guerre avec un autre pays.

Où se dirigeait ce pays ? Allaient-ils envahir un autre endroit ? Allons-nous abattre l’Empire et revendiquer l’hégémonie sur le continent ? Ou pour frapper le Domaine du Seigneur-Démon, et ainsi libérer les terres du Nord... ?

Les auditeurs déglutirent en raison de l’anticipation, et enfin Souma parla. « Je pense que je vais aller avec, “Pour faire un meilleur pays”. »

Un silence était tombé sur la foule.

C’est trop vague ! Tout le monde dans le public avait cette même pensée.

Il semblait que Souma s’y attendait, parce qu’il riait. « Je pense que c’est peut-être un peu trop vague, mais c’est très important. Tout d’abord, il y a la question de savoir comment définir un “bon pays”. Il peut être plus facile de commencer par penser à ce qu’est un “mauvais pays”. ».

Souma avait serré son poing de l’une de ses mains, puis leva ses doigts les uns après les autres alors qu’il expliquait.

« Premièrement, un pays où ses habitants ont faim. Deuxièmement, un pays où les gens gèlent. Vous pourriez peut-être reformuler ces deux points comme un pays où les gens souffrent de la pauvreté. Les gens meurent de faim ou de froid parce qu’ils ne peuvent pas acheter de la nourriture et qu’ils ne peuvent pas se procurer un endroit où habiter ou des vêtements à porter. Je pense qu’il va sans dire qu’un pays où l’un ou l’autre est autorisé à se produire est mauvais. Dans un pays où les gens meurent de faim ou de froid, il n’y a aucun moyen de lier le cœur entre les membres de son peuple. »

Il s’agissait de paroles dont les habitants d’Elfrieden et d’Amidonia pourraient être d’accord avec. Tous les deux avaient acquis cette expérience avec les pénuries alimentaires. Les gens du côté amidonien l’avaient particulièrement ressentie. Ils avaient détourné les yeux du problème à cause de leur haine pour Elfrieden, mais maintenant qu’ils s’étaient rétablis grâce au soutien qu’ils avaient reçu du royaume, ils ressentaient un fort désir de ne plus jamais revenir à la façon dont les choses avaient été l’année d’avant.

« Troisièmement, un pays avec un mauvais ordre public » avait poursuivi Souma. « Par exemple, même si un pays ne manque pas de nourriture et de chaleur, s’il y a des voleurs, des bandits et des pirates qui sévissent, ce n’est probablement pas un endroit où vous voudriez vivre. Cela dit, ces sortes de vermines sont généralement nées en raison de la même cause que j’ai mentionné plus tôt : la pauvreté. Dans le monde d’où je viens, il y avait un dicton. “C’est seulement une fois que nous sommes vêtus et nourris que nous pouvons nous permettre d’être polis.” Quand il faut tout ce que vous avez juste pour rester en vie, vous perdez l’espace dans votre cœur qu’il faut pour prendre soin des autres. »

Après quelques instants, Souma continua à parler.

« Quatrièmement, un pays qui passe tout son temps en guerre. Même s’ils gagnent toutes les batailles, une guerre est un fardeau pour le trésor national, et les gens y meurent. C’est encore pire quand vous perdez. Si vous gagnez l’hostilité d’un autre pays, il y aura du terrorisme, et cela conduira à une détérioration de l’ordre public. Il vous prive de toutes les choses qui vous importent le plus. »

Souma prit une pause pour que tout le monde puisse bien assimiler ce qu’il disait.

« Cinquièmement, un pays qui, contrairement à celui de mon quatrième exemple, ne peut pas se protéger. Si le pays néglige sa capacité à se défendre parce que ses habitants ne veulent pas se battre, d’autres pays en profiteront. Le résultat sera le même que pour le quatrième cas. Ce serait encore pire à notre époque, puisque le Domaine du Seigneur-Démon représente une menace imprévisible. »

Pendant qu’il disait cela, Souma tendit sa main maintenant ouverte vers le peuple.

« Même avec cette ébauche, je pense que vous pouvez tous voir que ces cinq pays sont mauvais. Qu’est-ce que c’est donc qu’un bon pays ? Est-ce le contraire de ces mauvais pays ? »

Souma retourna sa main pour que le dos de celle-ci soit face à eux, puis il baissa les doigts en parlant.

« Un pays indépendant où ses habitants ne meurent pas de faim, où ils ne frissonnent pas du froid, où l’ordre public est maintenu, où il n’y a pas d’invasions excessives d’autres pays, et où tout ira bien même si un autre pays ou le Domaine du Seigneur-Démon vient à nous attaquer. Je pense que cela serait probablement un “bon pays”, et c’est un objectif que ce pays devrait viser. »

Une fois de plus, Souma tenait sa main serrée en un poing, pour que tout le monde puisse le voir.

« Même si ces choses, prises individuellement, semblent toutes évidentes, il est assez difficile de les accomplir toutes en même temps. Surtout de nos jours, avec l’apparition du Domaine du Seigneur-Démon qui a jeté le monde dans le chaos. Ce sont des moments difficiles pour faire les choses qui devraient être faites. Il faudrait plusieurs fois plus de puissance afin d’accomplir cela que si nous étions dans un temps de paix. En fait, il faudra tellement de puissance que j’ai l’impression que la conquête de tout le continent serait relativement simple en comparaison. »

À ce moment-là, Souma avait fait une pause, prenant une grande respiration.

« ... Mais, cela étant dit, il y a quelque chose que j’aimerais beaucoup que vous, le peuple de ce pays, fassiez... »

La foule avait encore dégluti en entendant ces mots.

Pour gagner le pouvoir dont il avait parlé, que voulait-il qu’ils fassent ?

La première chose qui leur venait à l’esprit était l’augmentation des taxes. Si la fiscalité était plus lourde, les revenus du pays augmenteraient, et ils pourraient dépenser plus sur l’armée. Selon la situation, cela n’était peut-être pas un mauvais choix, mais cela rendrait la vie plus difficile pour les habitants.

La deuxième chose qui leur venait à l’esprit était la conscription. Ce pays avait déjà des soldats professionnels, mais les habitants craignaient que même les civils aient à subir une formation de base pour les conscrits.

Ils pensaient que la « puissance » dont avait parlé Souma était la « puissance militaire ». Cependant, c’était une erreur.

Souma avait alors déclaré : « Mon peuple, je vous invite à étudier ! »

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Partie 2

« Mon peuple, je vous invite à étudier ! » J’avais crié cela à l’intérieur de la Salle du Joyau de Diffusion de la Voix du château. « Laissez-moi vous présenter cela avec une métaphore. Imaginez que deux personnes sont sur le point de se battre avec des épées. Dans la plupart des cas, le plus fort est celui qui va gagner, ou celui qui possède la meilleure épée. Maintenant, quand deux individus tout aussi forts se battent avec des épées tout aussi bonnes, le résultat est-il simplement dû à la chance ? »

Il continua après ça à parler. « Non, je vous le dis. Celui qui connaît le mieux l’épée gagnera. Même si leurs niveaux de force étaient les mêmes, et leurs armes identiques, si un cuisinier et un forgeron se battaient avec des épées, je suis à peu près sûr que le forgeron gagnerait. Un forgeron voit des épées chaque jour dans le cadre de son travail, et serait bien familiarisé avec leur longueur et leur portée. »

J’avais tapé avec un doigt sur ma tempe. « Si vous en savez plus que les autres, cela peut, en soi, être une arme. Un grand général peut combattre lors d’une centaine de batailles et toutes les gagner parce qu’il connaît la guerre, connaît ses propres forces, et qu’il connaît même les forces de ses adversaires. Il évite les batailles impossibles à gagner, choisissant seulement de combattre lors de celles qu’il peut gagner. La raison pour laquelle un général médiocre va perdre au moment critique est qu’il ne connaît pas la guerre, et qu’il ne connaît pas ses propres forces ou celles de son ennemi. Il se bat inutilement lors de victoires et de pertes répétées, incapable de se concentrer uniquement sur les choses les plus importantes. »

« Il y avait un stratège dans le monde d’où je venais et qui disait : “Connais-toi toi-même, connais ton ennemi, et tu n’as pas à craindre le résultat des cent prochaines batailles”, mais, c’est quelque chose qui s’applique aussi en dehors du domaine de la guerre. »

« S’ils traitent tous les deux des mêmes biens, mais que le Marchand A prospère alors que le Marchand B ne le fait pas, cela est dû au fait que le Marchand A en sait plus sur la façon de faire des affaires. »

« Bien qu’ils puissent utiliser les mêmes matériaux de base, la raison pour laquelle les travaux d’un grand artisan sont de plusieurs niveaux au-dessus de ceux d’un artisan moyen est qu’il possède une connaissance approfondie des propriétés de ces matériaux. »

« Même si vous cultivez tous les deux la même chose, si les produits qui sortent du champ de votre voisin ont meilleur goût que ceux qui proviennent de chez vous alors c’est parce que le fermier d’à côté a un savoir-faire sur la bonne façon de les cultiver. »

« Bien que vous cuisinez tous deux la même chose, la raison pour laquelle le plat d’un chef a meilleur goût que le vôtre, c’est qu’un chef connaît les bons et les mauvais attributs de chaque ingrédient, et possède une connaissance approfondie des façons de les préparer. »

« La raison pour laquelle le chasseur supérieur revient avec un nombre supérieur de proies chaque fois qu’il sort est parce qu’il a une connaissance approfondie du terrain, ainsi que des informations concernant les animaux qu’il chasse. »

« Dans le monde du divertissement, un acteur célèbre est capable d’inspirer des émotions chez son public dans chacune de ses performances parce qu’il a une connaissance profonde du cœur de son public. »

« C’est aussi la même chose pour les rois et les nobles. Les rois qui ont été appelés de grand roi étaient ceux qui avaient une connaissance approfondie de la façon de bien gouverner un pays sans rencontrer de résistance de leur peuple. Moi-même, j’ai encore beaucoup de chemin à parcourir, mais je vais travailler dur pour apprendre. »

J’avais alors fait une pause.

Yukichi Fukuzawa avait dit dans son livre. « An Encouragement of Learning (un encouragement à l’apprentissage) », « Les cieux ne créent pas d’hommes qui sont au-dessus des autres hommes, ni ne créent d’hommes qui sont sous d’autres hommes. » Alors pourquoi est-ce que, dans le monde réel, il y avait un tel fossé entre les riches et les pauvres ?

Il avait suggéré qu’il s’agissait d’une question d’érudition. Ceux qui ne savaient pas ne pouvaient faire que du travail manuel, donc leur position dans la société était abaissée. Ceux qui avaient de l’érudition pourraient faire des tâches plus difficiles, donc ils deviendraient plus importants.

Je pensais que c’était un argument un peu extrême, mais quand je l’avais lu, j’avais trouvé qu’il y avait des parties pour lesquelles je pourrais être d’accord.

J’avais alors continué.

« La façon d’acquérir une connaissance approfondie des choses est d’apprendre ce qu’il faut à leur sujet. Apprendre de ceux qui ont des connaissances et des compétences supérieures. Si vous avez des connaissances et des compétences supérieures à celles des autres, alors vous devriez être celui qui leur enseigne ces mêmes connaissances ou compétences. Ceux qui demandent pour apprendre doivent rendre hommage à ceux qui enseignent, et ceux qui enseignent doivent montrer de la compassion à ceux qui cherchent à apprendre d’eux. En apprenant les uns des autres comme ça, nous pouvons donner naissance à des compétences encore plus grandes. Je suis sûr que, peu importe votre profession, cela vous permettra de mener une vie plus prospère qu’elle ne l’est maintenant. »

Silencieusement, j’avais répété dans ma tête : ceux qui demandent pour apprendre doivent rendre hommage à ceux qui enseignent, et ceux qui enseignent doivent faire preuve de compassion envers ceux qui cherchent à apprendre d’eux... J’avais inséré cette ligne pour traiter des droits des deux parties. En tant qu’homme d’État, je devais être prudent que ceux faisant l’enseignement ne fassent pas cela d’une manière qui leur apportera une perte de leur côté. Pourtant, même si j’essayais d’expliquer ça aux gens en ce moment, ils ne comprendraient pas, alors je n’avais aucun désir d’approfondir à ce sujet.

« Je veux élever le niveau de vie moyen des habitants qui vivent dans ce pays, » dis-je. « C’est ainsi que cela augmentera la “puissance” de ce pays. Si vous devenez tous plus riches, les recettes fiscales augmenteront. Avec des recettes fiscales plus élevées, je devrais être en mesure d’attribuer plus des fonds pour les équipements militaires et le développement de nouvelles industries. Le pays entier deviendra ainsi plus prospère et plus fort. »

« À cette fin, je veux que vous, mes sujets, vous étudiiez. Je voudrais que vous commenciez par lire et écrire. Si ce que vous pouvez faire c’est lire et écrire, cela vous permettra de communiquer à distance avec d’autres personnes. Après cela, je veux que vous appreniez l’arithmétique. Si vous pouvez le faire, cela élargira considérablement la gamme de sujets que vous pourrez apprendre. »

J’avais fait un signe, et Liscia était sortie de derrière moi et avait brandi un morceau de papier avec le kanji pour « Écriture » écrit dessus.

J’avais désigné ce symbole et j’avais continué.

« Je veux que chaque adulte de ce pays soit capable de lire, d’écrire et de faire de l’arithmétique. Nous travaillons actuellement à ouvrir des centres d’éducation appelés centres de formation dans chaque grande ville, ainsi que des écoles plus petites dans chaque ville. Ce symbole “Écriture” indiquera où sont les installations d’entraînement et quelles écoles ont été approuvées par l’État. Pendant la journée, ils ne proposeront que des cours pour les enfants, mais le soir, les adultes pourront aussi y apprendre. Si vous avez la force d’y participer après le travail, j’aimerais que vous veniez et appreniez, même si cela ne se fait que petit à petit. En passant, ce symbole “Écriture” indique que vous pouvez apprendre à lire, écrire et faire de l’arithmétique gratuitement aux endroits qui l’affichent. Nous n’avons pas l’intention d’empêcher quiconque de créer sa propre école privée, alors gardez cela à l’esprit. »

J’avais fait une pause pendant un moment afin de pouvoir reprendre mon souffle. Parce que je n’avais pas fait les cent pas comme j'avais essayé d’expliquer les choses, je commençais à avoir des crampes. Mais je ne pouvais pas tout de suite arrêter tout ça. Je ne leur avais pas tout dit.

« ... Aussi, je voudrais m’adresser à tous ceux qui savent déjà lire, écrire et faire de l’arithmétique. S’il vous plaît, ne soyez pas satisfait avec ça. Parce que nous ne savons toujours rien. »

Après avoir fait le signal, cette fois, c’était Roroa qui s’était avancée, ouvrant une carte de ce monde.

J’avais pointé du doigt la carte.

« Comme vous le savez déjà, le Domaine du Seigneur-Démon est apparu dans le nord de ce continent. Cependant, je dois noter, nous ne savons rien sur le Domaine du Seigneur-Démon. Il y a apparemment un Seigneur-Démon... du moins, c’est ce que tout le monde dit, mais personne ne l’a jamais vu. Dans tous les cas, qu’est-ce que le Domaine du Seigneur-Démon ? Il y a des monstres dans le Domaine du Seigneur-Démon, mais il y a aussi des monstres dans les donjons. Quelle est la différence entre les deux ? Est-ce qu'il en y a une ? Comment le Seigneur-Démon, les démons et les monstres du domaine sont-ils connectés ? Est-ce une relation hiérarchique ? Ou sont-ils hostiles les uns envers les autres ? ... Nous ne savons rien. »

« Une fois dans le passé, le fait d’avoir lancé une invasion sans cette connaissance a causé une grande tragédie. Si les personnes avaient compris la différence de puissance, elles n’auraient pas déclenché une guerre imprudente et provoqué la mort de tant d’individus. J’en suis sûr. »

J’avais fait signe à Liscia et Roroa afin de revenir derrière moi, puis j’avais continué.

« Ce n’est pas seulement vrai pour le Domaine du Seigneur-Démon. Il y a beaucoup trop de choses sur ce monde que nous ne connaissons pas. La magie est un bon exemple. Cela fait partie de notre vie quotidienne, mais nous n’en savons rien. Pour commencer, qu’est-ce que la magie ? Pourquoi tout le monde peut-il apparemment l’utiliser naturellement ? Il n’y avait pas de magie dans le monde d’où je venais, alors c’est un mystère pour moi. Comment pouvez-vous produire du feu comme par magie ? Parce qu’il y a du magicium ? Eh bien, alors, qu’est-ce que le magicium ? Est-ce un gaz, un liquide, un solide ? La race à trois yeux peut voir des bactéries et des micro-organismes que les autres races ne peuvent pas voir sans un microscope, mais même elles ne peuvent pas voir ce que l’on appelle le magicium. Comment pouvons-nous prouver qu’il existe ? »

J’avais mis une certaine force dans mes mots.

« Comme vous pouvez le voir, ce monde est plein de mystères. N’arrêtez pas simplement de penser parce que ces mystères ont toujours été là ! Ne croyez pas les choses simplement parce que les histoires traditionnelles le disent ! Ne vous laissez pas égarer par ceux qui ont beaucoup d’influence ! Ne vous enfuyez pas en disant que c’est l’œuvre de Dieu, au-delà de la compréhension humaine ! Ne dites pas que cela doit être la faute des démons ! Doutez de tout, étudiez, laissez votre opinion entrer en collision avec celle des autres et trouvez la vérité ! Parce qu’un cœur qui cherche la vérité est la marque d’un être sensible ! »

Enfin, j’avais conclu mon discours.

« C’est ce que j’ai défini pour être notre politique nationale. Merci de m’avoir écouté jusque là. »

Avec cette phrase en tant que conclusion, la première diffusion du Joyau de Diffusion de la Voix de la nouvelle année avait pris fin.

Une fois que j’étais certain que nous ne diffusions plus, je m’étais effondré sur place. « Ouf, c’était épuisant... »

« Bon travail, » déclara Liscia. « Je pense que tu t’es plutôt bien débrouillé, tu sais ? »

« Je suis d’accord, » Roroa était également d’accord. « Tu agissais comme un vrai roi. Je suis encore une fois en train de tomber amoureuse de toi, Chéri ! »

Elles avaient beau dire ça, j’étais à bout de nerfs. Je m’étais habitué à être l’hôte pour diverses émissions télévisées, mais le fait de prononcer un discours royal devant la population me rendait encore très tendu. En temps de crise, je n’avais pas le luxe d’y penser, alors je pouvais faire des discours, mais c’était épuisant d’avoir à agir selon mon rôle en temps de paix.

« Arg, je ne me sens vraiment pas bien, je suis tout en sueur, » dis-je. « Désolé, pourriez-vous m’apporter un verre d’eau ? »

« Pas de problème, » répondit Liscia en hochant la tête. « Roroa, pourriez-vous vous en occuper ? »

« D’accord, d’accord, » Roroa salua et alla chercher le plateau avec un pot à eau et des tasses laissées dans le coin de la pièce. Avoir que j’eus pris une tasse du plateau, Liscia avait versé de l’eau pour moi.

Une fois que j’avais fini de boire toute la tasse, je m’étais finalement senti un peu plus détendu. « Ouf ! J’ai l’impression de revenir à la vie ! »

« Hehe, » Liscia se mit alors à rire. « Penses-tu que les habitants comprendront maintenant l’importance de la lecture, de l’écriture et de l’arithmétique, peut-être ? » Elle tenait toujours la cruche d’eau.

« Ha ha, ce ne sera pas si simple, » dis-je. « Car après tout, l’étude peut être ennuyeuse et fastidieuse. Un peu d’encouragement comme ça ne va pas les garder longtemps sur le droit chemin. »

« Veux-tu dire que faire des discours à ce sujet ne va pas beaucoup aider ? » demanda Liscia.

« Si tout ce que je fais, c’est leur parler, alors oui, » acquiesçai-je. « Mais il y a d’autres moyens possibles. »

« Moyens ? » demanda Liscia en répétant l’un de mes mots.

« Il y a des façons de s’amuser en apprenant naturellement, » dis-je.

Un coup soudain était venu de la porte. Après que j’eus dit « Entrez », Juna et Aisha, qui portait une sorte de grande boîte, entrèrent.

« Nous sommes venus à la suite de votre demande, Votre Majesté, » avait déclaré Juna en parlant d’une manière formelle. « De plus, le département de production des diffusions nous a demandé de vous apporter tout cela, Votre Majesté. »

Quand Aisha avait posé la boîte qui semblait aussi grande qu’elle sur le sol, il y avait eu un cliquetis provenant de l’intérieur.

Roroa regarda la boîte avec curiosité. « Hé ! Chéri, qu’est-ce qu’il y a dans la boîte ? »

« Oh, c’est probablement “l’équipement” que je leur ai demandé, » répondis-je.

« L’équipement ? Vas-tu le porter, Souma ? » demanda Liscia, un point d’interrogation flottant sur sa tête.

Je n’étais pas allé sur les champs de bataille, à la fois pour des raisons pratiques et à cause de ma position. Alors quand elles avaient entendu le mot « équipement » sortir de ma bouche, tout le monde, et non pas seulement Liscia m’avaient regardé avec un fort doute en elles.

Je leur avais souri en retour. « Eh bien, vous avez juste à attendre et à regarder... »

« ... Quand tu as ce regard, Souma, je sais déjà que tu es sur le point de faire quelque chose de fou, » Liscia me regarda avec exaspération, et mes autres fiancées acquiescèrent.

« ... Tu n’as aucune confiance en moi, hein ? » demandai-je.

« Je ne peux pas avoir confiance en toi, mais j’ai foi en toi, » répondit Liscia.

« Hein !? C’est quoi la différence ? » demandai-je.

« D’après mon expérience acquise, je sais que tu vas nous faire tous courir comme des folles, alors je ne te fais pas confiance quant au fait qu’on sera tranquille. Mais on peut dire que tout cela finira à un moment donné, bien sûr, après avoir eu de nombreux maux de tête, mais qu’en final, tout finira bien alors j’ai foi en toi, » répondit Liscia.

« « « Je suis d’accord avec elle ! » » » Les autres avaient toutes hoché la tête et elles affichaient clairement qu’elles étaient d’accord avec Liscia.

Ha ha ha, elles me comprennent toutes si bien. *Soupir*...

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2 commentaires :

  1. Merci beaucoup pour le chapitre!!!

  2. Merci pour le chapitre.

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