Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 5 – Chapitre 1_5

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Entracte 1 : La Robe Noire et la Petite Sœur Générale, maintenant en train de négocier

— Un jour au cours du deuxième mois de l’année 1547 du Calendrier Continental

Ce jour-là, la fierté du Royaume de Friedonia, le Premier ministre à la Robe Noire, Hakuya Kwonmin, avait tenu une réunion avec la Petite Sœur et Princesse de l’Empire du Gran Chaos et la commandante de la plus grande des armées, Jeanne Euphoria, à l’aide du Joyau de Diffusion et de simples récepteurs. Dans les négociations entre le Royaume et l’Empire, toutes les questions jugées insuffisamment importantes pour que le Roi Souma et l’Impératrice Maria tiennent des réunions directes étaient généralement traitées par ces deux personnes.

Aujourd’hui, la réunion avait commencé par des excuses de la part de Jeanne.

« Sire Hakuya, pour commencer. Permettez-moi de m’excuser pour le retard quand au choix de l’ambassadeur de l’Empire à Friedonia, » elle avait continué. « Voyez-vous, il n’y avait personne qui me semblait particulièrement apte pour ce poste. Nous cherchons quelqu’un de suffisamment digne de confiance pour que nous puissions lui révéler notre pacte secret, tout en étant capables de voir le Royaume comme un partenaire égal dans l’alliance, cela n’a donc pas été des plus facile... »

« L’opinion générale est que notre pays n’est pas digne d’être appelé votre égal, dites-vous ? » demanda Hakuya.

« Si je vous ai offensée, je m’en excuse, » déclara Jeanne.

« Pas du tout. C’est après tout un fait qu’il y a une nette différence de force entre notre pays et l’Empire, » répondit Hakuya.

« Il va sans dire que ma sœur et moi dépendons du Royaume, de Sire Souma, et de vous-même, » répondit Jeanne en souriant.

Hakuya avait alors fait un rire forcé. « Je pense que vous surestimez clairement le problème. »

« Vraiment ? Quand il s’agit de nos vassaux... Je pense qu’ils ont de forts préjugés en venant d’un pays qui a grandi jusqu’à devenir bien trop grand. Beaucoup trop d’entre eux confondent désormais la quantité de terres avec le pouvoir et la dignité d’un pays. »

« Avez-vous considéré qu’ils pourraient ne pas avoir entièrement tort ? » demanda Hakuya.

Plus un pays possède de terres, plus sa population était importante. L’augmentation des terres et de la population pourrait être directement liée aux gains de capacité de production. La capacité de production du pays était directement liée avec ses prouesses militaires.

Mais Jeanne secoua la tête. « C’est loin d’être vrai. Pensez-vous que Sire Souma dirait une telle chose ? »

« ... Il ne le ferait pas, non. Ce que Sa Majesté cherche le plus, ce sont les “individus”. » Avec un regard légèrement pensif, Hakuya continua. « Avant, quand je demandais à Sa Majesté : “Qu’est-ce qui vous a amené à faire du rassemblement de personnel votre toute première priorité ?”, il me répondait cela. “Les gens sont votre château, vos murs de pierre et vos douves. [1]”. »

« “Les gens sont votre château, vos murs de pierre et vos douves”... Je vois. C’est un bon dicton. » Jeanne avait fait un grognement approbateur.

Hakuya avait alors dit. « Eh bien ! Ce n’est pas quelque chose que Sa Majesté est venue par lui-même à dire. Il s’agit apparemment des paroles d’un stratège militaire dans le monde d’où il venait, » il avait craché le morceau, mais dans son cœur il pouvait comprendre pourquoi Jeanne avait grogné comme elle l’avait fait.

Souma avait aussi dit ceci : « Cela a été dit par quelqu’un qui existait réellement dans mon monde, un daimyo... Il s’agit d’un mot qui signifie quelqu’un qui était un stratège militaire capable et un seigneur féodal, juste pour que vous le sachiez. À cette époque, le penseur politique Machiavel disait le même genre de chose dans un pays très lointain. Il disait qu’en temps de paix, il vaut mieux abattre les murs. »

« Les murs ne sont utiles qu’en temps de guerre  quand les gens se lèvent contre vous. Si vous comptez sur les murs et régnez avec cruauté, les gens se tourneront contre vous, et ils inviteront des puissances étrangères dans votre pays. Donc, un prince est apparemment plus sûr en ne construisant pas des murs, mais en gagnant les gens à sa cause. Il est intéressant de voir qu’il y avait des gens dans l’Occident et dans l’Orient qui disaient à peu près la même chose en même temps dans l’histoire. »

Souma avait ri, mais ses mots avaient laissé une forte impression sur Hakuya. C’était vraiment le genre de chose que Souma, qui avait pris en compte les leçons de l’histoire afin de former ses politiques, ferait et penserait de lui-même. Parce que Souma avait appris les paroles des anciens, il avait rassemblé un groupe diversifié avec beaucoup de « dons », et cela incluait Hakuya.

Jeanne acquiesça. « Ma sœur a aussi dit quelque chose de similaire. “Le peuple représente les fondements du pays”. »

« Il semble que nous servons tous les deux de bons maîtres, » répliqua Hakuya.

« Bien que, dans mon cas, elle soit aussi une parente... bien que je pense quand même qu’elle est un bon maître. Même si elle peut parfois être un peu non-fiable, » répondit Jeanne.

Quand il vit le sourire ironique sur le visage de Jeanne, Hakuya se souvint de son propre maître qui, normalement, se concentrait sur l’efficacité, ne rejetait jamais sa compassion envers ses proches. Il pensait parfois que c’était inefficace, et il pouvait parfois être frustrant de s’en occuper, mais il ne se sentait pas étrange de ne pas vouloir lui faire abandonner cette compassion.

« Je ressens plus ou moins la même chose..., » déclara Hakuya. « C’est notre travail de les soutenir quand cela arrive. »

« Vous avez raison à propos de ça. Maintenant, passons aux choses sérieuses, » déclara Jeanne.

Les négociations avaient alors commencé.

Jeanne avait commencé à parler. « Maintenant... Je crois que nous devions discuter de la vente de notre blé pour vos assaisonnements : la sauce soja, le miso, et d’autres usages... Nous n’avons aucun problème avec ça. Ma sœur est très friande de cet assaisonnement que vous appelez “sauce soja”. Il va vraiment bien avec des plats contenant du poisson. »

« Ça va aussi bien avec les plats de viande, » déclara Hakuya. « Laissez-moi vous apprendre quelques recettes simples. »

« Je serais reconnaissante pour ça. Maintenant, vous voulez du blé en échange, mais j’ai été amené à croire que votre crise alimentaire avait été résolue, n’est-ce pas ? » demanda Jeanne.

« C’est exact, mais nous avons encore des incertitudes sur notre surplus. Nous voulons importer de la nourriture si la récolte de cette année est mauvaise, » répondit-il.

« Je comprends... D’ailleurs, nous aimerions pouvoir faire nous-même ces assaisonnements par la suite. Puis-je vous demander d’envoyer des gens de métier chez nous ? » demanda Jeanne.

« Les loups mystiques ont toujours le monopole des ventes dans le pays, donc... cela dépendra de la compensation que vous nous offrez, » annonça Hakuya.

« Je peux comprendre cela. Que diriez-vous de la méthode pour produire un compost spécial qui augmente la productivité des cultures ? » demanda Jeanne.

« Je crois que ça ferait un bon échange. Je pense que je vais courir avec ça auprès de Sa Majesté et obtenir sa permission, » déclara-t-il.

« Le point suivant... Suivant l’exemple des programmes diffusés à l’aide du Joyau de Diffusion de la Voix du Royaume, nous avons essayé de produire des programmes ici même dans l’Empire..., » annonça Jeanne.

« Hmm... Comment cela s’est-il passé ? » demanda Hakuya.

« Les émissions de chant ont été plutôt bien reçues, mais je n’aurais jamais imaginé que le plus populaire serait un programme qui suivrait ce que ma sœur a fait pendant sa journée, » répondit Jeanne. « Je n’ai aucune idée de ce qui est censé être intéressant dans tout cela... »

« Eh bien ! Après tout, ils l’appellent comme étant une sainte, » déclara Hakuya. « Je suis sûr que Madame Maria doit être aimée autant que la Prima Lorelei dans notre nation. »

« Pour autant que sa vie personnelle soit un gâchis, elle a au moins un joli visage, » concéda Jeanne. « Je vais donner ça à ma sœur. »

« Je ne sais pas si c’est seulement son visage... mais Madame Jeanne, votre sœur est après tout très belle, » répondit Hakuya.

« ... Je n’aurais jamais pensé qu’une telle flatterie sortirait de votre bouche, Sire Hakuya, » répliqua Jeanne.

« Hm ? Je ne flatte pas les personnes à la table des négociations, vous savez, » déclara Hakuya.

« Ohh... »

« Hm ? »

... Dix minutes plus tard.

« Hm, à propos de Sire Souma. Peut-être développe-t-il déjà une technologie intéressante du genre que nous n’imaginerions jamais ? » demanda Jeanne.

« ... Actuellement, je me pose également des questions à ce sujet, » déclara Hakuya.

« Hehe. Nous pouvons payer une somme considérable, alors pourriez-vous nous communiquer une petite partie des détails ? » demanda Jeanne.

« Eh bien... si vous nous révéliez comment la force principale de l’Empire, les escadrons de griffons, élèvent et entraînent leurs montures, ainsi que nous donner un certain nombre de couples reproducteurs, je pourrais considérer la question d’un point de vue favorable, » répliqua Hakuya.

« Ohh, cela n’arrive jamais, » dit Jeanne avec un large sourire.

« Dans ce cas, s’il vous plaît, abandonnez dès maintenant ce sujet, » répondit Hakuya avec un sourire.

« « Hee hee hee. » »

À partir de là, les négociations s’étaient bien déroulées, gardant cette atmosphère détendue.

Normalement, les négociations avaient été menées avec des marchandages entêtés, chaque camp cherchant à obtenir l’accord le plus avantageux pour son pays. Cependant, Hakuya et Jeanne étaient tous deux affûtés, et ils savaient tous deux dès le début où se situait le point de compromis, donc c’était juste une question d’échange d’idées jusqu’à ce qu’ils arrivent à ce juste milieu. Pour cette raison, trente minutes après le début des négociations, la grande majorité des affaires étaient déjà réglées.

Et ainsi, avec les négociations terminées...

« Wôw ! » Jeanne laissa échapper un soupir. « Quand je négocie avec vous, les choses vont toujours si bien. Bien que cela signifie que je ne peux pas baisser ma garde pendant ce temps... Je souhaite que les personnes têtues ici puissent apprendre une chose ou deux de votre exemple. »

« Je suis d’accord, mais... c’est vraiment en fonction d’avec qui je parle. Si vous n’aviez pas la capacité de repérer des points de compromis, et que vous n’étiez pas une partenaire fiable et digne de confiance, cela ne fonctionnerait pas comme ça, » répondit Hakuya.

« C’est très vrai... Eh bien, allons-nous prendre un peu de thé ? » demanda Jeanne.

« Cela m’a l’air d’un bon plan, » répondit Hakuya.

Ils se levèrent chacun, commençant à préparer du thé pour eux-mêmes.

Pour ces deux personnes très occupées, leurs réunions devaient durer une heure et pas plus. Cependant, parce que leurs négociations s’étaient si bien déroulées, ils n’avaient presque jamais épuisé tout le temps alloué. Ainsi, à un moment donné, il était devenu coutume de prendre le thé ensemble, de parler des événements récents et de se plaindre de leurs maîtres respectifs.

Bien que cela se fasse à travers un simple récepteur, les deux avaient beaucoup apprécié ce moment ensemble.

Jeanne prit une gorgée de thé et prit un moment pour se détendre. « Wôw... À propos du poste d’ambassadeur, j’aurais aimé moi-même le prendre. Si je l’avais fait, j’aurais pu vous voir en personne sans l’écran entre nous, et nous aurions pu avoir du vin au lieu du thé. »

« Je ne tiens pas bien l’alcool, » Hakuya y avait répondu avec un sourire ironique. « Bien que ce ne soit pas comme si je ne pouvais pas du tout boire... »

« Oh, maintenant c’est une surprise, » répondit Jeanne.

« L’alcool me monte rapidement à la tête, » expliqua-t-il. « Une fois que j’ai pris deux verres, je m’endors en un rien de temps. »

« Hehe. Si je devais le faire, je pourrais toujours prendre soin de vous quand vous seriez dans un tel état, n’est-ce pas ? » demanda Jeanne.

« Je me sentirais pathétique, en tant qu’homme, alors je préférerais ne pas avoir à faire ça, » répondit-il.

« Ahaha... Haha... » Le sourire de Jeanne se rétrécissait progressivement. « Eh bien... Je dis ça, mais ce n’est pas comme si je pouvais quitter l’Empire. J’ai mes devoirs, et d’ailleurs, sans moi ici, ma sœur serait vraiment toute seule. »

« ... Comment peut-elle être seule ? » demanda Hakuya. « Il y a sûrement plus de gens capables dans l’Empire que d’étoiles dans le ciel. »

« Ce n’est pas comme ça que je le pensais. Il y a une différence entre des serviteurs et la famille, » répondit Jeanne.

Jeanne baissa les yeux, la discussion la peinant clairement.

« Ma sœur travaille d’arrache-pied pour porter l’Empire que notre père lui a laissé. Elle a beaucoup de fidèles qui lui ont juré de leur loyauté. Cependant, ils ne peuvent offrir à ma sœur aucun confort. Normalement, ce serait le devoir de nous, sa famille, mais je suis occupée avec mes devoirs, et notre plus jeune sœur est une excentrique... Eh bien, disons que je ne peux pas compter sur elle pour faire beaucoup de choses à cet égard. Je pense que je devrais lui trouver un mari qui se mariera dans notre famille, mais le trône laisse planer une grande ombre sur le sujet, et seuls des hommes d’ambition l’approcheront. Même si un homme sans ambition essayait d’approcher ma sœur, les ambitieux se mettraient simplement en travers de son chemin, j’en suis sûre. »

Hakuya était resté silencieux.

La solitude de l’impératrice. Quand il avait entendu cela, Hakuya avait alors pensé à son propre maître. Il pensait à Souma, qui, quand il n’était pas préoccupé par la politique, passait son temps entouré de ses quatre fiancées et de sa petite sœur honoraire, sans se préoccuper de garder une apparence digne.

Quand Hakuya l’avait vu agir si peu comme un roi, il s’en était plaint à plusieurs reprises, « Vos vassaux vous regardent. Je sais que c’est votre temps libre, mais s’il vous plaît, reprenez-vous un peu, », mais peut-être était-il important pour Souma d’avoir ces temps-là afin de ne pas tomber dans la solitude.

Quand cette idée lui vint à l’esprit, Hakuya avait un peu souri.

« Hm ? Qu’est-ce qu’il y a, Sire Hakuya ? » demanda Jeanne.

Quand Jeanne lui avait demandé cela avec méfiance, Hakuya avait fait un grand mouvement avec sa tête et lui avait répondu. « Rien d’important... Je pensais juste qu’étonnamment, cela pouvait vous prendre juste un sentiment pour remplir cette solitude. »

Après cela, leur moment agréable ensemble avait continué pendant un petit moment.

Notes

  • 1 Phrase historique attribuée à Takeda Shingen qui était l’un des principaux daimyos ayant combattu pour le contrôle du Japon durant l’époque Sengoku. La phrase complète était : les gens sont votre château, vos murs de pierre, et vos douves. Protégez-les, et ils vous protégeront.

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5 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre.

  3. Dominique Ringuet

    Merci pour le chapitre!

  4. kurokagespirit

    Merci pour le chapitre.

  5. amateur_d_aeroplanes

    Merci pour la traduction.

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