Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 5 – Chapitre 2

Bannière de Genjitsushugisha no Oukokukaizouki ☆☆☆

Chapitre 2 : L’Arme Secrète du Royaume

☆☆☆

Chapitre 2 : L’Arme Secrète du Royaume

Partie 1

— Au milieu du deuxième mois de l’année 1547 du Calendrier Continental

« Ohh ! Votre Majesté, bienvenue et merci de nous honorer de votre présence, » quand j’avais franchi la porte du studio d’enregistrement du Joyau de Diffusion de la Voix que nous avions installé dans le château, un gentilhomme d’âge mûr bien bâti m’avait accueilli avec exubérance.

Il s’agissait de Moltov Juniro, le père d’Ivan Juniro, qui jouait Silvan, le premier héros tokusatsu du Royaume de Friedonia.

« Bonjour Moltov, » dis-je. « Comment vont les choses quant aux émissions et à leur planification ? »

« Sire, nous avons fait de notre mieux pour suivre l’exemple que vous nous avez donné, » répondit-il.

La vérité était que l’autre jour, en partie parce que le personnage de Silvan que son fils interprétait était devenu si populaire, j’avais décidé d’aller jusqu’au bout et de nommer Moltov en tant que directeur de la production des programmes de diffusion. Je l’avais fait parce que je voulais être capable de garder les émissions en production même quand j’étais occupé ailleurs.

Moltov, tout comme son fils Ivan avait une capacité qui faisait qu’il n’y avait pas besoin d’effets spéciaux, donc j’avais décidé que ça ferait de lui un bon choix pour le poste.

Moltov caressa sa barbe avant de déclarer cela. « Eh bien, cette tâche de création d’émissions est plus complexe que vous ne le pensez. Il y a des choses que les gens veulent voir, des choses qu’ils ne veulent pas voir, des choses que nous voulons qu’ils voient, des choses que nous ne voulons pas qu’ils voient... Il est assez difficile de trouver un bon équilibre. »

Moltov avait gémi de consternation après avoir pensé à ça.

J’étais soulagé de le voir prendre son travail si au sérieux. « Voulez-vous déjà abandonner ? »

« Non, pas du tout ! J’apprécie beaucoup ce challenge ! » Moltov m’avait répondu avec un sourire animé.

D’une manière ou d’une autre, je sentais que c’était mieux pour lui que quand il essayait de pousser sa fille Siena vers moi.

À ce sujet, Siena, qui apparaissait maintenant aux côtés de son frère Ivan comme un soutien au héros, avait dit avec un doux sourire : « Je crois que mon père a trouvé son but dans la vie. Il y a un nombre limité de façons de monter en statut en tant que noble. Vous pouvez vous distinguer dans l’armée ou l’administration, ou vous pouvez devenir un parent lié avec la Maison Royale. Ceux-ci ont toujours été les seuls moyens, alors il les a poursuivis sans réserve. Cependant, Votre Majesté, vous avez enseigné quelque chose à mon père : la joie de créer une émission pour le joyau afin de divertir les gens. Merci beaucoup. »

Soupir... Elle était une si bonne fille, j’étais presque arrivé à en douter qu’elle fût en réalité une parente de ce père et ce fils si bruyant.

Quoi qu’il en soit, revenons sur le sujet.

Tout comme Siena l’avait dit, Moltov travaillait avec enthousiasme à la création des émissions.

Je lui tendis la main. « Moltov, j’ai de grandes attentes quant à tout cela. Si vous continuez à développer votre métier, je suis sûr que je vous laisserais vous occuper entièrement de l’un de ses Joyaux de Diffusion. »

« Ma parole ! Et vous me donneriez également un Joyau ? » s’écria Moltov.

« Tout à fait, » répondis-je. « Je voudrais que vous ne l’utilisiez pas pour des émissions publiques, mais pour ouvrir votre propre station de radiodiffusion. »

En d’autres termes, en faisant de lui un diffuseur privé. Si tout ce que nous avions était un radiodiffuseur public, il y avait après tout des limites au nombre d’émissions qui pourraient être produites. Pour que cela se produise, il faudrait d’autres avancées technologiques et il faudrait mettre en place les lois appropriées, de sorte que cela ne pourrait pas se produire tout de suite. Ainsi, il était préférable de commencer à se préparer pour quand cela arrivera dans cinq ou dix ans à partir de maintenant.

Moltov avait alors fait un rire empli de joie. « Vous allez me donner ma propre station indépendante, hehe ! Les rêves sont sans fin ! »

« Oui. Alors, travaillez durement pour cela, » déclarai-je.

« Laissez-moi me charger de ça ! » Moltov tapa fièrement sa poitrine. « À ce propos, Sire, que faisiez-vous ici aujourd’hui ? »

« Ah oui, c’est vrai. Je pense que Juna était censée être quelque part dans le coin..., » dis-je.

« Si vous voulez parler de Mademoiselle Juna Doma, elle tourne actuellement l’émission éducative, » répondit Moltov en pointant du doigt le studio d’enregistrement.

Juna se trouvait actuellement au milieu d’une émission en direct pour le programme éducatif. La chanson qu’elle interprétait et dansait était une chanson pour enfants de l’autre monde avec un style légèrement asiatique. La façon dont Juna avait l’air de danser avec des cordes enroulées autour de ses manches flottantes lui donnait des airs de jeune fille céleste. Cela m’avait donné envie de prier, « Fermez le sentier à travers les cieux. »

Finalement, l’émission avait pris fin. Juna m’avait remarqué et s’était précipitée vers moi, toujours dans sa tenue de scène. « Que se passe-t-il, Votre Majesté ? Je ne pensais pas que vous aviez l’intention de venir ici aujourd’hui, non ? »

« Eh bien, non, je ne l’avais pas prévu, mais... j’ai une faveur que je voulais vous demander, » déclarai-je.

« À moi ? » demanda Juna.

J’avais hoché la tête. « Pendant environ trois jours, à partir de demain, je serai loin du château afin de rencontrer quelqu’un. J’aimerais que vous m’escortiez. »

« Cela ne me dérange pas, mais... vous quittez la capitale sans surveillance pendant trois jours ? » Juna pencha la tête sur le côté, l’air un peu perplexe. « Avec tout le respect que je vous dois, le travail du gouvernement ne sera-t-il pas entravé par votre absence ? »

« Oh, ça devrait aller. Cette chose que j’avais demandé à Genia de développer est maintenant terminée, » dis-je.

« Quoi... que suis-je censé dire... ? » Juna était à court de mots.

J’avais attendu que Juna se soit changée, puis nous étions allés dans mon bureau. Maintenant, elle regardait la chose dont j’avais parlé.

Eh oui... je pouvais comprendre sa réaction.

J’avais donné un ordre à la fiancée de Ludwin et à l’autoproclamée « Surscientifique », Genia Maxwell, pour qu’elle développe une certaine chose pour moi.

Ma capacité, le Poltergeist Vivant, pouvait imprégner des objets avec une partie de ma conscience, pouvait les faire flotter, et pouvait me permettre de les voir d’une vue aérienne, mais elle était seulement efficace dans une portée de cent mètres ou plus. Si j’avais un stylo au bureau des affaires gouvernementales, je devais rester dans un rayon de cent mètres en tout temps. À cause de cela, pendant le temps qui avait suivi la rétrocession du trône, quand les choses avaient été très occupées, je n’avais jamais quitté la capitale plus d’une journée sauf s’il y avait une crise.

Et aussi, comme vous le saviez déjà, la portée effective de cette capacité pourrait être ignorée si la cible était une poupée, mais, malheureusement, les poupées n’étaient pas capables de très bien écrire. Il était facile d’écrire quand je contrôlais directement le stylo, mais pour une raison inconnue, il était inhabituellement difficile de le faire quand j’avais une poupée tenant le stylo. C’était comme utiliser une télécommande pour faire fonctionner le bras d’un robot qui tenait un stylo. Il avait fallu beaucoup de concentration, et ce que j’avais écrit avait fini par ressembler à des pattes de mouches.

Je ne pouvais pas avoir d’écriture désordonnée sur des documents importants. Il y avait beaucoup de documents où cela pouvait causer des problèmes majeurs s’ils étaient mal interprétés.

En fin de compte, même si les poupées avaient annulé la limitation de portée de ma capacité, cela n’avait pas changé la situation qui m’empêchait de quitter le château pendant une longue période de temps. Je savais que si j’avais une machine capable d’écrire des lettres, je pourrais faire mon travail à distance, ce qui me permettrait de quitter le château sans soucis.

C’était à l’époque où j’avais découvert la géniale Genia.

Elle avait utilisé des ossements de dragon comme structure de base, les combinant avec diverses pièces mécaniques et organiques pour créer le dragon mécanique, Mechadrag. J’avais pensé, peut-être qu’elle pourrait créer une poupée qui se déplace comme une main humaine.

Avec cette idée en tête, je lui avais commandé cela, et l’autre jour, le Bras Mécanisé modèle 1 (nommé par moi) avait été complété.

Du côté, on aurait dit qu’un bras avait étrangement germé d’une plateforme en forme de L. En termes simples, c’était comme un bras prothétique ou un bras manipulateur. Cependant, il était étrangement réaliste et humain d’une manière que cela était effrayant et rebutant. Il s’agissait d’une évidence en vue de la réaction de Juna quand elle avait vu la chose.

Oh, Genia, pourquoi avez-vous dû le rendre si réaliste ?

Eh bien, j’avais expérimenté avec les Poltergeists Vivants si je pouvais contrôler le Bras Mécanisé modèle 1. Le bras artificiel se déplaçait doucement, saisissant le stylo et écrivant des lettres sur un morceau de papier.

... C’était deux fois plus effrayant en mouvement. Donc, c’était la « vallée de l’étrange », hein ?

« Quand les bureaucrates voient cette chose fonctionner, ils sont toujours effrayés, » dis-je. « Oh, et quand les servantes apportent du thé, elles crient très souvent et s’évanouissent. »

« Je comprends complètement ce qu’ils ressentent, » même le sourire de Juna tremblait un peu alors qu’elle le disait. Après tout, cela ressemblait à quelque chose sorti tout droit d’une histoire d’horreur.

« En tout état de cause, maintenant que je peux faire travailler le Bras Mécanisé modèle 1, je suis capable de voyager en dehors de la capitale, » dis-je. « J’en ai déjà fait un certain nombre d’exemplaires. »

« Avoir tout un tas d’entre eux en mouvement... Je ne veux même pas imaginer à quoi ça ressemble, » dit Juna d’un ton plein d’excuses, mais j’étais d’accord avec elle.

Les bras de poupée installés dans une pièce vide qui écrivaient sans fin. Le simple fait d’imaginer ça détruisait en lambeaux ma santé mentale.

Juna secoua la tête, essayant de se débarrasser de l’image pour qu’elle puisse remettre les choses sur les rails. « Mais, Sire, pourquoi voulez-vous m’avoir avec vous comme partenaire ? La princesse, Aisha ou Roroa ne feraient-elles pas aussi une possibilité ? »

« Hmm... Considérant à qui je fais face cette fois-ci, je veux que vous me prêtiez votre force, » dis-je. « Je pense que les autres... ne seront pas de tailles face à elle. »

« Elle ? De qui parlez-vous ? » demanda Juna.

« La Commandante de la Force de Défense Nationale, Excel Walter, » répondis-je.

« ... Je vois. Ma grand-mère. Hmm ? Il s’agit donc de la raison pour laquelle vous me voulez à vos côtés, » déclara Juna.

Juna semblait satisfaite de cette explication. Cependant, elle avait rapidement penché la tête sur le côté de façon interrogative.

« Mais, Sire, grand-mère a toujours été votre alliée, n’est-ce pas ? » demanda-t-elle. « Quand vous dites qu’elles ne seraient pas à sa hauteur, y a-t-il une raison pour que vous preniez position contre elle ? »

Quand j’avais vu le regard inquiet sur le visage de Juna, j’avais alors dit, « Oh, ce n’est pas ça, » et j’avais hoché la tête. « La raison pour laquelle nous quittons la capitale pendant trois jours est d’examiner les progrès d’un projet sur lequel Excel a travaillé, mais à part ça... J’ai entendu dire que Marx avait récemment pris contact avec Excel. »

« Le chambellan ? Mais franchement, pourquoi ferait-il cela... ? Était-ce pour quelque chose d’important ? » demanda-t-elle.

« Oh non ! Ce n’est rien d’important. Il ne semblait pas en faire le moindre secret. Il recevait juste des conseils sur certaines choses, mais... c’est sur quoi il recevait des conseils qui m’inquiètent..., » répondis-je.

« ... Et à propos de quoi pensez-vous qu’il recevait des conseils ? » demanda Juna.

« Il semblerait... que cela avait quelque chose à voir avec une “éducatrice sexuelle” pour moi, » répondis-je.

Au moment où j’avais dit ça, Juna avait un peu grimacé.

Les éducatrices sexuelles étaient une coutume des classes supérieures dans ce pays (les chevaliers, la noblesse, et plus haut). Quand un homme avait atteint sa majorité, une « femme expérimentée » lui était envoyée. Pour s’assurer qu’il ne serait pas embarrassé quand il prendrait une épouse, elle lui apprendrait correctement... la « bienséance dans la chambre à coucher », et bien d’autres choses du genre.

Il était courant que ces leçons fussent enseignées dans une simple pièce comme un cours de santé et d’éducation physique, mais certaines parties comprenaient « un apprentissage pratique ».

Je m’étais maladroitement frotté la tête. « Je vais avoir vingt ans cette année, et j’ai des beautés comme Liscia, Aisha et vous à mes côtés. Je suppose qu’il pensait que, en tant que jeune homme en bonne santé, s’il nous laissait tranquilles, je finirais par poser la main sur au moins l’une d’entre vous, mais cela ne s’est jamais produit. Donc parce que j’ai pris si longtemps, Marx s’est impatienté, et il a dit que peut-être une éducation était nécessaire. Il semble que Hakuya soit d’accord avec lui. »

« Je vois... Voilà donc ce que c’était, » Juna hocha la tête alors que son expression tremblait encore.

La Maison Royale de ce pays était au bord de l’extinction en raison de la crise de succession qui avait éclaté à la mort de l’avant-dernier roi. Ainsi Marx me harcelait toujours pour « me dépêcher et produire un héritier ». Alors que le mariage n’avait pas encore eu lieu, j’étais déjà fiancé à Liscia et aux autres filles, donc cela ne semblait pas être considéré comme des relations sexuelles prénuptiales dans son esprit. Voilà à quel point la pénurie de membres de la royauté était présente dans ce pays.

« Et ainsi, ils se sont tous deux tournés vers Excel, qui a cinq cents ans et qui a beaucoup d’expérience quand il s’agit de choses romantiques, » avais-je continué. « “Nous n’avons pas une femme parfaite pour le boulot,” ont-ils dit. Quand ils l’ont fait... »

« ... J’ai un mauvais pressentiment à propos de ça, » déclara Juna.

« ... Excel a alors levé la main et elle s’est portée volontaire, » dis-je.

« Franchement !! » Juna avait crié, c’était quelque chose qu’elle avait rarement fait.

Il semblait que, quand elle imaginait son fiancé (même si c’était encore un secret) ayant peut-être des relations avec sa grand-mère, elle ne pouvait pas maintenir son sang-froid. Elle avait montré un mélange de panique et de colère.

Elle peut donc aussi faire des expressions comme ça. C’est quelque peu rafraîchissant, pensai-je.

Incidemment, quand Marx était venu lui demander conseil, Excel avait dit, « Oh, Mon Dieu. Dans ce cas, pourquoi ne lui enseignerais-je pas pour vous ce genre de choses ? J’ai après tout une bonne expérience dans ce domaine. Si vous le souhaitez, je peux même gérer personnellement les leçons pratiques, vous savez ? Je viens d’une race ayant une longue durée de vie, donc ce n’est pas si probable que je devienne enceinte après ça. Hehehe, » avec un rire qui rendait difficile de dire à quel point elle était sérieuse.

Selon Marx, tout en utilisant la tromperie produite par son apparence de la mi-vingtaine, ses yeux avaient eu le reflet d’un serpent qui avait trouvé sa proie.

... Je suppose qu’elle n’était pas de la race de serpent de mer pour rien.

Quand je l’avais dit à Juna, elle avait pressé un doigt sur sa tempe, l’air inquiet. « J’en ai entendu parler de tante Accela. » C’était la fille d’Excel et la mère de Carla. « Quand elle était encore une jeune fille, ma grand-mère tentait de séduire les hommes qui étaient tombés amoureux de ma tante et les taquinait. »

« Wôw... C’est assez horrible, » dis-je.

« Non, elle ne l’a fait qu’avec ceux que ma tante n’aimait pas. C’était pour leur faire abandonner une relation illicite avec sa fille, mais... ma mère me l’a dit une fois, avec un regard fatigué, “Je n’ai jamais voulu avoir des camarades de classe qui avaient été courtisés par ma mère et qui étaient tombés entre ses griffes”. »

Eh bien, non, je ne pense pas qu’elle aurait aimé ça. En y pensant, Castor avait d’abord approché Excel, n’est-ce pas ? Avait-elle eu un froid entre eux parce qu’il l’avait courtisé en premier ? C’était certainement vrai qu’elle était une beauté à couper le souffle. Si je n’avais acquis une grande résistance à cela en étant entouré de Liscia et des autres, j’aurais peut-être risqué de tomber amoureux d’elle.

« Alors, maintenant que vous savez ce qui se passe, je voudrais vous demander de m’accompagner, » dis-je. « Puis-je compter sur vous pour ça ? »

« ... Je comprends. Je ferai de mon mieux pour vous protéger, Sire, » Juna m’avait salué avec son visage rempli de résolution.

Me protéger de quoi ? ... Eh oui, la réponse à cela était claire comme de l’eau de roche.

Juna me regarda comme si elle voulait dire quelque chose, mais elle avait du mal à dire ce qu’elle voulait et elle détourna les yeux. Je me demandais ce que ça pouvait être, alors j’attendais qu’elle le dise. Juna sembla se résoudre, puis elle ouvrit la bouche et déclara. « Hmm... à propos du problème que vous avez, eh bien... Ne serait-ce pas résolu si vous posiez simplement vos mains sur l’une d’entre nous ? Ce pourrait être la princesse, ou Aisha, ou Roroa, ou même... hmm... moi. »

Quand elle avait dit ça, avec son visage baissé et ses yeux qui se levaient vers moi, ça m’avait durement affecté, mais j’avais alors dégluti et je m’étais retenu d’agir. Si Marx avait son mot à dire, cela pourrait être exactement le problème.

« Je suis... euh... je ne suis pas encore prêt pour être père, » dis-je. « Écoutez, je vous aime toutes, et bien sûr, je souhaite vraiment faire ce genre de choses avec vous, mais... quand ils me disent que je dois absolument faire un bébé, je deviens d’un coup hésitant. Avec moi comme je suis maintenant, avec ce pays tel qu’il est maintenant, je me demande si je peux faire que vous toutes, ainsi que les enfants qui naîtront, serez tous heureux. »

« Je vois..., » Juna avait l’air un peu déçue, mais elle recouvrit rapidement cette expression d’un doux sourire. « C’est quelque chose qui est vraiment votre genre, Sire. Je peux sentir à quel point vous vous souciez de nous toutes. »

« Bien sûr que oui ! » répondis-je.

« Dans ce cas, j’attendrai avec impatience que vous soyez prêt, » déclara Juna.

Le sourire de Juna était si merveilleux que je l’avais serrée dans mes bras. Elle avait paru surprise, mais elle n’avait pas résisté. Elle était douce et sentait bon.

Je n’étais pas encore prêt, mais... Je pourrais faire ça dans peu de temps. C’était ce que je m’étais dit.

☆☆☆

Partie 2

Quelques jours plus tard — Dans la Cité Lagune...

La Cité Lagune se trouvait au centre du Duché Walter.

Elle était située au nord-est de Friedonia, et comme son nom l’indiquait, il s’agissait d’une cité qui était construite dans un lagon. En raison de la forte chaleur et de l’humidité présente dans la région, elle avait été construite selon un modèle de ville semblable à Venise en Italie, et il y avait des canaux qui parcouraient l’intégralité de la ville.

Quand j’avais regardé pour la première fois cette ville, cela m’avait fait me souvenir d’un certain manga iyashikei [1] que j’avais lu il y a longtemps, mais malheureusement, il n’y avait pas dans ce monde, de jolies filles jouant le rôle de gondolières. À la place, je pouvais voir partout des hommes costauds charger et décharger des cargaisons depuis de petits bateaux présents un peu partout dans la zone.

Nous étions maintenant en hiver, donc ces hommes étaient habillés, mais si nous avions été en été, alors ils auraient probablement été tous nus en ce moment. (Dans le sens où ils n’auraient porté que des pagnes). Même cette pensée était étouffante.

J’étais là, à regarder le paysage de la Cité Lagune depuis l’intérieur d’un carrosse que je partageais avec Juna.

« Êtes-vous née ici, Juna ? » demandai-je.

« Non, je suis née un peu plus au nord-ouest, dans une petite ville portuaire près de la frontière avec l’Union des États de l’Est, » répondit Juna. « Ce n’est pas aussi animé qu’ici, mais nous y attrapions beaucoup de délicieux poissons, le saviez-vous ? »

« Ah oui ? J’aimerais bien y aller un jour, » déclarai-je.

« D’accord, j’espère que vous pourrez le faire un jour, » répondit Juna.

Pendant que nous bavardions, le carrosse était arrivé devant la porte extérieure du domaine du manoir d’Excel.

Dans la Cité Lagune, la forteresse de la Marine, il y avait une base navale, mais il n’y avait pas de château à proprement parler. Cela avait été fait ainsi parce qu’ils ne prévoyaient pas que la ville puisse être assiégée par une force terrestre. Cela reflétait le fait que la Marine était capable de montrer toute sa puissance en mer, et si ces terres étaient envahies par un ennemi étranger, elle embarquerait simplement sur leurs navires et éliminerait l’ennemi, la ville et tout ce qui était dans la région à l’aide d’un bombardement soutenu des côtes.

La race du serpent de mer aimait cette terre plus que quiconque, et s’ils ne pouvaient pas l’avoir, alors personne ne le pourrait. Ils étaient du genre yandere [2] quand cela concernant la moindre chose liée à cette terre.

Quand nous avions avancé en montant sur les hauteurs où se trouvait le manoir dans notre carrosse, j’avais pu voir qu’Excel se tenait devant le manoir, tout en attendant notre arrivée. Ses cheveux bleus brillaient au soleil, et son beau visage scrutait les environs.

Comme toujours, Excel était si belle et l’on pouvait même le dire à cette distance. Vous pourriez vraiment dire qu’elle était la grand-mère de Juna. (Bien qu’il y ait peu de personnes à qui le terme de « grand-mère » aurait le moins convenu.) La tenue bleue qu’elle portait était comme un kimono mélangé avec une robe et elle lui convenait parfaitement.

Quand je l’avais regardée, Juna avait alors affiché un regard lugubre. Je lui avais alors demandé. « Juna ? Est-ce que quelque chose ne va pas ? »

« Ce kimono..., » répondit-elle.

« Le kimono ? » demandai-je.

« Il s’agit du kimono favori de ma grand-mère. Il semble en effet... que la prudence soit peut-être justifiée, » répondit Juna.

« Hm... Techniquement, le seul but de ma venue ici est de surveiller une installation militaire..., » déclarai-je, un peu alarmé de ce que j’avais appris plus tôt.

Après que j’eus dit ça, Juna enroula son bras autour du mien, le serrant fermement, puis me regarda avec une expression sérieuse. « Sire, quand vous êtes devant un serpent de mer, il ne faut jamais lui montrer la moindre occasion de frapper. Si vous ne faites pas ça... »

« Si je ne fais pas ça ? » demandai-je.

« ... Vous serez englouti par lui, » répondit Juna.

« ..., » j’étais sans voix face à cette réponse.

... Je ne savais pas exactement ce que c’était censé vouloir dire, mais j’avais pris note que je devais être prudent en tout temps.

☆☆☆

Après que nous fûmes sortis du carrosse, Excel nous avait accueillis avec un sourire.

« Votre Majesté, cela fait trop longtemps. Bienvenue à la Cité Lagune, » déclara Excel.

Je savais ce que Juna m’avait dit juste avant, mais pour le moment, elle ne semblait pas différente des autres fois où je l’avais rencontrée.

J’avais alors essayé de ne pas rendre ma méfiance envers elle évidente alors que je répondis dans un ton amical. « Nous ne nous sommes pas vus depuis que je vous ai nommée Commandante Suprême de la Force Nationale de Défense, n’est-ce pas ? Je suis content de voir que vous êtes en bonne santé. »

« Hehe ! Oh, Sire, vous aimez pousser des devoirs d’importances sur une vieille dame telle que moi, » répondit-elle. (Elle semblait contente alors qu’elle disait ça.) « Mais merci. J’espère que tu vas bien, Juna. »

« C’est bon de vous revoir, Princesse des Mers, » à côté de moi, Juna avait fait une gracieuse révérence tout en disant ça.

Excel avait toujours été appelée en tant que « Princesse des Mers » dans l’ancienne Marine. C’était probablement similaire pour eux au fait de l’aborder en lui disant « madame ».

Mais Excel avait hoché négativement la tête. « Juna, tu as été libérée de tes devoirs envers la Marine. Tu vas épouser Sa Majesté, même si cela ne sera qu’en tant que reine secondaire. Les seules relations que nous avons l’une envers l’autre sont celles que nous avons en tant que membre de la même famille. »

« Princ... Non, j’ai compris. Grand-mère, » déclara-t-elle finalement.

Oui. Ce fut une bonne scène que nous avons eue là, celle qui montre clairement leurs liens familiaux... ou alors, pensai-je.

« Hehehe. Donc, Juna, cela signifie que toi et moi sommes maintenant égales, » déclara Excel.

... C’était quoi ça ? Avais-je imaginé qu’elle avait souligné le mot « égal » là ?

En outre, quand elle avait entendu le mot « égal », j’avais cru avoir remarqué qu’une veine se gonflait sur les tempes de Juna.

« ... Hehehe. Qu’entendez-vous par là, grand-mère ? » demanda Juna.

« Tu vois, la clé pour ne pas se lasser d’une vie qui dure trop longtemps est de toujours s’intéresser à quelqu’un ou à quelque chose, » répondit Excel.

« Est-ce maintenant le cas  ? » demanda Juna. « En passant, avez-vous un intérêt envers Sa Majesté ? »

« Après tout, il est le premier héros que nous avons eu depuis le premier roi, alors disons-le franchement, je trouve ça fascinant, » répondit Excel. Elle avait souri tout en disant ça, mais j’avais senti une étrange pression présente derrière ce sourire.

Juna avait répondu en ayant un sourire similaire.

... C’est quoi ce genre d’ambiance ? Je veux vraiment partir de là le plus tôt possible, pensai-je.

« D-Dans tous les cas, cela vous dérange-t-il si nous allions à l’intérieur ? » suggérais-je. « Il n’y a sûrement pas de nécessité de rester ici plus longtemps. »

« Hehe ! Je suis désolée de vous avoir fait rester ici si longtemps, » déclara Excel. « S’il vous plaît, venez avec moi. »

En tout cas, après en avoir fini avec les formalités, nous avions été conduits à l’intérieur de la bâtisse.

L’intérieur serait totalement approprié à un manoir chic de style occidental. Le mobilier exposé n’était pas excessivement criard, et à la place, cela donnait une ambiance plutôt détendue. Même moi, qui n’étais pas du tout un artiste, pouvais apprécier le sens esthétique de bon goût d’Excel.

Finalement, nous avions été conduits dans une pièce ayant une plaque sur la porte qui l’avait identifiée comme étant un salon.

Il y avait déjà une personne dans le salon qui se tenait debout au garde-à-vous.

Cet homme de grande taille, qui portait l’uniforme d’un sous-officier de la Force Navale de Défense Nationale de Friedonia, avait des ailes de chauve-souris et une queue semblable à un lézard. L’homme m’avait salué, puis il avait commencé à préparer le thé.

Même une fois que nous nous étions assis et qu’il avait fini de distribuer du thé à tout le monde, cet homme avait continué à se tenir derrière Excel, attendant ses ordres.

J’avais massé mes tempes. « S’il compte rester là pendant tout ce temps, cela va certainement trop me déranger pour ne pas y penser en tout temps. »

« Je lui ai dit qu’il pouvait simplement agir comme d’habitude, » déclara Excel avec un sourire ironique.

L’homme qui se tenait derrière elle était bien entendu Castor. Il avait été autrefois l’un des trois ducs et le général de l’Armée de l’Air. Il était également le père de Carla.

Après qu’il avait été tenu responsable d’avoir défié son roi ce qui l’avait obligé à démissionner de son poste, il avait été forcé de prendre sa retraite et de laisser la gestion familiale à son jeune fils, Carl, alors qu’il avait lui-même été placé sous la garde d’Excel.

En outre, celui qui servait comme aide de Carl était, à la demande de cet homme, l’ancien intendant de la maison des Vargas et actuellement un général dans la Force Aérienne de Défense Nationale, Tolman.

En tout cas, d’après ce qu’Excel m’avait dit, elle faisait travailler durement Castor en tant que soldat de base de la Force Navale de Défense Nationale.

Peut-être que le fait de devenir un général vaincu l’avait dépouillé de sa fierté le rendant tellement obstiné que cela l’avait rendu plus doux. Ou peut-être qu’il faisait simplement semblant d’agir seulement comme un soldat de base de la Force Nationale de Défense Navale par entêtement.

S’il les rencontrait dans les rues, il s’inclinerait même devant ceux qui avaient été d’un rang inférieur à lui jusqu’à tout récemment, et quand il s’agissait du jour de son service de nettoyage, il nettoyait toutes les toilettes du navire sans dire un mot.

Je pensais la même chose en ce qui concernait Carla, mais les membres de sa lignée avaient tendance à être beaucoup trop fidèles aux positions qu’ils occupaient.

« ... Il s’agit d’un ordre, » dis-je. « Castor, asseyez-vous ! »

« Oui Sire ! Pardonnez-moi, Sire ! » Castor s’était finalement pris un siège de libre.

Bon sang !

« De plus, comme cela me donne la chair de poule, laissez tomber ces formalités si excessives, » rajoutais-je. « À moins que nous ne soyons en public ou qu’il y ait d’autres subalternes, je veux que vous parliez normalement quand il s’agit de quelque chose à titre personnel. Ceci est également un ordre. »

« Oui, Sire... Mais..., » commença Castor.

« Castor, un sous-officier défie-t-il les ordres de son roi ? » demanda Excel.

« ... J’ai compris, » Castor avait acquiescé à contrecœur.

Wôw... Maintenant, nous pouvons enfin avoir une conversation détendue, pensai-je.

« Dans tous les cas, cela fait longtemps, Castor, » dis-je. « Comment est la vie dans la Marine ? »

« Assez bien, Sire. J’y suis maintenant habitué..., » répondit Castor. « Je me suis habitué à l’odeur de la mer. Et aussi, hmm... »

« Hm ? Qu’est-ce qu’il y a ? » demandai-je.

« Comment va Carla ? » Il semblait inquiet pour sa fille qui était maintenant mon esclave. Eh bien, il était après tout son père, alors c’était normal.

« Détendez-vous ! Carla est... hmm, elle s’en sort plutôt bien ! » répondis-je.

« Pour quelle raison avez-vous fait une pause ? Et c’est quoi ce “Hmm” qu'avez-vous fait !? » demanda Castor.

« Eh bien, je suis sûre qu’elle va bien et tout, c’est juste que..., » répondis-je.

Si je me souviens bien, en ce moment, dans le château, Carla serait...

☆☆☆

Pendant ce temps, dans le studio dans le Château de Parnam...

« Bwahahahaha! Silvan, aujourd’hui, j’en ai fini avec vous ! Viens ici, Monstre à Roues, Dialgon ! » cria Carla, alias Mademoiselle Dan.

« Dialgoooon, c’est moi ! » (Moltov avait pris la relève en jouant les monstres à la place d’Aisha.)

« Je vous maudis, Mademoiselle Dan et vous, Dialgon ! Je vais tout faire pour protéger la paix de ce pays ! » répliqua Silvan.

☆☆☆

« ... Oui, elle va (probablement) bien. Physiquement, elle est l’image même de la santé, » dis-je. « Je sais qu’elle est une esclave appartenant à la Maison Royale, mais je n’ai pas posé la main sur elle ou quelque chose comme ça. »

Maintenant, quant à savoir si elle va mentalement bien, je n’étais pas si sûr de ça, pensai-je. Je voulais dire par là que Serina jouait toujours avec elle dès qu’elle en avait l’occasion.

« Vous ne lui avez donc rien fait... quand j’entends ça, je suis encore plus inquiet, » répondit Castor.

« Hm ? Pourquoi cela vous fait-il être si déprimé ? » demandai-je.

« Parce que si vous l’aviez fait à ma fille, je penserais que ça rendrait Carla plus en sécurité, » Castor laissa échapper un petit soupir à ce moment-là. « J’ai entendu parler de vous de la Duchesse Excel. Vous êtes le genre d’homme qui valorise sa famille, et vous feriez n’importe quoi afin de les protéger. Depuis que je suis ici, j’ai entendu beaucoup de rumeurs sur ce que vous faites, et... j’en suis arrivé à la même conclusion. C’est pourquoi je me dis que si Carla tombait enceinte et que vous la considériez comme un membre de votre famille, alors rien ne pourrait la rendre plus en sécurité. »

Ce n’était nullement qu’il voulait devenir une personne liée à la Maison Royale, mais c’était uniquement dans le but que sa fille soit désormais en sécurité. Cela m’a fait penser à la façon dont les sentiments d’un père étaient complexes.

Mais...

« Je n’ai nullement l’intention de prendre Carla en tant que reine, » dis-je.

Il était resté silencieux après ça.

« Pourtant, Liscia serait contrariée si quelque chose arrivait à Carla, » dis-je. « Je préférerais ne pas avoir à voir Liscia triste, alors je peux vous garantir que je ferai tout pour que rien de mal n’arrive à votre fille. »

« Vous ne voulez pas... ? Je suis soulagé d’entendre ça. S’il vous plaît, je vous demande de prendre bien soin de ma fille, » Castor baissa amplement la tête alors qu’il disait ça.

J’étais sûr qu’il avait pris ce ton plus formel à la toute fin parce qu’il s’agissait d’une demande sincère et sérieuse. Avec la façon dont Excel le traitait, peut-être que cela l’avait aidé à grandir quelque peu en tant qu’être humain. (Eh bien, en tant que dragonewt, en vérité.)

J’avais alors regardé dans la direction d’Excel. « Alors, Excel, pensez-vous que nous pouvons utiliser cet homme ? »

« Hehe ! Je l’ai bien préparé. Comme on peut s’y attendre d’un homme qui menait autrefois des armées, il apprend vite, » répondit Excel. « Et avec la façon dont les choses vont... Je dirais que c’est tout à fait possible. »

« Je vois... Eh bien, allons-y dans ce cas, » dis-je.

Après avoir terminé cet échange verbal que nous n’étions que les deux seuls à comprendre, nous nous étions levés. Quand ils nous avaient vus soudainement nous lever, les yeux de Juna et Castor s’étaient écarquillés en raison de la surprise.

« Euh, Sire ? Où allons-nous ? » Juna m’avait demandé avec un visage dénué d’expression.

J’avais souri avec ironie avant de lui répondre. « L’avez-vous déjà oubliée ? Notre plan pour la journée est d’arpenter une installation militaire, vous en souvenez-vous maintenant ? »

« Ah oui. Maintenant que vous me le dites... c’est exact, » les joues de Juna rougirent alors en raison de son embarras.

Son esprit devait avoir été trop préoccupé quant au fait de ne pas baisser sa garde vis-à-vis d’Excel. Quand elle était embarrassée, elle agissait en réalité comme une personne de son âge. C’était vraiment mignon. J’aurais aimé pouvoir la regarder ainsi pour toujours, mais j’avais des choses à faire.

« Maintenant, passons à la première chose à l’ordre du jour..., » dis-je en me tournant vers Castor, qui semblait n’avoir aucune idée de ce qui se passait. « Pour l’instant, mettons un bandeau sur les yeux de Castor. »

Notes

  • 1 Iyashikei : (癒し系) veux dire en japonais « guérir ». Il s’agit d’un terme utilisé pour les animés et les mangas qui ont été créés dans le but spécifique d’avoir un effet curatif ou apaisant sur le public. Les œuvres de ce genre impliquent souvent des réalités alternatives avec peu ou pas de conflit, mettant l’accent sur la nature et les petits plaisirs de la vie.
  • 2 Yandere : (ヤンデレ?) est un terme japonais utilisé pour définir une personnalité qui est au premier abord affectueuse et tendre, mais qui à un moment devient dérangée voire psychotique. Yandere est une combinaison de yanderu (病んでる?), qui signifie malade, et deredere (デレデレ?), qui signifie amoureux ou ramolli. Yanderekko est le nom dérivé, et qualifie une fille possédant une personnalité yandere, comme pour meganekko avec les filles qui portent des lunettes (megane).

☆☆☆

Partie 3

Après que Castor avait eu les yeux bandés, nous étions montés dans la gondole à wyverne, puis avions voyagé pendant une heure ou deux, en prenant en compte le temps de transfert dans un navire à mi-chemin.

Quand nous avions finalement atteint notre destination, j’avais alors dit à Castor. « C’est bon. Vous pouvez enlever votre bandeau. »

« ... Pourquoi parlez-vous d’une manière si hautaine ? » grogna Castor.

Même s’il rouspétait à ce sujet, Castor avait enlevé son bandeau. Après l’avoir fait, il constata qu’il était au milieu de bois.

Les seules personnes présentes là étaient Juna, Castor, Excel et moi, et la seule chose en vue était un bouquet d’arbres devant nous.

« Que faisons-nous dans un endroit comme celui-ci ? » Castor semblait empli de doutes, mais il semblait soudain réaliser quelque chose et il avait froncé les sourcils. Il m’avait alors demandé. « Est-ce... une île ou quelque chose du genre ? »

« Oh... ? Pourquoi pensez-vous ça ? » demandai-je.

« Car je peux sentir l’eau salée dans toutes les directions, » répondit-il. « Nous sommes près de la mer, non ? Après tout, nous sommes montés sur un bateau au milieu du trajet. »

« ... Perspicace, » dis-je.

Même s’il avait eu les yeux bandés pendant tout ce temps, il avait immédiatement réussi à comprendre que nous étions entourés par la mer. C’était impressionnant ! Je pouvais voir qu’Excel l’avait bien entraîné.

C’est alors que j’avais remarqué que Juna était abasourdie par ce qu’elle voyait.

« Juna, quel est le problème ? » demandai-je.

« Oh, eh bien... c’est juste que, sur le chemin, j’ai vu beaucoup de choses incroyables..., » répondit Juna en étant un peu embarrassée, réalisant que je l’avais attrapée alors qu’elle avait baissé la garde.

Ohh... En y repensant, je n’avais jamais parlé de cet endroit à Juna, n’est-ce pas ? Après tout, je l’avais laissé totalement entre les mains d’Excel.

Voyant que Juna agissait ainsi, Castor avait l’air encore plus méfiant. « À ce propos, qu’est-ce que cet endroit est censé être ? »

« Hm ? Eh bien, pour le dire dans les termes les plus simples que je peux... peut-être que je peux dire qu’il s’agit de notre arme secrète, ainsi qu’un terrain d’essai pour certains types de troupes ? » déclarai-je.

« Arme secrète ? » demanda Castor.

« Il sera plus rapide de vous la montrer. Venez par ici, » j’avais commencé à marcher et j’avais ainsi montré le chemin pour les autres.

Après avoir un peu marché, nous étions arrivés dans une clairière. Il s’agissait d’une prairie couverte d’herbe courte.

Il n’y avait rien en haut, donc le ciel bleu s’étalait au-dessus de nos têtes. Quand j’avais levé les yeux vers le ciel, je vis qu’il y avait des chevaliers-wyvernes qui volaient en formation.

J’avais alors pointé du doigt les chevaliers-wyvernes. « Castor, que pensez-vous quand vous voyez ça ? »

« Ils sont très... très rapides, hein..., » répondit Castor tout en plissant les yeux comme si c’était brillant. « Dans tous les cas, ils sont bien trop rapides. Ce n’est pas une vitesse qui peut être atteinte par une wyverne. Ont-elles utilisé de la magie ou une autre astuce pour pouvoir obtenir une telle vitesse ? »

« Eh bien, quand on parle de la magie... alors on pourrait dire que dans une certaine mesure, ils l’utilisent, oui, » répondis-je. « Mais, s’ils utilisaient la magie afin de créer un vent derrière eux, pensez-vous qu’ils pourraient encore voler en formation comme ça ? »

« ... Non, cela ne serait pas possible. Car s’ils accéléraient eux-mêmes avec de la magie, ils seraient bien moins en formation, » répondit Castor.

Comme Castor le disait, les personnes avaient des niveaux de compétence différents quand il s’agissait d’utiliser la magie. Même s’ils utilisaient la magie du même type, avec la puissance, alors la portée d’efficacités et le coût dépendraient de la personne. C’est pourquoi, même si nous rassemblions un groupe de personnes ayant la même capacité à manipuler le vent, ils ne seraient probablement pas capables de voler dans de telles formations en accélérant à l’aide de la magie. Donc, cette vitesse ne venait pas de la magie, mais de la technologie.

« Je veux que vous regardiez à l’arrière de leurs selles, » dis-je.

« Ils ont quelque chose d’attaché là-bas, » indiqua Castor, regardant où je lui avais dit de faire. « Est-ce ces anneaux qui font ça ? »

Si vous regardiez de près, oui, à l’arrière des selles des chevaliers-wyvernes, il y avait deux anneaux, un à gauche et un à droite.

Je lui avais répondu tout en regardant le ciel. « Ce que vous voyez à l’arrière de leurs selles est une version miniaturisée et plus légère du Petit Susumu Mark V. » (Le Dispositif de Propulsion Maxwellian.) « Lorsqu’ils en sont équipés, les wyvernes peuvent voler plus vite et avec une plage de déplacements plus grande qu’auparavant. »

***

C’était arrivé le jour où Ludwin m’avait emmené voir le laboratoire se trouvant dans le donjon de Genia.

Ils m’avaient montré les inventions de Genia comme le Petit Susumu Mark V et le Mechadra, et même si j’avais encore quelques soucis à propos de ça (surtout ce que j’allais faire avec le Mechadra) sur le chemin du retour, j’avais été convaincu que j’avais trouvé la clé pour amener une révolution dans ce pays. C’était arrivé quand une certaine idée m’était soudainement venue.

« ... À ce propos, Genia. Ce Petit Susumu Mark V, peut-il être produit en série ? Et aussi, pourriez-vous le rendre plus petit et plus léger ? » demandai-je.

« Hm..., » Genia avait répondu après avoir réfléchi pendant un petit moment. « Tout est question de savoir si je peux obtenir une source pour un certain métal spécial, mais si cela peut être fait, alors la production de masse est possible. Maintenant, en ce qui concerne la miniaturisation et le fait de le rendre plus léger, réalisez-vous que la poussée produite diminuera en conséquence ? »

Métal, hein ? C’était avant que nous ayons absorbé Amidonia, donc l’obtention de ce métal aurait été difficile en raison de la pauvreté des ressources minérales trouvable dans le royaume...

Genia inclina la tête sur le côté d’un air interrogateur et demanda. « Quel usage avez-vous imaginé pour eux ? »

« Eh bien, ils aspirent l’air et le font aller vers l’arrière, n’est-ce pas ? Dans ce cas, je pensais que nous pouvions les fixer aux ventres des wyvernes, ou peut-être à l’arrière de leurs selles, » répondis-je.

« Oh !? Je comprends ! Je n’avais pas pensé à l’utiliser comme ça ! » déclara Genia.

Dans ce monde, il y avait trois types de créatures utilisées de la même manière que les avions sur Terre. Les wyvernes, qui étaient les plus utilisées, les griffons, que seul l’Empire avait réussi à élever, et les dragons de la Chaîne de Montagnes de l’Étoile du Dragon. Si je devais leur attribuer une note de S, A, B ou C pour leur vitesse de vol, leur virage et leur autonomie, cela ressemblerait à ceci :

[Wyverne] Vitesse de Vol : B, Capacité à effectuer des virages : C, Autonomie : A

[Griffon] Vitesse de Vol : A, Capacité à effectuer des virages : S, Autonomie : C

[Dragon] Vitesse de Vol : S, Capacité à effectuer des virages : A, Autonomie : S

... Eh bien, c’était plus ou moins ça.

Si vous regardiez ces statistiques, vous pouviez voir que les wyvernes étaient comme des bombardiers, capables de voler sur de longues distances, mais pas très puissantes dans un combat aérien, et les griffons étaient comme des chasseurs, incapables de voler de longues distances, mais forts dans ces combats. Les dragons étaient forts dans toutes les catégories, mais ils étaient beaucoup moins nombreux que les deux autres, et ils étaient sensibles, donc ils ne pouvaient pas vraiment être contrôlés. Il y avait apparemment un pays au nord qui avait un accord avec les dragons, mais ils étaient une exception parmi les exceptions.

En d’autres termes, bien que je voulais éviter cela à tout prix, si nous devions faire une guerre contre l’Empire, notre cavalerie-wyverne ne serait pas de taille face à la cavalerie-griffon de l’Empire.

Cependant, si nous pouvions faire une version miniaturisée et légère du dispositif de propulsion de Genia et l’attacher sur eux, alors, que se passerait-il ? Cela ne ferait-il pas augmenter tout cela sauf leur capacité de se mouvoir avec agilité dans les airs ?

Si nous pouvions le faire, alors cela donnerait quelque chose comme :

[Wyverne (avec propulseur auxiliaire)] Vitesse de Vol : B→S, Capacité à effectuer des virages : C→C-, Autonomie : A→S+

Alors, même si elles ne pouvaient pas combattre la cavalerie-griffon dans un combat rapproché, elles pourraient être en mesure de rivaliser en utilisant un style de combat de type escarmouche qui était approprié pour leurs statistiques. C’était ce que je pensais.

Cela dit, je n’avais pas réussi à trouver une source de ce métal spécial, donc l’idée avait dû être mise en attente pendant un certain temps. Cependant, avec Roroa qui m’avait aidé plus tard avec Amidonia, alors les choses avaient changé dans le bon sens.

Bien que le taux d’autosuffisance alimentaire d’Amidonia soit faible, la principauté avait une richesse au niveau des ressources minérales précieuses en dehors du simple fer. Et heureusement, cela incluait également le métal spécial dont j’avais besoin depuis longtemps.

Ainsi, avec une source stable du métal dont j’avais besoin, j’avais une fois de plus demandé à Genia de développer une version miniaturisée du Petit Susumu Mark V que les wyvernes pourraient équiper.

☆☆☆

Partie 4

« Et ainsi, elle a développé le Petit Susumu Mark V version allégée, » avais-je conclu mon explication.

L’énorme Petit Susumu Mark V avait été rendu plus petit, plus léger permettant ainsi d’être installé à l’arrière de la selle d’une wyverne. La raison pour laquelle il y avait deux anneaux était que, avec un seul, il allait attirer le cavalier qui était placé devant. Pour éviter cela, les anneaux étaient positionnés à gauche et à droite. À ce propos, quand ils n’étaient pas utilisés (quand le cavalier voulait se concentrer sur des virages serrés, ou lorsque la wyverne battait elle-même ses ailes), ils pouvaient être fermés comme les coquilles d’une palourde. En revanche, lorsque l’appareil était utilisé (pour les vols à grande vitesse et à longue distance), la wyverne pouvait garder ses ailes bloquées en position ouverte, en se concentrant uniquement sur la direction à prendre.

Avec l’invention du Petit Susumu Mark V Allégé, les wyvernes de notre pays étaient, comme je l’espérais, capables de surpasser les escadrons de griffons de l’Empire sur tout sauf la vitesse de rotation.

Après avoir entendu cette explication, l’ancien général de l’Armée de l’Air, Castor, avait été profondément impressionné. « Il s’agit là d’une invention incroyable, oui, mais... n’auriez-vous pas pu faire quelque chose à propos de ce nom ? »

Il s’agissait de la seule chose qui l’avait déçu. Je pouvais parfaitement le comprendre.

« Je l’ai au moins enregistré sous le nom de Dispositif de Propulsion Maxwellian Allégé, » dis-je.

« Oui, je pense que c’est bien mieux ainsi, » répondit-il.

C’est alors que j’avais remarqué que Juna avait un regard lugubre clairement visible sur son visage.

« Hé, qu’est-ce qui ne va pas, Juna ? » demandai-je.

« Euh... avez-vous prévu ça afin de combattre l’Empire, Sire ? » demanda une Juna inquiète.

Oh... Ayant entendu mon explication, peut-être qu’elle penserait ça. Il était vrai que j’utilisais l’Empire comme ennemi imaginaire quand j’avais pensé au développement de ses armes. Après tout, vous devriez toujours vous préparer à affronter un ennemi plus fort que vous. Cependant...

« Tant que l’Impératrice Maria de l’Empire du Gran Chaos restera fidèle à ses idéaux et tiendra bon, je ne pense pas que nous aurons de problèmes, » répondis-je. « Je n’ai pas l’intention de lutter contre l’Empire tel qu’il existe maintenant. »

« ... Vous ne voulez pas ? » demanda-t-elle.

« Tout à fait. Mais... je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve, » répondis-je. « Il n’y a aucune garantie que l’Empire s’en tiendra à ses politiques actuelles, et il est possible qu’une autre puissance majeure autre que l’Empire apparaisse un jour pour nous faire face. Je ne veux pas avoir une vision naïve des choses, et ensuite me laisser bousculer quand ce moment viendra. Voilà pourquoi, en tout temps, je dois supposer le pire scénario possible. »

Pour cela, faire des choses qui était comme démolir un pont de pierre et le remplacer en utilisant les techniques les plus récentes était à peu près correct. Après tout, Machiavel avait déclaré qu’un prince devait toujours être prêt pour des changements de fortune.

« Vous prenez toujours en compte le pire scénario possible... je comprends, » déclara Juna, puis elle n’avait plus rien dit sur le sujet.

J’étais sûr qu’elle se sentait toujours mal à l’aise, mais à la fin, elle m’avait fait confiance. Liscia et Aisha allaient la plupart du temps agir de la même manière. Roroa était la seule qui ne se sentirait pas mal à l’aise et qui m’aiderait dès le départ.

Franchement... elles étaient toutes trop bonnes pour moi.

Castor avait alors demandé. « Plus tôt, vous avez dit qu’il s’agissait d’un terrain d’essai pour les armes secrètes et les types de troupes, n’est-ce pas ? Je comprends maintenant pour la partie arme, mais qu’est-ce que c’est à propos d’un type secret de troupe ? »

« Si vous voulez le savoir, alors nous allons devoir marcher un peu plus loin, » répondis-je.

J’avais commencé à marcher, menant le groupe jusqu’à notre prochain arrêt. Alors que nous progressions à travers un terrain dégagé, l’herbe s’était soudainement arrêtée, et le sol nu avait été exposé. L’endroit où de l’argile rouge avait été posée ressemblait à un terrain de sport. Cependant, il n’y avait aucune base pour le baseball, ou de buts pour le football. Les seules choses qu’il y avait étaient deux tentes afin de se protéger de la lumière du soleil, et un lanceur de carreaux à répétition antiaérienne.

À l’intérieur de la tente, Kaede Foxia, la mage aux oreilles de renards, qui était maintenant la commandante en second de Ludwin, était en pleine conversation avec un groupe de personnes qui ressemblaient à des chercheurs et à des ingénieurs.

Alors que nous nous étions approchés, Kaede nous avait aussi remarqués.

« Tiens ! Votre Majesté, et aussi la Duchesse Excel ! Bienvenue, » déclara Kaede et elle nous avait accueillis avec un sourire.

« Cela fait longtemps qu’on ne s’est pas vu, » répondis-je. « Allez-vous bien ? »

« Tout à fait, » répondit Kaede. « Hal et moi allons bien tous les deux, vous savez. Oh ? La princesse n’est-elle pas avec vous aujourd’hui ? »

« Oui... Cette dame-là est ma partenaire pour aujourd’hui, » je lui avais dit cela dans un murmure, mettant ma main sur le bas du dos de Juna, lui donnant une petite poussée.

Juna fit un pas en avant, puis elle fit un léger signe de tête à Kaede. « Je suis également ravie de vous rencontrer. Je suis Juna Doma, anciennement de la Marine. »

« Oh mon Dieu ! Vous êtes le Prima Lorelei, n’est-ce pas !? Je suis l’une de vos fans, vous savez ! S’il vous plaît, laissez-moi vous serrer la main ! » Kaede tenait la main de Juna avec les siennes et la secouait de haut en bas. « Je n’aurais jamais su que vous étiez dans la marine... Hein !? Sa Majesté n’a-t-elle pas dit que vous étiez sa partenaire... ? »

Kaede cligna rapidement des yeux, puis me regarda.

J’avais dit qu’elle était ma partenaire, en pensant que cela serait correct que Kaede sache que nous étions fiancés, mais c’était un peu embarrassant de devoir l’expliquer avec mes propres mots. Quand je l’avais regardée, j’avais vu que Juna était devenue également un peu rouge.

« Hm... euh, eh bien... c’est comme ça, » avais-je finalement dit.

« ... J’ai compris, » déclara Kaede. « Alors c’est comme ça, hein ? »

En regardant, nos deux visages, Kaede, intelligente comme toujours, avait rapidement assemblé les différentes informations qu’elle avait et avait rapidement compris la situation.

Baissant un peu la voix, elle demanda. « Comme cela n’a pas encore été annoncé, je suppose que c’est toujours un secret, n’est-ce pas ? »

« Je suis content que vous compreniez ces choses rapidement, » murmurai-je. « Après tout, Juna est incroyablement populaire. »

« Eh bien, c’est vrai. Je pense que des émeutes pourraient éclater si vous l’aviez annoncé maintenant, vous savez, » Kaede était totalement sérieuse alors qu’elle disait ça.

Eh bien, je le savais, et c’est pourquoi j’essayais de faire passer la popularité de Juna de celle d’idole à celle de chanteuse pour les enfants.

« Mis à part cela, j’aimerais montrer à Excel et aux autres le nouveau type de troupes, » dis-je.

« Je vois. Dans ce cas, nous étions sur le point d’effectuer un essai, vous savez, » répondit-elle.

Après avoir dit ça, Kaede avait commencé à donner des ordres aux ingénieurs proches d’elle. Elle leur avait fait tracer un double cercle au milieu du champ d’argile en utilisant de la craie. Kaede avait ensuite utilisé sa magie de type Terre (la manipulation de la gravité) afin de déplacer le lanceur de carreaux à répétition antiaérienne au centre de ce cercle. Après que Kaede ait fini de mettre en place l’arme, elle était revenue à l’endroit où nous étions.

« Wôw ! Tout est mis en place et prêt à commencer, vous savez, » déclara-t-elle.

« ... À ce propos, qu’est-ce que vous êtes sur le point de commencer ici ? » demanda Castor. En réponse, j’avais pointé du doigt le ciel.

« Si vous levez les yeux, je pense que cela deviendra rapidement clair, » expliquais-je.

« En haut ? » demanda-t-il.

Dans le ciel que nous avions observé, il y avait une autre formation de wyvernes qui volait dans notre direction. Jusqu’à ce point de la description, il s’agissait de la même chose que ce qu’il avait vu auparavant, mais cette fois, les wyvernes avaient quelque chose dans leurs pattes de derrière. (Les wyvernes, contrairement aux dragons, et comme les oiseaux, avaient des ailes au lieu de pattes avant.) Quand la formation des wyvernes passa au-dessus de nos têtes, toutes les wyvernes laissèrent tomber ces choses à l’unisson.

Ces innombrables choses qui avaient été lâchées tombaient vers nous en ligne droite.

Plus elles s’approchaient du sol, plus leur forme devenait progressivement apparente.

Il s’agissait de personnes. D’innombrables personnes tombaient du ciel. De plus, on pouvait dire qu’elles portaient toutes des armes.

Puis, assez rapidement, nous avions pu entendre leurs cris.

« Wahhhhhhhhhh! »

Halbert était là, mélangé avec les personnes qui criaient et qui tombaient.

« H-Hé ! Ils ont lâché un tas de personnes !! » Castor avait crié, semblant paniqué.

Si vous ne saviez pas ce qui se passait, je suppose que c’était la réponse normale.

« C’est bon, » dis-je. « Regardez ce qui va suivre. »

À peu près au moment précis où je l’avais dit, des parachutes ronds germaient sur le dos de toutes les personnes qui chutaient. Soudain, leur vitesse de descente avait été réduite. Les parachutes s’épanouissaient dans le ciel comme des fleurs blanches, presque comme si nous regardions des feux d’artifice de loin. Cependant, s’ils disparaissaient comme des feux d’artifice, Hal et les autres seraient quelque peu dans une situation dramatique.

Castor regarda l’équipe de parachutistes en étant abasourdi. « C’est quoi exactement... tout cela ? »

« Demandez-vous pour leur équipement ? Ou bien parlez-vous du type de troupe ? » demandai-je.

« Les deux, » répondit-il.

« Cet équipement s’appelle un parachute, » expliquai-je. « En cas de libération, il réduit leur vitesse de descente, permettant un atterrissage en toute sécurité. Je suis allé voir l’équipe de développement et je leur ai dit, “Hey, c’est une chose qui existe,” et je leur ai fait faire cet équipement pour moi. Maintenant, en ce qui concerne le type de troupe... Il s’agit d’une troupe de wyvernes-parachutistes. Je les appelle dratroopers. »

« Dratroopers ? » demanda Castor.

« C’est un type de troupe qui tombe du ciel comme ça afin de surprendre l’ennemi, de pousser la ligne arrière de l’ennemi dans le chaos et de prendre des positions ennemies mal défendues, » expliquai-je. « Normalement, il s’agit d’un type de troupes pour lequel vous auriez besoin d’avions afin de les créer, mais nous avons après tout dans ce monde des wyvernes qui peuvent les remplacer. Comme j’avais les bases qui avaient déjà été posées afin de les développer, j’ai donc organisé tout ce qu’il fallait pour les avoir. »

Quand j’avais réfléchi à la possibilité de recréer ici les types de troupes qui existaient dans mon ancien monde, les parachutistes avaient été les premiers à me venir à l’esprit. En Allemagne, ils s’appelaient les Fallschirmjäger et ils étaient utilisés depuis la Seconde Guerre mondiale. Comme je l’avais expliqué, leurs principales missions étaient les embuscades, provoquant le chaos et la prise de positions faiblement défendues. Beaucoup d’entre eux étaient des mecs féroces et machos, et la 1re Brigade Aéroportée du Japon possédait des histoires à leur sujet qui vous faisaient penser qu’ils étaient sortis d’un manga. (Exemple : déchirer un fil de deux millimètres d’épaisseur à mains nues.)

Les premiers parachutistes de mon ancien monde avaient leur équipement largué dans des conteneurs séparés, donc s’ils arrivaient à un endroit différent du conteneur, ils devraient se battre avec uniquement des armes de poing.

Mais nous étions dans un monde d’épée et de sorcellerie, donc si les nôtres pouvaient transporter une seule arme spécialisée avec eux, ils pourraient quand même se battre correctement. Pour Hal, s’il n’avait qu’une lance, il causerait probablement à lui seul un important chaos dans le camp ennemi. De ce point de vue, ils étaient très appropriés pour ce monde.

Castor m’avait regardé avec curiosité. « Ils sont des dratroopers, et cela même s’ils sautent de wyvernes ? »

« H-Hé, quel est le problème ? D’ailleurs, dratroopers sonne de toute façon bien mieux que wyvetroopers, » déclarai-je.

« ... Je suppose que c’est le cas, » répondit-il.

Eh oui, avoir un nom cool était important. Ils n’allaient pas nécessairement sauter depuis des dragons.

☆☆☆

Partie 5

« Cela mit à part... J’ai eu un autre objectif en organisant une unité de dratroopers, » avais-je ajouté.

« Hm ? Il y a encore quelque chose de plus ? » demanda-t-il.

« Regardez et vous comprendrez. OK, Kaede, faites-le, » déclarai-je.

« Oui, Sire, » déclara Kaede.

Après que j’eus donné le signal, Kaede avait levé la main droite. Puis. « Maintenant... Feu ! Vous savez. »

Quand Kaede avait baissé la main, la baliste antiaérienne au centre du double cercle avait tiré tous ses carreaux à la fois. Les carreaux, avec leur portée et leur précision améliorées par la magie, se dirigeaient vers Hal et les autres membres de la troupe. Pour l’anecdote, les bouts des carreaux étaient faits avec des matériaux qui ne les blesseraient pas même si elles les frappaient, mais quand elles volaient aussi vite, elles allaient faire du mal.

« Allez vous faire foutreeeee ! » Hal laissa échapper un cri de guerre presque incompréhensible alors qu’il neutralisait les carreaux avec la lance qu’il tenait. Les autres les coupaient avec des épées, les bloquaient avec des pavois surdimensionnés, les renvoyaient avec des boucliers ou trouvaient d’autres moyens de se défendre contre la pluie de projectiles.

Finalement, alors qu’il s’approchait du sol, Hal avait brandi sa lance en feu... non, une simple lance. Il l’avait simplement lancée droit sur la baliste à répétition antiaérienne.

*Bam !*

La lance s’était plantée à quelques centimètres de la baliste. Si Hal avait entouré sa lance avec des flammes, il aurait percé la baliste à répétition antiaérienne et l’aurait mise en feu, la réduisant au silence. En d’autres termes, le largage avait été un succès.

« Cessez le feu ! Vous savez ! » cria Kaede.

Au signal de Kaede, la baliste antiaérienne s’était arrêtée. Hal et ses collègues dratroopers avaient tous atterri dans le double cercle les uns après les autres.

En les regardant du coin de l’œil, j’avais expliqué pour Castor. « Ceci est l’autre usage pour eux. Ce sont des destructeurs de balistes à répétition antiaérienne. »

La baliste à répétition antiaérienne avait été développée pour contrer la puissance aérienne considérable fournie par la cavalerie-wyverne, les escadrons de griffons et les chevaliers-dragons. Elle avait une portée et une capacité de poursuite considérablement augmentées par la magie, ce qui en faisait l’ennemi naturel des unités volantes comme les chevaliers-wyvernes. À cause de cela, les attaquants ne pouvaient pas utiliser leur puissance aérienne afin de bombarder soudainement une ville. S’ils voulaient bombarder la ville avec leur puissance aérienne, ils devaient d’abord détruire ces armes antiaériennes qui seraient présentes à coup sûr sur les murs du château.

À cause de cela, ils devaient lancer un siège en utilisant une force terrestre en tant qu’armée. Ce n’est qu’une fois que l’armée avait pris les murs ou détruit les balistes à répétition antiaérienne en utilisant des armes de siège, que leurs forces aériennes pouvaient mener des opérations de bombardement sur la ville.

Cela dit, si la ville avait été ainsi bombardée, les défenseurs avaient déjà perdu. C’était apparemment logique pour eux de se rendre au moment où le bombardement aérien devenait possible. C’est pourquoi, dans les batailles de siège, le travail de l’Armée de l’Air était vraiment de détruire les forces aériennes de l’autre côté afin qu’ils ne puissent pas attaquer l’Armée de Terre.

Cela m’avait amené à réfléchir à la situation. S’il y avait une façon plus simple d’attaquer les balistes à répétition antiaérienne, l’Armée de l’Air pourrait être déployée plus tôt, ce qui pourrait permettre une résolution rapide de la bataille.

« Donc, c’est ce que j’ai formulé comme réponse appropriée face à ces armes. Et c’est les dratroopers, » expliquai-je. « Parce que, comme vous l’avez vu en regardant Hal, les soldats élites peuvent apparemment couper les flèches qui viennent voler vers eux. Les dratroopers sont une unité spéciale qui se fraye un chemin à travers un déluge de carreaux afin d’atterrir là où se trouvent les lanceurs de carreaux à répétition antiaérienne et les neutralise. »

« Hahh... Hahh... A-Avec vous ça a l'air si facile, » Hal était venu et il nous avait rejoints, haletant et en ayant l’air épuisé.

Ça avait dû être une séance d’entraînement difficile. Même s’il n’était encore que le deuxième mois de l’année, il était trempé de sueur. Il avait déjà retiré son parachute, et peut-être qu’il avait chaud, parce qu’il ne portait rien d’autre qu’un débardeur sur le haut de son corps.

Hal avait pris la gourde d’eau de Kaede alors qu’il se plaignait. « Honnêtement, vous me laissez tomber à nouveau du ciel, et encore, et encore. »

« Je vais juste vous le rappeler, mais il y a des précautions quant à votre sécurité qui ont été mises en place, » dis-je. « Si vous allez dans la zone de danger sans votre parachute, les chevaliers-wyvernes sont censés vous récupérer. »

« Ce n’est pas le problème, » déclara Hal. « C’est sacrément effrayant d’être largué depuis haut dans le ciel. Le vent rugit alors qu’il siffle devant vos oreilles. Je ne sais pas combien de fois j’ai cru que j’allais mourir. »

« Ohh. Ah bon... Je ne veux jamais moi-même l’entendre, » dis-je.

« Je ne le fais pas non plus parce que je le veux ! » cria-t-il.

Alors que je bavardais avec Hal, Castor avait soulevé une question qu’il avait eue. « Pour larguer des dratroopers, ne faut-il pas d’abord briser la puissance aérienne de l’ennemi ? Si la cavalerie-wyverne porte des dratroopers, elle ne peut pas bien se battre, n’est-ce pas ? »

Hmm... C’était bel et bien l’ancien général de l’Armée de l’Air pas pour rien. Il avait soulevé un bon point.

« C’est pourquoi nous avons renforcé les capacités des wyvernes avec le Petit Susumu Mark V Allegé, » dis-je. « C’est une innovation qui affecte en même temps à la fois les dratroopers, qui appartiennent à l’Armée de Terre, et la cavalerie-wyverne, qui appartiennent à l’Armée de l’Air. Nous n’avons pas encore de système de production en série, nous devons donc établir l’ordre de priorité de leur déploiement. »

« Je vois... C’est une mise à niveau que vous pouvez effectuer précisément parce que vous avez unifié tout le monde sous la Force de Défense Nationale, » Castor avait dit avec un gémissement d’admiration. Il leva les yeux dans le ciel où la cavalerie-wyverne volait en formation, et marmonna tristement. « Des wyvernes qui volent plus vite que les griffons et plus loin que les dragons, hein. Je voudrais pouvoir monter sur l’une d’elles. Je ne me suis jamais senti plus frustré d’avoir été transféré à la Marine qu’en ce moment. »

« ... Castor ? » demandai-je.

« Haha... C’est juste les lamentations d’un chien battu. N’y faites pas attention, » déclara Castor.

« ... Vraiment ? » demandai-je.

Un chien battu... hein ?

C’est vrai, j’avais gagné et Castor avait perdu. Maintenant, nous étions debout l’un à côté de l’autre regardant fixement le ciel. C’était un sentiment étrange.

Excel avait regardé notre échange avec un sourire ironique.

« Maintenant, regardons la suite, » dis-je.

Après avoir quitté Hal et Kaede, nous étions retournés dans la zone dégagée que nous avions traversée plus tôt. J’avais pointé du doigt vers une petite montagne qui était assez grande pour être vue d’où nous étions.

« Cette montagne là-bas est probablement la plus proche. Allons-y, » dis-je.

J’avais mené le petit groupe. Quand nous avons atteint le pied de cette montagne, les cavaliers-wyvernes avaient atterri après avoir terminé leur entraînement. Dans les contreforts de cette montagne, il y avait l’ouverture d’une caverne assez grande pour qu’un rhinocéros puisse facilement passer à travers. Les wyvernes allaient toutes à l’intérieur.

Voyant cela, Castor m’avait demandé, « Est-ce là où sont les écuries à wyvernes ? »

« Oh oui. Vous l’avez bien compris, » répondis-je.

« Normalement, les wyvernes construisent leurs nids dans des grottes rocheuses comme celle-ci, » expliqua-t-il. « Nous avons construit des installations semblables à la Cité du Dragon Rouge. Par rapport aux écuries ordinaires, les wyvernes peuvent se détendre plus facilement dans un endroit comme celui-ci. »

Ah, c’était logique. Il était après tout un expert sur le sujet.

« C’est vrai, » dis-je. « Cette grotte est connectée à un étage présent sous celle-là. Dans ce niveau, il y a environ une centaine de petites pièces qui bifurquent sur le côté de la grotte principale. Nous avons les wyvernes qui y vivent. Mais il y en a qu’une vingtaine en ce moment sur la centaine de places à disposition. »

« Cent ? » cria-t-il. « C’est le dixième de toutes les wyvernes que j’avais sous mon commandement quand j’étais général ! Avez-vous besoin de tant en déployer ici sur cette île ? Est-ce une base de première ligne ou quelque chose du genre ? »

« Eh bien, il y a beaucoup de choses qui entrent dans mon raisonnement quant à ce choix, » dis-je.

Pendant que je rassurais Castor, nous étions entrés dans la grotte. Cela sentait à l’intérieur comme une ferme. (Ou plutôt comme un zoo.) Nous faisions de notre mieux pour ventiler l’endroit, mais on ne pouvait pas y faire grand-chose de plus.

« Alors... l’endroit en dessous de celui-ci que vous voulez me montrer, est-ce les dortoirs des wyvernes ? » demanda Castor en fronçant les sourcils. Peut-être que tous ces secrets commençaient à l’énerver.

« Non, c’est encore plus bas, » lui avais-je dit. « Venez, c’est par ici. »

En face de nous, il y avait une porte artificielle qui était clairement hors de propos dans cette grotte. Il y avait des manivelles de chaque côté, et il y avait un garde au garde-à-vous à côté de chaque manivelle. Au-delà de la porte, il y avait une petite pièce carrée.

« Hm, Sire... Cela ressemble à une pièce terriblement petite ? » m’avait demandé Juna, avec un point d’interrogation flottant sur sa tête.

Oh, c’est vrai. C’était aussi une première pour Juna. Cela allait être amusant de voir sa réaction.

« Okay, tout le monde, » dis-je. « Allez, tout le monde à bord. »

« À bord ? Est-ce une sorte de véhicule ? » demanda Juna.

« Ne vous en faites pas pour ça, » déclarais-je avant de me tourner vers les soldats qui étaient de chaque côté. « Bon, je voudrais aller au plus bas niveau, s’il vous plaît. »

Ils me saluèrent en disant. « « Compris Sire ! À vos ordres, Sire. » »

Quand tout le monde était dans la petite pièce, les soldats avaient parlé dans un tube de communication. « Déplacement du niveau moyen au niveau inférieur. » Après ça, il y eut des réponses. « Niveau supérieur, Roger ! » et « Niveau Inférieur, Roger ! » et ainsi, ils avaient commencé à tourner les manivelles à côté de la porte. Après l’avoir fait, la petite pièce avait commencé à lentement descendre.

« Ahh ! » s’écria Juna.

La descente était lente, mais c’était venu soudainement, et Juna avait perdu son équilibre. Je l’avais appuyée contre ma poitrine afin de la soutenir. Quand je l’avais attrapée, j’avais senti la proximité de son corps moelleux, et l’odeur de ses cheveux avait chatouillé mon nez. C’était plutôt agréable pour moi.

« J-Je suis désolée, Sire, » murmura Juna, rougissant.

« Hé ! Je ne m’en suis pas plaint, » dis-je. « Allez-vous bien ? »

« O-Oui... Est-ce que cette petite pièce est en train de descendre ? » demanda-t-elle.

« Tout à fait, » dis-je. « Vous avez vu les manivelles près de la porte, non ? En les tournant, elles sont capables d’élever ou d’abaisser cette pièce. »

C’est vrai. Cette pièce en forme de boîte était un ascenseur manuel extrêmement simple. Celle qui l’avait conçu était Genia Maxwell.

Je (n’étant pas si bon en sciences) ne comprenais pas bien le système moi-même, mais il y avait une poulie avec un contrepoids sur le côté opposé de l’ascenseur, et d’une manière ou d’une autre, cela permettait de monter et de descendre l’ascenseur sans avoir besoin de plus de puissance que de simplement pédaler sur un vélo.

La vérité était qu’il avait été conçu à l’origine pour être installé dans le laboratoire de donjon de Genia. Quand elle y avait pensé, même si les tracas de monter et de descendre les escaliers étaient supprimés, Genia n’allait pas vouloir sortir plus souvent, donc le plan avait été abandonné.

L’équipe que j’avais envoyée pour organiser les schémas de Genia (ils avaient été stockés de façon désordonnée, donc j’avais bien sûr envoyé une équipe de nettoyage dirigée par Ludwin) avait trouvé les plans, nous avions essayé d’en installer un ici. Il était manœuvré à la main, et n'était pas très rapide, et nécessitait une assistance en troupe renouvelée souvent pour être disponible en tout temps, mais s’ils travaillaient en équipes d’une heure, ce n’était pas si fatigant pour eux.

Il n’y avait actuellement que trois arrêts, « Entrée de la grotte », « Niveau le plus bas », et « Niveau supérieur », de sorte que ce seul ascenseur avait obligé à avoir six soldats pour le faire fonctionner.

Honnêtement, il fallait seulement une personne pour l’utiliser (deux, s’ils travaillaient en équipes), mais les soldats avaient dit que, lorsqu’il y avait des demandes de plusieurs niveaux, cela causait de la confusion, alors nous avions fini avec un système de six personnes dans lequel les soldats annonçaient ce qu’ils faisaient avant de tourner les manivelles.

Il y avait un certain nombre d’ascenseurs installés ici. (Bien que celui-ci ici dans la caverne était le seul avec trois niveaux.) J’avais aussi l’intention de les faire installer au château dans un proche avenir. Le palais était une grande bâtisse, et il y avait après tout beaucoup de tâches qui nécessitaient de monter et descendre les escaliers tout le temps.

Quand je lui avais fait cette explication, Juna avait laissé échapper un soupir sexy pour une raison inconnue avant de dire. « Je sens que je peux comprendre pourquoi la princesse a parfois un regard épuisé. »

« Pourquoi citez-vous Liscia maintenant ? » lui demandai-je.

« Je comprends que c’est une machine merveilleuse, mais quand vous faites apparaître des choses qui me dépassent largement les unes après les autres, il est difficile de suivre, » répondit-elle.

« Avez-vous vraiment besoin d’y penser si fortement ? » demandai-je. « Je suis sûr que les personnes présentes ici pensent seulement, “Hey, quelle nouvelle chose pratique que nous avons là !”. »

« Ça ne marche pas ainsi, » Juna était toujours appuyée contre ma poitrine, et elle m’avait fait un doux sourire. « Même si c’est épuisant. Nous voulons vous comprendre. »

« ... C’est plutôt embarrassant, » avais-je admis.

☆☆☆

Partie 6

Pendant que nous parlions, nous étions arrivés au niveau le plus bas. Les portes de l’ascenseur s’ouvraient sur un large espace dégagé avec un haut plafond.

Il y avait un grand nombre de machines, d’appareils bizarres d’expérimentation et de « quelque chose » qui semblait être en construction. C’était comme la scène dont j’avais été témoin dans le laboratoire dans le donjon de Genia.

S’il y avait une différence, c’était dans le nombre de personnes présentes en ces lieux. Ici et là, il y avait des gens qui portaient des blouses blanches ce qui les faisait ressembler à des chercheurs, ainsi que des ouvriers qui se déplaçaient.

J’avais expliqué cet endroit aux trois visiteurs venus avec moi. « C’est ici que le département de recherche et développement militaire est installé. Cette pièce d’équipement utilisé pour le vol des wyvernes, le Petit Susumu Mark V Allégé, est également en cours de développement ici. »

« Les faites-vous sur une île ? Je pense que ce serait un endroit malcommode pour mettre en place un atelier..., » Castor avait présenté le problème qu’il voyait. Il avait raison, bien sûr, mais il y avait une raison à cela.

« Quand il s’agit de technologie militaire, nous devons nous inquiéter des fuites d’informations vers d’autres pays, » expliquais-je. « Dans un endroit comme celui-ci, entouré par la mer, nous sommes en mesure de limiter les entrées et les sorties. C’est pratique. Eh bien, on est devenu à l’étroit ici, donc je pense que nous allons finalement déménager dans un endroit plus grand. »

Après avoir marché un peu plus loin, une petite pièce de verre était apparue. À l’intérieur, les chercheurs procédaient à un test de fonctionnement du Petit Susumu Mark V Allégé.

Techniquement, le verre était en verre renforcé (pas sur le plan des matériaux utilisés... c’était du verre qui avait été renforcé avec de la magie), donc, si quelque chose de terrible se produisait, si l’équipement devait exploser ou si un chercheur devait être aspiré et soufflé, cela n’aurait aucun effet sur quoi que ce soit à l’extérieur de la pièce. Pourtant, cela n’allait pas prévenir les dommages et les pertes à l’intérieur de la pièce, alors j’espérais que les chercheurs feraient attention quant à leur travail.

« C’est à la fois un arsenal et un institut de recherche, » dis-je. « Cela dit, la plupart des tâches qu’ils font maintenant sont de tester les inventions de Genia Maxwell. »

La Surscientifique et l’inventrice, Genia, était un génie stéréotypé. Une fois qu’elle avait fini de construire l’une de ses créations, c’était suffisant pour la satisfaire. Apparemment, elle n’avait pas fait beaucoup de recherche sur le sujet ni ne les avait affinées après ça. Elle préférerait consacrer son temps et son énergie à faire autre chose qu’elle voulait créer.

« C’est... un terrible gâchis, » dit Excel, inclinant la tête sur le côté.

Oui, j’avais ressenti la même chose. Nous avions après tout réussi à utiliser son Petit Susumu Mark V pour créer la version allégée. Mais...

« Je pense que c’est le moyen le plus efficace pour Genia de travailler. Il est naturel que les personnes aient leurs propres forces et faiblesses, » dis-je. « Il y a le genre de génie comme Genia qui a des idées folles et qui sortent les unes après les autres, mais il y a aussi des types d’artisans comme ces chercheurs qui se concentrent sur l’étude d’une chose et obtiennent des résultats de cette façon. Je veux faire l’éloge des deux types. »

« Hehe, » riait Excel. « Je pense que c’est une façon admirable de voir les choses, Sire. »

Quand j’avais reçu un tel compliment sans réserve de la part d’une vassale importante qui, contrairement à son apparence de la vingtaine, avait soutenu ce pays pendant près de cinq cents ans, cela m’avait un peu chatouillée mon orgueil.

« Eh bien, ce n’est pas comme si nous allions voir des résultats valables de tout cela, » admis-je.

« Hmm ? Pourquoi dites-vous cela ? » demanda-t-elle.

« Eh bien... Euh, est-ce déjà fini ici en termes d’installations, peut-être ? » demandai-je.

« Pourquoi avez-vous l’air si incertain ? » demanda-t-elle.

« J’ai vu les plans pour cet endroit, mais c’est aussi la première fois que je viens ici, » dis-je. « C’était facile de voir clairement tout ce qui ce trouvait au niveau supérieur, alors c’était déjà complexe, mais le niveau intérieur est une sorte de désordre compliqué. »

D’après mes vagues souvenirs des plans, nous étions rapidement arrivés à destination. C’était un champ de tir entouré de murs et de filets. Il y avait des arcs appuyés contre le mur, et pour une raison inconnue, il y avait deux armures de cuir en tant que cibles. La distance était seulement d’environ dix mètres.

« Avez-vous même un champ de tir ? » demanda Castor. « Mais avec les cibles si proches, ça ne servira pas à grand-chose pour s’entraîner, » il ramassa l’un des arcs qui étaient appuyés contre le mur.

« Voyez-vous, c’est ainsi parce que ce n’est pas pour la formation, » dis-je. « S’ils veulent s’entraîner, ils peuvent le faire sur le terrain au niveau supérieur. »

« Je suppose que cela a du sens..., » dit-il.

« Au contraire, cet endroit est pour tester les arcs et les flèches, ou tester la résistance de l’armure, » expliquant cela, j’avais tendu une flèche à Castor. « Castor. Comment êtes-vous avec un arc ? »

« Ne vous moquez pas de moi, » répondit Castor. « Je n’en suis peut-être plus un, mais un général doit être familier avec toutes les compétences martiales. »

« C’est très bien alors, » dis-je. « Essayez juste de faire un tir ordinaire sur l’armure qui se trouve à votre droite. »

« Je dois juste la frapper, non ? Bien, » répondit-il.

Castor prépara son arc, tira la corde... et libéra la flèche. Avec un twang, la flèche avait volé directement vers l’armure, se plantant dans l’armure de cuir. Cependant, seule la tête de la flèche s’était plantée, et elle n’avait pas transpercé l’armure.

Castor inclina la tête sur le côté. « Cette armure de cuir... Ont-ils fait quelque chose avec ? »

« Tout à fait, » répondis-je. « Il y a une mince plaque de fer derrière. D’accord. La suite. Cette fois, tirez comme vous le feriez au combat, en insufflant la flèche avec de la magie. »

« ... D’accord, » répondit Castor.

Puis il tira à nouveau sur la cible. Il n’y avait aucune différence visuelle dans ce qu’il avait fait, mais cette fois, la flèche avait percé l’armure de cuir de part en part. C’était grâce à la magie qu’il y avait mise, sans aucun doute. Ceci avait démontré que, si elle était enchantée par un élément, une flèche pourrait passer à travers une armure avec du métal dedans.

« D’accord. La suite. Tirez sur l’armure à gauche en utilisant une autre flèche magique, » dis-je.

« Roger ! » déclara Castor.

Castor avait encore tiré une flèche. Au moment où il l’avait fait, il y avait eu un clang et la flèche avait rebondi. L’armure de cuir n’était même pas égratignée.

« C’est une protection du genre de l’armure de l’Unité des Armures Magiques de l’Empire... ou une pâle imitation, » dis-je.

« Pâle imitation ? » demanda-t-il.

« J’entends par là que nous n’avons pas la technologie pour le reproduire complètement. Mais cette armure est renforcée par de la magie défensive. Vous l’avez vu neutraliser la magie, et la flèche a été repoussée, n’est-ce pas ? Eh bien, ces flèches-là étaient l’une de nos tentatives ratées de trouver un moyen de neutraliser une armure comme celle-ci, » j’avais remis à Castor une flèche avec une tête noire.

« Quelle est cette flèche ? » demanda-t-il

« Je l’appelle une flèche anti-magie. La pointe est faite avec du minerai maudit, » expliquai-je.

« Du minerai maudit !? » Castor regarda de près la pointe de la flèche.

Le minerai maudit était un minerai qui absorbait l’énergie magique. Vous vous souvenez peut-être que Genia avait utilisé ce minerai comme source d’énergie pour son Petit Susumu Mark V. Parce que vous ne pouviez pas utiliser la magie quand il était proche (ou plutôt, l’énergie de la magie était absorbée), et que la magie était considérée comme la bénédiction des dieux ou des esprits dans ce monde, il était appelé un minerai maudit.

« Nous avons appris que le minerai maudit ne neutralise pas la magie, il ne fonctionne que pour absorber son énergie, » expliquai-je. « Dans ce cas, j’ai pensé que peut-être il pourrait absorber le pouvoir magique placé dans une pièce d’équipement en utilisant la magie d’enchantement. Donc, nous l’avons testé, et... J’avais raison. »

« C’est incroyable, n’est-ce pas ? » s’exclama un Castor excité. « Si c’est vrai, nous n’avons rien à craindre de l’Unité des Armures Magiques ! »

Mais j’avais secoué négativement la tête. « Ne vous l’ai-je pas déjà dit ? C’était une tentative échouée. Le minerai maudit absorbe plus que la magie de l’ennemi. Nous ne pouvons pas enchanter les choses avec la magie élémentaire ni renforcer nos flèches. »

« Ah ! Donc ça signifie..., » commença-t-il.

« Essayez-le et voyez, » dis-je.

« Hm, bien sûr, » Castor envoya l’une des flèches anti-magiques avec son arc.

Après l’avoir fait, la flèche anti-magie avait un peu gratté la surface de l’armure magiquement enchantée, mais la pointe de la flèche s’était brisée en petits morceaux quand elle avait frappé sa cible.

Pendant que Castor et les autres étaient encore surpris, j’avais haussé les épaules. « C’est comme si nous étions de retour à la situation où nous avions commencé, en frappant une armure ordinaire avec une flèche ordinaire. Le minerai de malédiction est plutôt cassant, donc ce n’est pas utile en tant que pointe de flèche. Et si nous le fondons et le mettons à l’intérieur d’une pointe de flèche de fer, la quantité réduite de minerai de malédiction affaiblit l’effet. Pendant ce temps, si nous augmentons le montant, la pointe de la flèche devient trop grande, et elle n’est plus fonctionnelle comme une flèche. Pour être francs, nous sommes tombés dans une impasse. »

« ... Voilà pourquoi c’est un échec, n’est-ce pas ? » demanda Castor.

« C’est bien ça, » dis-je.

Pourtant, même si nous n’y avions presque rien gagné de cette tentative, ce n’était pas un échec complet. Nous avions mis un léger coup dans cette armure enchantée. Cette armure qui était couverte de fragments de minerai de malédiction avait perdu son enchantement. Si elle était frappée avec une balle, ou quelque chose d’autre qui avait un niveau élevé de force pénétrante même sans magie, il serait possible de pénétrer cette armure.

Oui, en développant la flèche anti-magie, j’avais pensé à introduire le pistolet, qui n’avait pas été développé dans ce monde parce qu’il ne fournissait pas beaucoup d’avantages.

Quand j’avais appris l’existence de minerai maudit, j’avais pensé qu’il serait possible de tirer à travers l’Unité des Armures Magiques. Cependant, le résultat avait été comme je l’avais montré.

Une balle ordinaire serait déviée par l’enchantement. Si nous essayions d’utiliser du minerai maudit dans la balle, elle deviendrait trop fragile pour être utilisable. En outre, bien qu’il était courant de tomber sur du minerai maudit dans le royaume, il avait de nombreux usages, comme le Petit Susumu, donc nous n’avions pas un tel surplus que nous pouvions nous permettre de le gaspiller.

En outre, lorsqu’il était utilisé dans une balle, le minerai maudit pourrait causer des problèmes plus tard. Si la terre était jonchée de balles qui avaient manqué leur cible, il serait impossible d’utiliser la magie pendant un certain temps. Dans ce monde où la magie faisait partie de la vie quotidienne des gens, cela rendrait la terre invivable.

Même si ce n’était pas aussi mortel, en termes d’effet d’après-guerre, cela avait un impact négatif sur la vie des civils, le minerai maudit était aussi mauvais que les bombes à sous-munitions ou les balles d’uranium appauvri. C’est pourquoi il était nécessaire de faire preuve de prudence dans la façon dont nous allions l’utiliser, et de poursuivre la recherche.

« ... Donc, comme ça, ils passent leurs journées ici avec des succès et des échecs répétés, » concluais-je. « Et même si c’est d’une seule étape à la fois, ils nous emmènent vers une nouvelle ère. »

« ... Vous couvrez un assez large éventail de choses ici, hein, » Castor fit la remarque, l’air à moitié impressionné et à moitié exaspéré.

« Eh bien ! Même si certaines de nos recherches seront vaines, je dois prendre toutes les mesures possibles en tant que roi, » dis-je.

« En tant que roi... Oui, c’est vrai. Vous êtes vraiment devenu un roi maintenant, » murmura Castor.

« Eh oui. Maintenant, allons-nous en haut ? » demandai-je.

« Il y a encore plus de choses ? » demanda Castor.

Ayant tant vu, Castor en avait un peu marre, alors je lui avais dit. « Le prochain est l’événement principal pour aujourd’hui. »

« En haut, dites-vous ? Quoi, allons-nous devoir escalader la montagne maintenant ? » demanda-t-il.

J’avais remué un doigt face à Castor. « Encore plus loin que ça. »

En revenant à la surface, nous étions montés à bord d’une gondole à wyverne.

☆☆☆

Partie 7

La gondole s’éleva dans les airs, laissant la surface de plus en plus derrière elle.

N’ayant pas cette fois les yeux bandés, Castor me lança un regard soupçonneux, comme pour dire : « Que me montrez-vous maintenant ? » Mais une fois que nous avions augmenté en altitude et qu’il était ainsi capable de voir ce qui était en dessous de nous, il avait crié en raison du choc. « Que !? Qu’est-ce que c’est !? »

Au-dessous de nous, il y avait un seul et énorme bateau naviguant au milieu de la mer. La surface du bateau était pleine de terre, et il y avait une montagne, une forêt, une plaine herbeuse, un champ d’argile rouge et plus encore... D’en haut, cela ne ressemblait à rien d’autre qu’un îlot solitaire dans les mers lointaines. Mais sous la terre, il s’agissait d’un morceau de métal. En regardant de plus près, la montagne se trouvait où le pont du navire serait présent.

C’était vrai. Jusqu’à présent, nous n’étions jamais allés sur une « île ». Nous étions sur ce bateau.

« Les wyvernes craignent la mer, » avais-je dit à Castor, qui semblait à court de mots face à l’incroyable vue. « C’est parce que les wyvernes, manquant de la portée de vols des dragons, ne peuvent pas traverser la mer, non ? Pour être plus précis, les wyvernes détestent être si loin en mer qu’ils ne peuvent plus voir la terre. C’est pourquoi il est logique que vous ne puissiez pas employer des wyvernes dans les batailles navales, non ? »

« C-C’est bien ça..., » déclara Castor en hochant la tête.

Parce que les dragons pouvaient voler continuellement afin de parcourir des distances incroyables, ils pouvaient traverser la mer en un seul vol, ce qui signifiait qu’ils n’avaient aucune raison d’en avoir peur. Cependant, les wyvernes, avec leur distance moindre de vol, manqueraient de force à mi-chemin s’ils essayaient de traverser la mer. À cause de cela, elles craignaient de sortir assez loin qu’elles en perdent de vue la terre. Cela était également vrai pour les escadrons de griffons de l’Empire, qui avaient une portée de vols encore plus réduite que celle des wyvernes. (En fait, ils avaient même peur des rivières s’ils ne pouvaient pas voir l’autre côté, donc c’était encore pire.)

« Hein ?! » s’écria Castor. « Maintenant que vous le mentionnez, les wyvernes volaient en formation plus tôt, n’est-ce pas ? Non, même la wyverne transportant cette gondole semble parfaitement bien ici au milieu de la mer ! »

Finalement, Castor commençait à saisir la situation. Cependant, plus il s’en apercevait, plus ses yeux s’ouvraient dans la surprise. Ses lèvres tremblaient.

« Vous... Pourquoi avez-vous créé tout cela ici... ? » demanda-t-il.

« Il s’agit tout simplement d’un navire qui transporte une puissance de feu aérienne à travers la mer, et agit également comme une base avancée pour cela, » dis-je. « Dans mon monde, un navire comme celui-ci a été appelé un porte-avions. »

C’est vrai. Ce navire en forme d’île était analogue à un porte-avions, avec des chevaliers wyvernes comme une équivalence aux avions de combat. Quand j’avais vu ce monde avec des wyvernes et des navires en acier, je m’étais demandé si je pouvais peut-être combiner les deux pour créer un porte-avions. Quand j’avais commencé à le planifier, le premier problème qui m’avait été signalé était la peur de la mer des wyvernes.

« C’est alors que j’ai eu une idée, » expliquai-je. « Afin d’essayer de tromper les wyvernes vis-à-vis de leur peur de la mer. »

J’avais reçu l’indice dont j’avais besoin du premier des Trente-Six Stratagèmes de mon monde : « Traverser la mer sans que le ciel le sache. » Il s’agit de faire en sorte que votre stratégie ne ressemble à rien d’inhabituel, puis d’agir pendant que la surveillance de votre ennemi n’est plus présente. Le stratagème avait été basé sur un événement où, afin de placer l’empereur de Tang, qui craignait la mer, à bord d’un bateau, ses serviteurs avaient empilé de la terre dessus pour lui donner l’apparence d’une plaine. Je pensais que je pourrais peut-être utiliser le même stratagème sur les wyvernes.

D’abord, j’avais créé un bateau géant, puis j’avais mis de la terre dessus. Bien qu’une partie ait été laissée comme de la terre meuble, la plupart étaient couvertes d’herbe ou d’arbres pour créer des plaines et des forêts. Le pont avait été recouvert de béton romain et peint pour le déguiser en une montagne. Ensuite, afin de réduire le niveau de stress des wyvernes, leurs écuries et tout ce qui se trouvait sous le pont ressemblaient à l’intérieur d’une grotte.

Fondamentalement, j’essayais de faire reconnaître aux wyvernes que ce porte-avions était une « île ».

La question était de savoir comment j’allais trouver la propulsion pour déplacer mon porte-avions de type insulaire, mais cela avait été résolu grâce à Petit Susumu Mark V de Genia. Ils n’étaient pas visibles depuis les airs, mais il y avait quatre Petit Susumu Mark V attachés aux côtés de ce porte-avions de type île sous la ligne de flottaison. La raison pour laquelle la distribution du modèle Allégé avait été plus longue était parce que j’avais priorisé la production de ces plus grands modèles.

Maintenant, quant à ce porte-avions de type insulaire que nous avions construit, il était encore incomplet. Il avait fallu beaucoup de temps pour que les wyvernes soient utilisables par le navire. Nos premières des priorités avaient été de lui donner les caractéristiques minimales exigées pour un navire, tout en lui donnant depuis l’extérieur l’apparence d’une île et de se concentrer sur sa mise en état de navigabilité. En matière de propulsion, les plans prévoyaient de faire doubler le nombre de Petit Susumu Mark V. (avec le nombre actuel, il pourrait seulement aller à la vitesse d’un nageur.) Et la zone actuellement utilisée comme un laboratoire de recherche et de développement militaire allait finalement être utilisée pour le stockage de l’équipement et les quartiers de l’équipage. (Ils campaient actuellement dans des tentes sur le pont.)

Castor, qui regardait fixement le porte-avions à moitié achevé, se tourna vers moi, les yeux pleins d’incrédulité. « Mais cette chose est massive... Depuis combien de temps avez-vous commencé à le construire ? »

« Hm ? Si vous voulez dire quand j’ai commencé à rassembler des fonds et du matériel, je l’ai fait juste après avoir pris le trône, vous savez, » répondis-je.

« Quoi !? Avant que vous me combattiez ainsi qu’Amidonia ? » s’exclama-t-il.

« Cela faisait partie de mon plan pour enrichir le pays et renforcer l’armée, » répondis-je. « Ainsi qu’un atout pour faire face à l’Empire. »

Avec mes bras croisés, je m’étais penché dans le canapé de la gondole.

« Après tout, je ne savais pas ce que l’Empire pensait à l’époque, » continuai-je. « Je travaillais sur un plan qui me donnerait un atout pour quand nous devrions nous opposer à eux. Face à l’Empire plus puissant et plus peuplé, nous n’aurions aucune chance dans une course aux armements terrestres. Je pensais que le chemin de la survie pourrait se situer dans l’expansion de notre puissance aérienne ou maritime, où la technologie joue un rôle beaucoup plus important. Eh bien ! À ce stade, j’allouais juste les fonds et les matériaux à ce projet. La construction n’a commencé sérieusement qu’après la fin de la guerre avec Amidonia. »

En outre, parce que j’avais dû en même temps aller de l’avant avec le nouveau projet de la ville, je n’avais pas été en mesure de rassembler assez de fonds ou de ressources pour le projet. Si Roroa et Colbert ne s’étaient pas joints à nous, me donnant une source de financement, et si je n’avais pas pu trouver une source de ressources en annexant Amidonia, la construction aurait pu commencer encore plus tard.

Pourtant, une fois la construction commencée, la construction navale dans ce monde s’était accélérée. En fait, je l’avais ressenti de cette façon en déployant le réseau de transport et en construisant la nouvelle ville, mais la construction dans ce monde était allée anormalement vite.

Parce qu’ils avaient de la magie ici, il n’y avait pas besoin de grosses pièces d’équipement de construction. Par exemple, si vous essayez de construire quelque chose de grand sur Terre, vous deviez d’abord construire les grues et celles qui seront utilisées pour le construire. Au pire, il y avait même des moments où vous pourriez avoir besoin d’équipement pour construire l’équipement dont vous aviez besoin pour construire l’équipement... etc.

Cependant, parce qu’il y avait des mages de terre qui pouvaient manipuler la gravité dans ce monde, cet équipement n’était pas nécessaire ici. En outre, un mage de feu expérimenté pourrait manipuler le métal en le moulant et en soudant en un rien de temps. Dans ce monde avec son étrange équilibre de choses qui pourrait et ne pouvait pas être fait, il avait semblé que cela prenait plus de temps pour sécuriser les fonds et le matériel qu’autre chose.

Je m’étais levé et je m’étais tenu devant Castor, qui était encore surpris par tout ce qu’il avait entendu et vu.

« Eh bien, c’est ce que j’ai fait en tant que roi, Castor, » avais-je dit, en le regardant droit dans les yeux. « Vous vous êtes rebellé contre moi parce que vous pensiez que j’étais un usurpateur. Il semble que vos doutes aient déjà été éclaircis par les tentatives de Liscia et d’Excel pour vous dissuader de le faire, mais à la fin, vous avez quand même choisi de vous opposer à moi, prêt à devenir un martyr en raison de votre amitié avec Georg Carmine. Ensuite, vous avez perdu et avez été placés sous la garde d’Excel. »

Castor baissa les yeux. « Vous n’avez pas besoin de me le répéter maintenant. J’ai perdu... C’est tout ce qu’on peut en dire. »

« Ce n’est pas ce que j’essaie de vous dire, » dis-je. « En ce moment, je vous montre mon pouvoir en tant que roi de ce pays. »

« Vous voulez dire ce porte-avions ? » demanda Castor.

Mais j’avais secoué négativement la tête. « Non. Le porte-avions lui-même n’est pas mon pouvoir. S’il y a une chose dont je peux être fier en tant que roi, c’est de rassembler des camarades doués, de préparer une place pour que leurs talents brillent, et de créer un pays qui pourrait construire ce porte-avions. Quand vous voyez de quoi je suis capable, ne semble-t-il pas approprié que vous serviez sous mes ordres ? »

Castor secoua la tête avec un sourire ironique. « Vous m’avez complètement battu. Je peux maintenant voir clairement... pourquoi le roi Albert vous a laissé entre les mains le destin de ce pays. Mais je ne suis pas digne de vous servir. »

« Puis-je considérer cela comme signifiant que vous me reconnaissez comme le roi de ce pays ? » demandai-je.

« Hm ? Oui, je vous reconnais en tant que tel. Vous êtes un sacré roi, » répondit Castor.

Il m’avait reconnu comme roi. Maintenant que j’avais fait sortir ces mots de Castor, j’en étais enfin certain. Je ne sentais pas l’arrogance que Castor avait eue avant. Dans sa défaite, et avec un peu de polissage effectué par Excel, il avait mûri en tant que personne. Étant donné cela... Je pourrais lui faire confiance quand à la suite.

J’avais alors posé une main sur l’épaule de Castor, le regardant droit dans les yeux alors que je l’avais dit. « Castor, ce porte-avions est une arme vraiment unique. Bien qu’il s’agisse d’un navire attaché à la marine, il porte en lui les troupes de l’Armée de l’Air. Pour le faire fonctionner efficacement, il faut non seulement savoir comment manœuvrer un navire et se battre en mer, mais aussi acquérir les connaissances et l’expérience nécessaires pour commander l’Armée de l’Air. Je veux laisser ce navire sous le commandement de quelqu’un avec ces compétences. »

Castor écarquilla les yeux. « Hein !? Non... Vous ne pouvez pas vouloir dire... »

On aurait dit qu’il avait compris ce que je sous-entendais là. Il était un homme qui avait été l’ancien général de l’Armée de l’Air, mais maintenant il s’était entraîné sous les ordres d’Excel pour apprendre à contrôler une force navale.

J’avais souri alors que je lui avais demandé. « Je suis sûr que vous avez continué à étudier, même maintenant que vous êtes dans la Marine, n’est-ce pas ? »

« ... Oui, Sire ! Excel m'a inculqué beaucoup de savoir. » répondit Castor.

Castor se leva de son siège, s’agenouilla, posa ses mains devant lui et inclina la tête. J’avais placé le chapeau du capitaine que j’avais apporté sur la tête baissée de Castor. Parce que Castor avait des cornes, il avait été spécialement fait avec des trous pour elles.

« Bien, » approuvai-je. « Maintenant... Castor qui n’a pas de nom de famille ! Je vous nomme le premier commandant de ce porte-avions ! »

« À vos ordres, Sire ! J’accepte humblement, Monseigneur ! » déclara-t-il de vive voix.

Monseigneur, hehe, c’était un peu embarrassant d’être appelé ainsi, mais c’était un signe que Castor m’avait vraiment accepté comme son seigneur, alors j’étais plus qu’heureux de l’entendre.

Pendant que j’y pensais, Excel, qui avait tranquillement surveillé les débats jusqu’à ce moment-là, avait pris la parole. « Hehe. Je suis heureuse. C’est un fardeau de moins sur mes épaules, » dit-elle en souriant.

Je lui avais déjà dit que je voulais faire de Castor le capitaine de ce porte-avions avant qu’elle ne commence à lui enseigner les ficelles du métier.

« En passant, Sire, » continua Excel. « Je pense que le porte-avions est un navire merveilleux, mais il ne serait pas simple de continuer à l’appeler “le porte-avions” pour toujours. Pourquoi ne lui donneriez-vous pas un nom maintenant ? »

« Hm !? Oh... vous marquez un point, » dis-je. « Quel serait un bon nom pour cela ? »

« Laissez-moi voir... Je pense que le nom d’un lieu, ou du roi qui l’a construit, serait les options les plus courantes. Qu’en pensez-vous de Porte-Avions Souma ? Quand vous en construisez plus d’exemplaires, ils appartiendront à la classe Souma. »

« Je suis totalement contre, » dis-je.

Je ne voulais pas ça. Si je mettais mon propre nom sur le navire qui serait le point central de notre marine, cela me semblerait prétentieux, et je ne voulais pas ça. D’ailleurs, s’il y avait mon nom, ils allaient dire des choses comme. « Souma, en avant ! » et « Souma, retirez-vous de la ligne de front ! » et « Le Souma a été coulé ! », n’est-ce pas ?

... Il n’y avait aucune chance que je puisse vouloir ça. J’avais besoin de proposer un autre nom.

« Oh, je sais, » dis-je. « Pourquoi ne pas lui donner le nom d’un porte-avions de mon monde ? »

« Du monde de Votre Majesté ? » demanda Excel.

J’avais hoché la tête. Si je devais lui donner un nom, pourquoi ne pas en utiliser un qui existait dans mon monde ? Que ce soit celui qui ne s’était jamais plié face à l’adversité, et qui n’avait jamais abandonné le combat. Il allait porter des wyvernes, donc c’était le nom parfait.

J’avais baissé les yeux vers le porte-avions de type insulaire qui se trouvait sous nous et déclarai : « Je nomme par la présente ce porte-avions le Hiryuu ! »

Ayant fini de nommer Castor en tant que capitaine du Hiryuu, mon travail fut terminé et nous retournâmes à la Cité Lagune dans le Duché des Walter. Parce que le soleil se couchait déjà à notre arrivée, nous avions décidé de passer la nuit au manoir d’Excel.

☆☆☆

Partie 8

Au moins en partie parce que c’était une ville côtière, nous avions eu un repas qui avait fait largement usage de fruits de mer. Après ça, Juna, Excel, Castor et moi-même avions bavardé en buvant du thé dans le salon.

Au milieu de cette atmosphère détendue, Excel posa soudainement sa tasse de thé et demanda. « Maintenant que j’y pense, Sire, vous n’avez aucun plan après cela, n’est-ce pas ? »

C’était si soudain, Juna pencha la tête sur le côté et la regarda d’un air interrogateur. « Grand-mère ? »

J’étais aussi perplexe. Que pourrait-elle vouloir, tout d’un coup ?

« Tout à fait..., » répondis-je. « Quand je serai de retour au château, je suis sûr qu’il y aura du travail pour moi, mais je n’ai rien apporté. »

« Je vois. Vous avez alors du temps après ça ? » Au moment où elle avait dit cela, il y avait une lueur inquiétante dans les yeux d’Excel.

J’avais frémi, sentant une sueur froide couler le long de ma colonne vertébrale. J’avais la chair de poule, mon instinct me prévenait d’un danger imminent. Pourquoi ce danger ? J’avais presque sauté hors du canapé malgré moi, quand...

*Boom !*

« Juna ?! » m’écriai-je.

Juna, qui était assise à côté de moi, était tombée sur le côté. Elle était affalée sur l’accoudoir du canapé, déjà endormie.

Même endormie, elle est vraiment charmante... Attends, je n’ai pas eu le temps de penser ça ! J’avais regardé Excel, qui souriait, avec une petite bouteille à la main.

« Pas besoin de s’inquiéter. Je lui ai fait faire une petite sieste, » déclara Excel.

« Une drogue pour l’endormir !? Avez-vous drogué votre propre petite-fille ? » demandai-je.

« Effectivement, car après tout, il semblait qu’elle se mettrait en travers de mon chemin si elle était réveillée, » Excel posa une main sur sa propre joue et laissa échapper un soupir.

Non, non, non, non ! Elle me sort ça avec une apparence qui semblait indiquer « Oh, mon dieu, elle est tellement difficile à gérer ». Mais ce qu’elle venait de faire à Juna était plutôt désagréable !

« Je ne pouvais pas faire autrement, » répondit Excel. « J’ai reçu une demande du chambellan pour vous donner quelques leçons. »

« De la part de Marx !? Vous ne voulez quand même pas parler de..., » commençai-je.

« Exact ! C’est ce que vous pourriez appeler de “l’éducation sexuelle”, » répondit-elle avec le sourire. « En tant que femme plus âgée, il voulait que je vous apprenne des choses, Sire. »

« Vous êtes plus que juste un peu plus “vieille” ! » m’exclamai-je.

« Oh, mon Dieu ! Comme c’est rude ce que vous dites ! Mon corps est encore plein de jeunesse, vous savez, » répondit Excel.

« Cependant, pas votre cœur ! » avais-je crié.

Excel se leva de son siège, se rapprochant lentement de moi. « Créer un héritier est une affaire sérieuse pour le pays. Surtout compte tenu de la pénurie de membres de la famille royale. Même si vos fiançailles sont essentiellement déjà considérées comme un mariage, et même si ceux qui vous entourent vous encouragent à vous dépêcher et à produire un héritier, vous n’avez encore rien fait avec la princesse, ou Juna, ou Aisha. Il n’est pas étonnant que le chambellan soit si inquiet. »

« N-Non... J’espérais attendre jusqu’à ce que je sois un peu plus prêt... vous savez, » dis-je.

« Cela nous fait nous inquiéter, » déclara Excel. « Cela pourrait être pardonné comme une imprudence juvénile maintenant, mais une fois que vous êtes formellement homme et femme, si vous êtes maladroit et inepte quand vous vous mettez à faire la “chose”, alors cela pourrait avoir un effet sur votre relation. Ce genre de discorde dans un couple royal peut mener à de futures querelles au sein de la maison. »

Excel s’était assise à l’arrière du canapé, enroulant son bras autour de mon cou. Qu’est-ce que c’était ? J’étais comme un cerf pris dans les phares, incapable de bouger !

« Voilà pourquoi le chambellan a demandé à une femme expérimentée comme moi de vous donner une leçon. Maintenant, Sire, passons à la chambre à coucher. Jusqu’à l’aube, je vais vous donner des leçons complètes sur la façon de gérer une femme. Tout d’abord, commençons par quelques lectures. »

Lectures ?! J’allais suivre des cours de santé et d’éducation physique à mon âge ? J’étais déjà diplômé du lycée. Attendez, je suppose qu’ils n’étaient pas allés dans beaucoup de détails dans les cours de santé et d’éducation physique.

« Attendez ! N’avez-vous pas dit “Pour commencer”, n’est-ce pas ? » criai-je.

« Hehe ! Dans n’importe quel domaine d’étude, mieux vaut apprendre par l’expérience, n’est-ce pas ? » déclara-t-elle. « Si vous voulez, ça ne me dérangerait pas de garder ce secret vis-à-vis de Juna et des autres, vous savez ? Nous pouvons considérer cela comme une infidélité d’une nuit, et je vais vous donner une formation pratique. »

Je ne le veux pas, d’accord !? criai-je dans ma tête.

Excel sourit, mettant ses mains sur mes épaules et se penchant pour regarder mon visage. Oui, elle s’amusait vraiment à voir ma réaction.

Je m’étais tourné vers Castor, qui était assis là à boire du thé comme si rien ne se passait, afin d’obtenir son aide. « Castor ! Vous m’avez reconnu comme votre seigneur, n’est-ce pas ? Votre seigneur est dans une situation difficile ! Aidez-moi, voulez-vous bien ! »

« ... En effet, je vous ai juré de ma loyauté, Monseigneur, » Castor posa son thé et déclara avec un air trop sérieux présent sur son visage. « Cependant, je ne voudrais rien de plus que de voir le seigneur envers qui je me suis dévoué pouvoir laisser derrière lui des descendants qui prospéreront. Je ne peux pas le faire à la manière de la Duchesse Excel. Je ne peux que retenir mes larmes alors que je dois ignorer la demande d’aide de mon seigneur. »

« Vous dites cela, mais vous ne voulez pas vous laisser prendre à ça ! » criai-je.

Il avait joliment détourné ses yeux.

J’ai frappé dans le mile, n’est-ce pas ?

« Maintenant, Sire, allons-nous commencer ? » Excel me prit fermement la nuque, puis commença à me traîner vers la porte du salon.

Je me préparais à courir, mais je ne pouvais même pas offrir la moindre résistance. Même en tenant compte de ma propre faiblesse, sa force était incroyable. Où ce corps mince avait-il ce genre de force ?

« Non, attends, s’il vous plaît, Excel, allez, » suppliai-je.

« Oui, oui. Vous pouvez juste laisser tout à cette grande fille ici. Je vais vous apprendre à être vraiment bien, » déclara Excel.

« Non je veux dire... Bon, d’accord. Je vais suivre vos leçons ! Mais cela ne sera qu’une seule fois. Mais rien de pratique dans ce cas, d’accord ? » avais-je crié.

« ... Mon Dieu, je suppose qu’on ne peut pas y faire grand-chose. Mais si vous voulez poursuivre physiquement avec moi, alors dites-le, d’accord ? » demanda Excel.

« Comme si je le ferais ! » m’exclamai-je.

À la fin, j’avais été soumis à de longues conférences de la part d’Excel.

Devoir suivre des cours de santé et d’éducation physique avec Excel, qui ressemblait tellement à Juna, était si embarrassant que je pensais pouvoir mourir.

☆☆☆

Entracte 2 : Exploration sur un certain domaine de recherche

L’institut de recherche était présent dans les anciens bidonvilles de Parnam, la capitale royale du Royaume de Friedonia.

Le centre de formation de Ginger avait maintenant beaucoup de sujets qui pouvaient être étudiés. Il avait été ouvert avec le parrainage du roi Souma comme un moyen de sécuriser du personnel talentueux et de faire en sorte que l’esclavage devienne une chose qui existait que de noms.

Après que plus de terrains aient été donnés à l’installation, il avait fini par être appelé l’École Professionnel Ginger. Tout en conservant l’école primaire, ils avaient également créé des écoles dédiées à divers sujets spécialisés. Si un domaine d’étude obtenait des résultats ici, il y aurait des écoles qui lui seraient consacrées dans d’autres villes.

Il y avait déjà un certain nombre de domaines d’étude qui étaient devenus indépendants, et des écoles spécialisées étaient construites pour eux dans d’autres villes, mais les écoles d’agriculture et de médecine étaient toujours là. C’était parce que les enseignants appropriés étaient présents : le ministre de l’Agriculture et des Forêts, Poncho Panacotta, ainsi que des médecins comme Hilde Norg et Brad Joker. Cela avait également été fait ainsi, car Souma savait qu’historiquement, la production de nourriture et la connaissance de la médecine étaient directement liées au maintien et à la croissance de la population, et donc, il accordait une grande importance à ces domaines.

Maintenant, il y avait deux paires homme-femme face à face sur le seuil de la porte principale de l’École Professionnel Ginger. La première paire était composée d’un homme rond qui avait presque trente ans et d’une beauté intellectuelle qui était élégante dans tout, y compris son apparence. L’autre paire était composée d’un jeune homme dont le visage était si doux qu’il pouvait être confondu avec une fille, et d’une belle fille raton laveur qui avait un regard inflexible dans ses yeux qui laissaient une impression durable. La chose étrange était, la femme dans chacune de ces paires portait un uniforme de femme de chambre classique avec une longue jupe.

Les deux personnes qui étaient sur le point d’entrer dans la cour de l’école étaient le ministre des Forêts et de l’Agriculture Poncho Panacotta, et Serina, la femme de chambre en chef du Château de Parnam qui était également l’assistante personnelle de la princesse Liscia.

Les deux qui les accueillaient au seuil étaient Ginger Camille, le directeur de l’École Professionnelle Ginger, et Sandria, qui lui servait de secrétaire et de servante.

Poncho et Ginger avaient souri et ils s’étaient serré la main.

« Bienvenue, et merci d’être venu, Sire Poncho, » déclara Ginger.

« S-Sire Ginger, ça fait du bien de voir que vous êtes en bonne santé, » répondit Poncho.

« Hm... Il n’y a pas besoin d’être aussi formel, vous savez ? Vous êtes plus âgé que moi et également un ministre, » déclara Ginger.

Poncho bégaya, « C-C’est une habitude que j’ai. Je n’arrive tout simplement pas à m’en défaire. »

« Il est un homme timide, vous voyez. S’il vous plaît, n’y prêtez pas attention, » Serina intervint alors que Poncho essayait maladroitement de s’expliquer. « Honnêtement... Considérant qu’il a sauvé tant d’habitants de ce pays avec ses connaissances, j’aurais aimé qu’il ait acquis au moins un peu plus de confiance en soi. »

« Hm, et vous êtes ? » demanda Ginger.

« Pardonnez le retard quant à ma présentation. Je suis Serina, la femme de chambre en chef du château royal, » dit-elle avant de faire une élégante révérence.

« M-Merci beaucoup pour ça. Je suis Ginger, le directeur de cette école, » répondit Ginger.

Quand Serina baissa la tête, Ginger paniqua.

Voyant sa réaction, Serina se mit alors à dire. « Maintenant, Seigneur Ginger, vous n’avez pas besoin d’être aussi formel quand vous vous adressez à une simple servante comme moi. »

« Ce-Ce n’est pas..., » balbutia Ginger.

« Vous voyez, mon maître a un faible pour les dames attrayantes plus âgées que lui, » lâcha Sandria.

Ginger était stupéfait par ce qu'il venait d'entendre. « San !? Que dis-tu si soudainement !? »

« Rien qui ne soit pas un fait, je te l’assure. Quand tu es en présence de Madame Hilde, tu es toujours si tendue... Oh, pardonnez-moi, je ne me suis pas encore présentée, » Sandria souleva l’ourlet de sa robe de tablier et fit une révérence. « Enchantée. Je suis la secrétaire, la servante et l’esclave de compagnie du Seigneur Ginger, Sandria. »

« Hé, ce que tu dis là me semble vraiment mauvais ! Je t’ai seulement demandé d’être ma secrétaire, et tu as commencé à faire le travail de ménage par toi-même ! Et aussi, que veux-tu dire par esclave de compagnie !? » Ginger protesta, mais Sandria fit semblant de ne pas l’entendre, saluant profondément Poncho.

« Vous devez être le Seigneur Poncho, » déclara Sandria. « J’entends parler de vous de temps en temps. C’est grâce à vous que mes compagnons ne sont pas morts de faim quand les choses étaient dans une situation catastrophique. Au nom de tout le monde, je voudrais vous remercier. »

« N-Nullement ! Vous n’avez pas besoin de dire ça ! » Poncho avait paniqué quand Sandria lui avait fait un tel salut.

Serina le regarda avec un regard un peu froid. « Sire Poncho. Même si elle est l’une de ces “filles mineures” que vous aimez tellement, s’il vous plaît, ne perdez pas la tête à la suite d’un petit éloge. »

« Je-je voudrais que vous n’alliez pas mettre des étiquettes bizarres sur moi ! » s’exclama Poncho.

« Oh ? Cependant, n’est-ce pas la vérité ? Je connais ces choses, le réalisez-vous ? » Serina souriait, mais ses yeux ne souriaient pas. « Plus tôt, il y avait ce plat que vous avez développé avec Sa Majesté, le “sandwich grillé”. Vous n’avez servi le plat qu’à Mademoiselle Tomoe, n’est-ce pas ? Et cela, sans prendre la peine de m’inviter. »

« Est-ce pour ça que vous avez semblé si contrariée dernièrement !? » s’exclama Poncho.

Si l’on demandait qui était le plus grand glouton du Château de Parnam, ce serait bien sûr Aisha, mais Serina devrait être la deuxième. Mais il y avait une légère différence dans la nature de leur gourmandise.

Contrairement à Aisha, qui mangerait n’importe quoi (en particulier des bonbons), plus il y en avait, mieux c’était... Serina n’avait pas exigé la quantité, mais elle avait développé un goût pour la nourriture de type malbouffe et la cuisine de catégorie B que Souma et Poncho avaient créée.

Souma et Poncho avaient produit ensemble beaucoup de plats différents. Pour être précis, ils recréaient des plats qui avaient existé dans l’ancien monde de Souma. De ces plats, il y avait des choses comme des petits pains de spaghetti et du yakisoba, le genre de choses que vous ne verriez pas dans un restaurant chic, qui avait capturé le cœur de Serina.

La chose était que Serina venait d’une famille distinguée qui avait produit beaucoup de femmes de chambres et majordomes qui avaient continué à servir la famille royale. Pour cette raison, ils avaient travaillé pour lui inculquer des goûts cultivés dès son plus jeune âge, pour s’assurer qu’elle serait présentable et ne s’embarrasserait pas devant les membres de la royauté. Ils avaient prêté une attention particulière à son régime alimentaire, et elle avait toujours été censée manger de la bonne nourriture, et d’utiliser l’étiquette appropriée pour ce faire. Bien sûr, cela signifiait qu’elle n’avait jamais été autorisée à sortir et à acheter de la nourriture dans un étal de rue. Pour Serina, ayant grandie dans une maison comme celle-là, les plats de Souma et Poncho avaient eu un impact sur elle.

Il y a un aliment de base au-dessus d’un autre aliment de base !

Lorsque Serina était entrée en contact avec un petit pain de spaghetti, cette première bouchée avait détruit toutes les notions qu’elle avait sur la nourriture. Comment un plat aussi vulgaire pouvait-il être si délicieux ?

Depuis, Serina avait pris l’habitude de suivre Poncho. C’était parce que si elle était à ses côtés, elle avait souvent été récompensée par de délicieux échantillons. Les plats préparés par Poncho étaient une chose différente des jolies filles qui avaient attiré l’attention de Serina jusqu’à maintenant. Ce qui faisait que quand elle était incapable de les essayer, elle ressentait de la rancune.

Sentant son mécontentement, Poncho avait essayé à la hâte de s’expliquer. « C-C’était encore juste un plat expérimental, donc il n’y en avait pas assez... »

« Sachant que vous n’êtes pas habitué à sortir devant les personnes, sous les ordres de Sa Majesté et de la princesse, j’ai travaillé avec diligence et sincérité afin de vous aider, » déclara Serina froidement. « Pourtant, vous ne m’avez pas permis de tester ce plat. Serait-ce parce que je suis déjà une femme adulte ? »

« Quand nous reviendrons ! Quand nous reviendrons, je promets que j’en ferai un pour vous ! » Poncho déclara cela précipitamment.

L’expression un peu triste avait disparu du visage de Serina.

« C’est une promesse, » répondit-elle, affichant un air comme si tout allait bien.

Tout cela avait apparemment été une petite comédie pour le faire accepter. Les épaules de Poncho s'affaissèrent en voyant ça.

Ginger ne savait pas comment réagir en regardant cet échange, mais Sandria hochait la tête.

« Je peux voir que votre relation a beaucoup en commun avec la nôtre, » déclara Sandria

« Oh ? Mais mon maître est la princesse Liscia, » avait alors déclaré Serina.

« Je ne le pensais pas de cette façon..., » répondit Sandria

Quand Serina inclina la tête sur le côté, ne sachant pas trop quoi dire, Sandria avait souri. Cet échange avait laissé des points d’interrogation flottant sur la tête des deux hommes.

Avec les formalités achevées, Ginger emmena Sandria, Poncho et Serina à l’extérieur de l’École Professionnelle Ginger. Il y avait un bâtiment pour étudier les techniques agricoles dans l’école, et ils se concentraient principalement sur l’étude des cultures, du compost et de l’élevage sélectif. Cependant, il n’y avait pas de champs sur les terrains de l’école afin de démontrer leurs résultats. Les anciens bidonvilles étaient près des murs de la ville, de sorte que les champs avaient été plantés sur le côté opposé. Le bâtiment de recherche et les champs étaient séparés par le mur de la ville, mais en termes de distance, ils étaient proches, et il était facile de passer de l’un à l’autre.

Une fois qu’ils eurent franchi la porte, Ginger avait conduit Poncho et compagnie aux champs appartenant à son école professionnelle. Après avoir fini de saluer les gardes qui surveillaient les champs, les quatre individus étaient arrivés devant deux champs particuliers. Aucun des champs n’avait rien de planté dedans, mais l’un ressemblait à un sol noir ordinaire, tandis que l’autre était sec et craquelé.

Avec ces champs, Ginger avait annoncé. « Vous êtes venu ici aujourd’hui en ce qui concerne cette recherche, n’est-ce pas, Sire Poncho ? »

« Tout à fait, » répondit Poncho en hochant la tête. « Après tout, Sa Majesté et moi-même avons de grands espoirs quant à ce domaine de recherche. »

Ginger secoua la tête en s’excusant. « ... Laissez-moi vous le dire à l’avance. Nous avons été incapables d’atteindre le genre de résultats que vous espériez. »

Le domaine de recherche pour lequel Souma et Poncho avaient de grands espoirs était lié à l’une des « expériences ratées » de la Surscientifique, Genia Maxwell.

À l’époque où l’ancien roi avait gouverné le pays, Genia avait développé des pointes de flèches avec des graines à l’intérieur avec l’espoir que les sites des batailles seraient couverts de verdure. Avec l’effet de la magie de lumière dont les flèches avaient été imprégnées, les graines avaient grandi à une vitesse alarmante, et ce fut un échec massif qui avait fait que la moitié de son bâtiment de recherche avait été englouti par les plantes. Le résultat avait été que Genia avait été transférée dans l’Armée Interdite, et sa recherche avait été suspendue.

Cependant, après que le trône ait changé de mains, Souma avait vu une utilisation pratique pour ses recherches et avait ordonné à Genia de les reprendre. Il n’était pas tellement intéressé par l’idée de la pointe de flèche, mais avec des plantes qui poussaient si vite qu’elles pouvaient engloutir un bâtiment, il pouvait faire fleurir le désert, et il avait espéré que cela mènerait à une augmentation du taux de production alimentaire. Cependant, Genia le génie avait déjà perdu tout intérêt pour le sujet, alors Souma avait fini par ordonner à l’École de Technologie Agricole de l’École Professionnelle de Ginger de le faire à sa place.

Mais... Ginger avait expliqué qu’ils n’avaient pas été en mesure de produire des résultats.

« Nous avons certainement réussi à faire des plantes à croissance rapide, » expliqua Ginger. « Ces plantes avaient deux qualités particulières : la croissance et la prolifération. Nous étions en mesure d’éliminer seulement la prolifération, ce qui signifiait que la zone ne serait plus engloutie sous la verdure. »

« Étiez-vous en mesure de les contrôler ? Alors n’est-ce pas un succès ? » demanda Poncho, apparemment mystifié : mais Ginger avait secoué sa tête avec un sourire ironique.

« Nous menions cette recherche dans l’espoir d’augmenter la production alimentaire et de faire fleurir des déserts, mais..., » répondit Ginger. « À partir des résultats de notre recherche, nous avons appris que cela ne sera d’aucune aide avec l’une ou l’autre de ces choses. Le sort de Genia accélère seulement la croissance des plantes. Sire Poncho, savez-vous ce qu’il faut pour que les plantes poussent ? »

Poncho avait réfléchi un moment, puis il avait répondu : « De la terre fertile et de l’eau... ainsi que la lumière du soleil. »

Ginger hocha la tête. « Tout à fait. Parmi ceux-ci, le soleil n’est pas un problème. Avec un peu de travail, la question de l’eau peut aussi être gérée assez bien. Le problème était un sol fertile. Bien que nous ayons accéléré la croissance des plantes, la quantité d’eau et de nutriments dont ils ont besoin en provenance du sol n’a pas changé. Madame Genia devait le savoir aussi parce que son sort contenait une fonction pour aspirer l’eau et les nutriments hors du sol. »

Après avoir dit ça, Ginger avait désigné le champ séché et fissuré. « Voilà à quoi ressemble le champ après avoir récolté notre blé à croissance rapide. »

« ... C’est presque comme un désert de sable, » répondit Poncho.

« Peu importe combien nous pouvons accélérer la croissance des plantes, fertiliser le sol prend beaucoup de temps, » déclara Ginger. « En conséquence, les plantes sucent tous les nutriments et l’eau du sol, la laissant sécher et la fissurant ainsi. Rien ne poussera dans un sol qui a fini comme ça. »

« N’y a-t-il aucun moyen de fournir au sol un apport régulier en nutriments  ? » demanda Poncho.

« J’en doute, » répondit Ginger. « L’eau, peut-être. Mais fournir de l’engrais en continu à un rythme qui correspond à leur croissance n’est tout simplement pas réaliste. Je veux dire par là que nous avons de toute façon un approvisionnement limité en engrais. Si nous l’épuisons pour augmenter la vitesse de croissance, nous ne verrons peut-être aucune croissance de la productivité. »

« Eh bien... ce n’est vraiment pas bon, » déclara Poncho.

Si les plantes qui poussaient étaient laissées afin qu’elles pourrissent, elles restitueraient leurs nutriments au sol, mais cela ne pourrait pas le faire avec des cultures qui devaient être mangées. Après tout, ils ne pouvaient pas obliger les personnes à renvoyer tous les déchets de ce qu’ils avaient mangé dans le champ.

« C’est pourquoi nous avons déterminé que c’était une utilisation inappropriée pour la culture de la nourriture, » déclara Ginger. « Maintenant, pour faire fleurir le désert, il n’y a pas d’eau pour commencer, donc c’est impossible. Même si nous devions installer des aqueducs, la vitesse à laquelle les plantes poussent présenterait un autre goulot d’étranglement. Car voyez-vous, elles sont aussi rapide quand il s’agit de pourrir. »

« Donc, nous ne pouvons toujours pas obtenir une utilisation à ce procédé, » Poncho affaissa ses épaules. En raison des grands espoirs qu’il avait eus pour cette recherche, il ne pouvait s’empêcher d’être déçu qu’il n’y ait eu aucune utilisation possible.

Mais Ginger secoua à nouveau la tête. « Non. Ce n’est pas comme si nous n’avions absolument rien à montrer pour tout le travail effectué. Regardez le champ à côté. »

« ... Cependant, je ne vois rien d’autre que de la terre dedans, » déclara Poncho.

« Tout à fait. La seule chose ici est une terre ordinaire. Nous avons fait de la terre ordinaire. » Ginger se pencha et ramassa une partie de la terre molle dans ses mains. « Cette terre a été apportée à partir d’un donjon habité par de nombreux monstres de type morts-vivants. Naturellement, quand nous l’avons amené ici, elle était contaminée par les miasmes que les monstres morts-vivants libèrent. »

« A-Avez-vous dit miasmes ? » Poncho avait malgré lui crié alors que sa voix était instable.

Les monstres morts-vivants existants dans ce monde comme les dragons-crânes et les zombies avaient le pouvoir d’émettre un miasme qui était nocif pour les créatures vivantes. Les miasmes allaient ainsi causer la propagation de maladie et elles provoquaient le pourrissement de toute chose, ce qui empêchait les créatures vivantes de vivre dans cette zone. Qui plus est, ce miasme entrerait dans le sol et resterait là longtemps. À cause de cela, des terres où un dragon-crâne s’était déchaîné ou là où une horde de zombies était apparue deviendraient des terres improductives où les récoltes ne se développeraient pas pendant longtemps.

Cependant, Ginger avait ramassé une poignée de ce sol, qui aurait dû être dangereux, sans aucune hésitation.

Poncho regarda attentivement ce sol. « Est-ce que cette terre est sans danger ? »

« Tout à fait. Le miasme a été totalement détruit maintenant, » répondit Ginger.

« Comment avez-vous fait ça ? » demanda Poncho.

« Ceci est une utilisation fonctionnelle de ces plantes à croissance rapide dont nous parlions plus tôt, » répondit Ginger. « Il y a des fleurs qui fleurissent seulement dans les donjons ayant beaucoup de monstres morts-vivants. »

Après avoir dit cela, Ginger avait demandé à Sandria d’aller chercher une seule fleur. Cette fleur était rouge pourpre avec des taches vert-noir, des couleurs qui criaient que c’était toxique. Ce n’était pas le genre de fleur que vous voudriez recevoir lors d’une célébration, même par accident.

« Les aventuriers qui vont dans les donjons appellent cela des fleurs à miasmes, » expliqua Ginger. « Ils disent que si ces fleurs poussent quelque part, c’est la preuve que des monstres morts-vivants sont actifs là-bas. C’est pourquoi, quand ils trouvent ces fleurs dans un donjon, ils savent qu’il faut prendre des précautions contre les miasmes. »

« Hm, donc il y a des fleurs comme ça, » dit Poncho. « Je ne le savais pas. »

Poncho savait beaucoup de choses sur les plantes comestibles. Il en savait aussi beaucoup sur les plantes semblables à celles comestibles, mais qui n’étaient pas comestibles. C’était parce que la connaissance de Poncho était enracinée dans son appétit.

C’est pourquoi, quand il s’agissait de plantes comme celle-ci, qui étaient et qui paraissaient manifestement immangeable, cela ne l’intéressait pas et il n’était pas si bien informé à leur sujet.

Ginger avait ri. « Ces fleurs à miasmes, comme leur nom pourrait vous le suggérer, sont nourries par les miasmes. C’est pourquoi elles poussent en grappes dans les donjons où il y a des monstres morts-vivants. Si nous utilisons le sort de Genia pour accélérer la croissance des plantes sur ces fleurs à miasmes et que nous les plantons dans un sol contaminé... »

« Oh ?! C’est donc ça ! Elles sucent rapidement tous les miasmes du sol ! » Poncho déclara ça en claquant ses mains ensemble.

Si le sort d’accélération de la croissance était utilisé sur des plantes régulières, elles allaient rapidement aspirer tous les nutriments hors du sol. Cependant, les fleurs à miasmes allaient seulement aspirer les miasmes.

Ginger acquiesça. « Il suffit donc de les récolter quand ils finissent de pousser et de les jeter dans un incinérateur. Elles ont déjà épuisé les miasmes lors de leur croissance, alors quand nous les brûlons, tout ce qui reste est de la cendre. Si nous faisons deux fois cette opération, cela revient à transformer la zone en ce genre de sol ordinaire. »

« Il-Il s’agit là d’une découverte incroyable ! Avec ça, nous pouvons réduire l’effet que les monstres morts-vivants ont sur nos champs et récoltes ! » Poncho avait réagi avec enthousiasme.

Non seulement la recherche pour laquelle il avait eu de si grands espoirs n’était pas vaine, mais il y avait même une application utile pour cela ! Puis une pensée était venue à Poncho.

À bien y penser, il... Quand il m’a recruté, Sa Majesté a dit quelque chose. Que « nous déciderons si quelque chose est utile ou non. » Il a peut-être voulu dire qu’il n’y a pas beaucoup de choses dans ce monde qui sont complètement inutiles... Comme moi même, une personne dont le seul talent est de manger... a été en mesure d’aider un peu ce pays...

Poncho avait maintenant été capable de se sentir un peu plus confiant en lui-même.

Tandis que Poncho et Ginger entretenaient une conversation animée comme celle-là, Serina et Sandria regardaient ça, exaspérées, à une courte distance d’eux. Les deux hommes n’avaient même pas regardé dans leur direction, s’amusant à échanger leurs opinions sur la recherche. Les deux servantes n’avaient aucun doute qu’elles avaient cessé d’exister dans les esprits des hommes.

En regardant son maître, Sandria avait demandé. « ... Pensez-vous que tous les messieurs sont comme ça ? »

« Vous pourriez avoir raison à ce sujet, » répondit Serina. « J’ai souvent vu la princesse regarder Sa Majesté d’une manière anxieuse comme nous le faisons là. Je me sens comme quand Sa Majesté s’applique au travail du gouvernement, elle doit trouver à la fois cela rassurant et frustrant à le regarder agir ainsi. »

« Comment ça va pour vous, Serina ? » demanda Sandria.

« Moi ? » demanda Serina.

« Vous sentez-vous anxieuse et impatiente en ce moment ? » demanda Sandria.

« Hm ? Ma maîtresse est la princesse, » déclara Serina sans sourciller. « C’est vrai que je suis proche de Sire Poncho, mais je ne me sentirais jamais anxieuse et impatiente parce que je le vois parler à quelqu’un. »

Sandria y réfléchit un moment puis demanda. « ... Alors, comment vous sentiriez-vous si le Seigneur Ginger était une femme ? Si c’était une femme avec laquelle Seigneur Poncho s’amusait tellement, ne seriez-vous pas du tout inquiète à ce sujet ? »

Après avoir demandé cela, elle regarda fixement Serina.

En réponse à la question, Serina regarda Poncho et Ginger. Et si, en ce moment, Poncho parlait à une femme à la place... ?

Ayant réfléchi à la question pendant un moment, Serina avait finalement ouvert la bouche pour répondre. « Peu importe, à qui il parlait, je ne pense pas que je penserais quoi que ce soit du genre. »

« ... Êtes-vous sûre ? » demanda Sandria.

Serina avait alors répondu. « Oui... Cependant, si Sire Poncho devait laisser cette personne faire tous ses tests de goût... eh bien... Je ne voudrais pas ça. Même si c’était quelqu’un comme un membre de sa famille, ou sa femme, une personne pour qui s’est parfaitement naturelle pour lui de faire de la cuisine avec... Je pourrais encore être contrariée par cela. Maintenant, c’est étrange. Je me demande bien pourquoi je me sentirais comme ça ? »

À en juger par son expression, il semblait même que Serina ne comprenait pas ses propres sentiments. Sandria était un peu surprise, mais elle n’avait plus rien demandé.

Même Serina elle-même n’était pas sûre que ses paroles venaient tout juste de sortir en raison de sa gourmandise. Elle plaça sa main sur sa poitrine, remplie d’émotions refoulées.

Quand je serai de retour au château, il faudra qu’il me fasse le sandwich grillé qu’il a promis. Cela aidera à dissiper ce sentiment brumeux que j’ai en ce moment. Ainsi étaient les pensées de Serina.

☆☆☆

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Laisser un commentaire