Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 4 – Chapitre 2 – Partie 3

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Chapitre 2 : Une histoire concernant l’utilisation de crevettes comme appât pour attraper une dorade, mais au lieu attrape un requin

Partie 3

Maria m’avait fait un regard qui semblait exiger des réponses. « Et donc... voilà comment vous êtes venu a réoccuper Van. »

« Oui, » j’avais hoché la tête. « Car après tout, c’était une demande du peuple de Van. »

Mais notez bien que j’avais utilisé Kagetora et ses Chats Noirs pour inciter le soulèvement à Van. Ils étaient restés cachés près de Van, tout en restant en contact avec des hommes d’influence de la ville alors qu’ils regardaient comment les choses se développaient, attendant le meilleur moment pour réoccuper Van. La raison pour laquelle la réoccupation s’était produite si rapidement une fois que les messagers étaient venus livrer leur serment d’allégeance était que ces forces avaient déjà été déployées près de la frontière.

« La Déclaration de l’Humanité interdit toute modification des frontières des pays provoquée par l’usage de la force, » déclara Maria. « Les habitants de Van se sont soulevés et ils ont occupé par la force la ville. Si les frontières d’Amidonia sont modifiées par ça, alors cela violera la Déclaration de l’Humanité. Si tel est le cas, en tant que chef du traité, l’Empire devra à nouveau arbitrer la situation entre les deux nations. Je suis sûre que nous devrons punir durement le royaume. »

« Pouvez-vous vraiment faire ça ? » demandai-je.

Maria était tombée totalement silencieuse.

« La Déclaration de l’Humanité reconnaît également le droit à l’autodétermination pour tous les peuples, » avais-je dit. « Si le peuple de Van veut appartenir à Elfrieden au lieu d’Amidonia, l’Empire, en tant que signataire principal de la Déclaration de l’Humanité, ne doit-il pas accepter cela et le soutenir ? »

Maria devait déjà savoir cela. C’était pourquoi elle était incapable de dire quoi que ce soit.

J’avais légèrement soupiré, puis j’avais clairement déclaré cette vérité à Maria : « C’est pourquoi le royaume n’a pas signé la Déclaration de l’Humanité. »

Les trois principaux articles de la Déclaration de l’Humanité étaient :

Premièrement, l’acquisition de territoire par la force entre les nations de l’humanité sera jugée inadmissible.

Deuxièmement, le droit de tous les peuples à l’égalité et à l’autodétermination devrait être respecté.

Troisièmement, les pays qui étaient éloignés du Domaine du Seigneur-Démon fourniront un soutien aux nations qui étaient adjacentes à lui.

Il s’agissait idéologiquement d’une chose merveilleuse. Cependant, il y avait une contradiction dans ces trois articles que l’Empire n’avait pas remarqués.

Il est vrai que si ces trois articles étaient sévèrement appliqués, cela empêcherait les conflits externes. Cependant, ce texte rendrait les problèmes internes irrécupérables.

Pour utiliser ce cas avec Van comme exemple, si le droit du peuple à l’autodétermination était accepté, les signataires de la Déclaration de l’Humanité devraient accepter ce que les habitants de Van avaient fait.

Cependant, si cela signifiait que les frontières d’Amidonia changeraient, ils ne pourraient pas non plus l’accepter. En outre, la logique selon laquelle, si Van devenait indépendante du reste de la Principauté, elle ne serait plus une signataire de la Déclaration de l’Humanité ne tenait pas. Si Amidonia supprimait les habitants de Van qui voulaient l’indépendance, ils seraient censurés pour ne pas avoir respecté le droit des peuples à l’autodétermination.

En d’autres termes, les signataires de la Déclaration de l’Humanité seraient forcés à l’état d’inaction.

Certains d’entre vous se demandent peut-être comment l’Empire aurait pu ne pas remarquer ça. Cependant, c’était le genre de chose qui ne venait à l’esprit de personne jusqu’à ce que cela arrive. Après tout, les peuples de la Terre du 20e siècle ne l’avaient pas remarqué, eux aussi avant que cela nous arrive en plein visage.

« Avez-vous entendu l’histoire que j’ai racontée à Jeanne ? » demandai-je.

« ... Oui, » répondit Maria. « C’était une histoire de personnes qui avaient peur de se retrouver pris dans un combat entre deux dieux établissant des règles pour éviter une guerre, n’est-ce pas ? »

Dans l’histoire que j’avais racontée, il y avait deux dieux : le dieu de l’Orient, qui disait : « Le monde devrait être égal », et le dieu de l’Occident, qui disait : « Le monde devrait être libre ». C’était une époque où les croyants de ces deux dieux se regardaient à couteaux tirés. Les pays qui étaient proches de la frontière entre ces deux dieux avaient travaillé avec les pays de l’est et de l’ouest pour établir des règles afin d’éviter d’être pris dans une guerre entre eux.

L’un d’eux avait dit. « Ne laissons pas les frontières être modifiées par la force militaire. »

Un autre avait dit. « Laissons les habitants de chaque pays prendre des décisions pour eux-mêmes. »

Un autre avait dit. « Organisons des échanges culturels entre l’Orient et l’Occident et essayons de nous entendre. »

« Je l’ai entendu de Jeanne, » déclara Maria. « C’est vraiment similaire à la Déclaration de l’Humanité, n’est-ce pas ? Je veux savoir comment cette histoire se termine. Qu’est-il arrivé au monde après cela ? »

« Il y avait des problèmes, mais cela a été raisonnablement contrôlé pendant un certain temps, » dis-je. « Finalement, le Dieu de l’Occident s’est brisé, et parce que l’équilibre du pouvoir s’est effondré, l’état de tension a disparu, évitant la guerre totale entre les deux camps. »

« Mais... n’était-ce pas une bonne chose ? » demanda Maria.

« Oui, cela l’était, du moins à ce moment-là, » dis-je. « Cependant, plus tard, dans un pays multiethnique, un certain peuple a commencé un soulèvement armé pour obtenir son indépendance. Si leur indépendance n’était pas reconnue, cela irait à l’encontre du principe de l’autodétermination. Cependant, si leur indépendance était reconnue, cela signifierait accepter un changement de frontières provoqué par la force militaire. Cette contradiction a immobilisé les pays qui avaient élaboré ces règles. »

« Comme l’Empire est en ce moment ? » demanda Maria.

J’avais fait un clin d’œil ferme à la question de Maria.

Vous l’avez peut-être déjà réalisé, mais cette histoire était l’histoire de la Terre.

Le Dieu de l’Occident qui avait dit que « le monde devrait être égal » était le socialisme.

Le Dieu de l’Orient qui avait dit que « le monde devrait être libre » était le capitalisme.

Les fidèles de ces deux dieux s’étaient regardés pendant la Guerre Froide.

Les pays qui avaient engagé des pourparlers pour éviter une guerre éclatée étaient les membres de la Commission sur la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) en 1975, plus tard l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE). Les règles qu’ils avaient décidées étaient ce qu’on appelait les Accords d’Helsinki.

La raison pour laquelle j’avais pu constater immédiatement la contradiction de la Déclaration de l’Humanité était que je connaissais les Accords d’Helsinki qui était similaire. Car après tout, j’avais étudié l’histoire moderne pour mes examens d’entrée à l’université.

C’est pourquoi, alors que je savais que les Accords d’Helsinki avaient empêché avec efficacité le déclenchement d’une guerre totale entre l’Est et l’Ouest pendant la guerre froide, ils avaient empêché quiconque de bouger pendant le conflit interethnique entre les Serbes et les Croates en Yougoslavie.

« Est-ce la faille que vous avez dit être présente dans la Déclaration de l’Humanité ? » demanda Maria avec un ton empli de déception.

« Exact, », dis-je. « C’est un piège mortel pour un État multiracial comme le nôtre. Voilà pourquoi le royaume ne peut pas signer la Déclaration de l’Humanité. »

Cela pouvait être cruel à dire, mais si nous avions été un pays comme Amidonia, avec un sous-ensemble de races plus puissant que les autres, cela n’aurait pas été un gros problème. Tant qu’une race était dans une position basse socialement, ou que sa population était faible, elle ne pourrait pas obtenir un mouvement d’autonomie à l’intérieur du pays. Mais dans un pays comme le nôtre où de nombreuses races travaillaient ensemble, c’était dangereux.

Ce n’était pas un problème quand le pays était bien géré, mais si les choses allaient mal, les habitants commençaient à penser à la séparation et à l’indépendance. Même si les choses se passaient bien aujourd’hui, cela pourrait ne pas être ainsi demain. Comme l’avait dit Machiavel, il fallait se préparer aux vicissitudes de la fortune.

« Ça fait mal d’entendre ça, » déclara Maria. « Notre empire est après tout aussi un état multiracial. »

Je pensais que c’était bien le cas. L’Empire avait le vent dans le dos en ce moment, donc pour le moment, cela irait bien.

Dans la situation actuelle, avec le Domaine du Seigneur Démon qui envahissait lentement le nord, il n’y avait pas de lieu plus sûr que le plus fort de tous les peuples de l’humanité. Aucune race dans l’Empire ne voudrait changer la nation à laquelle ils appartenaient.

Cependant, si le pays était mal géré, ou si la menace du Domaine du Seigneur Démon devait disparaître, que deviendrait l’Empire qui avait défendu la Déclaration de l’Humanité ?

« Madame Maria..., » commençai-je.

« Je sais ce que vous voulez dire. Cependant, je ne peux pas baisser le drapeau maintenant. » Maria sourit avec une forte volonté présente dans ses yeux. « Aussi épineux que soit le chemin, je veux que l’Empire soit une lumière d’espoir pour tous les peuples qui vivent aujourd’hui. Il est clair comme le jour que l’humanité a besoin de s’unir pour faire face au Domaine du Seigneur Démon. Même si c’est seulement pour un temps, l’Empire lèvera le drapeau pour unir les cœurs des personnes. »

« ... Je sens que je peux voir pourquoi ils vous appellent une sainte, » dis-je enfin. J’avais trouvé ses idéaux naïfs, mais elle avait parlé d’une manière qui avait attiré les personnes autour d’elle.

Bien qu’elle puisse avoir une collision frontale avec la réalité un jour, elle tenait toujours ses idéaux, acceptant pleinement ça. C’était dur de la regarder, mais je voulais quand même le faire. C’était le genre de charme qu’elle avait.

Je suis sûr que Jeanne n’en a pas fini avec ses soucis..., pensai-je en me rappelant de la jeune sœur et le général qui avait pris une vision plus réaliste des choses. Si Hakuya avait pu lire dans mes pensées à ce moment-là, il aurait pu dire : « Vous avez beau dire ça », avec une veine pulsant sur sa tempe.

Maria secoua la tête comme pour effacer les pensées de son esprit. « Je comprends ce qui s’est passé concernant votre réoccupation de Van. Je pense, techniquement, c’est arrivé d’une manière qui vous laisse sans faute. Même si vous vous déplaciez dans les coulisses. »

Il semblait que Maria savait que les Chats Noirs avaient été impliqués dans le soulèvement de Van. La raison pour laquelle elle ne me pressait pas ici était probablement parce que sa propre nation s’était livrée à des activités clandestines similaires. Et Amidonia avait également fait ça bien avant nous.

Maria avait soupiré. « Cependant, Souma, je ne comprends pas quelque chose. »

« Vous ne comprenez pas quoi ? » demandai-je.

« Pourquoi le royaume a-t-il absorber tout Amidonia ? » Maria me regarda droit dans les yeux.

... Eh bien ! Évidemment, je m’attendais à ce qu’elle veuille suivre sur ce point. Parce que, en ce moment, Elfrieden avait non seulement Van, mais toutes les terres d’Amidonia sous son règne. Cependant, ce n’était rien que j’avais vraiment souhaité.

« J’ai, bien sûr, l’intention de donner une explication complète, mais permettez-moi de dire une chose d’abord, » dis-je. « Nous n’étions pas la force motrice derrière cet acte. Dans tous les cas, nous ne sommes qu’un participant réticent face à tout ça. »

« ... Qu’est-il arrivé pour que vous disiez ça ? » demanda Maria.

J’avais fait un profond soupir. « À la toute fin, nous avons été dépassés par une petite fille. »

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6 commentaires :

  1. Brandon77316

    Merci pour le chapitre
    Ps:enfin la sœur de julius

  2. Merci pour le chapitre.

  3. kurokagespirit

    Merci pour le chapitre.
    PS:Il voulait une ville il à eu un pays… « Légèrement » extrême.^^

  4. Merci pour le chapitre.

    Hâte de connaitre le fin mot de l’histoire mais j’ai comme l’impression qu’un mariage politique avec une certaine princesse est en train de se préparer

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