Histoire courte en prime : La joyeuse réunion de famille de Liscia
— Vers la fin du 10e mois, 1 546e année, Calendrier Continental — Château Parnam.
Ce jour-là, après avoir gagné la guerre contre Amidonia et traversé sans encombre les négociations d’après-guerre, l’Armée royale d’Elfrieden, dirigée par le roi provisoire Souma, fit son retour triomphal dans la capitale royale, Parnam. Liscia rendait maintenant visite à son père, l’ancien roi Albert, et à sa mère, Elisha, dans leur chambre.
« Père, Mère. Je suis de retour, » déclara-t-elle, en les saluant d’une manière formelle à l’aide d’un salut militaire. Elle était aussi venue là afin de faire son rapport.
Le couple qui était assis sur la terrasse avait accueilli leur fille avec le sourire.
« Ohh, c’est bon de te voir à la maison et en sécurité, » déclara Albert.
« Bienvenue à la maison, Liscia, » ajouta Elisha.
Liscia s’était au début sentie soulagée par leurs sourires, mais ensuite elle avait remarqué que sa petite sœur Tomoe était assise sur les genoux de sa mère, affichant un regard troublé sur son visage.
« Pas encore... » soupira Liscia. « Père, Mère... vous embêtez encore Tomoe ? »
Depuis qu’ils avaient adopté Tomoe, ils l’avaient aimée et l’avaient chouchoutée comme un chat de compagnie (bien que, vu qu’elle était une louve mystique, c’était peut-être plus précis à dire comme une louve de compagnie ?) Liscia pensait que parce qu’elle avait déjà été un garçon manqué à cet âge, et n’avait pas été une fille adorable, ils étaient heureux d’avoir une petite fille qui agissait d’une manière appropriée.
« Tomoe est aussi rentrée aujourd’hui, non ? Faites donc preuve d’un peu de retenue, » se plaignit Liscia.
« Mais cela fait si longtemps que nous n’avons pas pu la voir depuis la dernière fois, » déclara Elisha en caressant la tête de Tomoe.
Albert hocha aussi la tête. « Nous nous sentions très seuls avec nos deux filles bien-aimées parcourant Amidonia. N’est-il pas naturel que nous voulions passer du temps avec elles à leur retour ? »
« Ne voyez-vous pas l’air troublé sur le visage de Tomoe ? » demanda Liscia.
« Grande Soeur, je vais bien, vraiment. Cependant, c’est un peu trop d’honneur..., » déclara timidement Tomoe, en essayant de jouer le rôle de médiateur. Elle ne voulait probablement pas que les autres se battent pour elle.
Liscia se pinça les tempes, secouant la tête avec consternation. « Tomoe, tu ne peux pas les gâter comme ça. »
« N’est-ce pas quelque chose que tu devrais plutôt nous dire ? » lui demanda Albert.
« De qui crois-tu te moquer ? C’est vous deux qui êtes gâtés ici, » répondit Liscia.
« Liscia, viens t’asseoir avec nous. » Elisha avait laissé Tomoe descendre de ses genoux et avait fait signe à Liscia de venir.
Liscia s’était assise à contrecœur à table avec eux. Tomoe s’était assise à côté d’Albert, toute la famille était maintenant assise à la même table. Puis Elisha se leva et vint se placer derrière Liscia.
« Mère ? » demanda Liscia.
« Oh, Liscia, tu es vraiment allée jusqu’à te couper les cheveux, » déclara Elisha en passant ses doigts dans les cheveux courts de Liscia. « Les cheveux d’une fille, c’est sa vie, tu sais. Comment as-tu pu soudainement les couper comme ça ? »
« J-Je voulais montrer ma détermination à ce moment-là..., » répondit Liscia, boudant. Si elle avait hésité un peu dans sa défense, c’était parce qu’elle avait elle-même compris que, même si elle avait voulu montrer sa détermination au duc Carmine, se couper les cheveux à cette occasion avait été une décision hâtive. C’était bien que Souma ait dit. « Les cheveux courts vous vont aussi bien ». S’il avait dit. « Je préférais ça avant, » cela aurait été trop triste.
Elisha gloussa, sachant ce que ressentait sa fille. « Mais, eh bien, tu portais tes cheveux comme ça il y a longtemps. »
« L’a-t-elle fait ? » demanda Tomoe, ce qu’Elisha approuva d’un signe de tête.
« Oui. Cette fille était un garçon manqué, qui ne se comportait pas du tout comme une petite fille, » répondit Elisha.
« M-Mère ! Arrête ! Pas devant Tomoe, » dit Liscia en hâte, mais Elisha posa une main sur sa joue et poussa un petit soupir.
« Quand Liscia avait ton âge, elle rejoignait déjà les gardes du château pour l’entraînement du matin. Je voulais qu’elle fasse pousser ses cheveux pour que je puisse les attacher de façon mignonne, mais elle m’a dit : “Les cheveux longs gêneraient mon entraînement” et elle ne voulait pas les laisser pousser. »
Tandis que Tomoe l’écoutait avec admiration, Albert lui chuchota à l’oreille. « Le garçon manqué vient du côté d’Elisha. Je n’ai aucun don pour les arts martiaux, comme tu peux le voir. J’ai entendu dire que, dans sa jeunesse, Elisha était... »
« Chéri ? Disais-tu quelque chose ? » demanda Elisha avec un large sourire.
Albert s’était assis bien droit. « P-Pas un mot ! »
Pendant que Tomoe souriait avec ironie face aux bouffonneries de son père adoptif, Elisha continuait. « C’était quand tu avais quatorze ans ? Tu as soudainement commencé à les faire pousser, n’est-ce pas ? Quelqu’un t’en a-t-il parlé à l’académie ? »
« Argh..., » marmonna Liscia. Peut-être qu’Elisha avait mis le doigt dans le mile. « L’une de mes amies de classe m’a dit : “Liscia, tu es cool, mais tu n’es pas vraiment une fille, hein ?” Je me suis disputée et je lui ai dit : “Si je laisse pousser mes cheveux, alors j’aurais moi aussi l’air d’une fille,”... et je les ai laissés pousser depuis. C’est pourquoi je n’étais pas si attaché à les garder aussi longs, cependant... »
« Mais tu étais si fringante et charmante avec tes longs cheveux, Grande Sœur ! » s’écria Tomoe.
« Hahahaha, merci. » Liscia avait fait un rire embarrassé.
Elisha avait souri. « Crois-tu que tu vas les faire repousser maintenant ? »
« J’y réfléchis encore. Il est vrai qu’il m’a dit que j’étais belle dans les deux cas, » répondit Liscia.
« Tu veux dire que notre futur beau-fils l’a fait, » déclara Albert. « Je suis très soulagé de voir que vous êtes si proches. »
Liscia réalisa qu’elle en avait trop dit et avait rougi.
Albert avait laissé échapper un rire joyeux. « Si jeune et innocente. Et il y a six mois à peine, tu nous en voulais en nous disant : “Comment avez-vous pu décider de mes fiançailles sans même me consulter ?” »
« Je ne suis pas mécontente des fiançailles, mais sachez que je ne me suis pas encore remise du fait que vous en ayez décidé ainsi sans jamais me consulter ! » s’écria Liscia. « À cause de vous, nous avons traversé tant de choses au cours des six derniers mois. »
« Mais vous avez réussi à surmonter tout cela ensemble, n’est-ce pas ? » demanda Albert, regardant Liscia avec une expression de douceur sur son visage. « Au cours des six derniers mois, ce pays a commencé à changer en douceur, mais de façon significative. Cependant, rien de tout cela n’aurait pu arriver avec toi seule, Liscia. Je suis sûr que notre gendre n’aurait pas pu non plus le faire seul. Grâce à lui, qui a déblayé la route et avec ton appui, je crois que vous avez été en mesure de faire avancer ce pays de façon importante. »
« L’avons-nous vraiment fait ? » Liscia avait l’air dubitative quant à la relation qu’elle entretenait avec Souma. Depuis que Souma avait le trône, elle avait fait de son mieux pour le soutenir, mais elle n’était pas certaine de ce qu’elle avait été capable de faire. Ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait savoir par elle-même.
Elisha lui avait donné un sourire doux. « Tu t’en sors bien, Liscia. »
« Mère ? » demanda Liscia.
« Tu as fait plus qu’il en faut pour subvenir aux besoins de ton futur époux, » déclara sa mère. « Je me suis assise sur le trône pendant un certain temps, pour pouvoir te dire qu’avec un grand pouvoir vient une grande responsabilité. Elle broie l’âme de celui qui le tient. Naturellement, ils perdent la capacité de s’inquiéter pour les autres, et ils finissent par aussi se perdre de vue. Ça ne lui est pas arrivé. Même après avoir couru partout pour reconstruire ce pays, après avoir vécu une guerre civile et une guerre avec une force étrangère, il n’a pas oublié de prendre soin de toi. Ce collier était un cadeau de sa part, n’est-ce pas ? »
Liscia avait touché le collier autour de son cou.
« Son âme est toujours en bonne santé, » déclara sa mère. « Je ne peux pas dire s’il en est conscient ou non, mais c’est ta présence qui l’a soutenu et qui l’a fait rester ainsi. »
« Ma présence soutient Souma..., » murmura Liscia.
Je l’espère, pensa Liscia.
« Merci, Père, Mère, » déclara Liscia.
Liscia avait un sourire doux comme celui d’Elisha.
Merci pour le chapitre.
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Merci pour le chapitre! On note la référence à Spider-Man dans ce chapitre ^^