Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 3 – Chapitre 1 – Partie 5

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Chapitre 1 : Projet Lorelei

Partie 5

Il s’agit d’une intense chanson, pensai-je.

J’étais dans un coin, en train de l’écouter.

Il y avait eu une légère agitation provenant des soldats se trouvant dans le public quand elle avait commencé à chanter. Mais comme ils avaient reçu l’ordre strict de « Restez assis quoi qu’il arrive et écoutez tranquillement la musique, » personne n’avait fait de scène.

Cependant, il était difficile de les blâmer d’être déstabilisés.

Après tout, cette chanson parlait d’une invasion effectuée par le Royaume d’Elfrieden.

Les paroles « Dans les terres au-delà des montagnes, où Ursula naîtra demain, » font référence aux terres à l’est des montagnes Ursula qui faisaient autrefois partie d’Amidonia, mais faisaient maintenant partie d’Elfrieden. Il avait demandé à leurs chevaux et à leurs courageux guerriers d’avancer vers ce lieu.

En d’autres termes, leur hymne national était une chanson sur la traversée de la Vallée de Goldoa afin d’envahir le Royaume d’Elfrieden.

Je ne sais pas... Avaient-ils vraiment besoin d’aller aussi loin ? Cela montrait à quel point un État militariste pouvait être vindicatif au point où même son hymne national essayait d’inciter le peuple vers cette voie.

Pendant que je pensais à ça, Aisha m’avait demandé à voix basse, « Est-ce que tout va bien ? Voulez-vous la laisser chanter comme ça ? »

« ... Eh bien, c’était ce à quoi je m’attendais, » j’avais répondu dans un murmure, avec mes bras croisés. « Quelqu’un qui était un général de l’armée adverse a soudainement dit qu’elle voulait participer à mon programme de musique. Les seules raisons que j’ai pu trouver étaient “attiser le patriotisme des téléspectateurs”, ou “attendre l’occasion de se rapprocher de moi et ensuite me frapper”. Après une enquête rapide sur quel genre de personne elle était, je m’attendais à ce que ce soit le premier. Aisha, voilà pourquoi je vous ai demandé de me protéger. »

« Vous saviez que cela arriverait ? » s’exclama Aisha. « Dans ce cas, n’aurait-il pas été préférable de ne pas la laisser chanter ? »

« ... Eh bien, il faut juste regarder, » dis-je. « Je vais activer les plans la concernant afin de l’utiliser à notre avantage. »

Alors que je disais ça, Margarita avait fini sa chanson. Dès qu’elle avait fini de chanter, Margarita s’était assise sur place.

Après que nous nous soyons approchés d’elle, elle avait dit, « Je vous ai montré la fierté du peuple Amidonien. Maintenant, coupez-moi la tête. »

Elle s’était assise bien droite. Comme je le pensais, elle était venue prête pour cette possibilité. Être décapitée ici faisait probablement partie de son plan. En fait, si je posais ma main sur Margarita, tous mes efforts mis dans cette émission seraient du gaspillage.

C’est pourquoi j’avais simplement souri et j’avais dit. « Pourquoi ? Je pense que vous chantez bien. »

Peut-être parce que ce n’était pas la réponse attendue, les yeux de Margarita s’étaient écarquillés en raison de la surprise.

Je me sentais mal de lui faire un tel coup alors qu’elle avait eu une telle détermination, mais je n’allais pas suivre ses plans.

« Vous avez une bonne voix, qui pourrait peut-être bien fonctionner pour RnB, » dis-je. « J’ai beaucoup de chansons que j’aimerais entendre chanter avec votre voix. Je suis sûr que toutes les personnes présentes ressentent la même chose. »

Après que j’eus dit cela d’une manière désinvolte, Margarita m’avait regardé. « ... Réalisez-vous que j’ai chanté l’hymne national amidonien ? Si vous laissez cet outrage impuni, les gens vont remettre en question votre autorité en tant que roi d’Elfrieden. »

« N’appelez pas cela un outrage... et alors ? » demandai-je. « Il n’y a pas de loi à Elfrieden disant que vous ne pouvez pas chanter l’hymne national d’un autre pays. Nous ne sommes pas à Amidonia. »

J’avais détourné les yeux de Margarita, en me tournant vers le Joyau de Diffusion de la Voix et en disant : « Qu’est-ce qui fait un bon pays ? Ce n’est pas une question simple à répondre. Cependant, au moins, je pense qu’un pays qui laisse sa population chanter librement est une bonne chose. Si un pays vous permet de chanter des chansons joyeuses, des chansons tristes, des chansons d’amour, des chansons locales, des chansons étrangères, des chansons militaires et des chansons antiguerre, je pense que c’est la marque d’un bon pays. »

Puis, en tendant la main vers le joyau avec ma main droite, j’avais demandé, « Qu’est-ce que vous, les spectateurs, pensez de ça ? »

***

Il y avait une tour sur le côté ouest du Château de Van.

Cette tour couverte de mousse possédait une présence bizarre et imposante. Elle abritait une prison, et elle était utilisée pour confiner les criminels de haut rang (noblesse, chevaliers, et plus haut). Alors même qu’il s’agissait d’une prison pour ceux de haut rang, ce n’était nullement une suite de luxe. À l’intérieur, il y avait une prison tout à fait typique.

Sous la domination amidonienne, il s’agissait principalement de prisonniers politiques qui avaient été confinés dans cette tour. Ces personnes auraient comploté afin de renverser l’État ou s’opposer aux dirigeants du pays.

Alors qu’on disait qu’elles avaient fait ces choses-là, le fait qu’elles les aient réellement faites ou non était une autre affaire. Parfois, ces sortes de crimes politiques étaient utilisés afin de renverser un rival politique.

Sous terre, il y avait également une pièce de torture utilisée afin d’extorquer des aveux. Il semblerait que les nobles qui avaient été faussement accusés seraient forcés d’avouer là, puis envoyés dans la zone d’exécution avec leurs familles. Si vous vous approchiez de cette tour la nuit, vous pouviez entendre le gémissement des prisonniers qui étaient torturés pendant la journée, donc à un moment donné, elle était devenue connue sous le nom de la Tour des Gémissements.

Dans l’une des cellules de la prison de la Tour des Gémissements, Liscia et Carla étaient assises sur le sol et se regardaient à travers un ensemble de barreaux en fer. Carla, qui était retenue en otage vis-à-vis de l’Armée de l’Air, était actuellement emprisonnée dans cette tour.

Liscia avait apporté un récepteur simple lié afin de voir ce qui était transmis avec le Joyau de Diffusion de la Voix, et elle regardait avec Carla le programme de Souma. Elles l’avaient au début pris pour un simple programme de divertissement, mais quand cette générale amidonienne était soudainement apparue, elles avaient toutes les deux réalisé le véritable but de Souma.

« Avait-il calculé que cette générale utiliserait l’émission pour attiser le patriotisme... ? », demanda Carla.

« ... et ainsi, il a montré la liberté et la magnanimité qui lui permettaient d’accepter ce patriotisme ? » continua Liscia.

Les deux soupirèrent d’admiration.

Liscia avait tracé le bord du récepteur simple avec son doigt. « Souma a enseigné aux habitants d’Amidonia qu’à Elfrieden les habitants sont libres de chanter les chansons qu’ils veulent. Non, ce ne sont pas seulement vis-à-vis des chansons. Musique, littérature, peintures, sculptures... Il a montré que toute forme d’expression artistique est autorisée. »

« Liberté d'expression, hein..., » déclara Carla. « Je ne peux pas penser à quoi que ce soit que la principauté déteste le plus. »

Dans un état militariste comme la Principauté d’Amidonia, il était plus facile de gouverner si les habitants étaient tous les mêmes. De cette façon, ils pourraient obtenir le soutien du peuple en appelant à la chute d’Elfrieden. Si elles permettaient un discours politique diversifié, les habitants pouvaient commencer à suggérer, « Nous devions faire la paix avec Elfrieden, commercer avec eux, et coexister ». C’était l’idée la plus effrayante pour les membres de la maison princière, de sorte que toute personne qui avait épousé ce genre d’idées avait été complètement supprimée.

Cependant, avec leur défaite dans la guerre et la mort de Gaius VIII, la maison princière avait perdu son autorité. Souma avait choisi un moment comme celui-ci pour faire son émission. Enseignant ainsi aux habitants de la principauté l’existence de quelque chose appelé la « liberté d’expression ».

Ils pouvaient chanter toutes les chansons qu’ils voulaient, dessiner les images qu’ils voulaient, et écrire les histoires qu’ils voulaient.

Il avait montré aux habitants de Van que les personnes qui les empêchaient de faire ces choses étaient déjà parties.

« À partir de maintenant... même si leur prince héritier, Julius, parvenait à reprendre le pouvoir, je doute qu’il puisse gouverner comme avant, » déclara Liscia. « Les habitants de Van ayant maintenant goûté le bonheur de s’exprimer. S’il veut leur enlever ça, il va devoir durement sévir. »

« S’il le fait, il ne fera que s’aliéner encore plus son peuple..., » Carla soupira, reposant sa tête contre les barreaux. « Je pense que j’ai finalement compris ce que Souma voulait dire quand il a dit. “Il n’y a du travail pour un roi qu’avant et après la guerre”. De son côté... il se bat encore en ce moment. »

« Se battre..., » murmura Liscia. « Je vois, c’est pourquoi Souma a choisi Aisha comme partenaire. » Liscia laissa échapper un soupir, s’appuyant elle aussi contre les barreaux. Les deux filles étaient maintenant dos à dos avec les barreaux entre elles. « Je suis heureuse qu’il ne veuille pas que je sois blessée, mais je suis également un peu jalouse. J’aimerais qu’il compte plus sur moi. »

« Ha ha ha..., » Carla riait. « Cela montre à quel point il prend soin de toi. »

« Tu le penses vraiment ? » demanda Liscia.

« C’est le cas, » Carla l’avait assurée. « Quand il se plaignait avec moi sur le champ de bataille, il m’a dit qu’il ne voulait pas que toi et les autres puissiez le voir ainsi. Grand-mère a dit un jour que plus un homme se soucie de quelqu’un, et plus il est orgueilleux quand il est avec eux. »

« T-Tu le penses vraiment ? Oh, attends ! Carla, il se plaignait auprès de toi ? » demanda Liscia.

« Je parie que c’est parce que je ne représente rien pour lui, » dit-elle. « Car après tout, je me suis opposée à lui. »

« Carla, Souma est... ! » déclara Liscia.

Quand Liscia se retourna et regarda le visage de Carla, elle était en perte de mots. Son expression n’avait montré aucune présence de son attitude de défi habituel. C’était en quelque sorte une expression de solitude avec un air de démission pacifique.

« Je le sais déjà, Liscia, » déclara Carla. « Sur le champ de bataille, il m’a forcé à voir le poids qu’il portait sur ses épaules. Il n’est pas un charlatan. Il est en réalité un splendide roi. Toi et le roi Albert avez eu raison quant à votre jugement. Nous étions ceux qui manquions de clairvoyance. »

« Hein !? » s’exclama Liscia. « Si tu l’as compris, alors... »

« C’est pourquoi je ne peux pas te laisser intercéder en mon nom, » déclara Carla.

Liscia se leva et frappa les barreaux. « Carla ! As-tu une idée de ce que la duchesse Walter et moi traversons... »

« Non, » répondit Carla. « Ce n’est pas ça, Liscia. » Elle secoua silencieusement la tête. Puis, repliant ses mains sur ses genoux, elle se força à dire. « Nous avons fait une erreur. Voilà pourquoi je ne veux pas causer plus de problèmes à vous tous. Si tu essayes de nous aider à survivre, tu mettras Souma dans une situation difficile. Il persévère déjà trop durement pour être roi, alors je ne veux plus lui imposer ce fardeau supplémentaire. »

« Carla... » Liscia avait l’air de souffrir.

Carla avait faiblement souri. « Je ne veux pas être plus longtemps un fardeau pour toi et celui que tu aimes. »

***

« Maintenant, tout le monde, je pense que nous avons ici la personne parfaite pour finir cette émission, » dis-je. « Voici la chanteuse numéro une, le Prima Lorelei, Juna Doma ! »

Ayant fini avec la présentation de la dernière chanson, je m’étais déplacé hors scène vers un endroit où le joyau ne pourrait pas filmer ma présence. Après que je fus arrivé là, j’avais trouvé Margarita agenouillée et Aisha la regardant avec un regard sombre sur son visage.

« ... Le roi d’Elfrieden, » gronda Margarita. « Saviez-vous que j’allais faire ça ? » Elle avait l’air extrêmement frustrée alors que je m’approchais d’elle.

« Oui, un peu, » dis-je. « Quelqu’un a essayé la même chose dans le monde d’où je viens. »

Bien que cela avait été présent dans un film. C’était une vieille comédie musicale, mais mon grand-père l’avait aimée, alors je l’avais vu un grand nombre de fois.

Margarita avait penché sa tête. « Je vois... Si quelqu’un l’a déjà essayé, il n’est pas étonnant que j’aie échoué. »

J’avais placé une main sur l’épaule de Margarita. « En dépit d’être de l’armée Amidonienne, vous n’avez pas compté sur la force brute, et vous avez eu une merveilleuse voix pour ce qui est du chant. Et à propos de ça ? Pourquoi ne pas essayer de devenir pour de vrai une chanteuse dans notre pays ? Peut-être, une chanteuse de RnB. »

« ... Vous me faites honte avec de si gentils mots pour un soldat vaincu, » dit-elle amèrement. « Je ne suis pas sûr de ce qu’est... ce Arr n Bee, mais étant donné que j’ai échoué en tant que soldat, peut-être que ce serait bien pour moi de changer de voie. »

« Oui, nous ne pouvons jamais avoir trop de chanteurs, » dis-je. « Vous seriez plus que bienvenue. »

Un sourire troublé se forma sur le rude visage de Margarita. « Laissez-moi y réfléchir. »

***

Margarita Wonder était hésitante à ce stade, mais peu de temps après, elle avait fait ses débuts en tant que première chanteuse de RnB d’Amidonia. Son chant puissant avec sa voix rauque avait surtout trouvé du soutien auprès des personnes d’âge moyen.

En outre, avec sa personnalité plus grande que nature qu’elle avait cultivée sur le champ de bataille, et le courage de rivaliser face à n’importe quel homme, elle avait pris en charge l’hébergement du programme, devenant finalement un pilier de l’industrie du divertissement du royaume.

Quoi qu’il en soit, le rideau était maintenant tombé sur la première diffusion très mouvementée de cette émission de musique.

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5 commentaires :

  1. Une belle reconversion

  2. Merci pour le chapitre.

  3. Merci pour le chapitre.
    P.S : Jeu, Set et Match.

  4. Merci pour le chapitre.
    PS:Il devrai écrire un livre intitulé ; comment j’ai conquéris Van en n’envahissant que leur capital. MDR

  5. Merci pour le chapitre!!!

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