Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 2 – Chapitre 9 – Partie 1

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Chapitre 9 : La Bataille Finale

Partie 1

Il semble que plus tard, de nombreuses dramatisations de cette époque aient représenté Souma Kazuya comme étant un dirigeant sage et courageux. Ils le dépeignaient comme un dirigeant qui avait été sur le champ de bataille, et qui avait tué de nombreux adversaires puissants lors de combats face à face. On disait aussi qu’il avait vaincu les armées ennemies avec son ingéniosité et qu’il avait apporté le bonheur à tout son peuple avec les excellents changements dans la politique du pays.

Cependant, les historiens contestent cette évaluation qui a été faite de lui.

Pour commencer, de toute sa vie, Souma n’avait pas combattu dans suffisamment de guerres étrangères pour être compté sur plus qu’une main. Il avait donc eu très peu d’occasions de montrer ce genre de prouesses martiales. Presque toutes les réalisations qu'on lui attribuait avaient été accomplies par ceux qui avaient servi sous ses ordres.

Quant à l’ingéniosité qu’il avait démontrée afin de faire face à ses ennemis, il n’y avait aucune preuve que ses idées soient venues vraiment de lui. À l’époque où il vivait, il y avait beaucoup de personnes, dont le Premier ministre, Hakuya, qui était maître dans l’art de la tromperie, alors Souma n’avait peut-être que simplement mis en œuvre les meilleurs plans offerts par ces personnes-là.

Certes, il avait lancé beaucoup d’excellentes politiques, mais on peut se demander s’il avait vraiment conduit tout son peuple vers le bonheur.

De temps en temps, il y avait eu des signes qui indiquaient que la position de Souma lui avait causé beaucoup de souffrance. Si tous ses projets politiques avaient eu les effets escomptés, il n’aurait probablement pas souffert. Ainsi, les capacités de Souma n’étaient pas aussi grandes que ce que montraient les représentations des dramatisations. C’était le consensus atteint par les historiens.

... Toutefois.

Un autre point de consensus parmi les historiens était que « Souma était bon pour rassembler les personnes et les utiliser à leur plein potentiel. » Souma n’avait lui-même pas de grandes capacités, mais il était un génie dans la façon dont il avait placé des personnes capables là où elles étaient nécessaires, et était capable de déployer juste le nombre nécessaire de troupes à l’endroit où elles étaient requises.

L’événement qui avait d’abord propagé le nom de Souma à travers le continent, sa victoire dans la guerre avec la Principauté d’Amidonia, était en grande partie le résultat de ce don. Il avait une bonne compréhension de ce qu’il était et n’était pas capable de faire, et il avait été capable de déléguer les choses qu’il ne pouvait pas faire lui-même aux autres.

Ceci pourrait tout à fait être la qualité la plus importante pour un dirigeant.

***

« Ils sont plus têtus que je ne le pensais, » déclarai-je.

En regardant la bataille se développer depuis le camp principal de l’armée du Royaume d’Elfrieden, j’avais été surpris par la qualité des combats que les forces de la Principauté d’Amidonia avaient menées.

Il s’agissait d’un combat entre une armée de 55 000 soldats du royaume en pleine forme et avec un bon moral contre une armée de 25 000 soldats de la principauté totalement épuisés. Le résultat aurait dû être évident pour tous, mais les forces de la principauté continuaient à se battre. Non, peut-être que nos forces n’étaient pas pleinement capables d’attaquer.

D’abord, les wyvernes du royaume et de la principauté combattaient dans les cieux. Parce qu’ils n’avaient pas été touchés par l’embuscade dans la vallée de Goldoa, l’unité des wyvernes de la Principauté d’Amidonia était l’unité la plus énergique de l’armée de la principauté.

Il y avait moins de 500 chevaliers, mais s’ils restaient sur la défensive, même la Cavalerie-Wyverne d’Elfrieden, qui se vantait d’avoir deux fois plus d’effectifs, aurait du mal à les attaquer efficacement. Si nous pouvions acquérir la suprématie de l’air, cela déciderait du résultat de la bataille, mais il ne semblait pas que cela se produirait avant un certain temps.

En fin de compte, la bataille était laissée aux forces se trouvant sur le sol.

L’armée du royaume s’était déployée dans la formation de l’aile de la grue. Au centre, la Garde Royale dirigée par Ludwin, plus une force armée de 20 000 hommes, dont 10 000 provenant des troupes que je contrôlais directement dans l’Armée Interdite et 10 000 de l’Armée de Terre. Dans l’aile gauche, il y avait environ 15 000 soldats de l’Armée de Terre dirigés par Glaive (Halbert et Kaede étaient également dans cette unité). Enfin, dans l’aile droite, il y avait une force d’environ 15 000 hommes dirigée par Liscia, composée de troupes de l’Armée et d’auxiliaires en provenance du village des elfes sombres.

Je voulais que Liscia reste dans le camp principal, mais elle avait dit. « Il s’agit de la bataille finale. Laissez-moi aussi faire ce que je peux, » et m’avait forcé à la laisser faire comme elle voulait.

En partie parce qu’elle était actuellement la seule personne qui pouvait encore garder les forces confuses de l’Armée ensemble, j’avais hésité à l’accepter.

Car, après tout, elle avait été quelque chose comme une idole pendant le temps où elle avait fait partie de l’Armée de Terre. Grâce à l’entraînement effectué par Georg, il n’y avait pas non plus de problème avec sa capacité à commander des troupes. J’avais pris cette décision en pensant qu’elle ne rencontrerait que peu de résistance.

J’avais au moins envoyé Aisha avec elle, en tant que garde du corps. Car après tout, elle était une princesse, et je ne voulais pas qu’elle soit trop imprudente.

De toute façon, puisque j’étais dans le camp principal, à l’arrière de la force centrale dirigée par Ludwin, la seule personne à qui je pouvais parler était Carla, que je gardais à portée de main en tant qu’otage.

Alors que Carla était un otage, ses mains et ses pieds n’étaient pas liés par des chaînes. Elle portait un collier d’esclave, donc cela l’étranglerait au moment où elle tenterait de fuir ou de nuire à son maître. C’était censé être sûr de la laisser comme ça. Il m’avait semblé évident que si elle venait à saisir une épée de l’un des gardes ou à me poignarder avec ces griffes acérées, elle pourrait me tuer assez facilement, mais... Je suppose que c’était ainsi que le collier fonctionnait. Actuellement, Carla ne semblait plus avoir l’intention de me faire le moindre mal.

J’avais alors essayé de lui parler. « Alors qu’est-ce que vous en pensez ? Je pensais qu’ils céderaient plus facilement. »

« ... Personne ne va à la guerre en voulant perdre, » dit-elle. « Ils vont désespérément essayer d’éviter la défaite. »

« Oui, je suppose qu’ils le feraient, » dis-je.

Peut-être que Carla s’ennuyait à rester debout à mes côtés, car elle avait répondu étonnamment facilement. En tant qu’ancienne commandante au sein de l’Armée de l’Air, elle devait avoir une meilleure compréhension de la situation que moi.

Huhu, ils sont si têtus à cause de leur nombre inférieur. Cela pourrait devenir un peu gênant là, pensai-je.

« Nos ailes gauche et droite, c’est-à-dire les unités sous les ordres de Liscia et de Glaive, ne semblent pas se mouvoir autant qu’elles devraient, » dis-je. « Si elles étaient un peu plus proactives afin de les encercler, ne pensez-vous pas qu’ils pourraient les anéantir ? »

« ... Si vous pensez cela, pourquoi ne pas envoyer un messager sur un cheval rapide avec cet ordre ? » demanda Carla.

Avec le ton qu’elle utilisait, c’était comme si elle demandait. « Est-ce votre réponse définitive ? » Cela m’avait fait un peu arrêter d’y penser. Cependant, je ne pouvais pas tirer de conclusions.

« ... Je ne sais pas, » dis-je. « Mes connaissances sur la guerre sont purement théoriques, donc Liscia devrait en savoir plus concernant le commandement des troupes que moi. Plutôt que d’ouvrir ma bouche quand je ne devrais pas le faire, je ferais mieux de laisser la prise de décision à ceux qui sont sur le terrain. »

Carla se mit à rire un peu. « Hahaha. C’est probablement une bonne idée. »

Il semblait que c’était la bonne réponse.

« Carla, connaissez-vous la raison ? » demandai-je. « Voudriez-vous bien m’en informer ? »

« C’est lié au nombre de soldats de l’ennemi, » dit-elle.

« Le nombre de soldats ? » demandai-je.

Carla pointa du doigt le champ de bataille. « Je ne sais pas si ce que j’ai entendu est vrai, mais est-ce que ce sont bien les 30 000 soldats qui assiégeaient Altomura ? Et qu’ils ont aussi été pris en embuscade alors qu’ils se retiraient vers ici. »

« Oui, c’est exact, » dis-je.

« Mais il semblerait que le nombre de soldats n’ait pas diminué tant que ça, surtout compte tenu de tout ce qui leur est arrivé, » dit-elle.

« Hmm !? Maintenant que vous me le dites... » dis-je presque dans un murmure.

« Avec une force aussi importante, il est difficile de dire quoi que ce soit d’un simple coup d’œil, mais il semblerait qu’ils soient environ la moitié de nos propres forces qui sont de 55 000 hommes. Je pense qu’ils sont donc environ 25 000 soldats, » annonça-t-elle après avoir pris un petit temps afin de réfléchir.

Il était vrai que, considérant qu’ils avaient été pris en embuscade par les marines de Juna à la Vallée de Goldoa, ils n’avaient pas l’air d’avoir subi de nombreuses pertes.

« L’embuscade n’a-t-elle rien fait ? » Me demandais-je.

« Non, d’après ce que je vois sur le champ de bataille, il y a différents niveaux de moral dans les différentes unités de l’armée de la principauté. Ils ont probablement constitué les troupes qu’ils ont perdues à l’embuscade en prenant des conscrits des villes se trouvant tout le long du chemin qui mène jusqu’ici. C’est probablement la raison de pourquoi certains d’entre eux semblent avoir le moral bas. »

« Je vois... » dis-je.

Les pays de ce monde avaient généralement des armées permanentes.

Dans un monde où il y existait des animaux géants qui, d’un point de vue de la Terre, pourraient aussi bien être des monstres rampants, il fallait des troupes qui pouvaient être mobilisées à tout moment. À Elfrieden, l’Armée de Terre, la Marine, l’Armée de l’Air et les troupes qui étaient sous mon contrôle direct dans l’Armée Interdite étaient des troupes qui étaient toujours en attente. Bien sûr, en temps de nécessité, des recrutements pouvaient être effectués auprès des gens du peuple. Dans notre cas, la plupart des armées personnelles des nobles autres que les trois ducs étaient composées de troupes enrôlées temporairement.

Après la guerre, j’avais prévu de créer une armée unifiée qui incorporerait également les différentes forces des nobles, mais j’avais l’intention de libérer les personnes qui faisaient leur service militaire et de les faire retourner dans leurs villes d’origine. À l’heure actuelle, l’augmentation de la productivité était une préoccupation plus urgente que le déclin de la puissance militaire. Naturellement, l’armée que la principauté avait utilisée pour nous envahir était également composée d’une combinaison de troupes permanente et de troupes recrutées pour l’occasion. Ils devaient avoir recruté toutes les personnes à disposition à l’heure actuelle. Ainsi, après l’embuscade, les recrutements qu’ils avaient effectués devaient provenir de ceux qu’ils n’avaient pas pu recruter avant aujourd’hui.

Par exemple, ceci pouvait être les personnes âgées, les plus affaiblies, voire des aventuriers qui se trouvaient à ce moment-là dans la principauté. (La guilde des aventuriers offrait un contrat qui permettait aux pays de recruter tous les aventuriers qui se trouvaient sur leur territoire en temps de crise. En retour, le pays devait payer une somme fixe à la guilde chaque mois, donc j’avais déjà résilié ce contrat.)

Carla venait de souligner le fait qu’ils ne pouvaient pas avoir un bon moral si c’était bien le cas.

« Si vous laissez des personnes comme ça seules, elles finiront par se briser d’elles-mêmes. » Dit-elle. « D’un autre côté, si vous les encercliez, cela risquerait de les faire s’unir. C’est pourquoi Liscia et Glaive attendent afin de briser leurs rangs et de les pousser à s’enfuir. »

« Je vois, » dis-je. « J’avais donc eu raison de laisser mes commandants en seconds prendre les décisions. »

Je m’étais rendu compte que dans une situation comme celle-ci, plutôt que de faire semblant de savoir ce que je faisais et de faire des déclarations d’un ton supérieur, c’était mieux de faire confiance aux personnes se trouvant sur le terrain et de leur laisser prendre les décisions, car après tout, j’avais des personnes très compétentes qui se trouvaient là-bas.

« Je ne suis qu’une figure de proue, alors je devrais juste rester dans le camp principal, et me tourner les pouces, » dis-je.

« D’une certaine manière, je pense que c’est un problème... » dit Carla. « Car après tout, vous êtes le roi, n’est-ce pas ? »

« Il n’y a qu’après et avant la guerre qu’il y a du travail pour un roi tel que moi, » répondis-je. « À part ça, et bien... Si c’est le cas, je peux peut-être offrir ma propre tête et les supplier d’épargner la vie de mes troupes et de mes commandants. »

Après que j’eus dit ça, les yeux de Carla s’écarquillèrent. Elle me regarda comme si elle voyait quelque chose de complètement incroyable.

Hein !? Pourquoi me regardait-elle comme ça ?

« Ai-je dit quelque chose d’étrange ? » demandai-je.

« Vous... N’avez-vous pas peur de mourir ? » Me demanda Carla.

De quoi parlait-elle ?

« Bien sûr que j’ai peur de mourir. Je ne suis pas suicidaire. » Répondis-je.

« Pourtant, tout à l’heure, n’avez-vous pas dit que vous seriez prêt à offrir votre tête si c’était nécessaire ? » demanda-t-elle. « Avez-vous déjà accepté cela ? »

« Hein !? Ah... Je suppose que je l’ai fait. C’est bizarre... » dis-je.

Carla avait raison. Maintenant qu’elle l’avait mentionné... c’était étrange.

Pourquoi avais-je dit que j’allais offrir ma tête comme si c’était totalement naturel ?

Je savais que c’était quelque chose d’attendu venant d’un roi. Le pouvoir était concentré dans mes mains en tant que le représentant de ce pays, et donc, je devais supporter tellement de responsabilités. C’était clairement cela que d’être un roi.

Mais pourquoi est-ce que cela me semblait "naturel" de le faire ?

Ce que je voulais dire par là, c’était que j’avais toujours été... un peu, lâche, n’est-ce pas ? J’appréciais vraiment la vie, non ? J’avais pris le trône et travaillé si fort aux affaires intérieures afin d’éviter d’être livré à l’Empire. N’était-ce pas une évidence ?

— Mais quand ai-je cessé de tenir chèrement à ma vie ?

Carla me regarda avec inquiétude. « A-Allez-vous bien ? Vous sentez-vous mal ? »

Je restai silencieux.

Souffrant... Ce n’est pas tout à fait juste de dire ça. Brisé... ?

Il y avait sûrement quelque chose de cassé à propos de moi en tant que personne.

Tout à fait. Ceci me faisait ressentir toute une série de sentiment à l’intérieur de moi.

Mais c’était seulement maintenant que cela m’avait été signalé que j’avais remarqué que mon état mental actuel était totalement dans le chaos.

Je sentais que j’avais pris la vie trop à la légère. Ma propre vie et la vie des autres. C’était ainsi que j’avais pu faire une simple arithmétique avec la vie des personnes. J’avais soustrait les vies sauvées des vies perdues et choisi n’importe quelle option où la somme était un nombre positif.

Comme si j’étais un système qui effectuait ce genre de calcul.

C’est à ce moment-là que les paroles que j’avais dites à Liscia m’aient alors traversé l’esprit.

« Même si je ne veux pas le faire, je dois quand même le faire. Parce que je suis désormais le roi. »

Oh... je vois. Alors c’est comme ça...

« À un certain niveau, je suis devenu un roi... » murmurai-je.

« Qu’est-ce qui se passe si soudainement ? Vous avez été un roi depuis tout ce temps. » Déclara Carla.

Carla ne semblait pas comprendre ce que je disais, mais actuellement, cela avait du sens pour moi.

« J’allais d’événement en événement en fonction de ce qui arrivait jusqu’à moi. » Dis-je. « À un moment donné, sans m’en rendre moi-même compte, j’ai commencé à agir comme un système appartenant à l’État que vous appelez un “roi”. En me disant que cela faisait partie de ma programmation, je suis devenu capable de toujours choisir la meilleure option. »

« Système ? Programmation ? Hey, de quoi parlez-vous là ? » Cria Carla.

Tout ce que je pouvais faire était de me moquer de moi-même. « Carla, je peux tout à fait être un faussaire. »

« Quoi !? » s’écria-t-elle.

« Après tout... Si je ne peux pas entrer dans le rôle d’un roi. Je ne peux pas moi-même envoyer des soldats sur le champ de bataille, » dis-je.

J’étais un lâche. Je ne voulais pas être blessé ou tué. Et je ne voulais pas voir d’autres personnes se faire blesser ou tuer.

Pour que quelqu’un comme moi puisse aller à la guerre en tant que roi, je devais pleinement embrasser mon rôle en tant que système de l’État.

En me disant que c’était ce que faisait un roi, j’avais pu supprimer ma propre volonté et faire ce qu’il fallait faire. Si je n’avais pas... J’aurais eu l’impression d’avoir été écrasé sous le poids de toutes les vies qui pourraient être perdues à cause de mes décisions. Quand j’ai vu jusqu’où j’avais agi de la sorte, je ne pouvais que me moquer de moi avec mépris.

« Et bien... Hmm, je ne peux maintenant pas rire de l’ancien roi, » dis-je. « Si j’avais un remplaçant viable, je voudrais abandonner dès maintenant le trône. »

« ... Que peut-il bien se passer pour que j’entende ces paroles dans un moment de faiblesse comme celui-ci ? » elle avait demandé ça en étant totalement abasourdie.

« Vous pensez à l’envers, » lui répondis-je. « Pensez-vous vraiment que je peux laisser Liscia ou une autre personne m’entendre parler comme ça ? »

Du côté de Liscia, elle m’avait dit qu’elle voulait que je sois le roi. Aisha, elle me servait, car j’étais le roi. Et pour Juna, Hakuya, Poncho, Tomoe, et tout le reste, je ne pourrais jamais les laisser m’entendre dire tout ça.

Et d’autant plus vis-à-vis de Liscia, étant donné la personne sérieuse comme elle était. Elle semblait toujours se sentir responsable du fait que son père m’avait poussé sur le trône.

« Parce que vous vous êtes battu contre moi, je peux vous laisser entendre ça, » dis-je.

« ... Cela ne me rend pas du tout heureuse de l’entendre, » dit-elle.

Puis cela arriva. C’était arrivé alors que nous parlions. J’avais alors remarqué qu’il y avait eu un changement sur le champ de bataille.

***

Sur ce champ de bataille, où se livrait toujours à une bataille rangée, mais l’armée de la principauté se mit soudain à partir en déroute.

Les soldats de l’armée qui avaient tant lutté afin de résister face aux attaques de l’armée ennemie qui était supérieure en nombre s’étaient mis à fuir après avoir résisté si longtemps. Les premiers qui commencèrent à s’enfuir furent ceux qui avaient été obligés de rentrer dans l’armée au moment où l’armée de la principauté avait recruté du monde après ce qui était arrivé dans la Vallée de Goldoa.

La Principauté d’Amidonia avait un service militaire obligatoire pour tous les hommes dès qu’ils atteignaient un certain âge, donc ils étaient formés au combat, mais il s’agissait là de personnes qui vivaient habituellement en tant que civils. S’ils étaient soudainement envoyés dans une bataille désavantageuse, leur moral ne serait certainement pas très élevé.

Finalement, les soldats avaient commencé à fuir vers le côté sud où l’encerclement n’était pas encore terminé.

Les Amidoniens avaient alors abattu des soldats en fuite afin de tenter de garder les autres combattants en place, mais il y avait près de 10 000 soldats forcés de rentrés dans leur armée, alors ils ne purent pas y faire grand-chose.

Cependant, plus ceux qui tentaient de fuir étaient nombreux, plus leurs lignes étaient désordonnées et cela avait fini par perturber leur capacité à fonctionner en tant qu’unité. Elfrieden n’avait surtout pas manqué cette chance d’attaquer.

« Tu sais Hal, c’est le moment ! » Cria Kaede.

« J’attendais que ça ! » cria-t-il en retour.

« Allons-y les gars ! » Cria Kaede.

« « « Ouaissss !!! » » »

Dans l’aile gauche de l’armée du royaume, Halbert fit charger ses troupes afin de terminer l’encerclement de l’ennemi. Dans cette bataille, Halbert menait une petite unité composée d’une vingtaine d’hommes de l’Armée de Terre et combattait en tant que commandant d’un peloton sous le commandement de Kaede. Il ne montait pas de cheval. Il faisait tournoyer ses deux hallebardes et frappait ses ennemis confus qui volaient à la suite de ses coups. Le général Amidonien avait remarqué ce qui se passait et avait crié du haut de son cheval. « Ne les laissez pas nous encercler ! Utilisez le tir indirect afin d’arrêter l’aile gauche de l’ennemi ! »

À l’instant suivante, une grêle de flèches et de magie vola depuis l’armée de la principauté vers Halbert et son unité.

« Mur de Terre ! » cria Kaede.

Celle-ci convoqua un mur de terre de près de cent mètres de long et trois mètres de haut qui sauva de peu l’unité de Halbert.

Cela avait dû surprendre les forces de la principauté.

Il ne devait pas y avoir plus de cinq mages sur tout le continent qui pouvaient invoquer en un clin d’œil un mur aussi impressionnant. Kaede avait peut-être une personnalité timide, mais elle était un génie quand il s’agissait de réfléchir rapidement et de manière juste et en ce qui concernait la magie de terre.

Halbert appuya son dos contre le mur de terre pour s’y réfugier, puis il donna un ordre à ses hommes qui faisaient tous la même chose. « Nous ne pouvons pas laisser Kaede patauger dans toute cette gloire ! »

« Nous allons aussi faire quelques remboursements pour ses actes ! »

« « « D’accord ! » » »

Cette fois c’était Halbert et son peloton qui tiraient des flèches et de la magie par dessus le mur de terre de l’armée de la principauté. Halbert avait jeté l’une de ses lances de feu qu’il avait déjà montrées dans la bataille près de Randel contre les mercenaires zemishs.

Les forces de la principauté étaient en position afin d’attaquer, de sorte qu’elles furent incapables de se préparer à temps. Ils furent touchés par plusieurs volées de flèches ou alors brûlés par leur feu, et leur formation devint chaotique.

En voyant cette chance arrivée, Halbert avait bondi. « C’est notre chance, alors qu’ils sont en plein désarroi ! Chargez ! »

Pendant ce temps, dans le chaos des forces désordonnées de la principauté, leur général essayait de rétablir le calme. « Soldats, remettez-vous en position ! Si nous brisons nos rangs, nous donnerons exactement à nos ennemis ce qu’ils veulent. »

Il essaya frénétiquement d’encourager ses troupes, mais le chaos ne montra aucun signe d’apaisement.

En devenant impatient, le général poussa l’un des soldats paniqués, puis il trancha brusquement la tête de l’homme.

« Taisez-vous ! Si vous ne vous calmez pas, je vous décapiterai comme je l’ai fait avec ce fou ! » beugla-t-il.

« Non, vous, taisez-vous ! » déclara une autre voix proche de lui.

« Quoi !? » cria le général.

Au moment où le général le remarqua, il était déjà trop tard. Halbert était devant lui, les bras croisés.

Quand Halbert décroisa ses bras, les lames de ses deux hallebardes agirent telle une paire de ciseaux, attrapant le torse du général et le coupant en deux. Le haut du torse de l’actuel ex-général s’écroula sur le sol.

La vue du sang jaillissant d’un cheval sans tête et de son cavalier sans torse qui vola en un instant, fit que tout les soldats présents perdirent leur volonté de combattre.

Halbert éjecta le sang se trouvant sur ses deux hallebardes, puis il rugit : « L’officier de l’Armée Interdite Halbert Magna a tué un général ennemi ! Maintenant, lequel d’entre vous veut mourir ? »

Avec le sang qui coulait des hallebardes dans chacune de ses mains, il devait ressembler à un horrible monstre.

Aujourd’hui, Halbert avait été gonflé à bloc à cause de sa rivalité envers Souma et Kaede, qui étaient tous deux du même âge que lui. Souma avait été capable d’assembler cette immense armée, tandis que Kaede soutenait Ludwin avec son ingéniosité en matière de stratégie.

Je ne vais pas leur permettre d’arriver trop loin de moi avec leurs réalisations ! Il s’agissait du sentiment qui faisait agir maintenant Halbert.

Quand ils virent Halbert avec une telle intensité, les soldats amidoniens avaient alors réagi comme s’ils avaient un ogre qui les chargeait dans l’obscurité. Ils s’étaient alors précipités pour se retirer, en pensant : nous ne pourrons jamais combattre cette chose !

Un soldat de la principauté, qui avait vu Halbert à cette époque et qui avait survécu de justesse à la bataille, avait raconté plus tard l’histoire de cette manière. « À l’époque, j’étais certain que j’allais mourir. Il était encore un jeune homme, mais même les vétérans les plus féroces ne voulaient pas lui faire face. Quand j’ai entendu plus tard que c’était “Hal l’Ogre Rouge”, cela avait provoqué en moi divers sentiments. Franchement... J’avais été très étonné d’avoir ainsi survécu... »

Il serait juste de dire que pour "Hal, l’Ogre Rouge", qui sera plus tard décrit dans les histoires comme étant l’un des représentants des disciples de Souma, sa légende commença avec cette bataille.

Son style de toujours vouloir aller à l’avant des autres, conduisant ses subordonnés lors des charges, restera inchangé même quand il aura le commandement d’une armée complète à sa charge. Souma l’avertirait maintes et maintes fois que ce n’était pas le comportement d’un chef, mais Halbert dirait : « Cette façon me convient mieux », et il n’écoutera jamais les conseils des autres.

En fait, parce qu’il réussirait toujours à survivre et à obtenir des résultats, Souma ne pouvait rien dire de plus que cela. Cela finira par causer beaucoup d’inquiétude à Kaede, mais il s’agit là d’une histoire pour une autre fois.

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4 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Djibril Kourouma

    Merci pour le chapitre.
    P;S: Prems ?

  3. Je trouve que les moments parlant de leur futur sont de vrais pépites

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