Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 2 – Chapitre 3

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Chapitre 3 : Ultimatum

Cette scène se déroula dans la salle du Joyau de Diffusion de la Voix, dans le Château de Parnam.

Dans cette pièce où la gemme de deux mètres de diamètre utilisé dans le système de Joyau de Diffusion de la Voix flottait, il y avait également des équipements afin de recevoir les communications en provenance d’autres Joyaux de Diffusion de la Voix.

Les récepteurs de chaque ville utilisaient des équipements installés dans les fontaines afin de produire du brouillard, puis utilisaient de la magie de type eau pour reproduire la vidéo enregistrée et de la magie du type de vent pour reproduire le son enregistré. Cependant, dans cette pièce, le système projetait l’image sur un équipement qui ressemblait à un réservoir mince et large rempli d’eau.

Pour différencier les deux, j’appelais celui-ci le "récepteur simple".

Si le récepteur des fontaines était au niveau du théâtre, alors l’on pourrait dire que ce récepteur simple était plus telle une télévision. Le récepteur simple produisait également une image plus claire. Les joyaux étaient un objet rare trouvable dans les donjons, il semblait donc qu’il ne serait pas possible d’en produire en masse, mais peut-être que nous pourrions produire ces récepteurs simples en série. Si cela pouvait être organisé, alors peut-être qu’un jour, les familles pourraient regarder le Joyau de Diffusion de la Voix dans leur propre maison.

Quoi qu’il en soit, revenons à l’histoire. Il y avait trois de ces récepteurs simples installés dans cette salle.

Les trois récepteurs montraient actuellement les visages du Général de l’Armée de Terre, Georg Carmine, qui était un homme-bête de type lion, du Général de l’Armée de l’Air, Castor Vargas, qui était un dragonewt, et de l’Amirale de la Marine Excel Walter, qui était une femme-serpent des mers. J’étais sûr que, de leurs côtés, ils avaient aussi une projection de Liscia et moi, debout côte à côte.

« ... Il s’agit de notre première rencontre face à face comme ça, n’est-ce pas ? » Dis-je. « Je suis celui à qui l’ancien Roi d’Elfrieden, Sire Albert, a confié le trône. Je suis donc provisoirement le roi, Souma Kazuya. »

« Vous êtes... » Après m’avoir entendu me présenter, Castor ouvrit largement les yeux à cause de la surprise.

« Quelque chose ne va pas ? » Demandai-je.

« Ce n’est rien. J’avais entendu dire que vous étiez un héros invoqué et que vous provenez donc d’un autre monde, alors je m’étais attendu à quelqu’un de plus dur et plus rude... » (Castor)

« Duc Vargas ! » interjeta Excel, comme si elle le grondait.

« Si vous vous dites un guerrier, alors vous devez toujours montrer le respect approprié face à ceux qui vous font face. » (Excel)

Après les reproches d’Excel, Castor déclara humblement son nom.

« ... C’est vrai. Je suis le Général de l’Armée de l’Air, Castor Vargas. » (Castor)

Selon mes informations, Castor était le beau-fils d’Excel. Peut-être, la raison pour laquelle il agissait plus doucement que la personnalité que j’avais entendu dire de lui (un Monsieur Muscle) était à cause de cette dynamique de pouvoir entre eux.

« ... Je m’excuse d’avoir tout à l’heure haussé la voix, » déclara le serpent des mers. Elle avait accompagné cela par une élégante révérence. « Votre Majesté, c’est un plaisir de vous rencontrer. Je suis Excel Walter, je suis à votre service. »

« Je suis le Général de l’Armée de Terre, Georg Carmine, » déclara simplement l’homme-bête.

C’est bien l’homme-bête à face de lion, Georg Carmine, pensai-je.

Il possédait un corps bien plus musclé qu’une personne ordinaire telle que moi ne pourrait jamais espérer. Et à cela s’ajoutait une crinière qui servait à accentuer sa virilité et, enfin, les yeux brillants et ardents d’un lion. Même si je ne voyais qu’une image vidéo de lui, il semblait être dans la même pièce que moi.

Je comprenais pourquoi Liscia l’admirait tant. Il avait l’air d’un guerrier expérimenté.

« Duc Carmine... » Commença Liscia.

Mais le duc ne répondit rien.

Liscia avait laissé sortir son nom sans le vouloir, mais Georg n’avait même pas jeté un coup d’œil dans sa direction.

« Je vais maintenant émettre un ultimatum envers vous trois, les trois ducs. » Afin de m’empêcher d’être submergé par la forte présence de Georg, j’avais déclaré cette annonce en utilisant un ton le plus clair possible. « Depuis que je suis monté sur le trône, vous n’avez pas daigné répondre aux demandes répétées de coopération que je vous ai envoyées. Bien que ce changement de pouvoir soit uniquement l’idée de Sire Albert, je suis convaincu que cette manière brusque dont le trône a changé de main doit avoir joué dans vos réactions. En tant que tel, je ne vous tiendrai pas responsable de ne pas avoir obéi à mes ordres que j’avais donnés jusqu’à aujourd’hui. Cependant, si vous continuez à rejeter mes ordres, je n’aurai d’autre choix que de vous déclarer comme étant des traîtres. J’aimerais entendre vos opinions à ce sujet. »

« Sire, j’ai quelque chose à vous demander. » La première à ouvrir la bouche fut Excel.

« ... Qu’est-ce que c’est ? » Demandai-je.

« Quelles sont vos intentions vis-à-vis des trois duchés ? » (Excel)

Je regardai l’image d’Excel droit dans les yeux. Comme on pouvait s’y attendre d’une femme qui avait hérité du sang des serpents des mers, ses yeux étaient d’une froideur sans fin. Elle semblait regarder dans les profondeurs de mon cœur.

« Si vous m’obéissez... Je n’ai aucune intention de poser la main sur les trois duchés. » Répondis-je.

Elle revient immédiatement avec une autre question. « Alors, qu’en est-il des trois armées ducales ? »

Sa capacité à corriger avec précision le sujet de la question m’avait impressionné.

« ... Les trois armées ducales seront assimilées par l’Armée Interdite afin de créer une nouvelle armée unifiée, » dis-je. « En outre, les domaines des nobles auront une interdiction de maintenir des forces personnelles supérieures à ce qui est nécessaire afin d’avoir une force de police locale. Ces excès de troupes seront également intégrés dans l’Armée Interdite. Conformément à cela, les droits spéciaux accordés aux trois duchés leur permettant de maintenir une armée seront abolis. Ils seront désormais traités comme tout autre domaine de noble. »

« C’est donc ainsi, après tout ça... » Murmura Excel.

« Comprenez-vous ce que vous essayez de faire ici ? » Demanda Castor en me regardant fixement.

« Castor... » Excel semblait essayer de le réprimander pour son attitude, mais Castor leva une main afin de la faire cesser de parler.

« Duchesse Walter, c’est important. » (Castor)

Après qu’il ait répondu avec un ton de voix très sérieuse, Excel ferma à contrecœur sa bouche.

Prenant cela comme un signe d’acquiescement, Castor me regarda droit dans les yeux avant de parler. « Les trois armées ducales sont un système mis en place pour empêcher la création d’un tyran. Nous sommes dans un pays multiracial, mais la famille royale a toujours été humaine. Si un tyran devait devenir le roi et instituer des politiques favorisant les humains, les autres races ne pourraient pas faire face à une telle oppression. Afin d'éviter cela, nos prédécesseurs ont décidé de mettre en place les trois armées ducales. Nous avons trois ducs de races différentes qui soutiennent la famille royale, mais nous vous surveillons aussi, afin que nous puissions intervenir et abattre un tyran s’il en est ainsi. Dites-vous que vous voulez détruire ce système ? »

C’était une question directe, alors j’avais regardé Castor dans les yeux et j’avais répondu. « En temps de paix, je suis sûr que ce système serait parfait. Cependant, en ce moment, le monde est empli d’instabilités. Alors que l’expansion au nord du Domaine du Seigneur-Démon s’est arrêtée, on ne sait pas quand cela pourrait changer brusquement et de façon drastique. Les intentions de la grande puissance de l’ouest, l’Empire Gran Chaos, ne sont elles aussi toujours pas très claires. Le duché d’Amidonia, qui se vante de vouloir se venger de ce pays, et la République de Turgis, avec leur politique d’“Aller vers le Nord”, recherchent activement toute ouverture pour saisir notre territoire. Et les conflits avec le Syndicat des Archipels du Dragon à Neuf Têtes concernant nos droits de pêche à l’est sont sans fin. »

Je parlais de la situation dans laquelle actuellement ce pays se trouvait. La situation de ce pays était incroyablement instable. Normalement, nous ne devrions pas avoir le temps pour cette petite querelle.

« Duc Vargas, regardez la situation dans le monde, » continuai-je. « Dans cette situation instable, une armée avec de multiples structures de commandement ne fonctionnera pas assez bien pour faire face à ça. C’est le moment de centraliser le pouvoir. »

« Et si le centre est pourri ? » Demanda-t-il. « Comment pouvez-vous dire avec certitude que vous ne deviendrez pas un tyran ? Si nous laissons toute l’armée entre vos mains, qui pourrait vous faire rendre des comptes ? »

« Si cela se produisait, alors je viendrais moi-même mettre ma tête sur le billot ! » Je fis fortement claquer mes mains sur le bureau, sachant que c’était là où je devais me battre.

Dans le coin de l’œil, je pouvais voir l’image de Georg, les yeux fermés et les bras croisés. Cet homme... Il n’était pas sur le point de s’arrêter maintenant. Cependant, cela n’avait fait que rendre encore plus important le fait que je gagne Castor et Excel à mes côtés.

« Je ne suis qu’un humain, » dis-je. « Je ne peux pas garantir que je ne me transformerais pas en tyran. Cela dit, bien sûr que je n’ai aucunement l’intention de faire quelque chose qui rendrait les autres tristes. »

« Souma... » Avait dit Liscia avec tristesse, mais je poursuivis.

« Je démantèlerais les trois armées ducales, mais je vous promets de vous maintenir à vos positions au sein de la force de défense nationale. Donc, si je deviens un tyran, alors prenez la direction des armées et faites une révolution, ou toute autre action du même genre. » (Souma)

« Parler est facile, » déclara Castor. « Mais si ce moment devait arriver, ne fuiriez-vous pas afin de vous protéger ? »

« Il y a un penseur politique de mon monde, Machiavel, qui a quelque chose à dire à propos de ça. La meilleure forteresse possible ne doit pas être détestée par la population. Si le peuple est de votre côté, toute trace de rébellion sera rapidement exposée. D’autre part, si la population vous abandonne, vous pouvez faire face à une ou deux rébellions en vous cachant dans votre château, mais il n’y aura jamais de pénurie d’étrangers prêts à aider un peuple qui a pris les armes contre vous. Si je devais devenir un tyran, ce qui amenera la population à m’abandonner, une rébellion réussirait facilement. »

Castor m’écouta tranquillement parler.

Est-ce que mes mots l’ont atteint... ? À ce stade, je ne pouvais pas être sûr du tout.

Puis, Excel parla. « Je voudrais poser une autre question. J’ai entendu dire que vous construisiez une nouvelle cité côtière. Lorsque cette cité sera terminée, qu’adviendra-t-il de la Cité Lagune ? »

La Cité Lagune était la ville centrale du Duché des Walter.

J’avais entendu dire que pour Excel et sa race, les serpents de mer, la Cité Lagune avaient toujours eu la plus haute priorité. Apparemment, les serpents de mer avaient été chassés de leur ancien foyer, l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes et donc, la Cité Lagune étaient l’endroit qu’ils avaient trouvé afin de vivre en paix après de nombreuses années d’errance.

Comme je ne voulais pas encourir la colère du peuple des serpents des mers, j’étais obligé de m’expliquer en détail. « La nouvelle cité est uniquement prévue en tant que destination touristique et port commercial. Parce que, du point de vue du secret, l’industrie du tourisme et le port militaire se mélangent incroyablement mal. Je n’ai aucune intention de faire fonctionner la nouvelle ville en tant que port militaire. Donc, la Cité Lagune continuera probablement à servir à ce titre. Je laisserai également la construction de navires de guerre à la Cité Lagune. »

Si la Cité Lagune était un port militaire et que la nouvelle cité était un port commercial, elles auraient chacune leur propre rôle. De cette façon, il devrait leur être possible de coexister et de prospérer ensemble. Après que je lui ai expliqué ça, Excel hocha la tête de satisfaction.

« Entendre cela m’a rassurée. Sire, à partir de maintenant, moi, Excel Walter et la Marine d’Elfrieden serons sous vos ordres. Nous attendons vos ordres. » (Excel)

Avec ces mots, la duchesse Walter posa un genou au sol, jurant ainsi de sa loyauté envers moi en tant que vassal. Ceci signifiait que les 10 000 hommes de la Marine sous le commandement d’Excel étaient maintenant de mon côté.

« Duchesse Walter, je suis reconnaissant pour votre sage décision, » dis-je. « Veuillez continuer à travailler pour cette nation. »

« D’accord. » (Excel)

Après qu’Excel se fut placé à mon service, l’expression de Georg ne changea pas d’un iota et Castor regarda cette scène avec ce qui semblait être de la résignation. Encore une fois, j’avais essayé de tendre la main vers Castor.

« Duc Vargas. S’il vous plaît, prêtez-moi vos forces pour le bien de ce pays. » (Souma)

« ... Désolé, mais je ne peux pas le faire. » (Castor)

« Castor ! » réprimanda Excel.

Malgré cela, Castor secoua silencieusement sa tête. « Duchesse Walter, vous semblez avoir décidé de lui faire confiance, cependant... Je ne peux pas. J’ai protégé Elfrieden depuis l’époque du roi avant le Roi Albert. J’ai éliminé des ennemis de l’extérieur, prenant leur territoire, et cela depuis près de cent ans maintenant. En dépit de tout cela, pourquoi le roi Albert ne nous a-t-il pas consultés avant de vous donner le trône, vous qui êtes soudainement venu de nulle part... ? »

« Je suis d’accord... J’aimerais bien avoir moi aussi une réponse à cette question. » Sans réfléchir, j’avais affiché mes vrais sentiments. Depuis que l’on m’avait donné le trône, j’avais désespérément travaillé afin d’éviter d’être envoyé à l’Empire et sauver ce pays de la crise.

J’avais été trop occupé pour y réfléchir, mais pourquoi le père de Liscia avait-il été si prompt à me remettre le trône après qu’il m’ait invoqué ici ? Dans ce pays, un héros était apparemment "celui qui amène un changement d’époque", mais cette information est-elle vraiment digne de confiance ?

Castor essaya de demander quelque chose à Liscia, qui était debout à mes côtés. « Princesse Liscia, savez-vous quelque chose ? »

« ... Je suis désolée, » dit-elle. « En ce qui concerne cette question, mon père a insisté pour qu’il ne soit pas impliqué. Je lui ai demandé d’aider afin de vous convaincre, vous trois, mais il m’a répondu “Si je devais agir maintenant, alors cela ne causera que des soupçons injustifiés. Sir Souma est maintenant le roi”. Voilà tout ce qu’il m’a répondu... »

« ... Je vois. » (Castor)

Castor semblait confus et incapable de comprendre les intentions de l’ancien roi, mais c’était pareil de mon côté. Je n’avais absolument aucune idée de ce qu’il avait pensé en faisant cela. C’était quelque chose qui m’avait fait me poser des questions, mais... Je savais que je n’aurais aucune réponse ici et maintenant.

Je dois me concentrer sur la persuasion de Castor. C’était ce que je pensais, mais...

« Je ne peux pas me décider à vous servir, » déclara Castor, rejetant encore une fois ma proposition.

« Duc Vargas... » Commençai-je.

« Ne dites rien de plus, » dit-il. « Étant donné que la Duchesse Walter a accepté de vous obéir, je sais qu’il doit y avoir du mérite dans ce que vous dites. Cependant, je ne peux pas imaginer que le Duc Carmine s’oppose à vous sans une bonne raison. Si la Duchesse Walter dit qu’elle est avec vous, alors dans mon cas, je vais m’associer avec le Duc Carmine. »

Ceci semblait être une décision difficile pour lui, alors que Castor affichait un regard douloureux sur son visage. Une fois que je vis cette expression... Je savais qu’il n’y avait plus rien que je pourrais dire.

« Il s’agit donc... de la décision que vous avez prise, n’est-ce pas ? » Demandai-je.

« Exact. Cependant, il s’agit de ma seule décision. Ceux qui seront du côté du duc Carmine seront uniquement moi-même et les cent hommes de ma garde personnelle. Je ne ferais pas appel aux unités faisant partie de l’Armée de l’Air. Ils resteront donc neutres. Si... Je suis vaincu, s’il vous plaît, prenez soin de ceux que je laisserais derrière moi. » (Castor)

« ... Je comprends. » (Souma)

Il agissait déjà en supposant qu’il perdrait. Si tel était le cas... il n’y avait rien de plus que je puisse dire.

« Sire, Castor est... » Excel avait essayé de prendre sa défense, mais j’avais levé la main afin de lui demander de s’arrêter.

« C’est inutile, » dis-je. « Je ne peux pas passer plus de temps sur ce sujet. »

« Urkh... » (Excel)

J’avais parfaitement compris comment Excel devait avoir ressenti ça, mais les événements étaient déjà en marche. Je ne pouvais pas passer plus de temps à le persuader.

À la fin, je n’avais pas obtenu de mon côté Castor et l’Armée de l’Air. Ceci allait beaucoup me compliquer la vie, mais au moins, le plus gros de l’Armée de l’Air resterait neutre.

Essayant de changer de sujet afin de lutter contre la déception, je m’étais tourné vers le dernier des trois ducs, Georg.

« Maintenant à vous, Général de l’Armée de Terre, Georg Carmine. » (Souma)

Le féroce général homme-bête à tête de lion me lança un regard noir. Même si je lui parlais à travers un moniteur, il était incroyablement intimidant. Si je l’avais rencontré en personne, mes jambes auraient commencé à trembler, et j’aurais sûrement été un spectacle pathétique à regarder.

« Duc Carmine, » dis-je. « Je ne vous demanderai pas si vous m’obéirez. Dès le moment où vous avez décidé d’abriter les nobles qui font l’objet d’une enquête pour corruption, c’était clair que vous n’aviez aucune intention de m’obéir. Alors tenter de vous persuader serait une perte de temps. »

Il ne répondit rien.

« Mais, je voudrais vous demander une chose, » dis-je. « Qu’est-ce qui vous a poussé à faire cela ? »

« Ma fierté en tant que guerrier. » Il s’agissait de la réponse de Georg. « Ayant plus de cinquante ans, mon corps ne fera que s’affaiblir à partir de maintenant, mais actuellement, je possède la plus grande des circonstances opportunes qui m’ait été présentée. Je déciderai du destin d’Elfrieden avec mes propres talents. Une fois dans sa vie, c’est le désir de chaque guerrier d’accomplir quelque chose dont se souviendra chacune des générations suivantes. »

« Pour quelque chose d’aussi petit que ça. » Murmurai-je.

Avait-il prévu tout cela pour des raisons aussi simples que la phase "La vie humaine ne dure que 50 ans" de Noh jouant Atsumori ? Il avait toujours su que tout cela serait triste pour Liscia, mais c’était quand même le chemin qu’il avait choisi.

« Je ne peux pas le comprendre, » dis-je. « Vous êtes... un incroyable imbécile. »

« Il s’agissait d’une question stupide, » répondit-il. « On ne peut pas être un guerrier sans être aussi un imbécile. Je vous ferai témoigner de la façon dont je vis. »

« Êtes-vous sûr que vous ne voulez pas dire la façon dont vous allez mourir ? » (Souma)

« Il s’agit là d’une seule et même chose, » dit-il. « Ceux qui souhaitent vivre meurent et ceux qui souhaitent mourir, reste vivant. Voilà ce que c’est que d’être un guerrier. »

Il parlait d’une voix résolue qui rappelait le rugissement d’un lion. Il n’avait pas montré le moindre signe d’hésitation.

Et donc, je ne pourrais non plus le faire vaciller

« Si vous voulez être un grand arbre bloquant mon chemin, alors je vais passer par-dessus vous, » dis-je.

« Aussi pourri que je puisse être, je suis un arbre ayant de solides racines, » me répondit-il. « Vous ne pourrez pas m’écarter de votre route avec une résolution pleine d’hésitations. »

« J’ai la résolution nécessaire ! » J’avais trouvé depuis longtemps la détermination de tacher mes mains avec cette unique cruauté. « Georg Carmine et Castor Vargas. »

Le Duc Carmine ne répondit rien.

« Quoi ? » Demanda le Duc Vargas.

« Comme nous nous battrons bientôt, j’ai une proposition, » dis-je. « Je doute que l’un d’entre nous veuille que cette guerre se fasse sans fin, affectant les gens ordinaires qui n’ont rien à voir avec tout ça. C’est pourquoi je veux qu’une règle soit en place. “Si l’un d’entre nous est abattu ou capturé, les subordonnés de cette personne viendront immédiatement sous le commandement de l’autre”. Ceci est destiné à empêcher une armée qui perd son chef de se venger ou de continuer à se rebeller. »

Quand ils entendirent ma proposition, tous deux hochèrent la tête.

« Très bien, » déclara Georg.

« Je suis aussi d’accord avec ça, » confirma Castor.

« ... Je vous remercie. » Dis-je.

« Donc maintenant, je vais donc mettre fin à la discussion. » Georg se leva de son siège, puis se déplaça afin de couper la transmission.

« Attendez ! » Liscia se déchaîna, après avoir réussi à rester silencieuse tout ce temps.

Georg fit plisser ses yeux. « Princesse... »

« Duc Carmine... » (Liscia)

Chacun s’était adressé à l’autre, mais aucun d’eux ne pouvait trouver les bons mots. Ils ne faisaient que se regarder les yeux dans les yeux.

Liscia et Georg. Dans le palais, ils étaient une princesse et un vassal. Dans l’armée, ils étaient un subordonné et son supérieur. À partir de ces relations, ils auraient pu trouver un moyen de se comprendre mutuellement.

Pendant un certain temps, les deux se regardèrent en silence, puis, à l’instant suivant, Liscia tira sur la cordelette qu’elle avait maintenue à la hanche, dégainant son épée.

Alors que j’étais encore surpris par sa brusquerie, Liscia plaça la lame près de sa tête, coupant sa queue de cheval d’un blond platine.

Attendez, quoiiiiiiiii ?

Ses cheveux, tels des fils d’or, tombèrent sur le sol.

C’était si soudain que non seulement moi, mais aussi les trois ducs restâmes sans voix. Liscia avait soudainement obtenu une coupe de cheveux de longueur moyenne, mais elle ne semblait pas y prêter attention. Au lieu de ça, elle dirigea sa rapière dans la direction du Joyau. Puis elle déclara. « Voici ma détermination. Je marcherai aux côtés de Souma. » Elle déclara ça avec des yeux inébranlables.

Au début, Georg avait été stupéfait tout comme moi, mais rapidement, ses yeux semblèrent lancer des éclairs, puis il sourit tel un carnivore qui avait trouvé sa proie. « Princesse, j’ai vu votre résolution. Cependant, je vais vous faire me montrer cette résolution sur le champ de bataille. »

« Je compte là-dessus. » (Liscia)

Ces deux-là semblaient être arrivées à une certaine compréhension. Je ne pouvais pas le comprendre moi-même, mais c’était probablement la manière dont les guerriers communiquaient. La discussion s’était terminée lorsque tout le monde avait été surpris par Liscia, mais... quoi qu’il en soit, c’était la fin de l’ultimatum lancé aux trois ducs.

*

« Est-ce que c’est correct... d’avoir coupé vos cheveux comme ça ? » Avais-je demandé à Liscia une fois que la transmission avec Georg et Castor avait pris fin.

Maintenant que l’ultimatum des trois ducs était terminé, Aisha, qui était revenue du village des elfes sombres, ainsi que Hakuya, Poncho et Tomoe, étaient entrés dans la salle du Joyau de Diffusion de la Voix.

Lorsqu’ils remarquèrent le changement dans l’apparence de Liscia, les yeux de tous (à l’exception de Hakuya, vu qu’il ne montrait pas beaucoup de changement d’expressions) affichèrent leur grande surprise.

Pendant ce temps, Liscia jouait avec les extrémités de ses cheveux fraîchement coupés, rougissant en réponse à leurs réactions. « Je l’ai fait afin de rendre ma position claire... Est-ce que cette nouvelle coupe de cheveux ne me convient pas ? »

« Non, justement, je pense que cela vous convient très bien, » dis-je. « N’êtes-vous pas d’accord ? »

Tout le monde hocha la tête.

« Princesse, votre coiffure vous donne ainsi un visage merveilleusement galant. » Dis Aisha.

« Je pense aussi que les cheveux courts sont tout à fait charmants sur vous, » Rajouta Hakuya.

« C-ça vous convient vraiment, je le pense aussi. » Déclara Poncho.

« Grande sœur, c’est très mignon, » dit Tomoe.

Avec toutes ces personnes qui la complimentaient, le visage de Liscia devint encore plus rouge d’embarras.

L’atmosphère dans la salle s’était ainsi adoucie, quand...

« Sire... » (Excel)

... le seul duc qui était encore resté connecté, Excel, me parla...

« ... Excusez-moi, Duchesse Walter, » dis-je.

« Non, c’est correct Sire. Je vous ai déjà juré de mon vasselage. Et veuillez m’appeler Excel. » (Excel)

« Dans ce cas, Désolé Excel, » dis-je. « Pour ne pas avoir pu convaincre Castor. »

« Il n’y avait rien que vous auriez pu faire. Il avait pris depuis longtemps sa décision. » Pourtant, les coins de la bouche d’Excel avaient affiché des signes montrant sa frustration.

On m’avait dit que cette magnifique femme, qui ne semblait avoir que vingt-cinq ans, avait en vérité plus de cinq cents ans. Castor était son gendre et sa petite-fille était également avec Castor. Sa famille avait été divisée entre les deux côtés du conflit, donc il était parfaitement naturel pour elle d’avoir des pensées de regrets.

Ha oui, c’est vrai. En parlant de la famille d’Excel...

« Excel. Est-elle avec vous en ce moment ? » Demandai-je.

Excel avait brusquement poussé un soupir. « ... Oui. Elle est là. »

« Votre Majesté, m’avez-vous appelé ? » Une autre beauté aux cheveux bleus apparut sur l’écran, debout à côté d’Excel. Elle avait un visage dont tout le monde serait amoureux, un style impeccable et un air qui semblait plus mûr que son âge.

Oui, elle était bel et bien la chanteuse Lorelei dont la popularité avait augmenté dans le Royaume d’Elfrieden, Madame Juna Doma.

« Merci, Juna, » dis-je. « Puisque nous vous avions comme lien, nous n’avons pas eu à nous battre contre Excel. »

« Nullement. Je n’ai fait que suivre les ordres. » Dit-elle. « D’ailleurs, j’enquêtais sur vous et je venais faire mon rapport à ma Grand-mère en ce moment. Alors, je vous demande de me pardonner pour ma grossièreté. »

Eh oui ! Juna était une espionne expédiée par la Duchesse Walter.

Avec sa prévoyance, Excel savait que si le père de Liscia, l’ancien roi Albert, m’avait cédé le trône, il fallait que quelque chose se fût produit, alors elle avait commencé à examiner immédiatement ce qui s’était passé.

L’espion qu’elle avait choisi d’envoyer pour cela était Juna, qui était en fait la commandante du Corps des Marines.

Et pour couronner le tout, Juna était apparemment la petite-fille d’Excel.

L’un des fils d’Excel s’était marié dans la famille Doma, qui était une famille marchande dans la Cité Lagune et qui avait des Loreleis parmi leurs ancêtres, et c’est ainsi que Juna était née. Il semblerait donc que ce beau visage provenait du côté d’Excel.

Lorsque Juna avait utilisé l’événement Proclamation des Dons comme une occasion de me contacter, il s’agissait d’une opportunité d’enquêter sur les raisons qui avait fait que j’étais devenu roi. Ensuite, quand elle m’avait jugé apte à être le roi, elle avait rapporté ses pensées à Excel et finalement, avait choisi de se révéler à nous.

J’avais été étonné quand j’avais entendu parler de ça, mais entre sa maturité qui avait démenti son jeune âge et les mouvements rapides qu’elle avait effectués lors de l’altercation avec Hal, elle avait fait des choses soudainement devenues très sensées, donc j’avais pu l’accepter assez rapidement.

Après cela, Juna était devenue le lien qui nous avait relié avec Excel. En d’autres termes, Excel avait été la seule à me jurer de sa loyauté avant même l’ultimatum.

Cependant, afin de surveiller les mouvements inquiétants de Georg et d’essayer de convaincre Castor jusqu’au dernier moment, nous avions caché ce fait et, pendant un certain temps, elle s’était engagée du côté des autres ducs.

Alors que Juna s’inclinait afin de demander pardon, je lui avais dit. « Ce n’est pas nécessaire. Grâce à vous, nous avons pu nous coordonner avec Excel. Vous avez pris mon parti, donc j’ai toutes les raisons de vous en être reconnaissant. Je n’ai nullement l’intention de vous reprocher ce que vous avez fait. »

« C’est exactement comme je vous l’avais dit ce jour-là, » dit-elle. « Moi aussi, je suis de votre côté. »

« Vous avez dit cela ce soir-là, n’est-ce pas ? » (Souma)

Ce soir-là, quand je ne pouvais pas dormir, Juna m’avait dit ça et ensuite, elle avait chanté pour moi jusqu’à ce que je me sois endormi. Par la suite, j’avais entendu de Juna que Liscia avait été celle qui avait organisé tout ça.

Liscia s’occupait toujours de moi. Fidèle à ses mots prononcés ce jour-là, Juna était restée de mon côté. Même Aisha, écervelée comme elle pouvait l’être la plupart du temps, pouvait être considéré comme me protégeant dès que c’était nécessaire.

J’avais ainsi pu être un roi à cause de toutes ces personnes qui me soutenaient. Et donc je voulais aussi tout faire pour eux.

« Hakuya, où en sont les préparatifs ? » Demandai-je après l’avoir regardé.

Hakuya plaça ses mains ensemble avant de s’incliner. « Tout se passe comme prévu. Sire Ludwin et les 10 000 soldats qui composent la partie directement contrôlée de l’Armée Interdite peuvent immédiatement être mobilisés. »

« Quels mouvements avons-nous pu voir en provenance de l’armée d’Amidonia ? » Demandai-je.

« Il semblerait qu’elle s’est déjà rassemblée à la frontière. » Dit-il. « C’est exactement comme nous l’avions prévu. »

Après avoir entendu le rapport de Hakuya, je m’étais tourné vers les autres personnes et avais fait un signe de la tête, puis j’avais levé mon poing en l’air. « Allons-y ! Dès maintenant, il s’agit d’une guerre contre le temps ! Nous allons balayer les étincelles qui tombent et montrer à Georg ce contre quoi il se bat ! Laissez-le voir la puissance qui soutiendra ce pays à partir de maintenant ! »

« « « Oui, Sire. » » »

Tout le monde avait répondu à mes ordres. Le moment était enfin venu.

Je recommençai à parler. « Dès aujourd’hui, la guerre d’assujettissement commence. »

***

— 30e jour du 9e mois de l’année 1546 du Calendrier Continental —

Souma, le roi d’Elfrieden, avait levé une armée afin de soumettre Georg.

Un message contenant cette information avait été envoyé aux armées du duché d’Amidonia massées près de la frontière.

Quand Gaius VIII avait entendu ce rapport, il avait dit. « Le temps est enfin venu ! Maintenant, nous allons pouvoir contenter notre désir de longue date ! »

En proclamant cette déclaration, il prit le commandement des 30 000 hommes de la puissante armée de la principauté afin de commencer l’invasion d’Elfrieden.

Il y avait deux routes entre Elfrieden et Amidonia.

L’une d’elles était la route traversant le duché de Carmine dans le nord-ouest. Il s’agissait d’une plaine totalement dégagée, facile à franchir, mais Gaius n’avait pas utilisé cette route. C’était nécessaire, car cette route avait été entièrement bloquée par le duché de Carmine. Même si c’était purement pour les apparences, Gaius avait prétendu qu’il appuyait à la fois le roi et Georg, alors il fallait éviter toute route qui semblait indiquer une union avec Georg. En outre, le duché de Carmine était là où les forces du roi et de Georg entreraient bientôt en collision, alors si l’armée de la principauté était là, il y avait le risque que la guerre soit arrêtée pour leur faire face. La principauté voulait que le conflit entre le roi et Georg dure le plus longtemps possible.

De ce fait, l’armée de la principauté avait choisi de progresser sur l’autre chemin, celle qui traversait la région montagneuse dans le sud. Les montagnes d’Ursula se situaient le long de la moitié sud de la frontière entre la Principauté d’Amidonia et le Royaume Elfrieden. Cette route traversait la vallée de Goldoa se trouvant dans les montagnes.

Alors que le chemin était très raide, une fois qu’ils avaient traversé la vallée, ils arriveraient quasi directement face à la cité d’Altomura. Alimentée par les ruisseaux qui provenaient des Montagnes d’Ursula, il s’agissait de l’une des quelques régions productrices de céréales d’Elfrieden. De plus, elle faisait autrefois partie d’Amidonia.

Alors qu’il montait sur son cheval parmi les 30 000 soldats de l’armée de la principauté, Gaius VIII avait eu une lueur dans son regard et un sourire audacieux sur son visage.

« Hehehe. Souma et Georg peuvent se battre aussi fortement qu’ils le souhaitent. Pendant qu’ils le feront, nous allons récupérer nos terres perdues. » (Gaius)

Alors qu’il traversait les ombres de la vallée, Gaius VIII n’avait aucun doute que son plus cher souhait était sur le point de lui être accordé.

☆☆☆

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8 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. kurokagespirit

    Merci pour le chapitre.
    PS:Gaius est un méchant de seconde zone !?

  3. Djibril Kourouma

    Merci pour le chapitre.
    Mon avis pourra changer par la suite, j’ai même un peu mal de dire ça, Mais pour la discussion entre Souma et Vargas, je préfère la version du webnovel ! Il était beau est instructif le discours de Souma sur la relation le roi, les citoyens et la loi. Mais ici Vargas est bien plus respectable en tant que personne et en tant que général… Donc mitigé sur quel version je préfère.

  4. Djibril Kourouma

    Il faut voir un méchant jusqu’à la fin avant de le juger

  5. merci pour le chapitre

  6. Oui, je suis d’accord. Il y a un peu partout quelques différences entre le WN et le LN, mais j’ai décidé de publier que la version LN (car j’ai aussi le WN de traduit, mais avec la sortie du LN qui est + structuré et surtout avec une seule source, c’est beaucoup plus simple pour moi de traduire quelque chose de propre)
    Ce qui a été viré du LN vis a vis du WN, c’est les spoiler qui était présent dans le WN pour le futur. Mais c’est pas tout, mais un peu inutile de lister tout disons.
    Mais cela n’a rien à voir au niveau de changement qu’on peut voir dans le porteur du bouclier ou c’est une bonne partie de l’histoire qui change.

    • Donc laisse-moi deviner, la version en light novel, du héros au bouclier c’est la version enfant de sa version en web novel ?
      C’est encore possible de trouver le web novel en anglais dans ce cas ?

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