Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 13 – Chapitre 3

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Chapitre 3 : Préparation politique

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Chapitre 3 : Préparation politique

Partie 1

Une fois que Shabon et Kishun avaient été renvoyés à leur auberge, Liscia, Hakuya et moi, nous nous étions dirigés vers la salle de stratégie du château. Lorsque nous étions arrivés, le commandant en chef de la Force de la défense nationale, Excel, son second, Ludwin, le général de la Force de défense nationale, le père de Hal, Glaive, et enfin Castor, le capitaine du porte-avions de type insulaire Hiryuu, étaient là. Les plus hautes autorités de la Force de défense nationale du Royaume s’étaient réunies.

J’avais levé la main pour les arrêter alors qu’ils s’apprêtaient à se lever et à nous saluer, puis j’avais moi-même pris place.

« Désolé. Nous vous avons fait attendre ? » avais-je demandé.

En jouant avec son éventail, « Non, non, » Excel secoua la tête, « Je suis sûre qu’on ne pouvait pas faire autrement, vu notre invitée inattendue. Vous avez toute ma sympathie. »

« Ahaha... C’est vrai, je ne m’attendais pas à la princesse Shabon. » Je ne pouvais que rire faiblement. « C’est arrivé malgré le fait que je pensais me préparer à toute éventualité, et éliminer tous les risques quant au plan. Pourquoi y a-t-il toujours des problèmes inattendus qui surviennent… ? »

« C’est comme ça que sont les individus. Tout le monde n’agira pas comme vous le pensez. Nous avons chacun nos propres sentiments, intérêts et croyances. Ce à quoi nous accordons le plus d’importance diffère d’un individu à l’autre, donc bien sûr, il y aura des gens qui ne feront pas ce que nous espérons qu’ils feront. N’est-ce pas, Castor ? » déclara Excel.

« … S’il vous plaît, ne me faites pas répondre, duchesse Walter. »

Excel lui fit alors un sourire malicieux, alors que Castor avait l’air d’avoir mordu dans quelque chose de désagréable. Pendant la rébellion grotesque de Georg Carmine, Castor s’était opposé à nous, étant même prêt à devenir un martyr pour son ami Georg. Il avait fait tout cela malgré les tentatives d’Excel pour le persuader de ne pas le faire. C’était en partie notre faute pour l’avoir maintenu dans l’ignorance, il n’était donc pas le seul responsable de cette situation.

Excel ferma son éventail. « Maintenant, sire, qu’arrivera-t-il à notre plan ? »

« Je suis sûr qu’il faudra le peaufiner, mais les grandes lignes ne changeront pas. » Je m’étais tourné vers Excel et Castor pendant que je parlais. « Excel sera le commandant en chef de la flotte envoyée dans l’archipel du Dragon à Neuf Têtes et montera à bord de l’Albert II. Vous prendrez également le commandement dans la bataille navale prévue, je compte donc sur vous là-bas. »

« Compris. »

« Le capitaine Castor dirigera le transporteur de type insulaire Hiryuu. »

« Hein ? Ohh, il est enfin déployé dans la bataille, non ? » déclara Castor avec excitation, et je lui avais fait un signe de tête.

« Oui, car je ne pense pas qu’on puisse se permettre de se retenir. Les deuxième et troisième transporteurs, Souryuu et Unryuu, ne seront malheureusement pas prêts à temps. »

« Je suis impatient. Quel équipement devons-nous charger sur les wyvernes ? » demanda Castor.

« Nous allons les charger avec les Petits Susumu Mark V Allegé (un appareil de propulsion de type Maxwell), mais nous ne prévoyons pas de bataille aérienne. Ne les utilisez pas si vous n’en avez pas besoin, » répondis-je.

« Compris ! »

Je leur avais fait un signe de tête, puis je m’étais tourné vers Glaive. Comme il était général dans l’armée terrestre, il ne serait pas impliqué dans une bataille navale comme celle-ci. Je l’avais fait venir ici parce que j’avais une autre mission pour lui.

« Glaive. Votre fils Halbert et sa femme Ruby seront à bord de l’Hiryuu, mais je veux que vous preniez le commandement d’une force dans le nord, et que vous protégiez la frontière avec l’Union des Nations de l’Est. »

« L’Union des Nations de l’Est… Êtes-vous sûr ? Vous ne voulez pas que je le fasse vis-à-vis de l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes ? »

Glaive semblait empli de doutes, mais je lui avais fait un grand signe de tête.

« Les rapports de Julius et des Chats Noirs indiquent que quelque chose de louche se trame là-bas. Il s’agit principalement de Fuuga Haan du Malmkhitan. »

« Par Fuuga Haan, vous voulez dire celui qui a repris une partie du Domaine du Seigneur-Démon ? » demanda Glaive.

« C’est bien ça. Grâce à cet accomplissement, sa renommée au sein de l’Union des Nations de l’Est semble avoir augmenté massivement…, » répondis-je.

En plus d’être un amalgame de nombreux États de petite et moyenne taille, l’Union des nations de l’Est était aussi un mélange compliqué de mariages et d’alliances. Il n’y avait aucune chance pour eux de pouvoir s’agrandir avant maintenant, mais… après que le Malmkhitan, dirigé par Fuuga, soit apparu, c’était possible. Il avait accueilli les réfugiés dans le pays qu’il avait récupéré du Domaine du Seigneur-Démon. À leur tour, les réfugiés avaient essayé de reconstruire leurs villages, villes et pays, mais il s’était avéré impossible pour eux de contrer seul les menaces du Domaine du Seigneur-Démon. Dans leur situation, ils ne pouvaient pas déclarer l’indépendance et n’avaient pas d’autre choix que de se tourner vers l’homme qui avait reconquis leur territoire afin d’obtenir sa protection.

Fondamentalement, Fuuga avait gagné les pays et les peuples dont il avait récupéré les terres en même temps que le territoire. Grâce à cela, le Malmkhitan était devenu le plus grand pays de l’Union des nations de l’Est. Quand les gens de l’Union avaient vu comment le Malmkhitan avait grandi, ils avaient été enthousiasmés. Peut-être pourraient-ils être le pays à sortir de leur position défensive et à affronter la menace du Domaine du Seigneur-Démon. Peut-être que l’Union des nations de l’Est pourrait devenir l’égale du Royaume au Sud, ou de l’Empire à l’Ouest ? Apparemment, de plus en plus de personnes au sein de l’Union des nations de l’Est pensaient de cette façon.

« Ceux de l’Union ont trouvé leur espoir en Fuuga, croyant qu’il pourrait briser le statu quo et leur ouvrir un nouveau monde, » déclarai-je.

« Et… qu’est-ce que tu en penses ? » demanda Liscia, mais je n’avais pu que hausser les épaules.

« Si tu me demandes si je pense que c’est bien ou mal… je ne sais pas. Pour des gens comme nous à l’extérieur, il se peut qu’ils donnent l’impression de projeter leurs idéaux sur lui, mais ils peuvent ressentir les choses différemment. Je doute que cela dérange Fuuga parce qu’ils prient tous pour son ascension. Avec les gens qui le poussent vers le haut, il aura l’impression que l’époque le pousse à agir, et il se mettra peut-être à penser que ses actions sont la volonté des cieux. Et ainsi, un grand homme est né. »

« Maintenant que tu en parles, la sainte de l’orthodoxe lunaire a dit : “Vivre comme les autres le veulent est merveilleux, et c’est quelque chose dont on peut être fier”… ou quelque chose comme ça, » déclara Liscia.

« Oh… Oui, elle l’a fait. Je suis impressionné que tu t’en souviennes, étant donné le temps depuis, » répondis-je.

« Eh bien, c’était le jour où nous, euh... Tu sais…, » Liscia avait arrêté sa phrase avant la fin.

Oh ! En y repensant, c’était notre première nuit ensemble. La raison pour laquelle j’avais même pu franchir le pas avec Liscia, c’était que lorsque j’avais vu Marie agir en sainte. Personnellement, je pensais que je voulais être une personne, et être aimé en tant que tel. Mais je doute que Fuuga s’inquiète de ce qu’il est.

« Alors, est-ce cet homme, Fuuga, qui agit de façon suspecte ? » demanda Glaive, avec une expression sérieuse sur son visage.

« Oh, non, » j’avais agité ma main d’avant en arrière. « Ce qui est suspect, ce sont les gens autour de lui. Hakuya, explique, s’il te plaît. »

« Comme vous le souhaitez. Selon les rapports de Sire Kagetora des Chats Noirs et de Sire Julius du Royaume de Lastania, il y a de plus en plus de personnes au sein de l’Union des Nations de l’Est qui considèrent Sire Fuuga comme dangereux. Appelons-les la faction anti-Fuuga. »

« Hm ? Mais Sa Majesté n’a-t-elle pas simplement dit que les gens là-bas le considèrent comme une sorte de grand homme ? » demanda Glaive.

« Oui, » déclara Hakuya en approuvant de la tête. « Il est vrai que Sire Fuuga est considéré comme un grand homme par certains au sein de l’Union des nations de l’Est. Cependant, c’est exactement ce qui lui a valu la colère de certains des rois et seigneurs qui font partie de l’union. Reprendre le territoire du Domaine du Seigneur-Démon est un exploit incroyable, et tout le mérite en revient à Fuuga. Ils ne peuvent pas être heureux de savoir que leurs propres sujets aiment, craignent et respectent Fuuga encore plus que leurs propres dirigeants. »

« C’est un cas de “Le clou qui dépasse appelle le marteau”. Je suppose que c’est vrai dans n’importe quel monde…, » déclarai-je.

« Est-ce un proverbe de votre monde, Sire ? Je pense que c’est assez juste, » déclara Hakuya, qui semblait impressionné, puis il était passé à autre chose. « Il est fort probable qu’à partir de maintenant, l’Union des nations de l’Est sera divisée entre ceux qui soutiennent Sire Fuuga et ceux qui s’y opposent. L’opposition utilisera les liens historiques qu’elle a tissés entre les pays et entraînera de nombreux États dans une guerre pour le contenir. »

« Je suppose que ça va être son test ultime, hein… ? »

« Oui. Inversement, si Sire Fuuga veut déclarer sa suprématie, l’état actuel de l’Union des nations de l’Est, avec son réseau complexe de mariages et d’intérêts, doit l’irriter. On pourrait dire que ces deux factions sont destinées à entrer en collision dans un avenir pas si lointain. »

« Qui a le dessus ? » demanda Liscia, mais Hakuya secoua la tête.

« Je ne saurais le dire. C’est 50-50. En termes de nombre, les rois et les seigneurs devraient avoir l’avantage en raison de leur capacité à attirer plus d’alliés, mais Sire Fuuga devrait maintenant avoir la renommée et l’élan dont il aura besoin pour surmonter cet inconvénient. »

« Donc, vous dites que l’une ou l’autre partie pourrait gagner ? Est-ce que cela ne te pose aucun problème, Souma ? » demanda Liscia.

« Eh bien… cela sera gênant quel que soit le camp qui gagne, mais c’est contre Fuuga que je ne veux pas me battre. Il a la force de faire entendre raison aux autres. Donc, si nous devons nous préparer au pire, nous devrions travailler en supposant que Fuuga va gagner. »

« Sire, allez-vous aider la faction anti-Fuuga ? » demanda Excel.

« Non. Je ne vais pas faire ça, » avais-je répondu, rejetant fermement l’idée. « Se faire un ennemi de Fuuga, c’est se faire un ennemi du peuple qui l’idolâtre. Le culte du héros est comme la religion. De la même manière que nous devons nous méfier d’une rébellion des adeptes de l’orthodoxie lunaire si nous nous battons contre l’État pontifical orthodoxe lunaire, si nous sommes hostiles à Fuuga, nous devons également nous méfier de ses adorateurs. C’est une chose s’il nous envahit, mais si nous agissons contre lui avant qu’il ne nous ait manifesté de l’hostilité, nous serons condamnés pour nous être mis en travers de la route d’un grand homme et pour avoir essayé d’effacer l’espoir de l’humanité. Si nous faisons cela, nous aurons du mal à gouverner notre propre pays. »

« Vous avez raison… Cela semble gênant. Même la différence de pouvoir entre nos pays ne semble pas pouvoir aider dans ce domaine. »

« Je le sais bien. Tant que les gens ne verront pas clairement que Fuuga est une menace pour ce pays, nous ne prendrons pas de mesures contre lui, et nous ne pouvons pas. Nous avons aussi sa petite sœur Yuriga ici. Nous devons agir avec prudence, mais de manière amicale. »

Liscia fronça les sourcils. « Souma. Si les choses se passent mal dans l’Union des nations de l’Est, le Royaume de Lastania s’en sortira-t-il ? »

Elle devait s’inquiéter pour le frère de Roroa, Julius, qui faisait partie de l’Union des nations de l’Est.

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Partie 2

« Julius connaît les dangers de s’opposer à Fuuga. Il ne rejoindra probablement pas la faction anti-Fuuga. Si les choses deviennent risquées, je lui ai dit de prendre la princesse Tia et ses parents, et de s’enfuir ici au Royaume. »

« Pour ma part, je suis inquiet de laisser Sire Julius revenir au Royaume, » déclara Hakuya. C’était une opinion raisonnable, mais j’avais décidé d’être égoïste ici.

« S’il tient à la princesse Tia, Julius ne nourrira aucune ambition à notre égard. »

« … Je comprends. Si vous le dites, Sire. »

« Désolé. Oh, mais on s’est bien éloigné du sujet. Donc, bref, Glaive, tu surveilleras la frontière nord. »

« Oui, sire. Considérez que c’est fait. » Glaive mit ses mains devant lui et inclina la tête. C’était plus ou moins tous les ordres.

Il ne s’agissait plus que de savoir ce que j’allais faire jusqu’au départ de la flotte.

« Vas-tu dans l’Union de l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes !? » cria Roroa, incrédule.

Il s’agissait de la réaction immédiate que j’avais eue lorsque j’avais réuni mes cinq épouses, Tomoe et Ichiha, au bureau des affaires gouvernementales.

Liscia était apparemment en accord avec Roroa. Elle avait l’air inquiète.

« Je te connais, Souma, donc je suppose que tu n’es pas devenu fou, mais tu vas m’expliquer pourquoi, n’est-ce pas ? » demanda Liscia.

« Bien sûr, » avais-je répondu d’un signe de tête. « Tout le monde ici comprend la situation dans l’archipel du Dragon à Neuf Têtes, n’est-ce pas ? » avais-je demandé, en regardant chacun d’eux, et tout le monde avait hoché la tête.

Tout le monde ici savait que cette créature massive non identifiée attaquait l’archipel, et pourquoi des gens de là-bas avaient pêché illégalement dans nos eaux. J’avais pris soin de garder nos plans secrets, de sorte que seuls quelques privilégiés avaient eu accès à ces informations. Même Hal et Ruby, qui devaient être à bord de l’Hiryuu, n’avaient pas encore été informés. L’assistante de Ludwin, Kaede, était en congé de maternité, il n’y avait donc cette fois-ci aucun moyen pour eux deux de le découvrir par son intermédiaire. La grande majorité de nos soldats pensaient qu’ils ne feraient face qu’à la flotte de l’Union de l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes.

« Pour être franc, il semble que cette créature massive non identifiée — je crois qu’ils l’appellent Ooyamizuchi — va poser plus de problèmes que la flotte de l’Union de l’archipel. Nous prendrons la mer dans une semaine environ. Je veux rassembler toutes les informations que je peux sur la créature d’ici là. »

« Et c’est pourquoi tu vas à l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes, Souma ? » demanda Liscia.

« Oui. Parce qu’il y a une mer entre nous, il est difficile d’obtenir des informations de leur part. Mais en regardant les actions de Shabon, il semble qu’ils aient aussi du mal à obtenir des informations sur nous. Jetez un coup d’œil à ça. » J’avais étalé une carte approximative de l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes sur le bureau. « Ces deux îles qui sont les plus proches de celle que nous avons utilisée comme quai lors de la construction de l’Hiryuu sont le domaine de Kishun, qui est venu ici en tant que garde du corps de Shabon. Elles sont également les plus proches du QG de la Force de défense navale nationale à la Cité Lagune. Les négociations ont permis d’ouvrir ces îles à notre usage. »

Les deux îles, une grande et une petite, dirigée par Kishun, étaient collectivement connues sous le nom d’Îles Jumelles. La plus grande était connue sous le nom de Grande Île, et la plus petite sous le nom de Petite Île, bien que des personnes extérieures aux îles les aient appelées la Grande Île Jumelle et la Petite Île Jumelle. Ces deux îles sont suffisamment proches l’une de l’autre pour que l’on puisse nager entre elles, de sorte que le manoir de Kishun se trouvait sur la Grande Île.

« Nous utiliserons le bateau que Shabon et Kishun ont pris pour nous rendre à la Grande Île en secret, parce qu’il y a un risque que quelqu’un nous voie si nous utilisons l’un des navires du Royaume ou avec Naden. Je ne veux pas qu’on sache que je reste là-bas. J’ai l’intention d’utiliser le manoir de Kishun comme base d’opérations et de recueillir des informations sur Ooyamizuchi. Dans ce but, j’aimerais demander à Tomoe et Ichiha de m’accompagner. »

« Nous aussi ? »

« Si c’est votre ordre, je le suivrai… »

Ils semblaient tous deux perplexes.

Je leur demandais de me suivre dans un pays avec lequel nos relations se détérioraient, je ne pouvais donc pas leur en vouloir. Je ne voulais pas amener deux enfants dans un endroit aussi dangereux si je n’étais pas obligé, mais j’avais absolument besoin de leurs capacités pour enquêter sur Ooyamizuchi. La capacité de Tomoe pourrait lui permettre de comprendre les pensées d’Ooyamizuchi. Ichiha pourrait utiliser son système d’identification des monstres pour identifier les parties de corps d’Ooyamizuchi et trouver une méthode valable pour l’attaquer. Il avait déjà trouvé un certain nombre de compositions potentielles, et avec plus d’informations, elles n’en deviendraient que plus précises.

Excel était en train d’élaborer un plan basé sur eux.

« Cependant, vous vous faufileriez dans un pays avec lequel nous avons des relations qui se détériorent, n’est-ce pas ? Et puis il y a aussi ce monstre à prendre en considération. N’est-il pas dangereux ? » Aisha semblait inquiète, mais j’avais continué à imposer mon point de vue.

« Si je décide que cela devient trop dangereux, nous pouvons sauter sur le dos de Naden et rentrer à la maison. Je n’ai pas à m’inquiéter si quelqu’un me voit une fois que nous sommes en train de partir de là. On peut traverser la mer sans l’Hiryuu, n’est-ce pas, Naden ? »

« Bien sûr. Laisse-moi faire. » Naden se frappa fièrement la poitrine d’une main. Je lui avais fait un signe de tête.

« C’est pourquoi j’ai l’intention d’y aller avec un petit groupe, afin que Naden puisse facilement nous transporter en cas d’urgence. J’aimerais que Naden, Tomoe et Ichiha viennent avec moi — avec Aisha et Juna, qui en sait beaucoup sur la mer, comme gardes du corps. »

« Oui, sire. Compris. »

« … Moi aussi ? »

Aisha l’avait immédiatement accepté, mais Juna avait mis un peu plus de temps à répondre.

« Hein ? Quelque chose te dérange ? »

« Oh, non, c’est bon. Je comprends. J’irai là-bas pour te protéger. »

« Je commence à être jalouse de vous toutes. Je suis toujours coincée à m’occuper de la situation ici dans des moments comme celui-ci. » Roroa avait fait la moue, mais j’avais une autre tâche en tête pour elle.

« J’aimerais que tu restes dans la capitale et que tu gardes le contact avec Julius au Royaume de Lastania, » déclarai-je.

« Avec mon frère ? » demanda Roroa.

« Il se passe quelque chose de louche au sein de l’Union des nations de l’Est. Nous avons l’impression que les factions Fuuga et anti-Fuuga sont sur le point d’entrer en collision. J’ai demandé pour le moment à Glaive de diriger une partie de la force de défense nationale à la frontière, mais selon la situation, ils pourraient avoir besoin d’agir. »

« … Dis-tu que mon frère et ma grande sœur pourraient avoir des ennuis ? »

« Je lui ai dit de prendre la famille royale de Lastan et de s’enfuir si les choses deviennent trop risquées. Si on en arrive là, le meilleur moyen de s’assurer que les choses se passent bien est de t’avoir à ses côtés, » déclarai-je.

Après tout, Julius était déjà assez difficile à gérer pour notre pays. Il y avait certainement des gens qui s’opposeraient quant à le laisser entrer dans le pays. Afin de contenir ces voix, il était préférable de faire appel à la médiation de Roroa, la troisième reine primaire.

« OK. » Roroa avait hoché la tête, semblant comprendre. « Je dois faire ce que je peux pour ma grande sœur. Je vais rester en contact étroit avec mon frère. »

« Par tous les moyens, fais-le. Et fais-moi savoir si quelque chose arrive. Selon la situation, je peux revenir tout de suite, » déclarai-je.

« Bien reçu. »

« Hé, c’est ma — attends, tout le monde ne vole-t-il pas trop souvent ma ligne préférée !? » Naden avait objecté. C’est juste trop facile à utiliser, tu sais ?

« Mais sans toi dans le château, je n’aurai pas de travail à faire, » dit Liscia, en portant un doigt à ses lèvres avec délicatesse.

Récemment, Liscia avait été mon assistante pendant que Carla, une des autres servantes, ou parfois Lady Elisha, s’occupaient pour nous de Cian et Kazuha. Si je n’étais pas au château, elle n’avait personne pour l’assister, ce qui lui laissait beaucoup de choses à faire. Je pense qu’il serait bien qu’elle se détende et qu’elle se repose, mais aussi diligente qu’elle soit, Liscia ne supportait pas d’avoir trop de temps libre. Mais cela dit, je ne pouvais pas l’emmener.

Cian et Kazuha n’avaient encore qu’un an, nous ne pouvions donc pas les quitter des yeux. Il n’était pas possible pour moi et Liscia de les quitter pendant des jours, et il n’était pas question que je les emmène dans la dangereuse Archipel du Dragon à Neuf Têtes.

« Veux-tu peut-être emmener les enfants dans le domaine de ton père ? » demandai-je.

« Ce serait bien aussi, mais… Ne puis-je pas aller sur l’île que l’Hiryuu utilise comme port d’attache ? Avec les enfants, » demanda Liscia.

« Quoi ? Sur cette île ? » demandai-je.

« J’ai pensé qu’il serait bon de laisser les enfants expérimenter le rugissement de la mer et voir à quel point elle est grande, » répondit Liscia.

« Euh, je ne pense pas que ce soit la saison de la baignade, » répondis-je.

On n’était encore qu’en janvier, et — Hé, attends, ce sont encore des bébés, alors ils ne savent pas du tout nager, hein ? D’ailleurs, dans un monde avec des créatures marines massives comme celle-ci, l’idée de nager n’était pas si répandue que ça. Il n’y avait probablement que les gens qui vivaient au bord de l’eau qui pouvait nager librement quand ils le voulaient. Je sais que Parnam est à l’intérieur des terres, et il serait bon de leur faire ressentir l’immensité de la mer dès leur plus jeune âge. Mais quand même…

« Comme c’est l’île la plus proche des îles jumelles, tu sais qu’elle est aussi proche du rayon d’action d’Ooyamizuchi ? Je sais qu’il y a beaucoup de mers entre nous, mais nous ne pouvons pas exclure la possibilité que cette chose vienne sur nos côtes, donc je m’inquiète pour toi et les enfants qui sont là. »

En entendant mon explication, Liscia soupira d’exaspération. « De quoi parles-tu ? Cette île est celle où se rassemble la flotte que tu envoies dans l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes, n’est-ce pas ? Même si le monstre venait, la Défense nationale lui réserverait un accueil violent. »

« Eh bien… Oui, c’est vrai, mais… »

« Si cela devient dangereux, je peux m’enfuir dans une gondole de wyvernes. En outre, lorsque tu te rendras à l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes, tu emporteras une gemme de diffusion pour rester en contact avec la flotte, n’est-ce pas ? Tu dois après tout renvoyer les informations que tu as recueillies, » répondit Liscia.

« … Tu me comprends si bien, » répondis-je.

« Je suis ta femme. En outre, si je suis sur l’île, tu pourras voir le visage des enfants lorsque tu feras tes rapports réguliers, » déclara Liscia.

« Urgh... Oh, mon dieu, très bien. J’accepte, » avais-je dit en levant les mains en signe de reddition. « Vous pouvez tous aller sur l’île. Mais fais attention, veux-tu bien ? »

« Je sais. Fais en sorte de rentrer chez toi en toute sécurité, Souma. Les enfants t’attendront, » déclara Liscia.

« Bien sûr que je le ferai. »

C’est ainsi que notre politique avait été décidée. Bon, passons à l’Archipel du Dragon à Neuf Têtes.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre !

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