Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 10 – Histoire bonus – Partie 4

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Histoire bonus : La plus heureuse des reines

Partie 4

Puis j’avais tendu la main à Albert.

« C’est ma volonté égoïsme. De votre point de vue, je suis une femme ennuyeuse qui pourrait vous entraîner dans le conflit simplement en étant à vos côtés. Malgré tout, si vous le permettez… Je veux… que vous preniez cette main. J’aimerais passer du temps à reposer mon cœur avec vous, le plus longtemps possible, » déclarai-je.

Mes paroles avaient fait déglutir Albert.

Je savais que je n’étais pas juste. J’avais réalisé que je profitais de sa gentillesse.

Pourtant, si je ne pouvais pas changer le destin qui me ruinerait, je voulais au moins quelqu’un comme Albert avec moi à la fin.

Maintenant que j’avais renoncé à résister, comme les autres « moi », c’était mon seul souhait.

Il y eut un court silence, puis Albert ouvrit lentement la bouche.

« J’ai toujours… voulu vous protéger. Pourtant, je n’ai pas l’intelligence de le faire, et je ne pourrais rien faire pour vous aider. Cela… me frustre, » déclara Albert.

J’étais restée silencieuse.

« C’est ce que je suis, mais si tout ce que vous voulez, c’est que je sois avec vous, je peux le faire. »

Puis Albert avait pris la main que je lui avais offerte.

« Je ne peux en aucun cas vous promettre que vous serez en sécurité si vous venez chez moi. Je doute que vous puissiez vivre dans la même splendeur qu’au château. Malgré cela, je travaillerai pour vous permettre de passer vos journées dans la paix et le calme. Si vous êtes d’accord pour m’avoir, alors s’il vous plaît, » déclara Albert.

« Merci… Albert, » dis-je.

C’est ainsi que j’avais choisi mon fiancé.

« C’est vraiment calme ici, n’est-ce pas ? »

Je regardais le paysage par la fenêtre pendant un voyage en calèche.

Le domaine d’Albert se trouvait à la campagne, autour d’un village agricole et laitier en montagne. Pendant que la voiture rebondissait le long de la route de campagne, nous étions passés devant des charrettes tirées par des bœufs.

Il y avait une scène pastorale, comme nulle part ailleurs dans le château, qui s’étendait devant moi.

« Je suis un peu excitée, » dis-je avec une anticipation palpable.

Albert avait souri ironiquement. « Je peux le voir. Bien que je ne sois pas sûr que nous ayons quoi que ce soit qui puisse vous divertir, princesse. »

« Albert ! » Je l’avais attrapé par la barbe et j’avais arraché quelques poils.

« Oui… ? Aïe ! »

« Tu vas être mon mari, alors laisses tomber le langage formel, et ne m’appelles pas “princesse”, » déclarai-je.

« D’accord, Elisha, » déclara Albert.

Albert hocha la tête à contrecœur en se frottant le menton. Le fait qu’il ne pouvait pas prendre une position ferme contre moi, même s’il avait environ cinq ans de plus que moi, venait d’une timidité innée. Cela dit, je commençais graduellement à voir cela comme faisant partie de ce qui le rendait mignon.

« Oh ! quelle jolie rivière, » dis-je, enchantée. « Tu crois qu’il y a du poisson dedans ? »

« Oui. Quand l’automne arrivera, ils seront bien grassouillets. Georg et moi y allions souvent pêcher quand nous étions enfants. Cependant, Georg s’ennuyait toujours vite et se mettait à les attraper à la main. »

« La pêche ! Ça a l’air sympa. Je n’ai jamais fait ça avant, alors, s’il te plaît, montre-le-moi, » déclarai-je.

« Bien sûr que je le ferai, » répondit Albert.

En regardant le paysage champêtre, qui ne semblait pas affecté par l’atmosphère meurtrière de la capitale, je ne discutais avec Albert de rien en particulier, en disant des choses comme : « Qu’est-ce que c’est ? » « Qu’est-ce que c’est que ça ? »

C’était très amusant de simplement faire cela, et j’avais senti ma personnalité originale, plus active, revenir à moi.

Cela avait tenu le coup pendant un moment. Finalement, avant même que je m’en rende compte, nous étions arrivés au manoir d’Albert.

C’était petit pour un manoir de la noblesse, mais dans cette région, où il n’y avait pas d’autres bâtiments à proximité, il avait encore une certaine présence.

Lorsque nous avions franchi la petite porte d’un mur qui n’allait pas servir de défense contre beaucoup plus que des animaux sauvages, les jardins bien entretenus étaient apparus sous nos yeux. Ils n’étaient pas de la taille des jardins royaux, bien sûr, mais ils correspondaient bien à l’espace compact, et ils semblaient être de bon goût.

« Les jardins sont magnifiques…, » j’avais soupiré de satisfaction. « Est-ce toi qui as fait tout ça, Albert ? »

« Oui. J’ai fait ces jardins comme passe-temps, » déclara Albert.

« Ils sont incroyables. Bien joué, » déclarai-je.

« C’est embarrassant quand tu me félicites si facilement, » déclara Albert.

Albert riait timidement, mais je trouvais vraiment ses jardins merveilleux.

Nous nous étions assis sur une terrasse couverte entre les jardins et le manoir. Regardant vers les jardins ensoleillés depuis l’ombre, le contraste de la lumière et de l’ombre était très agréable.

« C’est l’endroit idéal pour se détendre, » lui avais-je dit.

« On peut se détendre autant que tu le veux. C’est le bon moment, veux-tu du thé ? » demanda-t-il.

J’avais hoché la tête, alors Albert avait demandé à l’un des domestiques de le préparer.

Lorsque nous buvions du thé ici, sur les sièges de cette terrasse, le temps semblait s’écouler à un rythme plus détendu.

« Whew… Je commence à avoir sommeil. » J’avais bâillé.

« C’est une journée chaude et ensoleillée, après tout. Tu dois aussi être fatiguée de voyager. C’est la situation idéale pour s’assoupir. C’est bon si tu vas dormir. Je te réveillerai quand le soleil se couchera, » déclara Albert.

« C’est un luxe de pouvoir utiliser notre temps comme ça, » déclarai-je.

Je l’avais accepté et c’est ce que j’avais fait.

Le joli jardin, l’atmosphère chaleureuse et le doux sourire d’Albert m’avaient donné l’impression que mon cœur et mon corps allaient fondre.

Cela faisait combien de temps que je ne m’étais pas sentie aussi à l’aise ?

Si je pouvais avoir un souhait, ce serait que ces bonnes journées durent le plus longtemps possible… En m’endormant, j’avais pensé à ça en m’endormant.

J’étais sûre que, quelque part, j’avais dû penser que c’était un souhait impossible. Cependant, contrairement à ce que j’espérais, ces journées de rêve s’étaient poursuivies.

Il semblerait que la lutte sanglante se soit poursuivie sans relâche dans la capitale, mais elle ne s’était jamais étendue à ce domaine.

J’avais appris cela plus tard, mais apparemment mon mariage avec Albert avait joué en ma faveur.

Albert était connu pour être médiocre et sans ambition.

Quand les factions m’avaient vue jeter mon nom de famille pour épouser un homme comme Albert, elles avaient dû me voir aussi manquer d’ambition. Ils auraient pu se dire : « Si elle a un si mauvais œil pour les hommes, cette petite fille ne vaut pas la peine qu’on s’inquiète d’elle. ».

Il y avait aussi l’amitié bien connue d’Albert avec Georg. S’ils agissaient négligemment contre quelqu’un ayant des liens avec la Maison de Carmine, ils auraient des ennuis si le duc de Carmine intervenait.

Il est possible que Georg ait fait en sorte que leur amitié se répande partout. C’est tout ce qu’il aurait pu faire pour aider son ami Albert.

C’est peut-être pour ces raisons que moi, qui avait démontré que j’étais peu menacée en épousant un homme médiocre, et contre lequel il était également difficile d’agir, j’étais laissée tranquille pour le moment.

Grâce à cela, j’avais pu passer mes journées à me détendre ici dans cette région.

À l’automne, nous étions allés pêcher.

« Là-bas… Compris ! J’en ai attrapé un, Albert ! » J’avais souri.

« Tu es douée dans tout ce que tu fais, Elisha. Je ne peux rien attraper, » déclara Albert.

D’habitude, j’aidais Albert dans son travail, mais les jours de congé, nous allions pêcher ensemble comme ça, ou pique-niquer dans les collines.

« Qu’est-ce qu’on fait le jour de congé suivant ? » lui avais-je demandé.

« Ce devrait être à peu près le moment de l’année où l’on peut cueillir des champignons dans les collines arrière. Veux-tu y aller ? » demanda-t-il.

« La chasse aux champignons ! Si nous arrivons à en prendre beaucoup, partageons avec tout le monde, » déclarai-je.

« Hmm. Je dois donner quelque chose à Johan le chasseur en échange du gibier, » déclara Albert.

Notre relation avec nos sujets était bonne. C’était un petit domaine, donc nous avions pu interagir avec les gens sans égard au statut. Quand on sortait comme ça, les gens n’hésitaient pas à nous appeler.

« Tant qu’on y est, pourquoi ne pas les rôtir dans le jardin ? » avais-je suggéré.

« Ha ha ha ha ha, il y a de l’idée, » dit-il en riant. « J’appellerai tous les habitants de la ville. »

Et donc, comme nous avions passé nos journées en paix, à un moment donné, j’avais cessé de penser que ma vie était prise pour cible. J’avais pu croire que demain serait un autre jour comme aujourd’hui.

Après avoir survécu à un hiver rigoureux, les animaux partirent à la recherche de compagnons au printemps. De la même manière, ma relation avec Albert s’était aussi approfondie.

C’était un style de vie de résignation, où je pensais que si je ne pouvais pas changer mon destin, je voulais au moins passer du temps à ses côtés. Mais à un moment donné, j’avais commencé à me sentir plus heureuse que les autres « moi » qui ne l’avaient pas choisi.

« Albert, » dis-je, « Je suis contente d’être venue ici. »

Albert me serra doucement dans ses bras autour des épaules.

Environ un an s’était écoulé depuis que j’avais déménagé dans cette région.

Des rumeurs dans le vent nous avaient indiqué que des incidents sanglants se produisaient fréquemment dans la capitale.

Quand je dis « rumeurs dans le vent », je faisais allusion au fait qu’il avait fallu beaucoup de temps pour que les nouvelles parviennent à un endroit si éloigné, et quand c’était arrivé, c’était par le bouche-à-oreille.

À ce moment-là, je m’en fichais de ce qui se passait dans la capitale.

Je n’avais aucune envie de revenir, et… Je n’en avais pas non plus besoin.

Par une belle journée de printemps, dans une petite chapelle de notre domaine, Albert et moi nous nous étions mariés et nous étions devenus mari et femme.

Par la suite, notre peuple, Georg, et un petit groupe d’amis avaient exprimé leurs meilleurs vœux.

« Félicitations, mon seigneur ! »

« Lady Elisha, vous êtes si jolie ! »

« Que vous soyez tous les deux heureux ! Que les bénédictions de la Mère Dragon soient sur vous ! »

C’était une chapelle comme on en trouve n’importe où, la robe était faite main par la mère d’Albert, et les invités venaient en portant ce qu’ils portaient tous les jours. Ce n’était pas différent d’un mariage entre gens du peuple.

Alors pourquoi mon cœur battait-il si fort ?

J’avais des souvenirs de cérémonies de mariage plus glamour, mais je pouvais dire que le moi que j’étais en ce moment était le « moi » le plus heureux que j’avais jamais vécu.

J’avais dit à mon nouveau mari, qui souriait timidement, « Albert. »

« Oui, Elisha ? »

« Le moi qui peut être ici, en t’aimant comme ça, est plus heureuse que n’importe quel autre “moi”, » déclarai-je.

Albert me fixa d’un regard vide.

C’était peut-être une drôle de façon de le dire. Cependant, c’était mes sentiments honnêtes, sans une once de contrevérité.

Albert tourna la tête vers moi, rit et dit. « Ça devrait être ma réplique. J’ai eu une princesse adorable et merveilleuse qui est venue épouser un homme sans perspectives comme moi. Peu importe à qui tu le demandes, ils diront que je suis le plus heureux de tous. »

« Oh, je ne dirais pas ça, » avais-je ri. « Je suis bien plus heureuse. »

« Non, non, je suis plus heureux. »

On s’était disputés comme ça, puis tous les deux avaient éclaté de rire à l’unisson.

« Nous sommes tous les deux si heureux, chéri, » dis-je en souriant.

« Oui. Nous sommes en effet, ma femme bien-aimée. »

Nous nous étions regardés et avions souri ensemble.

Après cela, un peu plus de temps s’était écoulé.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Ethan Nakamura

    Merci pour le chapitre.

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