Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 10 – Histoire bonus – Partie 3

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Histoire bonus : La plus heureuse des reines

Partie 3

Albert avait une allure plus bureaucratique chez lui, et il était donc surprenant de le voir en bons termes avec quelqu’un de la Maison de Carmine, qui étaient les représentants des officiers militaires.

Georg avait commencé à tirer sur sa crinière. « Je te suis redevable, et je veux t’aider. Mais le duc de Carmine est mon père maintenant. Mon père et ses hommes suivent l’ordre de la duchesse Walter de ne pas s’impliquer dans la crise successorale. Si les trois branches de l’armée s’en mêlent, la crise se propagera à tout le pays. Chacun se charge de ses propres subalternes pour s’assurer que cela n’arrive pas. »

Il semblait que la demande d’Albert avait quelque chose à voir avec la crise actuelle et, bien que cela le peinait de le faire, Georg refusait tout ce qu’elle était.

Il était vrai que si les trois forces s’engageaient dans ce conflit, cela ne ferait qu’attiser le chaos.

J’avais pensé qu’il était évident que la duchesse Excel Walter, qui avait soutenu ce pays pendant de longues années, prendrait des mesures pour les garder sous contrôle. Et si la duchesse Walter s’y opposait fermement, son gendre, le duc Vargas, lui obéirait. Pendant ce temps, si les deux autres maisons étaient opposées, le duc Carmine devrait l’être aussi.

J’avais l’impression que la raison était du côté de Georg.

Cependant, Albert n’était pas prêt à reculer.

« Ce n’est pas une demande pour qu’il soutienne qui que ce soit ! Je veux juste qu’il protège quelqu’un pour qu’on ne fasse pas de mal à cette personne ! » déclara Albert.

« Et je te dis que cela pourrait être interprété comme une intervention ! » déclara Georg.

Georg pressa l’épaule d’Albert. C’était tout ce qu’il fallait pour le déséquilibrer, et l’homme avait fait quelques pas en arrière avant de tomber à genoux.

Voyant cela, Georg déclara avec pitié. « Au contraire, j’aimerais te demander de ne plus t’impliquer dans le conflit. Tu es un type bien. En tant qu’ami, je le sais. »

« Georg… »

« Mais tu es faible. Si faible que tu trébuches quand je te pousse un peu. Tu n’as pas le pouvoir de surmonter cette crise, et tu es trop faible pour en faire tomber d’autres. C’est pourquoi je te dis que si tu t’enfermes dans ton domaine montagneux, tu pourras rester en dehors de ça. »

Albert avait penché la tête en silence.

Georg posa une main sur son épaule et dit. « Alors, abandonne, Albert. »

« Georg… J’ai encore…, » Albert avait saisi le bras de la main que Georg avait posée sur son épaule. « Je veux toujours la sauver ! Je veux sauver Lady Elisha ! »

Moi !? Pourquoi !?

Pendant un moment, je n’avais pas compris ce qu’il avait dit. Il voulait me sauver ? Je ne savais pas qui il était, alors pourquoi était-il si désespéré ?

Heureusement, Georg avait demandé exactement la même chose que je voulais savoir. « Pourquoi aller si loin pour Lady Elisha ? »

« Parce qu’elle m’a dit : “Vous êtes bien comme ça”, » dit Albert d’une voix torturée. « Je suis un homme médiocre, avec moins de force, de sagesse, de richesse ou d’influence que quiconque. Je suis tellement ennuyeux que, si on me demande si j’ai une chose dont je peux être fière, c’est mon talent de jardinier. Mais elle m’a dit. “Vous êtes bien comme ça”. Elle a aussi dit. “Je pense que vous devriez être vous-même” et “Avec tous les intrigants de ce monde, je trouve réconfortant de savoir qu’il y a aussi des gens comme vous”. J’ai l’impression que ces mots m’ont sauvé ! »

C’est lui…

Je m’étais finalement souvenue de ce jour-là. Cet homme.

Celui que j’avais rencontré dans ce jardin et auquel j’avais parlé il y a quelques années était Albert. Et tout ça à cause de cette courte conversation, il voulait désespérément m’aider.

Quand j’avais appris ça, cela m’avait frappée avec force. J’avais oublié que nous avions même parlé, mais cette personne s’était souvenue d’un commentaire désinvolte que j’avais fait et essayait de me sauver.

En y repensant, j’avais réalisé que cet homme avait été dans les souvenirs que j’avais reçus des autres « moi », moi aussi. Quelle que soit la position dans laquelle j’étais, quelle que soit la personne dans laquelle je m’étais fiancée…

« Ce n’est pas le moment de se disputer ! »

« Ne pouvez-vous pas baisser vos armes et en parler ? »

« La maison royale sera détruite à ce rythme ! S’il vous plaît, réfléchissez ! »

Je l’avais vu visiter de nombreuses factions, essayant de leur faire de tels appels.

Bien sûr, personne n’écouterait un homme sans pouvoir, mais on l’avait laissé seul parce qu’il n’y avait aucune chance qu’il puisse devenir une menace. Même « moi », je n’avais pas fait attention à lui.

Mais il avait fait tout ça pour me protéger.

Comme il avait dû être bêtement insignifiant et ridiculement honnête.

En un rien de temps, des larmes coulèrent sur mes joues.

J’avais l’impression que mon cœur, figé par les souvenirs dont j’avais été témoin, commençait à fondre.

Quand j’essuyais mes larmes avec ma manche, Georg avait dit à Albert avec un regard peiner. « Je ne peux vraiment pas t’aider dans ma position actuelle. »

« Je vois. » Albert avait affaissé ses épaules. « Alors, c’est tout. »

Georg l’avait aidé à se relever. « Je veux que tu te souviennes de ça. Je m’engage à faire de mon mieux pour t’aider quand j’hériterai de la Maison de Carmine. Même au prix de ma vie. »

« Georg… »

« Alors, ne sois pas imprudent. Ne fais pas de moi un ingrat, » déclara Georg.

Une fois qu’il avait dit cela, Georg avait frappé Albert sur l’épaule et puis il était parti.

Albert, qu’on avait laissé derrière, se tenait là en silence, à le regarder jusqu’à ce qu’il soit parti.

J’avais attendu d’être sûre que mes propres larmes avaient séché, puis j’étais sortie de derrière la haie et j’avais marché vers Albert.

« Sire Albert, » déclarai-je.

« Hein !? Princesse !? Depuis combien de temps êtes-vous là !? » demanda Albert.

« Assez longtemps. » J’avais souri à l’homme surpris. « Merci de faire ça pour moi. »

« N-Non ! Je n’ai été d’aucune aide… À la fin, je n’ai même pas pu obtenir l’aide de mon ami Georg, » déclara Albert.

« Il n’y avait rien que vous auriez pu faire, » lui avais-je dit. « Mais mis à part cela, j’ai été surprise de vous voir parler avec Sire Georg de la Maison de Carmine d’une manière aussi amicale. Vous n’êtes pas très semblables. »

Albert mit la main derrière la tête et rit. « Nous avons appris à nous connaître grâce à nos parents, et nous sommes ensemble depuis notre enfance. »

« Je suis un peu intéressée, » dis-je. « Ah ! Devrions-nous nous asseoir quelque part ? »

C’était bizarre de rester là à parler, alors nous nous étions assis sur l’un des bancs dans le jardin.

« Maintenant que j’y pense, Sire Georg a mentionné qu’il vous devait quelque chose, » continuai-je. « De quoi s’agissait-il ? »

« Oh… Georg s’est installé ces jours-ci, mais c’était un petit morveux turbulent. Il a cassé le précieux vase de son père, il a coupé un arbre impressionnant dans le jardin en s’entraînant avec une épée et, bien que celle-ci ne soit pas entièrement de sa faute, il a frappé le fils d’un noble qui causait des problèmes en ville. »

Il semblait que Sire Georg avait été un enfant coriace typique dans sa jeunesse.

« Il était toujours puni par son père pour cela, alors Georg se réfugiait souvent chez nous. Je n’étais pas aussi actif que Georg, mais je n’avais pas le cran de me montrer aussi casse-coup, et j’étais un garçon calme, donc j’étais apprécié des adultes. J’ai arrangé les choses entre Georg et son père à plusieurs reprises. Il n’a pas toujours eu tort, après tout, » déclara Albert.

« Je vois…, » avais-je murmuré. « C’est pour ça qu’il vous est redevable, n’est-ce pas ? »

« Oui. Oh, parce que Georg est maladroit avec les mots, il y a eu aussi le temps où j’ai agi comme intermédiaire entre lui et sa fiancée. Il ne bronche jamais devant un ennemi, mais on peut voir la peur sur son visage quand il ne sait pas comment traiter une femme. J’ai aidé à m’assurer qu’il n’était pas mal compris à cause de ça, » déclara Albert.

« O-Oh… ? » J’avais été stupéfaite par ce côté inattendu de Georg.

Ce n’était peut-être pas à moi de le dire, puisque j’avais posé la question, et Georg aurait peut-être préféré que je ne sache pas. Toutefois… J’avais appris quelque chose en demandant.

Cet homme devant moi n’avait pas un visage public et un visage privé, il était exactement ce à quoi il ressemblait. J’avais été témoin de tant de haine et de laideur à travers les autres « moi » que cela ressemblait à une sorte de salut pour moi.

Cet homme n’essaierait d’éliminer personne.

Même si quelqu’un lui faisait du mal et que l’éliminer lui serait bénéfique, il ne pourrait pas se résoudre à le faire. C’était sa faiblesse et sa gentillesse. C’était disqualifiant en tant que dirigeant d’un pays, et c’était un réconfort pour moi en ce moment.

Cet homme ne serait certainement pas en mesure de surmonter la crise actuelle.

Cependant, si c’était un destin que je ne pouvais pas transcender de toute façon, ce ne serait pas mal de passer mes derniers jours à me détendre à ses côtés.

Je verrais sûrement moins de saleté que les « moi » jusqu’à présent. Parce que cet homme ne pouvait rien faire de mal.

Mais… pour faire ça, il fallait que je lui dise quelque chose.

S’il était avec moi, il serait pris dans l’agitation, et pourrait perdre la vie.

Ce serait malhonnête de s’accrocher à lui sans lui en dire autant.

Si, même après en avoir été informé, il me prenait toujours la main… Je…

« … Sire Albert, » dis-je doucement. « Il y a un jardin dans votre maison familiale, n’est-ce pas ? »

« Oh. Oui. Mais c’est beaucoup plus petit que les jardins du château, » dit Albert en me fixant du regard.

Je regardai Albert droit dans les yeux et je lui demandai. « M’emmèneriez-vous voir ces jardins ? »

Les yeux d’Albert s’ouvrirent en grand. « C’est… ! Non, je n’aimerais rien de plus que de vous les montrer, mais mon domaine et mon manoir ne sont pas faits pour inviter un membre de la maison royale à… »

« Je le sais bien. Je n’irais pas en princesse de la maison royale. » Albert n’avait pas l’air d’avoir compris où je voulais en venir, alors je lui avais dit clairement. « Je veux mettre de côté mon nom de famille et me marier dans le vôtre. »

« M... Mariage !? Voulez-vous m’épouser !? » s’exclama-t-il.

« Oui. Avez-vous peut-être déjà une femme, Sire Albert ? » demandai-je.

« Oh, non, je suis toujours célibataire…, » déclara Albert.

« Alors, c’est parfait, » déclarai-je.

« Attendez, ce n’est pas ce que je voulais dire ! Pourquoi est-ce si soudain ? » demanda Albert.

Avec un sourire effacé, j’avais dit à l’homme confus. « On me pousse actuellement à choisir un fiancé. Cependant, peu importe qui je vais épouser, tant que je serai dans le château, je serai prise dans le conflit. Voilà à quel point le sang royal est précieux. Utiliser les gens, et être utilisé… J’en ai trop subi. Je veux passer mes journées à me détendre avec quelqu’un comme vous, et le faire aussi longtemps que je le peux ! »

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3 commentaires :

  1. Ethan Nakamura

    Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre.

  3. Merci pour le chapitre.

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