Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 1 – Histoire courte 1 – Roroa

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Histoire courte en prime : La Petite Princesse Tanuki d’Amidonia

La capitale de la Principauté d’Amidonia, Van.

Comme on pouvait s’y attendre d’une nation de guerriers, la ville était entourée de hautes murailles et les bâtiments étaient gris cendré, sans excès de style. Peut-être parce que l’attention de leur dirigeant était si fortement tournée vers l’armée, le plan de la ville était un désordre alambiqué et plein de ruelles.

En ce moment, une jeune fille courait dans ces ruelles. Elle avait seize ans, peut-être, avec un physique petit et mince. Son visage possédait des traits réguliers et elle attachait ses cheveux en tresses jumelles.

Elle était la fille de l’actuel Prince Souverain Gaius VIII, Roroa Amidonia.

Elle avait un air différent de son père austère et sévère Gaius ou de son frère froid et calculateur Julius. La façon dont elle était curieuse de tout et de rien la rendait aussi adorable qu’un petit animal.

Quand elle sortait en ville, les gens étaient toujours prompts à l’appeler.

« Oh, mon Dieu, c’est la petite Roroa. Bonjour, » déclara une femme à Roroa, se préparant à ouvrir un magasin.

« Bonjour, Madame. Faites-vous un joli profit ? » demanda Roroa.

« Pas du tout. L’économie est maigre partout, » répondit la femme.

« Je vois. Désolée à ce sujet. Mon stupide père n’est pas très doué pour gouverner, » répondit Roroa.

« ... Vous devez être la seule dans ce pays à pouvoir dire cela, » déclara la femme avec un sourire tendu. Comme ce n’était pas rare dans les États militaristes, toute critique à l’égard des personnes au pouvoir entraînerait rapidement l’arrestation d’une personne dans une telle situation. La seule raison pour laquelle Roroa pouvait s’en tirer en parlant comme elle l’avait fait, c’était parce qu’elle était la première princesse de ce pays.

Cependant, Roroa répondit avec un sourire qui ne semblait pas du tout venir d’une princesse.

« Attendez, c’est tout. Je vais faire quelque chose pour résoudre ça, » déclara Roroa.

« Hahahaha, j’ai hâte d’y être, » répondit la femme.

« Bien sûr ! » s’écria Roroa.

Et avec un signe de la main à la femme, Roroa s’était encore mise à courir au loin.

 

☆☆☆

 

Dans la rue commerçante de Van, il y avait un magasin de vêtements pour hommes. Le petit panneau à l’avant indiquait « Le Cerf d’Argent » dans une police de caractères élégante. Roroa avait ouvert la porte du Cerf d’Argent avec une grande force, appelant haut et fort le propriétaire.

« Sébastiennnnn ~ ♪ laisse-moi jouerrrrrr ~ ♪ » déclara Roroa.

« ... Lady Roroa, » répliqua une voix masculine.

Après qu’elle l’eut fait, un homme d’âge moyen aux cheveux grisonnants qui était habillé comme un barman était sorti de l’arrière de la salle. Il semblait être le genre d’homme élégant et profondément intellectuel à qui l’arôme du thé noir conviendrait bien, mais il se tenait la tête, comme s’il souffrait soudainement d’un mal de tête.

« Ne criez pas les noms des personnes si fort. Qu’est-ce que vous voulez dire par jouer ? » demanda Sébastien.

« Tu n’es pas drôle, Sebas, » répondit Roroa.

« C’est Sébastien, et je travaille en ce moment..., » répondit-il.

« Hmm ? Je n’ai pas eu l’impression que tu avais des clients, » répondit Roroa.

Roroa avait regardé l’intérieur du magasin, mais elle n’avait pas vu de clients. L’atmosphère du magasin était agréable, et beaucoup d’articles exposés étaient de bon goût, donc c’était étrange de voir les affaires si mortes.

« ... Eh bien, les hommes de Van n’ont jamais beaucoup aimé la mode, » déclara Sébastien en riant.

Le Cerf d’Argent avait des succursales tout autour d’Amidonia, mais bien que le magasin de Van soit le siège social, ses ventes étaient terribles. Étant donné l’austérité qui était le caractère national, les hommes d’Amidonia ne se préoccupaient pas de ce qu’ils portaient, et cette tendance était particulièrement prononcée à Van.

« Normalement, ce sont les femmes qui préfèrent ce genre de choses élégantes, » déclara Roroa.

« Le jour où je commencerais à stocker des vêtements stylés pour femmes, ce sera le jour où ce magasin fait faillite, » répondit-il.

Dans la société patriarcale d’Amidonia, les femmes étaient regardées avec dédain si on les voyait sortir dans des vêtements inutilement voyants. C’est pourquoi les femmes amidoniennes ne portaient que des vêtements aux couleurs discrètes, donc même si ce magasin avait des vêtements stylés pour femmes, il ne se vendrait pas du tout.

C’était une autre chose dont Roroa n’était pas satisfaite.

« Franchement, c’est stupide. Le marché est défini par la demande des clients. C’est l’expansion du marché qui mène au développement économique, mais la demande des clients est limitée par notre société. »

Alors que Roroa était une princesse, elle avait aussi un rare sens de l’économie. Avec des individus comme Colbert, le ministre des Finances, elle se déplaçait dans la capitale financière du pays pour faire des profits et enrichir le pays. Cependant, son père Gaius avait dépensé la majeure partie de ses bénéfices presque entièrement sur l’expansion de l’armée.

« Si je veux vraiment reconstruire ce pays, il faudra peut-être que je doive d’abord rajuster quelques points. Les idées fixes que les gens ont mises dans leur tête s’en trouveraient anéanties, » déclara Roroa.

« Franchement... pourriez-vous ne pas dire des choses aussi dangereuses dans mon établissement ? » dit Sébastien avec un soupir de consternation.

« Alors, Lady Roroa, en quoi puis-je vous être utile aujourd’hui ? » demanda-t-il après ça.

« Hm ? Oh, c’est vrai. Je voulais te demander quelque chose, » déclara Roroa.

Alors que Roroa déclarait ça, elle s’était rapprochée de Sébastien comme un chaton dans le besoin. Quand elle faisait ce genre de gestes, elle était vraiment comme un petit animal.

« Écoute, es-tu lié à des marchands à l’étranger, Sébastien ? » demanda-t-elle.

« Eh bien... Oui, dans une certaine mesure, » répondit-il.

« Donc, en gros, cela signifie que tu disposes d’informations sur un tas d’autres pays. Dans ce cas, il y a quelque chose que j’espérais que tu pourrais me dire sur le royaume d’Elfrieden, » déclara Roroa.

« À propos du Royaume d’Elfrieden ? » demanda-t-il.

Le Royaume d’Elfrieden était l’un des pays qui étaient voisins avec la Principauté d’Amidonia. De plus, il y a une cinquantaine d’années, la Principauté avait perdu près de la moitié de son territoire dans une guerre contre le Royaume et, de ce fait, il était considéré, entre autres, comme un ennemi juré.

« Alors, qu’est-ce que vous voulez demander ? » demanda-t-il.

« J’ai entendu mon père dire qu’il y a eu un changement soudain de rois. Est-ce que tu sais quelque chose à ce sujet ? » demanda-t-elle.

« Ahh. Vous devez parler de la façon dont le roi Albert a cédé son trône à Souma Kazuya, » répondit-il.

« Ouais, c’était ça ! Je voulais te parler de Souma ! » déclara Roroa.

Quand elle avait fini de parler, Roroa avait croisé les bras et avait incliné la tête sur le côté.

« J’en sais un peu moi-même. C’est le héros qu’ils ont invoqué d’un autre monde, non ? Je ne comprends pas comment il a fini par devenir roi, mais ce que je ne comprends vraiment pas, c’est que même si c’est un héros, on n’entend pas parler de ses actes héroïques. Les héros ne sont-ils pas censés vaincre des monstres et parcourir des donjons, et tout ça ? » demanda-t-elle.

La façon dont Roroa avait parlé en utilisant des petits gestes pour tout cela avait fait apparaître un sourire sur le visage de Sébastien.

« C’est vrai, je n’ai jamais entendu de telles histoires sur le roi en question, » répondit Sébastien.

« Je sais, n’est-ce pas ? Mon père pense qu’un chiot inexpérimenté a été mis sur le trône, et il pense avoir raison et est prêt à en profiter, mais... quelque chose m’ennuie à ce sujet. J’ai entendu dire que leur dernier roi était un leader médiocre et trop gentil, mais est-ce qu’il rendrait vraiment son trône si facilement si ce type était juste un enfant ? » demanda Roroa.

« ... Je suppose que non, » répondit-il.

Roroa était intelligente. Elle avait une plus grande capacité à aller au fond des choses que son père ou son frère. Si elle avait pu monter sur le trône, la principauté se serait sûrement beaucoup développée. Cependant, elle n’avait pas la cruauté dont elle aurait besoin pour faire du mal à son père et à son frère et prendre le trône pour elle. Sébastien regrettait qu’elle ne puisse jamais s’asseoir sur le trône, mais il la considérait aussi favorablement parce qu’elle n’avait pas une personnalité qui lui permettrait de le faire.

C’est pourquoi Sébastien avait donné à Roroa les informations dont il disposait.

« J’ai entendu dire que ce Souma construit des routes pour lutter contre une crise alimentaire, ou quelque chose comme ça, » déclara Sébastien.

« Hein ? Construire des routes pour lutter contre une crise alimentaire ? » demanda Roroa.

Pendant un moment, Roroa avait été prise par surprise, mais elle s’était vite mise à rire. Ce rire, cependant, n’était pas du genre à se moquer d’une politique malavisée.

« Ahahahahaha ! Je vois. Il veut construire un réseau de transport pour augmenter leur capacité de transport et traverser la crise de cette façon. Bien qu’il soit jeune, il a déjà de meilleures politiques que mon père, » déclara Roroa.

Roroa avait su aller au cœur de la politique de Souma. En augmentant la fluidité de la distribution, il entendait compenser les excédents et les pénuries d’approvisionnement. Roroa s’essuya les yeux et reprit son souffle.

« Ouaip ! Ce nouveau roi Souma a toute mon attention. Sébastien, ça te dérangerait d’utiliser ton réseau pour me donner le plus d’infos possible sur Souma ? » demanda Roroa.

Voyant à quel point Roroa était devenue pleine d’énergie, Sébastien haussa les épaules.

« Ça ne me dérange pas, mais... qu’est-ce que j’y gagne ? » demanda-t-il.

« Considère ça comme un investissement dans l’avenir. Je suis à peu près sûre..., » commença Roroa.

*

— On va s’en tirer à bon compte.

*

Tandis qu’elle prononçait ces mots, Roroa avait un sourire audacieux.

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4 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre !

  3. kurokagespirit

    Merci pour le chapitre.

  4. Merci pour le chapitre.

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