Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 1 – Chapitre 4 – Partie 2

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Chapitre 4 : Un jour de Congé à Parnam

Partie 2

Je m’assis donc avec mes genoux pliés, faisant reposer la tête de Souma sur mes cuisses.

Quand quelqu’un repose sa tête sur vos genoux, il peut soit le faire avec leur corps horizontalement ou verticalement à partir de votre point de vue. Dans mon cas, c’était le type vertical.

Alors que je l’observais discrètement, je pus voir que mon visage se reflétait à l’envers dans ses yeux. La tête de Souma reposait actuellement entre mes deux cuisses, et cela me chatouillait un peu.

« C-c’est... un peu embarrassant. » Le visage de Souma possédait une certaine nuance de rouge clairement visible.

... J’étais sûre que le mien aussi devait être dans cet état.

« Pour qui pensez-vous que cela soit le plus embarrassant ? » Lui demandai-je. « La personne qui sert de coussin ou la personne qui l’utilise ? »

« Je ne sais pas trop... Peut-être que cela l’est plutôt pour les personnes qui regardent cela, n’est-ce pas ? » Me répondit-il.

« Hahaha ! Vous pourriez tout à fait avoir raison. » Lui répondis-je.

Et si Aisha ne s’était pas endormie, quelle expression ferait-elle actuellement ?

Quand elle nous verra agir comme un couple, son visage deviendra-t-il rouge ? Ou alors elle dira, « Princesse, je ne peux pas vous permettre de faire ça ! Si quelqu’un doit devenir son oreiller, alors cela doit être moi ! » Ou quelque chose d’étrange comme ça ?

Quand je voyais l’affection que cette fille affichait envers Souma, parfois je sentais comme s’il y avait quelque chose de plus fort que de la fidélité envers lui...

D’une certaine façon, je soupçonnais que, parmi ces deux possibilités, ce serait bien le cas.

« ... Pensez-vous que nous ressemblons à un couple ? » Lui demandai-je.

« Et bien, seulement de nom. » Me répondit-il.

« Seulement de nom... » (Liscia)

À chaque fois que c’était nécessaire, Souma disait toujours à tous ceux qui étaient proches de lui que notre engagement mutuel était juste quelque chose de temporaire, et qu’il n’avait accepté la couronne que pour une période plus ou moins longue. Selon lui, une fois que le royaume serait devenu suffisamment stable et prospère, il avait déjà prévu d’abdiquer. Je sentais que ceci était la raison pour laquelle il prenait toujours son temps pour m’expliquer en détail toutes les réformes qu’il menait ainsi que celles qu’il avait prévu de faire. Je pense avoir bien saisi le caractère de Souma depuis que je l’avais rencontré il y a quelques mois, et maintenant, j’étais capable de comprendre de telles intentions ainsi que ses désirs.

Souma ne désirait pas une richesse excessive ou une renommée. Il voulait simplement vivre en paix et dans la tranquillité. Pour Souma, être un "roi" lié par "ses obligations de noblesse" était exactement le contraire de ses désirs. Même si c’était mon père qui avait pris la décision, je me sentais très mal que nous devions lui faire peser un tel fardeau sur ses seules épaules.

... Mais, en ce moment, ce royaume changeait pour se centrer entièrement tout autour de Souma.

Ce pays, qui avait toujours été considéré par les nations environnantes comme étant un vieux royaume entièrement pourri qui jamais ne changerait et qui était figé dans des concepts désuets, était en train de radicalement changer. Et c’était aussi grâce à Souma que nous avions pu faire face à l’aggravation de la crise alimentaire. Si l’on y réfléchit bien, que ce soit Hakuya, Poncho et les autres, ils s’étaient portés volontaires pour servir le royaume uniquement parce que Souma était là. Même si le trône m’était donné après son abdication, est-ce que je pourrais les garder tous avec moi ?

Mais en plus de cela, plus que toute autre chose à mes yeux, je voulais moi-même que Souma reste dans ce royaume. Et donc...

« Souma... Est-ce que cela vous dérange de m’avoir comme fiancée ? » Ces mots venaient ainsi naturellement de sortir de mes lèvres.

Les yeux de Souma s’écarquillèrent à la suite de mes mots, et il fit rapidement pivoter son visage d’un rouge vif sur le côté. « ... Il n’est pas très juste pour vous de le dire comme ça. »

« O-Oh, vraiment ? » Balbutiai-je.

« Liscia, est-ce que tout cela vous convient ? Je veux parler du fait de m’avoir moi en tant que votre fiancé ? » (Souma)

« Cela ne me dérange pas. » Je me surpris moi-même d’être ainsi capable de dire cela si facilement. Cependant, après ce que je venais de dire, je me sentis quand même un peu embarrassée. « Souma, vous savez, je pense que vous êtes bien mieux adapté pour gouverner ce pays que moi. »

« Même si je conviens mieux à cela... Est-ce que vous allez accepter d’être ainsi engagé avec quelqu’un que vous n’aimez même pas ? » (Souma)

« N’est-ce pas ce que cela signifie d’être quelqu’un de la famille royale ? » Lui demandai-je.

« Je ne suis nullement quelqu’un de la famille royale. En outre... je voudrais me marier par amour. » (Souma)

« Alors... est-ce que vous me haïssez, Souma ? Pouvez-vous dire avec certitude que vous ne deviendrez jamais amoureux de moi ? » Lui demandai-je.

« Urgh...Je vous le dis, ce n’est pas correct quand vous dites des choses comme ça. La chose à propos des êtres humains est que, si une fille a, ne serait-ce que le moindre soupçon que quelqu’un l’aime, alors elle tombera amoureuse de lui. C’est le genre de créatures que nous sommes. Si une beauté telle que vous me dit cela, Liscia... Alors il n’y a vraiment aucune chance que je ne me sente pas conscient de vous. » (Souma)

Souma avait dit quelque chose qui ressemblait vraiment à une excuse. Il était étonnamment calme et réaliste lorsqu’il s’agissait de ses devoirs, alors c’était quelque peu drôle de le voir gêné dans une situation comme celle-ci.

Je gloussai un peu avant de dire. « Vous pouvez faire bouger tout le pays, mais vous devenez désespéré quand il s’agit de cela. »

« ... Je manque d’expérience. De bien des manières. » (Souma)

« Quant à moi, vous savez, j’ai passé tout mon temps en études et pour mes devoirs militaires, alors je n’ai pas eu beaucoup d’expériences non plus. » Lui dis-je.

« Ne dites pas cela comme si cela était le même pour les garçons et les filles. Nos spécifications de base en matière d’amour sont complètement différentes. » (Souma)

Alors que nous en parlions, une voix hésitante se mit à parler. « Hum... »

Quand je me retournai pour faire face à cette voix, je vis qu’Aisha devait s’être réveillée depuis un petit moment. Et en ce moment, elle nous regardait avec un sourire ironique qui semblait au moins trois fois plus intense que son attitude habituelle.

« Combien de temps ai-je encore besoin de prétendre que je m’étais endormie ? » Nous demanda-t-elle.

« « ... » »

En entendant cela, nous avions tous deux bondi.

◇ ◇ ◇

Après avoir quitté le parc, nous nous promenâmes dans la ville du château. Il était midi et comme nous avions faim, nous avions donc décidé de nous diriger vers le café chantant où Juna travaillait.

Alors que nous marchions dans un chemin pavé, Liscia déclara. « À propos du sujet dont nous avons parlé plus tôt... » et me posa une question. « Vous avez aussi parlé de modifier les lois, n’est-ce pas. De quoi s’agissait-il ? »

« Oh ! Voilà ce que j’ai fait. J’ai tout d’abord converti les petites routes en paradis pour les piétons et nationalisé l’élimination des ordures. » (Souma)

« ... Je suis désolée. Je n’ai aucune idée de ce que tout cela veut dire. » (Liscia)

Je pense que j’aurais dû y penser. Nous étions tous deux retournés à la discussion concernant le problème de l’hygiène et de l’assainissement.

« Eh bien, permettez-moi d’expliquer ce que j’entends par paradis pour les piétons. C’est simple. J’ai interdit aux chariots l’utilisation de toutes les routes sauf les plus grandes. Les chariots qui transportent des marchandises reçoivent une exemption spéciale, mais seulement pendant quelques heures au cours de la matinée. Ne sommes nous pas passés tout ce temps dans des rues de moyennes tailles, et n’avez vous pas constaté que nous n’en avons croisé aucun ? » (Souma)

« Maintenant que vous le mentionnez... » Liscia regarda alors autour de nous, ne voyant pas un seul cheval.

« Ceci permet de réduire facilement le nombre d’accidents causé par les chevaux, créant ainsi un environnement sécurisé pour permettre à la population de commercer, ce qui par la même occasion, pousse l’économie sur la bonne voie, mais... Le but principal de tout cela étant de nettoyer tout le crottin des chevaux présent dans les rues. » (Souma)

« Le crottin des chevaux ? » Répéta Liscia.

« Quand un cheval est en déplacement, il laisse généralement ses excréments au sol, n’est-ce pas ? Eh bien ! Quand ce crottin devient sec, il est emmené par le vent, et cela nuit aux poumons de ceux qui l’inhalent. Plus une zone est devenue insalubre et plus elle doit contenir de cette poussière de crottin que les nombreux chevaux ont laissé là. Si nous limitons les chevaux aux routes principales, cela facilite la collecte de leurs excréments. Et ainsi, cela devrait réduire considérablement le nombre de personnes qui contractent une pneumonie. »

« Hein !? C’était tout ce qu’il fallait faire !? » S’exclama Liscia.

« ... Oui. » Lui répondis-je. « C’est tout ce qu’il aurait fallu faire pour sauver des vies. »

« Arg... » (Liscia)

Ma manière de décrire les faits était peut-être un peu difficile à encaisser, mais je ne pouvais pas oublier que ce quelque chose signifiait la différence entre la vie et la mort pour les personnes qui n’avait pas eu la chance d’être après ce « C’est tout ce qu’il aurait fallu faire ».

« Eh bien ! À certains égards, je ne peux pas vous le reprocher. » Dis-je. « Le concept d’hygiène n’existe pas encore dans ce pays. Si l’on regarde les faits, seuls deux professionnels de la santé que j’ai rencontrés l’ont compris alors que tant d’autres... »

Je pense que je l’avais déjà mentionné, mais à cause du fait que ce pays possédait la magie, ses connaissances en matière de technologies et de concepts étaient emplies de nombreuses lacunes. Eh bien, c’était aussi le cas dans le domaine de la médecine.

Comme vous pouvez vous attendre d’un monde fantastique, cet endroit possédait ce qu’on appelait la magie de soin. En convertissant la magie en une certaine longueur d’onde que vous injectiez dans le corps, elle augmentait de manière significative la capacité de guérison naturelle du corps. Et c’était aussi efficace pour traiter les blessures externes, telles que les perforations, les coupures et les bleus. Des pratiquants de la magie vraiment remarquable pouvaient même rattacher un bras qui venait d’être coupé.

En voyant de telles actions, vous seriez sûr d’avoir assisté à un miracle.

Mais en contrepartie, la magie de soins ne pouvait pas traiter les virus et les infections que la capacité naturelle du corps ne pouvait pas traiter. Toutes les personnes devaient diminuer les symptômes en demandant à des hommes et des femmes médecins qui pouvaient préparer des herbes médicinales. En outre, pour les personnes âgées, dont la capacité de guérison naturelle avait diminué, la magie n’était presque plus efficace dans le traitement des blessures externes, et donc...

Une fois que vous saviez comment quelque chose fonctionnait, il pourrait être facile de penser, "Ho ! mais c’était aussi simple que ça." Mais la plupart des personnes de cette contrée ne savaient rien à propos des microbes et encore moins des virus. Lorsque les gens essayaient de trouver des réponses aux questions, s’ils n’avaient pas les connaissances nécessaires pour y répondre, alors ils étaient plutôt enclins à trouver des réponses qui relevaient simplement du bon sens.

"La magie de soins ne fonctionne pas" était équivalent à dire "Alors même qu’un miracle ne peut pas la sauver de cela" devenait rapidement un "Il s’agit donc de la malédiction du diable".

Les personnes faisaient naturellement ce genre de cheminement dans leur tête. Et tout cela finissait le plus souvent comme une sorte de résultat occulte et bizarre quand il s’agissait de traiter une maladie.

"Si vous achetez ce pot, vous ne serez jamais malade" était actuellement un argument de vente infaillible en ce monde, mais ce n’était pas du tout quelque chose qui vous poussait à en rire. Si vous pensiez à acheter quelque chose comme ça, alors vous pourriez tout aussi bien vous envelopper le cou avec un poireau avant d’aller vous coucher.

Cependant, il y avait quand même des cris d’espoir venant des deux médecins que je venais de mentionner. Si je pouvais faire que ces deux dirigent une réforme concernant la pratique médicale dans ce pays, alors...

« Hey ! Souma ! Qu’est-ce que vous marmonnez là ? » Me demanda Liscia, me faisant ainsi revenir à la réalité.

« Désolé. » Dis-je. « Je réfléchissais en ce moment. »

« Bon sang... D’accord ! Mais qu’est-ce que vous vouliez dire lorsque vous avez déclaré que vous avez nationalisé l’élimination des ordures ? » (Liscia)

« Exactement ce que cela sous-entend. » Lui répondis-je. « Liscia, savez-vous qu’est-ce qui était fait des déchets présents dans ce royaume ? »

« Les déchets sont récoltés avant d’être triés en ‘brûlable’ et ‘Non brûlable’ en fonction de ce que c’est. N’est pas cela ? » (Liscia)

« Wow, vous avez répondu si facilement à ma question. » Dis-je.

« Avez-vous vraiment pensé que j’étais ignorante de la vie de mon peuple simplement parce que je suis une personne de la famille royale ? Ne m’insultez pas ! Je vous ferais savoir que je vivais dans un dortoir alors que j’étais à l’académie militaire ! » Me déclara-t-elle, indignée de ma remarque.

Je vois. Donc, elle n’est pas aussi ignorante vis-à-vis de ce genre de chose que je le pensais.

« Mais ce que vous dites est faux ! » (Souma)

« Hein !? » S’exclama-t-elle.

« Je devrais plutôt dire ‘Généralement’, n’est-ce pas ? Car votre réponse est uniquement représentative des classes supérieures de la société. Mais pour le reste du monde, ce n’est nullement leur façon de penser. » (Souma)

« M-Mais, qu’est ce que la façon de pensée du peuple a à voir avec tout cela ? » Me demanda-t-elle.

« Aisha, comment est-ce que votre peuple dispose des ordures dans la Forêt Protégée par Dieu ? » Questionnai-je Aisha.

« Hm ? Les déchets ? » Les yeux d’Aisha montraient clairement qu’elle était surprise d’avoir ainsi été rajoutée à la conversation, mais elle fut capable de répondre rapidement. « Laissez-moi y réfléchir... Selon moi, tout est brûlé. »

« Est-ce que c’est tout ? » Demandai-je.

« Oui, c’est tout. » (Aisha)

« Cela ne peut pas être vrai ! Mais que faites-vous des choses qui ne peuvent pas brûler ? » Objecta Liscia, mais Aisha se retourna pour lui faire face.

« Voulez-vous parler de rejeter les choses qui ne sont pas susceptibles de brûler ? » Demanda Aisha.

« Bien sûr que vous devez le faire ! Que pouvez-vous bien faire avec des outils brisés ? » Demanda Liscia.

« Nous le réparons et ainsi, nous pouvons continuer à l’utiliser. » (Aisha)

« ... Hein ? » (Liscia)

« Par exemple, nous utilisons des déchets de cuisine comme engrais. Avec la poterie qui est trop endommagée pour être capable d’être réparée, nous la brisons en petits morceaux avant de les répandre sur les chemins. Si les outils métalliques se brisent, alors nous les réparons afin qu’ils puissent être utilisés à nouveau. S’ils ne peuvent pas être réparés, alors nous les vendons à un marchand spécialisé dans l’achat du métal usagé. Les seules choses que nous nous débarrassons sont le bois brisé ainsi que les armures en cuir trop endommagées, mais... dans ce cas, nous les brûlons dans nos feux de camp. » (Aisha)

Cette fois, il s’agissait du tour de Liscia d’avoir les yeux écarquillés, surprise par la tournure de la discussion. Je ne pus pas m’empêcher de rire un peu en voyant leur échange.

« Haha ! Aisha a réussi cette fois-ci. » (Souma)

« Soumaaaaa... » Liscia gémissait.

« Ne vous laissez pas atteindre par si peu. » Dis-je. « Pour les classes supérieures qui doivent conserver des apparences somptueuses, et pour les militaires dont l’équipement peut signifier la différence entre la vie et la mort, il est probablement préférable pour eux si leurs possessions sont pratiquement toujours de nouveaux objets. Toutefois, pour les ménages ordinaires, ce n’est pas le cas. Après cela, l’exemple d’Aisha nous emmène jusqu’au plus extrême, mais les personnes de la capitale agissent avec les objets d’une manière assez similaire. Je suppose que la principale différence entre eux serait qu’ils brûlent aussi leurs déchets de cuisine. » (Souma)

Dans ce monde, il n’y avait rien en plastique ou en styromousse qui nécessitait un traitement spécial avant de pouvoir être réutilisée. La plupart des outils étaient en fer, en pierre, ou issu directement du sol (ce qui comprend le verre et de la céramique) ou alors en bois. Ils pouvaient donc réutiliser le fer en le fondant, et s’ils abandonnaient la pierre, alors elle se fonderait dans le paysage naturel qui l’entourait. La seule exception était les substances artificielles créées par les mages en utilisant la magie (substances magiques), mais elles étaient précieuses en elles-mêmes, donc elles n’étaient presque jamais jetées.

Et en ce qui concerne les objets en métal, ils étaient certainement aussi très chers, de sorte que les gens du peuple faisaient tout pour les réparer. Remettre en forme un objet était après tout très facile. Et quand il n’y avait vraiment rien qu’ils pouvaient faire, et qu’il semblait moins cher d’en acheter un nouveau, alors ils le vendaient à un marchand de métal usagé contre une petite somme. Les revendeurs de métaux usagés récoltaient donc ce métal avant de le refaire fondre. Et avec cela, il confectionnait de nouveaux produits en métal.

Cependant, quand cela était réalisé par de tels individus, qui n’avaient finalement pas les bonnes installations ni la possibilité de consacrer beaucoup de temps, les objets produits étaient par conséquent toujours de piètre qualité.

Dès le départ, ce qu’ils avaient fait était de faire fondre tous les objets ensemble, puis de laisser tout cela se durcir, mais ce faisant, un grand nombre d’impuretés étaient mélangées au cours du processus. En conséquence, des objets en métal de très mauvaise qualité avaient fini par circuler partout dans le royaume.

Pour couronner le tout, ce pays était pauvre en ressources. Si le métal de mauvaise qualité était tout ce qui pouvait être obtenu localement, alors les personnes qui avaient besoin d’une meilleure qualité, seraient forcés d’importer du métal de haute qualité en provenance d’autres pays. Je voulais limiter autant que possible les dépenses. Cependant, si je tentais de dire aux marchands de métaux usés, qui agissaient en tant qu’individus, de refondre le métal pour en faire un métal sans impuretés et donc de haute qualité, alors cela ne fonctionnerait jamais.

« Donc, voilà pourquoi j’ai nationalisé l’élimination des ordures... Fondamentalement, j’ai fait que le pays prenne le contrôle de tout cela. Même si tout cela est très difficile pour un individu de le faire correctement, l’État, lui, doit le faire s’il en est capable, alors nous pouvons dans ce cas nous permettre de dépenser de l’argent afin d’organiser des installations spécialisées ainsi que d’allouer le temps requis pour faire le travail correctement. Par exemple, nous pouvons nous permettre de retirer tous les clous des panneaux de bois que la population a jeté pour ainsi pouvoir recycler le maximum de fer. » (Souma)

« C’est vraiment génial, mais tout cela... Mais qu’en est-il des vendeurs de métaux usagés ? Ne leur volez-vous pas leurs emplois ? » (Liscia)

« Oh, cela c’est correct. » Dis-je. « Pour réussir cette opération, j’ai simplement recruté tous les vendeurs de métaux pour en faire des officiers du service public. »

À la base, ils étaient des salariés ayant un faible revenu. Ils payaient un petit montant pour acheter de la ferraille, puis le fondaient pour ensuite aller la revendre en grosse quantité aux guildes marchandes. Cependant, étant donné qu’ils ne pouvaient produire que du métal de mauvaise qualité, leurs prix n’étaient jamais importants et donc ils ne pouvaient pas se faire de gros profits. En fait, les revendeurs de métaux usagés étaient tout en bas de la hiérarchie de ce monde. Et parce qu’ils s’occupaient des ordures, les personnes les regardaient toujours dédaigneusement.

« Cependant, comme maintenant il s’agit d’une entreprise du secteur public qui s’occupe de cela, le coût de l’achat du métal sera payé par le pays. » Dis-je. « Les articles à fondre peuvent être refondus en métal de haute qualité dans de bonnes installations fournies par le pays, et le pays négociera lui-même avec les guildes commerçantes, et donc il n’est pas nécessaire de s’inquiéter de ce que leurs prix sont l’équivalent d’une bouchée de pain. De plus, ils recevront un salaire mensuel égal au revenu mensuel moyen dans ce pays. Si vous comparez cela à ce qu’ils se recevaient auparavant, il s’agit probablement d’une augmentation de près de dix fois leur revenu, n’est-ce pas ? »

« Et bien... je doute qu’ils aillent se plaindre après cela. » Admit Liscia.

En fait, nous n’avions pas reçu une seule plainte. Bien au contraire : lorsque le ministre d’État qui avait reçu la charge de l’élimination des ordures était allé enquêter dans l’installation de retraitement, il avait été salué chaleureusement et avec beaucoup de remerciements de la part de tous les travailleurs présents.

« Mais, si vous ne faites pas attention, ne serait-il pas plus coûteux que de l’importer d’un autre pays ? » Me demanda Liscia.

En réponse à la question de Liscia, je hochai la tête avant de dire. « Ouais, un petit peu. »

Pour développer un peu ma réponse, je rajoutai donc. « À ce stade, nous ne somme probablement pas dans la bonne situation pour le faire de cette façon. Cependant, l’argent dépensé à l’intérieur du pays possède une signification complètement différente de l’argent dépensé à l’extérieur du pays. Si nous dépensons de l’argent à l’extérieur du pays, il s’agit donc d’une fuite de capitaux, mais si nous le dépensons à l’intérieur du pays, cela va stimuler notre propre économie. »

« H-Hein!? E-Encore et toujours cette économie... » Pour Liscia, avec son passé de militaire, il semblerait qu’elle ne soit pas aussi bonne pour traiter ce genre de sujet. L’armée avait sa propre bureaucratie, de sorte que les officiers n’avaient probablement qu’à penser à maintenir leurs lignes d’approvisionnement en fonction.

« D’accord alors, dans ce cas, je vais vous donner une explication en utilisant le point de vue des militaires. » Dis-je. « Parlons de la diplomatie. Si nous pouvons conserver les ressources dans notre pays, d’autres pays ne pourront donc pas utiliser les ressources que nous leur importons comme élément clef dans leur négociation. Par exemple, que ferions-nous si la Principauté d’Amidonia, qui regarde avec impatience les territoires de notre pays, devait subitement arrêter leur exportation de fer ? »

« ... Cela nous mettrait dans l’embarras. » Me répondit Liscia. « On ne saurait pas ce qu’ils nous demanderont pour rouvrir ce marché. »

« Vous avez raison ! Je l’ai donc aussi fait en vue d’éviter ce genre de situation. » (Souma)

Je ne voulais pas donner des noms, mais même dans mon monde, il y avait bien eu un pays qui avait utilisé des ressources rares qu’ils produisaient, en tant qu’outil diplomatique pour faire pression sur d’autres nations. Cependant, une fois qu’un certain pays insulaire était devenu sérieux, il avait ainsi pu trouver de nouvelles routes d’importation vers d’autres pays possédant ces ressources, et il avait par la même occasion, développé des technologies alternatives, ce qui avait finalement entraîné une perte importante de valeur des ressources rares produites par cet autre pays.

« Si nous pouvons être économes avec nos ressources, cela limiterait les dégâts si un autre pays arrêtait ses exportations, et si nous stockons l’excédant que nous pouvons acquérir en temps de paix, nous pouvons encore mieux nous préparer à cela. » Lui expliquai-je.

« Je vois. » Répondit Liscia. « Donc, même si cela nous met dans le rouge, il y a toujours un intérêt à la nationalisation de ce secteur. »

Liscia était apparemment capable d’assimiler rapidement les informations et les concepts quand il s’agissait de questions militaires et diplomatiques. Elle était probablement le type de personnes dont la capacité ou l’incapacité à apprendre sur un sujet reflétait fidèlement ses préférences personnelles.

Par ailleurs, alors que nous parlions de ces choses-là, Aisha annonça. « Oublions tout cela pour le moment. Moi, je veux manger ! »

Elle avait tout l’air d’être prête à pleurer, tel un chien qui avait dû attendre trop longtemps la venue de son maître.

Le café chantant, la Lorelei, était là, devant nous, au coin d’une rue ensoleillé. C’était l’endroit où Juna travaillait.

Quand j’avais entendu, pour la première fois, les mots "Café Chantant", je m’étais imaginé un endroit avec une machine à karaoké, où les clients pouvaient chanter librement, mais les cafés chantants dans ce pays étaient un endroit où vous alliez pour profiter de votre thé de l’après-midi, tout en écoutant les loreleis chanter.

Et dans la soirée, il restait aussi ouvert et se transformait en quelque chose proche d’un bar de jazz. Est-ce que cela ressemblait à ce qu’on avait aussi au Japon ?

« Vous allez là-bas pour montrer votre visage, n’est-ce pas ? » Me demanda Liscia. « Alors, dépêchez-vous et entrez. »

« Je suis si affamée... » se lamenta Aisha.

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