Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Tome 1 – Chapitre 3 – Partie 1

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Chapitre 3 : Création d’un Programme de Diffusion

Partie 1

À la même époque où l’agitation du rassemblement du personnel de Souma s’était produite, une certaine histoire de fantôme commença à se répandre dans la ville de Parnam.

Selon les récits, il existait un mannequin qui pendant la nuit, parcourait les rues. C’était le type de poupée que vous pouviez voir dans les magasins de vêtements : sans visage, avec des joints en tissu au niveau des bras et des jambes. Maniant une épée dans chacune de ses mains, il parcourait les rues chaque nuit, chassant les animaux et les monstres qu’il rencontrait.

Un aventurier avait à l’époque, déclaré ceci :

« Il y a quelque temps, alors que j’avais pris une quête de la guilde pour escorter un colporteur et alors que je me promenais dans les rues, le soir, nous avons eu la malchance de nous faire encerclé par un certain nombre de créatures d’une sous-espèce de slimes. Bien qu’ils soient faibles individuellement, mais cette fois-ci, nous fûmes attaqués par un grand nombre. Et alors que la bataille allait mal tourner, un mannequin portant une épée dans chacune de ses mains chancela vers nous, provenant de la direction du palais et il attaqua les slimes. C’était un spectacle effrayant qui nous a tout de suite fait fuir, mais... Je me demande ce qui s’est passé avec cette chose. »

Un autre aventurier avait déclaré ceci :

« Il y a une semaine. J’ai pris une mission de la guilde qui nous annonçait : "Un groupe de hobgobelins a traversé la frontière du nord et se dirige maintenant vers le sud. Nous voulons que vous les interceptiez". Nous attendions donc dans une vallée qui était sur leur route pour pouvoir les intercepter, mais malgré tout, ils ne sont jamais apparus. Quelque chose semblait étrange, alors nous sommes allés les chercher plus au nord, et ce que nous avons trouvé était un mannequin, debout au milieu d’un tas de cadavres de hobgobelins brutalement tués. En pensant que c’était un nouveau type de monstre, moi et mon copain guerrier nous l’avons attaqué, mais il para tous nos coups avec les deux épées qu’il portait. Lorsque notre mage essaya de le frapper avec du feu, il se mit à courir avec une vitesse incroyable. Cette chose... C’est probablement une nouvelle arme autonome créée par le Seigneur-Démon, n’êtes-vous pas d’accord avec moi ? »

Il y avait à l’époque, beaucoup d’observations, et bien que beaucoup avaient dit que c’était une histoire de fantôme, il était presque certain qu’il existait. Cependant, lorsque la Guilde des Aventuriers eut reconnu son existence et que des quêtes de capture ou de destruction furent émises, toutes les observations le concernant cessèrent totalement du jour au lendemain.

Après cela, certains s’étaient même demandé si tout ceci n’avait pas été une farce de mauvais goût perpétré par quelqu’un.

◇ ◇ ◇

« ... Alors, il y a, dans la ville du château, des rumeurs comme celle-là. Le saviez-vous ? » Me demanda Liscia.

« Ha bon ! Est-ce qu’il y en a beaucoup ? » Lui demandai-je.

Alors que j’étais couché dans un canapé, ma main qui tenait une aiguille ne s’arrêtait même pas au moment où je lui répondis. Liscia, qui était assise sur son lit, prit un ton légèrement bouleversé.

« ... Quoi ? Des histoires comme celles-là ne vous intéressent-elles pas ? » Me demanda-t-elle.

« Non, ce n’est pas vraiment ça, mais... » (Kazuya)

« Souma, vous êtes le roi, alors les histoires qui causent des troubles dans la ville du château ne devraient-elles pas être importantes pour vous ? » Me dit-elle.

« Vous n’avez pas à vous en préoccuper. Ce mannequin ne reviendra plus jamais. » (Kazuya)

« Savez-vous quelque chose à ce sujet ? » (Liscia)

« Oui, en quelque sorte... » (Kazuya)

Je bourrais le coton tout en lui faisant de vagues réponses à ces questions. Maintenant, je devais juste finir de coudre le dos après avoir fermé les deux côtés et tout sera terminé.

« ... Et, attendez, qu’est-ce que vous faites là, Souma ? » (Liscia)

« Quoi ? Exactement ce à quoi cela ressemble. Je fais de la couture. » (Kazuya)

« Non, mais je demande pourquoi vous venez dans ma chambre pour y coudre ! » (Liscia)

« Et bien, où pourrai-je aller sinon ? Ma chambre est après tout, le bureau des affaires gouvernementales. » (Kazuya)

Récemment, la quantité de travail à accomplir avait légèrement diminué, donc, pendant que mes stylos animés à l’aide de mon Poltergeist Vivant fonctionnaient, mon corps principal pouvait agir indépendamment. Cela dit, le bureau des affaires gouvernementales, où mon lit se trouvait toujours, avait beaucoup trop de fonctionnaires qui entraient et sortaient, il était donc un peu difficile de se la couler douce là-bas.

« En outre, savez-vous comment Aisha a agi récemment... ? » Lui demandai-je.

« Je peux le deviner... » Me répondit-elle.

Récemment, Aisha était devenue si collante qu’elle ne quittait jamais mes côtés de plus de quelques mètres.

Genjitsushugisha no Oukokukaizouki – Volume 01 – Chapitre 3, partie 1 Souma qui fait de la couture chez la princesse

Apparemment, quand les elfes sombres juraient leurs fidélités envers quelqu’un, ils se glorifient de rester aux côtés de cette personne et de la protéger jusqu’à leur propre mort. C’était pourquoi Aisha s’était désignée elle-même en tant que mon garde du corps, et qu’il s’agisse du temps de travail, des repas ou même du sommeil, elle essayait de me suivre partout où j’allais, même dans le bain et dans les toilettes. Je pensais que cela pourrait être problématique d’avoir quelqu’un qui n’avait même pas été officiellement engagé, qui soit si proche du roi, mais comme elle était belle, très loyale, et que ses compétences étaient bien connues de tous, Ludwin et la Garde Royale avaient fermé leurs yeux vis-à-vis de cela. Quant à Hakuya, qui avait repris le poste de Premier ministre de Marx, il avait déclaré :.

« N’est-il pas charmant d’être entouré par de telles beautés ? La princesse, Madame Aisha, Madame Juna... Cela m’importe peu que vous les choisissiez toutes, mais dépêchez-vous et donnez-nous rapidement un enfant. Cela apportera ainsi de la stabilité au sein du royaume. »

C’est facile à dire. Mon Dieu !

Alors que j’étais en train de penser à cela, Liscia vint me pousser dans le dos.

« Je parie que vous ne prêtiez attention à rien de ce que je disais, n’est-ce pas ? » (Liscia)

« Laissez-moi tranquille. Juste au moment où j’avais réussi à me reposer... Attendez, hein ? En pensant à ça, où est Tomoe ? » (Kazuya)

« Tomoe a fini dans la chambre de ma mère et mon père. Ma mère fait preuve d’un fort attachement envers elle... » (Liscia)

Il y a quelques jours, Tomoe était venu au château pour y vivre en tant que la sœur adoptive de Liscia. Bien sûr, comme nous l’avions promis, sa famille était aussi venue avec elle.

Par ailleurs, la mère de Tomoe travaillait maintenant à la garderie du palais, garderie que nous avions créée comme expérience pour favoriser l’avancement des femmes dans la société. Elle était ainsi restée avec les nourrices, prenant soin des enfants des autres personnes en même temps que la sienne. Cette garderie fut un énorme succès chez les jeunes filles, qui avaient déclaré à la suite de sa création : « Maintenant, je peux me marier sans problèmes. »

Le congé maternité étant inexistant à l’heure actuelle, les femmes étaient donc souvent renvoyées au moment où elles tombaient enceintes. C’était pourquoi, à moins qu’elles ne deviennent une des maîtresses du roi, la plupart des servantes devaient passer toute leur vie seules.

Mais je divaguais. Fondamentalement, cela signifiait que Tomoe avait deux mères dans le palais. Elle avait d’abord semblé déconcertée, mais maintenant les deux l’adoraient.

Liscia se leva et posa ses mains sur l’arrière du canapé, puis elle regarda par-dessus mon épaule. « Pourtant, lorsque vous avez du temps libre, pourquoi faites-vous de la couture ? Est-ce une poupée ? »

« Oh, cela ? C’est le Petit Musashibo. » (Kazuya)

J’avais enfin fini de coudre le dos de la poupée, puis la présentai à Liscia.

« Petit Musashibo ? » (Liscia)

« Oui. Il provient de mon monde... On peut dire que c’est quelque chose comme une bête rare et exotique ? » (Kazuya)

Le Petit Musashibo était une mascotte super-déformée et mignonne, basée sur Musashibo Benkei qui provenait de la ville où je vivais avant. Un visage de soie blanche. Portant une étole de prêtre bouddhiste et des perles de prière. De grands sourcils épais qui semblaient imposants, mais d’adorables yeux noisette juste en dessous. Les gens avaient toujours aimé cette disparité, donc elle était très bien acceptée.

En passant, la ville où j’avais vécu n’avait absolument aucun lien avec Musashibo Benkei. Alors, pourquoi pas Benkei dans ce cas, vous pourriez vous demander ? Eh bien, "parce que, il y a longtemps, la Préfecture de Saitama était connue sous le nom de Province de Musashi." C’était la seule raison.

Maintenant, vous pourriez demander : "Alors, Musashi Miyamoto ou Musashimaru n’auraient-ils pas fonctionné tout aussi bien ?" ou "Si c’est à cause de la province de Musashi, cela ne couvre-t-il pas tout Saitama ?" Mais le faire serait ennuyant.

Vous ne pensez pas, vous le ressentez. Voilà comment les personnages de mascotte étaient.

« Urkh...Cela me rend folle à quel point elle est étonnamment mignonne, » dit Liscia, en regardant la poupée Petit Musashibo. « Pourtant, pourquoi feriez-vous quelque chose comme ça ? »

« Eh bien, en fait... Mes Poltergeists Vivants fonctionnent très bien avec les poupées. » (Kazuya)

À la suite de ces mots, je me concentrai, et Petit Musashibo commença à se déplacer sous nos yeux. Il utilisa ses petits bras et jambes pour faire du smurf [1]. Et le fait qu’il était bon dans cela l’avait rendu encore plus surréaliste.

Liscia regarda cela, stupéfaite. « Qu’est-ce que... ? »

« Quand je l’utilise sur un stylo, tout ce que je peux faire, c’est de le faire flotter dans les airs. Mais avec une poupée, je peux le déplacer presque comme si j’y étais. De plus, avec les poupées, les portées maximales augmentent considérablement. » (Kazuya)

Jusqu’à maintenant, je n’avais pu manipuler que des objets jusqu’à une portée de cent mètres, mais avec des poupées, je pouvais les envoyer non seulement dans la ville du château, mais bien au-delà des murs.

« C’est certainement impressionnant, mais... qu’allez-vous faire avec cela, devenir un artiste de rue ? » Répondit Liscia. Elle avait l’air exaspérée du Petit Musashibo.

« Haha. C’est une idée possible. Peut-être que je devrais arrêter d’être le roi et de gagner ma vie sur les routes. » (Kazuya)

« Ne dites pas des idioties. Je ne vous laisserai pas abandonner le travail à mi-chemin. » (Liscia)

« ... Je sais déjà cela. Quoi qu’il en soit, voici le point important. » (Kazuya)

Je donnai au Petit Musashibo deux épées courtes. Quand je l’avais fabriqué, en dépit d’être fait de feutre et bourré de coton, le Petit Musashibo avait réussi à tenir deux épées qui auraient été lourdes même dans les mains d’un homme adulte. Le Petit Musashibo se positionna comme l’aurait fait Musashi Miyamoto, avec ses deux épées.

Les yeux de Liscia s’élargirent en grand à cette vue. « Aucune chance... C’est une simple poupée, n’est-ce pas ? »

« Il semble que lorsqu’une poupée tient quelque chose sur elle, ceci est considéré comme un objet optionnel de la poupée. De plus, elles peuvent librement utiliser n’importe quel élément que je leur ai équipé. En tant que test, j’ai donné à une autre poupée des armes et j’ai essayé de l’envoyer pour lutter contre les monstres. Il a finalement très bien réussi à se battre au cours de vrais combats. » (Kazuya)

« Une poupée monstre combattante. Attendez... Le mannequin des rumeurs !!! » (Liscia)

« Oui. J’ai utilisé une poupée que j’avais trouvée, pour faire des expérimentations à l’extérieur du palais. » (Kazuya)

Cependant, je n’aurais jamais imaginé qu’il y aurait finalement des rumeurs à ce sujet. J’avais essayé de faire mes tests la nuit, au moment où il n’y aurait plus personne pour le voir. Mais peut-être que cela n’avait fait qu’accentuer encore plus les choses à propos de cette histoire de fantômes.

« Grâce à cela, j’ai pu découvrir qu’ils peuvent faire face à des monstres. Et pour couronner le tout, plus ils gagnent d’expériences et plus les poupées peuvent se déplacer aisément. » (Kazuya)

Alors que je disais cela, le Petit Musashibo plaça ses bras devant lui. Il tenait encore ses épées courtes. Et ensuite, il les fit tournoyer en cercles assez rapidement que vous vous attendiez presque a entendre un effet sonore. Il avait l’air d’une grosse toupie, mais il était en fait plutôt comme une scie circulaire qui serait tourné de côté. Il était donc beaucoup plus dangereux qu’il n’en avait l’air.

« Est-ce que l’entrainement effectué par les poupées, se reflète-t-il sur votre corps principal ? » Me demanda Liscia.

« Si tel était le cas, alors cela deviendrait une capacité trop puissante. Mais malheureusement non. Peut-être que c’est parce que je n’ai pas la force musculaire pour cela ? Mon corps est trop faible. » (Kazuya)

« Hmm... Alors, pourquoi ne pas le faire ? » (Liscia)

« Je pense que l’utilisation la plus efficace de mon temps consiste en l’amélioration de ma capacité de contrôler des poupées au lieu d’essayer de renforcer mon propre corps. Peu importe combien je travaillerais, je ne deviendrais pas assez fort pour que ce soit mieux que de contrôler trois puissantes poupées qui se battent autour de moi. » (Kazuya)

« Ce n’est pas ainsi qu’un héros combat. » Dis Liscia, exaspérée.

Malheureusement, j’étais totalement d’accord avec cette évaluation.

Dans les œuvres fantastiques de mon ancien monde, ma classe aurait probablement été "Maîtres des Poupées" ou "Marionnettiste". Ce type d’emplois avait tendance à être le genre de classe qui soutient les autres à distance moyenne. Et c’était totalement différent de ce à quoi l’on s’attendait d’un héros se trouvant en première ligne et chargeant bravement ses adversaires. Voilà ce que la population pensait.

« Quand je vous regarde, je peux sentir l’image que je me faisais d’un héros voler en éclat. » Déclara froidement Liscia.

« Hahaha... » Riais-je à ces mots. « Ne vous inquiétez pas. Je ressens la même chose me concernant. »

Cela faisait un mois environ depuis que j’avais été convoqué ici. Et tout ce que j’avais fait jusqu’à présent était de la politique intérieure au pays. Et tout ce que je prévoyais de faire au cours des prochains mois était aussi de la politique intérieure. Alors comment pourrai-je être appelé un héros en vue de mes actes si peu héroïques et si peu glorieux ?

Soudain, un coup fut frappé sur la porte.

« Excusez-moi, » annonça la personne venant de rentrer, avant de saluer en baissant légèrement la tête.

C’était la femme de chambre en chef du palais et l’assistante personnelle de Liscia, Serina. Une beauté intellectuelle qui était cinq ans plus âgée que Liscia, elle était aussi talentueuse qu’elle le paraissait, une femme qui savait faire son travail correctement.

Quand Serina vit mon visage, elle baissa la tête tout en réalisant une révérence.

« Votre Majesté. Monseigneur Hakuya me demande de vous dire cela : "Monsieur Poncho et les autres se sont rassemblés comme vous l’aviez demandé". » (Serina)

« Hein ? Ils sont ici ? Je les ai tant attendus !! » Après avoir déclaré ces mots, je me levai de mon siège avec empressement, prenant Liscia par la main avant de rajouter. « Allons-y, Liscia. »

« Hein ? Quoi !? » (Liscia)

Au moment où j’attrapai soudainement sa main, Liscia se mit à rougir.

« Oh, ma parole, princesse, » dit Serina. « Penser que vous rougiriez juste en vous faisant prendre la main. Avec une telle innocence, comment allez-vous pouvoir faire face à vos devoirs nocturnes avec Sa Majesté ? »

« Serina !? De quoi est-ce que vous parlez !? » (Liscia)

« S’il vous plaît, permettez-moi de bientôt pouvoir tenir entre mes mains votre enfant. Mais vous savez comment les bébés sont faits, n’est-ce pas ? » (Serina)

« Arggg! Vous n’arrêtez pas de me taquiner ! » (Liscia)

... Serina était une femme de ménage très capable, mais elle avait la mauvaise habitude d’être facilement sadique envers les filles mignonnes. Sa maîtresse, Liscia, ne faisait pas exception à la règle. Eh bien, je suppose que cela signifiait que leur lien de confiance entre eux était assez fort pour se l’autoriser. Tant qu’elle ne tournait pas cela en sadisme envers moi, alors elle était une travailleuse très compétente à mes yeux.

« Eh bien, nous partons. » Déclarai-je.

« He ! Attendez un peu, Souma. » S’opposa Liscia.

« Prenez soin de vous ! » Dis Serina. En sortant de la pièce, elle nous fit face avant de faire une révérence.

En cours de route, nous avions récupéré Aisha qui attendait à côté de la porte de la princesse, et au moment où nous arrivâmes à la salle de réunion, tous ceux qui avaient été convoqués étaient déjà rassemblés là.

À cette table ronde installée au centre de la pièce, était assis Hakuya, le Premier ministre, Tomoe, ma belle-sœur, Juna la Lorelei et Poncho Ishizuka Panacotta. Si nous excluons Ludwin, qui était occupé avec une autre affaire, et Marx, qui avait abandonné le titre de Premier ministre à Hakuya et maintenant gérait le palais, tous ceux qui avaient assisté au rassemblement étaient présents ici.

« Votre Majesté, » déclarèrent-ils tous, en cœur.

« S’il vous plaît. Restez assis, » leur demandai-je, tendant la main vers eux. « Je suis après tout celui qui vous a convoqués tous ici. »

Liscia et moi, nous nous assoyions aussi sur nos sièges. Aisha était la seule qui restait debout, se positionnant juste derrière moi afin qu’elle puisse agir immédiatement au cas où quelque chose se passerait. Honnêtement, cela me dérangeait de l’avoir ainsi derrière moi, debout, alors je lui demandai de s’asseoir, mais elle refusa obstinément.

N’êtes-vous pas censé suivre les ordres de votre maître ? pensais-je avec ennui.

Eh bien ! Pour l’instant, nous allons mettre cela de côté.

« À vous tous, ici présent, merci d’être venu. » Déclarai-je. « Je vous remercie sincèrement. »

« P-P-P-P-Pas du tout ! C-C-C-C-Ce n’était rien ! » bégaya Poncho.

« Votre Majesté, n’inclinez pas la tête si facilement, » déclara Hakuya. À côté d’un Poncho agité, Hakuya avait un regard désapprobateur sur le visage. « Si la personne au sommet s’abaisse ainsi, il se peut que les personnes qui viendront devant vous vous considèrent avec mépris. »

« Toute dignité que je ne peux que maintenir en agissant de manière suffisante est une dignité dont je n’ai pas besoin. En outre, je ne considère pas les personnes présentes dans cette salle comme étant des serviteurs ou des citoyens, mais comme des camarades. » (Kazuya)

« Vous êtes trop gentil, Votre Majesté. » Juna fit une petite révérence. Ses petits gestes avaient toujours été conçus pour donner une image si belle.

Tomoe, d’un autre côté, était tellement nerveuse qu’elle était raide. Ses vêtements de la dernière fois étaient en lambeaux, mais maintenant, elle portait ce qui ressemblait à une tenue de miko avec une minijupe, ce qui était apparemment une tenue traditionnelle pour les loups mystiques. « E-Est-ce que je suis aussi votre camarade, mon roi ? »

« Non, sûrement pas ! Tomoe, vous, vous êtes ma belle-sœur, vous en souvenez-vous ? » (Kazuya)

« Oh, oui c’est vrai. » (Tomoe)

« Oui. Alors ne m’appelle pas ton roi, et appelle-moi "Grand Frère Souma". » (Kazuya)

« Ah, ce n’est pas juste ! Alors, appelle-moi aussi "Grande Sœur" dans ce cas ! » Cria Liscia.

« Um... Grand Frère Souma. Grande Sœur Liscia, » Dit Tomoe avec les yeux tournés vers le haut.

« « Super ! » » Liscia et moi avions tous deux réagi à la suite de la réaction mignonne de Tomoe, en affichant un enthousiasme en hausse.

Splash ! Splash !

Nous avions alors été frappés tous les deux avec un éventail en papier. C’était bien sûr Hakuya qui l’avait fait.

« Vous deux ! Ça va nous prendre une éternité si vous continuez avec ce genre de choses, alors écoutez-les. » (Hakuya)

« « Je suis désolé. » » Nous nous sommes tous deux excusés.

Soit dit en passant, cet éventail de papier était quelque chose que j’avais donné à Hakuya quand il avait reçu le poste de Premier ministre, tout en lui disant : « Si j’agis trop loin de ce que je devrais, alors n’hésitez pas à me frapper la tête avec ça ». C’était une blague que j’avais fait pour alléger un peu le côté trop sérieux d’Hakuya, mais comme on pouvait s’y attendre d’un homme qui était le plus grand génie de l’histoire d’Elfrieden (ou du moins, ce que prétendait Marx), il utilisait l’éventail en papier d’une manière très brillante.

« Alors, ça fait quel effet à la dignité royale si un serviteur du royaume gifle son roi avec un éventail de papier ? » Questionnai-je.

« Cela m’a fait très mal de devoir le faire, Votre Majesté, mais comme c’est un ordre royal alors j’y étais contraint. Le comprenez-vous ? » Répondit Hakuya avec un regard effronté sur son visage. « Cela dit, Votre Majesté, vous devriez expliquer à tous pourquoi ils ont été appelés ici. »

« Oh, oui, c’est vrai... Poncho. » (Kazuya)

« O-Ouiiiiii! » (Poncho)

Alors que la conversation se tourna soudainement vers lui, Poncho se leva si vigoureusement qu’il faillit faire tomber sa chaise. Il était aussi rondelet que jamais, mais il était plus bronzé qu’il ne l’avait été pendant l’audience royale de l’autre jour.

« Avez-vous préparé ce que je vous ai demandé ? » Lui demandai-je.

« O-Oui ! Avec votre coopération, Monseigneur, j’ai pu visiter tous les endroits en deux semaines, alors qu’il m’avait fallu huit ans avant cela. » (Poncho)

« Coopération. Qu’avez-vous fait pour lui venir en aide ? » Me demanda Liscia tout en me regardant d’un air dubitatif...

« Oh, il veut parler de comment j’ai clarifié les choses avec les pays concernés et je l’ai laissé utiliser une des wyvernes royales utilisées exclusivement pour les visites de la famille royale pour qu’il puisse se déplacer. »

Les wyvernes royales étaient utilisées quand le roi voyageait à l’étranger. L’Armée Interdite en avait seulement une poignée. La tâche de Poncho avait nécessité un transport rapide, alors je lui en avais prêté une. La plupart des wyvernes appartenaient à l’armée de l’air, mais avec leur amiral Castor, n’étant pas coopératif, si nous lui avions demandé de nous prêter une wyverne, cela n’aurait probablement pas fonctionné... Tout cela me causait d’importants maux de tête rien qu’à y penser.

« Alors, Poncho, montrez-nous ce que vous avez recueilli, » dis-je.

« O-Oui ! Ici, Monseigneur, j’ai les "ingrédients que personne n’a l’habitude de manger dans ce pays" que vous m’aviez demandé d’aller chercher, n’est-ce pas ? » Avec ces mots, Poncho sortit un gros sac de sous la table.

Quand Liscia le vit, ses yeux s’élargirent avant de crier. « Hee! Mais c’est le Sac du Héros ! »

« Oui. Je trouvais qu’il en ferait un bon usage pour cette situation un peu spéciale, du moins, c’est ainsi que je vois les choses, et en plus de cela, les aliments mis à l’intérieur se détériorent bien plus lentement. Je pensais que ce serait parfait pour la collecte des ingrédients, alors je le lui ai prêté temporairement. » (Kazuya)

« Mais même ainsi, vous ne devriez pas le faire... Oh bon, peu importe ! » Liscia abaissa ses épaules dues à sa résignation vis-à-vis de mes actes avant de poursuivre. « Alors, qu’est-ce que c’était ? Les "ingrédients que personne n’a l’habitude de manger dans ce pays" ? »

« Pour être plus précis, il s’agissait des "ingrédients consommés à l’étranger, et que certaines régions de notre propre pays possèdent aussi, mais dont leurs consommations n’est pas dans les mœurs des citoyens de notre pays". » Lui répondis-je.

Différents endroits possédaient des aliments différents, et différentes personnes avaient des goûts différents. Vous entendiez souvent des choses comme quoi certains mets immangeables dans un tel endroit, étaient appréciés en tant qu’un met raffiné et très prisé dans un autre. Même au Japon, dans certaines régions, vous pouviez trouver des choses qui vous feraient dire : « Hein !? Cela se mange vraiment ? » Au point qu’il y avait eu des programmes télévisés comme "Bizarre Foods" qui avaient mis l’accent sur le sujet.

« À l’heure actuelle, notre pays cultive des choses comme le coton, le thé et le tabac, alors nous les remplacerons en partie avec des cultures vivrières. » Leur expliquai-je alors. « Cependant, nous ne verrons pas leurs effets rapidement, du moins, pas avant l’automne. Donc, pour empêcher les personnes de mourir de faim jusque là, un plan avec des résultats instantanés est nécessaire. »

Afin de résoudre la crise alimentaire, des réformes sérieuses devant durer sur une longue période de temps seraient nécessaires. Cependant, pendant ce temps-là, il y aurait des gens qui auront très faim, et il y avait aussi l’inquiétude que certains puissent même mourir de faim, vu que tout cela prendrait beaucoup de temps avant de voir des résultats concrets. De plus, les premiers à mourir seraient automatiquement les bébés en bas âge, qui, avec leurs constitutions faibles et leurs besoins élevés de nutrition, étaient les plus fragiles et les plus demandeurs d’une source stable de nourriture de qualité.

Les enfants étaient un trésor national. Je ne pouvais donc pas les laisser mourir de faim.

Cela dit, même si je voulais livrer de la nourriture à toutes les personnes affamées du pays, il y avait des limites à la quantité de soutien qui pouvait être offert par le pays. C’est pourquoi, parallèlement aux stratégies à plus long terme, des contre-mesures à court terme avec des effets immédiats seraient nécessaires.

« Et ce sont ces ingrédients que nous n’avons pas coutume de les manger ? » Demanda Liscia.

« Ils sont mangés dans d’autres pays, mais nous n’avons pas l’habitude de les manger ici, » lui répondis-je. « Si nous développons ces habitudes, il sera plus difficile de mourir de faim. Car après tout, ceci augmentera très facilement l’approvisionnement alimentaire dans le pays. »

« Y aura-t-il quelque chose de si utilisable et si pratique que cela, là-dedans ? » Demanda-t-elle, d’un air dubitatif.

« C’est ce que nous devons vérifier... Maintenant, changeons de lieu. » (Kazuya)

« Changer de lieu ? » Bredouilla Liscia, surprise de ma phrase.

En voyant Liscia incliner la tête sur le côté avec curiosité, je lui répondis avec un rire. « Nous allons analyser si nous pouvons utiliser ces ingrédients ou non. Donc évidemment, nous allons voir cela dans la cafétéria. »

« Hey, Souma. Je comprends pourquoi vous souhaitez utiliser la cafétéria, mais... n’avons-nous pas trop de personnes présentes là-bas en ce moment ? » Me demanda Liscia.

Comme elle l’avait souligné, la cafétéria était toujours bruyante, mais d’une manière différente de l’habitude.

Dans cette cafétéria qui était utilisée par les gardes et les servantes (et récemment, même par le roi), il y avait généralement plus d’une trentaine de longues tables mises en place pour accueillir un grand nombre de personnes, qui pouvaient ainsi toutes manger en même temps. Cependant, à l’heure actuelle, toutes les tables longues, sauf une, avaient été emmenées plus loin, pour ainsi créer un large espace ouvert. Malgré cela, la cafétéria était pleine de personnes et d’équipements, et il n’y avait qu’un petit espace libre autour de la longue table restante.

Un joyau massif flottait dans la salle et occupait beaucoup d’espace.

« Encore à vouloir utiliser le Joyau de Diffusion de la Voix ? » Me demanda Liscia.

« C’est un gaspillage horrible qu’une chose si utile ne soit utilisée que pour lire des déclarations de guerre, » lui répondis-je. « Je me dois de trouver un meilleur usage pour cette merveille. »

Ce Joyau de Diffusion de la Voix était tout comme la télévision. Ceci pourrait immédiatement transmettre des informations aux personnes, ainsi que diffuser certains programmes de divertissement qui devrait nous aider à gagner le soutien de la population. J’avais déjà remarqué qu’il y avait quelques défauts. Par exemple le manque de technologie d’enregistrement de l’image et du son qui obligeait à ce que toutes les émissions soient automatiquement en direct ainsi le fait que la vidéo ne soit disponible que dans les plus grandes villes (bien que les émissions diffusées uniquement en sonores soient disponibles même dans les plus petites). C’était juste une chose où je devais attendre que la technologie magique progresse dans ce sens pour pouvoir l’utiliser à son plein potentiel.

J’avais pensé commencer comme premier programme de divertissement avec un équivalent de Nodo Jiman, un concours de chant amateur. À travers le café chantant où Juna travaillait, j’avais pu faire venir les personnes qui étaient venues montrer leur "don pour le chant" lors de mon rassemblement de personnes douées, et nous nous préparions maintenant à faire leurs débuts en tant que chanteurs et idoles.

Le premier diffuseur public d’Elfrieden, Hehe... Pensai-je. Les rêves sont illimités.

« Pourquoi est-ce que vous souriez comme cela ? » me demanda froidement Liscia, alors que j’étais en train d’imaginer les possibilités offertes devant moi. « Vous avez l’air effrayant. »

Je toussai avant de répondre. « Hum ! Pour notre projet actuel, l’objectif est d’introduire l’habitude de manger des aliments qui ne sont pas consommés dans ce pays. Les rendre publiques en même temps aux personnes du royaume serait plus efficace, n’est-ce pas ? »

« En utilisant Juna ? » (Liscia)

« Oui, mais vous aussi, Liscia. Oh ! Et aussi Aisha ainsi que Tomoe. Ils disent que le B.A.-BA [2] pour capter l’auditoire est les animaux, les beautés et les enfants. C’est pourquoi j’ai besoin de vous, Liscia, en tant que la jolie fille plutôt classique, de Juna possédant un charme mature, malgré son jeune âge, d’Aisha avec sa peau sombre et en pleine santé, et de Tomoe, qui possède des oreilles d’animaux, ainsi que la beauté et est aussi une enfant. Avec vous toutes ici, les yeux des personnes seront définitivement collés à l’écran. » (Kazuya)

« M-Moi, aussi... ? » À la suite de mes mots, Liscia rougissait d’un profond rouge écarlate. Quant aux trois autres.

« J’en serais honoré, Monseigneur. » Déclara Juna.

« Oui, Votre Majesté ! Je m’efforcerai de répondre à vos attentes ! » me répondit Aisha, pleine d’enthousiasme.

« Ouais ! J-J-Je ferais de mon mieux ! » Cria Tomoe.

Chacune d’elles m’avait ainsi montré son enthousiasme. Pendant ce temps, Hakuya mit rapidement les choses en ordre pour pouvoir commencer la diffusion, et Poncho vérifiait à la hâte les ingrédients qu’il avait recueillis. Quand je les voyais agir comme ça, j’avais la certitude d’avoir formé un groupe de personnes pouvant travailler ensemble pour surmonter toutes les difficultés auquel ils feront face. Bien sûr, j’en voulais encore plus.

Quand tout fut prêt, je donnai l’ordre à tous. « Tout est prêt, alors que la diffusion commence maintenant. »

◇ ◇ ◇

Notes

  • 1  Smurf : Nom français pour le breakdance.
  • 2  B.A.-BA : Connaissance élémentaire d’une science, d’un domaine intellectuel.

☆☆☆

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