Gakusen Toshi Asterisk – Tome 4 – Chapitre 6 – Partie 1

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Chapitre 6 : La seconde clef

Partie 1

« Tu as l’air un peu mieux, » dit Julis en voyant Ayato entrer dans la salle de préparation.

C’était le jour des quarts de finale.

« Grâce à toi, » répondit-il.

« Alors, as-tu pris ta décision ? » Elle l’observait attentivement.

Ayato acquiesça délibérément. « Oui, je l’ai fait. Je vais trouver ma sœur. Et le moyen le plus rapide d’y parvenir est d’obtenir l’aide de la fondation d’entreprise intégrée. »

« Je vois. » Julis sourit, heureuse d’entendre sa détermination, mais cela disparut rapidement lorsqu’elle ouvrit une fenêtre aérienne. « Alors nous devons commencer par gagner aujourd’hui. »

La fenêtre montrait un garçon et une fille qui se ressemblaient énormément —, les jumeaux Li, leurs adversaires dans quelques heures à peine.

« J’ai trouvé deux tendances dans leurs matchs passés, » expliqua Julis. « La première est que ces jumeaux attaquent exclusivement les points faibles de l’ennemi — ils adoptent les tactiques qui frustreront le plus leurs adversaires. Bien sûr, c’est généralement une bonne stratégie… Mais je pense que la stratégie est secondaire pour eux. »

« Secondaire ? Veux-tu dire qu’il y a autre chose de plus important selon eux ? » demanda Ayato.

« Probablement. D’après ce que j’ai vu, ils se soucient plus de jouer avec leurs adversaires que de se battre, » répondit Julis.

« Jouer avec eux…, » répéta Ayato.

Ayato l’avait aussi remarqué. Les jumeaux semblaient faire tout leur possible pour infliger des souffrances.

« Même la victoire est probablement en bas de leur liste de priorités, » poursuivit Julis. « Essentiellement, ce sont des sadiques ivres de pouvoir. »

« Pas le genre de personnes avec qui je voudrais traîner, » répondit Ayato.

« Je suis tout à fait d’accord. Et l’autre modèle : Ces deux-là ne prennent jamais de risques. Ils se donnent un avantage imbattable et ne passent à l’offensive qu’après avoir établi leur propre sécurité. Une façon charitable de le dire, c’est qu’ils sont prudents. Tout ce que je vois, cependant, c’est une paire de lâches méprisables qui ont peur de se mettre en danger, » expliqua Julis.

Il pouvait entendre le dégoût dans sa voix. Pour quelqu’un de son caractère et avec ses principes, les jumeaux devaient être complètement ce qui la dégoûtait le plus.

« Pourtant, le fait qu’ils soient des combattants compétents est indéniable, » dit-elle. « En plus, ce sont des stratèges très compétents. Leur véritable force n’est pas leur Seisenjutsu, mais plutôt leur travail d’équipe et leur capacité à formuler des plans efficaces. »

« Song et Luo ont dit quelque chose comme ça, » se souvient Ayato.

« Oui. Et je pense qu’ils avaient raison. S’il s’agit d’une bataille d’esprits, je n’ai aucune chance contre les jumeaux, » avait admis Julis en toute franchise.

Ses stratégies avaient parfois pris ses adversaires au dépourvu, mais elle n’avait jamais piégé malicieusement qui que ce soit. C’était simplement une conséquence naturelle de sa personnalité, donc elle ne pouvait pas empêcher que les jumeaux la surpassent là-bas.

« Mais pour ce match, nous avons un avantage, » déclara Julis avec un sourire conspirateur.

« Un avantage ? » demanda Ayato.

« Oui. Si le mode opératoire des jumeaux est de s’attaquer aux points faible de leurs adversaires, rien n’est plus prévisible, » répondit Julis.

« Oh ! » Ayato frappait dans ses mains en le réalisant. « Mon sceau. »

« C’est vrai. Pour être précis, ils vont essayer de profiter de la limite de temps. Ils ne pouvaient pas espérer une meilleure faiblesse. Nous savons donc quelle approche ils adopteront, » déclara Julis.

« Je gagne du temps. »

Julis hocha la tête. « Nous pouvons en être sûrs. Maintenant, la question est de savoir ce qu’on va faire. Idéalement, on attaque vite et on les fait tomber. Si nous parvenons à faire tomber l’un d’entre eux, cela ne fera que décider du match. » Elle haussa les épaules. « Mais c’est plus facile à dire qu’à faire. Et c’est exactement ce que les jumeaux vont prévoir. Ils seront prêts pour ça. »

« Probablement, » dis Ayato.

Pour se préparer à la bataille, il fallait aussi prévoir la stratégie de l’autre camp. Contre un adversaire avec une limite de temps, une offensive rapide serait la première chose à attendre. Il était inconcevable que les jumeaux n’aient pas de contre-mesure.

« Donc, ce que nous pourrions faire…, » Julis avait baissé la voix pour expliquer son plan.

« Je vois, » dit Ayato lentement.

« Pas mal, n’est-ce pas ? Bien que, pour être honnête, c’est la seule chose que j’ai pu trouver, » déclara Julis.

« Non, je ne pourrais pas faire mieux. Allons-y avec ça, » déclara Ayato.

Ayato avait joué le scénario dans sa tête et avait aimé les résultats. La seule difficulté était le choix du moment à la fin, mais encore une fois, c’était habituellement le cas.

« Bien, alors nous sommes d’accord, » dit Julis, soulagée. « Alors, mettons au point les détails. »

***

« C’est le moment que nous attendions tous ! C’est l’heure du match de quart de finale au Dôme Sirius ! De la porte Est, voici Ayato Amagiri et Julis-Alexia von Riessfeld de Seidoukan ! Et de l’autre côté, de la porte ouest, nous avons Shenyun Li et Shenhua Li de la Septième Institut Jie Long ! »

« C’est Seidoukan contre Jie Long, comme au cinquième round, hein. »

« Vous avez raison ! À noter que les matchs dans les autres arènes sont terminés, ce qui signifie que trois des quatre places pour les demi-finales ont été retenues ! Qui serait-ce !? Quelle équipe gagnera le dernier !? »

Au milieu des acclamations assourdissantes et des voix retentissantes des présentateurs — .

Avec le volume presque au maximum, pour rivaliser avec la foule — Ayato et Julis avaient lentement pris place sur la scène.

« Tout le monde a l’air plutôt excité, » fit remarquer Ayato.

« Nous sommes presque à la finale du Phoenix. Il y a aussi beaucoup de fans énergiques ici, » déclara Julis sans beaucoup d’émotion. La main sur la hanche, elle fixa Ayato d’un regard oblique. « Quoi qu’il en soit, Sasamiya et Toudou ont avancé. On ne peut pas se permettre de trébucher ici. »

Comme l’annonceur l’avait mentionné, les autres quarts de finale étaient terminés, Saya et Kirin s’étaient qualifiées facilement pour les demi-finales. Ayato et Julis avaient regardé les combats dans la salle de préparation. Tout s’était déroulé comme prévu.

Jusqu’à présent, les demi-finalistes étaient Saya et Kirin de l’Académie de Seidoukan, deux chevaliers de l’Académie de Saint-Gallardworth et les automates d’Allekant Académie, Ardy et Rimcy.

« Je le sais, » répondit Ayato, serrant l’activateur du Ser Veresta. « Je suis prêt. »

C’est vrai. On ne peut pas se permettre de trébucher ici !

« Bien, je suis contente de l’entendre. Mais ne te mets pas trop de pression. » Julis le regarda d’un air empli de doute, puis tourna son regard vers l’avant.

Les jumeaux de Jie Long s’étaient approchés.

« Enchanté, Glühen Rose, Murakumo. Je suis Shenyun Li. »

« Et je suis Shenhua Li. Enchantée de faire votre connaissance. »

Les jumeaux les avaient accueillis avec de minces sourires.

Ayato s’émerveilla de voir à quel point ils se ressemblaient. Les uniformes amples de Jie Long cachaient les contours de leur corps, ne laissant presque rien pour les distinguer, sauf les petits pains dans les cheveux de Shenhua.

« Et que voulez-vous ? » demanda Julis sèchement, ne prenant pas la peine de cacher ses soupçons.

« On s’est dit qu’on devrait s’excuser. »

« S’excuser ? » demanda Julis.

« Oui, pour la pitoyable prestation de nos pairs l’autre jour — . »

« Ce qui était honteux pour nous, élèves du même maître. »

Shenhua reprit en douceur le reste de la phrase de Shenyun sans une seconde de pause.

« Pairs — voulez-vous parler de Song et Luo ? » demanda Julis.

« Jed ne les trouvais pas pathétiques du tout…, » Ayato déclara ça aux jumeaux.

Shenyun haussa les épaules. « Nous ne pouvons pas vous faire croire que c’est une performance standard de la part des élèves du Ban’yuu Tenra. »

« Donc, nous allons vous montrer un monde que ces deux-là ne pourraient pas atteindre — . »

« — les profondeurs du Seisenjutsu. »

Ils s’étaient relayés pour continuer les phrases de l’autre, puis ils avaient éclaté d’un rire méprisant.

« Vraiment ? On ne peut pas attendre, » après ça, Julis détourna le regard, signalant qu’elle n’avait plus rien à dire.

L’équipe de Jie Long s’était retournée et était repartie de l’autre côté de la scène.

« Hmph. Une provocation évidente, » se moqua ouvertement Julis d’eux. « Ils sont aussi désagréables que je l’imaginais. »

« Mais en les voyant en personne, je sais que nous ne pouvons pas baisser notre garde, » déclara Ayato.

Song et Luo s’étaient également approchés d’eux avant le début du match, mais la raison pour laquelle ils l’avaient fait était tout le contraire.

Pour les jumeaux, cette conversation faisait partie de leur stratégie.

« Peu importe, » déclara Julis. « On fera ce qu’il faut. »

« Oui, » répondit Ayato. « D’accord, c’est parti… »

Il avait alors rehaussé son prana. La force jaillissait des profondeurs de son corps, et les chaînes qui le retenaient s’épuisaient et grinçaient.

« Par l’épée en moi, je me libère de cette prison d’étoiles et je déchaîne mon pouvoir ! »

La pression croissante avait fait éclater ses liens dans une éruption de prana.

« Whoa, le voilà ! L’ouverture chic d’Amagiri ! — Ou peut-être que ce n’est pas juste pour le spectacle, Mlle Tram ? »

« Nous ne pouvons pas le dire avec certitude, car l’équipe ne nous le dira pas, mais la majorité semble être d’avis qu’il s’agit d’une sorte de procédure pour lever les contraintes sur son pouvoir. À en juger par la façon dont ils se sont battus lors de la cinquième ronde, il semble avoir besoin d’un certain temps avant de pouvoir à nouveau libérer ce pouvoir… Je pense qu’Amagiri est un combattant de premier ordre. Mais compte tenu de ces limites, les victoires de son équipe ont peut-être été beaucoup plus difficiles à remporter qu’elles ne l’ont laissé entendre. »

« Je vois, je vois ! Oh, et maintenant, il est temps de commencer la bataille ! Quelle équipe recevra la bénédiction de la victoire ? »

L’analyse du commentateur est vraiment parfaite, avait pensé Ayato. Étouffant un rire cynique, il avait activé le Ser Veresta.

Il avait concentré son souffle et son esprit.

« Quarts de finale de Phoenix, quatrième match — commencez ! »

Dès que l’annonce avait sonné, Ayato s’était approché de Shenhua et l’avait attaquée en diagonale avec le Ser Veresta. La frappe rapide était impeccablement chronométrée. Mais, s’y attendant apparemment, Shenhua s’était précipitée en arrière pour l’esquiver. « Nngh ! »

« Haha-haha. Donc tu es rapide ! » Shenhua riait. « Mais pas si vite que je ne peux pas l’éviter quand je sais qu’il arrive ! »

Combattre Irène avait été la même chose. La vitesse d’Ayato n’était pas suffisante pour lui donner un avantage insurmontable.

« Explosion Fleurale — Primrose! » Julis l’avait rapidement activé, mais Shenyun s’était défendu en un instant.

« Jí jí rú l lìng, chì ! » Shenyun avait plié ses doigts en un symbole compliqué, et l’air autour de lui scintilla. L’instant d’après, de la fumée s’élevait de tous les coins de la scène.

« Un écran de fumée !? » s’exclama Julis.

En un clin d’œil, le nuage noir avait englouti le champ de bataille. Julis avait fait disparaître ses boules de feu de Primrose. Il serait pratiquement impossible d’atteindre sa cible dans ces conditions — et elle pourrait accidentellement frapper Ayato à la place.

Ayato doutait aussi qu’il puisse lancer une attaque, et il avait reculé. « Ça va, Julis ? »

« Je vais bien. Mais ils nous ont bien eus… Je ne m’y attendais pas. » Elle fit claquer sa langue avec colère.

Ayato se concentra sur sa présence et écouta la voix de Julis pour la localiser. Il regarda attentivement autour de lui, mais la fumée était trop profonde pour voir à travers.

Puis il s’était rendu compte que quelque chose n’allait pas. Malgré son épaisseur et sa profondeur, la fumée n’était pas du tout de la fumée.

« Julis, je ne pense pas que cette fumée soit réelle. »

Elle avait aussi scruté l’arène. « Je vois. C’est donc une illusion… »

Shenyun était un expert en la matière — créant des choses qui n’existaient pas. Cette fumée était naturellement une ruse de son Seisenjutsu.

« J’ai entendu dire que les illusions de Shenyun Li peuvent faire toutes sortes de choses, mais la fumée… Eh bien, c’est très bien. Cela va bientôt s’éclaircir, » déclara Julis.

« Pourquoi dis-tu cela ? » Ayato l’interrogea sur sa confiance.

« Attaquer après avoir obstrué la vue de l’extérieur est contre la Stella Carta, » répondit-elle, presque avec indifférence. « Ils n’ont jamais rien fait de tel dans le passé. »

« Je vois. Je suppose que si les gens ne peuvent pas voir le match, ils ne peuvent pas dire si vous enfreignez les règles, » déclara Ayato.

« On peut dire ça, » déclara Julis, « mais la raison principale est qu’il s’agit d’un événement de spectateurs. Le public ne peut être diverti s’il ne peut pas voir ce qui se passe. »

C’était une raison plus inhumaine qu’il ne le pensait.

Prouvant son point de vue, la foule s’était mise à huer avec véhémence. Quand les ricanements s’étaient intensifiés, la fumée s’était soudainement dissipée.

« Les spectateurs d’aujourd’hui n’ont plus de patience… »

« Il n’y a pas besoin de nous presser. Le vrai spectacle va commencer. »

Shenyun et Shenhua s’étaient déplacés au bord de la scène et parlaient avec un sourire malveillant.

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