La Croix d’Argent et Dracula – Tome 1 – Chapitre 2

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Chapitre 2 : Créature Née sur Terre

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Chapitre 2 : Créature Née sur Terre

Partie 1

« Pourquoi êtes-vous si mécontent ? » Rushella demanda cela après avoir baissé la tête, mais Hisui ne répondit pas à cette question.

Il ne regardait que le ciel, maudissant sa propre vie ainsi que le monde se transformant pour devenir finalement une anomalie.

En cet instant, nous étions pendant la pause, sur le toit de l’école.

C’était un des symboles de la vie du lycée, avec l’odeur douce du printemps. Mais en ce moment, le visage d’Hisui était rempli de confusion.

Le cours cauchemardesque s’était enfin terminé. Hisui avait finalement pu terminer ses cours du matin.

Parce que c’était le premier jour d’école, les informations qu’ils avaient apprises étaient uniquement des éléments de base, ne nécessitant qu’une attention légère et cela avait enfin pris fin. Mais la performance arrogante de Rushella devant les personnes de l’école avait complètement dévasté le cœur d’Hisui.

Même son précieux temps de pause, dû aux interrogations incessantes de Rushella concernant la réglementation et les politiques scolaires, ne lui avait laissé ni paix ni repos.

Non seulement elle était une étudiante transférée, mais en plus elle était une telle beauté parfaite. Elle était donc devenue instantanément populaire auprès des filles comme des garçons. Sauf que vis-à-vis d’eux, Rushella avait totalement ignoré tout le monde, en parlant seulement à Hisui. Ceci avait ainsi créé une aura dangereuse chez tous les étudiants masculins.

Et enfin, la pause tant attendue arriva, mais... elle l’avait encore suivi telle une sangsue.

« Je vous demande... ne pouvez-vous pas être un peu plus miséricordieuse... à quel point votre haine est-elle profonde envers moi ? » (Hisui)

« Très profonde. J’ai bu votre sang et pourtant vous refusez de devenir mon serviteur, et vous m’avez même pulvérisé avec de l’ail. » (Rushella)

« Mais vous m’avez attaquée en première, n’est-ce pas ? Et pourquoi prétendez-vous être une étudiante ? La vie dans un lycée n’a rien à voir avec mon corps, non ? » (Hisui)

Les questions d’Hisui étaient des soupçons tout à fait raisonnables, et Rushella détourna les yeux à ces interrogations judicieuses.

« Se pourrait-il que... vous regardiez ces jeunes comme de nouvelles proies ? » Le ton d’Hisui était devenu sérieux en demandant cela.

Les adolescents étaient tous rassemblés dans un lycée, de sorte que, si l’on y réfléchit bien, ceci serait le terrain de chasse idéal pour un vampire.

Les connaissances du commun des mortelles indiquaient que les vampires aimaient le plus le sang des jeunes filles vierges ―― et il devrait y en avoir beaucoup ici.

« Faux ! Je ne suis pas le genre de vampire qui laisse une proie à moitié remplie, puis court après quelqu’un d’autre. » (Rushella)

« Pas même une goutte, complètement à sec ? Je ne vais pas me sentir heureux avec ce genre de logique venant de vous, le savez-vous ? » (Hisui)

« N’est-ce pas préférable que de vous abandonner à moitié transformée ? » (Rushella)

« Ceci, c’est seulement la logique d’un vampire. » (Hisui)

Hisui soupira, puis se pencha contre la rambarde du toit.

Après avoir été mordu par un vampire, il n’y avait généralement que deux possibilités. ―― Soit la mort soit la transformation en vampire.

La mort ou la servitude, c’était le choix de toutes les personnes mordu par un vampire. Dans certaines situations rares se déroulant au cours du processus de transformation en vampire, le maître disparaissait.

Dans une situation comme celle-ci, la victime restait ainsi bloquée dans une [transformation inachevée] pour le restant de sa vie.

En raison de la [transformation inachevée], la victime pouvait acquérir certaines caractéristiques des vampires ― elle pourrait avoir les instincts vampiriques ainsi qu’une durée de vie plus longue par rapport aux humains normaux ―― et elle porterait cette malédiction pour le reste de leur vie.

« Je choisis soigneusement le partenaire dont je bois le sang. Si je veux qu’il devienne mon serviteur, alors les critères sont encore plus rigoureux. En outre, je ne partirai pas jusqu’à ce qu’il devienne mon serviteur. Il s’agit de l’étiquette des vrais anciens depuis l’antiquité ! » (Rushella)

« Alors, pourquoi m’avez-vous sélectionné ? » (Hisui)

« ... » (Rushella)

« En vous observant, vous qui étiez si sérieuse à vouloir faire de moi votre serviteur, pourquoi la nuit dernière, m’avez-vous visé ? » (Hisui)

Hisui était encore confus au sujet de la nuit dernière après avoir entendu la réplique précédente de Rushella.

Quand hier soir, ils s’étaient rencontrés, Rushella avait vraiment voulu le transformer en son serviteur.

Mais son corps avait empêché cette transformation, alors elle avait même été jusqu’à s’inscrire dans cette école pour le suivre.

Ainsi... pourquoi était-elle si intéressée par moi ?

« Ne vous sentez-vous pas honoré ? Je me sens attirée vers vous. Comme si j’étais vraiment liée à vous. Cherchant quelqu’un de jeune et beau, d’âge comparable au mien, un garçon avec un sang ayant une délicieuse saveur pour qu’il devienne mon serviteur. » (Rushella)

« ... Un âge similaire ? Qu’est-ce que vous déblatérez ? N’êtes-vous pas un Véritable Ancien ? Bien qu’on ne puisse pas le savoir par votre seule apparence, l’âge réel d’un vampire doit être bien plus important que mon âge. En parlant de ça, quel âge avez-vous ? » (Hisui)

Alors qu’Hisui demanda cela, l’expression de Rushella se refroidit instantanément.

C’était presque comme si elle ne se sentait pas offensée que quelqu’un demande son âge... mais plutôt comme si quelqu’un lui avait demandé quelque chose de vraiment très effrayant.

« Quoi ? Est-ce que la longévité d’un vampire n’est-elle pas quelque chose dont il devrait être fier ? » (Hisui)

« Je... je ne sais pas. » Murmura Rushella d’une voix si faible qu’elle en était presque inaudible. C’était les paroles les plus faibles qu’elle ait prononcées en présence du garçon depuis qu’ils se connaissaient.

C’était la voix d’une fille de l’âge d’Hisui, se sentant totalement impuissant.

« Quel âge ai-je... ? Je ne suis pas vraiment sûre de cela. » (Rushella)

« Parce que vous avez vécu si longtemps, alors vous l’avez oubliée... non, ce n’est apparemment pas cela. Alors, d’où venez-vous... hey, où sont vos proches et vos serviteurs ? Pourquoi vous ne leur demandez-vous pas...? » (Hisui)

« Je n’ai pas... de telles personnes. » (Rushella)

« Hein ? Mais... » (Hisui)

« Familles... Je devrais en avoir, mais je ne me souviens de rien. Des serviteurs... Je ne devrais pas en avoir. Boire du sang... ma première fois, oui, je l’ai fait pour la première fois avec vous. » (Rushella)

« Ha―――― !? » (Hisui)

C’était tout à fait confus ce qu’elle disait.

OK, maintenant, Hisui pouvait comprendre pourquoi ses techniques de suceurs de sang étaient tellement horribles, mais cela fit plonger encore plus profondément les mystères qui l’entouraient.

« Mais... n’êtes-vous pas un Véritable Ancien ? Une Dame de sang royal, qui se tient au-dessus de plusieurs milliers de serviteurs ? » (Hisui)

« Je n’ai aucun... souvenir de cela. » (Rushella)

« Hein ? ... » (Hisui)

« Par exemple, comment est-ce que je suis née, où suis-je née... ? Je ne sais rien de tout cela. De même que, mon âge... Je ne le sais pas non plus. » (Rushella)

Rushella se tenait les bras collés l’un à l’autre, se redressant.

Elle regardait au loin, tout en mordant ses lèvres.

« Avez-vous perdu vos... souvenirs ? » (Hisui)

« Peut-être que... La nuit où je vous ai rencontré, je venais de me réveiller dans mon cercueil. J’étais près de la forêt se trouvant à l’extérieur de la ville. Mais, pourquoi étais-je là, depuis quand j’étais là... ? Je ne me souviens absolument de rien. Je connaissais seulement mon nom, que je suis un véritable ancien, à part ça... » (Rushella)

Après quelques secondes, Rushella continua à parler.

« Certaines connaissances courantes sont bien présentes, mais plus rien à propos de moi-même. Mais ces connaissances... sont quelque peu dépassées. » (Rushella)

Hisui comprit finalement certains détails étranges vus depuis leurs rencontres.

La mode vestimentaire étrange, le « style » du vampire qui était rare de nos jours, ainsi que la technique pour sucer le sang qui était complètement aberrante.

Une existence aussi étrange, parce qu’elle ne se comprend même pas elle-même.

Il semblait que Rushella ne mentait pas. En outre, il n’y avait rien de bon à gagner en révélant sa propre faiblesse à une autre personne. Il semblait qu’elle ait vraiment perdu tous ses souvenirs.

« Vous êtes venue à l’école ! Est-ce que cela signifie que vous voulez apprendre plus d’informations sur l’époque actuelle ? Est-ce que c’est l’idée ? » (Hisui)

« ... C’est vrai. Je veux savoir comment ce monde fonctionne. Mais... l’humanité a vraiment beaucoup changé. Regarder ce monde pendant la journée m’a vraiment choqué. De tels bâtiments énormes, tant de personnes... Et si j’y réfléchis avec attention, les gens travaillent et jouent en plein jour. Bien que cela me rend mal à l’aise, mais il est clair que le pouvoir de ce monde est entre les mains des humains. Mais c’est tellement étrange... avoir oublié les vampires, je ne sens même pas les esprits de toutes les créatures surnaturelles. Pourquoi est-ce que c’est rendu ainsi ? » (Rushella)

« Parce qu’en ce moment, c’est la situation du monde. La plupart des gens, même s’ils voyaient des vampires, ne le croiraient pas. » (Hisui)

« ... Oui, il semblerait. Lorsque ce matin, j’ai annoncé mon nom, personne n’a réagi. Mon nom a une histoire significative dans l’histoire des vampires. Toute personne ayant une compréhension minimale de notre histoire devrait donc savoir qui je suis. » (Rushella)

« On dirait que vous l’avez également pris en compte... alors ceci est donc la raison pourquoi vous avez dit votre nom si fortement. Juste pour mieux comprendre la situation !? » (Hisui)

L’opinion d’Hisui sur ce vampire désuet s’était un peu améliorée en comprenant ses raisons.

Bien que son bon sens ait été figé il y a des centaines d’années, son adaptabilité n’était certainement pas mauvaise.

« Qu’est-il arrivé à ce monde ? Pourquoi ma race est-elle disparue ? Pourquoi les humains ne savent-ils rien sur notre existence ? » (Rushella)

« Même si vous demandez ceci... avec mes 15 ans, je suis toujours en train d’apprendre les connaissances communes de ce monde. » (Hisui)

« Dites-le-moi rapidement. Étant donné que vous n’êtes pas étonné de mon existence, vous êtes donc bien mieux informé que les humains en général. » (Rushella)

Elle avait complètement vu à travers lui, donc Hisui ne put plus jouer à l’idiot.

« J’ai seulement entendu ces informations de mon parent [1]. Ce n’est pas énorme ce que je sais. Ceci s’est déroulé dans notre histoire, proche de la période de la révolution industrielle. Au cours de cette période, les connaissances de l’humanité sont devenues de plus en plus avancées. En raison de cela, notre monde et [la position] du monde des créatures surnaturelles se sont comme désalignés. » (Hisui)

« Pouvez-vous me l’expliquer en utilisant des mots simples ? Qu’est-ce que la révolution industrielle ? » (Rushella)

« ... Ha... Donc J’ai besoin d’expliquer dès le début, hein. Je pense que vous devriez en apprendre davantage sur l’histoire du monde. Pour le dire simplement, c’est comme une communication sans fil. Quand il y a une station de diffusion sans fil, les émissions de télévision deviennent possibles. Mais la plupart des personnes ne peuvent pas recevoir le signal. L’humanité et les monstres étaient censés correspondre ensemble, mais ils sont actuellement mal positionnés. Ainsi, ils ne se connaissaient plus. Mais de temps en temps, ils se lient et il y a un chevauchement entre eux. Ceux qui sont comme sensibles à la haute fréquence... les personnes qui sont décrites comme sensibles aux esprits sont capables de recevoir les informations de l’autre monde beaucoup plus clairement. » (Hisui)

« Je suis complètement confuse... sans fil c’est quoi ? » (Rushella)

« ... Désolé, c’est ma faute. » (Hisui)

Hisui avait pensé que son explication était plutôt bonne, mais il semblait qu’elle ne comprenait pas le point plus important. Le garçon secoua alors la tête et reformula son explication pour que cette demoiselle d’un autre monde puisse le comprendre.

« En d’autres termes, les monstres n’ont pas cessé d’exister, mais l’humanité ne peut plus ressentir leur existence... quelque chose comme ça. C’est presque comme s’ils étaient séparés, chacun vivant dans leur propre monde. Ainsi, même les vampires ne seront pas capables de trouver d’autres monstres. » (Hisui)

« Vous auriez dû le dire plus tôt, au lieu de dire vos phrases qui ne veulent rien dire. » (Rushella)

« ... Désolé. » (Hisui)

« J’ai compris. Mais les vampires sont spéciaux. Oui, les vampires sont différents des autres monstres. Les vampires ont toujours existé dans ce monde. De plus, ils doivent vivre en plein milieu du monde humain. Nous sommes liés l’un à l’autre. Et ceci serait un gros problème si l’humanité n’existait pas. » (Rushella)

« En effet, c’est complètement différent des spectres qui n’ont pas de corps et qui flottent juste dans une certaine zone. Les vampires existent toujours dans mon monde. On pourrait dire qu’ils sont les premiers représentants des monstres. Ainsi, l’humanité reste toujours en alerte vis-à-vis de leur existence. » (Hisui)

Les yeux d’Hisui s’assombrirent après avoir dit cela, ce que Rushella ne manqua pas de constater.

« Qu’est-ce que vous dites ? Vous dites que l’humanité a expulsé ma race ? » (Rushella)

« Ce que je voulais dire était que de telles personnes existent. Elles comprennent la vraie apparence de ce monde, et elles considèrent les monstres qui coexistent dans le monde humain, comme étant leurs pires ennemis. Pendant votre présentation ――― n’avez-vous pas dit que personne n’avait eu de réactions en entendant votre nom ? Et bien, ceci pourrait changer. Certaines personnes peuvent tout à fait soupçonner que vous êtes un vampire. Vous devriez donc faire attention. » (Hisui)

« Vous n’avez pas à vous inquiéter, je ne prévois pas de cacher mon identité. Même si l’humanité se réunissait contre les vampires, ceci ne sera pas une grosse difficulté. » (Rushella)

Rushella répondit cela tout en faisant bomber sa poitrine.

Une telle réponse satisfaisait complètement les attentes d’Hisui la concernant, il haussa donc simplement les épaules en réponse.

« Tout d’abord, je dois retrouver mes souvenirs. Si j’y parviens, je pourrais ainsi trouver d’autres vampires. Je voudrais leur poser des questions. Vous semblez avoir une bonne compréhension des vampires, alors aidez-moi. » (Rushella)

« Je ne veux pas. Vous pouvez tout à fait le faire seule. » (Hisui)

« Mais vous êtes mon serviteur qui est destiné à me servir pour toujours. » (Rushella)

« Non, je ne suis nullement votre serviteur. De plus, je ne connais pas l’organisation de votre race et en plus, je ne souhaite pas faire quelques choses pour vous aider. » (Hisui)

« Vous êtes vraiment effronté envers moi. » (Rushella)

La fierté de Rushella semblait blessée à ces mots. Elle fit alors claquer sa langue puis se rapprocha rapidement du jeune homme.

Comme il faisait jour, ses capacités physiques étaient grandement réduites, mais Rushella gagnerait sans aucun doute si elle décidait d’y aller sérieusement.

Le garçon envisageait encore ses options lorsque Rushella se mit à rire.

« Bien que vous battre soit simple pour moi, mais de certaines manières, j’aurais quand même perdu. Je veux que vous capituliez par votre propre chef. Alors, agenouillez-vous devant moi, et nous pourrons vite enterrer la hache de guerre. » (Rushella)

« Toujours aussi expéditif, mais les vampires sont naturellement tous comme ça. Mais vous avez vos crocs et vos yeux mystiques, alors ne pouviez-vous pas soumettre quelqu’un très facilement ? » (Hisui)

« Tout cela n’est-il pas inutile contre vous !? Mais d’une certaine manière, cela reste quand même efficace. Par exemple... vous vous inquiétez de savoir si je ne chercherais pas d’autres proies, n’est-ce pas ? Ces personnes n’ont peut-être aucune relation avec vous, mais vous vous souciez quand même pour elles. » (Rushella)

« Bien sûr que je me soucie de cela. Si quelqu’un proche de moi meurt ou cesse d’être humain... Je ne voudrais certainement pas que cela se produise. Si cela devenait ainsi, même moi... Je deviendrais un chasseur de vampires. » (Hisui)

Pour protéger sa vie paisible, même Hisui deviendrait un ennemi féroce.

Rushella émit un son de *hum*, puis se leva.

« Je ne pense pas que vous puissiez m’exterminer. Mais, cessons de perdre du temps. Vous ne voulez toujours pas m’aider ? » (Rushella)

« Cela, je l’ai déjà dit... » (Hisui)

« Si vous acceptez de m’aider, je ne sucerai pas le sang de quelqu’un d’autre. Je peux vous le promettre. Si vous êtes prêt à vous sacrifier, je garantirai la sécurité d’autrui tout autour de vous. Est-ce que cela vous convient ? » (Rushella)

« Ça craint... » (Hisui)

Cela devait bien être le sentiment d’un homme piégé sur l’autel destiné à un sacrifice humain.

Ce n’était que le premier jour à l’école, et déjà, le destin de chacun ici était sur ses épaules.

*

« Alors, décidez-vous rapidement ! » (Rushella)

« ... je vais vous servir. » (Hisui)

« Je n’ai rien pu entendre, pouvez-vous parler un peu plus fort. » (Rushella)

Rushella mit en valeur ses belles oreilles, tout en se déplaçant à côté de lui.

« Laissez-moi vous aider. » (Hisui)

« N’avez-vous pas oublié quelque chose ? » (Rushella)

« Permettez-moi de vous aider... Maîtresse. » (Hisui)

« Hum ! maintenant, vous parlez correctement ! » (Rushella)

Il était clair qu’il n’avait pas perdu son humanité, mais Hisui avait soudainement atteint un rang inférieur à celui des humains normaux.

« Dommage... Je n’aurais jamais pensé qu’un jour, je voudrais maudire mon corps... » (Hisui)

« Alors vous travaillerez durement à partir de maintenant, n’est-ce pas ? Un serviteur qui peut se déplacer pendant la journée est très précieux pour moi. Et un jour, vous deviendrez tout comme moi. Alors maintenant, laissez-moi effectuer le service d’aujourd’hui ? » (Rushella)

« Hein ? » (Hisui)

Hisui paraissait confus. Soudain, son champ de vision devint d’un coup, sombre, et le visage de Rushella se rapprocha rapidement de lui.

Et un instant plus tard, il se trouva au sol.

Ce qui bloquait les rayons du soleil était Rushella se tenant sur lui, avec son parasol dans la main.

« Alors... Rushella-sama [2] ? » (Hisui)

« Vous êtes allé à la "cafétéria" pour acheter votre déjeuner, alors moi, maintenant, je vais aussi déjeuner. » (Rushella)

Rushella se lécha les lèvres, puis plongea vers le cou d’Hisui.

Le garçon essaya de lutter, surtout pour éviter la douce respiration qui chatouillait son cou.

« Hé, arrêtez ! Ce matin, ne m’avez-vous pas assez aspiré de sang ? Cela aurait dû largement suffire ? » (Hisui)

« Restez tranquille ! Je ne me sens pas bien, alors, quel est le problème ? Tout ce que je veux c’est sucer un peu de sang ! » (Rushella)

« J’ai dit que ce n’est pas autorisé...! » (Hisui)

Les lèvres de Rushella se rapprochaient, tandis qu’Hisui se débattait.

Les deux lutèrent, jusqu’à ce qu’enfin, les lèvres de Rushella atteignirent le cou du garçon.

« Vous êtes en train de me faire perdre beaucoup d’énergie à vous débattre... ! OK, je vais bien prendre soin de vous... ! » (Rushella)

« Êtes-vous un bureaucrate corrompu qui vole les filles des parents ? » (Hisui)

Alors qu’Hisui préparait sa dernière ligne de défense, la porte du toit fut soudainement ouverte.

« ... Hisui... san [3] !? » (Sera)

Hisui reconnut rapidement la voix et se figea.

Il y avait plusieurs personnes debout dans les escaliers.

Les lèvres de Rushella étaient toujours sur son cou, tandis qu’il tourna la tête.

Parmi les étudiants qu’il connaissait à peine, il y en avait une qui avait une meilleure relation avec lui ――― La Représentante de classe Séra Reina.

À en juger par la boîte à lunch qu’elle portait, Reina prévoyait de venir déjeuner avec Hisui.

« Ceci... Je suis désolée pour l’interruption ! » (Sera)

En entendant les excuses sincères de Reina, Hisui commença à suer d’une manière incontrôlable.

Ses propres membres étaient actuellement bloqués au sol par Rushella.

Et vu de l’extérieur, il donnait l’impression qu’ils allaient partager un baiser passionné.

Même s’il arrivait à pousser le vampire plus loin, il y aurait encore des marques de ce baiser laissées avant.

« Je-je dis...! » (Hisui)

Avant qu’Hisui ne puisse s’expliquer, toutes les filles s’étaient déjà dispersées.

Mais leurs bavardages inoffensifs atteignaient toujours ses oreilles.

« Hum, ils sont... donc vraiment ensemble ? Ils l’ont déjà si rapidement fait ? » (étudiante A)

« On dirait qu’ils ne vont pas juste s’embrasser... » (étudiante B)

« L’école vient juste de commencer, et la lumière du jour est encore haute, qu’est-ce que... » (étudiante C)

« Les filles venant de l’étranger... sont si débauchées. » (étudiante D)

Bien que cela ne soit que des chuchotements, mais ils arrivaient en Hisui comme s’ils étaient des rugissements douloureux cognant sa tête.

... Et un coup de poignard dans le cœur.

 

 

*

Hisui regarda le ciel comme s’il était sans âme.

Rushella semblait avoir perdu tout intérêt à ce qu’elle faisait précédemment. Elle était en train de se recoiffer ses cheveux et arranger ses vêtements qui avaient été froissés par Hisui, puis elle se leva de dessus le corps d’Hisui.

« Venir observer discrètement les autres au cours de leur déjeuner, quel tas de personnes impolies ! Ne le pensez-vous pas, vous aussi ? » (Rushella)

« Je viens de finalement comprendre ce que ressent une fille quand elle est maintenue au sol par la force... » (Hisui)

Hisui murmurait cela, les larmes aux yeux. Ses mains perdirent toutes leurs forces et le sac en plastique, contenant la nourriture qu’il avait apportée de la cafétéria, tomba sur le sol.

« Ah oui ! Qu’avez-vous acheté ? Laisse-moi regarder, je veux aussi y goûter. » (Rushella)

« Comme vous voulez... en fait, il serait utile que vous m’aidiez à manger cela. » (Hisui)

En cherchant dans le sac, elle sélectionna finalement un berlingot de lait à la fraise.

Elle commença à étudier le conteneur de tous les côtés, et après avoir finalement compris comment l’utiliser, elle commença à siroter son contenu.

« Quoi ? Un lait rose si doux ! Peut-être qu’ils ont ajouté du sang dedans !? » (Rushella)

Non, le matériel original était déjà ainsi, alors nul besoin de le mélanger... Hisui n’avait même plus la force de soupirer à ces mots.

Rushella continua à sucer le lait au moyen de la paille, tout en libérant des petits sons mignons. Hisui était assis à proximité avec des yeux remplis de larmes.

La dernière once de compassion de la classe avait été balayée par le vent.

Il voulait vraiment dès maintenant aller à la classe de l’après-midi.

La capacité du sexe opposé à diffuser les ragots était plus rapide que la vitesse de la lumière.

Juste avec cela, il perdrait la capacité d’avoir une vie scolaire normale.

Maintenant, il devra accueillir sa vie de lycéen en étant "étiqueté comme une personne étrange".

Hisui envisageait déjà un transfert scolaire, alors que Rushella suçait son lait avec un grand plaisir visible sur son visage.

« C’est tellement doux ! C’est le deuxième après le sang... » (Rushella)

« ... Simplement, tuez-moi ! » (Hisui)

Hisui répondit avec un désespoir taché de sang, mais quelqu’un non loin de là, observait les deux personnes présentes sur le toit.

Elle ne faisait pas partie du groupe de filles venues plus tôt, mais elle se tenait dans l’ombre, derrière la porte d’accès au toit et se concentrait sur Hisui avec une intensité semblable à un laser.

« Excellent mâle, localisé <3 » (Inconnue)

Notes

  • 1   Le mot utilisé pour décrire « parent » est « un proche », ici cela signifie probablement un « gardien ».
  • 2-sama : Marque la déférence, un grand respect vis-à-vis de personnes haut placées ou de grande valeur. C’est le suffixe utilisé pour dieu ("Kami-sama") ou une princesse ("Hime-sama") par exemple.
  • 3-san : La traduction la plus simple serait "monsieur" ou "madame" (c’est donc un suffixe unisexe), mais leur fonction est bien plus que ça. "-San" est à utiliser avec quelqu’un que l’on respecte et avec qui l’on n’est pas spécialement proche, par exemple : un collègue ou un patron, des clients, quelqu’un que vous connaissez peu.
 

†††

Partie 2

« ... Hier, pourquoi avez-vous été si épouvantable ? Même si vous êtes sans espoir, vous ne devriez pas être si mauvais ! » (Rushella)

« Ce n’était qu’un examen physique, alors pourquoi aurais-je dû y aller à fond ? » (Hisui)

Après l’école, devant les casiers à chaussure, Rushella critiquait les résultats d’Hisui. Ses résultats pouvaient au mieux être vus comme étant médiocres.

Mais Rushella avait refusé d’accepter ces résultats et elle l’avait donc critiqué à maintes reprises.

« Il semblerait que vous n’étiez pas sérieux. Vous n’avez vraiment pas fait attention, n’est-ce pas ? » (Rushella)

« Est-ce que tout le monde n’est pas ainsi ? De plus, je ne devrais pas être critiqué par quelqu’un qui n’y a même pas participé. » (Hisui)

Comme l’éducation physique avait eu lieu à l’extérieur de l’école, Rushella avait donc utilisé ses yeux mystiques pour éviter l’examen.

Même si elle n’était pas une professeur, elle s’était retrouvée assise sur une chaise, tenant dans ses mains, son parasol, tout en encourageant et applaudissant Hisui.

Pour être honnête, c’était devenu ainsi extrêmement embarrassant. Et l’épreuve physique des hommes/femmes était en plus supposée être séparée.

« Pourquoi donc regardiez-vous mes tests physiques ? » (Hisui)

« C’est votre travail de forger votre propre corps afin que vous puissiez me protéger. Même si vous êtes étrangement incapable de devenir membre de ma race, vous êtes capable de travailler sous le soleil, comblant ainsi ma faiblesse. » (Rushella)

« Mon principe de vie est de ne pas gaspiller d’énergie. Qu’est-ce qui est si spécial avec l’éducation physique ? Juste de traverser tous ces méandres est déjà très bien. » (Hisui)

« Ne soyez pas trop fier de vous-même. Quand vous étiez sérieux plus tôt, vous n’étiez pas si spécial. » (Rushella)

« Vous savez vraiment comment faire mal. Vous avez ainsi franchi toutes mes lignes défensives. » (Hisui)

« Maintenez votre esprit en alerte. Quand il s’agit de la “période des cours”, vous n’êtes qu’à moitié concentré, n’est-ce pas ? Pourquoi êtes-vous autant sans valeur ? » (Rushella)

« Ce n’est pas grave. Dans les moments critiques, la force à l’intérieur de mon corps sortira. » (Hisui)

« Arrêtez de répandre des inepties. Vous êtes mon serviteur, alors dans les moments où des vies sont en danger, vous devriez vouloir mourir pour moi ! » (Rushella)

Rushella afficha alors ses apparences d’appartenance à la "classe supérieure", et Hisui n’allait pas faire valoir son opinion pour éviter de créer des conflits stériles.

Il arrêta de regarder Rushella et ouvrit son casier. En ramassant ses chaussures, il trouva une feuille de papier.

Le message était à la fois mystérieux et intéressant.

*

« Je vous attendrais dans la salle vide au premier étage du deuxième bâtiment. »

*

Il réfléchit un instant, puis quitta son casier à chaussures et se dirigea vers le bâtiment central de l’école.

« Attendez une seconde. Où allez-vous ? » (Rushella)

« J’ai quelque chose à faire. Pourquoi n’allez-vous de l’avant, et que vous ne rentrez pas déjà à la maison ? » (Hisui)

« Pourquoi êtes-vous encore en colère ? Arrêtez de débiter des âneries. Vous êtes mon escorte, alors, il est de votre devoir de me ramener jusqu’à cette résidence si rudimentaire. » (Rushella)

« Avez-vous toujours l’intention de vivre chez moi... ? Si vous n’êtes pas satisfaite, vous pouvez aller chercher une résidence adéquate pour vous, Mademoiselle la Vampire ! » (Hisui)

Alors qu’Hisui se plaignait, Rushella se rendit compte qu’elle n’avait aucun argument à sortir et cessa donc de parler.

Et c’est ainsi qu’Hisui s’échappa de cette situation, pour ainsi pouvoir se diriger vers la salle en question.

N’étant toujours pas familier avec la disposition intérieure de l’école, il s’y perdit à plusieurs reprises avant de finalement trouver le bon endroit.

Hisui ouvrit alors la porte et tomba face à face avec un amoncellement de chaises et de bureaux.

Il semblerait que cette salle ne soit actuellement pas utilisée, peut-être en raison du fait qu’elle était une pièce d’angle. Dans tous les cas, il n’y avait, à première vue, personne de visible à l’intérieur.

Alors qu’Hisui regardait par la fenêtre, le soleil qui descendait à l’horizon, il entendit alors une voix provenant de derrière lui.

« Ah, tu es donc bien venu ! » (inconnue)

« ... On dirait que ce n’était pas une fausse piste. Mais que me voulez-vous ? » (Hisui)

Hisui se retourna, et vit à ce moment-là que celle qui venait de lui parler était l’une des filles de sa classe.

Elle avait l’air extrêmement féminine pour une fille de son âge. Possédant des cheveux de la couleur du thé, coiffés en une longue queue de cheval. Mais il ne pouvait malheureusement guère se souvenir d’autre chose que son visage, même après avoir été présent lors des présentations faites au cours de la matinée.

Donc, il ne se souvenait même plus de son nom.

« Vous êtes... » (Hisui)

« Mei, Mei Sudou. » (Mei)

« Ah oui, c’est vrai... ! » (Hisui)

Alors qu’Hisui s’en remémorait, Mei en profita pour se rapprocher de lui. Non, l’enlacer devrait être une description bien plus fidèle à la réalité.

Avec une "croissance" qui pouvait largement rivaliser avec celle de Rushella, se pressant contre sa poitrine, et pour couronner le tout, avec un bouton de la chemise de la jeune fille, défait, le garçon pouvait amplement voir un vallon extrêmement fascinant. Mei leva aussitôt sa tête pour l’observer.

« Pourquoi... vouliez-vous me voir ? » (Hisui)

Refrénant ses instincts masculins, Hisui feignit d’être calme.

« ... ne comprenez-vous vraiment pas ? » (Mei)

Sudou répondit avec un sourire diabolique et sur un ton d’une douceur exquise. Elle était vraiment très mignonne.

Pour être honnête, c’était même sexy à s’en damner.

Elle ressemblait vraiment à une personne qui était très expérimentée sur le sujet. Sa jupe était extrêmement courte. Et en plus, elle avait gardé sa chemise déboutonnée dans un style qui ferait d’elle la numéro une de l’école.

« ... Je ne comprends vraiment pas. On est juste le premier jour d’école. Alors, pour quelle raison m’avez-vous appelé ici ? » (Hisui)

Hisui prit alors conscience de la situation et commença donc à regarder autour de lui.

Il ne semblait vraiment pas y avoir quelqu’un d’autre autour d’eux. Voyant son attitude, Mei lui demanda.

« À part nous deux, personne d’autre n’est présent. Alors qui cherches-tu ? » (Mei)

« Quelqu’un qui pourrait être en train d’attendre, prêt à se moquer du fou qui croit naïvement à ce message, est pris dans son imagination dût à l’excitation du moment, et a être venu ici sans crainte... une telle possibilité ne peut pas être exclue ! » (Hisui)

« Quoi ? Pourquoi dis-tu cela maintenant ? As-tu des problèmes de confiance ? Même si tu étais très surpris aujourd’hui, il ne devrait y avoir personne dans la classe qui commencerait à jouer des farces dès le premier jour de classe, n’est-ce pas ? » (Mei)

« ... Oui, c’est vrai. » (Hisui)

Hisui poussa un soupir de soulagement.

Alors qu’il était profondément enfoui dans ses pensées, le visage heureux de Mei vint encore plus près de lui.

« ... N’est-ce pas un peu trop proche ? » (Hisui)

« Je me suis intentionnellement rapprochée de toi. Hisui-san... tu me sembles si froid... difficile donc pour les autres personnes de se rapprocher de toi. Au cours de la présentation de ce matin, j’ai senti que tu observais attentivement toutes les personnes présentes. » (Mei)

« ... Avez-vous vraiment le droit de dire ça ? Et qu’est-ce qui vous a fait commencer à avoir des vues sur moi ? » (Hisui)

« C’est très simple à comprendre. Beau garçon, la peau blanche, doit à coup sûr être le meilleur des étudiants de première année et doit être génial quand tu te travestis, n’est-ce pas ? » (Mei)

« Serais-je vraiment ainsi ? » (Hisui)

Hisui tendit la main pour se toucher le visage.

Pour être honnête, il n’avait vraiment pas cette impression. Même si son apparence semblait attirer les vampires, mais, disons-le, ce n’était pas quelque chose d’appréciable, du moins pour lui.

« Beau garçon... personne autour de toi ne te l’a jamais dit ? » (Mei)

« Celle qui m’a élevé m’a toujours dit que je “ressemblais à une fille” et “ne soyez pas aussi efféminé”. » (Hisui)

Hisui marmonnait cela pour lui-même, mais Mei devenait de plus en plus intéressée en entendant cela, et donc elle rapprocha encore plus son visage.

Les deux étaient si proches l’un de l’autre, qu’ils pouvaient sentir le souffle de l’autre et leurs lèvres étaient extrêmement proches de la fusion.

« Je dis que... » (Hisui)

« Si tu ne te rends pas compte de ton propre attrait, alors maintenant, je te l’annonce clairement maintenant. » (Mei)

La diablesse devant lui, lui fit un sourire enchanteur.

Hisui ne pouvait pas arrêter sa respiration, et continua à secouer légèrement la tête.

« Vous devriez arrêter de jouer avec moi et aller chercher quelqu’un d’autre de plus convenable. » (Hisui)

« Ahh, si sérieux ? La vie au lycée... en voulant un magnifique petit ami avec qui passer toute la journée ensemble... n’est-ce pas un souhait tout à fait normal ? » (Mei)

« Ce matin, c’était juste le temps des présentations. Alors n’est-ce pas très étrange que cette scène se déroule là ? Ce n’est pas à première vue l’amour... tout ce que j’ai fait selon vous, c’est d’être beau ? » (Hisui)

« Veux-tu en savoir plus sur l’autre ? Alors pas de problème, je te dirai tout me concernant. » (Mei)

Mei libéra ses mains, puis plaça ses bras autour du cou d’Hisui.

Elle en profita pour se coller encore plus à loin, rapprochant par la même occasion leurs lèvres.

« As-tu quelque chose à voir avec cette enfant nommée Rushella ? Les rumeurs parmi les filles sont vraiment angoissantes. » (Mei)

Il profita donc de cette occasion pour lui dire la vérité, mais Sudou sembla alors encore plus suspicieuse.

« Vraiment ~ ? Elle est si mignonne, et en plus, elle possède un corps magnifique. » (Mei)

« Oui, mais côté personnalité, c’est absolument horrible. » (Hisui)

Et également pas une humaine... mais il ne pouvait pas dire cela à haute voix. En regardant le visage empli d’honnêteté d’Hisui, Sudou commença finalement à le croire.

Elle décida donc qu’il fallait continuer à le poursuivre avec encore plus d’assiduité.

« Alors, ceci ne serait pas un problème si je devenais, dès maintenant, ta petite amie. Et donc, laisse-moi devenir ta petite amie ! » (Mei)

Ses lèvres s’étaient encore rapprochées alors qu’elle lui déclarait cela.

Comme elles étaient sur le point de se toucher, Hisui finit par se libérer et recula d’un pas.

« Qu’est-ce que tu fais là ? » (Mei)

« Ça devrait plutôt être ma phrase. Arrêtez de faire ce type de blagues. Ce genre de choses... est très étrange, n’est-ce pas ? » (Hisui)

Hisui n’avait vraiment aucune mauvaise intention, mais cette phrase fit néanmoins froncer les sourcils de Sudou.

« Étrange... veux-tu parler de moi ? » (Mei)

« Bien sûr. Je ne déteste pas du tout le fait que vous me louiez, et je pense que la façon dont vous le faites est vraiment très mignonne, mais soudainement vous m’appelez à vous puis vous agissez d’une manière si séduisante et vous vous confessez à moi... peu importe comment je le regarde, je trouve que c’est quelque peu étrange. Mais le fait que cela ne soit pas choquant devrait être ce qui est le plus surprenant... » (Hisui)

La voix d’Hisui s’arrêta brusquement.

Mei mordit alors ses lèvres puis saisit un des coins d’un bureau.

*CRACK !* un morceau du bureau se détacha alors.

Il est clair qu’elle n’avait exercé aucune force ― c’était plutôt comme si elle venait de briser une petite branche d’arbre.

À la suite de cela, ses doigts délicats enveloppèrent le morceau brisé et le réduisirent en poudre.

Peu importe comment vous la regardiez, ce n’était certainement pas la force d’une lycéenne.

Subitement, après avoir été appelé ici afin de recevoir une confession ―― — et maintenant, il y avait cette force surnaturelle.

Étrange. Tout cela semblait être très étrange.

Hisui regarda la jeune fille se trouvant devant lui.

« EN QUOI SUIS-JE ÉTRANGE !? DE QUOI N’ES-TU PAS SATISFAIT !? » (Mei)

Le visage de Mei éclata de rage et ses dents commencèrent à grincer.

Kujou eut subitement peur et commença donc à reculer.

« Non, je n’ai jamais dit que je ne suis pas satisfait... » (Hisui)

« Pourquoi ne peux-tu pas le faire avec moi !!!? Il est parfaitement clair que tu l’as déjà fait avec une vampire ! » (Mei)

« TOI...! » (Hisui)

Mei perdit sa voix, puis maintint sa bouche fermée. Mais il était déjà trop tard, car le garçon commençait déjà à l’interroger.

« L’avez-vous découverte pendant les présentations...!? Et m’avez-vous juste appelé ici juste pour le confirmer ? » (Hisui)

« Non, absolument pas... » (Mei)

Dans cette position inversée, Mei commença à reculer. Kujou, quant à lui, avança d’un pas, mais ce faisant, la fit accidentellement trébucher.

« AHHHH... » (Mei)

« Faites attention ! » (Hisui)

Hisui, par réflexe, essaya de la rattraper, mais il était déjà trop tard.

Alors que Mei s’effondra, elle l’entraîna également avec elle.

*BING !* la mâchoire du garçon frappa violemment le sol et des étoiles explosèrent devant ses yeux.

Sa vue devint obscure, et cela bien qu’Hisui avait repris connaissance très rapidement.

« Ça fait mal... » (Mei)

« Hein ? » (Hisui)

Même si ses yeux étaient ouverts, ils ne voyaient que l’obscurité.

Mais il y avait une sensation inconnue de chaleur et de douceur fort agréable, présent contre son visage.

Médusé, il se rendit alors compte de ce qui était actuellement présent devant lui.

Devant ses yeux se trouvait un morceau de tissu triangulaire. C’était d’une catégorie extrêmement féminine pour une simple étudiante de première année, et il était de plus, composé de matériaux de haute qualité.

C’était... l’un de ces sous-vêtements légendaires, hyper sexy.

La zone la plus importante était masquée, et donc Kujou ne pouvait pas directement la voir, mais cette défense était bien éphémère si l’on y réfléchit bien.

(... !!)

Le jeune homme avait finalement compris la situation dans son ensemble.

Il était sous la jupe de Mei.

Il savait déjà qu’il était trop tard, mais il essaya quand même de détourner le regard en tant que gentilhomme, en regardant à gauche et à droite, mais il n’y avait là que d’étouffantes cuisses qui se présentaient à sa vue.

« Hee... ? » (Hisui)

Comme griffonnée à travers la peau soyeuse de la jeune fille, se trouvait une série de lettres noires.

C’était différent des tatouages. C’était plutôt comme si elles avaient été écrites directement de dessous la peau.

Kujou fut paralysé pendant un moment, alors que ces lettres — ou plutôt ces jambes, avaient finalement quitté son champ de vision. Dans le même temps, la lumière s’était de nouveau répandue depuis le haut, et sa capacité à apprécier le jardin d’une vierge s’était terminée.

« Ahhh... » (Mei)

Déjà, Mei se leva prestement. On dirait qu’elle n’avait pas été blessée par la chute.

L’atmosphère devenait alors de plus en plus gênante, alors que les secondes s’écoulaient. Bien que tout cela ne soit qu’un accident, Hisui ne pouvait que balbutier une explication à la suite de cette situation. Il se préparait déjà à recevoir une gifle imminente, mais c’est alors que Mei lui murmura.

« ... l’as-tu vue !? » (Mei)

Le garçon avait évidemment vu cette chose qui n’était là que pour le plaisir des yeux

Incapable donc de le nier, il ne pouvait que détourner les yeux, tout en cherchant une issue.

« Ah ! Ça ? C’était quelque peu excitant. » (Hisui)

Son cœur faisant même des ratées à cause de la terreur qu’il ressentait alors qu’il regardait dans la direction de Mei, qui de son côté, tenait ses jambes collées étroitement, et ses mains tenaient fermement sa jupe. Elle semblait très gênée, complètement différente de celle d’avant.

Face à sa réaction naturelle, Hisui n’avait naturellement pas d’excuses et ne pouvait que tout avouer.

« Désolé, ce n’était nullement intentionnel. Si vous voulez me gifler, alors faites-le, je l’accepterai sans même broncher. » (Hisui)

« ... l’as-tu vue !? » (Mei)

Elle le répéta encore une fois.

Hisui pencha la tête due à la confusion.

Il était clair qu’il verrait bien cela se faire dans une situation comme celle qui s’était produite plus tôt.

Mais, Mei utilisait toujours une main pour tenir sa jupe, l’autre pour couvrir sa jambe droite. Et c’est alors que le garçon comprit finalement de quoi elle parlait.

 

 

Elle ne demandait pas à propos de sa culotte... mais plutôt à propos de cette étrange ligne d’écriture.

« Ah, oui, je l’ai vue... » (Hisui)

Avant qu’Hisui ne rajoute à cela.

« Est-ce... un tatouage !? Vous ne devriez pas marquer votre si belle peau comme ça. Un tatouage ne devrait-il pas être juste quelque chose de mignon ? Ce genre de lettres et de chiffres anglais est... » (Hisui)

En y pensant, Kujou se remémora des lettres en question.

FC-XX07 : une séquence qu’on pourrait trouver sur une machine.

« Peut-être que ce n’est que pour suivre la mode, mais tatouer un tel chiffre ou peut-être, est-ce un numéro de série comme pour une machine ? » (Hisui)

Bien que ce ne soit qu’une blague, le visage de la fille se tordit à ces mots.

Puis, elle répondit avec une expression complexe.

« L’Excitation... viendrait naturellement. En d’autres termes, si vous ne voulez pas de cela, alors, vous feindrez naturellement votre intérêt. Et donc, en vérité... haineux, envers quelque chose d’inhumain. » (Mei)

Déclara Mei, avant de poursuivre.

« Devenir excité... ceci devrait se manifester naturellement. En d’autres termes... pour ne rien laisser paraître, je dois retenir mes sentiments. Mais même comme ça... cela reste encore désagréable. Avec cette chose inhumaine... » (Mei)

« Vous êtes... » (Hisui)

Le cerveau de Kujou recommença alors à fonctionner. Il y avait toujours cette fille extrêmement belle devant lui. Mais quelque chose était différent d’avant, il y avait des faits qui ne se disaient pas à haute voix.

Elle avait reconnu la vraie nature de Rushella et il y avait cette étrange écriture sur sa jambe. Combiné les deux, on peut sentir que quelque chose d’anormal était présent.

« Qu’est-ce que vous êtes ? Êtes-vous humaine ? » (Hisui)

« ... Si impertinent que tu sois. Bien sûr que je suis une humaine. Une humaine tout à fait normale. » (Mei)

« Vous avez tort, car vous êtes loin d’être une personne normale. » (Hisui)

Hisui avait froidement déduit cela. Mei le regarda alors avec une rage bouillonnante, emplie d’intentions meurtrières.

« Il semblerait que de vous avoir dit cela, vous a conduit vers la rage. Donc ceci me confirme que vous n’êtes vraiment pas humaine. Dans ce cas, qu'êtes-vous ? » (Hisui)

« ... » (Mei)

« Vous n’avez pas peur de la lumière du soleil, donc vous n’êtes pas un vampire. Mais quoi qu’il en soit, votre force est largement supérieure à celle d’une lycéenne. J’ai vu le numéro de série, alors ai-je bien compris ? Êtes-vous un androïde ? » (Hisui)

« Tellement impoli ! Qui est un androïde ? Je suis une humaine ! ... je ne suis juste pas né depuis le ventre d’une mère ! » (Mei)

Mei libéra un peu de sa rage en parlant rapidement.

« Alors, comment avez-vous donc été créée ? Clonée ? Ou fabriqué artificiellement ? Nous ne sommes pas dans un roman de science-fiction... il n’y a pas encore eu d’exemples concrets, n’est-ce pas ? » (Hisui)

« Oui ! Il y a déjà eu un cas dans le passé. Après 11 mois dans un laboratoire... » (Mei)

« Ha ? » (Hisui)

Kujou fronça les sourcils, puis analysant les paroles de Mei, tout à coup, la couverture d’un célèbre roman apparut alors dans son esprit.

Il avait lu, une fois, une traduction fidèle de ce livre ― et il commença donc lentement à se souvenir du contenu.

« Je suppose que cela ne sert à rien de le cacher. Tu es une personne forte, et tu l’as déjà fait avec une vampire. Je pensais aussi que tu verrais à travers moi, et c’est pourquoi je te veux encore plus. Mais ce vampire n’a jamais caché le fait de qui elle est, n’est-ce pas ? Et portant un parasol, toute personne qui comprend le mythe des vampires saura exactement qui elle est. » (Mei)

On dirait qu’elle avait abandonné de pouvoir gagner contre Kujou, alors elle commença à parler de tout ce qu’elle avait sur le cœur.

« Hum ! Hi-kun, as-tu déjà entendu parler du conte de Frankenstein ? » (Mei)

« Heu. Je l’ai déjà lu, et je peux encore me remémorer de certains détails. » (Hisui)

C’était une triste histoire de renommée mondiale.

Le jeune génie Victor Frankenstein qui avait découvert le secret de la création de la vie et pour prouver sa théorie avait créé le premier humain artificiel.

Cependant, le plan était censé donner naissance à un être magnifique, mais il avait créé à la place, une abomination vraiment monstrueuse. C’était ainsi que le monstre de Frankenstein avait pris vie.

Celui-ci, avec les vampires, était synonyme de monstres.

Selon les connaissances de Kujou, comme les vampires, ils existaient, cachés dans la société humaine, une espèce rare de "monstres".

« L’original est célèbre, mais j’avais entendu dire que c’était un roman de science-fiction. Cela signifie-t-il que vous êtes... » (Hisui)

« Correct, ce génie fou, le monstre de Victor Frankenstein ―― — tu pourrais dire que je suis le dernier modèle sorti du moule. Et cette marque, comme tu l’as déjà dit, est un numéro de série. Bien sûr, je la déteste énormément. » (Mei)

Mei regarda alors l’écriture sur sa jambe droite, comme si c’était une sorte de cicatrice hideuse.

Peu importe la façon dont son corps était similaire à celui d’un humain, seule cette partie permettait aux personnes de reconnaître qu’elle était artificielle.

« Selon l’histoire, ce monstre n’avait pas de descendances. » (Hisui)

Kujou commença alors à se rappeler un peu plus du contenu du roman et raconta cela à Mei.

Ce créateur, Victor était tellement différent de la créature. Ils avaient connu ensemble tant d’événements. Finalement, sa création était venue le voir et lui avait demandé de créer un compagnon pour lui ―, mais le créateur avait refusé.

Cela semblait avoir grillé un fusible entre le père et le fils, et dès lors, se détestant mutuellement, cela avait entraîné un cycle de vengeance menant à leurs destructions finales.

« Il est vrai que le prototype original est mort seul. Et Victor n’avait pas encore révélé le secret sur sa création. Mais il n’avait pas détruit ses notes et il y eut des fragments laissés derrière lui. Des génies ont ainsi hérité de sa folie. Poursuivant ses recherches, ils nous ont finalement donné naissance. » (Mei)

Avec un air de dégoût, Mei lui expliqua la vérité derrière le chef-d’œuvre littéraire.

Comme la créature originale et laide qui avait détesté son créateur scientifique, Mei semblait également abriter des sentiments compliqués envers le génie empli de folie qui l’avait créé.

« Mais, maintenant que tu as découvert que je ne suis pas une humaine, qu’est-ce que tu vas faire ? » (Mei)

Mei rapprocha ses bras, tout en observant le garçon.

†††

Partie 3

Sur la base de la réponse de Kujou ―, la salle de classe vide pourrait tout à fait devenir un véritable champ de bataille sanglant ―, mais Kujou lui déclara calmement.

« Ceci ne me dérange nullement, je n’ai aucun intérêt vis-à-vis de la famille Frankenstein. » (Hisui)

« Vr... vraiment ? » (Mei)

Mei paressait un peu déçue de cette réponse. Il était clair que ses compétences d’observation étaient extrêmement aiguisées, mais sa volonté d’agir était nulle.

« Donc, ce que vous dites, c’est que vous ne ferez pas connaître l’identité de Rushella ? Bien que personne ne le croirait vraiment, de toute façon, mais une telle chose peut causer des vagues. » (Hisui)

« ... » (Mei)

« Êtes-vous vraiment un androïde ? Ne deviez-vous pas avoir des vis sur vos tempes ? » (Hisui)

« De quelle époque viens-tu ? Ceci ne se passe-t-il pas ainsi que dans les films ? Bien que l’original soit un monstre, moi, je possède une apparence tout à fait normale, n’est-ce pas ? » (Mei)

Pour prouver son authenticité, Mei saisit l’une des mains de Kujou et la plaça contre son visage.

Le cœur de Kujou fit un bon en réaction à ça, mais sa main lui transmettait une douce sensation, ce qui brisa instantanément toute idée préconçue à son encontre.

« C’est vraiment agréable, doux, impeccable, il n’y a pas de points de suture, c’est certainement un... superbe visage. » (Hisui)

« Vraiment !? » (Mei)

Sudou sourit, puis entraîna la main d’Hisui vers sa poitrine.

Parce que ce mouvement était fait tellement naturellement, Kujou commença alors à apprécier la douceur du buste de la jeune fille.

« Vraiment... cette sensation si soyeuse, mais en même temps, élastique et si subtile... QUOIIIII―― !? » (Hisui)

Reprenant conscience de ce qu’il faisait, Hisui retira brusquement sa main du sein de la jeune fille, mais il était déjà trop tard.

Mei regarda triomphalement vers Hisui, mais en faisant comme si elle était la victime.

« Que faisais-tu là ? Bien que ce soit moi qui t’ai déplacé la main, mais n’est-ce pas, toi-même, qui l’a caressé de ta propre initiative ? » (Mei)

« ... c’était un plaisir. » (Hisui)

Hisui écarta légèrement son regard. Sa main conservait toujours la forme de quand il avait touché le sein et il se remémora à plusieurs reprises de cette sensation. Et de toute façon, il n’avait plus envie de toucher d’autres objets après ça.

Pour dire vrai, il voudrait vraiment, encore une fois, le toucher.

« Comprends-tu maintenant ? À l’heure actuelle, il n’y a pas de différence entre nous et un humain normal. Outre, l’intelligence et les sentiments possédés dès l’origine, la seule différence qui reste est l’apparence extérieure. » (Mei)

« N’est-il pas préférable qu’il n’y ait pas ces numéros de modèle ? Pourquoi doivent-ils vraiment être gravés sur votre peau ? » (Hisui)

« Ceci sert... d’avertissement. L’original ne possédait aucune contrainte, alors il a pu tuer un grand nombre de personnes. Pour ne pas marcher sur le même chemin de ruines, nous exerçons une restriction sur nous-mêmes. Si nous ne voulons pas que ce genre de scène brutal se reproduise, nous devons conserver notre rationalité. » (Mei)

« Je vois. Maintenant, je comprends parfaitement la raison. Alors au revoir. » (Hisui)

En terminant sa phrase, Hisui essaya de partir.

Mais Mei attrapa son bras, refusant de le laisser la quitter.

« ... Quoi ? Il n’y a pas de problème. Je ne dirai rien aux autres. » (Hisui)

« Vraiment ? Tu ne me vois pas comme étant... un monstre. » (Mei)

« Que dites-vous ? Ne m’avez-vous pas, vous-même, déclaré que vous êtes la même chose qu’un humain ? Je ressens, pour ma part, la même chose. Comparez avec les filles qui marchent dans la rue, vous êtes même bien mieux. Parce que vous êtes bien plus mignonne qu’elles. » (Hisui)

Hisui avait exprimé son opinion sans rien lui cacher, mais ceci amena Mei à ne plus pouvoir faire autre chose que rougir.

« Est-ce que tu penses vraiment comme ça ? » (Mei)

« Ouais. » (Hisui)

« ... Vrais de vrais ? » (Mei)

« Pourquoi vous mentirais-je ? Alors, lâchez-moi. Si vous avez encore quelque chose à me dire, dans ce cas, dites-le. » (Hisui)

« Cela... c’est correct maintenant. Mais c’est une question différente ― c’est comme celle que je t’avais demandée, tout au début, à propos du fait que je devienne ta partenaire féminine. » (Mei)

« À cela ! Vous êtes trop brutale... ou alors, est-ce en raison de l’amour ? » (Hisui)

« Ceci ! Oui, bien sûr. Après tout, ceci est depuis si longtemps, le souhait le plus cher de mon clan. Dans le cas où nous serions amoureux des humains, cela ne ferait-il pas de nous des humains artificiels qui deviendraient de véritables humains ? » (Mei)

« Donc, c’est comme ça... En effet, en pensant ainsi, il n’y a aucun moyen de vous distinguer des humains. Cependant, une relation amoureuse normale ne fera pas... en parlant de cela, Sudou, il doit y avoir plus que ça... ? » (Hisui)

« Non, en le disant d’une manière appropriée, le rapport amoureux n’est pas l’objectif final, c’est juste le chemin intermédiaire. Un processus entre les deux. » (Mei)

En entendant son étrange explication, Hisui montra une expression de stupéfaction.

Bien qu’Hisui n’ait pas d’intérêt, ni pour les humains artificiels ni pour leur créateur, il était quand même curieux de connaître l’objectif de Mei, qui avait réussi à surmonter de grandes difficultés pour entrer au lycée.

« Alors, quel est votre objectif ? » (Hisui)

Mei rit pendant un court moment, puis répondit.

« Je veux avoir des bébés.❤ » (Mei)

Hein ?

Avant même qu’il comprenne ce qui se passait, il était déjà trop tard.

Il avait été poussé sur le sol et son corps se retrouva ainsi allongé de tout son long, sur le sol froid de la salle.

En levant la tête, il vit que Mei était actuellement assise sur lui.

« E-eh... Sudou-san ? » (Hisui)

« Qu’est-ce qu’il y a ? » (Mei)

Sa poitrine s’alourdit.

Merde.

La pause-déjeuner était presque terminée, si cela se poursuivait, ce serait très grave.

« Q-que pensez-vous que vous faites...!? » (Hisui)

« Ne l’ai-je pas dit juste avant, je veux FAI... RE UN BÉ... BÉ. Comme un témoignage de notre relation amoureuse. Voici ce qui était tout au début, dans l’esprit de Victor Frankenstein. Des humains artificiels, possédants à l’origine, la possibilité de se reproduire. Mais ce serait sans signification si ce n’est pas avec un humain, n’est-ce pas ? Si nous devions devenir un [véritable humain], il faut le faire avec un humain. C’est mon objectif, la seule raison de mon existence. Ainsi, je te... » (Mei)

« Dis ça à mon cul ! Trouvez une autre personne, oui, une autre personne !! » (Hisui)

« Quel que soit le problème, tu n’as même pas besoin de prendre la responsabilité de tout cela ? » (Mei)

« Ce n’est donc vraiment pas une relation amoureuse ! Permettez-moi de le souligner... vous êtes loin d’être humaine ! En dehors de votre apparence, le reste est complètement hors de propos !! » (Hisui)

« Comme ta remarque est gênante... Je n’ai pas l’intention d’écouter tes pensées à ce sujet. » (Mei)

Hisui avait du mal à essayer de trouver à un moyen de sortir de cette scène.

Mei continua à le plaquer au sol.

D’une manière générale, la situation ici était inversée. Le pitoyable Hisui était restreint par la mince main d’une jeune fille, sans qu’il puisse ne rien faire le moindre mouvement.

« Si humiliant... pourquoi avez-vous une telle force... ? » (Hisui)

« C’est impoli de ta part. C’est à cause de la brutalité de l’original que moi, le dernier modèle, ai ainsi une limite imposée. Fondamentalement, je n’ai que la moitié de la force de l’original. » (Mei)

« Qui dans le monde voudrait connaître ce genre de connaissance si inintéressante, libérez-moi !! » (Hisui)

« Non ! » (Mei)

« Vous...! » (Hisui)

Même s’il avait réellement utilisé la force pour se débattre, il ne pouvait certainement pas gagner. Par rapport à Rushella, la force de la jeune fille était bien plus grande au cours de la journée.

Sur le point de perdre quelque chose de précieux, Hisui abandonna sa dignité. Comme il ne pouvait pas la concurrencer en force, la seule option qui restait était de demander de l’aide.

Hisui ouvrit alors sa bouche, Mei qui avait perçu son intention, prit rapidement des mesures.

Pourtant, elle ne couvrit pas la bouche de Hisui, mais à la place, elle lança un regard noir à Hisui.

À cet instant, des éclairs sortirent directement de ses yeux glamour.

Ce n’est vraiment pas quelque chose de mystique, mais plutôt quelque chose de réel, comme un éclair de lumière physique qui se manifestait dans ses yeux.

La lumière fut ensuite condensée en un faisceau passant juste à côté du visage d’Hisui, pénétrant dans la surface du plancher qui était à sa droite.

En raison de cette lumière éblouissante, Hisui fut surpris, puis se tourna vers son côté droit.

*

Deux trous avaient été magnifiquement percés dans le sol, et de la fumée blanche continuait à en sortir.

*

« Hein ------ !? » (Hisui)

« Soit à l’aise. Je te guiderai. ❤❤ » (Mei)

« Atttttttttteeeeeeeeeeennnnndezzzzzzzzz, n’avez-vous pas fait feu avec des rayons laser ? Depuis vos putains d’yeux !? Franchement, ceci dévie beaucoup de l’original, n’est-ce pas une arme utilisée par des militaires !? » (Hisui)

« Parce que notre force est diminuée, l’excès de la production d’énergie créé par la combustion interne est utilisé à la place, pour alimenter une arme. Si elle devait être utilisée avec sa puissance maximale, il faudrait attendre un bon moment avant qu’elle puisse à nouveau, être utilisée, mais si c’est avec le paramétrage standard, alors je peux tirer plusieurs fois de suite ❤. » (Mei)

« Qui voudrait entendre votre foutue explication ! Quelle est la situation où l’on voit une lycéenne avec des fonctions dans son corps vraiment surpuissantes ? Vous voulez être une humaine, mais là, vous êtes complètement opposé à cela ! » (Hisui)

« Tu es tellement ennuyeux, veux-tu que je te transforme en cendres ? » (Mei)

Mei posa cette fois-ci son regard directement sur Hisui.

En raison de la force brutale de la jeune fille et de ses yeux dévastateurs, ceci eut comme effet qu’Hisui ferma sa bouche.

S’il résistait, la mort serait sa destination finale.

Toutefois, ceci se révélerait aussi mauvais s’il ne résistait pas.

« C-Calmez-vous, j’ai quelque chose à annoncer. Déposez votre arme, puis gardez vos distances. Il serait bon que notre relation ne se détériore pas...! » (Hisui)

« Pourquoi agis-tu comme un amoureux déprimant ? Ne bouge plus... ! » (Mei)

Mei utilisa ses minces doigts pour enlever la cravate d’Hisui, puis ses boutons de chemise. Puis elle caressa doucement la poitrine blanche ainsi mise à nue.

Hisui réfléchissait à un moyen pour se débattre et ainsi s’enfuir, mais il était impossible à l’heure actuelle de le faire.

La caresse semblait être un contact très léger, apaisant l’esprit. Le doigt de Mei brossant d’avant en arrière, la peau lisse, comme si cela ressemblait à une douce mélodie.

« Qu’est-ce que vous avez fait... ? Je ne peux plus rassembler la moindre force... » (Hisui)

« Ah... ton expression est vraiment mignonne. On dirait que nous nous comprenons mieux. D’abord, permets-moi de te dire ceci, mes normes sont extrêmement élevées. C’est donc, à première vue, l’amour qui nous unit, donc tu devrais en être honoré. » (Mei)

« Qui voudrait... » (Hisui)

Hisui refusa d’une voix faible, haletant même pour pouvoir respirer.

Tout son corps devenait flasque, et certaines substances inconnues remontaient de son estomac.

« C’est quoi ce délire, ça... Que m’avez-vous...!? » (Hisui)

« Je l’ai déjà dit avant... Je suis le tout dernier modèle. Pour réussir à faire des bébés avec ma cible, je suis équipé de dix mille fonctions différentes pouvant procurer du plaisir. La poupée gonflable parfaite ❤ » (Mei)

« Poupée gonflable... N’est-ce pas le terme le plus insultant que pourraient entendre des humains artificiels !? » (Hisui)

« En tout cas, refuses-tu encore de me laisser faire ? Bien, dans ce cas, prépare-toi... » (Mei)

Mei lécha ses lèvres tout en défaisant sa queue de cheval.

Ses cheveux recouvraient désormais le visage d’Hisui, émettant un parfum fort séduisant.

Même le parfum de son corps et son souffle faisaient probablement partie de ses fonctions de plaisir, n’est-ce pas ? Hisui se sentait encore plus impuissant, et même mentalement, il perdait progressivement toute sa résistance.

« A-Arretez... » (Hisui)

« Vous avez l’air si désinvolte, mais vous êtes étonnamment rationnel. Mais... tu es aussi à ta limite, hein ? » (Mei)

Mei glissa sa langue dans l’oreille d’Hisui, utilisant le bout de ses doigts pour chatouiller le lobe.

Son autre main caressait partout Hisui, atteignant finalement son entrejambes. Puis ses lèvres s’approchèrent d’Hisui.

Pas bien du tout.

Ce n’est vraiment pas bien.

« Construisons un pont entre nos deux races. ❤ » (Mei)

« ... » (Hisui)

Hisui ne pouvait même pas rassembler une résistance verbale.

Ces lèvres qui se rapprochaient de lui et ces doigts qui atteignaient déjà le bas.

Adieu, mon précieux trésor.

Bien qu’il ne pleurât pas, en quelque sorte, une image d’une toile peinte apparut devant ses yeux.

« Éloignez-vous de lui ! Que lui faites-vous ? » (inconnu)

Soudain, une forte voix donna des ordres. Mei se leva brusquement, se séparant ainsi d’Hisui.

« Qui est-ce...!? » (Mei)

Mei regarda l’orateur pour trouver Rushella, debout devant eux, les bras croisés.

« C’est un lieu pour apprendre, n’est-ce pas ! Ici, en faisant ce genre de...! Et en plus, qui vous a permis de poser la main sur mon serviteur ? » (Rushella)

Rushella pointa du doigt Mei et lui demanda cela. De ce que son visage affichait, elle allait, à n’importe quel moment, foncer sur Mei et l’agripper.

Mei bougea légèrement ses cheveux et répondit calmement.

« Poser la main ? Y a-t-il un problème pour une simple poupée gonflable de faire cela ? » (Mei)

« Arrêtez avec ces satanés jeux de mots, d’accord... ? » (Hisui)

Hisui se leva et n’oublia pas de répliquer.

Trébuchant, il s’éloigna de Mei et se pencha contre un mur pour éviter d’être de nouveau plaqué au sol.

« Oh ! Mon Dieu, tu es si froid. De toute évidence, avant ça, tu étais tellement content de mon contact. » (Mei)

« Je me sens vraiment dégoûté de moi-même... » (Hisui)

Hisui parla avec amertume, étant pour la première fois, reconnaissant de l’existence de Rushella.

Mais ce sauveur n’avait aucune conscience de soi et souligna son hostilité envers Hisui.

« Vous êtes mon serviteur, le savez-vous encore, alors quelle est la raison de pourquoi vous agissez ainsi, à vous offrir à ce faux truc ! Faites preuve de courage ! » (Rushella)

Qui est votre serviteur ? Avant qu’Hisui ne puisse rétorquer cela, Mei avait déjà réagi aux paroles de Rushella.

« Hé, qu’est-ce que tu veux dire par faux ? » (Mei)

Mei croisa ses bras et regarda Rushella.

Le choix des mots de Rushella avait frappé la mine terrestre qu’était cette humaine artificielle.

« Un faux est un faux. Peu importe la façon dont vous vous déguisez en tant qu’humain. Pensez-vous que vous puissiez tromper mes yeux de vampire ! Pour éviter de sucer le sang de ces déchets, mon genre excelle à distinguer les humains des non-humains. » (Rushella)

« En d’autres termes, vous deux, vous saviez déjà pour l’autre. Vous auriez dû me le dire. » (Hisui)

Ignorant les plaintes d’Hisui, la vampire et l’humaine artificielle se préparèrent pour la bataille.

« De tels grands mots... pour un simple vampire. » (Mei)

« Quoi !? » (Rushella)

Mei l’insulta à son tour sans reculer.

Vampire contre la créature de Frankenstein, les deux grands monstres étaient maintenant en pleine confrontation.

« Vous dites que je suis un faux, mais les vampires ne sont-ils pas tout simplement des moustiques se posant sur la peau des humains ? Non, vous êtes encore plus vils que les moustiques. Les moustiques peuvent être frappés et ils partent après avoir sucé leurs victimes. Mais votre espèce prive les humains de leur dignité. Impardonnable. » (Mei)

« Tu es une chienne... !! » (Rushella)

Hostilité. Non, c’était plus une tempête d’intention de tuer.

Une lumière froide de couleur écarlate sortit des yeux de Rushella. En ajoutant cela à l’allure de ses minces mains avec leurs ongles qui s’allongeaient et devinaient raide.

Avec le coucher du soleil à mi-parcours, toutes les cellules du corps de Rushella étaient remplies de pouvoir.

Si elle devenait vraiment folle, les conséquences seraient impensables.

Afin de ne pas détruire l’école dès le premier jour, Hisui n’avait d’autre choix que d’essayer d’arbitrer le conflit.

« Hé, arrêtez ça. Godzilla vs Gamera [1], cette combinaison de rêve devrait être laissée pour les rêves. » (Hisui)

« Ça m’est égal ! Je pourrais difficilement m’embêter avec cette chienne. Et je ne veux pas que mon sang soit aspiré. Une fois que mon espèce deviendra complètement humaine, ce serait un gaspillage complet d’efforts, si mon sang était aspiré par eux. » (Mei)

« Comme si quelqu’un allait aspirer votre sang ! En tant que Véritable Ancien exalté, je ne suce jamais le sang d’un faux comme vous !! » (Rushella)

« ... Véritable Ancien ! Aucune chance ! Êtes-vous sérieuse ? » (Mei)

Mei riait si fort que ses épaules se secouaient.

Le visage de Rushella devint encore plus horrible. Hisui ne savait plus quoi faire.

« Un Véritable Ancien signifie les plus hautes existences dans les lignées des vampires, debout au sommet, n’est-ce pas ? Pourquoi une personne si importante serait-elle une simple lycéenne ? » (Mei)

« Un humain artificiel a-t-il le droit de dire cela à propos de moi ? » (Rushella)

« Ne sont-ils pas tous des fossiles maintenant éteints ? Est-ce que vous essayez de me faire une peur en me disant cela ? » (Mei)

« Taisez-vous, je suis bien réel ! » (Rushella)

« Dans ce cas, prouvez-le. En utilisant une méthode que nous pouvons toutes deux comprendre, cela vous va ? » (Mei)

Mei regarda Hisui, s’approcha de lui et lui tendit le bras.

Comme il ne pouvait pas comprendre la scène, Hisui resta sur ses gardes.

« ... Umm, pourquoi êtes-vous à mes côtés ? » (Hisui)

« Oh, mon Dieu, comme tu es si froid, toi... Je pensais que nous avions déjà progressé à la seconde étape. » (Mei)

« Merde, je ne peux même pas nier que... » (Hisui)

« Hé ! Maintenant, allez-vous-en loin de lui ! Il est mon serviteur ! » (Rushella)

« Quoi, vous n’êtes pas sa petite amie, n’est-ce pas ? Alors, dépêchez-vous et prouvez-nous que vous êtes un Véritable Ancien. » (Mei)

Mei se mit en valeur tout en pressant le bras d’Hisui contre ses seins.

Rushella ne répondit rien, mais simplement serra les poings puis dirigea sa colère contre Hisui.

« Pourquoi vous laissez-vous agrippé par elle !? » (Rushella)

« En fait, c’est elle qui est venue et qui m’a agrippé. » (Hisui)

« Vous êtes à moi ! En plus, je n’ai même pas pu boire de votre sang depuis ce matin... » (Rushella)

« Ne parlez pas de ce matin comme si c’était un baiser que vous m’aviez fait juste avant de quitter de la maison... » (Hisui)

Hisui grommela, et Mei le regardait avec les yeux écarquillés.

« Hee... Hee toi ! Ton sang a déjà été aspiré !? » Mais je n’ai vu aucune blessure... » (Mei)

Mei avait espéré avoir des bébés avec un pur humain. Elle fut donc très surprise.

Hisui qui était avec Rushella n’avait montré aucun symptôme indiquant qu’il devenait un vampire.

Naturellement, il n’y avait aucun signe maudit sur son cou.

« ... As-tu été mordu dans un endroit normalement caché ? Mais la plupart des vampires choisissent... » (Mei)

« Le cou. Le goût devient fade en tout autre endroit. De plus, cela pose des problèmes pendant le processus de vampirisation, ce qui peut transformer la victime en un cadavre errant sans aucune intelligence, de sorte que les vampires ne boivent jamais à un autre endroit que le cou. » (Hisui)

« Alors se pourrait-il que tu sois déjà complètement transformé en vampire...? » (Mei)

« Est-ce que je ressemble à un vampire ? » (Hisui)

Le ton de voix d’Hisui indiquait qu’il n’avait jamais laissé tomber son humanité.

En entendant cela, Mei se remémora des actions du jeune homme au cours du dernier jour.

Même au cours du processus de la vampirisation, les victimes montraient toujours une tendance à éviter la lumière du soleil, mais Hisui n’avait nullement agi ainsi.

Mais Rushella avait clairement dit qu’elle avait sucé son sang.

« ... Que se passe-t-il ? » (Mei)

« Ce mec est un monstre. Même si j’ai bu son sang, il n’est quand même pas devenu mon serviteur ! » (Rushella)

Rushella parla avec colère. Étreignant le bras d’Hisui, Mei regarda simplement avec surprise ce « monstre » selon la vampire.

« Aucune chance... que quelque chose comme ça soit vrai ? Je le sais aussi... La morsure d’un vampire est une “malédiction” et un “poison” du plus haut niveau... une fois mordu, que ce soit un saint ou un pécheur, les deux finissent par être de la même manière, n’ai-je pas raison ? » (Mei)

« Je ne suis qu’un humain tout à fait ordinaire. » (Hisui)

Hisui déclara cela avec indifférence. Mei devint alors encore plus intéressée, ses yeux devenant passionnés par cela.

Rushella devenait impatiente avec ces deux-là qui s’étreignaient si étroitement. Elle secoua alors ses bras et gronda.

« Il est temps que vous le laissiez tomber ! Il est mon serviteur ! » (Rushella)

« Quoi ? Il ne se transforme pas en vampire, n’est-ce pas ? » (Mei)

« Fermez là~ ~ ~ ! Il sera tôt ou tard mien ! Alors, dépêchez-vous et lâchez-le !! » (Rushella)

Mei ignora les protestations de Rushella et sa douce voix chuchota alors à l’oreille d’Hisui.

« Hé, montre-moi où tu as été mordu. Je veux savoir à quoi ça ressemble. » (Mei)

« Là. Mais dans mon cas, il n’y aura pas de blessures. Regardez. » (Hisui)

Hisui ne prit alors aucune précaution particulière et tendit son cou pour le montrer à Mei.

Mei déplaça ses lèvres près de ce cou d’un blanc pâle puis...

*

*Smack*

*

Contrairement au baiser d’un vampire, ses lèvres séduisantes et douces ne touchèrent qu’avec douceur le cou d’Hisui.

« ... Heeee, que faites-vous là !? » (Hisui)

« De la désinfection, oui, c’est juste de la désinfection. N’est-ce pas beaucoup mieux que la morsure d’un vampire ? » (Mei)

« C’est vrai... » (Hisui)

Se rappelant de la douce sensation sur son cou, Hisui fut rempli d’une importante joie et ne pouvait plus que regarder le plafond.

Ceci provoqua la colère de Rushella qui atteignit finalement son apogée.

« Que faites-vous ? Pour penser que vous feriez ça avec ce genre de femme...! Tellement éhonté !! » (Rushella)

« Dites, je n’ai même pas laissé de suçon... Alors vous ne devez pas vous mettre en colère pour si peu, n’est-ce pas... ? » (Mei)

« Êtes-vous un homme qui offre facilement son cou à d’autres... ? Êtes-vous bien avec quelqu’un ? » (Rushella)

« Pouvez-vous arrêter avec cette description ? Vous dites cela comme si j’étais une sorte de fille facile !? D’ailleurs, pourquoi dois-je vous donner la priorité ? N’est-il pas évident que vous êtes si maladroite concernant la succion de mon sang. » (Hisui)

Face à ces querelles déraisonnables avec Rushella, Hisui lâcha, en une seule fois, toute son insatisfaction.

Mei versa alors plus de carburant sur le feu.

« Hein, quoi !? Cette gamine est maladroite en ce qui concerne la façon de sucer du sang ? Hein !? Mais la morsure d’un vampire n’est-elle pas censée être accompagnée d’un grand plaisir sexuel ? Surtout lorsque l’on suce un membre du sexe opposé. » (Mei)

« En raison de ma constitution, je suppose que le plaisir est également rendu discutable... De toute façon, ça fait vraiment mal. » (Hisui)

En entendant les sentiments d’Hisui, Rushella fut soudainement inexpressive.

Des larmes coulaient légèrement des coins de ses yeux, mais Hisui et Mei ne le remarquèrent pas.

« Wow ~ pour penser que ce genre de vampire sans valeur existe vraiment. Dites, si même la succion du sang est maladroite, alors quelle est la valeur de son existence ? Encore plus un Véritable Ancien, pas même le niveau des déchets... Vraiment, c’est bien en dessous du niveau des moustiques. » (Mei)

« Hé, ça va un peu trop loin... » (Hisui)

Hisui était à mi-chemin de sa phrase quand sa joue rencontra un coup de poing de petite taille.

« ...Idiot. » (Rushella)

Au moment où il revint à ses sens, il trouva Rushella debout devant lui.

Ses yeux étaient remplis de larmes.

« Ah... » (Hisui)

Hisui n’avait plus aucune chance de parler. Les poings minuscules commencèrent alors à pleuvoir sur lui.

« Idiot idiot idiot idiot idiot idiot idiot idiot idiot !! » (Rushella)

« Hé, arrêtez, ça fait mal ! » (Hisui)

Une attaque purement enfantine pour évacuer ses émotions.

Mais après tout, en tant que vampire, chaque impact de ses attaques imprudentes était encore plus lourd que ceux d’un humain. Mais par rapport à la douleur physique, ce sentiment était le plus douloureux dans le cœur d’Hisui.

« Idiot ! » (Rushella)

Rushella leva son parasol puis l’écrasa sur Hisui, telle une attaque finale. Puis, sans regarder en arrière, elle quitta la salle de classe.

« Ah, hey...! » (Hisui)

Hisui n’avait même pas encore fait un seul pas quand une voix froide l’arrêta.

« Ne partez pas. Que comptez-vous faire d’elle, une fois que vous l’aurez rattrapée ? » (Mei)

Mei demanda froidement.

À la place d’êtres impitoyables, son ton de voix sonnait plus comme s’il était empli de rationalité.

« Tu n’es pas devenu, avec succès, son serviteur, n’est-ce pas ? Tu as tout simplement eu ton sang aspiré par elle. Donc tu es la seule victime dans cette situation. Tu ne sembles pas non plus être sous le contrôle de ces yeux mystiques. Tu ne l’aimes pas non plus, n’est-ce pas ? » (Mei)

« ... Bien sûr que non. » (Hisui)

« Alors, laisse-la tranquille. C’est mieux pour vous deux. » (Mei)

Le ton de voix de Mei semblait très expérimenté.

Ce n’était probablement pas seulement ses pensées personnelles, mais les leçons apprises par les expériences de toute sa race.

« Les choses ne navigueront jamais en douceur dans une relation entre un humain et un non-humain. C’est aussi le cas avec nous. Avec une apparence que tout le monde pourrait dire comme étant non-humaine, vous devriez savoir quel genre de vie est celle de la créature de Frankenstein, n’est-ce pas ? » (Mei)

« ... » (Hisui)

Même parmi eux, les humains ne se sont pas libérés du parti pris et de la discrimination.

Laisser tranquille l’autre partie était en dehors du royaume des humains.

« Elle ne te traite que comme sa nourriture. Ne te laisse pas tromper par ses larmes. » (Mei)

« ... Je sais. » (Hisui)

« Alors... viens... avec moi. ❤ » (Mei)

Mei prit la main de Hisui et essaya de l’empêcher de partir.

Hisui secoua sans pitié cette main puis quitta la salle de classe.

Refusant d’admettre sa défaite, Mei l’appela depuis derrière lui.

« Je ne t’ai pas encore abandonné. Je suis maintenant, encore plus intéressée par toi. Je vais à coup sûr te faire devenir mien et tu seras rien qu’à moi ! »

Ignorant la déclaration faite par Mei, Hisui sortit de la pièce, n’affichant sur son visage, aucune expression.

Notes

  • 1  Godzilla et Gamera : Deux monstres mythiques chez les Japonais qui s’affrontent dans beaucoup de films fantastiques.

†††

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre.

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