Comment NE pas invoquer un Seigneur-Démon – Tome 5 – Chapitre 5

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Chapitre 5 : Changement d’équipement

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Chapitre 5 : Changement d’équipement

Partie 1

Le treizième niveau — .

« La Chambre du Seigneur-Démon »

« Hm. » Diablo inspectait la pièce, alors que de la nostalgie remplissait son cœur.

« ... C’est dégoûtant. » Rem grimaça. « C’est comme si nous étions à l’intérieur du corps d’une énorme créature... »

« C’est vraiment le cas..., » Shera avait aussi l’air effrayée.

Horn avait refusé de quitter les côtés des filles. Elle avait recouvert son torse d’un grand tissu que Rem avait emporté pour servir de couverture. Diablo était nu au-dessus de la taille tandis que Horn était complètement nue. Le fait d’expliquer les circonstances derrière cela était assez difficile. Le fait que Horn était en vérité une fille était sans aucun doute la partie la plus surprenante de l’histoire... S’ils n’avaient pas été au milieu d’un donjon, et pressé de guérir la Maladie de la Clochette de la Mort de Lumachina, ils auraient sans doute été soumis à des questions plutôt impitoyables.

Après avoir provoqué un miracle aussi impressionnant, Lumachina était épuisée et avait dû emprunter leurs épaules pour pouvoir marcher. Sa bonne nature était inimaginable.

Elle avait guéri Gewalt de blessures graves alors que lui était venu pour lui ôter sa vie. Ce même Gewalt avait disparu à un moment donné pendant que Rose et le dragon se battaient.

— Un méchant comme lui se repentira-t-il vraiment ? Se demanda Diablo.

Il y avait encore une chance qu’il vienne à nouveau pour tuer Lumachina. Il serait sage de rester vigilant à cet égard.

Rose avait pris la tête du petit groupe, les conduisant plus loin dans la chambre.

« Rose croit vous avoir entendu critiquer les choix esthétiques du Maître, mais..., » Rose souriait sinistrement aux filles. « Non, les oreilles de Rose jouent sûrement des tours à Rose. »

« ... Quand vous dites “Maître”, vous parlez de Diablo, n’est-ce pas ? » demanda Rem.

« Mais, bien sûr, » répondit Rose.

« ... Donc cet endroit est... conçu selon vos goûts, Diablo ? » demanda Rem, visiblement déconcertée.

Il serait difficile de le cacher davantage. Mais comment était-il censé expliquer ça ? S’il avait pu trouver une explication convaincante, il l’aurait fait il y a des jours.

« Ce donjon était situé ailleurs auparavant, » commença à expliquer Rose, « Mais il a été transporté ici, par une puissance inexplicable. »

« ... Est-ce que c’est possible ? » demanda Rem.

« Étant donné que c’est ce qui s’est réellement passé, Rose supposerait que c’est le cas. Et quand ce donjon existait dans son lieu d’origine, c’est mon maître qui l’a créé, » déclara Rose.

« Quoi !? » Rem fixa son regard sur Diablo avec surprise.

Diablo sentait des sueurs froides sur lui. Il pensait aussi qu’un sourire suffisant à l’idée de conquérir son propre donjon ne ferait que compliquer les choses.

Elles étaient probablement dégoûtées par lui maintenant. Elles penseraient sans doute que c’est un idiot, un otaku idolâtre et ridicule.

« Je vois..., » Rem effectua un signe de tête pensif et sérieux. « C’est comme ça que vous avez su pour tous les pièges... Oui, c’est logique. »

« Vous avez fait ce donjon, Diablo !? C’est époustouflant ! » Shera s’exclama avec enthousiasme, ses yeux brillaient positivement d’excitation.

Il ne s’attendait pas à ce qu’elles réagissent comme ça.

« Mais n’étiez-vous pas perdu plus tôt... ? » demanda Horn avec une expression de curiosité.

— Merde, elle fait des trous dans mon histoire maintenant ! pensa Diablo.

Diablo était agité en lui, mais il gardait la tête froide en apparence.

« Le Maître a précisé la conception interne et l’emplacement des pièges pour chaque étage, » expliqua Rose. « Il va de soi qu’il ne connaît pas tous les petits passages. Pour commencer, Rose aurait dû l’accueillir à l’entrée et le transporter au niveau le plus bas..., » Rose avait penché sa tête et avait serré ses dents avec frustration. « Rose ne peut pas croire que Rose n’ait pas remarqué le retour joyeux du Maître... Rose est l’échec d’une servante défectueuse. S’il vous plaît, débarrassez-vous de Rose comme bon vous semble. »

« Ne t’en fais pas, Rose, » répondit Diablo d’un ton calme et recueilli.

Ce monde était différent de celui du Croisement de la Rêverie. Il n’y avait pas d’écran de connexion ou de menus pour naviguer, donc il n’avait aucun moyen de partir de son espace personnel.

« Quelle gentillesse ! Mais c’est bon, mon Maître ! » déclara Rose, se balançant et se tortillant là où elle se tenait. « Si cela peut apaiser votre colère, Rose se soumettra volontiers à une punition ! Déchirez les bras de Rose, écrasez la tête de Rose, comme vous le voulez ! Peu importe ce que le Maître désire, Rose le fera ! Oui, Rose le fera ! »

L’expression de Rose avait pris une tournure plus extatique et jubilatoire que ce à quoi on pourrait s’attendre d’une personne qui discutait de sa propre punition. Sa respiration aussi était irrégulière.

Diablo était un peu effrayé par son comportement, mais un Seigneur Démon n’hésiterait jamais devant les paroles d’une servante. Il haussa les épaules en feignant d’être calme.

« Ne t’avais-je pas dit de ne pas y penser ? » demanda Diablo.

« O-Oui ! Bien sûr que oui. Excusez Rose pour son comportement. Punissez Rose comme bon vous semble pour cette transgression ! De préférence physiquement ! » déclara Rose.

— Pourquoi est-elle si obsédée par la punition ? Se demanda Diablo.

« Hmm, Diablo..., » demanda Rem, en les regardant d’un air soupçonneux. « Puis-je vous demander quel genre de relation vous avez avec elle ? Pardonnez-moi si c’est une question personnelle... »

Ses paroles semblaient anormalement froides. Et juste au moment où il essayait de trouver une bonne façon de s’expliquer, Rose avait répondu à la question en levant l’index.

« Hehehehe... Bien sûr, Rose existe pour servir le Maître. Chaque doigt et chaque digit, chaque recoin et courbe du corps de Rose, chaque mèche de cheveux — tout cela existe pour satisfaire le Maître, » déclara Rose.

« ... Je suis sûr que nous pouvons tous voir comment... votre loyauté est sérieuse. Mais j’ai demandé ça à Diablo, pas à vous, » répliqua Rem.

Bien qu’elle ait vu la puissance de Rose il y a quelques instants, Rem l’avait tout de même affrontée sans hésiter. Diablo avait été impressionné par son courage et ses nerfs. Les deux se fixèrent du regard l’une et l’autre.

« Si elle n’avait pas été l’une des invitées du Maître, Rose l’aurait découpée en morceaux avec “Asterismos”..., » chuchota Rose.

« ... Vous êtes la servante de Diablo, tandis que je suis sa camarade. Il va sans dire, laquelle d’entre nous est le plus haut, non ? » demanda Rem.

Rose fit claquer sa langue d’un ton maussade. L’Asterismos qu’elle avait mentionné était l’épée géante à deux lames qu’elle avait maniée plus tôt. L’épée avait douze techniques uniques qui traçaient les constellations... Du moins, c’est ce qui était écrit, mais elle n’était pas sortie dans le jeu proprement dit.

Diablo n’arrivait pas à croire qu’elle soit capable de tuer un Grand Dragon Noir. Si cela avait été mis en œuvre dans le jeu, cela aurait totalement rompu l’équilibre des raids personnels dans les donjons.

Diablo se souvint soudain que Rem et Shera se disputaient tout le temps alors qu’il venait à peine de les rencontrer. Elles se querellaient encore, mais c’était devenu moins pour des raisons « réelles » et plus de petites querelles amicales.

« Assez de cette bêtise, » déclara Diablo, en coupant entre Rem et Rose. « Nous n’avons pas le temps de discuter du passé, nous avons des questions plus urgentes à régler. Rose, mon coffre au trésor existe-t-il toujours ? »

Son explication était assez convaincante, alors il avait décidé de s’y tenir. Rem et les autres semblaient avoir encore beaucoup de choses qu’elles ne comprenaient pas et qu’elles voulaient demander, mais elles n’avaient pas coupé les paroles de Diablo, car elles avaient réalisé ce que Diablo essayait de prioriser à ce moment.

Elles devaient encore faire partir la Maladie de la Clochette de la Mort se trouvant dans le corps de Lumachina. S’ils n’avaient pas la possibilité d’avoir l’article ici, il n’y aurait eu aucune raison d’aller aussi loin.

« Bien sûr, le coffre au trésor est parfaitement intact. Suivez Rose, s’il vous plaît. » Elle s’enfonça plus profondément dans la chambre.

***

Partie 2

La porte derrière le trône de Diablo conduisait à un vaste espace qui semblait s’étendre à l’infini. Personne ne croirait que quelque chose comme ça aurait été enterré sous le désert. Peut-être que cet endroit fonctionnait selon la même logique que la poche de Diablo, qui était magiquement relié à un autre endroit, ou peut-être que le vide lui-même avait été créé par magie.

D’innombrables rangées de socles de pierre étaient alignées dans cet espace, s’étendant à perte de vue. Un objet avait été placé sur chaque piédestal.

Rem avait plissé ses yeux. « ... Cet endroit ressemble à un cimetière. Diablo, est-ce vous qui avez fait ça aussi ? »

Il secoua la tête en réponse. « Dans l’autre monde, tout ce que j’avais à faire était de préciser ce que je voulais et il me serait immédiatement livré. »

« Wooow, on dirait que vous étiez un roi ! » s’exclama Shera.

« Bien sûr que oui. Je suis après tout un Seigneur Démon, » déclara Diablo.

En d’autres termes, dans le jeu, tout ce qu’il avait à faire était de choisir un article dans sa liste de stockage, mais il n’avait pas l’intention d’entrer dans les détails.

En regardant les innombrables objets, Diablo avait été submergé par le nombre. Il aurait dû y avoir une fonction pour les trier selon leur type et leur rareté...

« Hmm... »

« Vous cherchez quelque chose en particulier, Maître ? » demanda Rose.

« J’ai besoin de la Statue du Bœuf Blanc, » déclara Diablo.

Il s’agissait d’un cadeau obtenu lors d’un événement d’une durée limitée, qui avait été classé dans la catégorie « Éléments importants ».

« Alors, cela devrait être là-bas. » Rose hocha la tête. « Suivez Rose, s’il vous plaît. »

— Très bien, elle se souvient où c’est ! Rose, tu es si utile ! Je suis désolé de t’avoir traité de Roomba alors que je venais de t’avoir ! pensa Diablo.

« Je te le permets. Montre-nous le chemin. » Dansant une petite danse de la victoire dans son esprit, Diablo acquiesça d’un signe de tête solennel, à la manière appropriée pour un Seigneur-Démon.

« Comme vous voudrez, mon Maître. » Rose s’inclina respectueusement et commença à les guider à travers la chambre forte.

Rapidement, Diablo avait détecté un objet familier reposant sur l’un des piédestaux. Il s’agissait d’une statue de bœuf de couleur ivoire qui brillait d’une faible lumière. Il voulait se précipiter en avant et l’attraper, mais...

— Non, je ne peux pas. Un Seigneur Démon ne ferait jamais ça. Calme-toi. Calme-toi, pensa-t-il.

Diablo jouait le rôle d’un Seigneur Démon. S’il ne prétendait pas être quelqu’un d’autre, il serait incapable de parler à qui que ce soit. S’il essayait de parler avec sa propre voix, il ne ferait que bégayer et s’étouffer avec ses paroles. Le souvenir de tous ses échecs passés le hantait, lui enlevant sa capacité à penser correctement.

— En ce moment, je suis le Seigneur Démon Diablo. C’est important de garder les apparences de cette manière, pensa Diablo.

Seul un aventurier novice sauterait de joie après avoir trouvé le coffre au trésor. Diablo était au-dessus de ça. Il avait mis toute sa volonté à ne pas hâter sa démarche en s’approchant du piédestal.

« Hehe... Tous ces ennuis pour cet objet stupide. » Il ricana avec l’arrogance comme ce que l’on pourrait attendre d’un Seigneur Démon.

« C’est ça, Diablo ? » demanda Rem.

« En effet. » Diablo acquiesça d’un signe de tête. « C’est la statue du bœuf blanc. »

Enfin ! Tout le monde avait fait entendre leur voix en une acclamation. Les yeux de Shera et Horn brillaient d’excitation, tandis que Lumachina se mettait à genoux et mettait ses mains ensemble en remerciement.

« ... Comment sommes-nous censés l’utiliser ? » demanda Rem.

« Hmph, ne le sais-tu même pas ? » demanda Diablo.

— En vérité, je suis aussi paumé que toi, pensa Diablo.

Dans l’histoire du Croisement de la Rêverie, la Statue du Bœuf Blanc ne faisait que briller. Comme c’était souvent le cas dans le jeu, l’écran clignotait en blanc et servait de substitut à la cutscene, puis un dialogue avec les PNJ guéris de la maladie avait surgi, où ils avaient remercié les joueurs pour leur héroïsme.

« Hm... Je crois que je sais m’en servir. » Lumachina s’avança.

« Je n’en attendais pas moins de toi. Va de l’avant et utilise-la. Je te l’autorise, » déclara Diablo.

Ne laissant pas apparaître la surprise sur son visage, Diablo s’était écarté, permettant à Lumachina de s’approcher de la statue. Lumachina posa une main sur la tête de la Statue du Bœuf Blanc.

« Je peux le sentir... Cette chaleur... C’est de la puissance du Seigneur, » déclara Lumachina.

Lumachina ferma les yeux. Qu’est-ce qui est passé au plus profond de son cœur en ce moment ? Diablo n’avait aucun moyen de savoir.

Une lueur blanche émanait maintenant de la statue.

« Wôw..., » Shera se pencha vers l’avant, regardant le spectacle devant elle les yeux grands ouverts.

Rem, en revanche, avait pris du recul et avait observé le rituel avec prudence. Horn se cacha derrière elle, visiblement effrayée.

Diablo observait les choses se dérouler avec un air de sang-froid, essayant d’étouffer son anxiété.

— Je suis presque sûr que ça se passera bien, mais je suis quand même toujours nerveux, pensa Diablo.

La statue aurait-elle le même effet que dans le jeu ?

« Ngh...., » un halètement s’échappa alors des lèvres de Lumachina. Ses joues devinrent peu à peu plus rouges et des perles de sueur apparurent sur sa peau pâle. « Argh... Aaah... Aaah... Nnngh... »

Un frisson avait traversé tout son corps. Sa main libre, qui ne touchait pas la statue, semblait caresser son abdomen.

« Nnngh...  Aaah... »

« Est-ce que ça va ? » demanda Diablo.

Lumachina hocha la tête. « Oui. Je peux... sentir la présence de Dieu... Il est tout près... »

« Je vois, » murmura Diablo.

Pour qu’elle puisse sentir Sa présence...

Un brouillard noir avait commencé à sortir du corps de Lumachina alors qu’une lumière s’approchait d’elle depuis la statue.

« Aaah... Hng ! »

Le brouillard noir semblait être bien plus dense proche de la fente de la robe de Lumachina.

« Aaagh...  C’est... c-c’est chaud ! » Ses gémissements étaient mélangés à l’angoisse.

« Ça va, Lumachina ? » Shera se précipita à ses côtés, soulevant sa jupe.

La Maladie de la Clochette de la Mort était une maladie mortelle. C’était une urgence, et cela pouvait être considéré comme une sorte de traitement médical, donc il serait fou de voir cela comme indécent.

Se calmant face au changement soudain de situation, Diablo avait gardé le regard fixé sur les deux femmes, avalant sa salive dans l’anxiété.

Shera releva la jupe de Lumachina, exposant l’intérieur de ses cuisses, là où les marques de la Maladie de la Clochette de la Mort avaient fait surface.

« Oh... Je crois qu’ils perdent de leur intensité ! » déclara Shera.

« Ngh...  Aaah... Oui... Cette statue est... remplie de la puissance de Dieu... Nnngh ! »

Le corps de Lumachina tremblait et se tortillait... Shera la soutenait dans le dos, l’empêchant de s’effondrer.

« Continue, Lumachina ! » déclara Shera.

« O-Oui ! » répondit Lumachina.

« Regarde, on voit à peine les marques ! Encore un peu et tu seras guéri, j’en suis sûre ! » déclara Shera.

Shera caressa la cuisse de Lumachina, près de l’endroit où les marques s’estompaient. Le corps de Lumachina avait immédiatement réagi, comme s’il avait été frappé par l’électricité.

« Aaah ! C’est... Cet endroit... C’est sensible... en ce moment ! » déclara Lumachina.

« Oh, désolée ! » déclara Shera.

« M-Mais je pense que... ça commence à aller... mieux..., » déclara Lumachina.

« Vraiment ? Alors, que penses-tu de ça ? Est-ce que ça fait mal ? » Shera caressa doucement la peau de Lumachina.

Lumachina avait inhalé brusquement. Comme si elle se concentrait sur le toucher des doigts de Shera, elle stabilisait sa respiration.

« Ngh...  Mgh... Aaah... Aaah... Ngh ! »

« Comment ça, Lumachina ? » demanda Shera.

« Quand tu me touches... ça me fait frissonner... vraiment beaucoup..., » déclara Lumachina.

« Ça sonne un peu comme ce qu’on ressent quand quelqu’un envoie de la magie en quelqu’un, » déclara Shera.

« Je suis... Aaah... je reçois la puissance de Dieu... après tout... en moi... Ngh...., » murmura Lumachina.

« Ouais ! Je peux vraiment te le dire vu que la lumière pénètre en toi, et qu’elle évacue tous les trucs sombres et dégoûtants ! »

Shera pouvait voir le flux de la magie dans les choses. Bien qu’il ait été difficile de le dire d’après ses pensées habituellement lentes, elle était en vérité un génie quand il s’agissait de ces choses-là.

Ses doigts caressaient doucement la peau de Lumachina, et chaque fois, la Grande Prêtresse gémissait avec coquetterie.

 

 

« Je-Je... Je ne peux plus supporter plus... plus..., » gémit Lumachina.

Incapable de maintenir son équilibre plus longtemps, les genoux de Lumachina semblaient sur le point de ne plus la porter, mais Shera l’avait prise dans ses bras par-derrière, la soutenant.

« Encore un peu, Lumachina ! Juste un tout petit peu plus et tous ces mauvais trucs en toi disparaîtront ! Tout ira très loin, très loin de toi ! » déclara Shera.

Les doigts fins et blancs de Shera s’agrippaient à l’intérieur de la cuisse de Lumachina, là où se trouvaient les marques de la maladie, serrant la peau avec force.

Lumachina avait alors eu le dos courbé comme un arc.

« Aaah ! Ngh ! Aaaaaaaaaaaaaaaaah !! » Un cri aigu s’était échappé de ses lèvres.

Diablo pouvait le voir clairement : Une masse d’énergie magique noire s’échappa du corps de Lumachina, comme si elle avait été chassée par la lumière blanche. La Statue de Bœuf Blanc absorba la masse inquiétante d’énergie magique, puis l’éclat de la statue s’estompa peu à peu.

C’était terminé.

Lumachina gisait épuisée, les membres sans force. Même Shera, qui l’avait soutenue, semblait complètement vidée de ses forces.

***

Partie 3

Diablo avait attrapé les deux femmes, les soutenants.

« Est-ce que ça va ? » demanda Diablo.

« Lumachina s’est endormie. Je pense qu’elle va bien maintenant, » répondit Shera.

La respiration de Lumachina était calme et détendue. Diablo n’avait rien pu détecter de mal avec le flux de magie dans son corps.

« Je vois. C’est donc chose faite, » déclara Diablo.

« Ouaip ! La malédiction a disparu, » déclara avec joie Shera en soulevant la jupe de Lumachina.

C’est vrai, l’intérieur de sa cuisse était blanc et sans tache. Les marques violettes foncées avaient toutes disparu, ce qui signifiait que la Maladie de la Clochette de la Mort avait complètement disparu.

— Nous pouvons maintenant respirer plus facilement..., pensa Diablo.

Il avait fallu beaucoup de difficultés pour y parvenir, et Diablo avait parfaitement compris à quel point cela avait dû rendre Shera heureuse, mais...

Avec la jupe de Lumachina relevée, il pouvait voir non seulement l’intérieur de ses cuisses, mais aussi sa culotte. Si elle ne dormait pas en ce moment, elle serait probablement en train de crier de panique.

Peu de temps après qu’elle ait gémi comme elle l’avait fait, sa culotte avait été dans la ligne de mire de Diablo. Le fait de pouvoir maintenir son calme avait été incroyablement difficile. Il voyageait avec Rem et Shera depuis son arrivée dans ce monde, mais il n’avait aucune expérience préalable en matière d’interaction avec les filles. Franchement, c’était beaucoup trop stimulant pour lui. Mais le fait de rougir comme un garçon inexpérimenté était quelque chose qu’aucun Seigneur Démon qui se respecte ne serait jamais vu à faire.

Diablo se tourna vers Rem, essayant de cacher sa gêne.

« On a enfin réglé ça, » déclara Diablo.

« Oh... Ah, oui. Diablo, je savais que vous viendriez nous aider, » répondit Rem.

Son visage était rouge comme une betterave et elle se frottait les cuisses. Peut-être qu’elle était aussi gênée de voir ainsi Lumachina.

Horn, qui se tenait à côté d’elle, était dans une situation semblable, avec ses yeux plus humides que d’habitude.

« Pouvez-vous me dire où sont les toilettes ? » demanda Horn.

— Les toilettes !? Se demanda Diablo.

Diablo n’avait jamais pensé à en ajouter au donjon quand il l’avait planifié dans le jeu. Il ne pensait pas qu’un donjon du Seigneur Démon aurait besoin d’une telle chose.

— Une toilette par ici, une salle de bain par là... et une cuisine par ici... Comme si ! Ce serait une maison de poupée Barbie, pas un donjon du Seigneur Démon ! pensa Diablo.

Mais il ne pouvait pas dire ça après tout ce temps, n’est-ce pas ? Mais il aurait probablement besoin d’aller lui-même aux toilettes à un moment ou à un autre.

Il s’était tourné vers Rose, une Bonne Magimatique serait probablement la bonne personne à qui poser des questions à ce sujet.

« Hehe... C’est une question idiote, n’est-ce pas, Maître ? » Rose souriait froidement, regardant Horn avec dédain. « Une installation aussi sale n’a pas sa place dans la sombre demeure d’un Seigneur Démon. »

« Quoiiiii !? Les repaires du Seigneur Démon ont l’air plutôt effrayants pour y vivre ! » s’écria Horn.

Horn n’était pas la seule à se plaindre, Shera et Rem avaient aussi l’air horrifiées. Diablo était également perplexe.

— Je n’arrive pas à le croire ! J’aurais dû installer une toilette ici quand je l’ai faite... La prochaine fois, j’en inclurai un à chaque étage, pensa Diablo.

Horn, avec le visage pâle comme un drap, regarda désespérément autour d’elle... puis saisit une grande coupe d’argent se trouvant sur l’un des piédestaux. En termes de taille, c’était plus un vase qu’une tasse.

« Ceci ! Ceci ! Je peux vous l’emprunter ? » Horn supplia avec une expression sévère et désespérée.

« B-Bien sûr ! » Diablo n’avait pas d’autre choix que d’accepter, il avait le sentiment que quelque chose de terrible allait arriver s’il ne le faisait pas.

Horn s’était enfuie dans un coin lointain de la salle, hors de portée de voix, et se cacha entre les piédestaux.

Rose fronça les sourcils, plissant ses sourcils. Pour une poupée mécanique, ses expressions étaient incroyablement détaillées.

« Êtes-vous certain que c’était acceptable, mon Maître ? N’était-ce pas... ? » demanda Rose.

« Je sais très bien ce que c’est. Mais je n’en ai plus besoin, » répondit Diablo.

— C’est un article que j’ai reçu d’un collab. Il avait aussi un nom assez tape-à-l’œil..., pensa Diablo.

« Le Saint Graal, » murmura Diablo.

S’il s’en souvenait correctement, la description de l’article ressemblait à ceci :

« Ceux qui répondent correctement à la requête du Saint Graal recevront la bénédiction divine des cieux. »

Diablo avait fait de son mieux pour ne pas penser à la façon dont Horn l’utiliserait.

« Rose ne comprend pas pourquoi vous prêteriez vos trésors à un tel rustre..., » déclara Rose, toujours mécontente de la situation.

« Qu’il en soit ainsi. De toute façon, j’avais l’intention de prêter mon équipement à ces personnes, » déclara Diablo.

« Quoi !? Vous laisserez votre précieuse collection tomber entre les mains de ces mécréants !? Impossible ! Vos biens n’appartiennent à personne d’autre que vous, Maître, et le rôle de Rose est de s’occuper —, » commença Rose.

« Le fait qu’elles aient un meilleur équipement pour se défendre me facilitera la tâche. Ils n’appartiennent à personne d’autre que moi, non ? Je suis libre de les utiliser comme bon me semble, » déclara Diablo.

« Ngh...  Comme vous le voulez, Maître..., » Rose s’inclina, grinçant des dents tout le temps.

Diablo posa sa main sur sa tête et lui caressa doucement les cheveux. Ils étaient soyeux, doux et agréables au toucher.

« Je te suis reconnaissant pour ton aide, Rose. Si tu n’étais pas là, le fait de trouver ce pour quoi je suis venu ici serait un défi, » déclara Diablo.

Rose s’était raidie, alors que ses épaules tremblaient comme si elle était en état de choc. Diablo s’était souvenu ensuite d’une chose qu’il avait lue une fois sur Internet, à savoir qu’il ne fallait pas toucher les cheveux d’une fille sans permission.

— Attends. Même si c’est une mecha-maid, Rose est quand même une fille... Serait-ce du harcèlement sexuel ? Alors, est-ce que ça fait de moi un Seigneur Démon agresseur... ? J’ai vraiment merdé !? Se demanda Diablo.

Cela dit, s’excuser auprès d’une servante pour harcèlement sexuel ne ressemblait pas du tout aux agissements appropriés d’un Seigneur Démon. Il faudrait qu’il trouve un moyen de s’en sortir.

Alors que Diablo luttait pour trouver quelque chose, Rose leva la tête pour rencontrer son regard. Ses joues étaient rouges et ses yeux brillaient de joie.

« Rose fera tout ce que vous voudrez, Maître ! » déclara-t-elle d’une voix aiguë et animée.

Diablo hocha la tête en réponse. Il ne comprenait pas vraiment ce qui venait de se passer, mais il semblait que d’une façon ou d’une autre, elle était heureuse.

Après avoir réglé la situation avec Rose, Diablo s’était tourné vers Rem et les autres. « Je vous ai fait attendre. Maintenant, venez ! Je vous accorderai mes trésors. »

La surprise avait rempli les yeux des filles.

***

Partie 4

« Dommage que je n’aie pas d’Invocation à te prêter, » déclara Diablo.

Diablo n’était pas un Invocateur, donc il n’avait pas de Cristaux d’Invocation en sa possession. Bien qu’il ne s’agissait pas tout à fait d’un remplacement à une meilleure Invocation, Diablo avait été en mesure de préparer une armure légère qui pourrait s’adapter à Rem.

« ... Qu-Qu’est-ce que c’est que ça ? » demanda Rem.

« Il s’agit d’un “Jaque de Gemmes”. C’est un objet plutôt rare, » répondit Diablo.

C’était un gilet couvrant tout le torse de rang SSR qui offrait une haute défense physique et une résistance magique, tout en augmentant la vitesse de celui qui le portait. S’il était correctement augmenté en niveau, il aurait des effets encore plus bénéfiques, mais Diablo l’avait simplement stocké dès qu’il l’avait reçu, donc il était resté un « Zéro pli ».

Rem avait hésité à prendre le Jaque de Gemmes. « Puis-je vraiment avoir ça ? »

« Essaie-le. Tu devrais pouvoir l’équiper, » déclara Diablo.

L’équipement enchanté avait des exigences de niveau, de sorte que les personnages en dessous d’un certain niveau seraient incapables de les équiper. Du moins, c’était comme ça que ça marchait dans le jeu.

Mais il avait d’autres objets à lui donner. Rose portait l’objet qu’il avait spécifié : une bague avec une pierre aux couleurs de l’arc-en-ciel.

« Maître, Rose a apporté la “Bague de la nature sauvage”, » déclara Rose.

« Excellent. Rem, cet anneau renforcera tes Invocations. Cela triplera ta consommation de mana, mais ton invocation sera d’autant plus forte, » expliqua Diablo.

Si elle avait dépassé le niveau 100, il aurait pu lui donner de meilleurs objets... Après tout, les niveaux étaient une mesure de la force, et un effort honnête était le seul moyen d’augmenter son niveau. Ni ce monde ni le MMORPG n’avaient été assez indulgents pour laisser les faibles remporter des victoires simplement parce qu’ils s’étaient retrouvés avec du bon matériel.

« I-Impossible..., » Rem frissonna dans la crainte. « S’ils devenaient plus forts, cela serait des Invocations presque entièrement différentes. »

« C’est ainsi que les Invocateurs deviennent plus forts. Ton équipement et ta magie renforcent et fortifient tes Invocations, sinon tu serais dépassé par des guerriers avec un équipement supérieur, » déclara Diablo.

Les classes de type guerrier utilisaient des armes et des armures qui augmentaient leur force et leurs dégâts. Une Invocation sans aucune sorte d’amélioration ne pourrait pas espérer l’égaler. Parce que les Invocations étaient si inutiles si elles ne s’étaient pas vues améliorées par la magie, les Invocateurs avaient été ridiculisés dans le jeu comme une « classe gadget ».

Mais ce monde n’était pas une copie exacte du jeu.

Rem était habile au combat rapproché, mais cela ne voulait pas dire qu’elle était bien adaptée à un rôle défensif. Même si elle ne mourait pas nécessairement, elle pourrait quand même être gravement blessée. C’est pour ça que l’Invocation était une alternative sûre pour elle.

Finalement, il lui avait tendu une paire de gantelets.

« C’est ce qu’on appelle les “Bracelets bestiaux”. Eux aussi augmentent ta vitesse et infligent des dégâts supplémentaires contre les ennemis de type bête. Bêtes sauvages, Invocation, bêtes magiques... des ennemis fréquemment rencontrés, » expliqua Diablo.

« ... C’est vrai, » déclara Rem.

« Pour l’instant, essaye de les mettre, » déclara Diablo.

« ... Compris. Merci beaucoup, Diablo, » répondit Rem.

« N’y pense pas trop, » déclara Diablo.

« ... Hmm..., » murmura Rem.

« Qu’est-ce qu’il y a ? As-tu besoin d’autre chose ? » demanda Diablo.

« ... Non, bien sûr que non, vous m’avez déjà tant donné. C’est juste que... euh..., » répondit Rem.

« Hm ? »

« Je ne peux pas changer... si vous continuez à me regarder, » répondit-elle en devenant rouge au niveau du visage.

« Oh !? » s’exclama Diablo.

Diablo ne s’en était pas rendu compte parce que pour lui, c’était juste de l’équipement à équiper. Mais l’armure complète était essentiellement un vêtement, alors Rem devait se déshabiller jusqu’à être en sous-vêtements pour pouvoir l’enfiler.

« ... Je vais l’essayer, » déclara Rem.

Rem était partie en courant, tenant l’équipement que Diablo lui avait donné dans ses bras. Diablo détourna le regard vers la prochaine personne.

« D-D’accord. Shera est la suivante, » annonça-t-il.

***

Partie 5

« Oui ! » Shera leva la main avec enthousiasme.

Diablo l’avait examinée de fond en comble.

« Hmm... Je vois... D’accord, c’est bon. Je n’ai rien à te donner. Suivante ! » déclara Diablo.

« Huuuh !? C’est si méchant, Diablo ! Vous avez donné tout ça à Rem, mais vous ne me donnez rien !? Donnez-moi aussi des vêtements ou quelque chose comme ça ! » supplia Shera.

« Mais ce que tu portes est un héritage de la famille royale elfique, n’est-ce pas ? Il doit déjà y avoir beaucoup d’enchantements dessus, » déclara Diablo.

« Probablement ! » répliqua Shera.

« Si tu étais au-dessus du niveau 100, je pourrais t’obtenir une meilleure armure que ça, mais à ton niveau actuel, c’est la limite, » répondit Diablo.

Rose hocha la tête, debout à côté de Diablo. « D’après les compétences supérieures de Rose en matière d’évaluation, cette armure intégrale est le “manteau de la princesse”. »

Diablo n’avait jamais entendu parler de cette armure, elle n’avait probablement jamais été implémentée dans le jeu.

« Rose, peux-tu dire combien de fois il a été enchanté et amélioré ? » demanda Diablo.

« Bien sûr, Maître... Son manteau de la princesse a été amélioré sept fois. Il a été un enchantement afin d’augmenter tous les attributs physiques, ainsi que d’augmenter la défense magique, » déclara Rose.

— Donc, c’est aussi de l’équipement de Rang EX, pensa Diablo.

Il s’agissait du même rang que le Rideau des Sombres Nuages de Diablo, mais il y avait probablement une différence en termes de niveau requis pour l’équiper.

Inutile de dire qu’aucun des équipements qu’il avait ici, qui n’étaient pas améliorés étant donné qu’il venait de les placer dans le coffre-fort dès qu’il les avait obtenus, ne pouvait égaler celui-là. Il en était de même pour son arme.

« Ton arc était à l’origine puissant, mais il a été enchanté par Klem. Je doute que tu trouves un arc plus fort à ton niveau, » déclara Diablo.

Selon l’évaluation de Rose, Diablo avait également appris que l’arc s’appelait « Arc Sylvain de la Noirceur ». Il avait une puissance de feu et une précision accrue, et il avait aussi une grande chance de pétrifier chaque fois qu’il infligeait des dégâts.

La partie choquante, cependant, était qu’il faille un niveau de 70 ou plus pour l’équiper, ce qui signifiait que le niveau de Shera comme Archer était supérieur à 70. Rem serait mortifiée si elle entendait ça.

« Oh, phooey, » déclara Shera, la tête penchée en signe de déception.

« Espèce d’imbécile sans espoir. Ne devrais-tu pas être heureuse de savoir que tu as eu la chance d’avoir un équipement puissant ? » demanda Diablo.

« Mais je suis triste que seule Rem reçoive des cadeaux de vous, Diablo..., » déclara Shera.

— C’est ça qui la tracasse ? se demanda Diablo.

« Fille turbulente... Maintenant que j’y pense, je devrais avoir des flèches. Utilise-les bien. Il devrait aussi y avoir une centaine de “Flèches de Tempête”, » déclara Diablo.

« Wôw ! C’est incroyable ! » s’exclama Shera.

Diablo avait demandé à Rose d’apporter plusieurs types de flèches enchantées, ce qui aurait dû être un pas de plus par rapport aux « Flèches aux feuillages persistants » couramment vendues dans les magasins dans le jeu.

« Je peux vraiment les utiliser ? Wooow, que devrais-je choisir..., » Shera courait largement à la vue des carquois pleins de flèches colorées. « Lesquels devrais-je prendre... ? Oh merci, Diablo ! »

« Celles-ci t’aideront sûrement à devenir plus forte..., » déclara Diablo.

« Ouaip ! » s’exclama Shera.

« En tant qu’Archer, » continua Diablo.

« Beurk... Je ne sais pas si je devrais être heureuse à ce sujet... Dois-je vraiment utiliser ces... ? » demanda Shera.

Toute son excitation s’était envolée en un clin d’œil. Après tout, elle voulait devenir Invocatrice. Mais Diablo pensait qu’il vaudrait mieux qu’elle se concentre sur la classe d’Archer.

Diablo avait déplacé son regard vers la personne suivante.

« C’est l’heure pour toi, Horn. Commençons par te trouver des vêtements, » déclara Diablo.

Le regard de Shera tomba soudain sur un objet placé sur l’un des piédestaux : une bague argentée.

« Tu as donné une bague à Rem, n’est-ce pas ? Je veux aussi une bague ! Je peux avoir celle-là ? » demanda Shera.

« Comme tu le souhaites, » répliqua Diablo.

Il n’aurait pas dû y avoir d’objets maudits dans la chambre forte, et il y avait beaucoup d’objets de collection inutiles ici. C’est pourquoi Diablo n’avait pas pris la peine de vérifier ce qu’elle prenait. De toute façon, il ne l’utiliserait pas puisqu’il portait l’Anneau du Seigneur Démon.

Shera glissa joyeusement l’anneau sur son annulaire gauche.

***

Partie 6

« Pourquoi cette Marcheuse des Herbes est-elle nue ? Rose ne comprend pas ce que cela signifie, » Rose inclina avec curiosité la tête.

« Parce que je l’ai déshabillée, » répondit Diablo.

Diablo répondit brutalement, mais cette explication ne clarifia pas la situation, et la tête de Rose restait inclinée.

« Vous auriez au moins pu laisser mon pantalon ! » se plaignait Horn, le visage rouge.

« Tu devrais être reconnaissante que je t’ai sauvée la vie. En plus, j’ai préparé des vêtements pour toi, » déclara Diablo.

« Ah, alors merci, Patron ! Je ne pourrais pas retourner en ville comme ça ! » déclara Horn.

« Tu es une voleuse, n’est-ce pas ? » demanda Diablo.

« Ça peut sembler être du pinaillage, mais je suis une Roublarde, pas une Voleuse ! » déclara Horn.

Ignorant ce commentaire, Diablo avait trié les articles qu’il avait, essayant de penser à ce qui serait le mieux pour elle. Horn étant au niveau 20, il n’y avait pas beaucoup d’options à disposition, mais Diablo avait néanmoins demandé à Rose d’apporter quelques articles.

Comme Horn ne pouvait pas voir au-dessus des piédestaux à cause de sa taille, les objets étaient étalés sur le sol.

« Celui-ci s’appelle le “Mini Trésor”. Il augmente ta vitesse, et te donne aussi un peu de résistance magique. Bien sûr, c’est aussi enchanté afin d’augmenter ta défense physique, » déclara Diablo.

Il était équitable au niveau 20, mais il s’agissait d’un équipement de rang supérieur SR. Mais même si tout cela était très bien, il y avait une différence importante par rapport aux vêtements que Diablo avait brûlés.

« Une jupe !? » Les yeux de Horn étaient aussi larges que des soucoupes. « Et une mini-jupe, en plus !? »

« Alors tu l’as remarqué. Impressionnant ! » déclara Diablo.

« Bien sûr que je l’ai fait ! N’importe qui le ferait ! » répliqua Horn.

« Ne te laisse pas être dérangé par des détails insignifiants, » répliqua Diablo.

« Vous pouvez parier vos fesses que ça me dérangera ! Et si nous devions gravir une échelle, ou si je devais me pencher vers l’avant... Et si je tombe !? Tout le monde verra ma culotte ! Quel genre de perverse va ramper dans un donjon en mini-jupe !? » s’écria Horn.

 

 

— OK, Missy, ça suffit comme ça. As-tu la moindre idée du nombre de personnes contre qui tu te disputerais si on savait pour l’objet ? pensa Diablo.

Diablo avait croisé les bras de façon menaçante, afin d’empêcher Horn de faire d’autres déclarations potentiellement catastrophiques.

« Cela peut aussi remonter le moral des membres masculins du groupe, » annonça Diablo.

« Je ne veux pas faire un groupe avec quelqu’un qui s’amuse à regarder ma culotte ! » s’écria Horn.

Elle avait après tout douze ans.

« Dis ce que tu veux, mais c’est le meilleur équipement que je puisse offrir à quelqu’un qui est au niveau 20, » déclara Diablo.

« Trouver des fautes dans la générosité de mon maître..., » Rose avait fait un sourire discret et sans joie. « Rose devrait vous abandonner pour pourrir au cinquième étage. Je suis sûre que cela vous apprendra l’étendue de votre bêtise. »

« N’est-ce pas le niveau enneigé ? » Horn hurla de terreur.

« Hehehehehe... Ne vous inquiétez pas. Rose vous garantit qu’en dix minutes, vous ne sentirez plus du tout le froid..., » déclara Rose.

« Oui, parce que je serai morte ! S’il vous plaît, non ! Je ne veux pas mourir ! » cria Horn.

— Attends une seconde, pourquoi tu ne..., pensa Diablo.

« Si tu es contre, » Diablo a coupé dans leur échange « je peux trouver autre chose pour toi. Mais cela peut t’aider à éviter un coup fatal ou à réduire les effets d’un coup mortel. Es-tu sûre que tu n’en veux pas ? »

Le souffle de Horn s’était coincé dans sa gorge avec un « Argh », et elle était restée immobile pendant un long moment. Tous les instants où elle s’imaginait sur le point de mourir lui passait probablement par la tête en ce moment même.

« Nnng... B-Bien. Je suppose qu’une aventurière devrait donner la priorité à sa vie plutôt qu’à sa culotte..., » déclara Horn.

« C’est un bon jugement. » Horn était après tout du genre à risquer sa vie souvent.

Après ça, il lui avait tendu une cape et un poignard.

« Cette “Cape de Transparence” devrait augmenter tes compétences de furtivité. Et voici le “Couteau de l’Ombre”. C’est une arme, mais pour une raison ou une autre, elle te donne un bonus à l’esquive. C’est inestimable pour une arme de bas niveau, » déclara Diablo.

« Hmm... Dois-je vraiment jeter l’ancienne arme ? » demanda Horn.

Horn caressa avec affection son vieux poignard. C’était un poignard normal, sans enchantement ni amélioration, le genre d’objet qu’un joueur se contenterait de hausser les épaules en le considérant comme de la ferraille avant de le détruire pour produire des matériaux d’amélioration.

« Y a-t-il une raison particulière pour laquelle tu veux le garder ? » demanda Diablo.

« C’est, euh... un souvenir de Prof, » déclara Horn avec tristesse. « Un piège a fait s’effondrer le plafond sur lui. Il a été totalement écrasé... La dague est tout ce qu’il me reste de lui. »

C’était difficile de croire qu’un voleur puisse se faire tuer par un tel piège. Et si ce morceau de ferraille inutile était sa seule arme, il n’était probablement pas à un niveau approprié pour embaucher des apprentis.

« Hm..., » Diablo était à court de mots.

« C’est absurde qu’il se qualifie d’enseignant alors qu’il était si faible, » déclara froidement Rose. « Vide bravade dans toute sa splendeur. »

Elle avait déclaré sans pitié quelque chose que Diablo savait comme ne devant pas être dit.

— Mais je suppose que c’est logique, pour un robot Magimatique..., pensa Diablo.

« Oui, vous avez raison, » déclara Horn en se grattant la tête. « Je n’ai jamais pensé que le Prof était quelqu’un d’incroyable... Mais il a quand même fait ce qu’il a pu pour s’occuper de nous, et je lui en suis reconnaissante. »

« Oh..., » Rose s’était arrêtée.

Diablo avait retenu un reniflement. Il avait toujours eu un faible pour les histoires réconfortantes.

« Choisis ce que tu veux, » déclara-t-il en plaçant les deux mains sur les épaules de Horn. « Je suis sûr que même sans enchantement, ce poignard te protégera. »

« Merci beaucoup, Patron ! » avait souri Horn.

Son sourire avait un éclat qui n’avait rien à voir avec sa race ou par le fait qu’elle soit une aventurière ou non. C’était simplement le sourire pur d’une fillette de douze ans.

***

Partie 7

Horn s’était mise à courir entre les piédestaux, berçant ses nouveaux vêtements, cette fois pour ne pas utiliser... le Saint Graal, mais pour aller revêtir son nouvel équipement.

Rem était aussi encore en train de se changer. Shera s’était dirigée plus loin dans la salle au trésor pour voir si quelque chose ne l’intéressait pas.

Diablo, pendant ce temps, tourna son regard vers Lumachina. Il n’y avait rien qui pouvait servir de lit par ici, alors ils avaient étalé une épaisse cape pour qu’elle puisse dormir. Elle ne s’était toujours pas réveillée.

« Hmph, on trouvera quelque chose à lui donner plus tard. Il ne me reste plus que mon équipement... Hm ? Qu’y a-t-il, Rose ? » demanda Diablo.

« S’il vous plaît, ne vous méprenez pas... obéir à la volonté du Maître est la plus grande joie que Rose puisse connaître, mais..., » Rose avait penché la tête. « Voir tant de vos précieux trésors dans les mains de ces voyous... »

« Cela ne sert à rien de les collecter si je ne trouve pas un moyen de les utiliser, » déclara Diablo.

Il les avait rassemblées lorsqu’il avait joué au jeu par désir de faire une sorte de collection, mais le fait d’avoir quelqu’un avec qui il pourrait les partager était agréable à sa façon. Si les filles pouvaient acquérir une certaine puissance de leur côté, cela rendrait sûrement les choses beaucoup plus faciles pour Diablo.

Rose hocha la tête, mais la joie et la tristesse semblaient se mêler dans son expression.

« Tout est comme vous dit. Pouvoir obéir à vos ordres remplit Rose avec plus de plaisir qu’elle ne sait le faire. Mais en même temps, Rose sent son cœur se déchirer de jalousie..., » déclara Rose.

« H-Hey, maintenant..., » s’exclama Diablo.

« Avant tout cela, Rose était la seule que le Maître chérissait..., » murmura Rose.

— Parce que je n’ai jamais eu d’amis à amener dans mon espace personnel..., pensa Diablo.

En repensant à son passé, il s’était rendu compte qu’il était le genre de personne solitaire qui parlait à ses propres meubles. Ce n’était pas des souvenirs agréables à se remémorer.

Diablo secoua la tête, essayant de se débarrasser de ces pensées négatives. Le présent et l’avenir étaient tout ce qui comptait, alors il était inutile de s’attarder sur le passé. Ici et maintenant, c’était le Seigneur Démon Diablo et c’était le plus important.

« J’avais trouvé du réconfort dans la solitude, mais c’est tout ce que cela a toujours été, » déclara Diablo.

« Et êtes-vous différent maintenant, Maître ? » demanda Rose.

« Non, ce n’est pas tout à fait ça, » répondit Diablo.

Il aimait être entouré de Rem et Shera, mais il trouvait quand même plus facile de se détendre quand il était seul.

« Si le silence est ce que vous désirez, Maître, Rose peut complètement effacer toutes les sources de bruit dans les environs, » déclara Rose avec un sourire.

« Ne fais pas ça, » déclara Diablo.

« Comme vous le souhaitez..., » elle hocha la tête, apparemment déçue.

— Quelle main-d’œuvre !

Son propre état mental était déjà précaire, il ne pouvait donc pas s’attendre à ce qu’elle s’occupe des angoisses de quelqu’un d’autre. Elle avait dit quelque chose sur la jalousie, mais il n’avait pas d’équipement qu’il pouvait donner à une Servante Magimatique...

Mais c’est alors...

— Dans le Croisement de la Rêverie, on ne pouvait pas donner de l’équipement à une Servante Magimatique. Mais c’est un autre monde. La magie peut affecter et modifier le terrain même, et les dragons et les Servantes Magimatiques peuvent parler. Cet endroit est plus réaliste qu’un jeu qui a nécessité sept milliards de yens pour être développé. C’est vraiment comme une autre réalité, pensa Diablo.

Diablo s’était approché vers l’un des piédestaux et avait pris un ornement de cheveux de couleur bleue.

« Qu’y a-t-il, Maître ? » demanda Rose, sa tête pencha avec curiosité. « C’est le “Ruban à Cheveux de l’Eau”, un objet de rang N sans restriction de niveau qui confère au porteur une résistance à l’eau de 3 % — . »

« C’est le premier objet que j’ai reçu dans le Croisement de la Rêverie... Ah, désolé. Comprends-tu ce que signifient les mots “Croisement de la Rêverie” et “jeu” ? » demanda Diablo.

« Pardonnez à Rose, Maître..., » déclara Rose.

Il semblerait qu’elle ne le comprenait pas. Elle comprenait tout ce qu’il y avait en relation avec le donjon et qu’ils n’étaient pas originaires de ce monde, mais elle ne comprenait pas qu’elle faisait partie à l’origine d’un jeu vidéo.

 

Il semblait que Diablo était le seul à connaître le Croisement de la Rêverie.

 

Diablo avait décidé de le formuler différemment.

« C’est le premier objet que j’ai jamais obtenu, » déclara Diablo.

« Euh... ? » murmura Rose.

Il avait après ça placé le ruban sur la tête de Rose. Il n’avait pas prévu de le faire à la base, et cela lui avait fait de la peine de lui donner ça par rapport à tout ce qu’il y avait à proximité de bien mieux, mais il voulait lui montrer sa gratitude d’une manière ou d’une autre. Si le fait de voir les autres filles avoir quelque chose la rendait jalouse, il espérait qu’elle se sentirait un peu mieux.

Diablo n’était pas assez spirituel pour exprimer ses sentiments correctement, alors il avait simplement placé l’ornement sur ses cheveux en silence. Rose était restée plantée là, rigide et raide comme une planche. Diablo avait relâché l’ornement, avec la même prudence et la même douceur qu’on aurait en essayant d’équilibrer une pièce de monnaie sur une table.

Il n’avait aucun moyen de savoir si son effet fonctionnait, mais le Ruban à Cheveux de l’Eau était fermement attaché aux cheveux de Rose.

Ce monde était vraiment trop réaliste.

« Je ne pense pas que cela fera grand-chose sur toi vu ta force..., » commença Diablo.

« Rose doit-elle le garder en sécurité ? » demanda Rose.

Il semblerait qu’elle ne comprenait pas pourquoi il l’avait mis sans un mot, alors Diablo avait analysé attentivement ses prochains mots.

« Non, ce n’est pas pour que tu le protèges. C’est... Si ça ne te plaît pas, je ne te forcerai pas à le mettre. Mais il s’agit d’un... pré... C’est un hommage pour tes services envers moi, un Seigneur Démon ! » déclara Diablo.

Son embarras avait fait qu’il avait automatiquement repris son rôle de Seigneur Démon.

Rose était en état de choc. Dans le jeu, il ne pouvait pas lui parler ou lui donner des cadeaux, alors cela devait lui avoir semblé un peu... bizarre.

« Le Maître... donne ça... à Rose ? » Les épaules de Rose tremblaient.

« Cela n’a peut-être pas beaucoup de valeur, mais cet objet a son lot de souvenirs, » déclara Diablo.

Peut-être qu’une poupée Magimatique ne serait pas capable de comprendre la valeur d’une telle chose. En ce moment, il pensait qu’il lui avait donné le mauvais cadeau. C’était ce qui se trouvait en lui alors que son trouble de la communication faisait apparaître sa tête laide... Il n’avait pas pu s’empêcher d’être déçu par lui-même.

Toute trace de colère avait alors disparu du visage de Rose, et elle revint à son masque avec une absence d’expression.

« Merci beaucoup, Maître... Pardonnez à Rose d’avoir inquiété le Maître. Rose va bien maintenant, » déclara Rose.

« Je vois, » déclara Diablo.

Diablo soupira de soulagement. Il n’aurait jamais imaginé qu’il aurait dû offrir un cadeau à une fille pour réprimer sa jalousie dans un monde basé sur le Croisement de la Rêverie.

— Ce n’est pas un dungeon crawling RPG , c’est une sorte de simulation de rencontre ! L’équilibre du jeu est impitoyable, tout comme les anciens jeux..., pensa Diablo.

Le fait d’effectuer des choses avec lesquelles il n’avait aucune expérience l’épuisait, mais dans tous les cas, Rose semblait se sentir mieux.

En changeant de rythme, Diablo avait donné à Rose les noms des articles dont il avait besoin pour sa nouvelle tenue. Rose hocha la tête sans rien dire.

***

Partie 8

« Nnn... »

« Oh ? Ah, tu es réveillée, » déclara Diablo.

Lumachina avait ouvert les yeux. Remarquant Diablo, elle se hâta de se lever, mais elle perdit l’équilibre et trébucha. Diablo l’avait attrapée, la forçant avec douceur à s’asseoir.

« Tu ne devrais pas bouger si tôt. Même si elle a été dissipée, le fait est que tu as été affligée par la malédiction pendant des jours. C’est normal que tu sois épuisée. Et j’ai entendu dire que tu avais aussi utilisé un grand miracle de guérison... Espèce d’idiote imprudente, » déclara Diablo.

— Et en plus, tu l’as utilisé sur une personne qui a essayé de te tuer... Tu es vraiment trop gentille, pensa Diablo.

Lumachina avait fait un petit signe de tête avant de s’asseoir sur la cape, se tenant les genoux. Il y avait quelque chose d’étrange dans la façon dont elle le faisait. Peut-être que les habitants de ce pays n’étaient pas habitués à s’asseoir par terre ? Ce n’était probablement pas la coutume pour les filles de s’asseoir avec les jambes croisées. Elle était assise comme si elle était assise sur une chaise, les fesses basses, les genoux dans les bras.

Lumachina avait ajusté ses vêtements ébouriffés, cachant ses cuisses exposées, alors que ses joues rougissaient.

« S’il vous plaît, pardonnez-moi. Ma conduite tout à l’heure était... éhontée, » déclara Lumachina.

« Pas du tout. C’était un régal pour les —, » commença Diablo.

« Hein ? » s’exclama Lumachina.

Il était sur le point de laisser s’échapper quelque chose d’indécent...

« Hmm ! » Diablo avait toussé, essayant de changer de sujet. « Ne t’inquiète pas, c’était à cause de la malédiction. »

« Merci beaucoup... Vous entendre dire ça me met à l’aise, » répondit Lumachina.

« Je viens de partager des objets dans cette chambre forte avec Rem et les autres, mais tu es comme Shera, non ? L’équipement que tu portes doit déjà être remarquable, » déclara Diablo.

« Hein ? Voulez-vous parler de mes vêtements ? Batutta a préparé cette tenue pour moi... Je crois que c’est approprié pour une grande prêtresse, non ? » demanda Lumachina.

Il semblerait qu’il avait un bonus important en défense physique et en défense magique, et qu’il était bien fait et aussi élégant. Mais il y avait de meilleurs articles avec des effets supérieurs à ce que Lumachina portait dans la chambre forte. Et puisque le niveau de Lumachina en tant que guérisseuse dépassait les 100, elle devrait être capable de les équiper. Mais elle avait son poste de Grande Prêtresse à considérer, et la robe de prêtresse qu’elle portait actuellement serait l’idéal à cet égard.

Peu importe à quel point elle était enchantée, une tenue révélatrice qui exposait son nombril ou avec un important décolleté serait inacceptable.

– Pour une raison ou une autre, les tenues féminines deviennent de plus en plus révélatrices à mesure que leur niveau est élevé..., pensa Diablo.

Diablo avait présenté les articles qu’il avait préparés pour elle.

« Il y a aussi des bracelets et des colliers. Choisis ce qui te convient. Cela te sera utile si tu as l’intention de continuer à te battre pour réformer l’Église, » déclara Diablo.

« Il y a tant de... merci, Seigneur Diablo, » déclara Lumachina.

Le regard de Lumachina errait sans cesse.

« Hm ? Quelque chose te tracasse ? » demanda Diablo.

« Non, mais... où sont les autres ? » demanda Lumachina.

C’était logique que ce soit la première chose à laquelle elle penserait.

Diablo s’était rendu compte que c’était bizarre de sa part de parler de l’équipement avant d’expliquer où étaient les autres. Ses mauvaises habitudes de personne solitaire refaisaient surface.

S’il ne jouait pas le rôle d’un Seigneur Démon, elle douterait probablement de son bon sens. Ce n’était pas passé loin.

« Elles vont très bien. Elles étaient toutes épuisées, alors elles se reposent dans la chambre du Seigneur Démon, » déclara Diablo.

« Oh, c’est bon à entendre..., » déclara Lumachina, alors son expression devenait plus douce et plus gentille, mais elle continua la discussion sur un autre point immédiatement après ça. « Hmm... Il y a en vérité un objet que j’aimerais que vous me prêtiez. »

« Oh ? » demanda Diablo.

Diablo était surpris. D’après sa personnalité, il pensait qu’elle ne demanderait rien.

« Pourriez-vous me donner la Statue du Bœuf Blanc ? » demanda-t-elle, fixant son regard sur lui. « Il y a encore beaucoup de personnes qui souffrent de la Maladie de la Clochette de la Mort dans la Tour de Zircon. »

« Ah, je vois. C’est tout à fait toi. Comme toujours, tu mets les autres avant toi, » déclara Diablo.

« Je ne peux me voir que comme une autre personne normale... Est-ce vraiment si étrange ? » demanda Lumachina.

« Cela l’est. Mais tu devrais rester ainsi. S’il t’arrivait quelque chose, je serais là pour l’écraser. Ne change jamais, Lumachina, » déclara Diablo.

Dans un monde où les monstres erraient un peu partout, où la discrimination raciale sévissait et où l’Église était corrompue, Lumachina restait pure et sans tache... Diablo avait trouvé que c’était si précieux, alors il voulait l’aider.

« Je suis si contente..., » Lumachina essuya une larme. « Entendre de telles paroles de la part de Dieu lui-même... »

« Non, euh... »

Elle croyait que Diablo était Dieu ayant pris la forme d’un aventurier prétendant être un Seigneur Démon. Selon elle, Dieu était descendu dans ce monde... C’était de cette histoire que Lumachina s’était convaincue. Mais comme Diablo l’avait vue dans son état le plus vulnérable, elle aurait dû l’épouser s’il n’était qu’un autre membre des Races ! C’était donc la logique avec laquelle Lumachina semblait agir.

Lumachina était vertueuse, belle et avait en plus un corps vraiment parfait. Mais quelqu’un d’aussi incompétent socialement que lui ne pourrait jamais devenir l’époux d’une Grande Prêtresse. Les cochons voleraient bien avant que cela ne soit possible.

Et ainsi, Diablo ne pouvait pas nier quand elle prétendait qu’il était Dieu.

— Mais Lumachina est intelligente... Elle verrait certainement à travers mon mensonge, n’est-ce pas ? pensa Diablo.

Diablo la regarda et elle le regarda aussi dans les yeux, n’osant pas cligner des yeux.

— Elle est mignonne.

Elle était incroyablement mignonne... mais Diablo, qui ne supportait pas de voir les autres le regarder dans les yeux, avait rompu en premier le contact visuel. Il avait l’impression que son regard verrait à travers lui.

« Hm, mon Seigneur..., » Lumachina écarta ses lèvres roses pour parler. « Pourrais-je maintenant recevoir la Statue du Bœuf Blanc ? »

« Hein ? O-Oh, ça. Bien sûr, tu peux la prendre... Attends, non. C’est assez lourd, il te faudra un chariot pour le transporter..., » déclara Diablo.

« Oh, je ne pourrais pas en demander plus de vous. Je ferai tout ce que je peux pour la porter moi-même. Je veux la livrer à la ville dès que possible, » déclara Lumachina.

 

« ... Nous serions ravis de t’aider. »

 

Une voix s’était soudainement fait entendre depuis derrière eux, incitant Diablo à faire demi-tour.

C’était Rem, avec un sourire ironique sur son visage.

« ... Tu te donnes toujours à fond pour aider les autres, Lumachina, » déclara Rem.

« Oh, mon Dieu, Rem... et tout le monde sont là aussi..., » s’exclama Lumachina.

« Tu vas mieux maintenant, Lumachina ! Je suis si heureuse ! » s’exclama Shera en courant vers elle.

Shera plaça ses bras autour de Lumachina dans un câlin. Lumachina avait rendu l’accolade avec beaucoup de joie.

« Oh, merci beaucoup... Tu m’as été d’une grande aide tout à l’heure, Shera, » déclara Lumachina.

« Pas de problème ! Les compagnons sont là pour s’entraider ! » déclara Shera.

« Compagnons... Ça me rend si heureuse de savoir que tu me considères comme ton compagnon, » déclara Lumachina.

« C’est presque un blasphème, Shera. » Rem haussa les épaules. « Appeler quelqu’un d’aussi important que la Grande Prêtresse un simple compagnon... Oh, c’est vrai... Tu es un membre de la royauté, n’est-ce pas ? »

« Oh, qui se soucie des titres ? Toi, Lumachina, Horn... et Diablo et aussi Rose ! Vous êtes tous mes compagnons ! » déclara Shera.

Les paroles de Shera firent rougir Rem, tandis que Horn semblait choquée.

« Moi aussi ? Vraiment !? Ah, tu veux dire seulement jusqu’à ce qu’on sorte d’ici, n’est-ce pas... ? » demanda Horn.

« Non, idiote. Nous serons toujours des compagnons ! Après tout, nous avons travaillé si dur ensemble sur cette aventure ! » déclara Shera.

« Rose n’a participé à aucune aventure..., » déclara Rose avec une expression légèrement mécontente, debout à une faible distance d’eux.

« Et si on en faisait une maintenant ? » demanda Shera.

« Non..., » répliqua Rose, visiblement déconcertée par les paroles de Shera. « Le maître placera Rose au treizième étage pour s’en occuper... »

Une pensée avait traversé l’esprit de Diablo.

« Les servantes magmatiques sont-elles incapables de quitter leur poste de travail ? » demanda Diablo.

« Rose ne le sait pas. Rose n’a jamais quitté ce donjon, » répondit Rose.

« Je vois... Dans ce cas, cela vaut la peine de vérifier si tu le peux. Nous retournerons bientôt à Tour de Zircon. Lumachina souhaite que nous apportions la Statue du Bœuf Blanc aux habitants de la ville. »

C’était difficile d’imaginer un Seigneur Démon travaillant dur pour sauver les autres. Cela dit, il était en désaccord avec cette image dès le moment où il avait commencé à coopérer avec une Grande Prêtresse...

Mais les véritables sentiments de Diablo étaient que s’il était possible de sauver ceux qui étaient dans le besoin, il devrait le faire. Diablo était, au fond, une personne ordinaire élevée dans un pays qui valorisait l’aide aux autres.

« Tour de Zircon, dites-vous..., » déclara Rose en plissant ses sourcils. « Rose doute qu’en portant la statue maintenant, ça résolve le problème. »

« Quoi ? Quoi ? Qu’est-ce que vous voulez dire ? » demanda Lumachina.

La Maladie de la Clochette de la Mort avait peut-être progressé plus vite que prévu ?

Lumachina retenait son souffle en raison de la peur, et les expressions des autres filles se durcissaient.

Rose avait répondu à sa question sur un ton simple et concret :

 

« Parce que l’armée du Seigneur Démon marche sur la Tour de Zircon en ce moment même. »

***

Interlude 2

Calendrier lyferien : Mois 7, jour 27, année 164, après-midi —

 

Sur le pont d’un navire des sables, sur un trône surélevé, était assise Laminitus, alors que son regard était fixé sur l’horizon.

Un soldat se précipita à ses côtés.

« Un rapport, Lady ! L’évacuation des civils est à mi-chemin ! » déclara-t-il.

« Seulement la moitié... Ça prend trop de temps, » déclara Laminitus.

« Toutes mes excuses ! En raison de l’absence du capitaine Paladin, notre coordination avec l’Église est difficile. L’évacuation des malades et des blessés se fait —, » expliqua le soldat.

« Ne vous avons-Nous pas ordonné de vous en occuper plus tôt ? » demanda Laminitus.

S’en prendre au messager ne servirait à rien pour l’instant, mais Laminitus n’avait pas pu réfréner sa colère. Elle avait prédit que cela se produirait depuis le jour où le commandant en chef de l’Armée du Seigneur Démon, Varakness était apparu devant elle. Elle s’était préparée à l’attaque lors de la prochaine pleine lune.

— Mais la pleine lune est encore dans trois jours ! pensa-t-elle.

Laminitus fit claquer sa langue avec amertume. Elle n’aimait pas les hommes qui se contentaient de petits détails, mais elle détestait encore plus les hommes qui mentaient carrément.

Un autre messager se précipita à ses côtés.

« L’Armée du Seigneur Démon est à 5 000 mètres ! Nos éclaireurs l’ont confirmé ! Ils sont environ 300, et nous avons aussi détecté des bêtes magiques de grande classe ! »

— 300, hein...

Si c’était des individus des Races, un groupe de 300 personnes ne servirait à rien dans des batailles de cette envergure, et un navire des sables empli de soldats suffirait pour s’occuper d’eux.

En peu de temps, Laminitus avait rassemblé une force de 40 000 soldats et aventuriers, et leur flotte se composait de 200 navires des sables de différentes tailles. Elle avait une force impressionnante, à grande échelle...

Mais ce ne serait toujours pas suffisant.

Ils étaient confrontés à l’armée du Seigneur Démon, une force mixte de Déchus et de bêtes magiques. Chacun d’eux avait dépassé de loin un seul des soldats de Laminitus en termes de force. Même avec un rapport de 40 000 contre 300, ils n’étaient toujours pas à la hauteur.

C’était tout ce qui l’occupait dans son esprit.

« Nous avons besoin de renseignements sur leur formation, vite ! » Laminitus commença à lui donner des ordres. « L’ennemi a des espèces capables de s’envoler, alors gardez les yeux vers le ciel ! Si un oiseau s’approche de la flotte, abattez-le ! »

« Oui, madame ! »

Les rapports étaient arrivés l’un après l’autre. L’armée du Seigneur Démon s’approchait rapidement, maintenant sa vitesse. Les bêtes magiques de taille moyenne formaient leur avant-garde et, au centre de leur formation, ce qui semblait être leur commandant était monté sur le dos d’une grande bête magique semblable à une tortue.

Varakness, le beau jeune homme aux ailes de chauve-souris.

L’armée ennemie s’était suffisamment rapprochée pour que Laminitus puisse les voir de ses propres yeux. Un tireur d’élite pouvait leur tirer dessus à cette distance avec un Canon Magi, mais un tir ou deux ne ferait rien pour arrêter leur avance. Au contraire, ils devraient consolider leur position et essayer de prolonger la bataille aussi longtemps qu’ils le pourraient.

Ils devaient finir d’évacuer la Tour de Zircon...

Il faut avoir autant de civils que possible qui peut fuir les combats. Assurons-nous de perdre le moins de troupes possible. Et nous devons survivre à cette bataille, quoi qu’il arrive..., pensa-t-elle.

Elle n’avait aucune chance de gagner avec ses forces. Selon toute probabilité, la Tour de Zircon tomberait. Mais tant qu’ils pouvaient minimiser leurs pertes, il y avait toujours une chance d’organiser des représailles.

Un éclaireur, qui surveillait les mouvements de l’ennemi avec des jumelles, fit entendre sa voix.

« La grande bête magique au centre de leurs forces se sépare de la formation et vient par ici ! Le commandant ennemi est sur son dos ! »

« Quoi ? » s’exclama Laminitus.

Selon les théories de guerre, même les plus élémentaires, le commandant serait toujours au milieu ou à l’arrière d’une formation. Aucun fou ne sortirait jamais le Roi loin de la sécurité des lignes arrière dans une partie d’échecs.

Pourtant, c’était exactement ce que l’ennemi avait fait.

Laminitus hésita. Cela devait être une tentative de provocation. Elle pouvait donner l’ordre de tirer à volonté, mais les rumeurs sur l’infiltration de Varakness dans la Tour de Zircon s’étaient déjà répandues parmi les soldats.

— Si Nous nous retirons maintenant, le moral des soldats s’effondrerait, pensa-t-elle.

Les soldats croyaient alors que leur commandant, Laminitus, avait peur des Déchus, et ainsi, il deviendrait impossible de maintenir la ligne de front.

Elle avait claqué sa langue en raison de sa frustration.

— Je n’aurais jamais pensé qu’un Déchu aurait recours à une guerre psychologique comme celle-ci..., pensa-t-elle.

« Capitaine ! » Laminitus fit entendre sa voix. « Faites avancer le “Gallcarius” ! Aucun navire d’escorte n’est nécessaire ! »

Répondant aux railleries, Laminitus ordonna au navire sur lequel elle se trouvait, le Gallcarius, d’avancer seule pour rencontrer le commandant ennemi. Le capitaine du navire était un vétéran chevronné, mais même lui hésitait à défier l’armée du Seigneur Démon avec un seul navire.

Malgré ses doutes, le capitaine avait fidèlement obéi à ses ordres.

« Déployez les canons 3 et 4 ! En avant à mi-vitesse ! » ordonna Laminitus.

Les voiles enchantées du navire se répandirent, poussées par le vent. Le grand navire des sables avait continué sa route, laissant le reste de la flotte derrière lui.

Laminitus pouvait dire que les troupes présentes dans son unité devenaient de plus en plus anxieuses à chaque seconde qui s’écoulait.

L’ennemi approchait. Ils n’étaient plus seulement à portée d’un sort ou d’un tir à l’arc, mais ils étaient également à portée de voix.

 

†††

 

Pile à l’endroit où les deux armées s’étaient rencontrées...

Varakness et Laminitus se fusillaient du regard l’un et l’autre, le premier assis sur la carapace d’une bête magique géante, et la seconde à bord d’un navire des sables.

Varakness était vêtu d’un smoking, comme quand il était apparu il y a quelques nuits. Sa tenue semblait mieux adaptée à une soirée dans une salle de bal qu’à une escarmouche sur un champ de bataille. Quatre femmes, certaines avec des queues de lézard ou des ailes de corbeau étaient collées à lui.

— Il a dit quelque chose à propos d’un « harem », n’est-ce pas ? pensa-t-elle.

« Amener des épouses sur un champ de bataille !? Vous vous moquez de Nous ! » cria en colère Laminitus. « Nous vous enterrons avec votre orgueil insensé ! »

« Hehe hehe hehe hehe... Ces belles fleurs sont mes épouses bien-aimées, ainsi que les officiers de l’armée du Seigneur Démon. Et... elles seront aussi vos sœurs épouses, Fanis, » déclara Varakness.

« Quoi !? » s’écria Laminitus, alors que son regard devenait plus vif. « Qu’entendez-vous par “sœurs épouses” ? »

« Ce que je veux dire, c’est qu’une fois que je vous aurai admise dans mon harem, ce seront vos sœurs, » Varakness souriait avant d’étendre ses bras. « Amusez-vous bien avec elles... Après tout, j’ai vraiment peur quand les femmes se battent pour moi. »

Il avait une bague en argent à son doigt, et les quatre femmes qui l’entouraient arboraient fièrement leurs bagues assorties.

« Nous n’accepterons jamais qu’un Déchu soit Notre mari ou Notre sœur, sale gredin ! » Laminitus cria cela amèrement.

« Mais j’ai aussi préparé une bague pour vous. Je me suis assuré que c’est pile votre taille. Oh, comme j’ai hâte de vous la mettre au doigt... et de faire l’amour passionné avec vous, » déclara Varakness.

« Espèce de crétin misérable... Il se trouve que Nous vous avons aussi préparé un petit cadeau, » déclara Laminitus.

« Oh mon Dieu ! Quelle bonne surprise ! » Varakness étendit à nouveau les bras.

Laminitus avait saisi un fusil magique qui était placé à côté d’elle, un grand fusil qui correspondait à sa taille.

« Prenez ça, espèce de voyou nauséabond ! » cria Laminitus.

Elle se pencha, soutenant le fusil des deux mains, alors que son épaule droite blessée s’était déjà remise.

« Foutez le camp de mon territoire, bande de monstres ! “Tir de Foudre” ! » cria Laminitus.

Elle avait chargé son tir avec de la magie, augmentant sa puissance de feu, et avait appuyé sur la détente. La balle avait également été dentelée et renforcée par plusieurs couches d’enchantements.

Et à l’endroit où les deux armées s’étaient rencontrées, le premier coup de feu de la bataille avait résonné avec force.

 

La balle avait percé le côté gauche de la poitrine de Varakness.

 

Une onde de choc s’était propagée sous l’effet produit par un grand trou percé dans la poitrine de l’adversaire.

Varakness baissa les yeux vers sa blessure. « Spectaculaire... »

En prononçant ce seul mot, il s’était effondré, tombant sur le dos. Un grondement d’excitation s’éleva de l’armée des Races.

« Roi ! Roi ! Roi ! » Certains avaient chanté, chantant leurs louanges.

Laminitus avait souri, savourant la sensation de frapper son adversaire d’une manière décisive. Cela ébranlerait sans doute la chaîne de commandement de l’ennemi et lui donnerait une chance de gagner.

L’une des épouses s’était précipitée au côté de Varakness. Non, courir n’était pas la bonne façon de le dire, car même si sa moitié supérieure était humaine, sa moitié inférieure était celle d’un poisson. Dès que la sirène avait touché le corps.

Varakness se leva soudainement. Il y avait encore un trou dans son costume, mais la peau en dessous avait été guérie.

« Hehe hehe hehe..., » il souriait avec assurance. « Je ne mentirai pas à propos du fait que je suis vraiment surpris. Même avant de recevoir l’énergie du Seigneur Démon, je n’ai jamais connu une blessure aussi grave. Fanis, mon amour... Je ferai de vous ma femme, sans faute. Je le jure sur cette poitrine que vous avez blessée. »

« Vous avez donc un Guérisseur... Espèce d’enfoiré rusé, » déclara Laminitus.

« Vous verrez bientôt cette belle chérie comme votre sœur épouse. Traitez-la avec bonté, si vous le pouvez... C’est une fille très timide, comprenez-vous ? »

Lors de la présentation de Varakness, la sirène se couvrit timidement le visage de ses mains.

Laminitus serra les dents nerveusement. Elle avait frappé trois fois sur le plancher avec la semelle de ses bottes, et le capitaine du navire avait levé la main en réponse à ce signal. Sans qu’il soit nécessaire de donner un ordre verbal, l’équipage du navire avait commencé à manœuvrer les voiles. Les voiles se déployèrent, captant le vent. Le Gallcarius s’était mis à se déplacer, effectuant une percée dans le sable alors qu’il naviguait à la vitesse maximale, essayant de s’éloigner de l’ennemi.

C’était Laminitus qui avait donné l’ordre : « À toutes les forces, chargez ! Ne leur donnez pas la chance de s’enfuir de là ! »

Les navires des sables, qui étaient en attente jusqu’à présent, avaient finalement commencé à charger. Les navires de guerre servaient d’avant-garde, et les aventuriers se joindraient plus tard à eux... C’était leur plan.

S’ils avaient forcé une bataille en mêlée avec le commandant ennemi hors de la formation, sur les lignes de front, l’armée déchue n’aurait pas été capable de maintenir une chaîne de commandement appropriée. Mais la bête magique en forme de tortue n’avait pas l’intention de battre en retraite.

La femme à la queue de lézard, qui était assise à côté de Varakness jusqu’à présent, se leva.

« Puis-je... ? Même si je les détruisais... tous... ? » demanda-t-elle.

« Oui, fait comme tu le veux, mon amour. C’est pour cette raison que j’ai séparé Fanis d’eux, » déclara Varakness.

— Qu’est-ce qu’il vient de dire ? Se demanda Laminitus.

Un frisson avait parcouru la colonne vertébrale de Laminitus. La femme lézard étendit les bras et éleva la voix en criant.

« Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !! »

L’air s’était mis à trembler, et en même temps, une grande déchirure traversa le sol, formant une grande falaise sur le chemin des navires de guerre. Les navires des sables tombèrent dans l’abîme, accompagnés des cascades de sable.

D’innombrables cris résonnaient sur le champ de bataille. Certains navires avaient été capables de manœuvrer habilement et d’éviter de tomber dans l’abîme, mais de nombreux soldats d’élite de valeur avaient été perdus dans le chaos.

— Qui penserait qu’ils pourraient utiliser une magie d’une telle ampleur ! pensa-t-elle.

Laminitus serra le poing. Ses forces étaient tombées dans le chaos et la confusion. Il était difficile de simplement tenter de compter le nombre de navires perdus.

L’armée du Seigneur Démon n’avait pas eu la gentillesse de rester là et de les regarder se débattre. Les Déchus et leurs bêtes magiques les chargeaient, produisant des hurlements cauchemardesques. La grande bête magique de Varakness était restée là où elle était, et la charge de l’armée avait fait en sorte qu’elle se trouvait maintenant dans l’arrière-garde, la position parfaite pour la commander.

— On dansait dans la paume de sa main tout le temps ! pensa Laminitus.

Laminitus avait encore une fois serré les dents en raison de la frustration.

« Utilisez la magie à grande échelle pour confondre l’armée ennemie, puis lancez une offensive..., » déclara Varakness avec un sourire. « C’était une stratégie de base pendant la dernière guerre. Les Races vieillissent vraiment et oublient beaucoup trop vite... Mais je ne trouve pas votre folie passagère désagréable. Maintenant, acceptez votre sommeil éternel dans l’étreinte de mon merveilleux cauchemar ! »

 

†††

 

Les cris et les hurlements remplissaient le champ de bataille. Laminitus avait été surpassée.

— Les lignes de front se sont effondrées en un jour, d’innombrables soldats sont perdus... Même Nous sommes maintenant au-delà de pouvoir gagnés avec de l’aide..., pensa-t-elle.

« Argh... La mort est... préférable... que d’être déshonorée par les Déchus..., » Laminitus avait mis une balle dans son pistolet Magi.

Elle avait crié aux soldats en attendant ses ordres. « Même si nous tombons ! Nous ne montrerons jamais le dos à l’ennemi ! Car Nous sommes le roi de ce pays des sables ! »

Les soldats avaient levé le poing en signe d’accord.

« Votre cible est le commandant ennemi ! Chargez la grande bête magique ! » ordonna Laminitus.

« Gallcarius, avancez à toute vitesse ! Artilleurs, gardez les yeux devant vous ! » le capitaine du navire avait donné ses instructions.

Tous les soldats portant des Fusils Magi se rassemblèrent sur le pont avant et commencèrent à tirer sur les Déchus et les bêtes magiques.

Les Déchus n’étaient pas tous aussi résistants que Varakness, il était simplement trop puissant. Les balles d’un Fusil Magi les blesseraient certainement.

« Le problème est de se débarrasser des laquais de Varakness..., » Laminitus avait son regard fixé sur la formation ennemie. « Les autres femmes ont probablement aussi des pouvoirs anormaux. »

 

« Tu as raison ♪. »

 

Les yeux du Laminitus s’étaient écarquillés. Depuis très proche d’elle, la voix d’une femme lui parlait d’une voix d’une clarté inappropriée. Un instant plus tard, une douleur aiguë avait traversé le flanc de Laminitus.

« Gah !? »

À l’instant d’après, Laminitus savait qu’elle était tombée et qu’elle était maintenant allongée sur le pont du navire. Un côté de son corps brûlait de douleur, alors que de grandes quantités de sang s’accumulaient tout autour d’elle.

Une masse noire s’éleva depuis son ombre, prenant une forme humaine.

— Elle est sortie de Notre ombre... !? pensa-t-elle.

Il s’agissait de l’une des femmes de Varakness, celle aux ailes de corbeau.

« Coucou ♪ ! » Les boucles noires de la femme avaient tremblé alors qu’elle regardait Laminitus d’un air moqueur.

« V-Vous... !!? » s’écria Laminitus.

« Hehehehe... Varakness m’a dit d’arrêter le navire, mais... Je déteste vraiment les femmes qui ont de plus grosses poitrines que moi, alors je ne veux pas que tu rejoignes le harem, alors vas-y et meurs pour moi, OK ? Je vais te faire mourir ! » déclara la Déchue.

Les soldats qui se tenaient autour d’elle n’avaient réalisé ce qui se passait qu’à ce moment-là, et c’était un instant trop tard.

Ils brandirent leurs épées, criant sur la femme, mais la Déchue avait bloqué leurs armes à mains nues, avec des serres en forme d’oiseaux.

Sa capacité à sortir de l’ombre n’était pas la seule chose qui la rendait menaçante. C’était à la base une assez puissante Déchue.

« F-Fuyez ! » Laminitus avait gémi de douleur. Mais avant que ses mots ne puissent les atteindre...

Des bruits d’éclatement étranges avaient retenti en cadence. Il s’agissait du bruit de la Déchue qui écrasait la tête des soldats se trouvant face à elle, les casques et tout ce qui était dedans. Les troupes avaient été réduites en cadavres en un clin d’œil, alors que des flaques de leur sang se répandaient autour d’elle.

Le désespoir avait submergé Laminitus.

— Qu’est-ce qui se passe ici... !? Se demanda Laminitus.

Un commandant qui n’était pas mort même s’il avait reçu une balle dans le cœur. Un guérisseur qui pouvait guérir des blessures graves en un instant. Un Sorcier capable d’anéantir une flotte en un clin d’œil. Un assassin qui pouvait attaquer depuis l’ombre de sa cible...

— Un cauchemar... Les Races ont battu ces monstres dans la dernière guerre... !? Impossible ! pensa-t-elle.

Ce n’était pas pour un combat.

« Pouvez-vous même appeler ça une guerre... ? » chuchota Laminitus.

« D’accord, on ne peut pas appeler ça une guerre ~ C’est plus un spectacle où les Déchus massacrent les Races. » La Déchue riait d’un air fou, brandissant ses serres tachées de sang. « Adieu ♪. C’était amusant — pas vraiment... Vous tous, vous êtes trop faibles pour être une distraction ~. »

« Que-Que... Quelqu’un..., » murmura Laminitus.

« Hmm ? »

« Que quelqu’un... sauvez-les... les soldats ! Les civils ! » Toujours allongée sur le pont du navire, Laminitus avait fait entendre sa voix en un cri.

« Espèce de salope idiote ~ Si tu ne voulais pas mourir, tout ce que tu avais à faire était... Eh bien, tu n’aurais même pas dû naître ♪ ! » déclara la Déchue assassine.

 

Puis, à cet instant, un flash de lumière aveugla la vision de Laminitus alors que d’innombrables éclairs tombaient sur ce champ de bataille déjà bien ravagé par le massacre.

 

Le grondement du tonnerre avait fait frissonner l’air. La Déchue regarda autour d’elle, le visage empli par la surprise.

« Qu’est-ce qui se passe !? » s’écria la Déchue.

« Qu’est-ce que... c’est... !? » demanda Laminitus.

Le temps aurait dû être clair. Ce phénomène était totalement inconnu pour Laminitus.

Elle pouvait entendre des soldats crier depuis une zone proche d’elle. « La force de frappe ennemie a été réduite de moitié ! Ils-Ils sont confus ! On-On dirait que la foudre... est tombée sur eux !? »

Il s’agissait d’une autre surprise alors qu’une magie à grande échelle avait frappé les navires où l’ennemi avait avancé et s’était répandu parmi les soldats.

 

« Retire-toi. La situation a changé. »

 

Laminitus pouvait entendre la voix de Varakness. Sa voix résonnait en provenance de la boucle d’oreille se trouvant à l’oreille de la Déchue.

« M’as-tu entendue ? » demanda Varakness.

« Reculer !? Pourquoi !? Laisse-moi d’abord les tuer ! » déclara la Déchue.

« Non. Je ne te laisserai pas être coincée au milieu de la formation ennemie. Je ne veux pas te perdre, » déclara Varakness.

« Coincée ? Moi ? De quoi parles-tu !? » demanda la Déchue.

La femme regarda autour d’elle alors que Laminitus se leva.

Et puis, elle l’avait vu : quelqu’un flottant dans le ciel.

— Qui est... -ce ? Se demanda-t-elle.

Il s’agissait d’un homme vêtu d’une armure noire de jais, tenant un bâton dans sa main.

 

« “Pluie de Foudres” !! »

L’homme avait fait basculer son bâton, et d’innombrables éclairs avaient plu sur le champ de bataille.

Un sorcier élémentaliste...

L’atmosphère tremblait alors que les bêtes magiques étaient réduites en cendres. La magie de ce niveau allait clairement au-delà de tout ce que les Races seraient capables de produire.

 

***

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre.

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