Comment NE pas invoquer un Seigneur-Démon – Tome 10 – Chapitre 3 – Partie 2

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Chapitre 3 : Aller dans la capitale (Encore)

Partie 2

Au moment où il était revenu, il y avait déjà du feu sous la marmite. Sylvie coupait habilement les légumes sur une planche à découper avant de les y laisser tomber. Voilà à quoi ressemblait un aventurier expérimenté.

« Mm hmm mm ♪. »

Sylvie avait pris de la poudre jaune sous ses « vêtements ». Un léger parfum chatouilla alors les narines de Diablo.

« Est-ce du curry ? » demanda Diablo.

« Oh, je suis surprise que vous le sachiez. Vous êtes vraiment à la hauteur de votre nom, Diablo. D’après ce que j’ai entendu, c’est un plat des pays du Sud, » déclara Sylvie.

Elle avait saupoudré la poudre et, après avoir fait mijoter le contenu pendant un moment. Sa soupe au curry étant prête après un moment, Sylvie en avait versé un peu dans une assiette et l’avait donné à Diablo.

« Faites attention, c’est chaud, » déclara Sylvie.

« Hmm. »

Il avait arraché un morceau de pain dur, l’avait trempé dans le curry et l’avait mordu. Un bon goût lui avait rempli la bouche. Sylvie avait fait de même et ses oreilles s’étaient mises à trembler de plaisir.

« Mmm ~ c’est tellement épicé et bon ! » déclara Sylvie.

« Hm. »

La langue de Diablo avait tremblé. La saveur était un peu faible, mais l’épice était certainement là. Cela n’avait pas mijoté pendant si longtemps, mais les pommes de terre et les carottes étaient tendres et faciles à manger. En y regardant de plus près, elles n’étaient pas simplement coupées en morceaux de la taille d’une bouche, mais elles étaient coupées si minutieusement qu’elles étaient plus faciles à manger. C’était un processus appelé « scoring ».

Je n’aurais pas pensé que ses compétences en matière de cuisine feraient une si grande différence, même lorsqu’on cuisine à l’extérieur…

« Haah, ça fait si longtemps… Manger ça me donne vraiment l’impression de vivre une aventure, » déclara Sylvie.

« Fais-tu toujours cela ? » demanda Diablo

« Quand j’ai le temps et les bons ingrédients, » répondit Sylvie.

« Même si ce n’est pas vraiment une aventure cette fois-ci, » déclara Diablo.

« Ce n’est pas vrai. On ne sait pas ce qui pourrait se passer avant que nous arrivions à la capitale, » répliqua Sylvie.

« … Quelque chose de plus dangereux que le Seigneur-Démon Suprême ? » demanda Diablo.

« Peut-être. Qui sait ? » répliqua Sylvie.

Sa réaction avait été plus grave que prévu, ce qui l’avait fait hausser les épaules.

« Tu es une lâche. »

« Bien sûr. C’est pour cela que je vis depuis si longtemps. Tous mes braves amis sont allés de l’avant et sont déjà morts, » déclara Sylvie.

Quand Diablo avait été appelé dans ce monde, il avait déjà eu la majorité de sa force, il n’avait jamais été assez faible pour mourir aussi facilement. Il lui était arrivé d’être adossé au mur par un ennemi puissant, mais il n’avait jamais eu à regarder les choses avec une lâche prudence. Il avait fait preuve d’efficacité dans ce monde, tout comme il l’avait fait dans le jeu. Même s’il s’était blessé ou s’était épuisé, il avait toujours donné la priorité aux résultats. Mais s’il devait mourir, il n’y aurait pas de reprise. Cet aspect n’était pas comme le jeu.

Diablo avait lentement mâché les carottes molles et bien calibrées de sa soupe au curry, puis les avait avalées.

« … Je suppose qu’il y a encore beaucoup de choses à apprendre, » déclara Diablo.

« Hm ? Quoi ? » lui dit Sylvie en souriant.

 

†††

Après avoir emballé leurs ustensiles de cuisine, les deux individus repartirent. Contrairement aux carrosses de voyageurs, qui changeaient de chevaux à chaque arrêt, les deux individus ne pouvaient compter que sur le seul cheval qu’ils avaient en ce moment. Ils ne pouvaient pas le surmener et avaient décidé de monter le camp peu après. Il était possible de se rendre dans un village, mais c’était assez paisible sur la route et le temps était agréable. Ils avaient acheté de l’eau et du fourrage pour le cheval et avaient décidé de camper à la périphérie de la ville. Mais ils s’asseyaient toujours à l’arrière de la calèche, qui était plus confortable qu’une auberge bon marché.

Après avoir quitté le carrosse un instant, Sylvie y était retournée.

« J’ai installé des pièges autour du camp. Si un animal sauvage s’approche, les pièges doivent faire du bruit pour nous alerter, » déclara Sylvie.

« Tu n’es donc pas sortie pour utiliser les toilettes, » déclara Diablo.

« N-Non…, » répondit-elle, son visage devenant rouge.

« C’est bien de ne pas avoir à rester aussi sur ses gardes avec seulement nous deux, » déclara Diablo.

« Quand vous sortez, vous alternez les quarts de travail ? » demanda Sylvie.

« C’est ce que nous décidons d’habitude, mais Shera continue de faire la grasse matinée. Nous évitons généralement les quêtes qui nous obligent à camper pendant des jours, » déclara Diablo.

Diablo s’était couché sur le banc. Il était un peu à l’étroit pour un lit, mais c’était bien mieux que le sol humide ou le gravier broussailleux.

« Votre mana ne se régénère pas si vous ne dormez pas, après tout ! »

Sylvie s’était rapidement dirigée vers l’endroit où Diablo reposait sa tête.

« … Quoi ? »

« Vous m’avez touché les oreilles aujourd’hui, n’est-ce pas ? Je me suis dit que je vous montrerai des techniques de soin des oreilles, » déclara Sylvie.

En y repensant, elle l’avait grondé lorsqu’il lui avait touché l’oreille avec son doigt.

« Ce n’est pas nécessaire. Je ne suis pas un enfant, » déclara Diablo.

« Maintenant, ma procédure de nettoyage des oreilles est quelque chose de spécial. J’ai même pensé à ouvrir un salon de nettoyage des oreilles une fois que je serai à la retraite, » déclara Sylvie.

« Il fait déjà nuit, » déclara Diablo.

Sylvie avait claqué des doigts et une lumière était apparue au-dessus d’eux — un sort de lumière. Les sorciers de ce monde possédaient de faibles énergies magiques et ne pouvaient pas tirer beaucoup de puissance de feu de la magie élémentaire, alors ils la regardaient de haut. Cependant, ils apprirent tout de même quelques rudiments de magie élémentaire dans le cadre de leur formation, les types qui allaient servir de fonctions nécessaires dans la vie de tous les jours.

« Alors, que dois-je faire ? » demanda Diablo, bien que de façon suspecte.

Sylvie s’était assise au bord du banc et avait tapé sur ses cuisses fines. « Posez votre tête juste ici. »

« … Es-tu sérieuse ? » demanda Diablo.

« Je ne plaisanterais pas sur une telle chose, Diablo. Hmmhmmhmm… »

Elle ne semblait pas le taquiner, alors Diablo s’était allongé et avait posé sa tête sur ses genoux.

« Ah, vos cornes se mettent en travers… Pourriez-vous les enlever ou quelque chose comme ça ? »

« Si elles se détachent, je vous le ferai savoir ! »

Dire qu’elles étaient décoratives si tard dans le jeu serait boiteux (et cela allait évidemment à l’encontre de son jeu de rôle de Seigneur-Démon).

« Oh, bien. Alors, regardez ailleurs, » déclara Sylvie.

Sa joue était appuyée contre l’une de ses cuisses. À en juger par son discours et sa conduite, elle était beaucoup plus âgée que Diablo, mais sa peau était aussi douce et lisse que celle d’un enfant. Il savait que les marcheuses des herbes gardaient une apparence enfantine, quel que soit leur âge, mais apparemment leur peau restait aussi dans le même cas. C’était un peu étrange, ne serait-ce que parce qu’ils avaient la même durée de vie que les humains.

Sa chaleur corporelle était aussi chaude que celle d’un humain, et il pouvait la sentir sur sa peau. En regardant de plus près, il pouvait apercevoir des poils très fins, comme les moustaches d’un chat, sur sa rotule. Ils étaient blancs, donc il ne pouvait pas dire qu’ils étaient là sans regarder de si près.

Puis, quelque chose avait touché le bout de l’oreille de Diablo.

« Argh… »

« Oh, ça a-t-il fait mal ? » demanda Sylvie.

« Ça chatouille… »

« Ahaha... Supportez-le un peu, » déclara Sylvie,

« Eh bien… ce n’est pas si mal…, » déclara Diablo.

« D’abord, je vais utiliser ce cure-oreille en bois pour enlever le cérumen…, » déclara Sylvie.

Elle avait commencé à lui nettoyer doucement l’oreille.

« Hmm, hmm, hmm ♪ Ensuite, je vais utiliser ce coton-tige pour enlever toute la saleté… »

« Un coton-tige !? » demanda Diablo.

« Ceci. » Elle avait présenté un petit outil composé d’un mince bâton de bois entouré de coton à son extrémité.

« O-Oh… » Dans son ancien monde, les cotons-tiges étaient un peu différents. Ils étaient faits de plastique avec du coton absorbant collé à leur extrémité.

Diablo avait ressenti une sensation douce et agréable alors que Sylvie continuait à lui nettoyer les oreilles.

Elle lui avait frotté l’intérieur de l’oreille externe et lui avait demandé. « Ça fait mal ? » Elle avait ensuite appuyé sa main contre l’autre côté, et avait utilisé ses doigts fins et le tampon pour tracer doucement les hauts et les bas de son oreille. Elle ne faisait que toucher son oreille, mais, associée à la chaleur de ses cuisses, cela lui donnait la sensation de flotter dans l’eau chaude. Il avait l’impression de fondre à la fois dans son esprit et dans son corps.

« Très bien, je vais finir par mettre de l’huile de jojoba ! »

Elle avait sorti une petite bouteille remplie d’un liquide jaune transparent, qu’elle avait fait couler sur son doigt et qu’elle avait étalé sur toute son oreille. Diablo avait senti sa propre chaleur corporelle monter pour une raison inconnue.

« Bien ! Maintenant, tournez-vous dans l’autre sens, » déclara Sylvie.

« … Quoi ? »

« Je dois aussi nettoyer votre autre oreille, » déclara Sylvie.

« D’accord… »

« Regardez par là pour moi. »

Elle me nettoie juste l’oreille. Il n’y a rien de suspect à ce sujet…

 

 

Répétant ces mots comme un mantra, Diablo se retourna, faisant face à l’estomac de Sylvie. La joue qui avait touché la cuisse de Sylvie jusqu’à présent s’était rapidement refroidie, tandis que l’autre joue commençait à se réchauffer. Mais cette fois, le nez de Diablo avait presque touché le nombril de Sylvie.

La façon dont elle est habillée, elle se promène à peu près nue…

En raison de la petite taille de son corps, cela avait fini par être une séance de nettoyage des oreilles avec des tonnes de contact avec la peau. On avait presque l’impression que son visage pouvait être enterré dans son estomac lisse.

Dans l’ensemble, c’était une sensation de chaleur. Ses oreilles étaient ouvertes, et son bourdonnement ressemblait à une berceuse. L’épuisement de la journée pesant également sur la question, Diablo sentit sa conscience s’enfoncer rapidement dans le sommeil.

Aaah. Ça fait tellement de bien… Je suppose que c’est approprié venant d’une chef de guilde…

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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