Chronicle Legion – La Route de la Conquête – Tome 2 – Chapitre 6

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Chapitre 6 : Bataille entre Lion et Chien (2)

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Chapitre 6 : Bataille entre Lion et Chien (2)

Partie 1

Les Légionnaires étaient normalement décrits comme des « soldats géants ailés ».

Cependant, ils n’avaient pas de véritables ailes. À la place, ils avaient simplement des décorations en forme d’ailes sur le dos. Certains Légionnaires n’avaient même pas de telles décorations.

Par conséquent, leur capacité à voler n’avait rien à voir avec les ailes.

Ils avaient simplement la capacité de planer dans les airs, produisant une poussée à partir de leur corps. De plus, il y avait un secret caché sous leurs pieds. Leurs semelles étaient capables de produire de la flottabilité, ce qui leur permettait d’utiliser l’atmosphère comme un point d’appui, marchant sur l’air comme si c’était la terre mère elle-même.

C’était pourquoi les Légionnaires étaient capables d’utiliser le maniement du sabre, le combat sans armes et d’autres arts martiaux dans l’air comme s’il était sur la terre ferme.

Après tout, toutes ces compétences avaient été conçues et formées avec le terrain à l’esprit.

Eh bien, mener une bataille de mêlée en l’air a l’inconvénient d’avoir « une énorme consommation de fluide ectoplasmique ».

Et actuellement — .

Les deux armées étaient dans le ciel au-dessus du mont Satsuta, démontrant leurs arts martiaux respectifs.

Alors qu’il chargeait dans cette bataille chaotique, Masatsugu Tachibana était finalement arrivé devant cet homme. Masatsugu chevauchait une wyverne bleue du Japon Impérial tandis que l’autre était sur une wyverne blanche de Grande-Bretagne.

« Wôw ! » L’homme avait écarquillé les yeux de surprise lors de cette première rencontre.

Le roi Richard Ier, le Coeur de Lion. Il était le général qui dirigeait un millier d’Escalibors.

« Je vois — c’est donc votre objectif ? » demanda Richard.

« Qu’est-ce que vous voulez dire ? » lui demanda Masatsugu.

« S’il vous plaît, ne jouez pas à l’imbécile. Vous souhaitez avoir un duel avec moi, parce que gagner renverserait instantanément la disparité des nombres... Vous êtes un samouraï admirable, mon bon monsieur, » déclara Richard.

Avec des yeux brûlants de ferveur, Richard parlait avec de l’extase dans sa voix.

« Je suis très ému. Je ne m’attendais pas, dans cette nation insulaire d’Extrême-Orient, à rencontrer un chevalier bien versé dans l’esthétique du duel, » continua Richard.

« Pas du tout. Je ne suis pas digne de vos louanges, » répliqua Masatsugu.

Un terme un peu grossier était apparu dans l’esprit de Masatsugu. Le soi-disant « fanatique de jeu ».

Si c’était appliqué à Richard 1er, ce serait peut-être un fanatique du romantisme chevaleresque ? Ses pensées étaient simplistes et il aimait tout interpréter à travers le prisme de la chevalerie dramatique, comme Masatsugu le soupçonnait.

La grande majorité de son comportement consistait indubitablement en des caprices indisciplinés.

Shiori avait dit à Masatsugu qu’un certain historien avait fait un tel commentaire sur le Cœur de Lion.

Si quelqu’un comme lui n’était pas un « génie de la guerre », il aurait été vraiment très facile pour Masatsugu de gagner.

Pendant ce temps, ignorant les pensées de Masatsugu, le Coeur de Lion déclara. « Vous devez connaître mon nom, n’est-ce pas ? Samouraï, présentez-vous. »

« Masatsugu Tachibana, » déclara Masatsugu.

« J’ai bien saisi votre nom. Tachibana, hein ? Dans ce cas, commençons, » déclara Richard.

Richard avait levé l’épée qu’il avait utilisée comme un bâton de maréchal et pointa sa pointe sur Masatsugu.

Masatsugu hocha tranquillement la tête et dégaina également Izumi-no-Kami Kanesada. Les deux soldats s’étaient préparés à un duel rapide et efficace.

En effet, un duel n’avait pas besoin de mots.

Sans tenir compte des différences entre une épée japonaise et une épée occidentale à une main, ils utilisaient tous les deux des épées comme armes.

Les deux armes étaient comparables en longueur, et n’étaient ni des projectiles ni des lances, ce qui signifiait qu’ils devaient combattre de près...

Les deux combattants avaient donné un léger coup de pied dans le ventre de leur wyverne en même temps.

Les deux wyvernes battirent des ailes et s’envolèrent lentement vers l’avant.

Leur distance s’était progressivement réduite. C’était initialement à cinq mètres... quatre mètres, trois, deux, deux, un... finalement, la wyverne bleue et la wyverne blanche étaient sur le point de se croiser.

Soit dit en passant, Masatsugu et Richard portaient tous deux leur épée à la main droite.

Alors qu’ils baissèrent leurs bras droits à bout portant, leurs lames mortelles étaient sur le point de frapper leur adversaire...

« Ahhh ! »

« ... ! »

Richard avait poussé un puissant cri pendant que Masatsugu restait silencieux.

Un échange de coups. Les deux cavaliers tenaient les rênes dans leur main gauche, ne laissant ainsi que leur main droite disponible pour le combat. Le célèbre katana et l’épée occidentale étaient entrés en collision avec un puissant cliquetis, produisant une pluie d’étincelles.

« Coeur de Lion, vous avez une belle épée, » déclara Masatsugu.

« Hohohohohoho, le katana du samouraï n’est pas la seule épée célébrée dans le monde, » déclara Richard.

Masatsugu avait offert des éloges concis et Richard avait répondu avec fierté.

 

 

Quand les épées ordinaires se heurtaient à Izumi-no-Kami Kanesada, leurs lames finissaient par se couper aussi facilement qu’une cosse de haricot. Cependant, l’épée du roi Richard avait réussi à bloquer la lame japonaise.

Il utilisait probablement une sorte d’épée héritée que la famille royale anglaise chérissait.

Ils avaient échangé quatre ou cinq autres coups à la fois.

Une bataille d’attaque et de défense s’était déroulée, là où les deux camps avaient bloqué avec leur épée tout en essayant de trancher l’adversaire à l’aide de leurs lames.

Le son des lames qui s’affrontaient était aussi rythmé que les instruments de musique.

Seuls des épéistes de premier ordre étaient capables de produire une telle mélodie sur un champ de bataille.

De plus, leurs wyvernes n’étaient pas non plus en reste. Elles se regardaient d’un air sauvage, frappant violemment avec leurs ailes battantes. Les Wyvernes se poussaient aussi fortement l’une contre l’autre dans une compétition de force comme dans un match de sumo.

... Soudain, la wyverne de Richard avait donné un coup de pied avec sa patte droite.

Ce coup de pied avait touché près de la taille de son adversaire et la wyverne de Masatsugu avait reculé.

Les deux wyvernes s’étaient ainsi séparées de quatre ou cinq mètres, interrompant le combat à l’épée. Il n’y avait aucune chance de se taillader l’un et l’autre, quelle que soit la longueur de leurs bras.

« Un autre essai ? » Alors que Masatsugu murmura cela à lui-même, une bête de la taille d’une paume de la main apparut sur son épaule.

Un renard messager s’était téléporté ici. Les préparatifs étaient évidemment en ordre. Il n’était plus nécessaire de gagner du temps.

L’étape suivante était de voir à quel point il pouvait faire flamboyer le cœur de Richard. Voyant le renard se précipiter dans sa poche de poitrine, Masatsugu acquiesça de la tête.

Par contre, en raison de la séparation qui avait interrompu le combat, le Cœur de Lion déclara avec exaspération : « Hmph. Si seulement je pouvais voler tout seul. »

Richard avait souri sans crainte tout en exprimant son insatisfaction.

Il ne pouvait rien faire pour ça. Contrairement aux Légionnaires, les Ressuscités comme Masatsugu et Richard n’avaient pas la capacité de voler et ne pouvaient se battre qu’en montant des wyvernes — logiquement, cela devrait être le cas.

« C’est quoi ce truc ? » murmura Masatsugu.

Cependant, l’action suivante de Richard avait surpris Masatsugu.

Des noesis s’étaient soudainement rassemblées autour du bras gauche de Richard, scintillant comme un mirage, et s’étaient transformées en un bras gauche gigantesque. C’était clairement un bras d’un Escalibor.

Soulevant son bras gauche, qui s’était transformé en un bras gigantesque du Légionnaire comme ça, le Coeur de Lion avait serré un poing et avait attaqué — .

Une frappe de droite à gauche. Un poing d’acier cramoisi se dirigeait droit vers Masatsugu !

« Vous avez une grande ouverture dans votre défense, Tachibana ! » cria Richard.

« ... Kanesada ! » Masatsugu avait en toute hâte appelé le nom de son Légionnaire.

Il avait subconsciemment levé la main gauche, croyant que sa paume serait capable d’arrêter la frappe de droite à gauche d’un soldat géant ailé.

Après ça — Un bras géant s’était également créé autour de la paume de Masatsugu.

C’était un bras gauche du Légionnaire rouge pourpre, un bras gauche de Kanesada. Ce bras avait ouvert la paume de sa main et attrapa fermement le coup de poing mortel de l’Escalibor.

« Je comprends maintenant, » murmura-t-il.

Voyant l’exploit étonnant que son bras gauche avait accompli, Masatsugu avait compris.

La première fois qu’il avait sauvé la princesse Shiori au fort tutélaire de Suruga, il avait arrêté la chute d’un Kamuy en utilisant directement son corps de chair, repoussant même le corps lourd du Kamuy. Et comme il le faisait maintenant, il avait convoqué un Légionnaire dans son corps et utilisé sa force pour réaliser cet exploit surhumain.

« C’est un mouvement... que pratiquement tous les Chevaliers modernes sont incapables de faire, » avait souri Richard.

En examinant de plus près, on pouvait voir les « fantômes » des Légionnaires derrière les deux chevaliers et leurs wyvernes.

Les contours brumeux de deux soldats géants ailés scintillaient comme des mirages. Le chevalier rouge britannique Escalibor avait attaqué avec une frappée depuis sa position tandis que le samouraï rouge-violet Kanesada avait levé une paume pour bloquer — .

Ces silhouettes s’étaient manifestées après que Richard et Masatsugu aient fusionné avec leur propre Légionnaire.

« Tachibana, bien sûr... êtes-vous la même chose que moi ? » demanda Richard.

« Désolé, je ne peux pas vous répondre, » déclara Masatsugu.

« Alors je vous le redemanderai après avoir saisi la victoire, en supposant que vous surviviez ! » déclara Richard.

Puis les « géants fantômes » avaient disparu.

La capacité insouciante de convoquer un Légionnaire en soi-même était un lourd fardeau pour son corps. Il n’était pas censé être utilisé pendant de longues périodes inutilement.

Les deux wyvernes s’étaient rapprochées de nouveau pour faire un autre spectacle d’épée contre le Katana.

Cependant... Ce n’était pas le but ultime de Masatsugu.

Comme prévu, Richard était un excellent combattant.

À ce rythme, la petite armée de Kanesadas serait anéantie avant la fin du duel.

Et ainsi, Masatsugu avait permis intentionnellement à l’attaque de Richard de le toucher.

L’épée de Richard avait tranché le flanc droit de Masatsugu avec une éclaboussure de sang. La blessure n’était pas non plus superficielle.

« Guh — ! » s’exclama Masatsugu.

« Kukukukukuku. C’est donc l’étendue de l’art de l’épée des samouraïs !? » s’exclama Richard.

« ... Retraite. Remontez autant que possible pour éviter de vous faire prendre, » contrairement au triomphe glorieux de Richard, Masatsugu avait donné des ordres discrètement.

La wyverne bleue avait battu des ailes et avait reculé avant de s’élever rapidement, accélérant pour fuir la scène.

Masatsugu toucha doucement la poche de poitrine de son uniforme scolaire.

« Débarrassez-vous de votre idée de fuir. Combattez-moi jusqu’au bout ! » Richard criait de joie alors qu’il lui pestait dessus.

Il était complètement consumé par le désir de poursuivre Masatsugu. La seconde d’après, c’était au tour du Coeur de Lion de s’alarmer.

« Quoi !? » s’exclama-t-il.

Des coups de feu venant du sol attaquaient les Escalibors et les Kanesadas qui étaient enfermés dans une bataille aérienne.

 

☆☆☆

 

En fait, l’armée de Masatsugu n’était pas la seule unité de Légionnaires à être sortie du fort tutélaire de Suruga.

Les trois Chevaliers, Habuna, Maike et Tabi, s’étaient également rendus en banlieue.

Chacune de leurs Force de Chevalier était d’une cinquantaine d’unités et ils avaient convoqué 150 Kamuys... Ils déplaçaient leurs forces de manière extrêmement furtive.

Ils ne volaient pas dans le ciel au-dessus de Suruga comme Masatsugu Tachibana l’avait fait pour attirer l’attention de l’ennemi.

Le trio avait secrètement convoqué les Légionnaires dans la zone militaire face à la Baie de Suruga. Sous le ciel nocturne, les cent cinquante Légionnaires avaient marché sous l’eau sans sortir à la surface de la mer. L’armée rôdait dans les bas-fonds près de la côte, près de l’endroit où les Kanesadas de Masatsugu avaient intercepté l’armée britannique.

Naturellement, ils avaient évité de voler dans les airs pour empêcher Richard de les découvrir.

Cette tactique avait été décidée dès le départ. Ils allaient partir séparément par rapport aux Kanesadas, se déplaçant soit à travers la mer, soit à des altitudes extrêmement basses. Alors que Masatsugu était en train de gagner du temps, ils se mettaient en formation le plus rapidement possible...

Le champ de bataille où deux Ressuscités s’étaient affrontés était le ciel au-dessus du mont Satsuta.

Les 150 kamuys des trois Chevaliers avaient été placés sur les collines du mont Satsuta.

Le but était de porter le premier coup dévastateur à l’armée de mille soldats du roi Richard, tout en aidant Masatsugu Tachibana à s’échapper.

 

☆☆☆

 

« Rassemblement, mes chevaliers ! Entrez à nouveau en formation ! » pendant que Richard criait, un certain nombre de Légionnaires pourpres avaient à nouveau été abattues.

Pendant que Masatsugu jouait son rôle avec son duel entre généraux, une volée de tirs de fusil avait émergé de la ligne de crête du mont Satsuta en contrebas.

Les trois Chevaliers sauvés de la ville de Fuji étaient entrés dans la bataille avec les 150 Kamuys sous leur commandement.

Toute leur armée avait tiré depuis le sol sur les Escalibors et les Kanesadas qui étaient enfermés dans une bataille aérienne, les tuant l’un après l’autre. Les barrières de protection n’avaient pratiquement aucun effet.

« Cela valait la peine pour moi d’agir comme appât, » murmura Masatsugu tout en endurant la douleur aiguë venant de son flanc.

Les Kanesadas et les Escalibors s’étaient échappés de leurs formations compactes pour s’engager dans une escarmouche chaotique. Les barrières de protection étaient inefficaces à moins que les Légionnaires ne soient regroupés avec des forces amies.

Dans de telles circonstances, les milliers de Légionnaires du côté britannique subissaient des pertes plus lourdes.

Il n’y avait que 360 Kamuys alors que les Escalibors étaient à peu près trois fois plus nombreux. Les chances que des coups de feu aveugles frappent un Escalibor étaient naturellement plus élevées.

« Pas tout à fait comme prévu... Mais c’est un bon résultat, » murmura Masatsugu.

Jusqu’à présent, Masatsugu avait fait tout ce qu’il pouvait pour attirer l’attention de Richard, gagnant ainsi beaucoup de temps.

En jouant selon les préférences de Richard, Masatsugu avait ordonné à son armée de dégainer leurs épées et de charger l’ennemi, et il avait même joué avec un duel entre généraux. Naturellement, le romantisme de la chevalerie n’était pas son but.

Tout avait été fait pour tendre une embuscade venant du sol et attirer le lion féroce dans un piège.

À l’origine, il voulait charger en mêlée lorsque l’arrière ou le côté de l’armée de Richard présentait une ouverture. Cependant, ce serait trop luxueux.

Confrontés à des tirs antiaériens inattendus, les Escalibors étaient de nouveau entrés dans une formation compacte.

La sphère avait finalement pris forme. Les particules blanches de la barrière protectrice avaient brillé avec intensité, bloquant la pluie clignotante de lumières provenant du sol.

Voyant que l’armée britannique se regroupait dans leur formation défensive, les Légionnaires sur le mont Satsuta avaient cessé de tirer en masse.

Actuellement, le nombre de Légionnaires britanniques rouges était tombé à 812.

« Environ deux cents éliminés…, » murmura Masatsugu.

Cela n’avait été réalisé que par les Kanesadas tirant leurs épées pour engager les Escalibors, suivi par le barrage de tirs antiaériens de tout à l’heure.

Inversement, les Kanesadas dirigés par Masatsugu étaient tombés à 203. Sur les 360 premiers, près de la moitié avaient été tués au cours des combats plus tôt. C’était la limite de ce qui pouvait être atteint par des tactiques de confrontation directe.

« Que toutes les unités battent en retraite. Défendez-moi avec tout ce que vous avez, » Masatsugu donna son ordre tranquillement et jeta un coup d’œil à sa blessure.

La coupe n’était pas assez profonde pour atteindre les organes internes, mais la perte de sang avait persisté. Il y avait aussi des douleurs intermittentes. Il avait besoin de premiers soins le plus rapidement possible.

Le problème était qu’il n’avait pas le temps de se faire soigner, donc tout ce qu’il pouvait faire était d’ignorer la blessure.

Devant le commandant blessé, les 203 Kanesadas restants s’étaient retirés du ciel au-dessus du mont Satsuta. Sur sa wyverne, Masatsugu les avait suivis.

Dans tous les cas, ils devaient faire tout ce qu’ils pouvaient pour s’échapper vers la mer, c’est-à-dire vers la Baie de Suruga.

La deuxième phase de la chasse était sur le point de commencer.

***

Partie 2

« Après avoir reçu une blessure si grave... On dirait qu’Onii-sama doit beaucoup souffrir, » chuchota Hatsune, anxieuse.

Elle se trouvait actuellement dans le donjon protecteur de la nation au cœur du fort tutélaire de Suruga. Le donjon protecteur de la nation était un bâtiment de quarante mètres de haut en briques rouges. Un disque rond au sommet n’était pas une horloge, mais une gigantesque roue de feng shui.

Hatsune avait accompagné la princesse Shiori au rez-de-chaussée du donjon.

La reconnaissance avait été effectuée principalement par des bêtes de rétention comme les Yatagarasus, les Loups Mibu et les wyvernes. Les renseignements qu’ils avaient recueillis avaient été rassemblés ici pour servir de base à l’analyse et à la prise de décisions.

À l’intérieur du donjon se trouvaient de nombreux soldats chargés de cette tâche, ainsi que des officiers noétiques.

Ce que les bêtes de rétention avaient observé sur le champ de bataille avait été converti en vidéo par une technique noétique et rediffusé à divers endroits dans la salle. Maintenant qu’elle était devenue Chevalier, Hatsune avait le droit de demander aux soldats de lui rapporter ou de lui expliquer certaines des informations.

Cependant, voyant tout le monde si occupé, elle ne se sentait pas à l’aise d’ajouter à leur charge de travail en tant que débutante.

Alors qu’elle mobilisait pleinement ses yeux, ses oreilles et son cerveau, elle avait cherché à saisir la situation. En fait, elle avait déjà acquis une compréhension holistique.

... Masatsugu Tachibana était en plein déplacement avec 203 Kanesadas, se dirigeant vers les eaux de la Baie de Suruga.

... Les 150 Kamuys retranchés dans le mont Satsuta attaquaient l’armée britannique pour soutenir la retraite des Kanesadas.

... À la tête de 812 Escalibors, Richard Coeur de Lion en avait envoyé 200 soldats pour atterrir sur le mont Satsuta et attaquer les Kamuys des trois Chevaliers, tandis que les 612 autres étaient avec lui les menant pour continuer la poursuite.

« L’armée d’Onii-sama qui bat en retraite n’en a que deux cents, tandis que Richard qui le poursuit en a six cents. Il est toujours en infériorité numérique à trois contre un..., » déclara Hatsune.

De plus, la cible de Masatsugu était Suruga.

Il avait décidé à l’avance que, quel que soit le chemin emprunté, sa destination finale était le fort tutélaire de Suruga.

Rikka Akigase était également prête à se battre pour coordonner son arrivée.

La princesse Shiori avait convoqué le génie Sakuya et avait expliqué avec soin leur plan de bataille.

« C’est tout. Y a-t-il quelque chose que vous ne comprenez pas ? » demanda Shiori.

« Pas de problème, Princesse, Votre Altesse, » répondit Sakuya.

La princesse était assise sur une chaise. Son état physique était encore médiocre.

Une jeune fille habillée comme une jeune fille de sanctuaire se trouvait devant Shiori. Avec une frange coupée uniformément à la hauteur des sourcils, vieille de huit ou neuf ans, elle était l’image du génie Sakuya.

L’image immatérielle avait évité tout contact visuel avec Shiori.

« Je suis sur le point de quitter le donjon protecteur de la nation. Envoyez-moi un renard pour me demander si vous rencontrez des décisions difficiles, et je vous enverrai des instructions instantanées, » déclara Shiori.

« Compris... Laissez-moi faire, s’il vous plaît, » répondit Sakuya d’une voix faible.

Elle avait l’air adorable, mais comparée à Morgane la Fée de la Grande-Bretagne, elle était beaucoup trop peu fiable. Cependant, ce qui avait vraiment surpris Hatsune, c’était ce que la princesse avait dit.

« Princesse, vous partez ? Où va-t-on ? » demanda Hatsune.

« Je dois retrouver Masatsugu-sama. Il retournera bientôt à Suruga. Venez vers moi, d’accord ? » lui demanda Shiori.

« Oui, madame, » répondit Hatsune.

Hatsune avait alors soutenu Shiori, qui était instable sur ses pieds, et elles étaient sorties du donjon protecteur de la nation.

Maintenant qu’elles étaient loin de l’oreille du génie, Hatsune avait exprimé ce qu’elle soupçonnait.

« Onii-sama a délibérément intercepté Richard loin du fort tutélaire... Princesse, c’est parce que Sakuya n’est pas très fiable, n’est-ce pas ? » lui demanda Hatsune.

Les prouesses martiales seules n’étaient pas suffisantes pour faire un bon chevalier.

Hatsune avait besoin d’apprendre les tactiques, la vision stratégique et les méthodes pour gérer les troupes le plus rapidement possible afin de devenir un Chevalier à part entière. C’est pourquoi elle avait partagé ses propres déductions.

« C’est l’une des raisons, mais selon moi..., » Shiori avait donné une réponse inattendue. « Il semble que Masatsugu-sama n’aime pas se battre d’un côté ou de l’autre des batailles de siège. »

« Mais n’a-t-il pas réussi à défendre le fort tutélaire de Suruga la dernière fois, et à la Cité de Fuji, n’est-ce pas aussi lui qui a suggéré un raid sur le fort ennemi ? »

La princesse intelligente secoua la tête en désaccord avec la réfutation de Hatsune.

« Être capable de l’accomplir et l’aimer sont deux choses distinctes... En outre, dans le cas des sièges... Il devrait avoir beaucoup d’expérience, » répondit Shiori.

« Onii-sama en a-t-il parlé !? » demanda Hatsune.

« Non, c’est simplement ce que j’imagine de mon côté, » répondit Shiori.

« ... Princesse, ne me dites pas que vous avez déjà deviné l’identité d’Onii-sama ? » demanda Hatsune.

Le ton confiant de Shiori n’avait pas l’air d’être dans son imagination.

Hatsune avait demandé dans le doute, mais Shiori avait simplement souri de façon ambiguë et avait dit. « J’admets qu’un certain nombre d’idées m’ont traversé l’esprit, mais je n’ai ni preuve concrète ni un nom certain. J’observerai plus longtemps avant de partager mes pensées avec vous. »

Pendant qu’elles discutaient, un gigantesque loup blanc s’approcha d’elles.

C’était un Loup Mibu que Shiori avait invoqué en utilisant ses capacités noétiques. L’énorme bête de rétention, aussi grande qu’un cheval, s’allongea sur le sol de sa propre initiative.

La princesse était sur le point de chevaucher le loup, mais son pied était devenu instable.

Shiori s’était inclinée, tombant presque en arrière. Hatsune l’avait vite attrapée. En regardant le visage de la dame qu’elle servait, elle avait remarqué la pâleur de la princesse et une température corporelle anormalement élevée.

Shiori souffrait d’une forte fièvre. En tant que sa dame d’honneur et chevalier, Hatsune avait fait une demande.

« Princesse, vous devez arrêter de vous surmener ! » déclara Hatsune.

« C’est n’importe quoi, c’est à moi de prendre cette décision..., » répondit Shiori.

« Non, c’est la décision du médecin. Et en l’absence d’un médecin, c’est moi qui décide, » déclara Hatsune.

« N-Non, je dois me dépêcher d’aider Masatsugu-sama..., » répliqua Shiori.

« Ne vous inquiétez pas ! Je sais tout ce qu’il faut faire pour aider Onii-sama ! » déclara Hatsune.

« Eh — ? » s’exclama Shiori.

« Reposez-vous bien et laissez-moi m’occuper de tout, Princesse ! » déclara Hatsune.

Arrêtant net une princesse surprise, Hatsune avait monté sur le dos du loup de Mibu à sa place.

Elle avait tapoté le cou blanc du loup et il s’était immédiatement levé. Ses ordres étaient très simples.

« Trouve Onii-sama... Cherche l’odeur de Masatsugu Tachibana et emmène-moi là-bas. Princesse, je reviens tout de suite ! » déclara Hatsune.

« Attendez un instant. Vous savez tout ? Pas possible !? » s’exclama Shiori.

Shiori s’était effondrée et s’était assise sur le sol. Sa force physique avait atteint ses limites.

Montée sur un loup de Mibu, Hatsune s’était courageusement rendue sur le champ de bataille.

 

☆☆☆

 

Alors que les Légionnaires volaient à toute vitesse pour charger dans les rangs ennemis — .

Ils n’avaient presque jamais tiré. Alors qu’ils avaient consacré tout le fluide ectoplasmique à une attaque de charge, ils avaient utilisé l’impact pour planter leurs baïonnettes dans le corps des ennemis.

C’était le genre de charge que Richard Cœur de Lion avait révélé à la Cité de Fuji.

L’impact d’une charge à pleine puissance était stupéfiant, capable d’infliger des dommages critiques à l’armée ennemie en une seule frappe.

Cette tactique avait recréé la « charge de cavalerie » des anciens champs de bataille.

Certains disaient que la charge de cavalerie était un chef-d’œuvre du champ de bataille.

Masatsugu n’avait aucune objection à cela. En effet, il s’agissait sans aucun doute d’une tactique très gênante.

Les chevaliers ou cavaliers lourds étaient équipés d’armure et de cotte de mailles alors qu’ils chevauchaient des chevaux de guerre en galopant pour charger dans les rangs ennemis. Puis ils plantaient les pointes de leurs lances pendant l’affrontement en plein dans le cœur de leurs adversaires.

... Lorsqu’un cheval galopait, sa vitesse, son élan et son poids s’ajoutaient à la puissance de l’attaque effectuée lors de la charge.

La lance utilisée ainsi pourrait facilement percer les soldats ennemis. Il était également impossible pour le corps humain de résister au piétinement d’un cheval en pleine charge. Le plus terrifiant de tous, ce type de charge avait été menée par un nombre important de cavaliers, des dizaines, des centaines ou des milliers d’un coup.

Frappée par une charge de cavalerie, toute armée subirait d’importantes pertes.

Tout au long de l’Antiquité et du Moyen Âge, la cavalerie lourde avait la même valeur que le « char issu des inventions modernes ».

Bien qu’il s’agissait d’un point de vue commun, il y avait une mise en garde. La charge de cavalerie était aussi une tactique difficile à utiliser correctement.

En tant que créatures vivantes, les chevaux étaient incapables de maintenir un galop pendant de longues périodes de temps. Ils se fatigueraient rapidement.

La priorité était de conserver la force des chevaux et de l’utiliser au moment opportun. De plus, tout obstacle empêchant un chemin droit entraînerait également la fin d’une charge en cas d’échec.

De plus, les chevaux étaient chers et coûteux à nourrir. Garder des chevaux était une affaire laborieuse.

Cependant, une fois que toutes ces difficultés avaient été surmontées pour exécuter avec succès une charge de cavalerie — sa puissance était inégalée.

Lorsque la cavalerie chargeait au cœur des rangs ennemis à un moment critique pour vaincre l’ennemi général et la force principale, il ne restait plus qu’une foule désordonnée.

Même contre un ennemi plusieurs fois plus nombreux, il était facile de vaincre la populace dispersée après une telle charge.

L’ancien roi de Macédoine et génie pionnier de la guerre, Alexandre le Grand, était aussi très accompli dans de telles tactiques...

« Pas étonnant qu’un gars comme Richard aime tant l’utiliser, » avait remarqué Masatsugu de façon satirique.

Après s’être blessé au flanc droit, Masatsugu s’était d’abord dirigé vers le sud, c’est-à-dire vers la Baie de Suruga. Le champ de bataille du mont Satsuta était à côté de la mer et Masatsugu arriva bientôt au-dessus de la surface de l’eau.

Il était actuellement sur une wyverne, survolant l’océan la nuit.

Les 203 Kanesadas restants volaient dans les environs.

La douleur diminuait graduellement à cause de sa blessure abdominale et le saignement s’était arrêté. Le corps d’un Ressuscité était évidemment résilient jusqu’à un degré surnaturel.

« Nous sommes les morts qui sont ressuscités de nos tombes... Maintenant que j’y pense, c’est normal, » murmura-t-il.

Masatsugu avait supposé qu’il avait peut-être une constitution particulière qui faisait qu’il ne mourrait pas si facilement.

Cependant, sa conscience était sans doute en train de s’estomper. Une fois ses limites atteintes, il allait probablement directement s’évanouir.

Et le « non-mort » en pleine santé était juste derrière lui, pourchassant l’armée de Masatsugu.

« Hahahahahahaha. Je suis surpris que vous puissiez supporter ce genre de blessure pendant si longtemps ! » déclara Richard.

Sous le commandement du Cœur de Lion, 612 Escalibors avaient poursuivi sans relâche.

Ils chargeaient à pleine vitesse par-derrière, essayant de mettre fin à la bataille en une seule fois.

« Chargez, mes Escalibors ! Permettez aux samouraïs de l’Orient d’être témoins de nos voies chevaleresques ! » déclara Richard.

Les Légionnaires britanniques avaient formé une formation en forme de V, la même que celle que Richard avait exposée à la Cité de Fuji, une formation spécialisée pour la charge de cavalerie.

Sa fonction principale était de pénétrer l’armée ennemie avec sa pointe pointue et de déchirer leur formation.

« Quel homme au sang chaud ! Dès que j’ai fui, il m’a pourchassé dans la joie, » murmura Masatsugu.

Masatsugu, le chassé et Richard, le Chasseur allaient tous les deux à plus de 500 kilomètres à l’heure. Les deux armées étaient séparées par une centaine de mètres.

En tant que bêtes de rétention, les wyvernes étaient en fait incapables d’atteindre de telles vitesses.

Un « fantôme de Kanesada » était apparu autour de Masatsugu et de sa monture wyverne.

Réutilisant la technique de convoquer un Légionnaire et de la fusionner avec son corps, Masatsugu avait utilisé la capacité de vol d’un Kanesada pour se transporter lui-même et la wyverne.

« Kukukukukuku ! C’est aussi la première fois que j’utilise cette méthode pour charger à côté de mes Escalibors... Tu es vraiment un adversaire charmant, Tachibana ! » Richard utilisait la même technique pour voler à une vitesse extrême.

Le légendaire roi anglais avait invoqué le fantôme d’un Légionnaire rouge pour transporter sa monture volante.

Cependant, la vitesse globale des deux armées avait chuté.

La bataille de mêlée aérienne avait consommé une grande quantité de liquide ectoplasmique. Par la suite, avec une évasion et une poursuite à pleine vitesse, les forces japonaises et britanniques étaient épuisées. Tous les Légionnaires commençaient à diminuer en matière de puissance disponible.

« Hohohohohoho, votre fière évasion ralentit, » déclara Richard.

« Il en va de même pour vous. La poursuite du Coeur de Lion n’est pas non plus impressionnante, » déclara Masatsugu.

Séparé par une distance importante, aucun des deux côtés ne pouvait s’entendre.

Cependant, Masatsugu pouvait deviner ce à quoi le Coeur de Lion pensait, plus ou moins. Il marmonnait à lui-même, livrant des réfutations aux paroles imaginaires de son ennemi.

Masatsugu s’était concentré et avait préparé son prochain coup.

Dans une telle situation, Richard Coeur de Lion n’était certainement pas un homme qui se retiendrait.

« Mes chevaliers, merci d’avoir enduré jusqu’ici. Par la présente, je vous accorde le Coeur de Lion ! » déclara Richard.

« Je le savais. Il utilise ce mouvement ! » s’exclama Masatsugu.

Les 612 Escalibors en poursuite avaient libéré une énorme quantité de puissance mystique.

En sentant la libération, Masatsugu remarqua Richard activant le Fait d’Armes — Coeur de Lion. Son effet était de s’assurer que son Légionnaire compléterait la charge même en ignorant la mort — .

Jusqu’à présent, les Escalibors avaient consommé beaucoup de liquide ectoplasmique et leur vitesse de vol avait clairement chuté.

Mais bientôt, leur vitesse augmenta lentement... Non, ils avaient retrouvé leur vitesse initiale. Le Fait d’Armes du Coeur de Lion avait permis à l’armée britannique de charger au plus haut niveau.

Par contre, la vitesse de vol du Kanesada était demeurée lente.

L’équilibre avait finalement été rompu quant à l’avance qu’ils avaient maintenue jusqu’à présent dans la poursuite.

L’armée de Richard se refermera peu à peu. Après s’être échappés jusqu’à présent, les 203 Kanesadas allaient être rattrapé en quelques minutes, pour cela aboutirait à une extermination totale.

Tous les préparatifs préalables seraient vains s’ils étaient attrapés.

Masatsugu ordonna hâtivement, « Tirez vers l’arrière ! »

« Tsk, des petits tours ! » s’exclama Richard.

L’armée de Masatsugu volait à l’origine en faisant face vers l’avant.

Tout en conservant la même direction de vol et la même vitesse, les 203, Kanesadas s’étaient retournés pour pouvoir tirer. Ils avaient continué à voler droit vers leur destination, sauf que leur corps était tourné vers l’arrière.

Bien sûr, leurs fusils étaient dirigés vers l’arrière — vers l’armée qui approchait de Richard.

Tous les Kanesadas avaient appuyé sur la gâchette.

Toute l’armée avait alors dirigé un tir continu à l’opposé de leur direction de vol. C’était comme une cascade.

Les 612 Légionnaires britanniques qui se rapprochaient prirent les tirs dans leur formation en coin. Les Kanesadas visaient le bout de la cale.

... Le but de cette vague de feu continu n’était pas d’infliger des dommages.

Après tout, bénis par les effets de Coeur de Lion, ils étaient effectivement immortels jusqu’à la fin de la charge.

Cependant, le feu continu des quelque deux cents Kanesadas avait permis de frapper les Escalibors en charge.

Le rideau dense de coups de feu avait fonctionné. La formation en coin avait momentanément cessé de se refermer sur eux.

Cependant, la distance par rapport à l’ennemi continuait de se réduire lentement.

Les puissantes ondes noétiques du Coeur de Lion avaient poussé la force et la vitesse des Escalibors au maximum.

Il restait cinquante mètres jusqu’à ce que les lions en furie les attrapent.

Quarante mètres, trente mètres, puis vingt mètres — Masatsugu savait que son plan était un succès.

Le donjon protecteur du fort tutélaire de Suruga n’était pas loin.

... Initialement, Masatsugu s’était retiré du ciel au-dessus du mont Satsuta puis survolait la Baie de Suruga.

Une fois que Richard avait invoqué le Coeur de Lion, Masatsugu s’était tourné vers Nihondaira où se trouvait le fort tutélaire de Suruga. Il savait que le moment était arrivé.

En survolant le terrain montagneux de la zone militaire, Masatsugu était enfin retourné au fort tutélaire.

« Dispersion ! » ordonna Masatsugu.

« Quoi !? » s’exclama Richard.

À la suite de l’ordre de Masatsugu, les 203 Kanesadas se dispersèrent dans différentes directions.

Les Escalibors qui chargeaient à pleine puissance ne s’arrêtèrent pas. Aucun d’eux n’avait pu s’arrêter. Et droit devant eux se trouvant un dragon gigantesque qui les attendait.

Il s’agissait de l’ifrit Seiryuuu chargé de protéger le fort tutélaire de Suruga.

***

Partie 3

Un cercle magique de soixante-dix mètres de diamètre s’était manifesté dans le ciel au-dessus du fort tutélaire.

Le cercle magique était le produit d’une magie orientale utilisant des motifs compliqués et des caractères sanskrits. La gigantesque « image du dragon », comparable au cercle magique en taille, était précisément l’ifrit Seiryuu.

Son corps serpentin était recouvert d’écailles bleu-saphir avec deux bois de cerf sur la tête et des membres courts.

La gigantesque image du dragon avait occupé l’air majestueusement.

Les Ifrits étaient censés libérer une puissante énergie noétique pour créer une barrière de noesis en forme de dôme pour couvrir tout le fort tutélaire.

Mais en ce moment, Seiryuu n’utilisait pas son énergie noétique pour la défense.

Seiryuu avait rugi férocement et attaqua les Légionnaires britanniques.

L’image du dragon bleu avait ouvert ses mâchoires gigantesques et elle s’élança vers les 612 Escalibors qui chargeaient à pleine puissance dans une formation de coin.

« Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh ! »

En tant que divinités noétiques, les ifrits étaient en fin de compte des conglomérats d’énergie noétique. Leurs corps gigantesques n’étaient pas corporels.

Par conséquent, les mâchoires massives de Seiryuu avaient libéré de l’énergie noétique qui était normalement utilisée pour créer des barrières de noesis.

L’onde d’énergie noétique s’était transformée en un gigantesque cercle magique, rayonnant d’une puissance divine.

Et bien sûr, les Légionnaires britanniques s’écrasèrent dans le cercle, de face.

De l’énergie noétique avait été versée dans le cercle magique, suffisamment pour servir de mur défensif d’un fort tutélaire, et équivalait à une barrière de noesis comprimée en une forme ronde.

Une collision avec quelque chose de ce genre causerait des blessures massives du côté de ceux qui chargeaient.

Les Escalibors se trouvant dans la pointe de la formation en coin, atteignant un tiers de l’armée entière avaient été frappés par un impact violent lors de l’éclatement de l’armure, provoquant le démembrement ou la décapitation de beaucoup d’entre eux au cours du processus.

Souffrant de telles blessures au cerveau et aux organes internes, les humains seraient morts sur place.

L’armée de Richard avait souffert lors de charge excessivement puissante. Cependant, les Escalibors grièvement blessés n’avaient pas été découragés.

« Comme c’est intéressant…, » Richard Coeur de Lion souriait fièrement face à ça.

Avec le fantôme Escalibor derrière lui, il était à l’arrière de la formation en coin.

« Selon la légende, nous, Plantagenet, nous sommes une lignée maudite avec le sang du diable qui coule dans nos veines ! Un diable sur terre... ne craindra jamais un simple dragon ! » déclara Richard.

La pointe du coin rouge, un tiers de l’armée, était déjà à l’arrêt.

Cependant, les 612 Escalibors de la formation avaient continué à charger, franchissant le cercle magique de la barrière noétique.

Même l’image géante du dragon bleu avait été presque réduite en poussière.

« Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh — ! » Le cri de Seiryuu avait résonné dans le ciel nocturne de Suruga.

L’armée de Richard était finalement arrivée dans le ciel au-dessus du fort tutélaire et était sur le point d’envahir la base ennemie.

Le reste du travail était simple. Il continuerait à pousser vers l’avant et à se débarrasser de l’armée de samouraïs pourpres rouges, à faire échec et mat aux soldats qui défendaient le fort et à mettre fin à la bataille.

À ce moment-là, le Cœur de Lion fronça les sourcils.

« Hmm ? »

Après avoir chargé à pleine puissance contre le dragon géant, les 612 Escalibors avaient rapidement perdu de la vitesse de vol. Les effets du Fait d’Armes avaient pris fin.

À savoir, les effets permettant aux Légionnaires de terminer une charge même faire face à la mort — .

Les effets étonnants et miraculeux de Coeur de Lion avaient disparu.

Après avoir chargé à pleine puissance et à pleine vitesse, la formation en coin s’était de plus en plus ralentie. Enfin, il n’était pas plus rapide qu’une voiture circulant dans les rues urbaines.

Ce n’était pas la pire chose.

Le fait de charger l’ifrit avait causé de graves dommages à plus d’un tiers de l’armée.

Parmi eux, les Escalibors avec des blessures mortelles telles que des cous brisés et des organes internes rompus avaient commencé à s’écraser l’un après l’autre. La mort les avait pris il y a longtemps.

Richard haussa les épaules et dit : « Eh bien, les quatre cents restants suffiront. »

Il y avait encore 432 Escalibors survivants.

Ils n’auraient aucun mal à vaincre les samouraïs rouges-violets dispersés qui s’étaient enfuis ou les forces dépendantes de Surugu.

« Regroupez-vous et rassemblez-vous à mes côtés, » ordonna Richard.

En contrôlant sa wyverne, Richard s’était dirigé vers le centre de l’armée qui s’était considérablement ralentie.

Les 432 Escalibors commençaient à former une sphère lorsqu’ils avaient été violemment attaqués par des tirs focalisés sur le côté.

Les Légionnaires bleus du Japon Impérial, 150 Kamuys, s’étaient envolés pour entrer dans la mêlée.

Toutes les troupes de ce corps avaient tiré à l’unisson. Les Escalibors avaient recommencé à s’écraser, du moins ceux qui n’avaient pas eu la chance d’être abattus avant ça.

« Nouveaux ennemis ? Activez vos barrières, mes chevaliers ! » Richard commandait avec confiance, mais fut accueilli par un résultat surprenant.

Les particules blanches de la formation sphérique des 432 Escalibors étaient assez faibles, environ la moitié moins forte que d’habitude. Trop de leur fluide ectoplasmique avait été consommé.

Un Richard surpris avait instantanément compris la raison.

« Tachibana, c’était votre plan depuis le début ! » s’écria Richard.

Les 203 Légionnaires rouge-violet étaient retournés sur le champ de bataille pour soutenir leurs alliés.

Les Légionnaires rouge pourpre étaient identiques en apparence et en taille avec les Kamuys, sauf en couleur. Leurs épées japonaises spéciales s’étaient aussi transformées en fusils à baïonnette. Comparé à l’Escalibor ou au Croisé — les puissants Légionnaires britanniques —, leur physique était plus petit.

Jugées selon l’esthétique du Cœur de Lion, ces troupes étaient faibles et maigres.

En jetant un regard aiguisé sur les forces japonaises, Richard grinça des dents.

☆☆☆

« Il est finalement tombé dans le piège…, » Rikka Akigase murmura cela à elle-même, s’envolant vers le ciel sur sa wyverne.

Elle volait seule à une certaine distance du fort tutélaire. Un peu plus tôt, l’ifrit Seiryuu avait été brisé, ne parvenant pas à bloquer l’invasion des centaines d’Escalibors.

Cependant, les soldats rouges de cette armée britannique s’écrasaient les uns après les autres.

Saisissant le moment où l’ennemi était à court de liquide ectoplasmique, Rikka avait ordonné aux 150 Kamuys qu’elle avait convoqués d’ouvrir le feu.

De plus, les 203 Kanesadas dirigés par Masatsugu Tachibana s’étaient rassemblés de l’autre côté de l’armée de Rikka.

Les deux unités attaquaient les quelque 430 Légionnaires de l’armée de Richard en une attaque en tenaille. Avec les forces de Rikka à gauche et les forces de Masatsugu à droite, ils avaient été frappés des coups de feu simultanément.

Le côté Suruga avait mis en place deux formations en croissant en forme de « (() ».

L’armée de Richard était parfaitement prise en sandwich entre eux.

« Ne lâchez pas l’attaque. Ne leur laissez pas de temps pour respirer ! » cria Rikka.

Sous l’attaque des deux côtés, l’armée de Cœur de Lion avait formé une sphère et déployé une barrière protectrice.

Le côté gauche de la sphère avait désespérément riposté contre les Kamuys de Rikka tandis que le côté droit s’occupait des Kanesadas de Masatsugu.

Les Britanniques avaient le nombre de leur côté, mais ils étaient coincés dans une situation désespérée.

Du côté de Suruga, les forces de Rikka et Masatsugu ne totalisaient qu’environ 350 hommes.

La barrière protectrice des Escalibors était alimentée par environ 430 Légionnaires, normalement capables de neutraliser une grande partie des volées de tir du côté de Suruga, mais l’épuisement du fluide ectoplasmique avait fortement réduit son efficacité.

La moitié des tirs avaient pénétré les particules de la barrière, frappant directement l’armée de Richard.

Les Escalibors avaient fini par mourir et s’écraser l’un après l’autre.

« Maintenant, une chance de victoire est en vue, » en arpentant le champ de bataille, Rikka poussa un soupir de soulagement.

La théorie derrière le piège de Masatsugu Tachibana pour chasser le lion était en fait assez simple.

« Je vais d’abord intercepter son armée à l’extérieur du fort tutélaire et l’attirer à Suruga tout en épuisant son fluide ectoplasmique. Enfin, nous l’attaquons tous ensemble. »

Pour ce faire, Masatsugu Tachibana avait utilisé toutes sortes de feintes intelligentes.

Il avait d’abord utilisé l’art du sabre des samouraïs et avait mis en œuvre un duel pour stimuler l’esprit combatif et la passion de la cible, puis s’était délibérément blessé pour faire semblant d’être mis en déroute. Son excitation atteignant son paroxysme, le roi des chevaliers ordonnerait à toute sa force de charger contre la retraite de Masatsugu.

Sans ces arrangements intelligents, le nez vif du lion aurait pu sentir la présence d’un piège.

De plus, au cours de ce processus, l’ennemi était assuré de lancer une offensive écrasante. Et enfin, alors qu’il se battait en fuite, Masatsugu avait réussi à attirer l’ennemi pour l’attaquer à pleine force, en utilisant une tactique qui avait épuisé ses troupes les plus importantes.

La poursuite lors de l’étape finale faisait également partie du piège de Masatsugu.

Les Kanesadas et les Kamuys étaient plus petits que les Escalibors en termes de physique.

Des carrures plus petites signifiaient naturellement un poids plus léger. En volant à la même vitesse, le côté le plus lourd se fatiguerait davantage, ce qui signifiait une plus grande consommation de liquide ectoplasmique. Rikka hocha la tête dans la compréhension.

« Les Kamuys sont plus petits et perdent toujours face aux Croisés dans les concours de force, » déclara Rikka.

En utilisant cette tactique qui avait renversé le désavantage physique, ils avaient réussi à porter un coup dur au roi des chevaliers. Rikka se sentait exaltée, mais la bataille exigeait encore une attention particulière.

Ne s’en tirant qu’un peu mieux que du côté britannique, les Kanesadas étaient également épuisés en termes de liquide ectoplasmique.

Rikka avait commencé à le réfléchir, en supposant qu’elle était dans la bonne position pour contrer Richard Ier — .

***

Partie 4

« Argh... Je pense que j’en ai peut-être un peu trop fait, » murmura Masatsugu.

Sur sa wyverne, Masatsugu avait lentement quitté l’armée de Kanesadas.

Actuellement, les Légionnaires rouge pourpre s’étaient joints aux Kamuys de Rikka Akigase pour frapper l’armée du Cœur de Lion avec une attaque en tenaille, ce qui leur donnait un avantage écrasant.

Cependant, la perte de sang de Masatsugu était trop grave.

Alors que sa conscience s’estompait peu à peu, il faisait souvent des erreurs de contrôle.

Quand il s’était rendu compte qu’il était finalement loin du champ de bataille, il avait serré les rênes de sa monture, avec l’intention de retourner sur le champ de bataille, mais c’est alors qu’un renard messager était apparu sur son épaule.

« Onii-sama, regarde en bas. Viens vers moi ! » avait transmis le renard.

« Quoi ? » s’exclama Masatsugu.

À l’aide d’ondes noétiques, le renard avait transmis le message de Hatsune.

Le mont Udo était en contrebas. Le fort tutélaire de Suruga était situé sur les hautes terres formées par les deux petites montagnes du mont Kunou et du mont Udo. Le plus haut sommet n’était qu’à environ trois cents mètres d’altitude.

En regardant en bas depuis les airs, Masatsugu avait immédiatement remarqué quelque chose d’inhabituel.

Il faisait tard dans la nuit et tout était sombre dans les montagnes de basse altitude. Cependant, une faible lumière se déplaçait en un va-et-vient. Masatsugu avait alors essayé d’atterrir là-bas.

Comme prévu, c’était Hatsune.

Alors qu’elle était habillée dans le style Haikara-san, sa petite sœur agitait une lampe de poche depuis le sol.

Hatsune était sur une route militaire avec un loup blanc géant à côté de là — un Loup Mibu allongé sur le sol en attente. Quand la wyverne avait atterri sur la route, le Loup Mibu était resté imperturbable. Discipliné et loyal, il avait été bien entraîné.

Masatsugu avait alors dit depuis la selle de sa wyverne. « Et maintenant ? Je suis un peu occupé en ce moment... Au contraire, je suis extrêmement occupé en ce moment. »

« Richard ciblera les Kanesadas, n’est-ce pas ? » demanda Hatsune.

« Tout à fait. As-tu aussi compris cela ? » lui demanda-t-il.

« Bien sûr. Je ferais la même chose à sa place. Les Kanesadas ont aussi livré une longue bataille... C’est juste qu’ils sont moins épuisés que les Escalibors, » déclara Hatsune.

Hatsune avait gonflé sa poitrine et avait annoncé son analyse avec confiance.

Même derrière le kimono, on pouvait voir les rondeurs et le gonflement de sa poitrine.

« Dans le pire des cas, il lui suffit d’attaquer les Kanesadas en force tout en ignorant l’armée encore pleine d’énergie de Rikka-sama. Ce sera certainement plus facile de gagner ainsi, » déclara Hatsune.

« C’est exact. Bonne intuition, » déclara Masatsugu.

Les joues de Masatsugu se tortillèrent en un sourire.

Il avait du mal à imaginer Hatsune devenir un maître stratège. Mais un jour, son instinct et sa bravoure lui permettront de se distinguer sur le champ de bataille avec de nombreuses réalisations glorieuses à son actif.

Comme l’avait fait le roi Richard Cœur de Lion.

« Si tu sais tout ça... Alors tu comprends ce que tu dois faire ? » lui demanda Masatsugu.

« Bien sûr ! Sur mon Appellation de Kurou Hougan Yoshitsune —, » déclara Hatsune.

Masatsugu avait testé Hatsune et elle avait immédiatement chanté les paroles sacrées de sa convocation.

La fille en kimono avait libéré une impulsion d’énergie noétique. Bien que sa force et sa compétence ne puissent pas égaler celles d’Edward le Prince Noir, Masatsugu avait été stupéfait.

La force des noesis de Hatsune était clairement différente de celle qu’elle avait obtenue d’avant.

« Rassemblez-vous maintenant, mes Légionnaires ! » Hatsune avait crié son ordre.

Les noesis qu’elle avait relâchées dans les airs s’étaient transformées en soixante-douze Légionnaires.

Ils ressemblaient à des Kamuys, mais n’étaient pas des Kamuys. Le haut de leurs casques était allongé comme l’eboshi tandis que leur armure était rouge foncé avec un vêtement blanc sur le dessus.

La variante de Kamuy rouge et blanche avait reçu le nom de « Kurou Hougan » de Tachibana Hatsune.

Un total de soixante-douze Légionnaires. Le pouvoir de Hatsune en tant que Chevalier s’était complètement réveillé. Normalement, les Chevaliers japonais n’avaient qu’une Force de Chevalier d’environ 30 à 50.

Avec une Force de Chevalier de 72, le premier successeur de Kurou Hougan Yoshitsune avait une force formidable.

De plus, Hatsune était encore jeune et avait de la place pour une croissance future.

« Allez-y, mes Kurous. Allez aider l’armée d’Onii-sama à se battre ! » Hatsune ordonna hâtivement aux Légionnaires qui était apparue au-dessus de la tête.

Les soixante-douze Kurou Hougans s’étaient mis à voler avec agilité vers le ciel où les forces conjointes des Kamuys et des Kanesadas combattaient les Escalibors.

« Commandons d’ici, » déclara Masatsugu.

Il n’était pas nécessaire de charger sur les lignes de front. Masatsugu décida de rester au sol et de descendre de sa selle.

Il avait trébuché lorsqu’il était arrivé sur le sol.

« Ça va, Onii-sama !? » s’exclama Hatsune.

« En quelque sorte. Ne t’inquiète pas, je peux tenir un peu plus longtemps, » répondit Masatsugu.

Finalement, Hatsune avait prêté une épaule à Masatsugu pour qu’il s’appuie dessus et l’avait emmené sur le côté de la route militaire.

Masatsugu s’était assis et s’était appuyé contre la rambarde, ce qui lui donna enfin l’occasion de reposer son corps blessé. Le fait de voler sur une wyverne était physiquement épuisant.

Heureusement, Hatsune avait apporté une trousse de premiers soins.

En retirant rapidement la veste de Masatsugu et l’uniforme à col rigide, Hatsune avait dénudé la moitié supérieure de Masatsugu.

Elle avait d’abord appliqué de l’alcool désinfectant sur la plaie sur son flanc, mis de la gaze, puis enroulé des bandages autour de tout son abdomen. Ses mouvements étaient adroits et sans hésitation.

« Jolies compétences. As-tu de l’expérience dans le traitement des plaies ? » demanda Masatsugu.

« Oui, j’ai souvent été blessée avec mes compagnons quand on apprenait toutes sortes de choses, » répondit Hatsune.

Après avoir donné une réponse digne d’un membre d’un clan de personnages plus grands que nature, Hatsune soupira légèrement et elle déclara. « Avant de partir au combat, Onii-sama, tu as dit que prendre un coup de Richard pourrait être une bonne méthode. Je n’aurais jamais pensé que tu le ferais pour de vrai... »

« C’était une simple nécessité. Si je ne l’avais pas fait, il se serait méfié de ma retraite, » répondit Masatsugu.

Dès que le maître mourait, les Légionnaires sous son commandement devenaient une armée désorganisée.

Il était très logique qu’un chevalier blessé se retire pour éviter de mourir au combat.

« En outre, il s’agit d’une blessure avec relativement peu de répercussions à part la perte de sang tout au plus. Quoi qu’il en soit, ça devrait aller. Donne-moi un peu d’alcool et on le coudra plus tard, et tout ira bien. »

« Wôw, on dirait vraiment un ancien général de la période Sengoku. C’est fantastique, » s’exclama Hatsune.

« Pas comme. Je suis un ancien général, » déclara Masatsugu.

« C’est vrai. O-Oh c’est vrai, Onii-sama, » déclara Hatsune.

Masatsugu s’appuyait actuellement la rambarde de la route.

Hatsune était assise à côté de lui. Soudain, elle baissa les yeux et bégaya dans un rare moment de timidité.

« Au fait... J’ai promis quelque chose à la princesse, » déclara Hatsune.

« Tu lui as promis quoi ? » lui demanda Masatsugu.

« À l’origine, elle était censée venir t’aider... pour te donner du liquide ectoplasmique. Mais son corps est à sa limite, alors je suis venue à sa place..., » déclara Hatsune.

« Oh ? » s’exclama Masatsugu.

Habituellement énergique et joyeuse, Hatsune avait du mal à aborder le sujet.

Ce côté inédit de Hatsune était tout à fait adorable. Masatsugu s’était penché vers elle, mais la blessure abdominale avait piqué, ce qui l’avait fait froncer les sourcils.

« V-Vas-tu bien, Onii-sama... ? » lui demanda Hatsune.

« Je vais bien. Dis-moi, Hatsune, » déclara Masatsugu.

Masatsugu avait tendu la main vers sa petite sœur.

Les épaules de la fille au kimono frissonnaient. Elle avait l’air si douce et innocente. Masatsugu avait appris quelque chose de sa réaction.

« Tu es venu partager le fluide ectoplasmique avec moi, sachant ce que j’ai fait à la princesse, n’est-ce pas ? » lui demanda Masatsugu.

« Euh, oui... J-Je suis tombée dessus par hasard et je n’ai pas pu m’empêcher d’entendre..., » déclara Hatsune.

Hatsune rougissait jusqu’aux oreilles en raison de l’embarras.

Elle n’avait pas l’habitude de parler de sujets scandaleux. Considérant la personnalité pure et innocente de Hatsune... Peut-être qu’elle n’avait aucune expérience dans ce domaine.

« D’accord, et tu es maintenant un Chevalier, » chuchota Masatsugu à l’oreille de Hatsune. Son corps s’était de plus en plus raidi.

Elle était très tendue au niveau du corps et de l’esprit. Masatsugu n’avait pas prévu de faire quoi que ce soit jusqu’à ce qu’elle se détende. Tenant la main de la petite sœur dans sa paume froide, il lui avait dit calmement.

« J’ai négligé la possibilité de te demander de l’aide. Mais je n’aime pas non plus forcer une fille à faire des choses, » déclara Masatsugu.

« J-Je suis venue ici pour t’aider, donc ce n’est pas comme si tu me forçais, » déclara Hatsune avec fermeté, mais en continuant à agir timidement, « C’est juste que... Hmm, c’est effrayant de s’engager, je n’ai jamais été dans une situation similaire, donc c’est très bizarre en ce moment... »

« C’est normal qu’une jeune fille se sente ainsi. Ne t’inquiète pas pour ça, » déclara Masatsugu.

« C-C’est arrivé à ce stade, mais j’ai l’impression que... enlacer un homme est peut-être trop tôt pour moi. Dans une certaine mesure, je pense que c’est quelque chose qui devrait être fait après un rendez-vous officiel avec un œil vers le mariage ! » déclara Hatsune.

« Mariage, hein ? » demanda Masatsugu.

« M-Mais ne t’inquiète pas, Onii-sama ! » Hatsune avait serré le poing et avait souri courageusement. « C’est commun pour un homme et une femme de s’enlacer l’un et l’autre pour des gens comme les danseurs ou les ballerines. C’est bon, je me suis préparée. Franchement, ce n’est pas grave. »

« Ce qui veut dire que c’est bien tant que je t’épouse, n’est-ce pas ? » lui demanda Masatsugu.

« Hein ? » s’exclama Hatsune.

Puis Masatsugu déclara à la petite sœur surprise. « Pour moi, tu n’es pas seulement une partenaire appropriée pour le mariage... mais aussi une femme que j’admire beaucoup. Si c’est le genre de relation que tu veux construire, je suis prêt à y réfléchir sérieusement. »

« Q-Qu’est-ce que tu racontes, Onii-sama !? » s’exclama Hatsune.

« Tu es une artiste martiale accomplie avec un cœur courageux. Ton énergie est illimitée, ta gaieté vibrante et ton comportement imprévisible te rendent très adorable à mes yeux, » déclara Masatsugu.

« Tu n’as pas déjà dit que tu ne pensais pas du tout à moi !? » s’exclama Hatsune.

« Bien sûr. Mais maintenant, on parle de mariage, » déclara Masatsugu.

Hatsune était très agitée.

Masatsugu continua calmement, « Cependant, si je te considère comme l’une des possibilités pour le mariage... Je crois que l’homme qui passera sa vie avec Tachibana Hatsune sera un homme heureux. »

« O-Onii-sama ! Arrête tes paroles mielleuses ! » s’écria Hatsune.

Hatsune avait détendu son corps sans le savoir.

Peut-être que la conversation avait quelque peu soulagé ses sentiments nerveux. Tenant sa main tout le temps, Masatsugu savait que son épaule n’était plus tendue.

En regardant leurs mains serrées l’une contre l’autre, Hatsune baissa de nouveau la tête.

Elle était encore timide, mais n’exprimait plus de résistance.

« Alors... Qu’est-ce qu’on fait ensuite ? Dis-moi, Onii-sama, » lui demanda Hatsune.

« C’est dur pour moi de bouger, alors peux-tu t’approcher de moi ? » lui demanda Masatsugu.

« N-Nous sommes déjà très proches. Ne suis-je pas à côté de toi ? » lui demanda-t-elle.

« Approche-toi plus, » déclara Masatsugu.

Masatsugu tirait doucement la main de Hatsune et elle avait compris son intention. Hatsune hocha la tête et s’approcha lentement de lui.

Hatsune regarda Masatsugu dans les yeux.

Encore dix centimètres de plus, et Masatsugu pourrait l’enlacer.

Ils étaient justes à côté l’un de l’autre. Cette fois, Masatsugu l’avait tirée avec force et Hatsune avait fait preuve de détermination en l’étreignant timidement.

« Oh —, » murmura Hatsune.

« Hatsune, tu es si chaude, » déclara Masatsugu.

Appuyé contre la rambarde, Masatsugu ne pouvait que soulever son torse.

Hatsune était allongée sur lui. À travers le kimono meisen, Masatsugu pouvait sentir la volupté et la chaleur de sa petite sœur.

« O-Onii-sama, tu es si glacial..., » murmura Hatsune.

Hatsune avait déshabillé Masatsugu plus tôt pour soigner sa blessure, donc elle était au courant des changements de la température de son corps.

En raison de la lourde perte de sang et de la nécessité d’approvisionner les Kanesadas en liquide ectoplasmique, le corps de Masatsugu était encore plus froid que d’habitude.

« En partageant le fluide ectoplasmique avec toi, la princesse s’habille très légèrement... Y a-t-il une signification particulière à cela ? » lui demanda Hatsune.

« Bien sûr. S’habiller légèrement signifie qu’il m’est plus facile de sentir la température du sang qui circule sous la peau et à l’intérieur du corps de ma partenaire. J’ai besoin du fluide ectoplasmique qui s’est fondu dans la chair et le sang, » expliqua Masatsugu.

« Je... vois, » déclara Hatsune.

Après un moment de réflexion, Hatsune se leva.

Elle enleva timidement son kimono meisen et son hakama devant Masatsugu, ne laissant qu’un maillot de chanvre.

Le tissu blanc et fragile permettait de voir à travers la peau de Hatsune.

Ensuite, elle avait détaché la ficelle à sa taille. Le devant du vêtement s’était ouvert pour révéler une vue d’ensemble des sous-vêtements séduisants se trouvant en dessous. Au-dessus de sa poitrine, elle portait un soutien-gorge spécial de style débardeur pour l’assortir aux vêtements traditionnels japonais.

« A-Arrête de regarder fixement, Onii-sama, » demanda Hatsune.

En disant cela, Hatsune tourna la tête, trop gênée pour établir un contact visuel.

Rougissant jusqu’aux oreilles, elle s’approcha et se positionna de nouveau sur lui. Grâce à son déshabillage, Masatsugu avait pu admirer de près le magnifique décolleté de Hatsune.

« C-Comment est-ce que c’est ? » demanda Hatsune.

« Excellent. Désolé pour le dérangement, » déclara Masatsugu.

« Non, c’est bon. Onii-sama, toi et la princesse travailliez dur et faites tout personnellement. Je ne peux pas perdre face à cela, » déclara Hatsune.

Maintenant que Hatsune avait enlevé ses vêtements, il était plus facile pour Masatsugu de sentir sa chaleur.

Pratiquement à moitié nue, Hatsune était allongée sur le dessus de Masatsugu, utilisant ses paumes pour réchauffer ses épaules et son bras, mais sa température restait froide.

 

 

Hatsune avait rassemblé son courage et l’avait serré dans ses bras autour du cou de Masatsugu.

Leurs corps étaient encore plus serrés l’un contre l’autre. Le buste généreux de Hatsune était également comprimé contre la poitrine de Masatsugu.

La sensation de douceur et de lourdeur était mélangée à une tendre élasticité.

Jusqu’à présent, Masatsugu avait apprécié ce genre de contact intime.

Maintenant, la sensation était devenue encore plus claire. Plongé dans un plaisir indescriptible, Masatsugu absorbait la chaleur corporelle qu’elle lui offrait.

Mais Hatsune avait alors dit tristement. « Désolée, je ne suis pas habituée à ça. Est-ce que je le fais mal ? »

« Pas du tout. Qu’est-ce qui te fait penser ça ? » lui demanda Masatsugu.

« Parce que ton corps est encore si froid..., » déclara Hatsune.

« Ne t’inquiète pas, ça prend du temps, » répondit Masatsugu.

« Vraiment... ? Mais s’il y a un autre moyen, tu dois me le dire, d’accord ? Après tout, c’est un problème permanent et je dois travailler dur pour apprendre à t’aider, » déclara Hatsune.

« Problème permanent ? » lui demanda-t-il.

Hatsune n’était devenue Chevalier que récemment.

Elle n’avait pas reconstitué son fluide ectoplasmique de nombreuses fois, de sorte que le pouvoir mystique stocké dans son corps était assez faible. Masatsugu ne voulait pas trop la fatiguer aujourd’hui — .

« L’état de santé de la princesse n’est pas très bon, n’est-ce pas ? Si c’est pour cette raison, j’aiderais à partir de demain, » déclara Hatsune.

« C’est exact. Je n’y ai pas pensé, » répondit Masatsugu.

« Ah, » s’exclama Hatsune.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? » lui demanda Masatsugu.

« Onii-sama, ton corps s’échauffe légèrement, » répondit Hatsune.

« C’est grâce à toi, » déclara Masatsugu.

« Fufufufufufufu. Je suis si heureuse. Ce sentiment est incroyable, » déclara Hatsune.

Hatsune avait souri tendrement, pressant encore plus fort sa poitrine contre lui.

Cette sensation procurait un plaisir différent de celui d’obtenir de la chaleur. De plus, il semblait que Hatsune, dont la personnalité n’était pas complètement mûre, agissait avec affection, ce que Masatsugu trouvait délicieux.

« Ah oui, Onii-sama. De ce dont nous parlions tout à l’heure..., » Hatsune avait changé de sujet.

« N’as-tu pas parlé... d’avoir un rendez-vous avec une pensée pour le mariage ? Peux-tu me laisser le temps d’y réfléchir lentement ? C’est notre promesse, d’accord ? » demanda Hatsune.

« Si tu dis oui, ça ne me dérange pas d’aller m’enregistrer demain, » déclara Masatsugu.

« A-Arrête avec cette idiotie, OK ? C’est pour toute une vie, il faut donc y réfléchir sérieusement ! En plus, Onii-sama, tu as oublié la chose la plus importante ! » déclara Hatsune.

« Quoi ? » demanda Masatsugu.

« D’après les registres de la famille, Masatsugu Tachibana n’a pas encore 18 ans. Tu ne peux pas te marier ! » déclara Hatsune.

« Ah oui, c’est comme ça avec la loi japonaise, » déclara Masatsugu.

Le fait de converser avec Hatsune tout en s’étreignant — .

Masatsugu pouvait sentir son corps devenir progressivement brûlant.

Masatsugu avait pu obtenir un fluide ectoplasmique substantiel à partir des réserves fournies par le corps et l’âme de Hatsune en tant que nouveau Chevalier.

Les Kanesadas nés des noesis de Masatsugu Tachibana étaient lourdement fatigués après les longs combats.

Mais maintenant, ils avaient gagné en force. Masatsugu acquiesça d’un signe de tête content, reconnaissant pour le travail de sa petite sœur.

 

☆☆☆

 

Pendant ce temps, le roi Richard Coeur de Lion était sur le champ de bataille — .

« Hmm. »

La bataille devenait de plus en plus intense, mais il se forçait à se détendre.

Richard avait lâché les rênes dans sa main et avait tourné la tête. Puis, supprimant sa ferveur naturelle, il avait examiné la situation actuelle.

... Ils avaient été attaqués des deux côtés après avoir chargé le fort tutélaire de Suruga, et après ça, les Escalibors étaient tombés à moins de deux cent cinquante.

... Mais un fait quelque peu ennuyeux était que soixante-dix Kamuys différents avec des têtes allongées s’étaient joints à la bataille.

... Les deux camps avaient abandonné les formations et étaient passés à des combats de mêlée chaotiques.

... Les plus exaspérantes de toutes étaient les Légionnaires rouge pourpre.

Les Légionnaires utilisateurs de katana de Masatsugu Tachibana étaient épuisés, et ils ne se débrouillaient pas beaucoup mieux que les Escalibors. Cependant, par un tour de magie inconnu — .

Un peu plus tôt, les Légionnaires rouge pourpre avaient retrouvé leur vigueur.

Du coin de l’œil, Richard avait vu un autre « rouge-violet » couper un Escalibor avec une frappe décisive.

— Si les rouges violets étaient épuisés, il y aurait au moins une chance de gagner...

À ce rythme, un déchaînement violent et un abandon imprudent n’aboutiraient qu’à une mort futile.

« C’est l’heure ? Hmph. »

Richard était furieux dès qu’il s’imaginait devoir rentrer et affronter le Prince Noir, le sermonnant avec un regard empli d’exaspération.

Cependant, il n’aurait une chance de savourer ce déplaisir que s’il revenait vivant.

« Escalibors, écoutez-moi. Vous vous battrez jusqu’à la fin amère ici sur cette terre de Suruga et vous vous sacrifierez pour moi. Que sept individus reviennent avec moi. »

Richard avait ordonné aux troupes restantes de gagner du temps pendant qu’il s’échappait.

Après avoir pris sa décision, Richard avait pris la tête de sept Escalibors et avait ordonné à sa wyverne d’atterrir sur le terrain montagneux en contrebas. Il allait se glisser dans les montagnes sous le couvert de la nuit pour se rendre jusqu’à la Baie de Suruga. Puis, volant à la surface de la mer ou se déplaçant sous l’eau, il retournerait au fort tutélaire de Fuji.

« Qu’il en soit ainsi. La fortune capricieuse a décidé de s’opposer à moi aujourd’hui, c’est tout, » déclara Richard en grinçant des dents.

Le roi Richard Cœur de Lion était un homme passionné et intense. Cependant, il y avait eu des moments sur le champ de bataille où il était impératif d’être calme. Quand le temps l’appelait à la maîtrise de soi, il était toujours capable de se maîtriser.

Plus il était tenu en échec, et plus les flammes qui allaient explosé dans le futur — .

Il s’était convaincu de garder un esprit calme pour l’instant.

« Tachibana, je vous concéderai la victoire pour aujourd’hui. » En disant cela, Richard 1er avait quitté le champ de bataille.

***

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