Chronicle Legion – La Route de la Conquête – Tome 2 – Chapitre 2 – Partie 2

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Chapitre 2 : Soldats de Fortune

Partie 2

Une semaine s’était écoulée depuis que les Croisés avaient attaqué Suruga pour la première fois.

Sept jours plus tard, nous étions bien entendu encore un vendredi. Pendant ce temps, les environs de Suruga étaient toujours bloqués par les forces militaires de l’Alliance pour la Restauration, empêchant la circulation et l’accès à l’information.

Malgré cela, du côté de Suruga, ils avaient envoyé des douzaines de bêtes de rétention comme éclaireurs.

Isolé derrière les lignes ennemies, le fort tutélaire de Suruga avait quand même réussi à obtenir des renseignements limités.

« ... En fin de compte, ce sont toutes des nouvelles défavorables, » Hatsune fronça les sourcils et tomba dans une profonde réflexion après ça.

Le Point de Contrôle d’Hakone était tombé avant-hier. Les routes principales et une partie de l’infrastructure ferroviaire allant de la préfecture de Shizuoka à Aichi et Yamanashi avaient également été endommagées par les Légionnaires de l’Alliance pour la Restauration, et donc elles avaient rendu inutilisables. Compte tenu de la situation actuelle, il serait difficile d’effectuer des réparations en temps opportun.

Et cela, ce n’étaient pas toutes les mauvaises nouvelles.

« Les effets de la capitulation du Point de Contrôle d’Hakone sont plus graves que prévu, » avait déploré la princesse Shiori en analysant la situation défavorable, alors que sa voix étant toujours aussi belle.

La princesse intelligente était accompagnée de sa dame d’honneur, Hatsune, et du chevalier Masatsugu, au café en plein air du Lycée de Rinzai. Midi venait de passer et l’école était finie. En raison des horaires inhabituels, toutes les leçons s’étaient déroulées sur une demi-journée.

« Le père de Rikka-sama, le gouverneur général Tōkaidō a apparemment proposé au Fief de Tōsandō d’unir ses forces de résistance et de chasser l’Alliance pour la Restauration de Shizuoka et d’Hakone, » déclara Shiori.

« Après tout, les deux fiefs sont très proches géographiquement, » déclara Hatsune.

Hatsune s’était remémoré d’une carte montrant le centre des îles du Japon.

Tōkaidō était la « route maritime », comprenant les régions d’Aichi, Shizuoka et Yamanashi face à l’océan Pacifique.

Directement au sommet se trouvait Tōsandō, la « route des montagnes ». Il s’agissait des chaînes de montagnes du Sud couvrant les régions de Gifa, Nagano, Gunma et Tochigi, la région de montagnes abruptes connue comme l’épine dorsale des îles du Japon.

Si les fiefs « montagne et mer » du Japon central unissaient leurs forces et que Kantō coopérait...

Cependant, Shiori avait soupiré à plusieurs reprises et avait exclu ce scénario.

« Malheureusement, Tōkaidō n’a pas obtenu le soutien de Tōsandō. Je crains que la puissance militaire démontrée par les Britanniques en conquérant Hakone en une demi-journée, combinée aux signes que les fiefs occidentaux ne sont pas opposés à l’Alliance pour la Restauration, les ait incités à attendre et à voir ce qui allait survenir, » déclara Shiori.

« S’ils sont intimidés si facilement, alors ce ne sont que des lâches, » déclara Hatsune.

« Ou plutôt, les Britanniques ont bien contribué, » répondit Masatsugu avec calme au commentaire de Hatsune.

« L’intimidation avant et après une guerre est très importante. L’idéal est de faire croire à l’adversaire que la résistance est futile et de lui faire imaginer ce qu’il risque de perdre dans la défaite. Une intimidation suffisante, comme dans ce cas, pourrait amener les futurs ennemis à se rendre ou à obéir sans combattre, » continua Masatsugu.

« En effet, l’Alliance pour la Restauration a très probablement choisi ses cibles en considération de l’effet publicitaire, » Shiori était d’accord avec le point de vue de Masatsugu. « Ils ont rapidement fait tomber Shizuoka et Hakone, faisant ainsi pencher l’ouest du Japon et Tōsandō en faveur d’un soutien à l’Alliance. À l’inverse, s’ils avaient commencé par attaquer Nagoya ou Tokyo — grandes métropoles avec beaucoup de Chevaliers et de Légionnaires — ils n’auraient probablement pas obtenu des résultats aussi impressionnants. »

La princesse intelligente ajouta cyniquement. « Bien sûr, il est possible que l’Alliance pour la Restauration et le Fief de Tōsandō aient un accord secret. »

« ... D’accord, » déclara Hatsune.

L’élégante dame que servait Hatsune et le fils aîné du clan Tachibana parlaient de stratégie militaire.

Hatsune avait pris sa décision. Elle n’avait pas assez d’expérience ou de perspicacité pour contribuer à cette discussion. Dans ce cas, elle obtiendrait rapidement le « pouvoir » en tirant le meilleur parti de ses propres talents particuliers, en tirant le meilleur parti des talents particuliers du clan Tachibana avec son abondance de héros.

« Princesse et Onii-sama, j’ai décidé, » Hatsune se leva soudainement, serra le poing et déclara : « Ici et maintenant, je vais commencer le rituel de succession ! »

« Hein ? Maintenant ? Ici ? Tout de suite ? » demanda Shiori.

« Oui, il n’y a plus de raison d’hésiter. Une femme est mesurée par le courage ! » déclara Hatsune.

« Vraiment ? Alors, bonne chance, » déclara Masatsugu.

Contrairement à la surprise de la princesse, l’attitude de Masatsugu était restée inchangée.

Hatsune ne pouvait pas s’empêcher de grogner, « Onii-sama, ne peux-tu pas au moins verser quelques larmes d’encouragement ? »

« Après tout, c’est toi qui accompliras le rituel. Que je pleure ou non, le résultat dépend toujours de ta capacité. Je n’ai rien d’autre à dire que j’espère que tu auras de la chance, » déclara Masatsugu.

« D’accord, j’ai compris, » répondit-elle.

Hatsune l’avait accepté sans problème. Après tout, elle était née et avait grandi dans un clan rempli de personnages plus grands que nature. Même lorsqu’elle était petite fille, elle avait été profondément influencée par les manières audacieuses et sans entraves du clan.

« Alors, attendez-moi avec impatience comme si vous regardiez une course de chevaux ! » déclara Hatsune.

« Compris, » déclara Masatsugu.

« Hatsune, même en tant que membre de la royauté, je n’ai pas le pouvoir d’empêcher une autre personne d’aspirer à devenir Chevalier, » une attitude solennelle était revenue sur le beau visage de Shiori. En regardant Hatsune, elle lui avait dit. « Parce qu’il s’agit de l’esprit de loyauté et de droiture des personnes comme vous qui a assuré la puissance militaire des Kamuys. Je ne ressens rien d’autre qu’une gratitude sans fin pour ce courage... Cependant, permets-moi de vous donner un ordre déraisonnable à cette occasion. »

La princesse soupira et déclara avec assurance. « Je n’ai aucun désir de devenir une invitée à vos funérailles. Alors, démontrez-moi un succès, quoi qu’il en coûte. »

« Ne vous inquiétez pas, Princesse. J’exécuterai votre commandement sans faute ! » déclara Hatsune.

 

☆☆☆

 

Bien sûr, le rituel ne pouvait pas avoir lieu dans un café en plein air.

Le dojo de l’école était inoccupé, alors Hatsune avait décidé de l’utiliser. Les clubs d’arts martiaux, notamment le judo et le kendo, avaient tous suspendu leurs activités pour cette période troublée.

Hatsune était entrée seule dans le dojo et s’était agenouillée en seiza sur le sol de tatami.

Avec sa tenue Haikara-san habituelle, composée d’un kimono Meisen et d’un hakama, elle ne semblait pas du tout déplacée dans un dojo japonais.

Le parchemin bleu placé devant elle était le trésor précieux du clan Tachibana.

Il s’agissait de la manifestation de l’Appellation Kurou Hougan Yoshitsune. Hatsune était restée en position de seiza devant elle avant de prendre une profonde respiration, regardant attentivement le parchemin.

Son frère de substitution Masatsugu et la princesse attendaient dehors. Elle ne pouvait compter que sur elle.

« J’implore l’appellation Kurou Hougan Yoshitsune. Je vous prie de m’accorder le sceau du combat m’autorisant à devenir un dieu de la guerre afin de défendre le Japon Impérial — montrez-vous et battez-vous ! » Hatsune avait récité le serment qu’elle avait appris, lançant un défi à la fin.

Elle avait saisi avec force le parchemin devant elle et sa vision s’était immédiatement assombrie.

... Quand sa vue s’était rétablie, elle n’était plus dans le dojo.

Elle se trouvait à l’extérieur. Puisqu’il y avait un ciel étoilé au-dessus de la tête, il était évident qu’elle était au milieu de la nuit.

« S-Suis-je sur un pont ? » murmura Hatsune.

En un instant, Hatsune avait été emmenée dans un endroit inconnu.

Actuellement, Hatsune se tenait debout sur un pont en bois au-dessus d’une rivière.

La rivière n’était ni grande ni impressionnante. Elle ne coulait pas non plus rapidement. La seule particularité là était que l’eau était très limpide. Un garçon se tenait à quelques mètres devant elle.

Le garçon avait l’air d’avoir environ douze ans. La beauté de son visage était époustouflante.

Comme Hatsune, il était vêtu de vêtements traditionnels japonais. Il s’agissait d’un kimono de la période Heian qui était communément connue sous le nom de kariginu signifiant « manteau de chasse », ou en d’autres termes, la tenue que les onmyouji portaient pour faciliter les mouvements.

« Cela fait si longtemps que personne n’est venu ici..., » le garçon examinait Hatsune froidement alors qu’il déclarait ça.

Ses traits faciaux étaient délicats, le faisant ressembler à une jeune et jolie fille au premier coup d’œil. Il était également très mince. Cependant, personne ne le confondrait avec une fille.

Sa voix et son expression étaient très viriles et exceptionnellement arrogantes.

« Inutile de dire que vous connaissez mon nom, n’est-ce pas ? Si vous ne le faites pas, je ne peux pas non plus vous le dire, » déclara-t-il.

« Ushiwakamaru..., » Hatsune avait donné le nom d’enfance de Yoshitsune au lieu de Kurou Hougan Yoshitsune.

Selon une légende, pendant l’enfance, ce héros était allé sur le pont Gojō à Kyoto, se faisant appeler Ushiwakamaru, et avait vaincu Musashibō Benkei qui était en quête pour obtenir un millier d’armes...

Maintenant que j’y pense, la rivière en dessous du pont doit être le Kamogawa, pensa-t-elle.

Hatsune avait visité Kyoto lors d’un voyage scolaire. Elle se souvenait des paysages de l’ancienne ville.

« Vous devez d’abord prouver votre valeur si vous voulez mon aide, » déclara le jeune homme.

« Ma valeur ? » demanda Hatsune.

« Vous réussissez si vous me vainquez... Même si j’aimerais dire ça, c’est impossible pour vous. Disons que vous réussissez si vous pouvez m’attraper, » déclara le jeune homme.

 

 

Ce que l’autre partie voulait, c’était que Hatsune démontre ses capacités martiales. Le combat était précisément l’une des spécialités du clan Tachibana. Juste au moment où Hatsune était sur le point d’avancer, le joli garçon avait ri avec fierté. « Je vous prêterai ceci, jeune fille. Coupez-moi si vous le pouvez. »

« Ehhhh !? » s’exclama Hatsune.

Il y avait un tachi à la taille du garçon nommé Ushiwakamaru.

Sa lame mesurait plus de deux pieds de long et était assez courbée. Il s’agissait d’une épée japonaise datant des dernières années de la période Heian.

Le garçon avait saisi le tachi dont la longueur ne convenait pas à sa petite taille et le lança à Hatsune, y compris le fourreau. Hatsune l’avait vite attrapé dans ses deux mains.

Hatsune pouvait ressentir le poids du tachi sur ses bras.

« Vous me sous-estimez trop... Bien sûr, il est possible que moi, Tachibana Hatsune, je ne sois pas à la hauteur de l’incomparable Minamoto no Yoshitsune, mais je ne suis pas non plus un boulet ! » Hatsune s’était encouragée avec cette déclaration audacieuse.

Il lui suffisait de lui faire face pour qu’elle ressente à quel point il s’agissait d’un adversaire difficile.

Le garçon devant elle était sans doute mille fois plus fort qu’elle. Contre un tel adversaire, est-ce que ses propres arts martiaux allaient vraiment pouvoir être efficaces ?

Alors qu’elle fit disparaître l’incertitude dans son cœur, Hatsune décida qu’au moins, elle ne devait pas perdre en vigueur verbale et au niveau de l’esprit.

« Vous pouvez aussi utiliser une arme. Je ne me plaindrai pas, » déclara Hatsune.

« Ne vous inquiétez pas, je n’ai nullement besoin d’une telle chose. Si je voulais en utiliser une, j’en aurais une en un instant, » le joli garçon désarmé s’était même moqué d’elle avec dédain.

Il semblait vraiment regarder Hatsune de haut, bien qu’il avait en lui la force de soutenir son attitude. Hatsune avait dégluti avec nervosité.

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