Chronicle Legion – La Route de la Conquête – Tome 2 – Chapitre 1 – Partie 4

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Chapitre 1 : Sous l’ombre du Chevalier Noir

Partie 4

Il s’agissait du soir après que Masatsugu ait fait un tour en voiture avec Rikka jusqu’au fort tutélaire de Suruga.

Lui et son seigneur Shiori étaient retournés ensemble au Dortoir de Lys Noir.

Bien qu’il s’agisse d’un dortoir, tout le bâtiment était réservé à l’usage exclusif de la princesse. Habillée dans un style Haikara-san avec un tablier sur le dessus, Hatsune préparait le repas.

Le menu comprenait du chinchard séché, de la salade de navet, du hijiki bouilli, des cornichons, du riz et de la soupe miso.

Après ce simple dîner, Masatsugu et Shiori étaient restés seuls. Les deux étudiants étaient allés dans la salle de lecture, qui servait en quelque sorte de petite bibliothèque pour les pensionnaires.

Cependant, la princesse avait simplement regardé les livres sur les étagères sans parler pendant tout ce temps.

Masatsugu avait rompu le silence. « Est-il possible que vous soyez contrariée ? »

« Bien sûr que non. Quelle raison aurais-je d’être ainsi ? » Shiori avait instantanément répondu.

Sa réponse avait été assez rapide, mais elle présentait clairement un air de déplaisir. Masatsugu avait alors lâché un, « je vois », puis il avait haussé les épaules et n’avait rien dit de plus.

L’expression de la princesse semblait vraiment indiquer qu’elle était maussade.

En public, Shiori avait toujours défendu son image de la douce princesse. Ce n’était que devant Masatsugu qu’elle avait exprimé ses émotions les plus sincères, et qu’elle boudait ou perdait son sang-froid dans certaines situations.

« Mais vous êtes déprimée depuis que nous avons quitté le fort tutélaire. Je me demandais si la chute de Hakone était la raison pour laquelle vous êtes contrariée, » demanda-t-il.

« Bien sûr que non. » Shiori secoua immédiatement la tête. « Pour que l’Alliance pour la Restauration marche vers Kantō, le premier point d’étranglement est Hakone. Je savais que la situation se passerait inévitablement de cette façon, même si la vitesse inattendue de leur attaque m’a surprise... Mais ce n’est pas une raison pour que je sois contrariée. »

« Ah ! En d’autres termes, vous êtes contrariée par d’autres raisons ? » s’exclama-t-il.

Masatsugu avait compris. Il hocha la tête en disant : « Alors, vous êtes contrariée parce qu’Akigase-dono et moi sommes trop proches ? »

« !? »

Masatsugu était allé droit au but, amenant une Shiori surprise à nier avec colère, « S’il vous plaît, ne suggérez rien de si grotesque ! »

« Toutes les autres raisons sont peu probables. En tant que votre chevalier, Princesse, j’ai eu des conversations amicales avec une autre fille pour développer une relation d’honnêteté mutuelle. Témoin de cela, on ne peut s’empêcher d’être jaloux — c’est le motif le plus convaincant. »

« M-Masatsugu-sama ! » s’écria la princesse.

« C’est pour ça que vous êtes bouleversée depuis ce moment, » continua Masatsugu.

« Vous vous trompez. Je suis restée calme pendant tout ce temps ! » une Shiori choquée avait nié fermement. Puis elle avait répondu sur un ton assertif, avec une attitude complètement différente de sa douceur habituelle ou de sa docilité feinte. « Mis à part ça, Masatsugu-sama, nous devons encore le faire aujourd’hui, n’est-ce pas ? Allons là-bas. »

Le beau visage de la princesse rougissait.

Malgré les émotions exacerbées dans son cœur, son ton était encore relativement calme.

Tous les deux étaient allés à la table au centre de la salle de lecture. Comme celles utilisées à l’école, la table était du mobilier de bureau banal. Il y avait quatre chaises à côté.

Bien sûr, ces meubles étaient destinés aux pensionnaires pour étudier et faire leurs devoirs.

Ignorant les livres, Masatsugu et Shiori s’étaient assis ensemble à la table.

Shiori avait étendu tranquillement sa main droite et avait caressé la main gauche de Masatsugu. Leurs mains qui se chevauchaient étaient parfaitement cachées sous la table.

« Un couple de lycéens gardant leur relation secrète, se rencontrant à la bibliothèque pour un essai, se tenant discrètement la main..., » murmura la princesse.

Ce qu’ils faisaient était très semblable à cela.

Cependant, c’était un rituel nécessaire. Alors qu’il était incapable de reconstituer le fluide ectoplasmique de la manière normale, Masatsugu Tachibana avait dû s’appuyer sur le pouvoir mystique des Chevaliers ou de la famille des Bêtes Sacrées — .

Le corps de Masatsugu était très froid, presque semblable à un état d’hypothermie.

Une pénurie chronique de liquide ectoplasmique avait entraîné un manque de chaleur dans son corps. Cependant, Shiori avait caressé avec douceur la main de Masatsugu, essayant de partager sa chaleur corporelle avec lui.

Cela s’était avéré efficace.

L’élégante et belle princesse transmettait la chaleur et le pouvoir mystique à travers sa paume.

Depuis leur serment d’allégeance, ils le faisaient en secret tous les jours.

« Après mûre réflexion, Hatsune sait aussi que j’ai perdu la mémoire », murmura Masatsugu à lui-même. « Nous n’avons plus besoin d’être secrets à ce sujet. »

« Non ! Cela ne doit pas être vu par les autres quoiqu’il arrive, c’est trop embarrassant..., » Shiori rejeta la suggestion et elle inclina la tête de honte.

Pendant ce temps, elle avait continué à caresser doucement la main de Masatsugu. Leurs corps étaient également appuyés l’un contre l’autre.

Indéniablement, ils ressemblaient actuellement à un couple affectueux l’un pour l’autre.

Il n’était pas surprenant qu’une jeune fille inexpérimentée en amour se sente timide. Masatsugu avait compris les réticences de la princesse et il accepta ses bonnes intentions.

« Au fait, Masatsugu-sama, » déclara la princesse.

 

 

Tout en continuant à réchauffer son chevalier, Shiori avait continué. « S’il vous plaît, ne parlez plus jamais aussi imprudemment comme vous venez de le faire. Franchement, je n’étais pas contrariée et je voudrais que vous vous absteniez de spéculations arbitraires quant à mes pensées. »

« Me suis-je trompé ? Désolé pour ça, » déclara-t-il.

La réponse têtue de la princesse était trop adorable, qu’est-ce qu’il allait donc bien faire d’elle ?

En hébergeant ces pensées irrespectueuses, Masatsugu s’était calmement excusé.

« Au fait, en ce qui concerne Hakone..., » tenant toujours la main de Masatsugu, Shiori avait changé de sujet. « Le problème sérieux ici est la chute de l’imprenable Hakone en moins d’une demi-journée. Ce qui est plus inquiétant, c’est... »

« Le nom du commandant ennemi ? » demanda-t-il.

« Oui, quand il s’agit des Ressuscités de l’Empire Britannique, il n’y a rien de plus important que l’amiral Horatio Nelson, qui a réussi à accaparer même l’empereur Napoléon de France, dont le nom est synonyme de héros ? C’est un commandant splendide et célèbre. Et ici, au pays de Hakone, un héros de son égal s’est montré. »

Le jeune chevalier avait dirigé une armée de Croisés noire, forte de mille hommes.

Ces Légionnaires étaient connus sous le nom de Chevaliers de la Jarretière. L’Exploit d’Armes transformant leurs fusils à baïonnette en longs arcs avait été nommé d’après la terre de Crécy.

En combinant tous ces rapports, il n’était pas difficile de déduire l’identité de leur commandant en tant qu’Edward, le Prince Noir.

« Pour être honnête, je n’ai jamais entendu parler de lui, » déclara-t-il.

« La majorité des Japonais non plus. Parmi ceux qui l’ont fait, la plupart auraient simplement lu le nom dans un manuel d’histoire, rien de plus. Mais c’est un héros légendaire connu de tous en Angleterre, » Shiori avait souri pour cacher ses inquiétudes et expliqua les origines de celle qui porte ce nom. « En tant que prince anglais, il a vaincu les armées de France à plusieurs reprises. À la fin, il a succombé à la maladie, mourant avant d’avoir pu succéder au trône... »

Masatsugu ne connaissait que le nom de l’homme et un bref profil.

Cependant, il était certain que c’était lui. La nuit où il avait repoussé l’Alliance pour la Restauration, il avait vu un jeune homme aux cheveux argentés, monté sur une wyverne britannique.

Le chevalier de cette rencontre devait sûrement être le Prince Edward.

C’était peut-être l’instinct d’un Ressuscité, mais Masatsugu se sentait inexplicablement certain de ce fait.

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