Chronicle Legion – La Route de la Conquête – Tome 1 – Chapitre 2 – Partie 6

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Chapitre 2 : Légions envahissantes (2)

Partie 6

Dans le hall du rez-de-chaussée du donjon protecteur de la nation, Masatsugu soupira.

Flottant dans les airs, une fenêtre géante servait d’écran et affichait une certaine vidéo.

Elle était en train de montrer la bataille aérienne entre les Légionnaires dans le ciel près du fort tutélaire de Suruga. Un affrontement intense entre l’armée de Kamuys menée par le Chevalier Kamamoto et l’armée britannique composée de Croisés.

« Tellement unilatéral..., » gémit Masatsugu.

Après la mort de Chevalier Kamamoto lors du combat, les Kamuys étaient clairement devenus plus léthargiques.

Chaque fois que les Croisés s’approchaient, les Kamuys frappaient à l’aide de leurs fusils à baïonnette pour s’engager dans un combat au corps à corps. Malheureusement, ils étaient trop lents, et donc, ils étaient complètement incapables d’esquiver ou de parer les attaques ennemies. Inversement, les attaques des Kamuys avaient toutes manqué leur cible.

Dans une telle situation, il était impossible de résister à l’armée britannique avec leur avantage au niveau de leur force, de nombre et tout le reste.

Mais même ainsi, les vingt-sept Kamuys n’avaient pas abandonné le combat. Même si leurs attaques avaient souvent raté leur cible, ils avaient persisté à tirer avec leurs armes sur les Croisés et à les poignarder avec leurs baïonnettes.

Normalement parlant, quand un chevalier mourait, les Légionnaires sous son commandement disparaissaient.

« Est-ce la dernière volonté du chevalier... ? » Masatsugu murmura cela pour lui-même. Inexplicablement, il ressentait une sensation qui lui indiquait qu’il s’agissait d’une certitude.

De temps à autre, les Légionnaires exécutaient le dernier ordre de leur dernier maître, comme pour respecter le souhait d’un mourant. Cela était particulièrement vrai pour le principal pilier du Japon, le Kamuy, dont la loyauté envers les commandements était particulièrement notable.

Dès qu’il avait compris la raison pour laquelle les Kamuys se battaient sans relâche, Masatsugu s’était senti troublé.

Masatsugu Tachibana était un étudiant qui ne savait rien sur les Légionnaires. Il ne pouvait pas comprendre pourquoi il savait de telles choses avec certitude.

Pendant ce temps, un autre élément défavorable était apparu sur le champ de bataille.

« Le dragon a-t-il bien disparu... ? » demanda-t-il.

Masatsugu avait douté de ce que ses yeux voyaient. L’image de Dragon de Seiryuu qui était la divinité gardienne de ses lieux avait disparu sans avertissements de l’air se trouvant au-dessus du fort tutélaire qu’il avait occupé jusqu’à maintenant.

Les soldats se trouvant dans le donjon protecteur de la nation avaient également commencé à se parler entre eux, incapables de cacher leur perte de sang-froid.

Un officier avait couru vers un coin de la salle, à l’endroit où l’image de Sakuya avait été assise sur la chaise à bascule.

« Sakuya-sama ? Qu’est-ce qui vous est arrivée, Sakuya-sama !? »

L’image de la jeune fille du sanctuaire n’était plus, disparaissant de leur vue au même moment que Seiryuu.

Par la suite, les personnes avaient toutes commencé à parler en même temps. Quelqu’un avait suggéré de trouver un maître noétique tandis que d’autres voulaient savoir ce qui s’était réellement passé avec le dragon. L’état du Chevalier Kamamoto était aussi un sujet de discussion. La scène était remplie de cris de colère et d’ordres.

Le désespoir de vouloir sortir de cette situation avait infecté chaque officier et les soldats sous leur commandement. Cependant, sans le chevalier si crucial, on pouvait deviner combien leurs efforts pouvaient être inutiles.

« ... Masatsugu-sama et Hatsune, venez par ici, » la princesse avait soudainement appelé Masatsugu et Hatsune.

Shiori sortit vivement du hall principal du donjon protecteur de la nation et Hatsune suivit de manière décisive. Masatsugu avait fait de même sans perdre de temps.

Pour être honnête, ce n’était pas l’aptitude à diriger qu’on attendrait d’une princesse tenue à l’abri.

Depuis l’arrivée de la sirène, Shiori avait émis diverses instructions précises. Sa docilité quant à obéir était purement une façade destinée à obscurcir le monde.

Dès qu’ils avaient quitté le donjon, un petit animal était apparu sur l’épaule de Shiori.

Il s’agissait d’un renard blanc à peu près de la taille d’un hamster, à savoir, la petite bête de rétention appelée le renard de liaison. L’esprit nommé Sakuya avait utilisé le même genre d’animal.

Masatsugu déclara à ce moment-là. « Une bête de rétention... Aujourd’hui, il s’agit de la première fois que j’en vois une véritablement. »

« C’est quelque chose que j’ai demandé au père de Hatsune de me procurer. En avoir un avec soit est extrêmement utile, » répondit la princesse.

Le petit animal blanc sur l’épaule de Shiori avait expiré par ses narines.

Le Seigneur Tenryuu avait décerné de nombreuses bêtes de rétention au Japon Impérial et le renard de liaison était l’un de ses types. Utilisant des pouvoirs noétiques innés, ils étaient capables de servir l’humanité en faisant de petits miracles.

À l’instar des armes à feu, les bêtes de rétention ne pouvaient en principe être utilisées que par les forces militaires et policières.

Il y avait des rumeurs concernant la présence de bêtes illégales dans la société civile...

Shiori avait alors dit au petit animal mystérieux, « Le génie de ce fort tutélaire... s’appelle Sakuya, n’est-ce pas ? J’ai besoin de lui parler, alors s’il vous plaît, localisez-le. Vous devriez être capable de la trouver au sanctuaire souterraine. »

Le renard de liaison s’était mis à bouger puis il avait disparu après ça. Il avait rapidement obéi aux ordres, disparaissant aussi soudainement qu’il était arrivé.

« Princesse, ne pouviez-vous pas l’avoir invoqué d’où nous étions juste avant ? » demanda Hatsune.

« Je ne pouvais pas le faire devant les autres. J’ai besoin de lui parler de manière confidentielle, » répondit instantanément Shiori à la question de Hatsune.

« Ce génie — semblait un peu étrange, » continua Shiori

Il y avait un sentiment de certitude dans le ton de la voix de la princesse.

« Ce prétendu génie est la volonté d’un Ifrit, quelque chose qui s’apparente à un avatar, » continua la princesse. « Je crois qu’elle et Seiryuu étaient incapables de soutenir leurs manifestations en raison d’instabilités spirituelles. »

« Comment êtes-vous si sûre ? » Masatsugu n’avait pas pu s’empêcher d’intervenir. Il était très curieux en raison de la certitude qui était présente dans le timbre de voix de Shiori.

Au nom de son maître, Hatsune, sa dame d’honneur, gonfla fièrement sa poitrine et dit : « Souviens-toi bien de ceci, Onii-sama. Notre princesse est non seulement intelligente, mais aussi une personne bénit qui possède un puissant talent noétique. Elle est littéralement l’incarnation du cerveau et de la beauté, un exemple de l’idéal d’Yamato Nadeshiko ! »

Le talent noétique se référait à la capacité de détecter et de transmettre des ondes noétiques.

Le titre de maître noétique était accordé à ceux qui avaient travaillé dur afin d’obtenir la certification d’état. Par rapport aux humains ordinaires, ces personnes étaient plus aptes à communier avec les esprits et les bêtes de rétention, et ils s’étaient également spécialisés dans le contrôle noétique.

Hatsune avait l’air très content, mais Shiori déclara avec indifférence. « Tout comme mes cheveux, ce genre de capacité vient tout simplement de la lignée de mon grand-père. Beaucoup de princesses héritant du sang d’une Bête Sacrée ont une aptitude pour le mystique, c’est juste que mes dispositions sont plus fortes que la normale. »

« Étonnant, » dit Masatsugu assez imperturbable.

L’éloge tout à fait ordinaire de Masatsugu incita Shiori à hausser les épaules et à dire, « Vraiment ? L’impératrice actuelle a du sang de dragon plutôt réduit... c’est pourquoi ses plus proches partisans m’ont toujours considérée avec hostilité. Ces personnes croient que c’est un grand affront pour moi de ressembler si étroitement à mon grand-père malgré mon appartenance à une branche secondaire. Strictement parlant, les inconvénients sont plus nombreux que les avantages. »

Les brillants cheveux blond-platine de la princesse provenaient de la lignée de Seigneur Tenryuu.

Cependant, l’Impératrice actuelle, Sa Majesté Teruhime, avait les cheveux noirs, la même chose qu’une Japonaise typique. Masatsugu avait maintenant compris la raison de tout ça.

Shiori continua, « S’il vous plaît, gardez ceci un secret, car je ne l’ai dit qu’à ceux qui sont proches de moi. »

« À vos ordres, » répondit Masatsugu.

« En dehors de tout ce qui concerne le domaine noétique, j’ai aussi gardé beaucoup d’autres secrets, » continua la princesse. « Cela inclut ma personnalité actuelle ainsi que le fait que je suis plus maline que la plupart des gens m’imaginent être. »

« ... C’est malin, n’est-ce pas ? » demanda-t-il.

« Tout à fait. Sur les questions de l’esprit, je perds rarement, peu importe, mon adversaire, » répondit la princesse.

L’expression factuelle de la princesse donnait l’impression que le fait d’être perspicace était une vertu. Le mot très impoli « mégère » était venue à l’esprit de Masatsugu.

À ce moment, un son de cloche avait été entendu.

Le renard qui avait été sur l’épaule de Shiori un peu avant ça était apparu de nulle part. La petite bête de rétention était revenue.

« Comment était-ce ? » demanda la princesse.

Le renard de liaison avait secoué sa petite tête.

Sa maîtresse soupira et déclara avec dépit, « L’esprit nommé Sakuya... Je ne peux pas croire qu’elle ait fermé son cœur et ait refusé d’écouter quelqu’un. En termes humains, elle semble être une enfant très timide. Si elle jure de garder le secret, je serais prête à l’aider... »

Au milieu de la phrase, la princesse ne pouvait plus être entendue.

Un soudain fracas avait totalement submergé sa voix. Quelque chose de dur et lourd s’était effondré, et tout cela était accompagné d’une explosion. C’était ce qu’ils avaient tous clairement entendu.

Les murs de fortification en forme d’étoile du fort tutélaire de Suruga... venaient d’être endommagés à ce moment-là.

... Inutile de dire que les Croisés ennemis en étaient responsables.

Deux Croisés avaient continué à tirer avec leurs fusils à baïonnette depuis les airs. Dépassant les Kamuys chargés du souhait final du Chevalier Kamamoto, ils chargèrent dans la zone proche du fort tutélaire.

Après cela, les deux Croisés avaient atterri directement à l’intérieur du fort tutélaire.

Le lourd impact avait fait trembler le sol. L’un des Croisés avait atterri sur le toit d’un immeuble à ossature d’acier d’un étage.

Le Légionnaire britannique se tenait là à plus de huit mètres de haut.

Son poids estimé de plusieurs centaines de tonnes avait facilement écrasé la structure du béton armé.

Toute personne se trouvant à l’intérieur du bâtiment serait dans tous les cas morte. Après ça, les deux Croisés avaient commencé à lâcher des coups de feu.

Les faisceaux avaient jailli de leur arme tel un torrent, faisant exploser tout ce qui se trouvait à l’intérieur du fort tutélaire.

Les Croisés ne visaient rien en particulier. Tirant à raison de dix coups par seconde, il n’y avait pas besoin de viser pour provoquer d’importants dommages.

Les différentes structures à l’intérieur du fort tutélaire... les bâtiments, les hangars, les casernes, etc. avaient toutes été construits en béton armé utilisant un solide acier, mais ils avaient tous été percés par les tirs comme s’ils avaient été des accessoires en styromousse... Démoli... Écrasé... Brûlé... Fondu... Et même des explosions pouvaient être vues de part et d’autre du fort.

Les faisceaux de chaleur destructeurs avaient fondu et tranchés à travers l’acier et le béton.

Voilà la puissance du fusil à baïonnette.

Hatsune cria de panique, « Princesse ! Nous devons nous dépêcher et trouver un abri ! »

« ... Non, il serait plus sûr de rester immobile, » répondit la princesse.

Shiori regarda un certain bâtiment. Il s’agissait du donjon protecteur de la nation qu’ils venaient de quitter.

« Cette tour est le noyau du fort tutélaire, » continua-t-elle. « En supposant qu’il a des informations cachées à l’intérieur de ce bâtiment, ainsi que sous terre, avec le corps principal d’Ifrit qui se trouve dans le sanctuaire souterrain de l’eau, tous deux doivent être intacts. L’ennemi doit prendre en charge ces installations pour son propre usage... Par conséquent, les Croisés n’attaqueront certainement pas notre position. »

Shiori avait raison.

Les deux Croisés n’arrêtaient pas de tirer, mais leurs canons n’étaient jamais dirigés dans la direction du trio présent à côté du donjon protecteur de la nation.

Hatsune sourit et Shiori expira en soulagement. Bien qu’elle se soit exprimée pour rassurer tout le monde sur leur sécurité, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir nerveuse à l’intérieur.

Après ça, la princesse leva les yeux avec un air sévère. « Profitons de cette occasion favorable pour appeler des renforts. »

Le corps entier de Shiori se mit alors à briller d’une lumière blanche. Il s’agissait de la lumière du pouvoir noétique.

Les personnes ordinaires étaient essentiellement incapables de détecter les ondes noétiques, mais de puissantes ondes noétiques libéraient de la lumière, produisant un rayonnement que tout le monde pouvait voir.

Témoin de ce phénomène présent dans les rumeurs, Masatsugu avait été profondément impressionné.

« Ô braves qui avaient épuisé vos forces, que votre courage soit couronné de gloire. Louez soit votre courage, » la princesse impériale avait parlé solennellement au milieu de la lumière blanche de la noèse.

Curieuse, Hatsune demanda à Shiori : « Princesse, que faites-vous ? »

« Ces Kamuys continuent de se battre sans relâche en l’honneur de la dernière volonté de Kamamoto-sama. Je les rassemble pour défendre le fort tutélaire qui va tomber face à l’ennemi. Cependant, je ne sais pas combien de Kamuys se précipiteront ici..., » murmura Shiori avec inquiétude.

En effet, les Kamuys se battaient actuellement vaillamment contre les Croisés à l’extérieur du fort tutélaire. On pouvait deviner plus ou moins le nombre de Kamuys qui étaient encore intact et s’ils avaient la possibilité de renvoyer certains des leurs au fort tutélaire.

Étonnamment, des renforts étaient immédiatement arrivés.

Tenant fermement leurs fusils à baïonnette, deux Kamuys pénétrèrent dans les locaux depuis la porte latérale du fort tutélaire.

« Ce sont ceux qui gardaient la porte ! » s’exclama Masatsugu.

Masatsugu avait réalisé qu’ils étaient les deux Kamuys qui avaient été postés à la porte latérale dans le but d’afficher le prestige du maître des lieux. Obéissant à la dernière volonté de leur précédent commandant, ils n’avaient pas encore disparu du champ de bataille.

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