Bienvenue au Japon, Mademoiselle l’Elfe – Tome 3 – Chapitre 5 – Partie 6

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Chapitre 5 : La formation de l’escouade Améthyste

Partie 6

J’avais vaincu un puissant démon et obtenu une arme incroyablement rare. J’étais également monté de niveau, et j’avais même débloqué une compétence secondaire. Non seulement ça, mais j’avais aussi eu l’impression d’avoir appris de nouvelles compétences. Personne ne pouvait me reprocher d’avoir l’envie incontrôlable de vérifier immédiatement mes nouvelles capacités. Les deux individus que nous avions secourus étaient juste devant moi, l’air complètement épuisé, mais je ne pouvais pas m’en empêcher. En fait, je ne pouvais plus le supporter. Tout ce que j’avais à faire était de toucher l’accessoire sur mon poignet pour voir tout ce que je voulais savoir.

Bouge, bouge, bouge…

Mais quand j’avais commencé à me déplacer, ma main s’était soudainement arrêtée. Marie l’elfe serrait mon doigt de la même façon qu’elle me pinçait parfois la joue. Mon désir s’était évanoui dans l’air. Je pouvais vérifier mes capacités à tout moment, donc il était préférable pour moi de garder le plaisir pour plus tard. Oui. J’avais fait un sourire gêné à Marie, puis j’étais retourné vers les deux personnes sauvées. Ils étaient couverts de sueur et avaient l’air sales, mais leurs yeux brillaient d’excitation.

« Je suis content que vous ayez l’air d’aller bien. Êtes-vous blessé ? » leur demandai-je poliment.

« Un travail fantastique. Je suis Doula. Je tiens à vous remercier d’avoir vengé mes subordonnés. » Malgré son apparence épuisée, Doula nous avait offert une poignée de main ferme et robuste. Ses cheveux étaient rouges comme le feu, même avec toute la saleté, et ses yeux déterminés étaient de couleur argentée. Elle était évidemment plus grande que Marie et moi, et elle avait l’air d’une combattante chevronnée.

« Je veux aussi exprimer ma gratitude. J’ai éliminé toutes les mobs deux fois, mais je n’ai pas pu faire tomber ce démon. Je vous ai vraiment montré un côté pathétique de moi là-bas, hein ? » Zera semblait aussi assez hagard, mais sa poignée de main était plus forte que jamais.

« Pas du tout. C’est incroyable que vous ayez tenu une nuit entière contre ce nombre. Je suis désolé que nous soyons arrivés si tard, » déclarai-je.

« Ne soyez pas stupide. Ça peut sembler un peu ringard, mais je vous considère comme mes sauveurs. » Il avait souri, mais ses yeux étaient sincères. J’en avais compris la raison. Ces deux personnes étaient liées par un lien puissant, et si quelqu’un avait sauvé la vie de Marie, j’aurais probablement eu le même regard dans mes propres yeux. Juste à ce moment, nous avions entendu le son d’un bruit blanc qui bourdonnait à proximité.

« Oh, ça doit être le patron. Allez, c’est votre travail de faire un rapport, non ? » Avec cela, Zera avait sorti un outil magique à partir de sa taille et me l’avait remis. Cela nous permettait de communiquer avec quelqu’un au loin, et je pouvais parler au quartier général en répondant à l’appel. J’avais pris l’objet lourd dans ma main, puis j’avais appuyé sur le bouton rouge qui allait connecter l’appel. J’avais pris une grande respiration et j’avais regardé les quatre visages qui me regardaient avant de commencer mon rapport.

« … Ici Améthyste. Nous avons réussi à sauver les cibles et à vaincre le démon. » J’avais attendu plusieurs secondes, mais il n’y avait pas eu de réponse. J’avais levé la tête, puis un flot de plusieurs voix avait soudain parlé en même temps.

« Bzz… C’est vrai ? Est-ce que vous avez vraiment… !? »

« Pas possible ! Pas possible ! Bzzz… Hahaha ! »

« Capta… Voix… Vraiment… Bzzz ! »

Les voix, mélangées à l’électricité statique, étaient si fortes que j’avais presque instinctivement couvert mes oreilles. Ceux qui écoutaient depuis le quartier général l’avaient probablement fait. La voix suivante que j’avais entendue était un cri de colère.

« Silence ! Je vous ai dit de ne pas encombrer la ligne ! Hm, équipe Améthyste, bien jouée pour avoir accompli la mission. Ces deux-là sont des combattants très compétents, et il aurait été dommage de les perdre. »

« Oui, j’ai été surpris de constater qu’ils avaient survécu toute la nuit dans ces circonstances. Ils semblent vraiment épuisés, alors je vais les emmener à…, » la base, j’allais le dire, mais l’outil magique m’avait été enlevé. Je levai les yeux pour trouver le visage d’un homme costaud, et il sourit avant de me tapoter grossièrement la tête.

« Doula et moi sommes en sécurité. Oui, j’ai vérifié et j’ai découvert que le démon était de niveau 82. Un ennemi dangereux, c’est sûr. En tout cas, nous allons nous regrouper avec nos escouades dès que nous aurons pris du repos. »

« Hm, j’aurais pensé que vous devriez d’abord vous occuper de votre traitement, mais… Je vous laisse faire. Je tiens à féliciter de nouveau l’Équipe Améthyste pour son excellent travail. Une récompense appropriée vous attendra à votre retour à la surface. » Zera avait fait un geste et avait souri comme pour me donner sa bénédiction.

« Oh, j’ai oublié notre récompense. Il y avait beaucoup de choses que je voulais, alors j’ai hâte de faire du shopping une fois que nous serons rentrés. »

« C’est une bonne occasion pour nous d’acheter de nouveaux vêtements. Tu n’as qu’un seul ensemble de vêtements présentables, Kazuhiho. Ça peut être un peu gênant parfois. »

Quoi ? Tu vas dire ça pendant que tout le monde écoute ? Mais Mme l’Elfe réfléchissait profondément, se demandant si elle devait ou non se faire faire quelque chose sur mesure.

« Eh bien, assurez-vous de ne pas dépenser inutilement. Si vous avez des problèmes, je peux vous recommander des… hé, j’ai dit de ne pas parler de choses personnelles sur la ligne ! »

Oh, il était d’accord avec la blague, mais ensuite, il avait lâché la chute. J’avais déjà vu ce genre d’humour à la télé.

Maintenant que le démon avait été vaincu, les autres monstres avaient tous péri également, le feu qui brûlait encore dispersant leurs cendres dans l’air. Il y avait un air nauséeux dans la zone, mais nous ne pouvions pas nous empêcher de rire, pour une raison inconnue. Ainsi, l’Équipe Améthyste avait réussi sa première mission de sauvetage. Zera et Doula s’étaient battus toute la nuit, et nous aussi, nous avions dépensé notre vitalité et notre magie jusqu’à nos limites. Maintenant que nous avions fini de faire nos rapports, nous avions juste besoin de nourriture et de repos.

Nous nous étions installés dans un endroit où la poussière des monstres ne venait pas nous tomber dessus, puis nous avions commencé à rassembler des morceaux de décombres. Une fois que nous avions versé un peu d’eau dans un pot et que nous l’avions placé sur le dessus, notre campement de fortune était terminé. Nous avions utilisé de l’alcool à brûler pour le chauffer puisque nous n’avions pas de bois de chauffage, mais cela avait quand même bien chauffé la marmite.

« C’est une belle cuisinière. On peut même ajuster la chaleur. Ça ne me dérangerait pas de cuisiner de ce côté de temps en temps avec ça. » J’avais touché l’esprit du feu en faisant mon commentaire, et Marie m’avait regardé.

« Mais en avons-nous assez pour tout le monde ? Nous avons seulement apporté assez de repas pour trois, » déclara Marie.

« Tu as raison. Je pense qu’on pourrait ajouter de l’eau et la transformer en bouillie. Je l’ai fait à l’origine avec beaucoup de saveur, donc je ne pense pas que ça va être terrible. Par contre, ça aurait été bien si on avait eu des œufs, » répondis-je.

Des bulles avaient commencé à s’élever du fond du pot à mesure que la température de l’eau augmentait. Le donjon ici avait des voies d’eau partout, donc nous n’avions pas eu beaucoup de mal à trouver de l’eau. Cela signifie que la cuisson dans le donjon aurait pu être une option viable. Les deux que nous avions sauvés étaient à un endroit éloigné, frottant leur corps avec un morceau de tissu et nous jetant de temps en temps des regards perplexes. Je suppose qu’il n’était pas très commun pour les gens de commencer à cuisiner juste après avoir vaincu un démon.

« Je ne pensais pas que nous partagerions aussi ma part..., » Wridra me regardait d’un air réprobateur, alors qu’elle était assise sur un rocher voisin avec sa joue gonflée reposant sur sa main. Elle portait une armure lourde de style gothique, en forme de robe, mais elle lui permettait de se reposer facilement grâce à sa grande amplitude de mouvement.

« Je suis désolé. Je t’offrirai un bon repas à notre retour au Japon demain, » proposai-je.

« Hmph. »

Euh oh, elle était en fait assez bouleversée. Malgré cela, elle ne protestait plus, alors Marie et moi avions partagé un sourire avant de commencer à cuisiner. J’avais fouillé dans mon sac pour ressortir avec les boulettes de riz enveloppées dans des algues.

« Oh, ce sont celles que tu sais hier. As-tu mis le kakuni que tu as reçu de Kaoruko là-dedans ? » demanda Marie.

« Ouais, ce sont des boules de riz kakuni. C’est un peu bâclé, mais je vais prendre ça et…, » je les avais mis dans la marmite et j’avais regardé le riz et les algues s’imprégner de l’eau. Le riz, qui avait absorbé le jus du kakuni, avait commencé à émettre un arôme parfumé. Il y avait une lueur de fascination dans les yeux de Wridra alors qu’elle se rapprochait. J’avais commencé à mélanger le pot après avoir attendu un peu, puis j’avais testé la saveur.

« Hmm, c’est bon, mais il manque un peu d’assaisonnement. Oh, je sais, » déclarai-je.

Marie m’avait jeté un regard interrogateur alors que je sortais un contenant de plastique de mon sac. J’avais enlevé le couvercle pour révéler le miso et les légumes marinés à l’intérieur.

« J’ai apporté ça au cas où on en aurait marre des saveurs, mais laissez-moi essayer de les mélanger. » J’avais pris du miso et je l’avais dissous dans le pot. Après quelques bons tourbillons, la couleur du liquide s’était transformée en brun clair, et l’odeur de miso avait rempli l’air. Je l’avais essayé une nouvelle fois et j’avais trouvé qu’il accentuait bien la saveur. L’assaisonnement n’était pas trop fort non plus, et je soupçonnais que les algues avaient ajouté de la saveur à l’eau pendant le ragoût.

« Whoa, quelque chose sent vraiment bon… Quoi, vous cuisinez vos propres repas au lieu d’apporter des rations portables ? » demanda Zera.

« Oh. Salut, Zera. Vous avez l’air rafraîchi. »

Zera ne portait plus son armure et il s’était changé avec une chemise de rechange. Il s’était approché du feu. Les rations portables qu’il venait de mentionner étaient les rations militaires que les soldats utilisent toujours. J’avais déjà essayé l’une d’elles par curiosité, mais je voulais les éviter si possible. La viande séchée était toujours appétissante, mais je n’étais pas vraiment fan du mystérieux objet solide qui l’accompagnait. Je m’étais dit que vous ne pouviez pas faire grand-chose contre le mauvais goût, mais il y avait une sorte de drogue. Sans oublier que c’était le genre qui vous empêchait de dormir la nuit. Comment quelqu’un pourrait envisager de mettre ce truc dans son pot, ça me dépasse. J’avais transmis non verbalement de tels sentiments à Marie lorsque nos yeux s’étaient croisés, puis j’avais souri pour le cacher.

Doula était finalement revenue nous rejoindre, et j’avais remarqué qu’elle avait un visage étonnamment mignon avec des taches de rousseur. Ses sourcils semblaient indiquer une certaine force, mais son apparence avait quelque chose qui donnait aussi l’impression d’une jeune fille. Elle avait commencé à attacher ses cheveux en arrière alors qu’elle me lançait un regard exaspéré.

« Ne me dites pas que vous cuisinez vraiment dans un donjon ? Vous devriez vous en tenir aux rations portables, à moins que vous ne vouliez avoir mal au ventre, » s’écria Doula.

« Les rations militaires ne me conviennent pas. Cependant, je pense que ça devrait être bon pour la digestion, » répondis-je.

Elle avait laissé échapper une bouffée de chaleur et avait laissé tomber le sujet, en se concentrant sur l’endroit où elle allait s’asseoir. Après avoir contemplé un moment, elle avait déplacé un rocher pour s’asseoir à côté de Zera. Le porridge avait commencé à bouillonner, indiquant qu’il était prêt à être consommé. Nous n’avions pas assez de bols pour tout le monde, alors nous en avions partagé un par paire (à part Wridra, qui en a eu un pour elle) et nous avions commencé notre déjeuner tardif. Nous avions laissé les dames commencer les premières, et le son de leur sirotage de la bouillie avait résonné dans le donjon. Doula, qui semblait désintéressée au début, semblait avoir apprécié le goût du kakuni qui fondit dans sa bouche, alors que ses yeux s’élargirent. Elle avait laissé échapper un souffle sexy, puis avait commencé à balancer son corps. Il semblait qu’elle venait de réussir à contenir une puissante impulsion, et elle rencontra les yeux de Zera avec un regard brillant et féminin.

« Oh ? Qu’est-ce que c’est ? Tu veux que j’en prenne ? Je peux attendre que tu aies fini… OK, OK. »

Zera avait ouvert en grand et sa bouche fut emplie de kakuni. En goûtant, il s’était figé. La viande grasse avait fondu dans sa bouche avant même qu’il ne commence à mâcher, répandant sa saveur savoureuse. En se dissolvant, une vague de douceur naturelle avait déferlé. Il y avait un aspect dynamique caractéristique de la cuisine chinoise, et cela avait laissé un arrière-goût parfumé que le corps avait instinctivement désiré et reconnu comme nutritif. Porc de qualité, miso et bouillie mélangés à des algues. À chaque bouchée, ils libéraient une nouvelle profondeur de bonté salée, et il avait finalement avalé le mélange de saveurs après avoir stimulé son appétit au maximum. Zera s’était giflé les joues à deux mains, les yeux gonflés de surprise.

« Ouf… ! C’est délicieux ! Je n’ai jamais mangé quelque chose comme ça avant ! »

« Je ne peux pas le croire. C’est si doux que j’ai à peine besoin de mâcher. Tiens, Zera. Ouvre, » et ainsi, Doula avait naturellement pris un peu plus de bouillie avec la cuillère en bois et l’avait apportée à la bouche de Zera. Il semblait qu’elle était du genre à s’occuper des autres, et j’avais senti de la chaleur dans mes joues en la regardant essuyer le porridge qui coulait sur le menton de Zera avec son pouce et lécher la nourriture de son pouce.

J’avais fait un signe de tête, puis j’avais demandé : « Êtes-vous mariés tous les deux ? »

Zera cracha ce qu’il avait en bouche, et Doula se figea avec sa cuillère toujours dans la bouche. Hein, peut-être que j’avais tort. J’étais sûr qu’ils étaient mariés. Marie et moi avions cligné des yeux.

« Qu’est-ce que vous dites… ? Il est bien trop tôt pour ça, imbécile ! » déclara Zera, le visage rouge et en colère, mais à en juger par la façon dont les coins de sa bouche étaient enroulés dans un sourire, il était loin d’être contre l’idée. Voyant sa réaction, Doula s’était soudainement calmée et avait continué à manger, ses joues aussi s’estompant dans une nuance de rose. Quand ses yeux s’étaient tournés vers ceux de Zera, il y avait là un regard étonnamment sensuel. Ils s’étaient regardés pendant un moment et je commençais à me sentir gêné de les regarder. Ne sachant pas trop quoi faire, je m’étais tourné vers Marie pour voir si elle partageait le même sentiment d’inconfort que moi, et j’avais découvert qu’elle était aussi devenue rose avec sa cuillère dans la bouche. Elle avait eu l’air troublée pendant un moment, puis elle avait retiré la cuillère de sa bouche et elle avait pris un peu de kakuni avec elle.

« Tiens. Mange. » Marie avait amené le porridge vers moi, et j’avais été stupéfait par ça pendant un moment.

Non, ce n’est pas ça… Je ne te regardais pas parce que je voulais que tu fasses la même chose pour moi…

J’avais senti mon visage s’échauffer alors que des pensées contradictoires me traversaient l’esprit. Je veux dire, j’étais content, mais je m’étais senti gêné en même temps. Et comme si ce sentiment s’était répandu dans Marie, son visage s’était transformé en une nuance de rouge plus vive à chaque seconde qui passait. Ses épaules se mirent enfin à trembler, puis elle déclara d’une voix mignonne et suppliante.

« Dépêche-toi… C’est… embarrassant…, » elle semblait sur le point de pleurer, et je ne pouvais plus le supporter. J’avais pris une bouchée dans une quasi-panique, mais… oui, je pouvais à peine goûter la nourriture dans cet état.

J’avais réussi à lui dire que c’était bon par obligation, et elle avait répondu « O-Okay », sans lever les yeux. Ses longues oreilles étaient roses jusqu’au bout et tombaient vers le bas, comme si de la vapeur pouvait en sortir d’un instant à l’autre. Elle se laissa séduire par l’odeur appétissante de la nourriture et commença à se remplir la bouche de bouillie avec une expression distraite. Puis elle avait réalisé ce qu’elle mettait dans sa bouche, et son visage était devenu complètement rouge.

Tu vois ? On peut difficilement goûter la nourriture comme ça.

Wridra, qui mangeait avec ferveur tout ce temps, regarda le plafond. Ses sourcils prenaient une forme étrange à cause de l’atmosphère bouillonnante venant des deux côtés, ce qui semblait affecter même le goût de la nourriture par ailleurs délicieuse.

« C’est trop doux… Comme si quelqu’un avait jeté du sucre dessus…, » elle s’était exprimée, mais personne n’avait écouté. Ils n’avaient pas non plus remarqué la larme qui coulait sur sa joue.

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