Almadianos Eiyuuden – Tome 3 – Chapitre 75

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Chapitre 75

« Allez, Marika, j’ai dit que j’étais désolé ! Je comprends que tu sois gênée de t’être faite dessus, mais… »

« D’accord ! J’ai compris ! Je te pardonne ! S’il te plaît, arrête d’en parler ! »

Bien que Marika ait boudé et ignoré Clodette jusqu’à présent, c’était trop dur pour elle de tenir tête à une tête de linotte aussi naturelle.

Elle en était arrivée au point où Marika pleurait de frustration avant d’abandonner et d’arrêter d’ignorer Clodette.

« Mais je suis si heureuse que tu ailles bien. Quand j’ai entendu de Son Altesse Lunaria que ta vie était en danger, j’ai cru que mon cœur allait s’arrêter… »

« Désolée de t’avoir inquiétée… »

Marika savait à quel point elle s’était mise en danger.

« Mais quand on y pense, ne t’es-tu pas aussi mise en danger !? »

« H-Hein ? »

Le meilleur exemple était le fait que Clodette avait signalé la fraude directement à la personne responsable.

Si Serge avait été un peu plus méfiant à son égard, Clodette serait probablement morte à ce moment-là.

« Au fait, comment diable as-tu fait connaissance avec Son Altesse Lunaria ? Elle est au-dessus même des dirigeants du département de la collecte des impôts ! »

« Les maths et les calculs sont les seules choses pour lesquelles je suis douée. Donc je pensais devenir une commerçante, mais les personnes du bureau de perception des impôts ont une très mauvaise réputation, alors je n’ai pu être engagée nulle part… À ce moment, j’ai entendu dire que le comte de Bashtar recrutait des serviteurs personnels pour l’accompagner. Ça avait l’air dangereux, mais… »

Bam !

« Iiiih ! »

« Es-tu une idiote ? Souhaites-tu donc mourir ? Sais-tu quel genre d’endroit est Bashtar ? Pourquoi penses-tu qu’ils ont du mal à engager des gens pour y aller !? »

« I-iiiih ! Mais le Seigneur Kurats est gentil et fiable, tu sais ? Tu n’as pas vu comme il est fort ? »

« Oui, eh bien… Tu as raison, il est vraiment incroyablement fort. »

Quand Kurats était arrivé pour la sauver, Marika avait certainement senti son cœur palpiter.

Cependant, la raison principale pour laquelle elle s’était échappée était que Kurats avait coupé l’assassin en deux avec son fil d’Arachne. Cela avait équilibré les choses, lui donnant une impression à peine positive de Kurats.

« De toute façon, je dis cela pour ton propre bien, oublie Bashtar ! Je vais aller parler au chef tout de suite pour te réengager. »

Clodette était innocente depuis le début, son licenciement aurait dû être annulé juste après que les crimes de Serge aient été prouvés.

« Il m’a fallu beaucoup d’efforts pour engager cette jolie servante, ne me la prends pas. »

« Eh ? »

La voix venait du dessus de la tête de Marika.

Marika avait été très surprise par l’apparition soudaine de Kurats.

« Hehe ! Suis-je vraiment si mignonne que ça ? »

Marika aurait normalement dû avoir son mot à dire sur la réaction d’ensorcellement de Clodette, mais là, elle ne pouvait pas.

Un flash-back surgit dans l’esprit de Marika, celui de la figure vaillante de Kurats, venant lui sauver la vie, et soulevant son être embarrassé et sali à la manière d’une princesse.

« Pour tout ce que tu as fait pour moi… Pour m’avoir sauvé la vie, je t’en suis vraiment, vraiment reconnaissante… »

« Ooooh〜〜 ? Tu te sens timide, Marika ? »

Bam ! Bam ! Bam !

« Iiiiiiiiiih ! »

Marika passa sa colère contre une table voisine, faisant virer le visage de sa meilleure amie à un bleu de frayeur.

« C’est vraiment un soulagement de voir que tu es en sécurité. Clodette était immensément inquiète pour toi. »

« Je sais. J’étais inquiète pour elle aussi… »

Alors qu’elle écoutait la voix calme et froide de Kurats, Marika ne pouvait même pas lever les yeux.

Elle détourna son visage, essayant de cacher le fait qu’elle rougissait comme une petite fille.

« Je sais très bien ce que tu ressens. Et en la regardant, je comprends pourquoi tu serais inquiète de la laisser seule. »

« Que veux-tu dire ? Je n’en ai peut-être pas l’air, mais sais-tu que j’ai en fait la réputation d’être une femme forte ? »

Bam !

« Iiiiih ! OK, OK, je mentais ! »

Si Clodette était forte, alors tous les enfants du monde l’étaient aussi.

Mais ce n’était pas grave. Kurats et Marika ne détestaient pas la spontanéité de Clodette qui ressemblait à un petit animal.

« Mais j’aimerais que tu croies en moi. S’il y a une chose que j’ai, c’est la détermination et le pouvoir de protéger mes gens. »

« Je-je ne doute pas que cela soit vrai, mais… »

Marika n’avait rien trouvé à répondre.

Elle connaissait beaucoup de nobles, et elle savait très bien à quel point les actions de Kurats la nuit précédente étaient inhabituelles.

Il serait certainement difficile de rassembler du personnel à Bashtar.

Cependant, aucun noble ne prendrait le risque de combattre un assassin pour le bien d’une femme venue pour un entretien.

Lorsqu’elle réalisa une fois de plus à quel point son sauvetage avait été une coïncidence miraculeuse, Marika ressentit un frisson.

Alors, combien de temps dois-je continuer à me comporter comme un gigolo ?

{Je sais ce que tu dois faire, continu comme ça ! Selon mon évaluation, ces deux femmes sont très talentueuses. Elles pourraient être très utiles.}

Tout en soupirant dans son esprit, Kurats continua de parler.

« Si tu le veux, pourquoi ne pas l’accompagner ? Tu seras une servante de la maison d’un comte, et tu seras traité en conséquence. Tu as ma parole. Ainsi, Clodette n’aura pas à se sentir trop seule, pas vraie ? »

Quand elle réalisa qu’il y avait une si bonne option, Clodette avait saisi les mains de Marika avec un grand sourire.

« C’est vrai ! Allons-y ensemble, Marika ! Tu sais, quand j’ai essayé d’être engagée comme commerçante, j’ai appris que les gens ne nous aiment vraiment pas… alors c’est une opportunité parfaite ! »

Les gens qui payaient des impôts avaient tendance à ne pas apprécier ceux qui les percevaient. Il n’y avait rien d’étrange à cela.

Malgré tout, les collecteurs d’impôts osaient continuer à travailler, pour le bien du pays. Mais leurs efforts n’avaient rien fait pour changer l’opinion de la société à leur égard.

Si Kurats ne l’avait pas engagée, le talent de Clodette aurait été gaspillé, et peut-être même qu’elle aurait dû finalement vendre son corps.

« Mais, Bashtar est juste… »

Bashtar était une terre stérile qui ne pouvait pas être taxée même des décennies après la grande invasion.

Le territoire était infesté de monstres, et c’était statistiquement la région où les attaques de monstres et le nombre de morts étaient le plus haut dans tout le royaume de Jormungand.

Donc, pour le moins, le problème à considérer ici n’était pas le dépaysement.

« Peut-être bien, mais je vais changer ce Bashtar. »

Il valait mieux garder le secret que le véritable but de Kurats en allant à Bashtar était seulement d’affronter un monstre fort.

Marika avait tenu compte des paroles de Kurats en regardant le sol.

En y réfléchissant, peut-être ne serait-il pas si mal de suivre les souhaits du roi et de contribuer à des réalisations qui seront inscrites dans l’histoire.

Marika avait souvent détruit des hommes ambitieux, elle avait su les reconnaître. Mais elle ne sentait pas de grandes ambitions dans la voix de Kurats.

Cependant, en même temps, elle sentait qu’il pourrait peut-être réussir.

Il serait naturel de supposer qu’un seul homme ne pourrait jamais, à lui seul, apporter un changement au nid de monstres appelé Bashtar.

Et pourtant, pour une raison quelconque, cet homme brillait de confiance.

« Seigneur Kurats, vous pouvez le faire ! Je vous aiderai aussi, alors vous pouvez le faire ! »

« Clodette ? »

Clodette avait apparemment déjà choisi de suivre Kurats.

Du point de vue de Clodette, Kurats était probablement la première forme d’autorité qui l’avait reconnue pour elle-même, et pas seulement pour son talent en maths.

« Aaah, d’accord ! Je comprends ! J’y vais ! Je dois y aller ! Je ne peux pas laisser Clodette toute seule vue comment elle se comporte ! »

« Superrr ! On y va ensemble ! »

Un grand sourire était visible sur le visage de Clodette. Elle prit Marika par surprise et lui fit un grand câlin.

« Bienvenue à bord, Marika. »

« A-Ah ! »

Alors que Kurats lui brossait doucement la tête, Marika devint aussitôt rouge, de son cou à son visage, comme si elle bouillait.

« Est-il vrai qu’un nouveau seigneur arrive ? »

« Ouais, on vient de le découvrir. Il est apparemment soutenu par Sa Majesté le roi en personne. »

« Qu’est-ce que tu dis ? Ne comprend-il pas quel genre d’endroit est Bashtar ? »

« Quoi qu’il en soit, à cause de ça, notre garde a été officiellement dissoute. Désolé de le dire, mais je retourne à la capitale. »

L’homme se mordit la lèvre par frustration.

Il s’appelait Gilbert Orange.

Bien qu’il n’ait que la trentaine, il était le chef du village de Narak, qui était un village relativement grand à Bashtar.

La raison pour laquelle il avait assumé ce rôle à un si jeune âge était que le précédent chef du village, son père, avait été tué par des monstres.

« Au nom de toutes ces années durant lesquelles nous avons travaillé ensemble, je laisse autant d’armes et de rations que possible. Ne sois pas pessimiste, le nouveau seigneur est un guerrier, donc ça pourrait être une bonne chose. »

Le commandant de la garde, Lucas, attrapa Glibert par les épaules et tenta de lui remonter le moral.

« … Je l’espère. »

Cependant, contrairement à Lucas, Gilbert croyait qu’avoir un guerrier comme seigneur apporterait des problèmes.

S’il devait surestimer la puissance de son armée et tenter d’attaquer les monstres, cela serait très gênant.

S’il provoquait une deuxième grande invasion dans le processus, le territoire serait vraiment perdu.

Bashtar était un endroit qui était fier de sa prospérité, mais de nos jours, les quelques personnes qui restaient encore ici étaient celles qui ne pouvaient pas se résoudre à abandonner leur lieu de naissance.

De plus, comme les monstres avaient pris toutes les bonnes terres fertiles, ces gens étaient forcés de vivre dans des endroits éloignés, dans des conditions difficiles, dans la peur constante d’être blessés par les essaims de monstres qui venaient vers eux quotidiennement.

À cause de cela, même des décennies après la grande invasion, ils ne pouvaient toujours pas remplir leurs obligations fiscales.

Leur récolte était assez mauvaise, car ils devaient consacrer beaucoup d’énergie à se défendre.

Dans ces circonstances, si le prochain seigneur leur percevait des impôts, ou s’il n’apportait pas de remplaçant aux forces de garde, cela signifierait inévitablement la fin du village.

« J’ai entendu dire qu’il avait fait de grandes choses en Lapland contre l’armée de l’empire Asgard. Qui sait, peut-être qu’il pourrait aussi réduire les dégâts contre le village ? »

Le but principal de la force de garde était seulement de surveiller tout signe d’une éventuelle grande invasion. Quand il s’agissait purement de leurs capacités en tant qu’unités militaires, ils n’étaient pas aussi bons que ces soldats qui se battaient sur les champs de bataille.

Malgré tout, Gilbert était moins optimiste que Lucas.

Grâce à leurs années d’expérience, Lucas et ses collègues connaissaient les traits et les habitudes des monstres locaux, ce qui n’était probablement pas le cas pour celui qui venait.

Toute personne expérimentée savait que de si petits détails n’étaient pas insignifiants dans une bataille, ils pouvaient faire toute la différence.

« Il devrait être ici dans une dizaine de jours. Cela peut être gênant, mais tu dois te préparer et mettre en place les choses pour ta rencontre avec lui. Ne fais pas une mauvaise première impression, d’accord ? »

Même parmi les aristocrates, il y avait des hommes assez incompétents pour détruire accidentellement un village par de lourdes taxes.

Donc ce que Lucas disait, c’était que Glibert devait faire comprendre à ce nouveau seigneur la réalité de Bashtar.

Conscient de la difficulté de la mission qui lui était imposée, Gilbert voulait secrètement se rouler en boule à cause du stress.

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre.

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