Almadianos Eiyuuden – Tome 3 – Chapitre 74

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Chapitre 74

« C’est quoi ce bordel ? C’est clairement l’œuvre de Serge ! »

Assise dans la salle de réunion, au milieu de piles et de piles de documents, Marika ne pouvait pas s’empêcher de crier quand elle découvrit ce qui se passait vraiment.

Il y avait une multitude de ministères impliqués dans les travaux de construction et les affaires militaires qui avaient vu leurs impôts réduits pour de vagues raisons.

C’était choquant, mais encore une fois, c’était une façon assez courante de se soustraire à l’impôt.

« Dieu merci, Clodette a été si directe… Si elle avait fait négligemment du tapage à ce sujet, elle aurait été tuée. »

« Je sais, n’est-ce pas ? Peut-être que tu aurais dû apprendre une chose ou deux d’elle. »

« Qu’est-ce… ? »

La pièce était censée être fermée, mais avant que Marika le sache, Serge se tenait là avec deux hommes habillés tout en noir.

Quand diable avaient-ils ouvert la porte ? Étaient-ils au moins entrés par la porte ? Elle ne pouvait pas le dire.

De toute façon, il était douloureusement clair que les deux hommes habillés en noir n’allaient rien faire de bon.

Le temps que Marika se lève en panique, les deux hommes avaient déjà sorti leurs poignards.

Est-ce que je vais mourir ici ?

Marika n’aurait jamais pensé qu’un directeur de collecte des impôts aurait recours à des mesures aussi brutales.

« Crier est inutile, d’ailleurs, personne ne t’entendra. J’ai renvoyé tout le monde chez lui plus tôt aujourd’hui. Officiellement, tu as quitté le bureau encore plus tôt. »

Ce bureau était le domaine de Serge.

Il pouvait aller n’importe où ici et bloquer toutes les évasions s’il le voulait.

Marika avait été négligente. Trop décontractée et absorbée dans ses enquêtes pour remarquer le danger dans lequel elle se trouvait.

« Iiih ! »

Malgré les apparences, Marika était encore une jeune femme ordinaire.

Elle était confiante en elle-même lorsqu’il s’agissait de négociations, mais elle n’avait aucune confiance en sa capacité à se battre contre un tueur à gages professionnel.

Sans aucune trace de sa volonté habituelle, elle perdit toute force dans ses jambes, tombant ainsi sur le dos.

« Hahaha... C’est une honte, vraiment. J’aimerais pouvoir te goûter un peu, mais on n’a pas le temps pour ça. »

Serge ricana sans essayer de cacher le regard méchant qu’il avait sur le visage.

« Sale déchet ! Espèce d’ordure ! »

« Eh bien, tu peux dire ce que tu veux. Mais si tu me le demandes, c’est un mauvais choix pour de derniers mots. »

« Iiih ! »

Alors qu’elle reculait de terreur, les hommes s’approchèrent d’elle.

Clodette, je suis désolée ! Mais tant que tu es en sécurité… !

Marika accepta son sort, et ferma les yeux.

« Marika ! Est-ce que ça va ? »

Une voix aiguë, enfantine, qui ne correspondait pas du tout à la situation, résonna dans la pièce.

Quand il réalisa que quelqu’un qui n’était pas censé être là — Clodette — était entrée dans la pièce, Serge paniqua.

« Comment es-tu entrée ? »

Serge s’était assuré qu’il n’y avait plus personne dans le bureau.

Il avait aussi donné aux gardes l’ordre strict de ne laisser entrer personne.

Il était donc impossible pour cette femme insouciante de passer à travers eux.

« Nous sommes entrés par l’avant, bien sûr. Mais je suis désolée d’avoir rendu les choses difficiles pour les gardes. »

Juste après l’entrée de Clodette, un homme géant la suivait, ce qui avait rendu Serge et les deux hommes qui l’accompagnaient assez nerveux.

Le géant dégageait de lui une aura qui, subtilement, mais clairement, disait à tout le monde autour de lui qu’il n’était pas un amateur.

« Idiot, réalises-tu ce que tu viens de faire ? Intrusion — non, tu es entré illégalement dans un office gouvernemental contenant des informations hautement confidentielles. Tu seras accusé d’espionnage pour ça, c’est passible de la peine de mort ! »

« Alors je me demande quel genre de crimes cette femme sans défense là-bas a commis pour que vous essayiez de la tuer. »

Kurats sourit avec arrogance, sans se soucier des menaces de Serge.

Comment la menace d’un petit alevin comme Serge pourrait-elle marcher sur un homme qui avait affronté une partie de l’armée d’Asgard tout seul ?

Kurats avait alors posé une question.

« Êtes-vous des mercenaires ? Vous êtes des tueurs nés, hein. »

« Oh, regarde ce petit noble idiot qui agit avec puissance et colère. Écoute, c’est le bon moment pour se cacher. Alors pourquoi ne vas-tu pas t’empiffrer dans un terrier, vite fait ? »

« Tu es assez confiant… »

Un des deux hommes habillés en noir le marmonnait spontanément, montrant ainsi son vrai visage.

L’autre homme, qui avait été silencieux pendant un certain temps, répondit à son collègue avec un large sourire.

Kurats n’avait pas du tout l’impression que la confiance de l’homme était mal placée.

Il pouvait dire qu’il était assez fort pour être l’adversaire de Rosberg dans un combat, si Rosberg n’utilisait pas son épée de feu.

« Confiant ? C’est parce que je peux me permettre de l’être. Quoi ? Tu te crois plus fort que moi !? »

Ayant probablement pensé que Kurats se moquait de lui, l’homme avait rugi de colère.

« Je sais que je suis plus fort que toi. »

« Ne regrette pas ces mots !! »

Tout en levant son poignard pour faire croire qu’il allait attaquer avec, l’homme préféra donner un coup de pied vers le bas, s’éloignant puis baissant sa taille à une vitesse folle.

Il était étonnamment rapide.

N’importe quel chevalier moyen aurait probablement une jambe cassée à ce point.

« Humph ! »

Le coup de pied bas portait avec lui tout le poids du corps de l’homme, mais Kurats le bloqua en faisant simplement un pas en avant et en frappant le sol avec son pied au moment où il le posa.

« Quoi !? »

L’homme était choqué.

Sa technique avait prouvé son invincibilité sur de nombreux champs de bataille, mais elle avait été facilement rendue impuissante.

Et ce n’était pas tout.

Kurats avait aussi attrapé le poignard que l’homme avait pointé sur sa poitrine à main nue. Le poignard refusait maintenant de bouger, comme s’il avait été pris par un étau.

« Pourquoi joues-tu ? ! Dépêche-toi de le tuer ! »

Témoin de la tournure défavorable des événements, Serge cria dans la confusion.

Une défaite des deux hommes en noir signifierait aussi la mort de Serge.

Alors que le premier homme était pris dans une impasse avec Kurats, l’autre homme se dirigeait vers Marika.

« As-tu oublié que j’étais ici ? Ne me regarde pas de haut ! »

« Aaaaaaaaaaaaaaah !! »

Flash.

Juste au moment où le second homme avait cru voir une sorte de fil reflétant la lumière de la pièce, son corps avait été coupé en deux.

« Toi… Qu’as-tu fait ? »

« Je viens de renforcer un fil d’une bête démoniaque Arachné avec du pouvoir magique. Avec assez de vitesse, tu peux couper l’acier avec ça. »

Bien sûr, ça ne s’appliquerait qu’à quelqu’un ayant une vitesse divine comme Kurats.

L’homme n’avait pas du tout vu le fil.

Ce fil était déjà trop fin pour être vu quand il n’était pas en mouvement, mais il pouvait aussi couper un corps humain plus vite que ses yeux ne pouvaient le voir… Il n’y avait rien à faire contre une arme aussi ridicule.

« Alors… veux-tu continuer ? »

« Non, j’abandonne. Je pensais pouvoir faire n’importe quoi, mais je suppose que le monde est vaste. »

Serge était exaspéré. Il ne pouvait pas croire ce que l’homme en noir venait de dire.

« Arrête de plaisanter ! Je t’ai payé, n’est-ce pas ? ! N’as-tu pas besoin de le faire tomber quoiqu’il arrive !? »

« Je ne vais pas aller au bout d’un duel perdu d’avance. Je ne suis pas un soldat. »

Au moment où il comprit qu’il n’avait plus d’alliés ici, Serge força le plus faux des sourires et appela Kurats.

« Je ne sais pas qui tu es, mais dis-moi. Combien désires-tu pour te mettre de mon côté ? Crois-moi, les paroles d’un agent du gouvernement peuvent être très utiles, c’est une bonne affaire pour toi. Mais si tu décides de m’attraper à la place, tu peux être certain que tu seras considéré comme un criminel ! »

« Je n’en serais pas si sûr. »

« Qui diable se cache actuellement ? Attendez, princesse Lunaria !! »

Serge était abasourdi par l’entrée soudaine de cette personne qui se tenait presque au sommet du pays.

Aucun mot ou excuse de sa bouche ne pouvait avoir assez de pouvoir pour atteindre la famille royale.

« Je n’aurais jamais imaginé que Votre Altesse viendrait ici… Je m’excuse profondément pour mon comportement indigne et honteux. »

De plus, juste après l’entrée de la princesse, une autre personne était entrée. C’était l’homme responsable de la collecte des impôts, le comte Amboise.

« Chef, je… ! »

« Pas la peine. Vous n’arriverez pas à me convaincre. »

« S’il vous plaît, attendez ! Je n’ai rien fait… C’est cet homme ! C’est lui qui a violé la loi ! »

« C’est le comte de Bashtar. Je l’ai rejoint à la demande de la princesse Lunaria. De fausses accusations ne vous seront d’aucune utilité. »

« Un… comte ? Cet homme ? »

Serge venait d’être à court de solutions. Lorsqu’il réalisa qu’il n’allait tout simplement pas s’échapper, son visage pâlit de désespoir.

Après cela, il allait être arrêté, et les nombreux nobles qui avaient pris part à cette grande affaire de fraude allaient être éliminés.

« Est-ce que ça va ? »

« Ah ! Oui, merci ! Ah ! Non, ne faites pas ça ! N’approchez pas ! »

Alors que Kurats l’appela, Marika poussa un bref soupir de soulagement avant de se rétracter très vite comme si elle venait de se rappeler quelque chose, mais…

« Ah, Marika, tu t’es fait dessus ? »

« Clodette, espèce d’idiote !! »

Certaines personnes ne savaient pas comment lire l’atmosphère.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. amateur_d_aeroplanes

    Tiens, un tueur a gages qui a du bon sens 😇

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