Almadianos Eiyuuden – Tome 2 – Chapitre 45

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Chapitre 45

« Quel que soit le résultat, aucune objection ne sera admise. Vous pouvez vous battre jusqu’à ce que vous soyez satisfait du résultat ! Commencez ! »

À la seconde où Frigga avait donné le signal de départ, Wedel s’était précipité en avant.

La puissance de sa charge était considérable, à tel point que même Frigga fut quelque peu impressionnée.

Mais d’un point de vue différent, cela signifiait que, même avec l’aide de son armure, tout ce qu’il avait réussi à faire était d’impressionner un peu Frigga.

« Ce jeu de jambes a besoin d’un peu d’entraînement. »

D’un léger mouvement du pied, Kurats avait fait tomber Wedel la tête la première au sol avec toute la force qu’il avait mis dans sa charge.

Grâce aux propriétés fortifiantes de son armure, il n’avait subi aucun dommage, mais Wedel était néanmoins empli par la honte.

Il venait d’être humilié devant le roi et Frigga.

« Tu es mort ! Tu es un homme mort ! Voyons voir si tu peux esquiver ce coup-là, ordure ! »

« Je n’ai pas besoin d’esquiver quoi que ce soit. »

Dans sa rage, Wedel balança son épée de toutes ses forces, mais Kurats pouvait l’éviter les yeux fermés.

Toutefois, une simple esquive ne suffirait pas à montrer la différence de force existante entre les deux adversaires.

Sachant cela, Kurats avait attrapé la lame de l’épée avec la paume de sa main.

« … Impossible… Pourquoi ça ne coupe pas ? »

Il n’y avait pas que Wedel, tous les membres de la maison d’Agren présents avaient été sidérés.

Cette grande épée aurait dû pouvoir trancher une pierre en deux ou couper de l’acier, mais cet homme venait de l’attraper à mains nues.

Le fait qu’ils savaient à quel point l’épée était tranchante n’avait fait qu’accroître leur surprise.

« Avec tes horribles arts martiaux et ton épée qui n’est même pas enchantée par la magie, tu ne me blesseras jamais ! »

Si son adversaire était Rosberg, celui-ci aurait pu trancher la peau de Kurats même avec une arme contondante.

Et s’il utilisait son épée magique Gerlach en plus de cela, alors Kurats aurait dû se battre en mettant sa vie en jeu.

Mais dans les deux cas, Wedel était à des kilomètres du niveau de Rosberg.

« Qu’est-ce qui se passe !? Qui attrape une épée à mains nues !? C’est étrange, n’est-ce pas !? Comment expliques-tu cela ? »

Face à une réalité aussi irrationnelle, Wedel hurla comme un enfant qui piquait une crise de colère.

Ce n’était peut-être pas un problème puisqu’il se trouvait à l’intérieur du château royal, mais s’il faisait face à un véritable ennemi, un tel déni de la réalité aurait été carrément suicidaire.

« Peu importe comment je l’ai fait. Ce qui compte, c’est comment nous allons procéder à partir de maintenant. »

« Espèce de sale petit merdeux arrogant… ! »

{Je suppose qu’en face de ce jeune maître gâté parler ne me mènera nulle part.}

{Ces gens n’hésiteront pas une seconde à s’opposer à toi tant que tu n’auras pas planté en eux les graines de la peur.}

{Je le sais.}

Kurats avait resserré son emprise sur l’épée de Wedel.

« Hein… ? »

Parce qu’il avait utilisé trop de force, l’épée ne s’était pas brisée, mais avait plutôt été écrasée comme une masse d’argile mal sculptée.

Puis, il l’avait pliée sur elle-même encore et encore, jusqu’à ce qu’elle soit transformée en une petite sphère.

Wedel était complètement immobile. Il ne comprenait pas ce qui se passait.

Maintenant que l’épée n’était plus qu’un morceau d’acier, Kurats la jeta et tendit la main vers l’armure de Wedel.

« Qu’est-ce que tu fais... Arrête ! Ne touche pas à mon armure ! »

« C’est bon, c’est juste une armure. Ou peut-être veux-tu que je l’épargne et que je te frappe directement à la place ? »

Wedel avait perdu à la fois son arme et son courage, il n’y avait aucune chance qu’il puisse résister.

La partie pectorale de son armure avait été enlevée avec désinvolture.

Cette armure précieuse était faite d’un métal magique. Il était impossible de la rayer, même pour un soldat entraîné armé d’une lance.

Mais dans les mains de Kurats, ce métal n’était pas différent de l’argile.

La précieuse armure magique qui valait le prix d’un château avait été cruellement brisée, broyée et écrasée. C’était devenu une plaque de métal.

En regardant l’héritage ancestral se transformer en une plaque endommagée, le marquis d’Agren s’était évanoui sous le choc, avec des traces d’écume qui sortaient de sa bouche.

« Maintenant que j’en ai fini avec ton armure, si on passait à l’étape suivante ? »

L’armure était plus résistante que l’acier et pourtant cet homme avait joué avec comme si c’était un jouet. Que se passerait-il s’il attrapait une personne avec cette force monstrueuse ?

Rien qu’en l’imaginant, Wedel frissonnait comme un oiseau en train d’éclore.

« J’admets ma défaite ! »

Admettre la défaite n’était pas si important pour Wedel. Il n’était pas quelqu’un qui possédait une volonté assez forte pour continuer volontairement un duel désavantageux dans lequel il était certain de mourir.

Frigga, un peu fière, avait pris la main de Kurats et avait déclaré le résultat du duel.

« Le seigneur Mathers gagne ! Quiconque n’est pas d’accord avec ce verdict peut se battre en duel avec lui ou avec moi-même ! »

◆ ◆ ◆

« Y a-t-il une chance que tu finisses par le lâcher ? »

Regardant Kurats et Frigga, qu’il avait invités dans son salon, Siegfried avait ri d’un ton décontracté.

Il avait l’air de montrer sa véritable personnalité.

Bien qu’il soit le roi d’un pays, il était encore au début de la vingtaine. Ce n’était pas étrange pour lui d’avoir un aspect jeune dans sa personnalité.

« Mais c’est apaisant et excitant de rester aussi près. Je veux le faire plus. »

« Non non non non, ce serait une mauvaise chose si tu étais plus excitée », déclara Kurats en se grattant la joue.

Quand il avait regardé Frigga alors qu’elle le tenait à ses côtés, il était clair pour lui qu’elle était en chaleur.

Si l’on savait que la Valkyrie Blanche-Neige était dans un tel état, cela pourrait provoquer une crise nationale.

« Vraiment ? Mais j’étais sûre que c’était normal. »

L’expression de Siegfried changea. « Attends une seconde. De qui diable as-tu appris ça ? »

« Je l’ai évidemment appris en regardant les chevaliers, mais je n’ai jamais pu le faire jusqu’à maintenant… »

« Explique-moi tout en détail. »

Ce n’était pas simple.

Siegfried et Kurats eurent des frissons lorsqu’ils commencèrent à deviner la glaciale vérité.

Perplexe devant le regard fixe des deux hommes, Frigga commença à expliquer.

« J’étais la seule femme dans l’ordre des chevaliers, non ? J’ai toujours été seule, et j’ai toujours été jalouse des amitiés des autres. »

Il valait mieux ne pas entendre le reste.

Siegfried et Kurats se regardèrent, tellement convaincus par leur pressentiment qu’ils en eurent la chair de poule.

« Frigga, tu n’as pas besoin d’en dire plus… »

« Après l’entraînement, ils se mettaient nus et se tenaient par les épaules, puis s’essuyaient les uns les autres avec des serviettes mouillées. Vous savez, ces choses communes qui se font entre amis… »

« “AU DIABLE L’AMITIÉ !” »

Kurats et Siegfried crièrent en même temps.

Contrairement à Frigga, ils n’étaient pas assez naïfs pour croire qu’il s’agissait simplement d’une démonstration d’amitié entre hommes.

« Ce n’est pas le cas ? »

« Absolument pas ! »

« Même quand ils partageaient leur jus de citron après l’entraînement, ou quand ils mangeaient une côte de bœuf ensemble en commençant par les deux extrémités… ? »

« Bien sûr ! »

« Même tous ces exercices de respiration artificielle qu’ils faisaient durant leur entraînement de premier secours… ? »

Encore tremblants, Kurats et Siegfried se regardèrent à nouveau.

« Qu’est-ce qui ne va pas avec la discipline de l’ordre des chevaliers de ce pays ? »

« Je ne sais pas ! C’est la première fois que j’entends ça ! »

Ils avaient l’impression d’avoir contemplé un abîme sombre qu’ils n’auraient jamais dû voir, comme s’ils avaient ouvert une boîte qu’ils auraient dû garder scellée.

« Rien de tout cela n’est normal. Je n’ai certainement jamais remarqué ce qui se passe entre toi et les gens de ton entourage, mon frère… »

« Quelle chose ? Il y en a d’autres !? »

« J’ai remarqué que quand les chevaliers vont prendre leur bain après l’entraînement, pour une raison quelconque, ils en sortent toujours plus fatigués qu’avant… »

« Je ne voulais pas savoir ça ! »

« De plus, j’ai trouvé étrange que les chevaliers soient si intransigeants sur le fait d’enlever leurs armures juste après l’entraînement, et de rester ainsi à moitié nus. Mais comme les servantes semblaient ravies de voir les chevaliers faire toutes ces choses, j’ai pensé que c’était normal… »

« Même les bonnes sont des causes perdues ? Qu’est-ce qui ne va pas dans tout ce pays ? »

« Il y a des choses que je ne connaissais pas encore sur ce royaume… Je suis peut-être roi, mais je suis encore jeune, je préfère ne pas penser à ce genre de choses. »

Même si Siegfried essayait d’alléger son esprit, c’était inutile.

« Non non non, tu ne peux pas échapper à la réalité, tu dois l’affronter ! »

« Bien sûr, tu as raison. Je dois faire tout ce qui est en mon pouvoir pour renforcer la discipline dans l’ordre des chevaliers ! »

Plus tard, cette décision apportera à l’ordre des chevaliers de Laponie une vague d’histoires d’amour tragiques et déchirantes… Mais c’était dans un avenir encore lointain.

De plus, les servantes transformaient ces histoires en rouleaux d’images et les diffusaient partout. Les histoires circuleraient alors à travers les réseaux souterrains et se répandraient à travers le royaume comme une épidémie.

Même ce monde avait des filles qui fantasmaient sur les histoires d’amour entre garçons.

{Maintenant que j’y pense, il y avait aussi ce genre de filles à Dolmond. Le processus de pensée des femmes est vraiment mystérieux et complexe.}

« Frigga, toutes les choses que tu as décrites ressemblent plus à ce qu’un homme ferait pour courtiser une femme plutôt que de se lier d’amitié, donc tu devrais être plus prudente. »

« Ah… ? »

Ayant enfin réalisé ce qu’elle faisait, Frigga s’éloigna de Kurats en panique.

Cependant, comme la chaleur de sa présence s’était estompée, elle avait hésité à frotter ses genoux ensemble, comme si elle sentait qu’il manquait quelque chose. Kurats ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle était très mignonne.

« Écoute, ça devrait aller tant qu’on est hors de la vue du public. »

« Oh ! Comme prévu de mon ami proche ! »

Le visage de Frigga s’illumina comme une fleur épanouie, et elle s’accrocha de nouveau à Kurats.

« Mais tu n’es pas hors de vue, je suis toujours là… »

« Tu es mon frère, c’est bon si c’est toi qui regardes ! »

Alors qu’elle se frottait la tête sur le dos de Kurats, Frigga ressemblait plus à un chaton ronronnant et dépendant qu’à une femme.

Comme elle était mignonne, Kurats avait décidé de la laisser faire ce qu’elle voulait pour le moment.

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3 commentaires :

  1. amateur_d_aeroplanes

    Ouarf 😱 Cela tourne au yaoi 😁

  2. Merci pour ce chapitre très joyeux.

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