Almadianos Eiyuuden – Tome 2 – Chapitre 43

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Chapitre 43

« Tu as fini avec tes adieux ? »

« Oui, je ne m’attendais pas à ce que quelqu’un d’aussi monstrueux que toi attende que nous ayons fini, c’est respectable. »

« Même moi, je sais respecter un bon adversaire. »

« C’était un cadeau très généreux. Je m’appelle Hyde Bartmund. Je suis le commandant du 4e escadron de l’infanterie lourde. »

« Je suis Kurats Hans Almadianos de Gaura. Je suis un baron du royaume de Jormungand. »

« Jormungand ? »

Les yeux d’Hyde s’ouvrirent d’étonnement.

Cet homme était-il venu tout seul du royaume de Jormungand ?

De plus, si Kurats partageait cette information, cela signifiait qu’il n’avait aucune intention de laisser partir Hyde.

« C’est dommage. »

Hyde n’avait pas eu la possibilité d’abandonner ses subordonnés ni de s’enfuir pour rapporter cette information. Il se tourna, impuissant, vers ses hommes et souleva avec eux un cri de guerre juste avant de défier Kurats.

Un vent sec souffla sur les montagnes du Beltill, emportant avec lui l’odeur du sang du champ de bataille où il n’y avait plus une seule personne en mouvement.

Une fois qu’elle eut terminé de poursuivre les mages, Frigga retourna sur ce qui était autrefois la ligne de front. Elle y trouva Kurats, priant pour les fantassins lourds morts.

Elle savait déjà combien il était fort, mais elle était encore étonnée.

Il lui était difficile d’imaginer le genre de mesures qu’il avait prises pour anéantir le régiment d’infanterie lourde, qui se vantait de ses défenses impénétrables.

« Je vous suis reconnaissante, merci de nous avoir aidés. Je m’appelle Frigga Lapland. Je suis la princesse de ce royaume. Mais plus important encore, puis-je entendre votre nom ? »

« Je m’appelle Kurats Hans Almadianos, Votre Altesse. »

Sa force était écrasante.

Il était assez noble pour honorer ses ennemis tombés au champ d’honneur.

Il était également digne et calme, et n’était pas du tout nerveux face à une princesse.

C’était un homme très bien.

Frigga avait l’impression qu’elle n’aurait jamais rencontré un meilleur parti dans toute sa vie.

Que dois-je faire ? Qu’est-ce que je suis censé faire à un moment pareil ? se demanda-t-elle.

Les seules expériences romantiques de Frigga étaient les demandes en mariage venant des autres. Maintenant qu’elle était celle dont le cœur palpitait d’intérêt, son esprit était dans le chaos.

Tout en remerciant Kurats pour sa courtoisie, Frigga avait saisi inconsciemment sa main et s’approcha impulsivement de lui.

« Dev... »

« Dev ? »

« Devenons amis ! »

Attends, qu’est-ce que je dis !? Sachant qu’une demande en mariage soudaine ne servirait à rien, elle s’était dit qu’ils devraient d’abord apprendre à se connaître en tant qu’amis.

Mais elle avait involontairement exprimé ce souhait à haute voix.

« Non, je veux dire, ce que je voulais dire, c’était... ! »

L’intégralité du visage de Frigga était rouge vif.

Les soldats de Lapland regardaient leur commandante agitée comme s’il s’agissait d’un animal rare.

La Valkyrie Blanche-Neige qu’ils connaissaient était une commandante intelligente et digne qui était plus courageuse et fiable que quiconque sur le champ de bataille. En tant que femme, c’était un mur de fer qu’aucun homme ne pouvait approcher.

En aucune circonstance elle ne réagirait comme une jeune femme innocente qui n’avait pas encore vécu son premier amour.

Tout en s’empêchant d’éclater de rire accidentellement, Kurats avait tendu la main vers Frigga.

« Devenir votre ami serait plus qu’un plaisir, Votre Altesse. »

{Ça te fera gagner du temps. Tu as déjà deux princesses qui en pincent pour toi, c’est de bon augure, ne crois-tu pas ?}

Bien que Kurats avait été un peu dérangé par le ricanement lugubre de Bernst, il avait décidé de l’ignorer pour le moment.

Pendant ce temps, Frigga était tellement heureuse de sentir la chaleur de la grande main de Kurats qu’elle était sur le point de s’évanouir.

La seule raison pour laquelle elle avait réussi à rester consciente de justesse, c’était qu’elle se rappelait son devoir de princesse.

« Mis à part ça, je peux savoir qui vous êtes. Ai-je raison de supposer que vous n’êtes pas de notre royaume ? »

Si un guerrier aussi anormal vivait en Lapland, il y aurait sûrement eu des rumeurs à son sujet.

La même chose se serait produite dans n’importe quel pays du continent.

« Je ne peux pas en dire trop ici, mais je suis Kurats, un baron du royaume de Jormungand. Mes sincères salutations. »

« Quoi !? Le royaume de Jormungand ? »

Jormungand, la grande puissance dans laquelle Lapland avait mis la plupart de ses attentes.

Leur puissance en tant que nation n’était nullement inférieure à celui de l’empire Asgard.

Cependant, il ne faisait pas non plus de doute que leur force militaire et leur contrôle sur leurs propres vassaux n’étaient pas à la hauteur de ceux d’Asgard. Pour cette raison, Frigga pensait qu’il était peu probable qu’ils enverraient des renforts.

« Seigneur Kurats, êtes-vous venu ici tout seul ? »

« C’est embarrassant de l’admettre, mais notre pays est engagé dans un conflit ouvert entre deux factions au sujet de la succession au trône. Une faction est pro-Asgard et soutient la première princesse, l’autre faction est anti-Asgard et soutient la seconde princesse. Comme nous ne pouvions rien faire pour attirer l’attention, la seconde princesse Lunaria m’a envoyée seul. »

Bien que Lunaria n’avait envoyé qu’une seule personne comme renfort, son aide n’était en aucun cas dénuée de sens.

Au contraire, il valait mieux envoyer cette aide qu’une armée de 10 000 hommes en renfort.

Après tout, si Jormungand avait négligemment envoyé ses troupes, elles auraient mis un grand fardeau sur l’approvisionnement de Lapland. Cette tournure des événements était chanceuse.

« Je lui suis reconnaissante pour son aide. Puisque c’est le cas, dois-je garder votre identité secrète ? »

« Oui, en public, appelez-moi mercenaire McGregor Mathers. Continuons comme ça jusqu’à ce que tous les hommes d’Asgard soient chassés de Lapland. »

Dans les circonstances actuelles, il ne fallait surtout pas que le fait que Kurats ait été envoyé en renfort soit exposé.

Lapland n’avait pas encore gagné, et leur nombre était encore bien inférieur à celui des Asgards. S’il s’avérait que Kurats intervenait ici, il pourrait au pire être banni de Jormungand ou même qualifié de traître.

Cependant, si la vérité était révélée après la victoire complète de Lapland, ce serait une tout autre histoire.

Cela signifierait que cela ne servait à rien d’avoir peur de l’armée d’Asgard.

À ce moment-là, Kurats deviendrait un atout politique. Un héros qui s’était précipité à la rescousse d’une nation amie alors qu’elle traversait une crise mortelle.

À la cour royale de Jormungand, les forces qui craignaient une guerre contre Asgard commenceraient à envisager de rejoindre la faction de Lunaria.

Et cela inverserait sans aucun doute le rapport de force entre Felbell et Lunaria.

{Pas mal pour un premier pas.}, pensa Kurats, ou plutôt, Bernst, en ricanant.

{Comme l’ennemi n’a pas l’air d’avoir de héros du niveau de Rosberg, on va les virer de ce royaume en un rien de temps !}

{Tu dis « nous », mais c’est moi qui dois le faire.}

« ... Alors, monsieur McGregor, je voudrais vous remercier encore une fois pour votre aide. Ce n’est pas grand-chose, mais permettez-moi de vous montrer ma gratitude en vous accueillant en tant qu’invité officiel. »

Frigga s’inclina profondément, comme si elle saluait un membre de la royauté étranger.

« Et moi, Frigga Lapland, je jure de ne jamais oublier les liens amicaux qui nous unissent à Son Altesse Lunaria. »

« Je vous remercie en son nom. »

Frigga jura que Lapland soutiendra Lunaria lorsque la lutte pour la succession au trône atteindra son apogée.

Sur le plan diplomatique, ce genre de vœu n’était pas à bafouer.

Il y avait une raison pour laquelle Kurats avait dit que c’était Lunaria qui l’avait envoyé, et non le roi Christopher.

Lapland n’était pas seulement un allié de longue date de Jormungand, elle avait aussi joué un rôle de pacificateur parmi les petits pays du nord, ce qui lui avait donné une grande influence sur eux.

Si Lapland devait déclarer son soutien à Lunaria après avoir remporté une victoire totale sur les forces asgardes, les deux camps seraient extrêmement touchés.

Kurats pouvait déjà imaginer Albert grinçant des dents de frustration.

« Envoyez un messager pour rapporter notre victoire à Sa Majesté. Nous rentrons chez nous triomphants ! Faites entendre vos voix ! À NOTRE VICTOIRE ! »

Frigga leva le bras vers le ciel et au-delà.

Et les soldats de Laponie rugirent de joie.

« OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOh ! »

Ils avaient perdu plus que quelques camarades. Étant donné qu’ils n’avaient jamais gagné une seule bataille, ils étaient déjà tous prêts à mourir.

Mais maintenant, ils étaient enthousiastes, submergés par l’exaltation d’avoir réussi à rester en vie et d’avoir gagné la bataille.

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