100 en Chance et une Compétence en Domptage de Dragons – Tome 2 – Chapitre 39

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Chapitre 39 : En chemin vers Drakaria

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Chapitre 39 : En chemin vers Drakaria

Partie 1

***Point de vue d’Alkelios***

J’ai foiré…

Non, je n’ai pas seulement foiré… j’ai totalement échoué !

Et en premier lieu, je n’avais aucune idée de la raison pourquoi c’était ainsi. En regardant en arrière, il ne devrait pas y avoir de raison pour laquelle cela n’avait pu se lever ? C’était comme si mon corps rejetait simplement la pensée et l’idée d’être avec Seryanna… ou était-ce aussi une excuse ?

Je ne pouvais pas comprendre, je ne comprenais pas pourquoi cela s’était produit… et peu importe à quel point j’essayais d’y réfléchir, il y avait de moins en moins de raisons pour lesquelles j’aurais pu me retrouver dans cette situation. Plus j’essayais, plus je me voyais comme un perdant pathétique.

Pour le dire simplement, j’avais commencé à nourrir un certain dégoût pour moi-même… pour mon côté humain.

Après que Seryanna se soit endormie, je n’avais pas pu fermer les yeux. Étant incapable de comprendre pourquoi une telle chose était arrivée, dévoré par la culpabilité et le remords, je ne pouvais dormir. Je me tenais à ses côtés et la câlinai. Elle n’avait pas essayé de s’éloigner de moi, bien au contraire… toute la nuit, elle ne voulait pas partir, peu importe la chaleur.

En la regardant comme ça, je savais qu’elle ne voulait pas me laisser partir, mais il y avait aussi quelque chose en moi qui refusais de la libérer. Tout comme quand elle avait commencé à pleurer…, au début, je voulais fuir de honte, mais mes bras avaient refusé de la laisser quitter mon étreinte. C’était comme si mon corps avait sa propre volonté... quoi qu’il en soit, la laisser partir était un gros NON.

Ainsi, la nuit passa sans que j’arrive à dormir.

Le jour suivant, elle s’était réveillée, mais n’avait rien dit. Nous étions restés dans les bras comme ça pendant presque une heure avant qu’elle ne bouge et ne m’embrasse. J'avais agi comme une bête affamée et l’avais serrée dans mes bras.

« Tu m’aimes ? » m’avait-elle demandé après que nos lèvres se soient séparées.

Elle ne me regardait pas dans les yeux.

« Oui, » répondis-je sans un seul moment d’hésitation.

Avec un petit sourire, elle avait baissé la tête vers ma poitrine et m’avait chuchoté. « Je vais attendre... »

En l’entendant, la culpabilité avait augmenté de plusieurs niveaux. Cela m’avait étranglé de l’intérieur, mais le pire était que je n’avais aucune idée de ce dont je me sentais coupable. J’étais un imbécile ou peut-être un idiot pour ne pas être capable de le réaliser avant, mais telle était la nature humaine.

Parfois, les réponses les plus simples sont les plus dures à repérer même si elles sont placées juste sous son nez…, pensais-je en me rappelant ce que mon père m’avait dit une fois.

À midi, nous nous étions habillés, avions pris un rapide repas et étions ensuite allés dire nos adieux au marchand généreux qui nous avait laissé récupérer chez lui deux nuits.

« Êtes-vous sûrs que vous ne voulez pas rester un autre nuit ? » demanda-t-il en pensant probablement aux potions que je lui ferais en échange.

« Oui. Nous apprécions tout ce que vous avez fait pour nous, monsieur Vanalez, mais il est temps pour nous de reprendre notre voyage surtout maintenant que Seryanna est remise, » avais-je répondu avec un sourire.

« Est-ce vrai ? Eh bien, quand vous repasserez dans cette ville, si vous avez besoin d’une chambre, n’hésitez pas à passer par ma boutique ! Je serai ravi de vous accueillir à nouveau ! » déclara-t-il avec un grand sourire.

« Nous prendrons votre offre en considération la prochaine fois que nous passerons ici. Au revoir, monsieur Vanalez ! » répondis-je. Puis nous étions partis.

Plus je restais longtemps, plus il recevrait de potions gratuitement, chacune coûtant probablement plus qu’un loyer dans une auberge locale. Cependant, c’était beaucoup plus confortable et sécurisé ici que dans une auberge. Cela ne me dérangeait pas non plus de les faire aussi longtemps que l’on me donnait les ingrédients.

Cependant, ce que j’avais remarqué, c’était que j’avais vraiment besoin d’un objet de stockage. Peut-être comme un sac à dos ? Si je finissais par tomber dans une situation où je devais faire quelque chose, j’étais impuissant à moins que quelqu’un ne m’offre à la fois le matériel et le laboratoire.

Dans les jeux, il y avait toujours un menu pratique de création d’objets, à travers lequel en un seul clic, vous pouviez créer les plus complexes et puissantes des possibilités. Tout au plus, vous deviez avoir un laboratoire à proximité sans même le toucher.

Une fois que Seryanna et moi étions arrivés aux portes, nous avions vu une ligne presque sans fin. D’innombrables dragons essayaient de sortir de la ville, mais seules les personnes en santé étaient autorisées à le faire. Après tout, la ville juste après était Drakaria. Ils ne voulaient certainement pas que quelqu’un y apporte la Grippe du Dragon.

En tant que tel, tout ce que nous devions faire maintenant était d’attendre.

Quand notre tour vint finalement, nous avions été arrêtés par les gardes.

« Attendez, je me souviens de vous deux ! Elle était malade, repartez ! » Il nous regarda.

« C’est un peu grossier. Est-ce qu’elle a l’air malade ? » demandai-je en plissant les sourcils.

« Je l’ai vu de mes propres yeux. Elle toussait et éternuait ! » répliqua-t-il.

« Est-ce qu’elle éternue et tousse maintenant ? » lui avais-je demandé.

« Elle le cache ! » Il nous jeta un regard noir.

« Est-ce que tu m’accuses de mentir ? » demanda Seryanna en le regardant.

« Oui ! C’est ce que je suis en train de faire ! Vous mentez ! Alors qu’allez-vous pouvoir y faire ? » déclara-t-il avec un grand sourire.

Seryanna dégaina son épée et la pointa vers lui.

« Et si je t’envoyais en prison pour avoir insulté une chevalière royale ? » suggéra-t-elle.

« Quoi ? Penses-tu que tes mensonges vont fonctionner ici ? Hein ? » avait-il demandé.

« Eh bien, je suis presque sûr que si tu continues comme ça, tu vas finir par mourir, alors pourquoi n’appelles-tu pas ton supérieur ici avant que cela ne se produise, » lui avais-je conseillé.

« Tu penses que j’ai peur d’une femme... »

BONK!

Ses mots avaient été coupés comme quelqu’un l’avait assommé par-derrière.

« Pour que l’un de mes hommes agisse d’une manière si grossière devant une chevalière, quelle honte ! » avait déclaré un grand dragon portant une armure en attrapant le garde inconscient par la peau du cou.

« Êtes-vous le responsable ici ? » demanda Seryanna en baissant son épée.

« Oui. Mes excuses, Sire Draketerus, » répondit-il en s’inclinant devant elle.

« Me connaissez-vous ? » demanda-t-elle.

« Bien sûr. J’étais là quand le roi vous a donné le titre de Chevalière royale de la troisième Princesse du royaume d’Albeyater, Elleyzabelle Sojourn Seyendraugher. À ce moment-là, j’étais habillé comme un noble qui a simplement eu la chance d’assister à la cérémonie, » expliqua-t-il en souriant.

« Puis-je aussi vous demander votre nom ? » demanda Seryanna.

« Bien sûr ! Je suis le baron Theryan Overdaken ! Le chef des gardes de Toros, » répondit-il avec un sourire.

« Je me souviendrai de ce nom, » déclara-t-elle en rengainant son épée.

« Merci, ce sera un honneur. »

« Ensuite, je présume qu’il n’y a aucune raison de nous tenir ici aux portes, est-ce qu’il y en a ? » demanda Seryanna en plissant les yeux vers lui.

« Bien sûr que non ! Vous ne montrez aucun des symptômes, vous êtes libre de franchir les portes. Bon voyage, Sire Draketerus ! » déclara-t-il avec un sourire.

Pendant que je les fixais, les gardes s’éloignèrent pour nous laisser passer. Je suivis rapidement les pas de la rousse jusqu’à ce que nous soyons tous deux en dehors et que nous marchions vers le pont traversant le Grand Gouffre.

En le voyant pour la première fois, c’était un spectacle assez impressionnant. Le long pont blanc s’étendant d’un côté à l’autre du Grand Gouffre. Des pierres blanches solides et enchantées avaient été assemblées parfaitement pour former cette construction incroyable, bien que, sans magie, elle se serait certainement déjà écroulée. Le même symbole du royaume sur ses drapeaux était gravé tous les dix mètres sur les côtés, tandis qu’un cristal magique lévitait constamment. L’épée de feu était imposante et menaçante. Cela inspirait la force, mais le courage aussi à mon avis.

La première fois que j’avais vu un drapeau du royaume était chez Brekkar. C’était dans l’un des magasins. Si un passant n’avait pas dit ce que c’était, je ne l’aurais pas reconnu maintenant que nous traversions le pont.

Derrière nous, les hauts murs de Toros constituaient une dernière défense contre quiconque oserait traverser illégalement le pont. Imposants et forts, ils avaient également séparé un côté du royaume à un autre. C’était comme si vous disiez qu’une fois le pont traversé, vous rencontriez un monde entier et beaucoup plus dangereux.

« C’est… profond, » déclarai-je en regardant par-dessus le bord de l’abîme du Grand Gouffre.

C’était comme regarder dans les portes de l’enfer. Je m’attendais à tout moment à ce qu’un monstre sorte de là en m’y entraînant.

J’avais dégluti.

« Regarde où tu marches. » Seryanna m’avait prévenu.

« Ne t’inquiète pas, je ne vais pas tomber, » déclarai-je en revenant à ses côtés.

En la regardant dans ses yeux, je lui avais pris la main et ensuite lui fit un baiser sur la joue.

« Es-tu toujours en colère contre moi ? » avais-je demandé.

Elle avait baissé les yeux puis elle était revenue vers moi.

« Je ne sais pas si je suis fâchée… je ne sais pas ce qui s’est passé..., » répondit-elle en secouant la tête.

« Moi non plus… Franchement, je ne sais pas..., » déclarai-je en baissant les yeux.

« Merci..., » déclara Seryanna.

Je clignai des yeux, surpris.

« Pour ? » demandai-je

« Ne pas m’avoir laissé partir, » elle m’avait fait un sourire.

Je l’avais embrassé.

« Je l’ai fait parce que je t’aime..., » déclarai-je.

« Je t’aime aussi, » répondit-elle. Elle me rendit mon étreinte.

Après avoir partagé un baiser, nous avions continué à traverser le grand pont jusqu’à ce que nous atteignions l’autre côté.

Là-bas, nous avions trouvé une grande auberge, les écuries de Khosinni et plusieurs tentes.

« Tant de dragons..., » déclara Seryanna en regardant autour d’elle.

« Ouais, ils attendent probablement quelqu’un qu’ils connaissent à Toros. Il vaut mieux les attendre ici que de risquer de tomber malade, » avais-je proposé.

« Je ne nie pas ce fait. Je me demande où se trouvent Kataryna et Kléo, » déclara-t-elle en regardant autour d’elle.

C’était pareil pour moi, je ne pouvais pas les voir.

« Allons à l’intérieur. Peut-être qu’elles nous y attendent ? » suggéra Seryanna.

« Bien sûr, » j’avais hoché la tête.

Nous nous étions dirigés tous les deux vers la porte d’entrée de l’auberge et nous étions entrés. Il s’agissait d’un bâtiment de trois étages avec une écurie connectée et plusieurs chambres. C’était plus un manoir de noble qu’une auberge. À l’intérieur, l’ensemble était décoré de sculptures en bois et éclairé par plusieurs cristaux magiques. Si mes calculs n’étaient pas faux, il y avait au moins 30 tables au sol. La plupart d’entre elles étaient occupées par deux dragons ou plus. Six serveuses allaient et venaient de la cuisine, tenant des plateaux remplis de nourriture ou de chopes d’hydromel.

Il y avait deux barmans, mais sur les deux, l’un était un nain.

Pour la première fois depuis que j’étais arrivé dans ce monde, j’avais vu quelqu’un qui n’était pas un dragon. À l’intérieur, je criais presque d’excitation, mais en même temps, ma curiosité montait en flèche. Je ne pouvais m’empêcher de me demander comment et pourquoi ils étaient ici.

Juste pour être sûr, j’avais demandé à Seryanna. « Est-ce un nain ? »

« Oui. » Elle hocha la tête.

« Comment ? Pourquoi est-il ici ? » avais-je demandé, surpris.

Elle rigola. « Je pense que quelqu’un comme toi est bien plus incroyable que lui. »

« Comment ça ? » demandai-je.

« Les humains sont en guerre avec les dragons, tandis que les nains sont neutres. Ils sont pour la plupart des commerçants et des artisans, il est donc naturel que l’on puisse les trouver dans tous les royaumes. Les humains et elfes semblent les employer pour leur endurance et leur capacité à se battre dans des endroits étroits. Les dragons font la même chose pour les donjons difficiles. Ou du moins, c’est ce qu’il m’a dit, » elle désigna le nain qui remplissait une chope.

***

Partie 2

Avec un sourire aux lèvres, elle s’approcha du bar et je suivis juste derrière elle.

« George, comment vas-tu ? » le salua-t-elle.

« Hm ? Ah ! Seryanna ! Content de te voir ! » répondit-il avec un sourire éclatant.

Pour préciser, ce nain n’avait pas une grosse barbe étouffante ou des membres et des doigts incroyablement épais. Il ressemblait à un petit humain, mais avec une tête légèrement plus grande. Ses muscles étaient épais et fermes, et son front était rempli de rides. Une longue queue de cheval attachait ses longs cheveux gris sur son dos et il portait de simples vêtements de lin.

Après avoir rempli la chope, il l’avait placé sur un plateau à côté de sept autres.

« Table six, Lili ! »

Une serveuse dragonne mignonne avec deux couettes couleur châtaigne et des taches de rousseur était venue au comptoir et avait récupéré le plateau. Elle m’avait fait un clin d’œil puis était partie.

« Hum ! » La rousse avait attiré mon attention en toussant un peu.

Hein ? Pourquoi me regarde-t-elle comme ça ? me demandais-je. Mais je n’étais pas sur la même longueur d’onde.

« Alors, pourquoi es-tu ici, Seryanna ? » demanda George le nain.

« Nous nous dirigeons vers la capitale. As-tu vu une dragonne aux écailles noires vêtue en noir avec une autre aux écailles argentées ? » demanda-t-elle.

« Oh, ces deux-là sont avec vous ? » demanda-t-il, surpris.

« Tu les connais… ou plutôt, qu’ont-elles fait ? » Elle plissa les yeux.

« Elles ont loué la dernière chambre ici à l’auberge. Une vraie chance si tu veux mon avis. Alors la nuit dernière, elles prenaient un verre et une bande de gros dragons musclés ont commencé à se battre avec elles. »

« Un combat ? » Seryanna leva un sourcil.

« Ouais, un combat. Ils étaient juste une bande de bâtards excités qui pensaient que l’argentée était une proie facile. La fille leur a dit qu’elle était déjà prise..., »

Cette fois, c’est moi qui ai demandé. « Déjà prise ? »

« Ouais, et puis ils ont été un peu rudes avec elle, et ont fini par se faire tabasser comme une bande d’aventuriers débutants. Je dirais que cette dragonne est puissante ! » Il hocha la tête.

« Bien sûr qu’elle l’est. Alors, où sont-elles maintenant ? » demanda Seryanna.

« Je pense qu’elles sont encore dans leur chambre. Sont-elles vos compagnons ? » demanda-t-il.

« Oui, » elle hocha la tête.

« Eh bien, je peux vous dire la chambre dans laquelle elles séjournent. C’est au deuxième étage, tout au bout du couloir sur la droite. Vous ne pourrez pas les manquer, » il sourit.

« Merci. »

Nous avions quitté le bar et étions montés à l’étage. Tout comme le nain l’avait dit, nous avions facilement trouvé la chambre, car de l’autre côté il y avait un bain. Nous avions frappé deux fois, et Kléo avait ouvert la porte.

« Grande sœur ! » La joyeuse dragonne avait sauté dans les bras de Seryanna.

« C’est bon de te voir aussi, petite sœur, » répondit-elle.

« Oh ? Vous deux êtes enfin sortis ! Eh bien ! Avec Alkelios là-bas, j’étais sûre que tu ne resterais pas malade trop longtemps ! » déclara Kataryna en se dirigeant vers la porte.

« C’est bon de vous revoir toutes les deux. Comment s’est passé votre séjour ici ? Eh oui, ça n’a pas pris tant de temps. C’était une simple grippe, » j’avais haussé les épaules.

En m’entendant, Kataryna se mit à rire.

« Comme prévu de toi ! » déclara-t-elle.

« Nous étions bien, rien à craindre ! Allons-nous partir maintenant ? » demanda Kléo.

« Oui, comment sont les repas ici ? » demanda Seryanna.

« Assez bon. Allons-nous descendre et commander quelque chose ? » demanda Kataryna.

« Je suis partant pour ça ! » dis-je avec un sourire.

« P-Partant pour ça... ? » Kléo me regarda un peu confuse.

« C’est une expression… c’est comme si je disais : je suis d’accord avec ta suggestion, » expliquai-je.

« Je vois… Bizarre, » elle inclina la tête puis arrêta d’enlacer Seryanna.

« Allons-y, alors ! » déclara Kataryna en sortant, verrouillant la porte derrière elle.

Ainsi, nous étions tous descendus pour prendre à manger avant de partir pour la capitale. La nourriture était acceptable, mais quelques épices en plus n’auraient pas fait de mal.

☆☆☆

***Point de vue de Seryanna***

Pour moi, c’était un peu gênant d’agir comme si la nuit précédente n’était pas arrivée. Je me sentais toujours fautive de ce qui s’était passé, mais cela soulevait une autre question. Qu’allait-il se passer une fois que je me serais éveillée ?

La plupart des dragons changeaient complètement d’apparence quand ils passaient par l’éveil, il était donc très probable que je finisse avec une paire de cornes, une queue, peut-être une paire d’ailes, et beaucoup d’écaille sur le corps. Une telle apparence serait considérée comme indésirable d’un point de vue humain.

Si en ce moment je n’étais pas assez attirante pour lui, alors en viendrait-il à me détester dans le futur ?

Cela me faisait souhaiter pour la première fois de ma vie de ne pas m’éveiller et rester aussi humaine que possible. J’aimais de plus en plus Alkelios, mais… ça me faisait me sentir mal de ne pas pouvoir lui offrir ce qu’il souhaitait… je n’étais pas parfaite pour lui.

Avec ces sentiments dans mon cœur, je pouvais à peine profiter de mon repas. Les autres s’amusaient, et Alkelios aussi, mais pour moi, c’était comme si c’était un autre monde.

Après que nous ayons mangé, nous avions quelque chose à boire et avions attendu une demi-heure pour se remettre avant d’aller à l’écurie de Khosinni. Je chevauchais avec Alkelios, tandis que Kataryna et Kléo avaient une monture à part.

Plusieurs heures après notre départ de l’auberge, nous étions arrivés à notre premier point de bivouac. Nous avions cuisiné un repas simple et ensuite nous nous étions entraînés. J’avais essayé de me faire une sorte de masque pour éviter de montrer que j’avais un problème. Alkelios ne semblait pas l’avoir remarqué, mais une fois qu’il était allé se laver, j’avais pris Kataryna et Kléo à part.

Avec un cœur lourd, je leur avais dit ce qui s’était passé pendant le temps où nous étions séparés.

« C’est… inattendu, » avait déclaré Kléo.

Après m’avoir entendue, elle n’était pas d’humeur à blaguer.

« Oui… pour que quelque chose comme ça arrive, » Kataryna secoua la tête.

« Je sais… Depuis, ma poitrine me fait toujours mal et je me demande si peut-être il ne me voit tout simplement comme pas assez bien pour lui..., » déclarai-je en regardant le feu crépitant.

« Je ne pense pas que ça soit ça, » déclara Kataryna en secouant la tête.

« Mais… même si je sais que quelque chose comme ça n’était pas censé arrivé ! » rétorquai-je en la regardant dans les yeux.

« Ça dépend. Quand j’étais encore jeune, j’avais un ou deux mâles qui finissaient dans une position similaire, mais contrairement à Alkelios, ils me blâmaient tous pour ne pas être assez jolie ou d’autres absurdités comme ça, » elle haussa les épaules.

« Je ne comprends pas. Que veux-tu dire ? »

« Ah ! Ça me rappelle, Iolaus une fois est également devenu mou. C’était le lendemain de son réveil, je pense… Depuis, nous ne l’avons pas fait, » Kléo avait dit ça en se grattant l’arrière de la tête puis avait ajouté. « Il a beaucoup de nuits à rattraper. Hehehe, »

« Kléo, essuie ta bave, » avait déclaré Kataryna.

« Ah ! Désolé ! » Ma petite sœur avait alors ri.

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***Quelque part de loin. Point de vue d’Iolaus***

J’avais soudainement senti le regard d’un prédateur affamé et je m’étais rapidement retourné.

Il n’y avait rien là… pas même un lapin.

« Qu’est-ce que c’était ? » pensais-je à voix haute.

C’était comme si je me mettais soudainement dans un repaire de prédateurs sauvages qui attendaient juste le bon moment pour me déchirer en lambeaux. C’était si effrayant, j’avais dégluti involontairement. Par la suite, j’avais continué à me déplacer avec précaution, gardant mes yeux ouverts pour tout danger et mes oreilles pour les sons suspects.

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***De retour au point de vue du groupe d’Alkelios. Point de vue de Seryanna***

« Alors, tu dis… que des choses comme ça arrivent ? » lui avais-je demandé.

« Oui. Ce n’est pas… extraordinaire, » Kataryna haussa les épaules.

« Il ne t’a pas non plus blâmé pour son petit accident, comme dire que tu n’es pas assez jolie ou pas humaine, » souligna Kléo.

C’était vrai, il s’était simplement excusé et m’avait étreinte jusqu’à ce que j’arrête de pleurer. Peut-être que j’avais réagi d’une manière excessive ?

« Maintenant que j’y pense, tout ça pourrait être dû au stress ? » déclara Kataryna en se grattant la tête.

« Stress ? » avais-je demandé avec un froncement de sourcil.

« Oui. Je veux dire, c’est un humain entouré de dragons en tout temps. Le dernier membre de son espèce qu’il a trouvée a essayé de le tuer AINSI que ses amis. D’après ce que j’ai compris, c’était aussi le fait que jusqu’à maintenant, il n’avait jamais eu à s’inquiéter pour sa propre vie et celle des autres. Il est tout à fait possible qu’il ait vécu une vie extrêmement protégée, au point où il ne s’est pas livré à un vrai combat jusqu’à ce qu’il te rencontre, Seryanna, » expliqua Kataryna.

« N’est-ce pas un peu absurde ? Bien que… il m’ait dit que l’endroit où il vivait n’avait pas de chose comme de la magie, » je l’avais dit en regardant le feu.

Le froncement de sourcil n’avait jamais quitté mon visage parce que je n’arrêtais pas de réfléchir à ce sujet, essayant de comprendre ce qui n’allait pas chez moi ou lui.

« Nous devons également prendre en considération son âge. Comparé à nous, il est comme un petit sortant à peine de son œuf. Peu importe comment l’on regarde les choses, tout va à une vitesse anormale même pour nous… Cela étant dit, nous, dragons, avons une très longue durée de vie par rapport aux humains, qui meurent avant leur cinquième décennie. Je veux dire, j’ai déjà 759 ans. Tu n’as même pas encore deux siècles, et Kléo doit encore atteindre le premier, » avait dit Kataryna.

« Cette année, je vais sur mes 127 et Kléo 78..., » déclarai-je.

« Vous êtes littéralement des enfants par rapport à moi ! Hahaha ! » Elle avait ri.

« Non, tu es juste un fossile ayant expiré, » avait calmement répliqué Kléo.

« Regarde ça ! » elle lui fit une pichenette.

« Unu~ ! » Kléo gémit et frotta l’endroit frappé.

Leur blague m’avait fait rire, ce qui était une première depuis que nous nous étions retrouvés.

« Mais oui, Seryanna… détends-toi. C’était probablement juste à cause du stress. Donne-lui du temps, et de l’espace pour respirer. Ne le place pas dans une situation dangereuse, sinon il pourrait craquer…, » recommanda-t-elle.

« Craquer ? » demandai-je, surprise.

« Oui. Ce garçon ne le sait probablement pas lui-même, mais il est sur le point de craquer..., » il y avait un regard triste dans les yeux alors qu’elle disait ça. « Je pouvais le sentir chaque fois que je m’entraîne avec lui. Il ne met jamais toute sa force dans ses coups, et il y avait plusieurs fois quand il a tressailli ou fermé les yeux alors que j’étais sur le point de frapper. C’est clairement un signe qu’il n’est pas habitué aux situations dangereuses… ou à des batailles. Ces choses prennent du temps…, » déclara-t-elle en laissant échapper un soupir.

« Il y a aussi la fierté masculine que tu dois prendre en compte, » Kléo avait dit avec un sourire.

« Effectivement. Comme je l’ai déjà dit, la plupart des hommes, qu’ils soient dragons ou non, tiennent fermement à leur fierté. Ils ne peuvent apparemment pas se permettre de montrer une faiblesse devant les femmes, surtout si elles leur plaisent. J’ai vu beaucoup d’idiots se battre devant moi pour prouver leur… valeur. Bleah ! Comme si, ça m’intéressait, » elle roula les yeux.

« Je ne pense pas comprendre..., » dis-je.

La plupart du temps, les hommes m’ignoraient. En dehors d’Alkelios, aucun n’avait vraiment été intéressé par moi. En tant que tel, je n’avais jamais eu l’expérience d’avoir des hommes au-dessus de moi ou essayant de m’impressionner d’une façon quelconque.

« Tu es un peu trop dense, grande sœur, » Kléo me tapota la tête avec un regard de pitié.

Je lui avais lancé un regard noir et elle se recula.

« Donc, Alkelios n’a jamais agi comme un dragon typique ou un humain ? » demandai-je.

« Ouaip ! C’est pourquoi je peux dire qu’il n’y a aucun problème avec toi, et lui-même ne le pense pas. N’être pas assez belle où quoi que ce soit est tout simplement une pensée stupide de ta part. Il ne pourrait pas être parfait, mais garde à l’esprit, Alkelios n’est ni un dragon ni un humain normal. Il a à peine appris à se battre et a encore du mal à s’adapter. Je ne serais pas surprise s’il faisait une erreur stupide tôt ou tard, » déclara Kataryna en poussant un soupir.

« Je vois… mais s’il se trompe ? » demandai-je.

En regardant dans mes yeux et en utilisant un ton de voix grave, elle avait dit. « Tu te sentiras sans doute mal. Ça ne va pas être beau à entendre ou voir non plus. Il va probablement te montrer le pire côté de lui. »

Je déglutis.

« Alors… qu’est-ce que je devrais faire ? » demandai-je à nouveau.

« Toi ? Rien, » elle secoua la tête. « Tu as juste besoin de serrer les dents et de rester avec lui. Peu importe ce qu’il dit, ou bien comment il te regarde, rappelle-toi juste que ce sera son pire moment. Ce sera aussi un test pour vous deux… si tu peux encore l’aimer après ça, alors… Je doute que même le roi puisse vous séparer, » elle me fit un doux sourire.

« Donc, j’ai juste besoin de tenir le coup, mais qu’en est-il de lui ? » lui avais-je demandé. « Et s’il ne redevient pas lui-même ? »

« C’est là que nous intervenons ! » elle me fit un sourire.

« Je ne comprends pas, » je fronçai les sourcils.

« Peu importe quel côté de lui il va te montrer, il aura probablement mal après. Quand je verrai le bon moment, je vais m’assurer de le redresser d’une façon ou d’une autre. Après tout, nous sommes ses amies, et il a la chance d’avoir moi ayant déjà atteint l’éveil supérieur et qui a déjà été témoin de beaucoup de choses tout au long de ma longue vie. Je vais pouvoir lui faire passer cela, ne t’inquiète pas ! Tu as juste besoin d’être forte pendant ce moment de crise ! » elle me tapota l’épaule.

« Et si… même après tout ça, il ne redevient pas lui ou… pire… arrête de m’aimer ? » lui demandai-je, un peu craintive.

« Alors… Je le tuerai, » répondit-elle froidement.

« Quoi ? » J’avais cligné des yeux surpris.

« S’il devient si brisé au point que je ne puisse plus rien y faire, au lieu de le laisser sombrer dans la folie, je lui rendrais service en le tuant de mes propres mains. De cette façon, ni nous, ni le royaume, ni qui que ce soit d’autre n’auront à le craindre ou bien à souffrir à cause de son pouvoir qui se détraquera, » déclara-t-elle froidement.

Je déglutis en la regardant dans les yeux. Il n’y avait pas de mensonges dans ses mots. C’était son plan. Comme elle avait atteint l’éveil supérieur, je ne pouvais même pas dire que je pouvais encore faire quelque chose pour l’arrêter. Là encore, si Alkelios finissait comme ça, je ne pensais pas que j’aurais souhaité le faire.

« Pourtant, ce n’est pas comme si c’était ce que je souhaitais vraiment… c’est le pire des cas. Compte tenu de sa chance, je ne pense pas que les dieux le laisseront en arriver là, d’autant plus qu’aucune de nous ne le souhaite, » elle me fit un faible sourire.

« Oui… il souhaitait avoir tout le temps dont il avait besoin pour prendre la meilleure décision quant à savoir s’il devait m’épouser ou non. Peut-être que tout ce drame en est un résultat direct ? » demandai-je en me souvenant de ses paroles.

« Ça le pourrait. Après tout, il souhaite ne pas avoir une seule once de doute quand il arrivera à cette conclusion, n’est-ce pas ? » demanda Kataryna.

« Alors, toute cette affaire est sans aucun doute un test… un test basé sur la volonté, l’espoir et… l’amour, » acquiesçais-je.

***

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Un commentaire :

  1. Merci, pour le chapitre.
    PS: Donc, la réponse à la pane du chapitre précédent, c’est « Je sais pas »….

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