Chapitre 39 : En chemin vers Drakaria
Partie 1
***Point de vue d’Alkelios***
J’ai foiré…
Non, je n’ai pas seulement foiré… j’ai totalement échoué !
Et en premier lieu, je n’avais aucune idée de la raison pourquoi c’était ainsi. En regardant en arrière, il ne devrait pas y avoir de raison pour laquelle cela n’avait pu se lever ? C’était comme si mon corps rejetait simplement la pensée et l’idée d’être avec Seryanna… ou était-ce aussi une excuse ?
Je ne pouvais pas comprendre, je ne comprenais pas pourquoi cela s’était produit… et peu importe à quel point j’essayais d’y réfléchir, il y avait de moins en moins de raisons pour lesquelles j’aurais pu me retrouver dans cette situation. Plus j’essayais, plus je me voyais comme un perdant pathétique.
Pour le dire simplement, j’avais commencé à nourrir un certain dégoût pour moi-même… pour mon côté humain.
Après que Seryanna se soit endormie, je n’avais pas pu fermer les yeux. Étant incapable de comprendre pourquoi une telle chose était arrivée, dévoré par la culpabilité et le remords, je ne pouvais dormir. Je me tenais à ses côtés et la câlinai. Elle n’avait pas essayé de s’éloigner de moi, bien au contraire… toute la nuit, elle ne voulait pas partir, peu importe la chaleur.
En la regardant comme ça, je savais qu’elle ne voulait pas me laisser partir, mais il y avait aussi quelque chose en moi qui refusais de la libérer. Tout comme quand elle avait commencé à pleurer…, au début, je voulais fuir de honte, mais mes bras avaient refusé de la laisser quitter mon étreinte. C’était comme si mon corps avait sa propre volonté... quoi qu’il en soit, la laisser partir était un gros NON.
Ainsi, la nuit passa sans que j’arrive à dormir.
Le jour suivant, elle s’était réveillée, mais n’avait rien dit. Nous étions restés dans les bras comme ça pendant presque une heure avant qu’elle ne bouge et ne m’embrasse. J'avais agi comme une bête affamée et l’avais serrée dans mes bras.
« Tu m’aimes ? » m’avait-elle demandé après que nos lèvres se soient séparées.
Elle ne me regardait pas dans les yeux.
« Oui, » répondis-je sans un seul moment d’hésitation.
Avec un petit sourire, elle avait baissé la tête vers ma poitrine et m’avait chuchoté. « Je vais attendre... »
En l’entendant, la culpabilité avait augmenté de plusieurs niveaux. Cela m’avait étranglé de l’intérieur, mais le pire était que je n’avais aucune idée de ce dont je me sentais coupable. J’étais un imbécile ou peut-être un idiot pour ne pas être capable de le réaliser avant, mais telle était la nature humaine.
Parfois, les réponses les plus simples sont les plus dures à repérer même si elles sont placées juste sous son nez…, pensais-je en me rappelant ce que mon père m’avait dit une fois.
À midi, nous nous étions habillés, avions pris un rapide repas et étions ensuite allés dire nos adieux au marchand généreux qui nous avait laissé récupérer chez lui deux nuits.
« Êtes-vous sûrs que vous ne voulez pas rester un autre nuit ? » demanda-t-il en pensant probablement aux potions que je lui ferais en échange.
« Oui. Nous apprécions tout ce que vous avez fait pour nous, monsieur Vanalez, mais il est temps pour nous de reprendre notre voyage surtout maintenant que Seryanna est remise, » avais-je répondu avec un sourire.
« Est-ce vrai ? Eh bien, quand vous repasserez dans cette ville, si vous avez besoin d’une chambre, n’hésitez pas à passer par ma boutique ! Je serai ravi de vous accueillir à nouveau ! » déclara-t-il avec un grand sourire.
« Nous prendrons votre offre en considération la prochaine fois que nous passerons ici. Au revoir, monsieur Vanalez ! » répondis-je. Puis nous étions partis.
Plus je restais longtemps, plus il recevrait de potions gratuitement, chacune coûtant probablement plus qu’un loyer dans une auberge locale. Cependant, c’était beaucoup plus confortable et sécurisé ici que dans une auberge. Cela ne me dérangeait pas non plus de les faire aussi longtemps que l’on me donnait les ingrédients.
Cependant, ce que j’avais remarqué, c’était que j’avais vraiment besoin d’un objet de stockage. Peut-être comme un sac à dos ? Si je finissais par tomber dans une situation où je devais faire quelque chose, j’étais impuissant à moins que quelqu’un ne m’offre à la fois le matériel et le laboratoire.
Dans les jeux, il y avait toujours un menu pratique de création d’objets, à travers lequel en un seul clic, vous pouviez créer les plus complexes et puissantes des possibilités. Tout au plus, vous deviez avoir un laboratoire à proximité sans même le toucher.
Une fois que Seryanna et moi étions arrivés aux portes, nous avions vu une ligne presque sans fin. D’innombrables dragons essayaient de sortir de la ville, mais seules les personnes en santé étaient autorisées à le faire. Après tout, la ville juste après était Drakaria. Ils ne voulaient certainement pas que quelqu’un y apporte la Grippe du Dragon.
En tant que tel, tout ce que nous devions faire maintenant était d’attendre.
Quand notre tour vint finalement, nous avions été arrêtés par les gardes.
« Attendez, je me souviens de vous deux ! Elle était malade, repartez ! » Il nous regarda.
« C’est un peu grossier. Est-ce qu’elle a l’air malade ? » demandai-je en plissant les sourcils.
« Je l’ai vu de mes propres yeux. Elle toussait et éternuait ! » répliqua-t-il.
« Est-ce qu’elle éternue et tousse maintenant ? » lui avais-je demandé.
« Elle le cache ! » Il nous jeta un regard noir.
« Est-ce que tu m’accuses de mentir ? » demanda Seryanna en le regardant.
« Oui ! C’est ce que je suis en train de faire ! Vous mentez ! Alors qu’allez-vous pouvoir y faire ? » déclara-t-il avec un grand sourire.
Seryanna dégaina son épée et la pointa vers lui.
« Et si je t’envoyais en prison pour avoir insulté une chevalière royale ? » suggéra-t-elle.
« Quoi ? Penses-tu que tes mensonges vont fonctionner ici ? Hein ? » avait-il demandé.
« Eh bien, je suis presque sûr que si tu continues comme ça, tu vas finir par mourir, alors pourquoi n’appelles-tu pas ton supérieur ici avant que cela ne se produise, » lui avais-je conseillé.
« Tu penses que j’ai peur d’une femme... »
BONK!
Ses mots avaient été coupés comme quelqu’un l’avait assommé par-derrière.
« Pour que l’un de mes hommes agisse d’une manière si grossière devant une chevalière, quelle honte ! » avait déclaré un grand dragon portant une armure en attrapant le garde inconscient par la peau du cou.
« Êtes-vous le responsable ici ? » demanda Seryanna en baissant son épée.
« Oui. Mes excuses, Sire Draketerus, » répondit-il en s’inclinant devant elle.
« Me connaissez-vous ? » demanda-t-elle.
« Bien sûr. J’étais là quand le roi vous a donné le titre de Chevalière royale de la troisième Princesse du royaume d’Albeyater, Elleyzabelle Sojourn Seyendraugher. À ce moment-là, j’étais habillé comme un noble qui a simplement eu la chance d’assister à la cérémonie, » expliqua-t-il en souriant.
« Puis-je aussi vous demander votre nom ? » demanda Seryanna.
« Bien sûr ! Je suis le baron Theryan Overdaken ! Le chef des gardes de Toros, » répondit-il avec un sourire.
« Je me souviendrai de ce nom, » déclara-t-elle en rengainant son épée.
« Merci, ce sera un honneur. »
« Ensuite, je présume qu’il n’y a aucune raison de nous tenir ici aux portes, est-ce qu’il y en a ? » demanda Seryanna en plissant les yeux vers lui.
« Bien sûr que non ! Vous ne montrez aucun des symptômes, vous êtes libre de franchir les portes. Bon voyage, Sire Draketerus ! » déclara-t-il avec un sourire.
Pendant que je les fixais, les gardes s’éloignèrent pour nous laisser passer. Je suivis rapidement les pas de la rousse jusqu’à ce que nous soyons tous deux en dehors et que nous marchions vers le pont traversant le Grand Gouffre.
En le voyant pour la première fois, c’était un spectacle assez impressionnant. Le long pont blanc s’étendant d’un côté à l’autre du Grand Gouffre. Des pierres blanches solides et enchantées avaient été assemblées parfaitement pour former cette construction incroyable, bien que, sans magie, elle se serait certainement déjà écroulée. Le même symbole du royaume sur ses drapeaux était gravé tous les dix mètres sur les côtés, tandis qu’un cristal magique lévitait constamment. L’épée de feu était imposante et menaçante. Cela inspirait la force, mais le courage aussi à mon avis.
La première fois que j’avais vu un drapeau du royaume était chez Brekkar. C’était dans l’un des magasins. Si un passant n’avait pas dit ce que c’était, je ne l’aurais pas reconnu maintenant que nous traversions le pont.
Derrière nous, les hauts murs de Toros constituaient une dernière défense contre quiconque oserait traverser illégalement le pont. Imposants et forts, ils avaient également séparé un côté du royaume à un autre. C’était comme si vous disiez qu’une fois le pont traversé, vous rencontriez un monde entier et beaucoup plus dangereux.
« C’est… profond, » déclarai-je en regardant par-dessus le bord de l’abîme du Grand Gouffre.
C’était comme regarder dans les portes de l’enfer. Je m’attendais à tout moment à ce qu’un monstre sorte de là en m’y entraînant.
J’avais dégluti.
« Regarde où tu marches. » Seryanna m’avait prévenu.
« Ne t’inquiète pas, je ne vais pas tomber, » déclarai-je en revenant à ses côtés.
En la regardant dans ses yeux, je lui avais pris la main et ensuite lui fit un baiser sur la joue.
« Es-tu toujours en colère contre moi ? » avais-je demandé.
Elle avait baissé les yeux puis elle était revenue vers moi.
« Je ne sais pas si je suis fâchée… je ne sais pas ce qui s’est passé..., » répondit-elle en secouant la tête.
« Moi non plus… Franchement, je ne sais pas..., » déclarai-je en baissant les yeux.
« Merci..., » déclara Seryanna.
Je clignai des yeux, surpris.
« Pour ? » demandai-je
« Ne pas m’avoir laissé partir, » elle m’avait fait un sourire.
Je l’avais embrassé.
« Je l’ai fait parce que je t’aime..., » déclarai-je.
« Je t’aime aussi, » répondit-elle. Elle me rendit mon étreinte.
Après avoir partagé un baiser, nous avions continué à traverser le grand pont jusqu’à ce que nous atteignions l’autre côté.
Là-bas, nous avions trouvé une grande auberge, les écuries de Khosinni et plusieurs tentes.
« Tant de dragons..., » déclara Seryanna en regardant autour d’elle.
« Ouais, ils attendent probablement quelqu’un qu’ils connaissent à Toros. Il vaut mieux les attendre ici que de risquer de tomber malade, » avais-je proposé.
« Je ne nie pas ce fait. Je me demande où se trouvent Kataryna et Kléo, » déclara-t-elle en regardant autour d’elle.
C’était pareil pour moi, je ne pouvais pas les voir.
« Allons à l’intérieur. Peut-être qu’elles nous y attendent ? » suggéra Seryanna.
« Bien sûr, » j’avais hoché la tête.
Nous nous étions dirigés tous les deux vers la porte d’entrée de l’auberge et nous étions entrés. Il s’agissait d’un bâtiment de trois étages avec une écurie connectée et plusieurs chambres. C’était plus un manoir de noble qu’une auberge. À l’intérieur, l’ensemble était décoré de sculptures en bois et éclairé par plusieurs cristaux magiques. Si mes calculs n’étaient pas faux, il y avait au moins 30 tables au sol. La plupart d’entre elles étaient occupées par deux dragons ou plus. Six serveuses allaient et venaient de la cuisine, tenant des plateaux remplis de nourriture ou de chopes d’hydromel.
Il y avait deux barmans, mais sur les deux, l’un était un nain.
Pour la première fois depuis que j’étais arrivé dans ce monde, j’avais vu quelqu’un qui n’était pas un dragon. À l’intérieur, je criais presque d’excitation, mais en même temps, ma curiosité montait en flèche. Je ne pouvais m’empêcher de me demander comment et pourquoi ils étaient ici.
Juste pour être sûr, j’avais demandé à Seryanna. « Est-ce un nain ? »
« Oui. » Elle hocha la tête.
« Comment ? Pourquoi est-il ici ? » avais-je demandé, surpris.
Elle rigola. « Je pense que quelqu’un comme toi est bien plus incroyable que lui. »
« Comment ça ? » demandai-je.
« Les humains sont en guerre avec les dragons, tandis que les nains sont neutres. Ils sont pour la plupart des commerçants et des artisans, il est donc naturel que l’on puisse les trouver dans tous les royaumes. Les humains et elfes semblent les employer pour leur endurance et leur capacité à se battre dans des endroits étroits. Les dragons font la même chose pour les donjons difficiles. Ou du moins, c’est ce qu’il m’a dit, » elle désigna le nain qui remplissait une chope.
Merci pour le chapitre.
Merci pour le chapitre.
A chaque fois j’espère qu’il devienne demi-dragon au prochain chapitre. Pour moi c’est le seul moyen pour améliorer le « compatibilité » avec Seryanna.
Peut-être, mais ça voudrait dire vraiment abandonner son humanité non ? On ne sait même pas s’il n’a pas une chance de retourner sur Terre… Et peut-être qu’il y a aussi une autre raison ? Enfin bon, on verra bien ! Merci pour le chap ^^
De rien. Il faudra encore du temps avant d’avoir des réponses à toutes ces questions.
Je ne pense pas que si il le fait il perdra son humanité puisque sertes il ne ressemblera plus à humain physiquement mais il n’en restera pas moins un de manière philosophique puisque que ça ne changera pas, ou ça ne risque pas, trop sa manière de penser. Merci pour le chapitre !
Merci pour le chapitre.
merci pour le chapitre
Merci pour le chapitre.