100 en Chance et une Compétence en Domptage de Dragons – Tome 2 – Chapitre 28

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Chapitre 28 : Piégé

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Chapitre 28 : Piégé

Partie 1

***Point de vue de Alkelios***

« Arg... Lourd ! » avais-je gémi en déplaçant la plaque de métal présente devant mon visage.

« Arg... Aïe..., » gémit le paladin alors qu’il était poussé de force loin de moi.

Je m’étais ensuite levé puis j’avais regardé autour de moi en massant un peu mes épaules. Tout mon corps était douloureux, et j’avais l’impression que Seryanna m’avait à nouveau envoyé dans un arbre. Bien sûr, il n’y avait pas d’arbres autour de moi. Il n’y avait pas non plus de morts-vivants en colère ou de village. J’étais dans une sorte de tunnel, et la puanteur me rappelait celle de nourriture pourrie.

« Qu’est-ce que..., » dis-je en étant surpris alors que je me me dirigeais vers le mur.

Mon Dieu, j’espère ne pas être dans des égouts... pensais-je en frappant le mur.

Sans aucun doute, cet endroit était construit avec de la pierre dure et froide. La magie y circulait, mais je ne pouvais dire si le mur lui-même avait été créé par magie ou enchanté. C’était vraiment étrange.

En regardant derrière, je remarquais Iolaus qui se levait.

« Où sommes-nous ? » lui ai-je demandé.

« Pourquoi pensez-vous que je le sache ? Peut-être que cela fait partie du plan de Thraherkleyoseya pour nous tuer ? » Il sourit.

Je laissais échapper un soupir et me dirigeais vers lui. Avec un coup de poing, j’avais envoyé son visage arrogant vers le sol.

« D’un, j’aime bien que tu saches prononcer son nom correctement. Quant à moi, ma langue fourche quand j’essaie. De deux. Tu n’es qu’un imbécile, » je m’étais alors éloigné de lui, alors qu’il luttait pour se relever.

« Pourquoi... !? Comment osez-vous frapper un paladin ! » cria-t-il en se jetant avec son épée vers moi.

Je pouvais sentir la colère et la haine dans son regard, mais il était lent, terriblement lent !

Avec un simple pas en avant, je l’avais attrapé par le visage et l’avais envoyé au sol. L’air avait quitté ses poumons, et son corps s’était tendu à la suite du choc. Je ne l’avais pas tué, bien sûr, mais c’était de l’autodéfense.

« De trois, je suis au moins cent fois plus fort que toi, » lui avais-je dit, en l’attrapant par le col de son armure et le soulevant. Puis, le poussant vers le mur voisin, je l’avais regardé fixement puis je lui avais dit : « Maintenant, monsieur le paladin, à moins que tu aies oublié tes leçons de logiques de la capitale ou d’où que tu viennes, dis-moi. Comment Kléo pourrait-elle être responsable de la merde qui se passe ici alors qu’elle était avec MOI durant le dernier mois à Tomeron !? » Je l’avais alors laissé tomber, alors qu’il me regardait avec des yeux choqués.

Ce n’était pas mon habitude d’être si violent, et ça ne me plaisait pas particulièrement, mais les crétins comme lui ne comprenaient généralement rien si on ne leur crachait pas la vérité au visage.

« Cela n’est pas impossible de lancer un sort à distance, » le paladin me dévisagea.

Ce bâtard ne va pas abandonner, n’est-ce pas ? pensais-je pendant que ma joue se contractait.

« J’abandonne, tu es un cas perdu d’avance. Adieu, » avais-je dit en haussant les épaules et partant loin de lui comme s’il n’existait plus.

« Ah ! Attends ! Où vas-tu, allié de la nécromancienne ? » cria-t-il en me courant après.

« Je pars trouver Kléo et sortir de cet endroit ! Et je m’appelle Alkelios ! » rétorquai-je.

C’était ma première conversation avec le dragon se prénommant Iolaus. Le fait qu’il soit un paladin et qu’il agissait ainsi me faisait me demander s’il ne faisait pas partie des imbéciles endoctrinés qui étaient dans des sectes bizarres n’ayant aucun sens. Malheureusement, je ne me souvenais pas d’une seule fois où le fait d’avoir un fou pareil proche de soi soit une bonne chose.

Si la situation empirait encore, j’allais le laisser mourir, mais il y avait de fortes chances que mon sens de la justice me pousse à le sauver. C’était la vérité, une réalité incorrigible et inébranlable.

Peu de temps après avoir commencé à traverser ces tunnels, nous avions rencontré notre premier groupe de monstres, deux archers-squelettes, un guerrier-squelette et un mage-zombie. Quand je les avais vus, je n’avais pas attendu que monsieur le paladin agisse et j’avais immédiatement utilisé mes compétences pour les vaincre.

Avec une Charge, je m’étais retrouvé devant un mage et avais poignardé son cœur. J’avais ensuite utilisé le Pas de Coté pour éviter la flèche, puis la Garde pour arrêter l’attaque du guerrier et Pic de Terre pour le détruire. En utilisant Esquive, j’avais évité la seconde vague de flèches et avais immédiatement utilisé la Charge pour réduire la distance entre moi et les archers. Deux coups d’épée latéraux étaient suffisants pour finir les squelettes. La bataille était déjà finie et j’étais victorieux.

Le paladin Iolaus n’avait rien pu faire dans cette bataille. Au moment où il était arrivé là où j’étais, il n’y avait plus d’ennemi à combattre. J’avais ramassé les objets étant tombés des monstres : deux pépites d’argent, deux pépites de fer et quatre tas de poussière. Cette dernière pouvait s’utiliser dans des potions.

« Est-ce que ça va ? » demandai-je au paladin derrière moi.

Le dragon plissa les yeux vers moi puis à l’endroit où les morts vivants avaient été tués.

« Même sans l’attribut de lumière, vous êtes capable de les vaincre, » m’avait-il dit avec une expression d’égarement sur le visage.

« Bien sûr, n’as-tu pas vu comment je me suis battu ? » demandai-je en levant un sourcil.

Il secoua la tête.

« Je ne faisais pas attention. Vous êtes un non éveillé, n’est-ce pas ? » m’avait-il demandé.

Devrais-je lui dire la vérité ? Hm, question stupide... J’avais souri. « Oui, je suis un non éveillé, tout comme ma petite-amie Seryanna, » lui répondis-je.

« Petite amie ? Voulez-vous dire que vous trouvez cette chevalière attirante ? » demanda-t-il en plissant les sourcils.

Est-ce que les dragons avaient de la merde dans les yeux ? Qu’est-ce qui ne va pas avec Seryanna ? pensais-je en le regardant.

« Oui, je l’aime, » lui répondis-je directement, mais je faisais de mon mieux pour ne pas paraître trop agacé par lui.

Pour une raison inconnue, ce paladin me frottait dans le mauvais sens du poil.

« Ça ne va pas durer, » déclara-t-il en passant devant moi.

Saisissant son épaule, je lui avais demandé. « Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » en lui faisant un regard noir.

En me frappant la main, il me regarda et me répondit. « Parce que vous ne savez pas encore quel élément elle sera. Si c’est un élément opposé au vôtre, alors vos chances en tant que couple sont inexistantes, surtout si c’est comme la Lumière et les Ténèbres. »

Ses mots avaient un sens, mais je ne voyais pas en quoi cela m’importerait, d’autant plus que je connaissais déjà son élément. Ça allait être Feu ou Haute Flamme. Quant au mien, cela n’avait pas d’importance. Je n’étais pas un dragon et je n’allais jamais changer. Mes chances avec elle resteraient les mêmes, peu importe son élément.

Je ne comprends vraiment pas ce qu’il se passe avec lui. Pensai-je tout en continuant d’explorer les tunnels.

***Point de vue de Kléo***

Avec un grognement, je m’étais réveillée, et avais essayé de me lever, mais je ne pouvais pas. Mes bras et jambes étaient attachés par des chaînes métalliques froides m’empêchant de bouger librement. Surprise par cela, j’avais ouvert les yeux et avais baissé les yeux vers mon corps.

Les chaînes noires me gardaient prisonnière.

« Ah ! Tu es réveillée ! » J’entendis la voix d’un inconnu et levai les yeux vers lui.

C’était un homme de la même taille que ma sœur, mais il portait une robe noire avec une capuche cachant son visage. Tout ce que je pouvais voir était sa barbe et son sourire. Il n’avait ni queue ni ailes, et il n’y avait pas de traces d’écailles sur ses mains, ce qui signifiait qu’il était un non éveillé.

« Qui es-tu ? » Demandai-je en essayant de concentrer ma magie sous mes paumes et me libérer de mes menottes, mais dès que je l’avais fait, un choc m’avait parcourut. « AHHH ! » avais-je crié en tombant au sol, tremblante.

Mes muscles me faisaient mal, et ma magie avait disparu. Des runes pourpres brillaient sur les chaînes me retenant.

« Je ne ferais pas ça si j’étais toi. Chaque fois que tu essaieras d’utiliser de la magie, tu recevras un choc désagréable, » expliqua calmement l’homme d’une voix galante.

« Arg..., » gémis-je en lui jetant un regard noir.

« Ah ! Tu t’es demandé qui j’étais, ai-je raison ? » Il se frotta la barbe. « Hm, je ne peux pas te dire qui je suis, mais je peux te dire que je suis... un humain... un héros humain pour être précis, » déclara-t-il en souriant.

Qu’est-ce qu’il vient de dire ? pensais-je en le regardant choquer.

« Tu sais. J’ai été très surpris de découvrir qu’il y avait une dragonne nécromancienne dans ces régions. » Il se leva et se dirigea vers un bureau voisin empli de potions et tubes à essai similaires à ceux utilisés par Alkelios dans son laboratoire d’alchimie. « J’ai entendu dire que ton espèce était assez rare. Les paladins vous chassent jusqu’à l’extinction ou quelque chose comme ça ? » Il se retourna pour me regarder dans les yeux. « Mais ce n’est pas vrai, n’est-ce pas ? » Il secoua la tête. « Non, ce n’est pas le cas. Les dragons peuvent naître avec n’importe quel élément. L’un est chanceux et l’autre, non. Mais... » Il leva un doigt vers le haut. « C’est possible. » Il sourit.

« Qu’est-ce que cela peut t’importer ? » demandai-je en me redressant pour m’asseoir.

« Hm ? Je suppose que tu pourrais dire... que je ne suis intéressé que par ta magie ? J’ai réussi à voler la magie de quelques dragons dans cet endroit, mais ils étaient faibles, ils m’ont à peine fait monter de quelques niveaux. Ton énergie magique, cependant... » Il me regarda. « Devrait me donner un gros bonus, d’autant plus que c’est du même élément, l’obscurité. » Il retourna à ses expériences.

Cet homme est fou, mais comment un humain a-t-il réussi à pénétrer si loin dans le continent dragon ? Est-il semblable à Alkelios ? Non... Ce fou n’est pas du tout comme Alkelios ! Cet humain... est dangereux... Je secouai la tête et fusillais ce salaud du regard.

Entre moi et lui ne se trouvaient que les chaînes noires enchantées. C’était vrai qu’elles pouvaient arrêter ma magie, mais j’avais aussi une force décente. Peut-être que je pourrais les briser ? C’était ma seule chance. Bien que je me demandais ce qu’il voulait dire par volé ma magie ?

Est-ce que quelque chose comme ça était vraiment possible ? me demandai-je.

***Point de vue d’Alkelios***

J’aimerais qu’il me dise la relation entre Kléo et lui, pensais-je un moment après que nous ayons vaincu le quatrième groupe de monstres.

Maintenant, nous en étions au 20e et il n’avait toujours rien dit.

« Mais sérieusement, qu’est-ce qu’il y a entre toi et Kléo ? » demandai-je finalement.

Iolaus fronça les sourcils.

« Qu’est-ce que vous voulez dire pas “qu’est-ce qu’il y a” ? Je ne comprends pas, » avait-il répondu.

Soupir... Je secouai la tête. « Je veux dire quel est ton problème avec elle. Pourquoi êtes-vous tous les deux comme ça ? » Je plissai les yeux sur lui et arrêtai de marcher.

« Même si vous êtes dans une relation avec sa sœur, alors que vous êtes tous deux des non éveillés..., vous ne savez donc pas ? » demanda-t-il.

« Non ! Et qu’importe que nous soyons éveillés ou non ? » lui dis-je avec un regard noir.

« Cela l’est ! Si vous tombez amoureux d’un non éveillé, vous finirez par souffrir ! » cria-t-il puis il se couvrit la bouche comme s’il en voulait ne rien dire.

« Qu’est-ce que tu viens de dire ? » plissai-je les yeux vers lui.

Mon 100 en chance a à nouveau frappé.

« Rien, » il détourna le regard.

« Oh non ! N’essaies pas d’éviter le sujet, toi le paladin ne pouvant même pas ne serait-ce que tuer un squelette ! » déclarai-je en le pointant du doigt.

« J’allais l’avoir ! Si tu n’étais pas intervenu, je l’aurai tué ! » avait-il dit en pointant son épée vers moi.

« Ouais, bien sûr... Peu importe, » répliquai-je ironiquement.

Bien sûr, je ne le croyais pas. Plus tôt, quand je lui avais laissé un peu de menu fretin, il arrivait à peine à tenir face à un squelette. Ce n’était pas comme s’il était faible, c’était juste que le monstre était très fort. Un humain normal aurait fini écrasé, mais ce type était un paladin-dragon, je m’attendais à ce qu’il soit capable de se battre plus que ça. À la fin, j’avais dû tuer le squelette pour lui.

Iolaus laissa échapper un soupir et baissa les yeux. Il avait un regard triste.

« Dis-moi ce qu’il s’est passé, » lui dis-je calmement.

« Nous étions jeunes... stupides. Aucun de nous ne connaissait son élément, mais on s’en fichait..., » expliqua-t-il.

« Attends ! Veux-tu dire que toi et Kléo étiez ensemble ? » demandai je, surpris.

« Oui... nous l’étions. » Il leva les yeux vers moi.

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Partie 2

***Point de vue de Seryanna***

« Ils arrivent sans fin ! » criai-je.

« Ils sont ennuyeux ! » se plaignit Kataryna.

Je ne pouvais la blâmer, elle les giflait et les tuait instantanément. J’avais peur de penser à ce qu’il se passerait si elle utilisait des sorts ou des armes.

« Penses-tu qu’Alkelios va bien ? » me demanda-t-elle.

« Je suis plus inquiète pour ma sœur, » déclarai-je en entaillant un autre squelette.

« Ce paladin, quel est son nom ? » demanda-t-elle en plissant les sourcils.

La dragonne avait oublié d’attaquer, et un zombie essayait de mâcher son avant-bras. Quand elle le remarqua, elle lui fit une pichenette sur le front et l’envoya voler. J’avais coupé trois squelettes puis avais poignardé un zombie dans le cœur. Ils avaient disparu et s’étaient transformés en poussière. Aucun de nous ne prenait la peine de collecter les pépites de métaux.

« Eh bien, » je m’approchais d’elle pour que les autres dragons ne nous entendent pas. « Iolaus et Kléo étaient… des amis d’enfance, » lui répondis-je.

« C’est surprenant ! » déclara Kataryna. Puis elle décida qu’il était temps de m’écouter, puisque mon histoire était beaucoup plus intéressante que l’armée de morts-vivants.

Avec un sort, elle avait envoyé une vague de pics de glace vers eux. D’innombrables zombies, squelettes et dullahans s’étaient transformés en poussière en un clin d’œil, ce qui nous avait permis d’obtenir quelques minutes de pause. Mais c’était seulement le cas pour nous, les paladins continuaient à se battre de toutes leurs forces, bien que je ne sois pas sûre du temps qu’ils pouvaient continuer à ce rythme.

« Dis-m’en plus à ce sujet ! » demanda la dragonne en s’approchant de moi en agitant la queue et avec un grand sourire.

« Eh bien, quand nous étions jeunes, avant que grand-père tombe malade et alors que nos parents étaient encore en vie, nous vivions dans notre manoir dans le capital, Drakaria. Il y avait très peu d’enfants dans le quartier étant prêt à jouer avec nous. La réputation de notre sang noble et celle de notre grand-père, cela a rendu leurs parents prudents et craintifs à notre égard. C’était juste des adultes idiots qui croyaient que les enfants qui jouaient ensemble avaient le pouvoir de déclencher des guerres, » j’avais commencé à me souvenir du bon vieux temps, c’était le moment le plus paisible de ma vie.

« Le vieil homme ne m’a pas donné l’impression d’être un haut noble à Tomeron, » Commenta Kataryna.

« À ce moment-là, nous l’étions, mais après qu’il fut tombé malade et que mes parents soient morts, notre maison a décliné. Avec l’éveil de Kléo, le temple de la lumière et le temple de la vie ont fait pression sur le roi pour nous dépouiller de notre pouvoir jusqu’à ce que nous soyons obligés de quitter la capitale. La seule chose qui garde Kléo en vie et en sécurité, c’est mon statut de chevalière de la princesse et la réputation de grand-père, » laissai-je échapper un soupir.

En ce moment, je craignais que cela ne suffise pas et si l’on venait à savoir que j’étais tombée amoureuse d’un humain, la chose pourrait finir de manière désastreuse. Mon seul espoir était que l’existence de Kataryna et Alkelios agissant avec les dragons pourrait servir d’atout dans le pire des cas.

« Comme je le disais, Iolaus et Kléo sont des amis d’enfance. Ma relation avec lui était au mieux au niveau de connaissances. Il ne venait pas d’une famille riche, mais il ne se souciait pas non plus de notre statut. Il était un bon dragon, mais plus Kléo et lui passaient du temps ensemble, plus il devenait attaché. Finalement, ils sont tombés amoureux. C’était environ deux décennies plus tard quand il s’est éveillé en tant que dragon de lumière. Il a été recruté par le temple de la lumière et est devenu un paladin, » avais-je expliqué.

« Alors Kléo s’est éveillée, n’est-ce pas ? » Demanda Kataryna.

« Oui… Elle s’est alors éveillée… et elle était une dragonne des ténèbres, l’opposé complet de son élément. » Je laissai échapper un soupir.

« Les dragons des ténèbres opposés ne peuvent être ensemble…, » déclara Kataryna en baissant les yeux.

« C’était la pire chose pouvant leur arriver… Iolaus a changé après, ils ont rompu… maintenant, il la déteste, » déclarai-je en regardant les paladins.

Si leur ordre n’existait pas… pensais-je.

C’était l’autre raison pour laquelle les hommes éveillés ne regardaient jamais les femmes non éveillées. Même s’ils étaient beaux, leur élément était ce qui comptait le plus. Si l’un était d’un élément opposé à l’autre, il aurait été difficile d’avoir un œuf. Dans mon cas, avec Alkelios, nous ne risquions pas d’avoir ce problème, mais j’avais déjà abandonné cette idée. Tant que je pouvais être à ses côtés, j’étais heureuse.

« C’est malheureux en effet… Soupir, une vision si étroite de ceux n’ayant pas encore atteint un éveil supérieur, » déclara Kataryna en soupirant.

« Les revoilà, » déclarai-je en pointant la vague qui approchait.

« Bien ! J’ai envie de casser quelque chose maintenant ! » Elle avait souri.

***Point de vue d’Alkelios***

Je l’avais deviné après qu’il avait dit que deux non éveillés ne pourraient trouver le bonheur. Il en était tellement sûr, c’était presque comme s’il parlait de sa propre expérience. Apparemment, c’était le cas.

« Alors toi et Kléo étiez amoureux, hein ? » demandai-je en m’appuyant sur le mur.

« Oui. » Il acquiesça lentement.

« Qu’est-il arrivé ? » Demandai-je.

« Que veux-tu dire ? Nous étions tous deux éveillés et avons fini par avoir des éléments opposés. N’est-ce pas évident ? » Demanda-t-il en me regardant.

« Pas vraiment..., » dis-je en penchant la tête.

« Hahaha ! Maintenant, je comprends pourquoi tu n’es pas inquiet de ton futur avec Seryanna ! Tu ne sais pas ce que ça veut dire ! » Rit-il, et j’avais envie de lui donner un coup de poing au visage, mais je m’en étais abstenu, mon poing était trop beau pour briser son visage.

« Dis, pourquoi est-ce ainsi ? » demandai-je en soupirant.

« Si elle s’avère être de l’élément feu et toi de glace, vous ne pourrez jamais avoir d’œuf ! C’est impossible ! » Il sourit.

Je parie sur toutes mes compétences que si je le souhaite, ça arrivera. Mais hélas, il ne sait pas que j’ai 100 de chances. Autant le laisser vivre dans l’ignorance. Pensais-je en souriant.

« Je m’en fiche, je suis sûr que nous saurons nous débrouiller, » déclarai-je en haussant les épaules.

« Non, vous n’y arriverez pas ! Personne n’a jamais réussi ! C’est pourquoi Thraherkleyoseya et moi ne pourrons jamais être ensemble ! » Il me regarda fixement.

« Que veux-tu dire ? N’étiez-vous pas tous deux amants ? Qu’est-ce qui a changé ? » avais-je demandé.

« Vous n’avez vraiment pas compris, n’est-ce pas ? » Il plissa les yeux vers moi.

« Je suis un idiot, alors éclaire-moi. » Dis-je avec un regard ennuyé dans mes yeux.

« Hmph ! Avant que je m’éveille en effet, nous l’étions. Je l’aimais de tout mon cœur et de tout mon être. Même notre première nuit ensemble était un bonheur absolu ! » déclara-t-il en regardant sa paume.

« Attends ! Attends ! Attends ! Kléo n’est plus vierge ? » demandai-je, surpris.

« Non. Je suis à peu près sûr de la lui avoir prise cette nuit-là. » Dit-il en fronçant les sourcils.

Je lui avais donné un coup de poing au visage et l’avais envoyé voler dans le mur derrière lui.

« Ah… oups, » déclarai-je en réalisant ce que je venais de faire.

« Arg ! » cria-t-il en se tenant le nez saignant.

« Pardon ! Réflexe…, » j’avais haussé les épaules et lui offris une potion.

Il l’avait bue et m’avait ensuite lancé un regard noir.

« Quelle sorte de réflexe vous fait frapper le visage des gens ? » m’avait-il interrogé.

« Réflexe de frère aîné ? Maintenant, continue avec l’histoire, » lui avais-je dit en souriant tout en essayant de ne pas le frapper une fois de plus.

Ce salaud... comment a-t-il osé faire ça à Kléo ? pensais-je.

« Soupir… Eh bien, après m’être éveillé en tant que dragon de l’élément de lumière, j’ai été recruté par le temple de la lumière. Pendant ce temps, quelque chose a changé… J’ai toujours aimé Thraherkleyoseya, mais chaque fois que nous étions ensemble, c’était étrange. Puis j’ai découvert pourquoi quand elle s’est éveillée. Elle appartenait à l’élément ténèbres… Mon ennemi naturel. » Il baissa les yeux et regarda ses poings.

« En quoi cela fait-il d’elle ton ennemie ? Tu l’aimais toujours, n’est-ce pas ? » Demandai-je en penchant la tête.

« Oui, et c’est toujours le cas, mais pas pour la Thraherkleyoseya éveillée. Elle m’a trahi en devenant ça ! Vous n’avez aucune idée de ce que ça fait de vous faire trahir ainsi ! Tous les éléments auraient été bien, mais il a fallu qu’elle soit de l’élément ténèbres ! Thraherkleyoseya est devenue un monstre ! » avait-il crié vers moi.

Je l’avais frappé à nouveau et l’avais envoyé vers un autre mur. Il toussa et cracha le sang alors que j’avais dû lui briser quelques trucs.

« Cette fois, ce n’était pas un réflexe., » lui avais-je dit en marchant vers lui.

« Vous, bâtard ! » Il m’avait sauté dessus et m’avait frappé au visage.

Je n’avais rien senti, mais j’avais attrapé sa main et lui avais donné un coup de pied dans le ventre.

« Arg ! » Grogna-t-il.

Je l’avais frappé au visage et lui avais brisé le nez. L’envoyant dans le mur, son armure craqua et il lutta pour se libérer.

« Un monstre, dis-tu ? C’est toi qui es un monstre ! » avais-je crié.

« Arg… Lâchez-moi ! » Avait-il dit en luttant.

Je lui avais donné un coup dans le ventre et l’avais jeté au sol.

« Arg ! » Il gémit et toussa plusieurs fois.

Son armure était fissurée, mais toujours là. Si elle n’avait pas été là, je l’aurais probablement gravement blessé. En fait, j’étais surpris de pouvoir contrôler un peu ma force. Peut-être que c’était un réflexe ou de la pure chance, mais si je devais le frapper avec toute ma force, je le tuerais instantanément.

« Tu as dit que je n’avais aucune idée du sentiment que cela fait, non ? Eh bien, sais-tu qui se sentait comme ça à cause de toi ? Est-ce que c’est toi ? » lui avais-je demandé en le poussant au sol.

« N-Non... » Il gémissait en se levant.

« C’était Kléo. Tu l’as trahie. Toi, l’adepte de la lumière qui crie Justice sans raison, tu l’as trahie de la pire manière possible ! » Lui dis-je.

« Vous mentez ! Je ne l’ai jamais trahie ! » me cria-t-il dessus.

En le fixant du regard, je l’avais attrapé par le cou et l’avais soulevé.

« Alors, dis-moi ! Comme appelle-t-on quelqu’un qui te dit qu’il t’aime, mais qui t’attaque juste parce que tu as un peu changé ? »

« Elle n’a pas un peu changé ! Elle est de l’élément ténèbres ! »

« Et alors ? Sa personnalité a-t-elle changé ?! Son sourire a-t-il changé ?! Ses sentiments pour toi ont-ils changé ?! Ou attends, peut-être que tu ne l’as jamais aimé en fait, n’est-ce pas ? » avais-je crié de pures colères, puis je l’avais laissé tomber au sol. « Mes excuses ! Je me suis trompé, en premier lieu, tu ne l’as jamais aimée, alors ma colère était déplacée ? » Je lui avais dit d’un ton clair de dégoût et lui avais ensuite jeté une potion de guérison.

Il l’attrapa et me lança un regard noir.

« Je l’aimais ! Je l’ai vraiment aimé ! J’aime toujours Thraherkleyoseya non éveillée ! » m’avait-il crié dessus.

J’avais posé mon pied sur sa poitrine.

« Non, ce n’était pas le cas. » Je l’avais regardé dans les yeux. « Si tu l’aimais, tu l’aurais acceptée. Le fait qu’elle soit de l’élément des ténèbres, feu, eau, lumière, ou même humaine ! Tu l’aurais entièrement acceptée ! N’est-ce pas ce que le véritable amour signifie ? Accepter l’autre sans exception ? Ne pas avoir de doute dans ton cœur au sujet de la personne en question ? » Je lui avais demandé ça en le regardant fixement.

Il ne m’avait pas répondu, il m’avait regardé dans les yeux.

« Si tu l’aimes vraiment comme tu dis, alors tu ferais tout ce qui est en ton pouvoir pour rester à ses côtés. Tu combattrais même les Dieux si tu le devais… C’est ce qu’est le vrai amour… Ouais, ça semble boiteux, mais malheureusement, c’est la vérité, » j’avais enlevé mon pied de son torse et l’avais laissé là.

Au coin suivant, je m’étais arrêté et m’étais appuyé sur le mur. Mon corps tremblait et je respirais fortement. Toutes ces choses que j’avais dites, tous ces mots et la façon dont je me comportais n’étaient pas mon moi habituel. Je le savais en théorie, je lisais des choses sur le sujet dans les histoires, dans les jeux, mais à quel point je croyais dans ces mots était anormale…

Maintenant, après le passage de l’adrénaline, je ne pouvais même pas me reconnaître. En repensant à ces mots, c’était comme si je disais ces mots à moi-même et non à lui.

Est-ce que j’ai dit toutes ces choses à cause de ma compétence Dompteur de dragon ? Me demandai-je.

C’était possible. À l’époque où Seryanna et Kléo étaient en difficulté, cette capacité avait transformé quelque chose en moi. C’était une étincelle de courage, quelque chose me poussant en avant et me poussant à aider mes amis. Si c’était un instinct ou non, je ne pouvais pas le dire, mais c’était là.

Après ce qui s’était passé, je pouvais clairement me rappeler que j’avais eu de tels moments auparavant, mais je ne l’avais pas vraiment remarqué. Cette sensation se manifestait par quelques mots, ou un éclat, ou quelque chose de petit, mais cette fois, avec Iolaus, c’était la première fois que je réagissais d’une manière aussi violente et étrange.

En fait, je pouvais à peine me rappeler ce qu’ils disaient ou à quoi cela ressemblait quand je disais ces choses. Tout ce dont je me souvenais était ces mots, quoique légèrement modifiés : si tu l’aimais, tu l’aurais entièrement acceptée. Tu ne te serais pas soucié si elle était humaine ou non. Tu l’aurais aimée et tu n’aurais même pas gardé une goutte de doute dans ton cœur.

J’avais répété ces mots dans ma tête encore et encore tout en pensant à Seryanna. Je savais que j’étais supposé les suivre, je savais qu’ils disaient la vérité, mais mon cœur me disait que je manquais encore de quelque chose… Je n’en étais pas encore là. Je ne pouvais accepter ou aimer Seryanna entièrement pour qui est ce qu’elle était, mais je ne savais pas pourquoi.

C’était comme essayer de regarder une peinture cachée derrière un brouillard noir. Vous saviez que la peinture était là, mais vous ne pouviez en voir sa beauté.

Pourquoi suis-je ainsi ? Me demandai-je en remarquant mes mains tremblantes.

« Kakaka! » Le bruit d’un squelette m’avait fait sortir de mon étrange état d’esprit.

Je devrais me vider l’esprit… Détruire quelque crâne devrait m’aider… Oui. Pensais-je en me levant et serrant mes poings.

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