Chapitre 3 : Résolution
Partie 5
Cela les avait incités à faire entendre leur voix d’un commun accord. La retenue des hommes avait été complètement brisée par la beauté des filles.
« Si tu oses lever la main sur nous, on va se mordre la langue ! »
La jeune fille aux cheveux argentés cria vaillamment, perdant apparemment patience après avoir entendu ce que les hommes avaient à dire.
« Ha ! Nous savons que vous, les esclaves, ne pouvez pas vous suicider ou résister, tant que vous portez ce collier ! »
Les sourires des hommes ne faiblirent pas
Les filles devinrent pâles. Elles ne s’attendaient pas à ce que les bandits le sachent. Comme l’homme l’avait dit, le pouvoir de ce collier limitait les actions des filles, car les esclaves n’avaient pas le droit de se suicider ou de résister.
« Mais juste pour être prudent… Hé, que quelqu’un lui fourre un chiffon dans la bouche ! »
« Stop ! Laissez-nous tranquilles ! »
Les deux femmes avaient désespérément essayé de se débarrasser des hommes, mais elles n’étaient pas à la hauteur en termes de force brute.
« Hé ! On n’a pas besoin de te dire ce qu’on va faire à l’autre femme si tu n’agis pas comme une gentille fille, hein ? »
La vue d’une épée poussée dans la direction de l’autre fille force la jeune fille aux cheveux argentés à cesser de se battre avec ferveur.
« Mais ton maître est un vrai salaud au sang froid, hein ? Dès qu’on a attaqué, il est parti avec ses gardes du corps. »
L’homme qui menaçait la fille aux cheveux argentés se moquait des deux.
« Tu ne peux pas lui en vouloir, n’est-ce pas, Gates ? Il en faut de la chance pour s’éloigner de la brigade lunaire cramoisi vivant. »
« Tu n’as pas tort ! »
L’homme appelé Gates a éclaté de rire.
« Whoa regarde ça, il y a 500 pièces d’or ici ! »
L’homme qui était allé à l’intérieur du chariot à la recherche de marchandises poussa un grand cri.
« Whoa, je n’arrive pas à y croire. Il a raison… »
« Sérieusement, est-ce que ce sont toutes des pièces d’or… ? »
En plus des tenues et des bijoux assortis, il y avait aussi un coffre rempli pour la plupart de pièces d’or. Il semblerait que les hommes ne s’attendaient pas à ce que leur butin soit si bon, car ils avaient peu à peu commencé à applaudir.
« Alors ! Je dirais qu’on a eu ici un sacré coup de chance. Ça veut donc dire qu’on peut faire ce qu’on veut à ces filles, non ? » dit l’un des hommes, sa voix tremblant de convoitise.
Comme happés par ses paroles, les autres hommes s’étaient exprimés d’un commun accord.
« Oui, je le pense aussi. On a tellement d’argent et de bijoux que personne ne se plaindra si on apporte des marchandises endommagées. »
La vue de la petite montagne d’or dans le coffre avait effacé de leur tête toute trace de retenue.
« Mais si le patron l’apprend… » dit prudemment un homme parmi eux avec une expression d’inquiétude.
Ils avaient l’air d’avoir beaucoup craint leur patron. Mais Gates considérait simplement cet homme avec un sourire méprisant.
« Ce n’est pas un problème. On se débarrassera des putes une fois qu’on en aura fini avec elles. Comment peut-il nous en vouloir s’il ne sait même pas qu’elles faisaient partie du butin ? »
Ces mots avaient fait sourire le seul homme qui semblait hésiter à violer les filles.
Un, deux, cinq… Il y en a sept... Très bien, comment dois-je m’occuper de ces types… ?
Le conflit faisait rage dans le cœur de Ryoma. Les hommes se tenaient dans une petite clairière à une dizaine de mètres du grand arbre, et leurs tenues n’étaient pas radicalement différentes de celles des mercenaires et aventuriers qu’il voyait en ville. Ils étaient vêtus d’armure et avaient des armes à la main.
Mais leurs expressions étaient celles de cruels prédateurs. Du genre qui violerait, souillerait, volerait et blesserait les autres, remplis de confiance et ayant une trop haute estime de leur propre force. Cette foi était visible comme le nez au milieu de la figure.
Ce sont des visages qui vous feront faire de vrai cauchemar…
En seize ans de vie, Ryoma n’avait jamais vu personne faire ce genre d’expression, celle d’un animal lubrique dégoûtant.
Qu’est-ce que je dois faire maintenant ? Dois-je sauver les filles ? Cependant, il ne serait probablement pas sage de s’impliquer dans des ennuis inutiles…
Ryoma était déchiré entre son désir de les sauver et le désir de les abandonner au nom de l’instinct de conservation.
Je n’aurai peut-être pas d’autres problèmes si je sauve ces filles maintenant, mais encore une fois, il y a une chance que je puisse… Et je vais certainement devoir tuer ces sept types si je le fais… Si l’un d’eux s’échappait, il appellerait des renforts. Pourrais-je vraiment y arriver ? Si j’attaque à cette distance et qu’ils utilisent les filles comme boucliers humains, alors je n’aurais vraiment pas de chance…
Une raison de les sauver. Une raison de les abandonner. Sa propre sécurité. Son sens de la justice. Ses poursuivants de l’Empire. De nombreux facteurs lui avaient traversé l’esprit, alors qu’il écoutait les divagations vulgaires de Gates.
Ils veulent les violer, puis les tuer…
Ces mots avaient rempli l’esprit de Ryoma de colère et d’envie de tuer.
Mec, pourquoi est-ce que j’y pense autant ? Est-ce que je veux vraiment laisser de telles ordures en vie ?
Ces sentiments honnêtes étaient nés dans le cœur de Ryoma.
Pourrais-je vraiment laisser ces filles derrière moi et retourner dans mon monde ? Serais-je satisfait de cela ?
Il avait l’intention de faire n’importe quoi pour quitter ce monde de merde dans lequel il avait été convoqué et trouver un moyen de rentrer chez lui. Il s’était même dit qu’il trouverait un moyen de rentrer chez lui, même s’il devait tuer tout le monde pour le faire. Mais en réfléchissant à la possibilité de laisser deux filles se faire violer et assassiner sous ses yeux, il s’était rendu compte qu’il n’était pas aussi déterminé qu’il le pensait.
J’ai déjà du sang sur les mains, et je ne le regrette pas. Les connards qui m’ont convoqué ici ont essayé de m’asservir et de me faire me battre pour eux, non ? Leur vie ne signifie rien pour moi. Si jamais je rentre chez moi, même si les gens me jugent, je leur dirai que j’ai fait ce qu’il fallait. « J’ai fait ce que j’avais à faire ! Vous n’avez pas le droit de vous plaindre », dirai-je. Mais si je laisse ces filles mourir, est-ce que je pourrais alors dire la même chose… ? Je m’en fous de ça. Peu importe ce que les autres pourraient penser, je ne pourrais jamais me le pardonner.
Aussi froid et implacable qu’il puisse être quand il s’agissait d’atteindre ses objectifs, Ryoma était fondamentalement une bonne personne, avec un cœur bon et une perception de la justice qu’on attendrait d’un être humain décent et moderne. Mais s’il y avait quelque chose qui le distinguait, c’était sa détermination.
La détermination à poursuivre cette justice, même si cela signifiait séparer ses ennemis de leurs âmes. C’était peut-être la seule chose qui le rendait différent de la plupart des gens.
Sortant ses chakrams de son sac, il se dirigeait à travers la forêt vers la position idéale pour lancer une attaque-surprise. Si son attaque préventive échouait, il n’aurait plus aucune chance de vaincre. Et cette fois, son visage n’était pas caché. Si l’un d’eux s’échappait, ils apporteraient des renforts et se vengeraient.
Je n’ai pas vraiment le choix si je veux augmenter mes chances de succès… Désolé, les filles.
Ryoma s’était excusé mentalement auprès des filles, qui étaient au bord de la crise. Peut-être qu’il essayait simplement de justifier mentalement ce qu’il faisait, mais…
Ryoma s’était déplacé vers le côté sud de la forêt, dans une position qui lui donnait une meilleure vue des hommes et des filles. Il y avait dix mètres de distance entre eux, et les hommes ne pouvaient pas voir Ryoma à travers les branches et les feuilles qui cachaient la route.
Est-ce que ces salauds vont les violer ici, au milieu de la route… ?
Au début, Ryoma pensait qu’ils pourraient aller ailleurs, mais les hommes avaient l’intention de faire l’acte juste là et maintenant, au milieu de la route. Cela faisait un certain temps qu’ils n’avaient pas attaqué de voiture, mais cela ne semblait pas les déranger. Même en considérant qu’il s’agissait d’une route vide au milieu de la forêt, leur confiance semblait étrange, voire franchement effrontée.
Putain d’animaux…
Les regardant avec dégoût, un sentiment d’inconfort s’empara de Ryoma. Mais il se débarrassa de ces sentiments et attendit patiemment, maîtrisant sa colère et son désir de tuer tout le temps.
Puis c’est arrivé.
« D’accord, alors c’est décidé ! C’est notre petit secret, les gars. Si le patron l’apprend, toutes nos têtes seront sur le billot ! » dit Gates, incitant tout le monde à hocher la tête.
« Très bien, alors commençons par la blonde ! »
C’est ce que dit l’homme qui retenait la fille aux cheveux dorés.
« Je vais alors prendre celle aux cheveux argent ! »
Les autres hommes commencèrent à parler avec enthousiasme.
« Hé, Gates, qu’est-ce qu’on va faire pour ces types ? »
« Aaaaah ? Qu’ils fassent ce qu’ils veulent. Bien que je vais prendre moi-même la virginité de la fille aux cheveux argent. »
« Quoi !? Gates, connard, depuis quand tu es le roi !? C’est moi qui prendrai sa virginité ! »
Ils étaient tellement excités qu’ils se lancèrent dans une discussion peu convaincante avant de finalement décider d’un ordre.
« Toi, Tyro. Garde l’œil ouvert. Eh bien, les forces d’asservissement de la guilde s’organisent et l’armée de l’Empire n’a pas bougé, donc il n’y a rien à craindre, mais un autre pigeon pourrait venir, alors garde les yeux ouverts ! Et les gars qui passent en second, serrez les bras des filles ! »
Les hommes agirent selon les instructions de Gates.
Alors, c’est lui le grand patron.
Ryoma serra fermement le chakram dans son poing.
« D’accord ! »
Les hommes enlevèrent leurs ceintures et baissèrent leur pantalon jusqu’aux genoux, exposant ainsi leurs parties intimes. C’était ce que Ryoma attendait.
Maintenant ! Meurs !
Au moment où les corps des hommes étaient sur le point d’obscurcir ceux des filles, Ryoma lança un chakram. Celui-ci se dirigea vers Gates en coupant le vent.
« Guah... »
Un peu de sang jailli de la bouche de Gates.
Le chakram que Ryoma avait tiré s’était enfoncé dans l’arrière de la tête sans défense de Gates, se logeant dans son crâne. Son corps s’effondra sur la fille.
Ryoma lança ses chakrams restants à l’abri, puis il fonça hors de la forêt, visant les hommes qui coinçaient les filles.
« Gaaaaaaaaaaaaaaaaaah !? »
« Geeeeeeeeeeeeeh !? »
Un chakram s’était enfoncé dans le front d’un homme, et un autre dans la gorge de l’autre homme. Malheureusement, l’homme suivant évita le quatrième chakram lancé en plongeant la tête, le laissant passer au-dessus de lui.
Trois de moins, plus que quatre.
Ryoma avait une bonne raison pour avoir attendu jusqu’au moment où les filles allaient être violées, il attendait que les bandits soient désarmés. Si un homme voulait violer une femme, il devait enlever son pantalon. Et comme ils portaient aussi des ceintures, cela signifiait qu’ils devaient aussi enlever les épées sur leur taille.
Ryoma avait, bien sûr, pensé aux dommages émotionnels qu’il infligerait aux filles, mais il devait gagner, et la façon la plus sûre de se débarrasser des hommes était d’attendre le moment où ils allaient commencer. Ryoma fit ainsi un pari, sa victoire ou sa défaite se jouerait en s’appuyant sur ce seul moment. Et le risque avait porté ses fruits.
Son attaque préventive avait éliminé le chef du groupe, Gates, et avait mis la formation ennemie hors de service. Leurs armes avaient été jetées par terre, ainsi que les ceintures qu’ils avaient enlevées pour violer les filles, et certains d’entre eux avaient encore leur pantalon suspendu autour de leurs genoux. Il était impossible de se préparer de façon réfléchie à la bataille dans ces positions.
Merci pour le chapitre.