Convocation
Partie 12
Les soldats avaient échangé leurs regards sur la question de Celia. Cela semblait être quelque chose de difficile à rapporter.
« Qu’est-ce qu’il y a ? Parlez clairement ! Quelle était la cause de leur mort ? »
Sous la pression de Celia qui désirait obtenir une réponse, l’un des soldats parla en tant que représentant.
« On dirait qu’ils ont été assassinés à mains nues par un homme… »
« Quoi ? À mains nues !? Comment pouvez-vous en être sûr ? », demanda Rolfe avec colère.
À mains nues ? Un homme désarmé a donc réussi à tuer ces soldats armés et Sire Gaius ? Inconcevable.
Rolfe ne pouvait qu’imaginer la difficulté d’un tel exploit.
« Un des cadavres semble s’être fait écraser la gorge, mais il y a des traces de doigts sur le cou… »
« Des marques de doigts… », grogna Rolfe.
Rolfe ordonna aux soldats de l’emmener au cadavre en question. Tous les deux se présentèrent bientôt devant le cadavre. Sa gorge était en effet effondrée.
« Je vois, ça ressemble à des marques de doigts… »
Rolfe ne s’était pas opposé à l’affirmation de Celia.
« Et les autres cadavres ? », demanda-t-il aux soldats.
« D’après ce que j’ai confirmé, celui-ci a le coup brisé à cause d’un coup au cou. L’armure et le casque sont intacts, ce qui me fait porter à croire qu’aucune arme n’a été utilisée. Celui-ci a probablement été tué par l’agresseur à mains nues. »
En regardant le corps, on aurait dit qu’il avait été tué par une personne non armée.
« Il y a une autre chose qui me dérange… », dit timidement un autre soldat en regardant le cadavre.
« Quoi !?? Soyez clair avec moi ! »
Rolfe, normalement calme, n’avait pas pu cacher son irritation.
Mais c’était tout à fait naturel. Cet incident pourrait ébranler le pays, et il restait peu d’indices.
« Oui, monsieur ! »
Le soldat fit son rapport, tremblant de peur devant la colère de Rolfe.
« Ce cadavre que nous supposons être ceux de la personne de l’autre monde a le visage brûlé, et a aussi des marques de doigts sur le cou. Et, euh… La ceinture du pantalon de la victime est… »
« Quoi !?? Dépêchez-vous avec ça ! »
« Oui, monsieur ! »
Le soldat trembla devant l’agacement de Celia.
« Il manque la ceinture ! Le pantalon glisse du cadavre. Je ne peux pas l’imaginer essayer de se battre de cette façon… »
En entendant cela, les expressions de Celia et de Rolfe changèrent. Ils se précipitèrent vers le cadavre.
« Il a raison… »
« Il ne peut pas se battre comme ça… Alors comment ? »
À première vue, le cadavre qui se trouvait devant eux semblait être habillé correctement, mais en y regardant de plus près, il y avait quelques divergences. En particulier, les manches de la tenue étaient beaucoup trop longues. La manchette de son pantalon était aussi trop longue pour ses jambes, ce qui rendait difficile à croire le fait qu’il pouvait marcher sans trébucher. Et le plus gros problème, comme l’avait dit le soldat, c’était que le pantalon était aussi lâche.
C’est impossible. Ils ne pourraient pas marcher avec ça.
À ce moment-là, tout devint clair pour Rolfe, et Celia aussi.
« Oh, non, non. Seigneur Rolfe, le soldat que vous avez envoyé à l’infirmerie ! C’est l’homme de l’autre monde ! »
Le visage de Celia devenait de plus en plus livide, elle renforça ses jambes avec une magie de renforcement et parties de la pièce comme une rafale.
« Mettez le château en alerte ! Compris ? L’ennemi est déguisé en soldat. Je me fiche que vous ayez à arrêter tout soldat suspect que vous trouvez. »
Donnant ses ordres en succession rapide, Rolfe pris la suite de Celia, laissant la place derrière lui. Après avoir tout assemblé, ils avaient réalisé tout ce qui s’était passé.
« Le scénario catastrophe est vraiment arrivé… J’espère qu’il est toujours là. »
Rolfe cria sur Celia, qui courait devant lui.
« Oui. Pour l’instant, nous devrions vérifier l’infirmerie… Mais il est probablement parti maintenant. »
Celia s’était hâtée de courir, son expression était remplie d’amertume.
Le terrible méchant qui avait tué son grand-père était juste devant ses yeux, et elle ne l’avait même pas remarqué. Rolfe ne pouvait que deviner à quel point elle devait se sentir frustrée.
« Dans ce cas, cet homme d’un autre monde avait un moyen de se battre… », lui dit-il en courant en arrière, entre deux grandes respirations.
« Oui, et il semblerait être assez habile pour affronter quatre soldats armés et un magicien du niveau de grand-père… »
« Avoir autant de talent alors qu’il vient juste d’être convoqué… »
La réponse de Celia lui fit frissonner la colonne vertébrale.
Un homme d’un autre monde avec une telle puissance pourrait rôder dans le palais, et il nourrissait une nette animosité à l’égard de l’empire. Les cicatrices sur le cadavre de Gaius étaient la preuve de cette haine.
C’est un homme dangereux, mais on ne le laissera pas s’échapper. Il regrettera le jour où il a osé défier l’empire.
« Orlando ! »
Celia cria dès qu’elle aperçut un jeune homme qui s’occupait des soldats qui nettoyaient le bazar.
« Celia, seigneur Rolfe. La nouvelle de l’incendie vous a-t-elle amené ici ? »
Le jeune homme se tourna au son de la voix de Celia avec une expression surprise, et fit un geste vers l’infirmerie pendant qu’il parlait.
« Dans ce cas, ne vous inquiétez pas. Je m’en suis occupé. Il n’y a aucune chance que l’incendie se propage davantage. »
« Je peux le voir par moi-même. »
Celia ignora Orlando, et l’interrogea.
« Plus important encore, j’ai quelque chose à te demander. Un soldat aurait dû être transporté à l’infirmerie juste avant le début de l’incendie. Où est-il ? Ronbert est-il présent ? Quelqu’un peut m’expliquer la situation ? »
La question de Celia avait transformé le discours d’Orlando en bégaiement. Il était présent ici par pure coïncidence. Celui-ci marchait dans la cour quand il entendit les cris d’un incendie, ce qui l’avait amené à se précipiter ici. Il n’était pas pleinement informé de la situation.
« Attends un instant, Celia. Je ne sais pas du tout ce qui se passe. Pourquoi es-tu si paniquée ? Cela ne te ressemble pas. »
Orlando n’avait pas pu cacher sa confusion devant le manque de calme inhabituel de Celia, mais Celia elle-même ne semblait pas être dans le bon état d’esprit pour répondre à la question d’Orlando.
« Ce n’est pas grave. »
Son ton épineux indiquait clairement qu’elle avait renoncé à le lui demander.
« Y a-t-il quelqu’un ici qui puisse m’expliquer ce qui se passe ? »
Le regard aiguisé de Celia balaya toutes les personnes présentes, mais sa question ne fut suivie que d’un long silence. Tout le monde semblait s’arrêter de travailler et détournait le regard de façon inconfortable, essayant d’échapper à son regard. La plupart des personnes ne s’étaient précipitées ici que pour aider à éteindre le feu.
Finalement, la voix d’un homme avait perturbé ce silence pesant.
« Vous avez tout à fait raison. Le soldat que vous cherchez était bien là. »
C’était un homme vêtu de blanc, il était chauve au sommet de sa tête. Il avait des cheveux blancs qui entouraient sa calvitie. Sa barbe négligée et mal rasée donnait l’impression que c’était une personne négligée.
« Ronbert… Tu es là. »
Le vieil homme sortit des restes brûlés de l’infirmerie. Il avança vers le groupe de personnes pour atteindre Celia, celui-ci puait l’alcool. Dans des circonstances normales, elle l’aurait probablement déjà critiqué. Bien qu’il ait été qualifié comme médecin de la cour, il était absurde de se promener dans le château en sentant aussi fort l’alcool. Mais Celia avait avalé la colère dans sa gorge, car les flammes de colère dans ses yeux l’avaient fixé sur place.
« Je viens de vérifier à l’infirmerie, mais cet homme est parti depuis longtemps. Il a probablement réussi à s’échapper dans la panique de l’incendie. Si vous le poursuivez, dépêchez-vous. C’est un homme dangereux. », dit-il d’une voix grave et sombre.
Sa voix n’avait aucune trace de sa gaieté habituelle.
« Il y a trois cadavres à l’intérieur. Pour pouvoir les tuer comme ça… il doit avoir une force assez impressionnante. On dirait également qu’il n’a pas hésité un seul instant. »
« Alors, Alan… »
Celia devina la raison de la colère de Ronbert.
« Oui… Sa clavicule a été fracturée. »
Ces paroles avaient laissé tout le monde sans voix. Alan était le fils bien-aimé de Ronbert, qui allait bientôt avoir un enfant. Tous ceux qui savaient à quel point Ronbert attendait avec impatience son premier petit-fils avaient encore plus de mal à trouver des mots de consolation. De tous, Orlando était le seul qui semblait incapable de comprendre la situation.
« Celia, qu’est-ce qui se passe ici !? De quoi parle Seigneur Ronbert ? Qui a tué Alan !? »
Orlando pensait que tout s’était calmé maintenant que l’incendie était éteint, alors les paroles de Celia et Ronbert étaient trop inattendues pour lui.
« Orlando, va tout de suite chercher l’unité de magiciens. »
Ignorant son enquête, Celia avait commencé à donner des ordres.
« Seigneur Rolfe, veuillez organiser la garde impériale. J’irai voir Sa Grâce et lui demanderai la permission de déployer les troupes ! Nous nous regrouperons dans la cour. »
« Compris ! »
« Attends, Celia, je n’ai aucune idée de ce que… »
Contrairement à Rolfe, qui connaissait bien la situation, Orlando demanda timidement une explication, par peur de la colère de Celia.
« Peu importe, Seigneur Orlando ! Pour l’instant, obéissez aux ordres de Lady Celia ! »
« S’il te plaît, Orlando, on n’a pas le temps pour ça ! Il pourrait s’échapper ! »
L’expression d’Orlando changea en entendant Rolfe et Celia. Orlando Armstrum était un magicien du palais de troisième rang et un guerrier qui avait survécu à plusieurs champs de bataille. Bien qu’il ait pu sembler peu fiable à première vue, il avait ce qu’il fallait pour faire face à ce genre de situation. La voix de Celia fit passer son esprit du mode paisible au mode champ de bataille.
« Combien de soldats ? », demanda-t-il d’une voix profonde et glacée qui ne semblait pas appartenir à l’homme secoué de tout à l’heure.
« Autant que possible ! L’ennemi est un homme dangereux. Nous sommes en état d’urgence, donc j’approuve l’utilisation de la téléportation ! »
Celia avait donné aux magiciens la permission d’utiliser la magie, ce qui était interdit dans le château. C’était un bon indicateur de l’urgence de la situation.
« Bien reçu. »
Hochant la tête aux paroles de Celia, Orlando se mit rapidement à lancer une incantation.
« Dieu de lumière, Meneos. J’invoque mon contrat avec vous, accordez-moi la vitesse pour rivaliser avec la lumière elle-même. »
L’instant d’après, il était transporté à l’avant de la caserne des magiciens. Ce spectacle laissa Rolfe stupéfait.
« Je n’en attendrais pas moins d’un magicien de troisième rang. Pouvoir se téléporter avec une incantation aussi courte est très impressionnant. »
Plus la compétence du lanceur était grande, plus son incantation pouvait être courte. Le fait qu’Orlando était capable d’abréger verbalement un sort aussi avancé que la téléportation était une preuve de son talent.
« Bien sûr que oui. C’est après tout l’élève de grand-père. Ne pas avoir ce genre de talent serait inexcusable. »
Les mots de Rolfe adoucirent un peu l’expression durcie de Celia. Elle était heureuse d’entendre ses camarades de classe recevoir des éloges. Mais l’instant d’après, cette émotion disparut de l’esprit de Celia.
« Seigneur Rolfe, nous devons y aller. Il n’y a pas de temps à perdre. »
Elle leva la main vers Rolfe.
« J’utiliserai un sort pour vous envoyer à la caserne de la Garde impériale. Rassemble les troupes, s’il vous plaît. »
« Compris. Allez chercher l’approbation de Sa Grâce. »
Il était peut-être le capitaine de la garde royale, mais il ne pouvait toujours pas déployer ces forces sans l’accord explicite de l’Empereur.
Merci pour le chapitre 🙂 Le »méchant », warf, ne pas s’étonner si on enlève quelqu’un que celui-ci soit agressif….